Non à l’augmentation des taxes régionales sur l’essence. Oui à la baisse des prix des carburants en Corse. (Syndicat CGT Région Corse)
Les Corses subissent la vie chère depuis trop longtemps. Concernant les carburants c’est même la double peine puisque nous payons 15 centimes plus cher le litre d’essence alors que nous sommes obligés d’utiliser davantage nos véhicules. En effet, une étude de l’INSEE révèle que pour se rendre chez un médecin, un service public ou un centre commercial, les Corses sont contraints de parcourir une distance double à la moyenne nationale. Faute de transports en commun performants ce sont notamment les plus modestes qui seront une nouvelle fois pénalisés.
La TVA sur les carburants est pourtant de seulement 13% sur l’île contre 20% au plan national. Qui s’en met plein les poches ?
Malgré ce constat très pénalisant pour la population, le Président de l’Assemblée de Corse et celui de l’Exécutif de la CTC entendent augmenter de plusieurs centimes le litre les taxes Régionales sur les carburants et faire les poches des automobilistes.
Ça suffit!
Non à la hausse des taxes régionales.
Oui à une baisse de 15 centimes le litre pour obtenir un prix comparable au Continent.
Rapport pour le CG du 4 octobre. Pour une CGT toujours plus présente aux côtés des salariés.
Pour débuter ce rapport, comment ne pas évoquer la situation dramatique au plan international. Non seulement la CGT est solidaire des populations qui subissent les guerres et les bombardements comme en Syrie, mais de plus ce qui se passe dans le monde a aussi des conséquences chez nous. En effet ces guerres qui s'éternisent avec ses milliers de morts pour la plupart des civils, jettent sur les routes des centaines de milliers de malheureux dont plusieurs centaines surtout des femmes et des enfants meurent chaque semaine en méditerranée pas loin des côtes Corses. Ces drames sont instrumentalisés par certains pour alimenter les peurs en Europe d'un «envahissement» qui menacerait notre sécurité et nos emplois voir notre identité. Alors que les frontières s'effacent, notamment celles liées à la circulation de l'argent et des capitaux, des murs se construisent pour empêcher les familles de trouver la paix et une vie meilleure.
Cette instrumentalisation , cette montée partout en Europe des nationalismes, sont bien utiles pour diviser les peuples et détourner leurs colères. Alors que les politiques d'austérité, de baisse du coût du travail continuent de plus belles notamment en France, agiter les peurs, permet ainsi au gouvernement de détourner la colère légitime des travailleurs.
Il faut se rappeler ce que la communauté internationale recommandait à l'issue des 2 guerres mondiales «Le progrès et la justice sociale sont essentiels pour garantir la paix. Sans bases sociales solides les risques de guerre sont manifestes.»
C ‘est dans un contexte pesant notamment suite aux attentats criminels qui ont frappé le pays, que le gouvernement passe en force avec sa loi travail. Certes cette loi de casse sociale a été imposée par le gouvernement malgré une lutte remarquable ; mais sans vote au parlement et malgré l'opposition d'une majorité de syndicats et un rejet massif des populations notamment des jeunes. La bataille continue dans les entreprises voir au niveau juridique puisque certains articles de cette loi sont contraires aux règles internationales du droit du travail.
La CGT et ses militants se sont beaucoup investis dans cette lutte. Le déchaînement du gouvernement et du patronat contre la CGT, ses militants, et son secrétaire général Philippe Martinez a été d'une exceptionnelle violence. Nous avons même été traités de «terroristes» nous comparant aux assassins de Daech c'est peu dire. En Corse également cette criminalisation de l'action syndicale est vive; pour le patronat et tous ceux qui le servent le mal dont souffre la Corse ce n'est pas la mafia, ni le racket, ni la vie chère et les choix politiques ; encore moins aujourd’hui les attentats et les destructions de biens;, mais si 25 000 Corse sont au chômage c'est à cause des grèves et des revendications sociales.
Et malheureusement ce bourrage de cranes relayé complaisamment par la presse trouve un écho dans la population comme on le voit sur la question des transports ou le modèle low cost de fraude et de dumping social et de destructions d'emplois est paré de toutes les vertus ; De telles idées peuvent se développer dans la tête des gens voir des militants à cause notamment du manque de perspectives politiques. Oubliée alors la réalité et la vérité sur les conquêtes sociales issues des luttes; les augmentations de salaires et les emplois sauvés et créés grâce aux grèves et aux mobilisations.
L'avenir ne peut se concevoir sur ces bases d'opposition entre salariés et de remises en cause de toutes nos garanties sociales. Rien ne peut justifier de tels choix alors que jamais autant de richesses sont créées par notre travail. Mieux répartir justement ces richesses par l'augmentation des salaires, réduire la durée légale à 32H, donner plus de Droits et de protections aux salariés, développer nos services publics; voilà des revendications crédibles et nécessaires et porteuses de mieux vivre que nous devons imposer dans le débat grâce à des exemples simples et des luttes à construire.
Le mois prochain 30 000 Corses travaillant dans les TPE vont voter pour élire leurs représentants dans les commissions régionales. Ce vote servira aussi pour déterminer la représentativité de chaque syndicat en Corse. Ces salariés sont aussi bien des employés dans des petits commerces, une assistante médicale ou dentaire, un ouvrier électricien ou plombier voir une employée chez un particulier. Vous connaissez sûrement autour de vous des personnes travaillant dans une TPE (entreprise de moins de 11 salariés) que vous pouvez contacter pour la faire voter CGT. Nous avons tiré par commune la liste des votants. Comment utiliser ces listes; qui pour animer un collectif spécial élections TPE? Autant de questions et d'enjeux que nous devons tous avoir en tête. Si la CGT s’affaiblit en Corse c'est tous les salariés qui en paieront le prix. Un seul exemple; la lutte contre la vie chère. Seule la CGT s'oppose fermement au plan syndical à la hausse du prix de l'essence en Corse voulue par la nouvelle majorité Régionale. De même qui se bat contre la hausse des impôts locaux ou la défense des services publics. Hôpitaux, Trésoreries, bureaux de postes, transports maritimes et aériens….; autant de menaces résultants de choix politiques dictés par la pensée unique libérale. La collectivité unique pour la Corse s'inscrit pleinement dans ce schéma de réduction de moyens et la Haute Corse en paiera un prix très lourd.
Nous devons plus que jamais remettre la question sociale au centre du jeu, Bien sur certains ont intérêt à troubler le jeu à mettre en avant les questions identitaires ou institutionnelles pour masquer leurs responsabilités en matière de hausse du chômage et de précarité. Les présidents de l'exécutif et de la CTC en tête eux qui n'ont pas fait le moindre reproche sur la Loi Travail à Manuel Valls lors de sa venue en Corse le 4 juillet dernier.
Pourtant le dernier rapport de l'INSEE sur la précarité devrait faire de cette question une priorité!! Que dit cette étude. Que les écarts de revenus entre les plus riches et les plus pauvres bat des records en Corse notamment à cause de la faiblesse des salaires. Que le manque de logements sociaux oblige les familles modestes à consacrer une part supérieure de leurs ressources au logement. Que nous sommes la dernière région pour le nombre de places en crèches ou pour la scolarisation dès 2 ans. Par contre nous sommes les champions pour le nombre d'élèves qui rentrent avec du retard en 6eme et qui sortent du système scolaire sans diplômes.
Malgré de faibles revenus déclarés, la Corse détient la 1ere place pour le dépôt bancaire par habitant, ce qui montre que sans contre parties sociales, toutes les mesures prises pour la Corse sont confisquées par une minorité.
Alors ne cédons pas aux sirènes de la culpabilisation et du renoncement. Nos propositions de progrès social sont réalistes et nécessaires. Mais pour les gagner nous devons partager nos expériences et gagner le débat d'idées. Vous le voyez tous les jours on ne peut pas compter sur les médias pour défendre nos propositions. Un exemple avec la pétition sur l'essence;, FR3 devait faire un reportage sur notre initiative et bien on ne sait pourquoi elle y a renoncé. Mais bon ça ne sert à rien de taper sur les médias; ce qui compte c'est de nous renforcer de créer des bases syndicales et de donner les moyens à nos militants de s'investir sans craindre pour leur emploi et leur carrière. Et beaucoup dépend de nous et quand je dis de nous tous et pas de quelques-uns seulement. Dimanche prochain je serai l'invité de Cuntrastu sur Via Stella, RCFM et Corse matin. J'essaierai de montrer l'utilité de la CGT notamment pour les Corses. Cette tribune médiatique peut être une bonne chose mais ne pourra remplacer le travail et la présence sur le terrain ni la nécessité de faire fonctionner nos structures CGT qui manquent cruellement de bras à commencer par notre union départementale. C'est un vrai problème que nous devons relever et résoudre collectivement et sans attendre.
Merci de votre attention; vous avez la parole.