Quelle bonne idée : Garnier Flammarion réédite en format de poche des œuvres de grands classiques tels Chamfort, Balzac, Plutarque et Voltaire. Rien de nouveau ? Si ! Il s’agit de textes parfois oubliés, mais dont l’actualité est saisissante malgré les siècles passés. Ce sont des morceaux de littérature décapants, des petits joyaux d’intelligence qui pétillent sous nos yeux. De quoi se réconcilier avec des classiques dont parfois l’écolier ou l’étudiant fut lassé.
Ce sont des écrivains contemporains qui présentent ces textes et la confrontation est riche. Analyses, introduction, explications permettent au lecteur de se projeter dans l’œuvre, d’en saisir les subtilités et de la resituer dans le contexte.
Il en est ainsi de Voltaire introduit par Edouard Launet. Les morceaux rassemblés sous le titre éponyme De l’horrible danger de la lecture constituent un recueil de pure jouissance. Le lecteur se régalera de la causticité du défenseur de Callas, de son ironie et de son mordant qui font bien défaut aujourd’hui. Il se délectera du Discours aux Welches, monument dénonçant la bêtise des peuples supérieurs, il jubilera avec le Dialogue du chapon et de la poularde truculent échange sur les mœurs humains, et s’interrogera en lisant Nos crimes et nos sottises.
Ces textes nous passionnent car ils dénoncent ce qui indigne toujours aujourd’hui ; ce qui réjouit et montre que tant que les peuples ne se mêlent pas de l’Histoire, les dirigeants font leurs choux gras de cette passivité.
Critique parue dans L’Humanité des débats du 16 décembre.
De l’horrible danger de la lecture. Voltaire Editions Garnier Flammarion. 6 euros.
source:lafauteadiderot.net