Alors que beaucoup de Corses pensent aux vacances, pour la CGT il n’y a pas de pause estivale. Des choix et décisions importantes en matière sociale sont actuellement en débat tant au plan national et Européen qu’en Corse.
Dans sa conférence de presse du 4 juillet dernier, l'Union Régionale a précisé les attentes de réponses sociales fortes, qui ne peuvent se limiter à une nouvelle réforme institutionnelle ou à des réponses ethniques et xénophobes
Extraits:
· Sommet social des 9 et 10 juillet.
Si la CGT se félicite de la tenue de ce sommet, il est essentiel que des mesures fortes soient adoptées. La CGT distribue à plus d’un million d’exemplaires ce 4 pages reprenant nos attentes en rapport aux 7 thèmes de cette conférence sociale. Pour sortir de la crise et du chômage massif, le gouvernement doit absolument affronter les logiques de financiarisation de l’économie et refuser les politiques de rigueur imposées par les Marchés. Malheureusement les récentes décisions du gouvernement (faible coût de pouce au SMIC à savoir moins d’une baguette de pain par semaine, et poursuite des suppressions d’emplois et du gel des salaires dans la fonction publique) constituent plus des gages donnés à ces fameux marchés que des réponses aux engagements pris par le candidat Hollande envers les Français. Une nouvelle répartition des richesses et donc une augmentation sensible des salaires est indispensable pour sortir de la crise par le Haut.
· Nécessité d’un sommet social en Corse
La CGT Corse agira sans tarder pour qu’un sommet social Régional soit organisé dans les plus brefs délais.
Alors que durant la campagne Présidentielle et législative la question sociale a été centrale, quelles mesures seront prises pour l’emploi et le pouvoir d’achat. Des plans sociaux touchant des centaines de salariés Corses menacent aussi bien à la SNCM qu’à Air France dans le droit fil de la déréglementation Européenne soutenue par le patronat et certaines forces politiques en Corse qui permet l’embauche de salariés étrangers au rabais . La RGPP à détruit 1000 emplois dans la fonction publique. Le coût de la vie couplé à la faiblesse des salaires jettent dans de grandes difficultés des milliers de Corses. Un sommet social sur l’emploi et la vie chère mettant autour de la table Etat, Patronat, syndicats et CTC est donc urgent. Nous en formulons la demande officielle.
· Pas de développement économique et social possible basé sur un repli identitaire et xénophobe.
La CGT comme les autres syndicats de salariés (sauf le STC) se sont opposés à la délibération du CESC de Corse concernant le « développement économique de notre région au regard de ses réalités sociales économiques et culturelles ». Ce texte approuvé notamment par le patronat est très dangereux dans la mesure ou il rompt avec l’égalité de droit et de traitement des citoyens. Ainsi ceux ne répondant pas à certains critères ethniques ou religieux n’auraient pas les mêmes droits que d’autres. Dans le droit fil de la mission Sarkozy concoctée par des soit disants experts, l’avenir de la Corse se situerait dans un repli identitaire accompagné d’avantages fiscaux pour le patronat local. Pour bénéficier d’un travail, d’un logement, voir de prestations sociales, il faudrait obligatoirement satisfaire plusieurs critères dits « culturels » Ces orientations qui remettraient en cause nos valeurs d’égalité de droit. Chercher des solutions ethniques à l’image du FN à des problèmes sociaux est inacceptable injuste, inefficace et dangereux.
· Réforme institutionnelle pour la Corse. Manque de transparence.
La commission de la CTC présidée par P Chaubon travaille pour élaborer un nouveau statut pour la Corse. Malgré 3 statuts pour l’île depuis 1982, certains cherchent toujours dans les évolutions institutionnelles les solutions pour un meilleur développement économique et social. Dans le droit fil des orientations actuelles de la construction Européenne basées sur la concurrence entre les pays et les régions, vouloir aller toujours plus loin dans l’autonomie, signifie clairement moins de solidarité. La CGT demande à être consultée par cette Commission car il n’y a aucune raison que la voix des salariés soit exclue du débat. Concernant la question fiscale les moyens financiers et les compétences nouvelles recherchées par la commission de M Chaubon, la CGT demande à la CTC un audit sur la situation actuelle ; à savoir le montant et le type des impôts collectés sur l’île ainsi que les sommes transférées de l’Etat affectés à la Corse.
Sur toutes ces questions les salariés, et les retraités doivent intervenir de manière unie et massive afin de peser sur les choix en cours qui seront déterminants pour l’avenir.
Ce n’est pas en abaissant le niveau de vie des salariés, en déréglementant les transports, ni en mettant en œuvre un processus de dérive identitaire dangereux qui a fait le lit du FN, que la Corse trouvera des solutions à la crise. La CGT comme la majorité de la population attend du gouvernement comme de la majorité de gauche à la CTC des réponses sur leurs attentes en matière d’emploi, de pouvoir d’achat de santé et de retraites.