22 octobre 2011
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Le Conseil National Syrien aurait signé un accord contre les kurdes
Le Parti de l'union démocratique (PYD), le plus organisé et le plus important des partis kurdes syriens, a révélé un accord anti-kurde signé entre Le Conseil National Syrien (CNS) et Ankara. L'accord viserait notamment à empêcher la reconnaissance constitutionnelle du peuple kurde.
Le PYD a affirmé dans un communiqué que les opposants syriens qui bénéficient du soutien de l'Occident ont cédé à la pression du gouvernement turc afin de conclure un accord contre les kurdes.
Depuis que le gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lâché « son ami » Bashar al Assad, comme il a fait pour le colonel Qaddafi et Mohammed Hosni Moubarak, travaille étroitement avec le CNS, formé le 2 octobre à Istanbul. Le ministre turc des Affaires étrangères a rencontré, le 17 octobre, des membres du Conseil, a confié des sources diplomatiques turques. La Turquie admet première fois de tels contacts.
Selon le communiqué du PYD, plus de la moitié des mouvements membres de ce conseil sont des mouvements islamistes.
« Le gouvernement turc a exigé un accord dès le début des premiers contacts avec les opposants syriens » souligne PYD et poursuit : « Nous avons demandé à l'opposition de clarifier sa position mais elle n'a pas répondu. D'après les informations que nous détenons, le gouvernement turc a fait accepter ses exigences à l'opposition islamiste. »
ACCORD SUR SIX ARTICLES
Le parti kurde cite les six articles de l'accord anti-kurde :
1-Le nouveau gouvernement après le départ du régime Baas devrait préserver l'accord signé en 1998 entre la Turquie et le régime syrien. (Il s'agit d'un accord contre le Parti des travailleurs du Kurdistan-PKK. Apres les menaces d'Ankara, la Syrie avait accepté de signer, le 20 octobre 1998, le Traité de Sécurité d'Adana, dans lequel elle s'engageait à refuser l'entrée de son territoire au chef du PKK, Abdullah Öcalan, et à ne pas permettre d'activités sur son territoire qui ont pour objectif de « menacer la sécurité et la stabilité de la Turquie »)
2-Le futur gouvernement ne devrait pas permettre aux kurdes d'être reconnus dans la nouvelle constitution syrienne.
3-Le rôle des partis kurdes, notamment le PYD, dans l'opposition syrienne devrait être affaibli.
4-L'Etat turc devrait pouvoir prêter main-forte au gouvernement syrien contre le ‘terrorisme' dans la région kurde à l'intérieur de la frontière syrienne.
5-Le futur gouvernement devrait accorder des moyens pour les efforts de la Turquie dans les domaines de la propagande, des médias et de l'éducation contre le mouvement kurde.
6-L'Etat turc devrait pouvoir pourchasser des ‘terroristes' dans les frontières syriennes, si nécessaire.
L'AUTRE OPPOSITION
Le PYD fait partie du Comité National pour le changement démocratique, un regroupement d'opposants concurrents du Conseil national syrien. Le chef du PYD, Saleh Mohammad Muslim, est devenu vice-président de ce Comité composé de 15 partis arabes, kurdes et assyriens. Le Comité a tenu son premier congrès au cours du mois de septembre et a choisi le 6 octobre son conseil de 26 membres. L'avocat Hassan Abdoul Azim a été élu à la tête de ce Comité. « Nous représentons les peuples syriens » affirme le chef du PYD, précisant que trois autres partis kurdes sont parmi les membres du comité aux cotés des arabes et des assyriens.
Alors que le Conseil National qui comprend notamment les Frères Musulmans refuse de reconnaitre les kurdes en tant que nation et garde le silence sur la question kurde, le Comité National envisage une reconnaissance officielle garantie par la nouvelle constitution.
LE CNS ESPÉRAIT LE SOUTIEN MASSIF DES KURDES APRÈS L'ASSASSINAT MAIS....
Le CNS espérait le soutien massif des kurdes après l'assassinat de l'opposant kurde, Mechaal Tamo, 53 ans, le membre du Conseil, tué le 7 octobre à Qamichli, ville kurde, par des inconnus à bord d'un véhicule. Les Kurdes « vont rejoindre en masse le mouvement de contestation, ce qui aura un impact énorme » sur son évolution, avait estimé Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation accusée d'œuvrer pour les Frères musulmans, cité par l'AFP.
Cependant les kurdes, déjà dans les rues depuis des années, restent toujours disciplinés et prudents, tout en exigeant leurs revendications sans relâche. Pour les partis kurdes, cet assassinat aurait été commis par des "forces obscures" afin de pousser les kurdes syriens à s'engager dans le conflit sanglant.
LEVERRIER : PYD N'A AUCUNE SYMPATHIE POUR LE RÉGIME SYRIEN
« Le PYD n'a aucune sympathie pour ce régime basé sur le nationalisme arabe, analyse Ignace Leverrier, ancien diplomate, cité par le Monde. Mais il le sait affaibli et cherche à en tirer le maximum avant qu'il ne tombe ».
« Le PYD n'a pas oublié que la Syrie a livré Abdullah Öcalan, le chef du PKK, à la Turquie en 1998, mais la méfiance à l'égard du reste de l'opposition, dominée par les islamistes et les nationalistes arabes, reste tenace. » ajoute Christophe Ayad dans son analyse publiée le 11 octobre.
« Dès les premières semaines de manifestations, le pouvoir, qui prend garde à ne pas tirer à balles réelles dans les villes kurdes, a annoncé qu'il accorderait la nationalité aux quelque 300 000 Kurdes syriens privés de papiers d'identité. Le processus est en cours pour 60 000 d'entre eux. Plus étonnant, le gouvernement a toléré l'ouverture par le PYD de trois centres culturels (à Alep, Kamechliyé et Malikiyeh) et de quatre écoles en langue kurde. Inimaginable il y a peu. »
Le PYD a affirmé dans un communiqué que les opposants syriens qui bénéficient du soutien de l'Occident ont cédé à la pression du gouvernement turc afin de conclure un accord contre les kurdes.
Depuis que le gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan a lâché « son ami » Bashar al Assad, comme il a fait pour le colonel Qaddafi et Mohammed Hosni Moubarak, travaille étroitement avec le CNS, formé le 2 octobre à Istanbul. Le ministre turc des Affaires étrangères a rencontré, le 17 octobre, des membres du Conseil, a confié des sources diplomatiques turques. La Turquie admet première fois de tels contacts.
Selon le communiqué du PYD, plus de la moitié des mouvements membres de ce conseil sont des mouvements islamistes.
« Le gouvernement turc a exigé un accord dès le début des premiers contacts avec les opposants syriens » souligne PYD et poursuit : « Nous avons demandé à l'opposition de clarifier sa position mais elle n'a pas répondu. D'après les informations que nous détenons, le gouvernement turc a fait accepter ses exigences à l'opposition islamiste. »
ACCORD SUR SIX ARTICLES
Le parti kurde cite les six articles de l'accord anti-kurde :
1-Le nouveau gouvernement après le départ du régime Baas devrait préserver l'accord signé en 1998 entre la Turquie et le régime syrien. (Il s'agit d'un accord contre le Parti des travailleurs du Kurdistan-PKK. Apres les menaces d'Ankara, la Syrie avait accepté de signer, le 20 octobre 1998, le Traité de Sécurité d'Adana, dans lequel elle s'engageait à refuser l'entrée de son territoire au chef du PKK, Abdullah Öcalan, et à ne pas permettre d'activités sur son territoire qui ont pour objectif de « menacer la sécurité et la stabilité de la Turquie »)
2-Le futur gouvernement ne devrait pas permettre aux kurdes d'être reconnus dans la nouvelle constitution syrienne.
3-Le rôle des partis kurdes, notamment le PYD, dans l'opposition syrienne devrait être affaibli.
4-L'Etat turc devrait pouvoir prêter main-forte au gouvernement syrien contre le ‘terrorisme' dans la région kurde à l'intérieur de la frontière syrienne.
5-Le futur gouvernement devrait accorder des moyens pour les efforts de la Turquie dans les domaines de la propagande, des médias et de l'éducation contre le mouvement kurde.
6-L'Etat turc devrait pouvoir pourchasser des ‘terroristes' dans les frontières syriennes, si nécessaire.
L'AUTRE OPPOSITION
Le PYD fait partie du Comité National pour le changement démocratique, un regroupement d'opposants concurrents du Conseil national syrien. Le chef du PYD, Saleh Mohammad Muslim, est devenu vice-président de ce Comité composé de 15 partis arabes, kurdes et assyriens. Le Comité a tenu son premier congrès au cours du mois de septembre et a choisi le 6 octobre son conseil de 26 membres. L'avocat Hassan Abdoul Azim a été élu à la tête de ce Comité. « Nous représentons les peuples syriens » affirme le chef du PYD, précisant que trois autres partis kurdes sont parmi les membres du comité aux cotés des arabes et des assyriens.
Alors que le Conseil National qui comprend notamment les Frères Musulmans refuse de reconnaitre les kurdes en tant que nation et garde le silence sur la question kurde, le Comité National envisage une reconnaissance officielle garantie par la nouvelle constitution.
LE CNS ESPÉRAIT LE SOUTIEN MASSIF DES KURDES APRÈS L'ASSASSINAT MAIS....
Le CNS espérait le soutien massif des kurdes après l'assassinat de l'opposant kurde, Mechaal Tamo, 53 ans, le membre du Conseil, tué le 7 octobre à Qamichli, ville kurde, par des inconnus à bord d'un véhicule. Les Kurdes « vont rejoindre en masse le mouvement de contestation, ce qui aura un impact énorme » sur son évolution, avait estimé Rami Abdel Rahmane, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation accusée d'œuvrer pour les Frères musulmans, cité par l'AFP.
Cependant les kurdes, déjà dans les rues depuis des années, restent toujours disciplinés et prudents, tout en exigeant leurs revendications sans relâche. Pour les partis kurdes, cet assassinat aurait été commis par des "forces obscures" afin de pousser les kurdes syriens à s'engager dans le conflit sanglant.
LEVERRIER : PYD N'A AUCUNE SYMPATHIE POUR LE RÉGIME SYRIEN
« Le PYD n'a aucune sympathie pour ce régime basé sur le nationalisme arabe, analyse Ignace Leverrier, ancien diplomate, cité par le Monde. Mais il le sait affaibli et cherche à en tirer le maximum avant qu'il ne tombe ».
« Le PYD n'a pas oublié que la Syrie a livré Abdullah Öcalan, le chef du PKK, à la Turquie en 1998, mais la méfiance à l'égard du reste de l'opposition, dominée par les islamistes et les nationalistes arabes, reste tenace. » ajoute Christophe Ayad dans son analyse publiée le 11 octobre.
« Dès les premières semaines de manifestations, le pouvoir, qui prend garde à ne pas tirer à balles réelles dans les villes kurdes, a annoncé qu'il accorderait la nationalité aux quelque 300 000 Kurdes syriens privés de papiers d'identité. Le processus est en cours pour 60 000 d'entre eux. Plus étonnant, le gouvernement a toléré l'ouverture par le PYD de trois centres culturels (à Alep, Kamechliyé et Malikiyeh) et de quatre écoles en langue kurde. Inimaginable il y a peu. »