Le petit-fils de Tito va marcher sur les traces de son célèbre grand-père, Josip Broz Tito, l'ancien dirigeant yougoslave toujours très populaire dans les Balkans : lundi 6 décembre, il a fondé un nouveau Parti communiste censé "rendre la dignité au peuple".
Trente ans après le décès de celui qui dirigea sans partage la Yougoslavie pendant plusieurs décennies, Josip Joska Broz a réuni les 12 000 signatures nécessaires pour valider, en vertu de la loi, la formation de ce nouveau parti politique et les a remises aux autorités, a rapporté l'agence de presse Beta.
S'exprimant devant la presse et plusieurs dizaines de sympathisants, M. Broz a expliqué vouloir "rendre la dignité au peuple, aider les jeunes à se scolariser, les vieux à se soigner […], réunir les forces de la gauche en Serbie". Le nouveau Parti communiste se donne pour ambition de "réinstaurer l'ancien système des valeurs". Il "défendra le nom de Josip Broz Tito et son héritage issu de la seconde guerre mondiale et de la lutte contre le fascisme", a poursuivi M. Broz.
"RÉCONCILIATION"
Un parfum de nostalgie flottait lors de cette conférence de presse. Des militants, pour la plupart des personnes âgées de la cinquantaine et plus, agitaient fièrement des drapeaux rouges et des drapeaux de l'ancienne Fédération yougoslave. Trente ans après sa mort, le 4 mai 1980, Tito reste populaire, en particulier chez les plus âgés, nostalgiques du monde qui allait s'effondrer quelques années après dans le chaos et les guerres des années 1990, donnant naissance aux différents pays issus de l'unité yougoslave.
Josip Joska Broz a plaidé en faveur de "la réconciliation entre les peuples" et entre les Etats issus de l'ex-Yougoslavie : "Il faut qu'il existe une certaine forme d'association dans la région car nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres." M. Broz a estimé encore nécessaire que les Etats issus de l'ex-Yougoslavie tissent des liens sur le plan social et économique, tout en admettant que les frontières dans la région ne changeraient pas.
Le Parti communiste de Yougoslavie a cessé d'exister en 1990. Les partis communistes des six républiques qui formaient la Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Croatie, Macédoine, Serbie et Slovénie) se sont transformés en d'autres formations ou ont disparu de la scène politique. Le possible impact de ce nouveau Parti communiste en Serbie paraît difficile à cerner, dans la mesure où le Parti socialiste, membre de la coalition au pouvoir, a été créé sur les cendres de l'ex-Parti communiste de Serbie, en 1990.