Le Maroc est en passe de se doter d’une nouvelle constitution qui devrait réduire les prérogatives du roi au profit du chef du gouvernement, ont indiqué des sources condordantes.
Depuis le mois de mars une commission est au travail pour rédiger une nouvelle loi fondamentale, qui devrait être présentée au roi Mohammed VI à la mi-juin, selon ces mêmes sources.
Des réformes politiques faisant évoluer le système politique marocain vers une monarchie constitutionelle ont été réclamées par des manifestations de jeunes qui défilent régulièrement dans les villes marocaines depuis février.
"Les pouvoirs du roi connaîtront une réduction importante au profit du Premier ministre", a assuré à l’AFP un membre de la commission pour la réforme constitutionnelle, présidée par le juriste Abdeltif Menouni.
La presse marocaine s’est fait l’écho de cette réforme et jeudi le quotidien francophone "L’Economiste" titrait : "Nouvelle constitution : super Premier ministre".
Le quotidien qui cite des sources anonymes proches de la commission consultative a précisé que le premier ministre devrait s’appeler dorénavant "président du gouvernement".
Pour le quotidien arabophone Al ahdath Al Maghribiya, le système va évoluer vers une meilleure représentation des Marocains : "Le peuple va régner et gouverner", assure-t-il en Une.
Selon le membre de la commisssion, qui parlait à l’AFP sous couvert de l’anonymat, "le berbère sera considéré comme une langue officielle à côté de l’arabe, pour la première fois au Maghreb".
"L’islam reste la religion de l’Etat mais la liberté de croyance est garantie dans le cadre de la loi et sans que cela porte atteinte à l’ordre public", a ajouté ce membre de la commission.
"La dimension religieuse du roi en tant que commandeur des croyants sera limitée à la gestion du champs religieux et ne sera pas source de législation", a-t-il poursuivi.
"La justice sera considérée, pour la première fois aussi, comme un pouvoir autonome et indépendant conformément au principe de séparation des pouvoirs, qui sera prévu expressément par la prochaine révision constitutionnelle", conclut-il.
Mardi, un conseiller du roi, Mohamed Moatassim, a rencontré les responsables des partis politiques, et "leur a fait une présentation des grandes lignes du projet de réforme de la constitution", précise la même source.
Le 9 mars, le roi Mohammed VI avait annoncé d’importantes réformes constitutionnelles prévoyant notamment le principe de séparation des pouvoirs et un renforcement des pouvoirs du Premier ministre.
(Jeudi, 09 juin 2011 - Avec les agences de presse)
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