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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 10:19
                              AUTOUR DE LA CAMPAGNE DES PRESIDENTIELLES :
                   LIBERTE CHERIE, LES SECTIONS D'ASSAULT DU LIBERALISME, 
     UNE ENTREPRISE SPECIALISEE DANS LAVAGE DE CERVEAU AU SERVICE DU GRAND PATRONAT

    Si, d’aventure, on lit les déclarations de Yaron Brook, l'actuel président de l'Institut Ayn Rand de Californie, (« il faut éliminer des centaines de milliers de musulmans », voir Nouvelle Solidarité ; n° 19, 27 octobre 2006) on pourrait croire que pareille idéologie est très loin des réalités françaises.

   Car le coeur des néo-conservateurs en France semble, en apparence, se limiter à un petit nid d'intellectuels dépourvu d'emprise réelle sur la vie sociale du pays. Mais la montée du mouvement Liberté chérie et du parti politique Alternative libérale d'Edouard Fillias et de Sabine Hérold laisse malheureusement prévoir le pire.

            De l'UNI à "Liberté chérie"
En novembre 1968, quelques mois après la contestation étudiante de mai, dans le bureau de Pierre Denizet, patron du Service d'action civique (SAC) de Charles Pasqua, est créée l'Union nationale interuniversitaire (UNI), un groupe politique opérant derrière une façade de « syndicat d'étudiants ».

Si une partie des fonds de l'UNI provient de la National Endowment of Democracy (NED), organisme financé par l'argent du contribuable américain , c'est surtout Georges Pompidou qui, de 1969 à 1974, imposera l'UNI dans toutes les universités françaises, car il pense qu'une telle structure d'encadrement des jeunes esprits est désormais indispensable pour éviter de nouvelles explosions sur les campus.

La secrétaire générale de l'UNI est Suzanne Marton, une femme qui, bizarrement, vit depuis 1981 aux Etats-Unis et qui a pris la nationalité états-unienne. Son absence physique laisse la direction dans les mains de Gérard Daury, un proche de feu Jacques Foccart, l'homme des valises africaines, à l'origine des financements occultes de la vie politique française.

Si l'UNI a adhéré à la Ligue anti-communiste mondiale (WACL) et a souvent flirté avec des groupuscules d'extrême droite du type PFN ou GUD, elle sera surtout une pépinière d'hommes et de femmes politiques que nous retrouvons aujourd'hui à la tête de la France et des grands partis : car ses militants d'alors s'appelaient Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, Jean-François Copé, Xavier Bertrand, Christian Jacob, Eric Raoult, Renaud Muselier, Bernard Debré, Jean-Paul Delevoye, pour ne nommer que ceux-là.

A l'origine d'inspiration « gaulliste » et « conservatrice », l'UNI deviendra progressivement le fer de lance d'un ultra-libéralisme de plus en plus débridé. Par exemple : si, en 1991, l'UNI fait campagne contre le traité de Maastricht, elle appelle à voter en faveur du Traité constitutionnel européen en 2005. En 2006, elle défend le CPE, prône la méritocratie et crée des collectifs pour casser les grèves.

C'est cette orientation libérale à tous crins qui attire le futur fondateur de Liberté chérie, Edouard Fillias, petit-fils d'émigrés espagnols qui entre à Science Po en 1998 où il sera élu sur une liste de l'UNI. Il milite ensuite brièvement au RPR où il soutient la candidature de Patrick Devedjian à la présidence de ce parti.

En 2001, il crée avec sa future femme Sabine Hérold (surnommée « Mademoiselle Thatcher » par le JDD) l'association Liberté chérie (LC), une fédération d'associations engagée à défendre la pensée libérale en faisant
« évoluer notre vieux pays ».

C'est Liberté chérie qui se vante d'avoir vendu le concept de « service minimum » au nom de la liberté de chacun. Si, pour l'instant, cette idéologie ne sombre pas dans la violence systématique, il est à noter que c'est également LC qui fut au centre du dispositif qui força l'entrée des facs « pour ceux désireux d'étudier » lors de la bataille contre le CPE.

Dis-moi qui te finance, je te dirai ce que tu penses !
LC refuse d'être cataloguée à droite car le libéralisme « n'est pas nécessairement de droite ». Le groupe s'affiche libéral-libertarien, c'est-à-dire contre tout ce qui est collectif et contre tout ce qui enfreint les droits individuels : « Les Français souffrent avant tout d'un manque de liberté, oppressés sans le savoir par un état surdimensionné et des réglementations excessives. »
La haine de l'Etat et des syndicats, au nom d'une défense de la liberté individuelle poussée jusqu'à sa forme proto-fasciste, caractérise le mouvement.

Si le succès de Liberté chérie a pu donner la folie des grandeurs à Edouard Fillias, désormais enseignant à Sciences Po et dont la candidature à l'élection présidentielle de 2007 est soutenue par son parti Alternative libérale et le parrainage d'Alain Madelin, c'est surtout l'ancien militant de l'UNI, Nicolas Sarkozy, autre favori des néo-conservateurs, qui compte récolter les fruits électoraux de cette entreprise.
Vous doutez ? Lisez le programme de l’UMP (et du MEDEF c’est quasiment le même) !
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