35 ème Congrès du Parti
« Que les bouches s'ouvrent » (M.Thorez)
La direction nationale loin des communistes...
Ce samedi 12 se tenait la conférence fédérale du Rhône de ce 35eme "congrès d’étape" dont les objectifs semblent se limiter à reprendre encore une fois la discussion sur le projet communiste et sur l’organisation du parti... et plus prosaïquement remplacer Marie-George Buffet par Pierre Laurent...
La journée a été riche en discussions et se termine sur du vide... aucune vote, aucune décision... le compte-rendu rédigé rapidement a été mis à disposition à la sortie, mais la plupart des communistes sont parti sans le prendre...
Le rapport introductif était assez marqué politiquement, tentant de tenir compte de la vive opposition à l’orientation nationale du parti tout en l’affirmant bien sûr, exercice difficile qui n’a pas tenu longtemps devant le débat qui s’est engagé...
Un militant qui n’était jamais intervenu de manière critique sur la direction commence tout de suite à faire écho de la déclaration de membres du conseil national "PCF-Front de gauche : un coup de force inadmissible !" à propos de la rencontre entre le PCF et le PG qui a pris des décisions sur les prochaines élections et l’adhésion directe au Front de Gauche réclamée par Mélanchon... Pour lui, la direction nationale se place ainsi dans un déni total des communistes en répondant ainsi aux demandes du FG au moment même où les communistes préparent leur congrès en tentant justement de faire un bilan pour prendre des décisions...
La presque totalité des interventions affirme d’ailleurs des positions claires sur la nécessité du parti communiste, de fronts de luttes dans la diversité des situations, et d’alliances électorales qui ne se transforment pas en cartel d’organisations... Sur ces bases, une direction nationale cherchant à rassembler les communistes pourrait affirmer une orientation lisible, mobilisante...
Mais c’est le contraire qui se passe... et la direction fédérale a bien du mal à défendre une direction nationale de plus en plus discréditée. Les interventions de soutien à la direction éviteront soigneusement la difficulté en affirmant que le FG n’est pas contradictoire avec le PCF, qu’il fallait bien que MArie-George réponde aux demandes de nos "partenaires"...
Plusieurs interventions fortement critiques sur la politique du parti socialiste à Lyon sont a noter.. et pas seulement de la part des militants du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF... Le constat de la pauvreté qui se renforce partout dans l’agglomération pendant que le PS continue de surfer sur la "concurrence entre métropoles" et que Collomb répond au responsable du groupe communiste au conseil de communauté "il faut que les grandes entreprises se restructurent sinon elles deviennent non concurrentielles" (Collomb Madelin, même combat !). Mais les stratégies politiques suivies par le parti depuis 20 ans nous associe à cette gestion social-démocrate qui devient insupportable dans la crise...
Et comme le montreront plusieurs interventions, le FG ne nous éloigne pas de cette gestion social-démocrate... Tout le monde ne partage pas l’avis d’un camarade faisant remarquer "On a déjà eu une fois la gauche du PS qui prend son autonomie avec Chevènement parti du PS pour capter des voix populaires contre l’Europe et revenu depuis au bercail socialiste... Mélenchon est de la même veine, une grande gueule qui semble plus rouge que rouge, mais dont le rôle politique est de stériliser la possible reconstruction communiste..." Mais le constat que les élus FG régionaux ont conduit à une double négociation sur les élus communistes, une au premier tour pour faire la place aux autrs, et bien entendu, une deuxième dans les pires conditions avec le PS au deuxième tour... De fait, c’est bien dans la majorité "de gauche" que se retrouvent ceux qui affirmaient être la "gauche de la gauche" et à l’arrivée, il faut se battre pour exister comme élu communiste !
Un camarade fera remarquer que si les communistes sont une force qui compte, une force potentielle surtout, mais divisée et hésitante, il ne faut pas attendre de la direction nationale qu’elle apporte une solution pour reconstruire, travailler à l’unité, à l’efficacité, à la formation... bref, à la reconstruction du PCF.
De fait, ce sont nécessairement des initiatives de militants, sur le terrain, dans les sections et fédérations qui peuvent faire revivre le parti. Tout est fait pour que ce congrès soit bouclé d’avance et ne serve encore une fois qu’a prolonger une direction nationale qui de congrès en congrès, devient de plus en plus illégitime, obnubilée par ses négociations d’appareil avec d’autres, incapable d’un discours porteur et repérable dans les médias, au point que de nombreux communistes se disent avec regret, au moins, Mélenchon, on l’entend.
De nombreuses conférences fédérales dont celle du Rhône, montrent pourtant que les communistes sont porteurs d’autres choix, et sont en capacité de reconstruire leur unité !
Les décisions pour les candidatures aux élections cantonales, sénatoriales, législatives et présidentielles seront décisives. Tout est fait pour réduire au maximum le nombre de candidatures communistes. Les négociations d’appareil sur les sièges ont commencé... Comme aux régionales, il faudra lâcher des sortants pour avoir un accord avec le PG, et bien entendu, les communistes concernés ne le savent pas encore.
Aux communistes de se mobiliser, de s’affirmer, de décider... C’est sur le terrain que se gagnent les voix qui font des sièges, c’est aux communistes de décider de leur candidats ! Le 35eme congrès doit l’affirmer clairement !
La direction fédérale avait limité le nombre de délégués à 100... finalement, 88 présents seulement et une faible mobilisation de certaines sections... Pour Vénissieux, 18 présents sur 18 délégués plus 6 militants présents en auditeurs non délégués.