La vie du Parti
Les questions sont du journaliste. On remarquera quelques différences avec le retraitement final en article dans l'Humanité datée du 3 juin 2011.
Question n°1 : Si votre candidature est retenue, quelle campagne pensez-vous mener ?
Emmanuel Dang Tran.
Ne soyons pas naïfs ! La décision est prise depuis longtemps par la direction du PCF : en 2012, ce sera le Front de gauche et par conséquent Mélenchon.
Pierre Laurent l’a annoncé lui-même. Les marchandages avec le Pg ont lieu en dehors du Parti, même du CN. Les communistes ne disposent pas des éléments du débat dans une consultation ficelée d’avance. Le congrès a été reporté et aucun programme communiste n’a été élaboré. Comme « nouvelle façon de faire de la politique », le Front de gauche, c’est d’abord la négation du point de vue communiste et de la démocratie !
Mais, visiblement, la direction du Parti se défie de l’avis des communistes. S’effacer derrière le Mitterrandien, le Maastrichien, le politicien Mélenchon serait le choix de la raison ? En effet, nous avons déjà donné !
Ma candidature, présentée collectivement, qui sera maintenue jusqu’au vote interne, entend montrer aux communistes, mais aussi aux travailleurs qui sont à l’avant-garde des luttes, aux jeunes à la recherche d’une alternative anticapitaliste, que des forces existent pour faire vivre leur parti, le PCF, suivant sa raison d’être dans la lutte des classe. L’attente est forte d’un langage clair et offensif: je l’ai constaté dans tous mes déplacements. La référence à Georges Marchais revient souvent.
Question n°2 : Si votre candidature n’est pas retenue, quelle attitude allez-vous observer ?
Emmanuel Dang Tran.
Il ne sera pas question pour nous de nous intégrer dans le dispositif de campagne de Mélenchon, de nous fondre dans les structures électorales du Front de gauche, constituées pour supplanter le PCF. Pas question non plus de suivre tel ou tel autre aventuriste. Mélenchon, c’est du « gauchisme institutionnel », du « réformisme radical » : rien qui permette de faire vraiment reculer la politique au service du capital.
Dès 2011, avant 2012, la priorité pour les communistes est de faire progresser des propositions de rupture pour transformer le rapport de force qui existe dans le pays et dans les luttes.
On l’a vu pour la défense de la retraite à 60 ans, s’enfermer avec le Front de gauche dans la perspective de l’alternance, d’une nouvelle gauche plurielle « tirée à gauche », bloque le rassemblement populaire. Pour les salaires, pour la réponse aux besoins, pour les services publics, il faut briser le consensus Droite/Ps, tel qu’il se manifeste pour l’UE du capital. Nos propositions, nos actions doivent fondamentalement la remettre en cause, remettre en cause l’euro, la PAC… et non s’y résigner avec le PGE et la CES.
Les communistes, malgré le choix imposé du Front de gauche, doivent pouvoir travailler à un programme communiste partant des luttes.
Faire vivre le parti historique des travailleurs en France, sa théorie, sa forme d’organisation révolutionnaires: c’est une nécessité d’aujourd’hui. Donc, d’ici 2012, notre choix, c’est de renforcer le PCF.