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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 16:12

 

 

 

Michel costume120 ans des Chemins de Fer de la Corse

21 Février 2015

Inauguration de la galerie d’art à ciel ouvert en gare d’Ajaccio où de nombreuses œuvres ont été réalisées sur plusieurs centaines de m² de façades mettant à l’honneur les Chemins de fer de la Corse et le Street art.

Discours de Michel Stefani président des CFC.

Le 3 décembre 1894 la voie de chemin de fer entre Ajaccio et Bastia était ouverte en totalité. A l’heure de la révolution industrielle les promoteurs de ce projet voulaient que la Corse puisse bénéficier des avantages de la modernité que ce mode transport pouvait lui procurer. Favoriser les échanges entre les deux principaux pôles urbains en passant par Corté tel était l’objectif. Avec les extensions de la Balagne et de la Plaine orientale réalisées précédemment le maillage du territoire et l’offre de service s’étoffaient alors pour transporter les personnes et les marchandises en toute sécurité, ponctualité et régularité.

Le nombre d’ouvrage d’art effectués, leur qualité leur intégration dans l’environnement restent le témoignage de cette magnifique réalisation faite de prouesses techniques encore étonnantes aujourd’hui au regard des sites traversés. Mondialement connu pour l’édification de sa fameuse tour en plein cœur de Paris à l’occasion de l’exposition universelle de 1889 et du centenaire de la Révolution Française, Eiffel réalisera le pont du Vecchio. Le percement du tunnel de Vizzanova long de 4 kilomètres ou le viaduc du Prunelli avant Barchetta sont aussi de ces ouvrages remarquables. C’est là l’originalité et la beauté de ce réseau, apprécié à travers le monde par des visiteurs qui aiment l’emprunter pour ce seul plaisir des yeux et de l’évasion dans un milieu préserver et souvent majestueux qui alterne la traversée du relief montagneux et des plaines du littoral.

Les Corses à juste raison sont attachés à leur chemin de fer, U trinighellu disent-ils avec affection, partie prenante de leur patrimoine mais aussi de leur quotidien depuis plus d’un siècle. Cette longévité n’a jamais été acquise il a fallu de grandes mobilisations populaires pour empêcher à plusieurs reprises la fermeture du réseau qui a connu les affres de gestions privées calamiteuses et les dommages de guerre. La ténacité de générations de cheminots est également pour beaucoup dans le maintien du service public ferroviaire. Eux aussi ont su montrer leur attachement à cette entreprise dont l’activité contribue au développement économique de la Corse et au progrès social. Aujourd’hui ils peuvent avoir une certaine fierté dans l’accomplissement des missions de service public qui leurs sont confiées par la Collectivité territoriale de Corse (CTC).

Deux chiffres d’actualité résument bien le chemin parcouru et démontrent leur compétence et leur professionnalisme. Le cap du million de passagers transportés a été franchi pour un million de kilomètres train produit. La pertinence du choix de la CTC de créer la SEM Chemins de fer de la Corse (CFC) pour l’exploitation de ce réseau ne cesse ainsi de se confirmer. Ce succès est naturellement partagé entre les services de la CTC ceux des CFC et leurs directions générales.

Dans ce contexte une dynamique nouvelle s’est imposée ces trois dernières années dans le prolongement des délibérations de l’Assemblée de Corse la plupart du temps unanimes. Les plus marquantes ont été favorables à la réalisation de nombreux investissements nouveaux dont l’impact sur l’exploitation se mesure chaque jour de manière positive. C’est vrai des gares réhabilités comme Vivario des haltes de Montésoro ou de Baléone. Ça le sera de manière plus certaine encore avec la réalisation de la CCVU dont l’étude de faisabilité est en cours ou encore avec l’étude préalable à l’extension de la ligne en plaine orientale jusqu’à Poggio Mezzana.

La jeunesse elle même s’est réappropriée le train et c’est un véritable bonheur de voir ces centaines d’étudiants l’emprunter plutôt que la route si souvent meurtrière pour eux. Beaucoup de choses ont évolué une mixité d’usage s’installe dans les parcours urbains de Bastia d’Ajaccio et de Balagne entre Calvi et Ile Rousse. Les AMG sont en service sur l’ensemble du réseau apportant plus de confort et de capacités notamment en grandes lignes. Et bientôt devrait être lancée l’étude pour l’achat de nouveaux autorails mieux adaptés aux courts trajets des dessertes urbaines. Cette place de mieux en mieux occupée conduit aussi les CFC à s’impliquer dans de nombreuses foires rurales, manifestations sportives et culturelles.

La commémoration de ces 120 ans de la ligne ferroviaire Ajaccio-Bastia en est aussi la traduction à travers cette exposition par laquelle nous avons voulu que l’art urbain, le street art, entre dans les gares d’Ajaccio et de Bastia pour y être vues et appréciées par des milliers de voyageurs occasionnels ou réguliers. Cet art contemporain est devenu en peu de temps une discipline dans laquelle excellent les artistes qui ont été sollicités pour cette première en Corse à une telle échelle : Marilou Albertini, Babs, Brusk, Jean-Olivier Chafraix, Francis Casili, Stephane Froring, Lek, Christian Martinez, Fabrice Martinez, Fabian Ribaux, Sowat, Vannina Van Shirin.

Leurs œuvres seront visibles sur quelques 1000 m² de façades offertes à leur créativité rafraichissante pour redonner de l’intérêt visuel à des bâtiments qui n’en ont plus. 10 jours durant artistes et public se sont croisés et ont échangé, dans ce cadre hors du commun, sur les œuvres et les procédés de création. Les nez des AMG également seront ornés de motifs rappelant ces 120 ans à travers la Corse sur l’ensemble du réseau.

Pour éphémères qu’elles soient ces œuvres resteront visibles plusieurs mois et susciteront d’autant plus de curiosité. C’est aussi le but comme l’explique Ernest Pignon Ernest, l’un des grands précurseurs de l’art urbain, « L’œuvre, ce n’est pas l’image elle-même, mais ce qu’elle provoque d’interrogation sur le lieu ». Ainsi ces œuvres donneront plus d’ampleur au développement artistique et culturel dans notre région à son rayonnement national et international. Ce projet presque achevé souligne l’engagement de la CTC et des CFC dans une démarche soutenue de promotion culturelle avec de nouveaux artistes, de nouvelles créations symboles de l’art contemporain.

Avant de conclure mon propos, je veux exprimer des remerciements aux artistes bien sur, aux cheminots qui les ont accueillis avec beaucoup d’attention et enfin, avec beaucoup de reconnaissance, aux chevilles ouvrières de ce beau rendez-vous : Madame Isis Chiappe Canavelli et Rhizome, Madame Cynthia Cavalli directrice du service transports de la CTC, Madame Fabienne Masia son adjointe et Monsieur Jean Baptiste Bartoli directeur des CFC.

Ma conclusion tiendra à présent en une seule phrase à cet instant ou nous fêtons ses 120 ans pour dire : Longue vie aux Chemins de fer de la Corse.

 

                                                     


                                                                       

 

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