Les salariés du groupe Nice-Matin se sont à nouveau mis en grève pour 24 heures mardi, après avoir eu confirmation par la direction de leur maison-mère, le Groupe Hersant Media (GHM), de son projet de céder le siège de la société à Nice, a-t-on appris de source syndicale.
Le directeur général de GHM, Dominique Bernard, est de nouveau venu à Nice et a confirmé aux organisations syndicales le projet de cession, a affirmé à l'AFP Jean-François Roubaud, délégué SNJ, s'exprimant au nom de l'intersyndicale.
Une assemblée générale réunissant quelque 400 salariés a donné à l'unanimité mandat à l'intersyndicale pour "entreprendre toute action qu'elle jugerait nécessaire" pour faire barrage à la vente.
Les salariés ont décidé d'occuper leurs locaux et de sortir un "journal de grève" de 8 pages qui sera distribué mercredi à la place des éditions habituelles de Nice-Matin, Corse-Matin et Var-Matin.
"Un projet de lease-back (cession-bail) comme celui de la direction nous obligerait à payer 3 à 5 millions d'euros de loyer" et compromettrait gravement l'équilibre des comptes de Nice-Matin, selon M. Roubaud.
Les salariés s'étaient déjà mis en grève les 1er et 6 avril.
La direction de GHM n'était pas joignable mardi soir.
Selon "Les Echos" du 7 avril, GHM, endetté de quelque 200 millions d'euros, serait depuis plusieurs mois soumis à une pression de ses banques en raison de difficultés à respecter ses engagements.
Le ministre de l'Industrie et maire de Nice, Christian Estrosi, avait déclaré le 2 avril qu'il ne pouvait concevoir que GHM "sacrifie" le journal à des préoccupations financières.
Le groupe Nice-Matin comprend, avec ses filiales, 1.200 salariés entre le Var, la Corse et les Alpes-Maritimes. Selon l'OJD, Nice-Matin diffuse à 107.920 exemplaires, Var-Matin à 72.155 et Corse-Matin à 41.621
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