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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 08:31


SOIXANTE-CINQUIEME ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION DE LA CORSE, PREMIER TERRITOIRE LIBERE DE LA REPUBLIQUE


Le 9 septembre prochain, la Corse célèbrera le  65° anniversaire de sa Libération et le fait qu’Ajaccio fut  la première ville libérée du territoire républicain, contrairement à ce qu’on entend toujours.

Des cérémonies commémoratives auront lieu dans le Cap Corse, notamment dans le canton de Capobianco.

Le 9 septembre, donc, à 10 H. à Luri, devant la plaque de Jeannot Luciani , au début du chemin de Saint-Roch ; à 10 H3O à Cagnano au tournant du « Caribou » près de la route nationale, devant la stèle placée  à cet endroit et commemorant la mort des deux soldats du 1° Bataillon de Choc, abattus par les Allemands .

La cérémonie sera suivie d’un apéritif au lieu-dit « Calcatoghju » sur la plage du Misincu, sous les bungalows du « Caribou ». L’apéritif est offert par la Mairie de Cagnano et son comité des fêtes.


                       LA RESISTANCE EN CORSE : PETIT RECAPITULATIF


   Rappelons d’abord, qu’en décembre 1938, par le serment de Bastia, les Corses se sont opposés aux prétentions italiennes sur leur île.

En septembre 1939, la guerre est déclarée à l’Allemagne nazie.

Le 1O juin, c’est l’Italie fasciste qui déclare la guerre à la France.

La « divine surprise » de la défaite(selon Maurras…et les futurs collabos) est suivie de la demande d’armistice de  Pétain, le 17. Le lendemain, 18 Juin, De Gaulle lance son appel aux militaires et techniciens pour qu’ils le rejoignent à Londres. Le 22, l’armistice est signé. En Corse, des militants communistes sont aussitôt arrêtés.

En Juillet, les pleins pouvoirs sont accordés à Pétain, par une Assemblée dont les parlementaires communistes ont été chassés, et certains incarcérés.
Les élus corses F.Pietri et Rocca-Serra votent les pleins pouvoirs;Landry s'abstient:César Campinchi, absent, ne prend pas part au vote et seul Paul Giacobbi vote contre.
 
Le 1O Juillet, Le PCF clandestin appelle à la résistance armée. Cet appel sera relayé en Corse par les journaux « Terre Corse » et « l ‘Avant-Garde ». En février, le futur colonel Fabien, combattant de la guerre d ’Espagne contre Franco et ses bandes fascistes, est en Corse. En avril, Jean ANGELI est condamné à 2O ans de travaux forcés pour faits de résistance.

Le 15 Mai, le PCF appelle à la constitution d ‘un front national[rien  à voir avec le parti néofasciste contemporain !!!]. 4 jours après Fred Scamaroni débarque dans l’Ile.

A partir de juin, alors que les nazis attaquent l’URSS, des patriotes sont arrêtés à Bastia et un rapport de Vichy dénonce l’activité  de résistance des lycéens(promotion : Pascal Paoli ;devise :Forti saremu si saremu uniti).

En 1942, le Front National se renforce alors que se constitue le Front Patriotique des Jeunes.F.Pietri dénonce la Résistance ezt appelle à la collaboration avec l’Allemagne. Encouragé, le duce Mussolini exige la Corse .

Le 9 septembre 1943, les patriotes corses se soulèvent contre les forces d'occupation de l'Axe. Ils luttent d'abord seuls, puis sont renforcés par les troupes françaises d'Afrique.

Non seulement la Corse est le premier territoire libéré par ses habitants et des soldats français sans aide alliée mais les pertes allemandes vont compromettre la résistance ennemie à Salerne.

En septembre  C’est le début de la bataille de Stalingrad, dont l’issue, favorable aux Sovétiques, marque le début du  recul de la peste fasciste en Europe. En novembre les anglo-américains débarquent en Afrique du Nord, tandis que le 11 de ce mois, 8OOOO italiens occupent la Corse. Le PC et la Jeunesse Communiste de Corse s’organisent pour la lutte armée. Des manifestations populaires et antifascistes se déroulent contre la Corse italienne. En décembre « Terre Corse »appelle le peuple corse à l’union et à l’action, alors que le sous-marin Casabianca effectue sa première mission. Nombreux sont les communistes arrêtés, dont Emile REBOLI, organisateur de l’imprimerie clandestine du PCF.

Dès janvier 1943, des dépôts de l’ennemi sont attaqués, ses liaisons téléphoniques coupées.L’occupant, par l’intermédiaire du préfet de Vichy annonce qu’il prendra des otages. Alors que le 2 janvier la déroute allemande à Stalingrad et complète et que le maréchal Von Paulus y capitule honteusement , le « Casabianca »débarque des armes dans la baie d’Arone et F.Scamaroni, venu de Londres, conduit une mission de renseignements.  « L’avant-garde », organe de la jeunesse communiste appelle les jeunes à la lutte armée.

Les actes de résistance ne se font pas sans souffrance. Scamaroni et son groupe sont arrêtés et Fred se suicide en prison après avoir été torturé et sans avoir parlé.(18 février 1943) Quelques jours après, des manifestations de masse à Bastia pour le pain et la Corse française permettent le rétablissement de la ration complète de pain, mais le lycée est fermé.

En avril, c’est la mission Colonna d ‘Istria.

                      Le 1° mai, le PCF lance un appel au peuple corse, il y déclare qu’il faut que «  la libération de la corse soit l’œuvre du peuple corse lui-même. ».Paulin Andreï attaque à la grenade l’Etat-Major italien installé place Saint-Nicolas, et la direction régionale du PCF appelle à  «  dissocier la troupe italienne des chefs fascistes », à chasser les hommes de Vichy et  à « prendre partout le pouvoir par les comités patriotiques du Front National ». les accrochages qui suivent permettent la liquidation d’agents de l’O.V.R.A.(police politique italienne), à Zicavo,Vescovato, Serra di Scopamene, Roccapina, Campile…Les communistes sont toujours à l’épreuve, Si «R ibellu » abat des carabiniers,  Denis Griffi, opérateur radio,André Giusti, Jules Mondoloni tombent les armes à la main.   J. Nicoli et  T.Ogliastroni composent « a sampiera »( « Soyez corses et français…tous aux armes…)avant que celui-la ne soit arrêté avec Jérôme Santarelli .Croce, Marchi, Andrei, Vlaminck, Joseph Luigi sont fusillés à Bastia.

Après la chute, en Italie, de Mussolini qui sera exécuté par les patriotes italiens, les allemands débarquent de nouvelles troupes dans l’Ile. Les organisations gaullistes se rallient officiellement au Front National, dont le comité départemental[La Corse ne constitue alors qu’un département.NDLR] est composé de A. Giovonni,F.Vittori,N.Benielli(arrêté) ;J.Nicoli(arrêté) ;A.Giusti(tué par l ‘ennemi) ; M. Choury(futur auteur de « Tous bandits d’honneur ») ;L.Michelli ;H. Maillot ;D.Poli  et Simon Vincinguerra.

Août est un mois sombre :Bighelli et Giacomini tombent à Foce-Livese, Griffi est fusillé à Bastia ; D. Vincetti, blessé à Casta, meurt à Bastia, R.Lapini est fusillé. Jean Nicoli est massacré à Bastia par les facsistes italiens.

L’armistice entre l’Italie et les Alliés n’empêche pas les affrontements entre les troupes hitlériennes, et les patriotes corses auxquels s’est joint, désormais,  une partie des troupes italiennes. Ni les manifestations de masse à Bastia, ni l’occupation des bâtiments publics et l’ouverture d’une permanence FTPF boulevard Paoli. La région corse du PCF occupe ouvertement le siège de la milice de Vichy

Le  9 septembre l’ordre d’insurrection est donné par le Front National.  

   Pour le comité militaire Révolutionnaire(Benigni, Michelli, Perfettini) il faut donc généraliser maintenant la lutte armée contre les nazis :Sous l’impulsion de Choury, le préfet proclame le ralliement de la Corse à la France Libre et dissout les associations antipatriotiques, tandis que le Comité Départemental du FN constitue un conseil de préfecture. Partout, sous-préfectures et mairies sont occupées, des conseils municipaux sont élus à main levée sur la place de la plupart des villages.

 La bataille de Corse s’engage : le 13 septembre le Bataillon de Choc débarque dans Ajaccio libérée, le 17, c’est au tour du 1° Régiment de Tirailleurs Marocains. Des combats opposent les patriotes à Barchetta, Cervione, Bastia, Carbini,Champlan,Ghisoni, l’Ospedale, Querciolu, Levie, San Gavinu Vezzani et Sartene…L’ordre de combat est donné aux forces françaises débarqués et des affrontements ont lieu à Sotta, Conca…

En octobre, un combat décisif a lieu au col de Teghime, où des officiers et des sous-officiers français tombent avec 4O goumiers marocains . Un monument commémore cette bataille. Bastia et la Corse sont définitivement libérées.

La Corse fut donc le premier département libéré et Ajaccio la première ville de France. On l’ignore encore souvent, bien que l’ANACR se soit battue  pour faire reconnaître cette vérité et la faire porter dans les livres d’histoire à l ‘usage des élèves.

« Voyant la chance tourner et l’envahisseur faiblir, les patriotes corses groupés dans le Front National, auraient pu attendre que la victoire des armées alliées réglât heureusement leur destin. Mais ils voulaient être eux-mêmes des vainqueurs. »(Général de Gaulle)

                                                                                           U cursinu rossu

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