ELECTIONS LEGISLATIVES DES 10 ET 17 JUIN 2012
1ère circonscription
Michel Stefani nous explique la nécessité de refuser le tout tourisme et de développer un secteur industiel productif:
U Cursinu Rossu: Sur quels thèmes fais-tu campagne?
Michel Stefani: la crise, le chômage et la vie chère n'épargnent pas la Corse. Les salaires y sont les plus bas de France. Il y a le probnlème du pouvoir d'achat et du logement. Notre candidature, en premier lieu, veut dire : ça suffit! Il faut qu'on crée de l'emploi stable, bien rémunéré, que cesse le scandale de la cherté de la vie. Il faut arrêter de construire des résidences secondaires pour touristes, mais bâtir des logements sociaux. C'est le choix que nous avons fait avec Maria Guidicelli. Il ne faut pas rester coincé sur cette vision que la droite a développé pendant 25 ans de manière catastrophique, qui consiste à désanctuariser la Corse, à développer uniquement le tourismle. On ne peut vivre nulle part avec la mono-acticvité.
Que préconises-tu?
Il faut réfléchir à un développpement industriel et réorienter la politique, y compris de la CTC, afin de mettre en place un secteur secondaire productif, qui garantit des emplois stables et des rémunérations correctes. Il y a déjà des expériences interressantes: Corse Composites Aéronautique, la Manufacture de tabac ou encore de grandes entreprises avec un rôle industriel, en particulier DEF-GDF. On peut travailler sur le développement des nouvelles technologies, la recherche, la transformation des produits agricoles et sur la planification écologique dont parle Jean-Luc Mélenchon.
C'est-à-dire?
C'est-à-dire des circuits courts d'approvisionnement. Les consommateurs doivent trouver de bons produits près de chez eux, ce qui permet de réfléchir autrement l'aménagement du territoire avec moins de transport, moins de coûts et une transformation sur place. Il y a des choses à faire en Corse dans la transformation agro-alimentaire. On peut aussi réfléchir à une meilleure exploitation du bois, y compris industrielle, plutôt que de le voir brûler tous les ans. Mais, pour cela, il faut déplacer le curseur, faire la pause sur ce que l'on a appelé improprement, l'investissement dans l'industriez touristique. Le tourisme n'est pas une industrie, c'est une activité économique.
Sur le 1ère circoncription, qu'y aurai-t-il à faire d'un point de vue industriel?
Cette circonscription a un passé industriel. Il y a la manufacture de tabac, la chaudronnerie industrielle de Furiani qui, avant s'appelait Femenia Fabrication, fabriquait des machines à vendanger et comptait 150 salariés dont je faisais partie. Bientôt, fonctionnera la nouvelle centrale de Lucciana. Donc, on peut revenir à des productions industrielles, former les gens en conséquence, donner cette impulsion avec l'argent public.
Quels sont tes autres axes prioritaires de campagne?
Nous allons en priorité dans les entreprises et les quartiers populaires, sans pour autant négliger le rural. Nous nous battons à travers le collectif de défense du service public dans le rural. Avec les élus du Cap Corse, nous avons empêché la Poste de déménager une partie de ses activités, de supprimer des emplois et de fermer des bureaux. Voila comment on peut avoir des actions porteuses qui répondent, à la fois, aux besoins des populations, à la mobilisation des salariés et à l'attente des élus locaux.
Quelle serait ta première action en tant que député, si tu étais élu?
Je porterais un projet de loi immédiat pour mettre fin à ce scandale de la vie chère en Corse. Ensuite, revenir devant les électeurs pour construire avec eux une démarche à porter à l'Assemblée Nationale sur ce que sont leurs véritables priorités outre le pouvoir d'achat, l'emploi, le logement, la santé.
Comment comptes-tu défendre ce projet?
Déjà, les réfactions de TVA doivent bénéficier directement à ceux pour qui elles ont été faites, c'est-à-dire les consommateurs. Il faut également faire respecter le Franco de port.Une partie du transport est prise en charge par la soldiratié nationale grâce à l'enveloppe de continuité territoriale qui est censée soulager du handicap de l'insularité. Il est donc anormal que la puissance publique ne se soit pas intérressée à ces questions.
Ces deux dispositifs sont détournés, dis-tu?
Oui, puisque tout est plus cher qu'ailleurs.Regarde le prix de l'essence qui bénéficie de 6 points de réfaction et qui est plus cher qu'ailleurs, alors qu'il devrait l'être moins, comme les produits de première nécessité. J'agirai immediatement de ce point de vue pour redonner du pouvoir d'achat dans cette île où les gens en ont besoin, compte-tenu de la faiblesse des salaires.