25 janvier 2015
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16:03
Archives Palestine
Contributeurs : Inès Safi (owner), Adam Milton et Albert Kohen
Israël Zangwill sera l'inventeur du fameux raccourci : "Le sionisme, c'est un peuple sans terre qui revient* à une terre sans peuple". Formule rabâchée, partout reprise comme la preuve décisive, absolutrice de toutes les fautes commises par l'entreprise sioniste, la phrase de Zangwill fut et demeure cependant connue sous une forme altérée, qui a faussé et fausse toujours le débat : "Une terre sans peuple pour un peuple sans terre".
Or, présent dans l'original, le "qui revient" est fondamental, dans la mesure où l'idée du retour à la terre, légitimant au préalable le droit à cette terre, réduit le débat sur la terre vide ou habitée à une question secondaire.
En effet, si le peuple juif revient à cette terre, à sa terre, le fait que cette dernière soit vide ou habitée ne modifie en rien la légitimité de son droit de propriété. Dès lors, et bien qu'acharnée, la bataille intellectuelle entre défenseurs et critiques de l'affirmation du pays "vide" perd de son acuité.
En fait, la position très clairement exprimée par Zangwill, celle que le sionisme et ses immigrants entendaient, que les Israéliens entendent encore, est que les Juifs reviennent sur leur terre et, heureuse coïncidence, cette dernière se trouve non pas inhabitée, mais sans propriétaire légitime. Il n'est donc pas tant question de constater que la Palestine est déserte que d'affirmer que ses "occupants" ne peuvent en aucune façon y prétendre.
Dès lors, ne se contentant pas de rentrer, après deux mille ans d'absence, les immigrants, détenteurs d'un titre de propriété décerné par un agent immobilier divin, reviennent en propriétaires des lieux. Leur tâche consistera à débarrasser le domaine de ses occupants illégitimes palestiniens, ces squatters qui poussent la perfidie jusqu'à obliger les héritiers de lieux à leur racheter ce qui finalement leur appartient !
Tout aussi grave, ces occupants - preuve que l'occupant illégitime d'un lieu n'en prend jamais aussi bien soin que ses propriétaires - ont si mal géré le domaine, l'ont plongé dans une telle désolation qu'il est urgent d'en reprendre les rênes pour qu'à nouveau la propriété refleurisse. Cette floraison nouvelle sera qualifiée de rédemption de la terre.
Elias Sanbar
Texte extrait d'un "dictionnaire amoureux de Palestine" très riche, merci Adam Milton http:// dico.pourlapalestine.be/ detail.php?r=284
Or, présent dans l'original, le "qui revient" est fondamental, dans la mesure où l'idée du retour à la terre, légitimant au préalable le droit à cette terre, réduit le débat sur la terre vide ou habitée à une question secondaire.
En effet, si le peuple juif revient à cette terre, à sa terre, le fait que cette dernière soit vide ou habitée ne modifie en rien la légitimité de son droit de propriété. Dès lors, et bien qu'acharnée, la bataille intellectuelle entre défenseurs et critiques de l'affirmation du pays "vide" perd de son acuité.
En fait, la position très clairement exprimée par Zangwill, celle que le sionisme et ses immigrants entendaient, que les Israéliens entendent encore, est que les Juifs reviennent sur leur terre et, heureuse coïncidence, cette dernière se trouve non pas inhabitée, mais sans propriétaire légitime. Il n'est donc pas tant question de constater que la Palestine est déserte que d'affirmer que ses "occupants" ne peuvent en aucune façon y prétendre.
Dès lors, ne se contentant pas de rentrer, après deux mille ans d'absence, les immigrants, détenteurs d'un titre de propriété décerné par un agent immobilier divin, reviennent en propriétaires des lieux. Leur tâche consistera à débarrasser le domaine de ses occupants illégitimes palestiniens, ces squatters qui poussent la perfidie jusqu'à obliger les héritiers de lieux à leur racheter ce qui finalement leur appartient !
Tout aussi grave, ces occupants - preuve que l'occupant illégitime d'un lieu n'en prend jamais aussi bien soin que ses propriétaires - ont si mal géré le domaine, l'ont plongé dans une telle désolation qu'il est urgent d'en reprendre les rênes pour qu'à nouveau la propriété refleurisse. Cette floraison nouvelle sera qualifiée de rédemption de la terre.
Elias Sanbar
Texte extrait d'un "dictionnaire amoureux de Palestine" très riche, merci Adam Milton http://