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70ème anniversaire de la libération de la Corse

La Corse a fêté dignement le soixante-dixième anniversaire de sa libération. Le Président de la République François Hollande, comme François Mitterrand en 1993 pour le cinquantième anniversaire, est venu participer aux cérémonies et apporter le soutien et la reconnaissance de toute la nation au « premier morceau de France libéré ». A Ajaccio où il a visité le cachot où est mort Fred Scamaroni, à Levie où il a évoqué le rôle des maquisards dans la guerre, à Bastia où il a prononcé un grand discours mémoriel, partout le Président a salué la résistance patriotique des Corses et honoré ses héros. Les anciens résistants, le monde combattant, l’Education nationale, les médias, les élus dans leur diversité, les simples citoyens, chacun a pris part à cette commémoration avec enthousiasme et fierté : le rôle de précurseur de la Résistance corse, salué dès octobre 1943 par le Général De Gaulle, a été rappelé avec éclat par le chef de l’Etat. La Corse entière a pu entendre ainsi le dernier dirigeant politique vivant de cette épopée, Leo Micheli, apporter devant les plus hautes autorités françaises et marocaines, un témoignage historique de grande portée politique et morale.

Et voilà que le député Laurent Marcangeli, silencieux à Ajaccio pour saluer le combat des Corses, se précipite à l’Assemblée Nationale pour vociférer contre le Président de la République et le dénoncer comme un vulgaire agent électoral du maire d’Ajaccio ! Qui pouvait imaginer que cette commémoration, à laquelle il ne s’était d’ailleurs que très discrètement associé, aurait pu indisposer le nouveau député de la première ville de France libérée ? Quelle mouche antirépublicaine l’a donc piqué ?

Cet été, le président de l’UMP, Jean-François Copé, l’avait présenté comme le « champion » municipal de l’UMP. A-t-il voulu prendre, devant la représentation nationale, une posture agressive et arrogante pour bien montrer à ses chefs parisiens qu’ils avaient fait un bon choix ? Peut-être… Son comportement tranche, en tous cas, avec la réserve de l’autre député d’Ajaccio qui n’a sans doute pas besoin de faire ses preuves vis-à-vis de Paris.

On peut aussi penser que l’appareil UMP, conscient qu’en 2014 il n’aura rien à dire de neuf aux Ajacciens, se hâte de lancer et de nationaliser la campagne en choisissant la tribune parlementaire pour une opération pré-électorale. Ses chefs, obnubilés par cette échéance et les suivantes, engagés dans de féroces luttes intestines qu’ils ne peuvent dissimuler, en sont réduits à monter des coups politiciens. Et ils n’ont pas hésité à polluer, depuis Paris, une commémoration patriotique qui avait justement évité toute récupération politique ! Ils n’auront réussi, en définitive, qu’à pousser à la faute un élu inexpérimenté. Lequel aurait mieux fait de partager respectueusement l’adhésion et la fierté des Corses autour des valeurs de la Résistance plutôt que d’accepter un rôle indigne de sa fonction.

Les Corses, les Ajacciens notamment, n’oublieront pas cette mauvaise action contre leur mémoire et leur culture. Ils sauront la rappeler à l’intéressé chaque fois qu’il sera nécessaire.

Le comité régional du Parti communiste français Ajaccio-Bastia le 12 octobre 2013