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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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17 novembre 2014 1 17 /11 /novembre /2014 14:41

 

 

 

Chemins de Fer de la Corse : La ligne Purtivechju-Bastia de nouveau sur les rails ?


 par 16 Novembre 2014



La CTC et les Chemins de Fer Corses ont publié lundi dernier un appel public à la concurrence pour une étude de faisabilité sur la portion Monte-Poghju Mezana, préliminaire à une éventuelle ré-ouverture de la ligne ferroviaire qui reliait jadis Bastia à Purtivechju. Un pari audacieux, mais pas insensé selon le président des CFC, Michel Stefani.


Chemins de Fer de la Corse : La ligne Purtivechju-Bastia de nouveau sur les rails ?
La conjoncture économique globale de l’Île reste morose, mais certaines perspectives de relance sont étudiées de près. Alors que les ponts SNCM entre Corse et Continent semblent définitivement rompus, les corses risquent d’en voir ériger de nouveaux… sur la terre ferme. L’étude, qui doit durer entre 12 et 22 mois, ne fait pas que raviver la nostalgie des anciennes générations, qui ont connu le train corse sous plusieurs formes, et plusieurs lignes.

Parmi celles qui seront à l’étude bientôt, celle reliant l’extrême-sud à la base du Capicorsu, qui n’avait pas été rouverte depuis son bombardement en 1943, puis sa fermeture définitive dix ans plus tard, après plusieurs projets classés sans suite. Si l’étude s’avérait concluante, cela permettrait aux habitants de la Plaine Orientale et du Sud de rejoindre Bastia et ses environs de manière directe, mais aussi de créer une alternative à l’automobile sur la côte. Selon le président des Chemins de Fer de la Corse, Michel Stefani, le projet se veut actuel, et l’étude doit d’abord permettre de définir les besoins, croissants selon lui :
 
« La demande forte vient de la démographie, qui est en augmentation constante sur les dix dernières années entre Monte et Poghju Mezana, avec entre 15 et 20% de population supplémentaire. L’étude doit montrer tout d’abord ce qu’ile st possible de faire, dans le cadre du schéma d’investissement ferroviaire ».
 
Une demande actuelle qui n’empêche tout de même pas de se poser la question de l’intérêt économique d’une éventuelle ré-ouverture de la ligne, car si le bassin de population augmente, les déplacements aussi, de fait. La population reste attirée par l’urbain, et cela n’a pas échappé à Michel Stefani, qui compte bien capter une clientèle nouvelle. Depuis la mise en place de dessertes journalières en périphérie de Bastia, les usagers sont de plus en friands du train, et ce malgré l’ouverture récente de la déviation routière de Borgu.
 
« Cela est certainement dû au fait que l’on a investi ces dernières années sur plus de confort et plus de sécurité », en référence aux AMG 800 – encore aujourd’hui critiqués – ainsi qu’au renouvellement des rails depuis Juin 2010.« Je pense aussi que cela constitue un choix politique, car les routes son sursaturées, ce qui engendre de la pollution.  Ajouté à cela un manque évident de sécurité sur les routes, on peut donc imaginer que l’extension du réseau suscitera un intérêt ».

Les CFC, premiers propriétaires terriens de Corse

De fait, le projet semble en adéquation avec les engagements communs de la Région et des CFC en matière de développement durable, sur les gaz à effet de serre et aussi sur l’aménagement du territoire. La finalité serait de relier Bastia à Bunifaziu, à long terme…
Cependant, qui dit « étude » dit forcément « risques » que cela ne puisse pas se faire. Le relief n’a bien-sûr que très peu changé depuis 1943, mais certains problèmes de connexion des voies ferrées, des actuelles aux futures, demeurent. A titre conservatoire, l’étude prévoit également une ouverture sur Cervioni, en Costa Verde. Chose moins aisée, car il faut également inclure à l’étude de faisabilité le problème des emprises, à savoir : quelle portion appartient à qui ? Comment sont classés les terrains visés ? Et même jusqu’à imaginer des ponts à réaliser, là où un contournement serait trop coûteux, comme à Talasani ou encore Fulelli. Ensuite risque de se poser des questions éternelles, comme choisir entre pont et tunnel, entre longer ou traverser la route…
Une voie que Michel Stefani juge pourtant fiable, fort des 30 millions annuels de chiffre d’affaires en 2013 pour les Chemins de Fer Corses. Ceux-ci sont les premiers propriétaires terriens sur l'Île, et leur patrimoine pourrait donc s'étendre avec la réalisation de ce projet.
 
Enfin, à la question "peut-on relier Purtivechju à Aiacciu en passant par l’Alta Rocca ?", comme cela était envisagé "tempi fà" Michel Stefani répond en gardant les pieds sur terre.
 
« Vous savez, on n’en n’est pas là ! Pour l’instant, nous allons étudier les possibilités jusqu’à Bonifacio. D'ailleurs il faut reconnaître qu’à l’époque, la création du chemin de fer à cet endroit avait dynamisé les environs… Nous attendons pour l’instant de savoir si l’étude est concluante avant de nous projeter».

La CGT Strada Ferrata favorable au projet

Enfin, c’est sur la création de postes que le projet devrait aboutir. Car dans ces zones rurales de la Plaine, la desserte est à recréer entièrement, de l’agent de maintenance au chef de gare, en passant par les contrôleurs. Du côté des syndicalistes de la CGT, l’idée semble faire consensus. 
Ecoutez son délégué Barthélémy Luciani.

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