La transition festive qui marque la fin de l’année et le commencement de la nouvelle année est généralement propice au bonheur partagé, éclairé par le sourire des enfants. La Corse est ainsi terre de tradition mais elle est aussi, hors parenthèse de fin d’année, une terre où les inégalités ne cessent de se creuser.
Les contradictions s’aiguisent au constat de cette réalité.
La victoire des indignés d’Air France nous réjouit au moment même où l’avenir des 3000 salariés de la CMN et de la SNCM est menacé par la logique ultralibérale de la Commission européenne et la dernière procédure des dirigeants de la Corsica Ferries visant à obtenir plus de low cost en détruisant la délégation de service public.
Chômage, précarité, vie chère et pauvreté sont le lot quotidien d’un cinquième de la population insulaire dont le revenu mensuel est inférieur aux 977 € du seuil de pauvreté. Se projeter dans le futur avec de telles conditions de vie, dans un tel contexte de casse de l’emploi, nourrit forcément le pessimisme.
Garder espoir est à contre courant mais c’est justement dans l’interaction de ce sentiment et de l’action populaire lui donnant traduction que l’émergence du changement se construit. 2013 a vu disparaître deux grands dirigeants politiques qui ont su dans leurs combats donner du sens à cette ambition humaine sans cesse renouvelée et de portée civilisatrice.
Hugo Chavez et Nelson Mandela ont tous deux porté les espoirs de leurs peuples avec intelligence et détermination, non comme des guides, mais avec suffisamment de lucidité pour mesurer la capacité à se régénérer du système capitaliste et lui opposer une mobilisation de masse fondée sur l’amélioration des conditions de vie des plus démunis et exploités.
« Le bonheur est une idée neuve en Europe » dira Saint Just dans le rapport précédant l'adoption des Décrets de ventôse dont l’objet était de transférer aux miséreux les biens confisqués aux « ennemis de la Révolution ». Il s'agissait de procéder à une juste redistribution de la richesse nationale. Aujourd’hui, cela implique toujours la contribution des gros détenteurs de patrimoines mais aussi des institutions financières dont l’appétit spéculatif ronge l’économie mondiale, déstabilise les équilibres géopolitiques, fragilise l’environnement...
Pour ces raisons, 2014 sera une année de luttes sociales et populaires auxquelles les communistes contribueront de toutes leurs forces et leurs choix privilégiant l’Humain d’abord.
A tutti, Pace e Salute
Michel Stefani