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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 08:09

                                                            Terre Corse 2

 

 

 

 

 

« Mon véritable adversaire n’a pas de nom »

Désormais il ne peut plus y avoir de doute : le gouvernement est directement placé sous le contrôle des acteurs de la finance nationale et internationale avec l’aval du patronat du CAC 40, dont le porte parole est Pierre Gattaz.

L’entrée au gouvernement « Valls II » d’Emmanuel Macron fait suite à la nomination au poste de Conseiller économique et financier de l’Élysée, de Laurence Boone, économiste issue de la deuxième banque des États-Unis, très présente sur les marchés financiers mondiaux. Le prédécesseur de Madame Boone était Emmanuel Macron. Nous lui devons nous dit-on le pacte de responsabilité et l’accord national interprofessionnel (ANI) mais aussi les cinquante milliards d’euros prélevés sur la dépense publique, au bénéfice des amis de sieur Gattaz.

ENA, Inspection des Finances puis banquier d’affaires chez Rothschild. Il était à Copenhague le 29 mai pour la rencontre du Club Bilderberg (1). Henri de Castries, président de la compagnie Axa, Christine Lagarde, directrice du FMI, Fleur Pellerin, alors secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur et maintenant ministre de la Culture en étaient. Valls s’y rendra pour y être adoubé. Certaines choses ou nominations deviennent plus claires…

Emmanuel Macron, inconnu du suffrage universel, passera donc du Secrétariat général de la présidence de la République au ministère de l’Économie avec le plus grand soutien des responsables patronaux du CAC 40. Homme de l’ombre, il a su agir au préalable pour gagner leur confiance. Les finances de la France sont désormais étroitement reliées à la finance internationale.

A Jouy en Josas pour l’université d’été du MEDEF, Manuel Valls a reçu un accueil chaleureux, une standing ovation qui a rendu furieux Juppé invité lui aussi pour exposer sa version ou vision plus à droite encore du redressement des comptes de la Nation et des cadeaux aux entreprises. La formule ne plait pas au premier ministre d’un gouvernement qui comme le précédent n’a obtenu pour seule contrepartie à ces largesses que l’aggravation continue du chômage. Donc, pas un mot sur les somptueux dividendes – 30,3 % de plus – que les grandes entreprises ont versés l’an passé à leurs actionnaires, bien plus que dans les autres pays européens. 

C’est sûr il y a eu réconciliation avec le patronat ou plutôt « le monde entrepreneurial ». Gattaz loue déjà « la sagesse de ce gouvernement » et se félicite des nouvelles nominations surtout celle de Macron. Les temps de crise et d’austérité sont durs pour tout le monde si on en croit ce petit monde inféodé aux puissances bancaires et aux intérêts particuliers.

Nous sommes loin du discours de François Hollande prononcé le 22 janvier 2012. Il déclarait : « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu et pourtant il gouverne : cet adversaire, c’est le monde de la finance… la finance qui a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies et qui s’est affranchie de toute règle ».

Quinze jours plus tard le 14 février 2012, au journal « The Guardian » il corrige ses propos : « La gauche a été au gouvernement pendant quinze ans, nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n’y a donc pas de craintes à avoir ». Par ses actes, depuis, il a confirmé cette trahison électoraliste et politicienne au mépris des millions d’électeurs de gauche qui lui ont fait confiance. Arnaud Montebourg dit qu’il ment tout le temps, il est mesuré dans le propos.

Les « frondeurs » socialistes ont commencé à protester face aux renoncements présidentiels. Pour le moment, cette fronde au sein de la majorité présidentielle n’a pas eu trop d’impacts sur les choix du gouvernement. La situation pourrait évoluer avec la démission éviction des Hamon, Filipetti, Cuvillier et Montebourg.

En ce sens ils devront s’affirmer concrètement dans la construction d’une rupture avec la politique d’austérité. Cela passe dans l’immédiat par le refus de voter la confiance au gouvernement « Valls II » et par la suite contre les mesures d’austérité antiéconomiques et antisociales comme, la prétendue « modulation » des 35 heures, la hausse de la TVA ou la baisse des seuils sociaux privant les travailleurs de droits syndicaux.

Car en effet, si l’on compte toutes les forces qui sont en opposition au gouvernement au sein de l’Assemblée nationale, celles-ci, rassemblées dans l’intérêt général peuvent entraîner, une dissolution, voire une élection présidentielle anticipée.

L’économie réelle doit s’affranchir de la domination de la finance pour faire place à une économie sociale, solidaire orientée sur la qualité de la vie, la planification écologique, le développement durable, la modernisation et la démocratisation du pays dans l’intérêt bien compris du peuple et des travailleurs.

Noël Graziani

(1) Le Club Bilderberg, est un rassemblement annuel et informel d’environ 130 membres, essentiellement américains et européens dont la plupart sont des personnalités de la diplomatie, des affaires, de la politique et des médias.

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