Lors d’une rencontre hier à Montreuil, Marie-George Buffet et Bernard Thibault ont mis en relief leur détermination à défendre des solutions alternatives au projet de l’Élysée.
Deux heures d’« échange approfondi » sur la situation économique et sociale, mais surtout sur le projet de réforme des retraites, et, au bout, le constat « d’un très large consensus sur le diagnostic » ainsi que d’une « vision très largement partagée des réponses qu’il faudrait pouvoir apporter ». C’est ainsi que Bernard Thibault résumait, lors d’une conférence de presse tenue avec Marie-George Buffet, les résultats de la rencontre, hier à Montreuil, entre la CGT et le PCF. « Nous pensons, l’un comme l’autre, dans nos responsabilités respectives, que nous sommes là sur un sujet de société qui ne peut se résumer à une problématique de gestion financière concernant l’équilibre des régimes, même si nous sommes à même d’affronter ce débat des ressources », précisait le secrétaire général de la CGT. Ce dossier « donne à voir dans quelle société on veut vivre demain », renchérissait la dirigeante communiste, récusant l’idée que « la seule solution » serait « de travailler plus pour en réalité gagner moins ». Avant de souligner les « convergences très fortes » entre CGT et PCF sur les propositions alternatives à mettre en avant sur la question du financement : nouvelle conception de la cotisation patronale, tenant compte de la part des salaires dans la valeur ajoutée, nouvelle cotisation appliquée aux revenus financiers des entreprises, fin des exonérations de cotisations dites pour l’emploi…
la détermination
PCF et CGT affichent une semblable détermination à pousser les feux de la mobilisation populaire. « Nous voulons, chacun dans nos prérogatives, répondre au défi lancé par Nicolas Sarkozy et faire en sorte de préserver, non seulement le système par répartition, mais la retraite à soixante ans avec un niveau de pensions permettant de vivre bien », a résumé Marie-George Buffet. Elle a présenté « l’initiative prise par le PCF de lancer une campagne d’explications », qu’elle souhaite « du même niveau que celle menée en 2005 lors du référendum sur le traité européen ». Un millier de débats sont prévus à travers le pays, « notre objectif étant que l’ensemble des forces de gauche se rassemblent sur un projet alternatif ».
Pour sa part, le leader de la CGT a réitéré son inquiétude devant le calendrier de la réforme fixé par le gouvernement : le projet officiel serait dévoilé autour du 20 juin, le Conseil des ministres l’adopterait début juillet. « Cela ne permet pas à l’ensemble des citoyens d’appréhender le contenu des textes en question », mais « s’il y a une mobilisation assez forte, ça peut évoluer. Il ne faut pas attendre un mauvais texte, mais intervenir avant », car « cela aura une influence sur la manière dont le gouvernement rédigera son projet de loi », fait valoir Bernard Thibault. Le 1er mai en sera la première occasion.
Yves Housson
http://www.humanite.fr/2010-04-24