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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 13:19

 

 

 

Michel costumeA Bastia du Conclave de l’Annonciade au projet de Collectivité unique une élection peut en cacher une autre

19 Février 2015

Le temps électoral agit souvent comme un révélateur. Il en est ainsi des départementales notamment sur Bastia où la matrice politique est désormais celle du Conclave de l’Annonciade. UMP, PS, Tattistes et Siméonistes font valser les étiquettes pour rester dans ce sillage des dernières municipales avec des candidatures non identifiables dans ce scrutin. Leur motivation essentielle, à présent, c’est la Collectivité unique pour laquelle ils se prononcent à des degrés divers avec le secret espoir d’en prendre le contrôle le moment venu.

La Chambre des territoires, qui devrait se substituer au département, serait selon eux à l’abri des comportements et des pratiques de clan. Rien ne permet de l’affirmer. En revanche nous savons que cet Etablissement public administratif, sans compétence mais sous tutelle de la région, anticiperait la disparition de l’entité départementale et de la préfecture de Haute Corse à Bastia.

Dans le même sens les Etablissements de coopération intercommunale sont promis à une fusion pour en réduire le nombre de moitié. Car tel est l’objectif de cette réforme institutionnelle spécifique à la Corse mais appendice d’une loi NOTRe imaginée par le gouvernement Valls Hollande après les cuisantes défaites des municipales et des européennes. Il s’agit de concentrer à rebours de la décentralisation.

Le choc recherché n’a rien à voir avec la prétendue lourdeur administrative qui selon la doxa néolibérale ruinerait le pays quand les marchés financiers lui garantiraient la prospérité. Ce qui est dans le collimateur c’est la dépense publique soumise ainsi à la moulinette de l’austérité et des critères low cost. La réforme institutionnelle et l’austérité budgétaire vont ainsi de paire.

A Bastia, l’UMP, le PS, les Tattistes et les Siméonistes ont décidé de ne pas rompre leur belle unité. Dans une modernité politique, aux allures très anciennes, les acteurs de la mascarade politicienne des municipales vont donc poursuivre leur croisade contre le système et les logiques d’appareils. La leur personnelle étant parée de toutes les vertus.

Pour ce qui les concerne, les candidates et candidats du PCF et du Front de gauche ont fait le double choix d’une part, de combattre la politique d’austérité du gouvernement et d’autre part, de l’engagement clair à gauche sur les valeurs démocratiques et républicaines, de respect des électrices et des électeurs, de respect du peuple.

Voila pourquoi ils dénoncent l’absence de consultation par référendum sur ce projet de pouvoir unique en Corse et la procédure législative qui enterre par un simple amendement du gouvernement cette exigence démocratique élémentaire satisfaite en 2003 sur un projet identique.

Pour antidémocratique qu’elle soit, la démarche ne choque pas les dirigeants du PS, Jean Charles Orsucci, Jean Louis Luciani et Emmanuelle Degentile, lesquels expliquent que les prochaines élections régionales auront valeur de consultation des Corses.

Sauf que le gouvernement entre temps aura défini par ordonnances le champ de compétences de la Collectivité, sa fiscalité, son budget et les conditions de transfert des agents. Tout serait bouclé en définitive sans que les Corses n’aient un mot à dire sur une réforme appelée à rythmer leur vie quotidienne dans le futur.

Le paradoxe dans tout cela c’est que les candidats favorables à la Collectivité unique sans référendum briguent les suffrages des électeurs pour un mandat à durée aléatoire comme l’existence du département dont ils réclament la suppression. La Chambre des territoires pourra, le cas échéant, offrir un siège et une indemnité.

A Bastia, du Conclave de l’Annonciade au projet de Collectivité unique, une élection peut en cacher une autre.

Michel Stefani

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