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La bourgeoisie française, actionnaires, spéculateurs, politiciens et journalistes à son service, qu’elle soit du parti socialiste ou de la droite parlementaire, a lié son destin et celui de notre pays à l’Europe supranationale et à l’impérialisme occidental. Elle a abandonné tous les idéaux d’indépendance nationale qui étaient ceux du gaullisme il y a trente ans, elle se contente aujourd’hui d’être le fer de lance de l’OTAN en Afrique et en Orient, de la Syrie à l’Iran. Elle ne rêve que d’imposer l’austérité édictée par l’Europe supranationale à la population française, à l’image de ce qui s’est fait en Grèce, au Portugal, en Italie, etc…
Du 28 au 30 juin 2013, les « Assises du communisme » à Gémenos, près de Marseille, ont rassemblé des dizaines de militants venus de toutes les régions de France, réunis par la volonté commune de combattre et de détruire le capitalisme, de rompre avec les dérives opportunistes qui ont infecté les organisations politiques (PCF) et syndicales (CGT) de France.
Plusieurs adhérents du Collectif Polex s’y sont exprimés dans leur diversité, et le souci que les Assises débouchent sur des actions politiques concrètes.
Le Président Hollande, efficace représentant de cette bourgeoisie, comme le fut Sarkozy avant lui, ne cesse d’aller faire allégeance et soumission aux dirigeants de l’Etat allemand, donnés en exemple de bonne gouvernance européenne, et aux autorités de la « Commission européenne », délégués des politiciens affairistes du continent. Il joue les paillassons à Berlin dans le sillage de Merkel, à Bruxelles auprès de Barroso, qui vient de préciser la feuille de route du gouvernement français pour 2014 : destruction des retraites, destruction du droit du travail pour plus de flexibilité et de précarité, privatisations et démantèlement des services publics, baisse de l’impôt sur les sociétés et croissance de la TVA payée par les consommateurs, etc… C’est la mort programmée de toutes les conquêtes sociales qui ont fait la nation française au fil des luttes, avec l’assentiment des autorités françaises. Autrefois, Pétain, dirigeant proclamé d’une France vaincue, sut « collaborer » avec l’Allemagne nazie victorieuse. Le Président Hollande, avec l’assentiment de l’UMP qui fait semblant de le combattre avec férocité sur le terrain du mariage homosexuel (!), fait mine, de retour à Paris, de critiquer les outrances verbales de Barroso ; mais il ajoute que « la France doit rétablir ses comptes publics » selon les indications de Bruxelles, et son premier ministre Ayrault rajoute que la France « respectera ses engagements », « réformera les retraites », « à sa manière » ajoute-t-il, ce qui ne change rien au désastre annoncé…
Depuis plus d’un demi siècle, « l’Europe supranationale » est une machine de guerre contre les droits des travailleurs d’Europe, une course au profit capitaliste et à l’exploitation par la suppression des entraves frontalières, en faveur du « libre marché » des capitaux et des salariés. Elle n’est ni réformable, ni perfectible. L’enjeu aujourd’hui est clair : cette « Europe » des 27 n’est que la réédition, en temps de paix, de l’asservissement des nations européennes aux intérêts de la bourgeoisie dominante, comme autrefois, en temps de guerre, au service des vainqueurs. C’est la mise à mort programmée de la nation française, après celles de Grèce, du Portugal, d’Espagne ou d’Italie, que les politiciens (socialistes ou de droite) Merkel, Papandréou, Monti, Rajoy ou Hollande, organisent contre les travailleurs de nos divers pays. Parmi ces fidèles des dogmes ultra-libéraux, l’Italien Napolitano, ex-communiste, et le Portugais Barroso, ex-maoïste, ne sont pas les moins dangereux.
Il est temps de dire la vérité à tous ceux qui en France vivent de leur travail, ou aimeraient bien en vivre, sans édulcorer cette vérité pour de sordides motifs électoraux, pour ne pas trop déplaire au parti socialiste. La nation française et les acquis sociaux et politiques qu’elle incarne, doivent pour survivre rompre avec cette Europe supranationale, synonyme de chômage, d’austérité et de soumission au capitalisme transnational. La nation française doit pour survivre dénoncer tous les traités européens de Rome, Maastricht et Lisbonne, retrouver son indépendance monétaire, fiscale, douanière, et reconquérir la maîtrise de ses richesses, et de ses capitaux par l’appropriation collective des grands moyens de production et d’échange, sortir de l’OTAN, machine de guerre de l’impérialisme occidental contre les peuples « du sud ».
Le devoir des communistes est d’abord pédagogique : expliquer la nocivité de l’Europe supranationale en évitant de créer des illusions. Ce n’est pas ce que font les dirigeants du PCF et du PGE qui se fixent pour objectif, avec les partis socialistes d’Europe, une « autre Europe », une « Europe sociale », qui ne peuvent exister. Même si le scrutin européen de mai 2014 envoyait à l’Assemblée de Strasbourg une majorité « de gauche », cela ne changerait rien : cette « gauche » socialiste, convertie aux « lois du marché capitaliste » a déjà été majoritaire au parlement, elle y a mis en place les mécanismes supranationaux les plus néfastes.
Ceci étant, éviter de s’illusionner sur les élections européennes ne doit en aucun cas amener à négliger cette échéance importante. D’ores et déjà, les politiciens « européistes » craignent un désastre pour leurs partisans en mai 2014, et « l’arrivée massive de députés opposés à l’Europe actuelle » (Le Monde, 30 mai 2013). Les sondages annoncent en effet dans tous les pays du continent, la croissance massive des sentiments de défiance et d’animosité à l’encontre des conséquences sociales, économiques et politiques de cette « Europe des traités ». Tous annoncent une abstention forte, et des succès dépassant 20 % pour les partis critiques de l’Europe supranationale ou de l’euro, à l’image des récentes élections italiennes. Dans les pays où les communistes se révèlent incapables d’exprimer et d’orienter les sentiments populaires anti-européens, les mécontents se reportent sur les démagogues d’extrême droite ou conservateurs (UKIP en Grande-Bretagne, Jobbik en Hongrie, Droit et Justice en Pologne, etc…) ou un ectoplasme politique sans danger comme le « M 5 stelle » de Beppe Grillo en Italie. Le même danger guette la France, qui pourrait bien connaître en mai 2014 une abstention massive, et une forte poussée du Front national, si le PCF lui laisse incarner le discours anti-européen auprès des salariés.
A l’occasion de ce scrutin, certains d’entre nous ont déjà opté pour le boycott. D’autres sont réticents à l’idée de rejoindre dans l’abstention les pêcheurs à la ligne « apolitiques ». Ce débat tactique n’est pas tranché.
Cela ne doit en aucun cas empêcher le lancement dès les mois prochains d’une grande campagne nationale unitaire à l’initiative des « Assises du communisme », sur les mots d’ordre de rupture suivants :
Dénonciation des traités européens de Rome, Maastricht et Lisbonne.
Retour à la monnaie nationale, renationalisation de la Banque de France, afin d’assurer notre indépendance monétaire, économique et douanière.
Maîtrise des objectifs économiques et sociaux, grâce à la nationalisation (sous contrôle populaire) des grandes entreprises bancaires et industrielles.
Sortie de l’OTAN et arrêt des aventures militaires françaises en Afrique et au Moyen-Orient.