"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."
(Maurice Thorez)
Relisons l’expérience italienne, le crève-coeur de l’autodestruction du PCI...C’est à pleurer.
Le PCF prendrait-il le même chemin ? Pourquoi n’y a-t-il plus la faucille et le marteau sur la carte ? Qui décide pour l’histoire, la mémoire de tous les autres ? Qui décide d’effacer comme ça l’histoire collective qui ne sera jamais la propriété d’un décideur, d’un bureau politique ??
Attention au fantasme très petit bourgeois de l’openspace appliqué à tout domaine humain. Il ne s’agit pas de nostalgie.Il s’agit de savoir qui décide quoi vis à vis de l’histoire de tous.
Relisez Qui a tué le PCI avant d’avoir à lire Qui a tué le PCF.....Ce n’est même pas drôle.
JCapelle.
source:
1951-2012, une vie de militant, indisposée par un parti qui abandonne les références révolutionnaires marxistes pour se concilier la "modernité" du capitalisme prédateur de la force de travail salariée.
1951, issu d'une famille de militants et de résistantes, après avoir fréquenté les organisations de jeunesse, j'adhère au Parti,
Un Parti à qui la base des militants a fait honneur contre la barbarie nazie, un Parti qui a entretenu dans les luttes ses bases d'action marxiste, un Parti qui est encore un parti ouvrier avec de larges alliances qui ne rougissent pas de lui.
Mais déjà on purge, on écarte les anciens résistants jugés indociles par une direction qui, en 1940, n'avait pas su mesurer clairement la situation. Pourtant des camarades l'avaient fait, ainsi Charles Tillon, auteur le 17 juin 1940 d'un appel au peuple pour une résistance armée contre l'envahisseur. Le même, à la Libération, semi-ministre aux armées, avait essayé de socialiser les entreprises et le travail, à l'opposé d'une nationalisation-étatisation. Il fut exclu !
Les décennies suivantes verront nos bases marxistes se réduire encore, jusqu'à l'abandon de la dictature du prolétariat, faussement interprétée, mais qui explique la mutation achevant de faire du Parti une escorte du PS. Nous nous trouvons, aujourd'hui, dans une situation gravissime, tant économiquement que politiquement, pour les salariés et les retraités. Il n'existe plus de parti effectivement communiste, visant à la destruction du capitalisme au cours d'un processus socialiste pour aboutir à une société communiste.
Aujourd'hui, un Front de gauche avec une attirance gauchiste et romantique, un Mélenchon tape-à-l’œil, un humanisme creux, social-chrétien, un PS hégémonique qui révèle chaque jour davantage sa vraie nature de trahison de classe, confirmant Léon Blum disant "Nous sommes les gérants loyaux du capitalisme", un parti de gouvernance capitaliste !
Mes désaccords sont devenus trop nombreux et trop profonds pour que je reste dans un tel parti qui refuse de faire une analyse politique objective de l'évolution économique contemporaine et une analyse critique de sa propre démarche. Ma démission satisfera le secrétaire de section-cellule, Michel Navarro, qui me conseillait impérieusement de quitter ce parti dans lequel, selon lui, je n'avais plus rien à faire; c'est plus facile que de discuter en communistes, en continuant la bonne vieille méthode de l'exclusion qu'ils dénoncent comme "stalinienne".
Oui, Camarades, à la veille de ce congrès de février 2013, je quitte le PCF.
Un congrès qui, comme les précédents, ne visera pas un redressement communiste sur des positions anticapitalistes fermes, ni une dénonciation de l'instrument capitaliste européen. Ce congrès ne sera celui que d'un parti de la collaboration avec les ennemis- exploiteurs du monde du travail.
Je rejoins clairement la multitude de communistes qui sont sortis en gardant clairement l'espoir en la constitution offensive d'une nouvelle force de combat, nouvelle force qui se purgera du passé, de tous les crédos du XXème siècle, pour envisager effectivement l'avenir, les chemins des socialismes.
Décembre 2012, Michel Mélinand.
source: Réveil Communiste