APPEL
Après avoir été précipitée dans l’impasse de la concurrence déloyale qui pratique le dumping social et fiscal, puis vers une privatisation au parfum de scandale financier, les 2000 travailleurs de la SNCM pourraient perdre leur emploi et la Corse l’outil indispensable à la mise en œuvre du service public de continuité territoriale.
L’heure est grave car pour la Corse comme pour la région PACA, sinistrées par le chômage et la crise économique, cette saignée porterait le nombre d’emplois menacés à 4000 à travers l’ensemble des prestataires affectés par la perte d’activité.
En Corse il est question de 1200 emplois, de l’avenir de l’école de marine, de perte sèche pour la SITEC émanation de la CTC qui gère la billetterie, d’autres activités comme la blanchisserie ou la fourniture de produits de consommation et de restauration sont concernées directement.
Voila de quoi il est question mais cette logique « low cost » ni ne s’arrête, ni ne s’arrêtera là. Dumping fiscal, social et commercial concurrence déloyale sont les traits caractéristiques de ce modèle économique et antisocial. L’ensemble de la desserte publique aérienne et maritime de continuité territoriale entre le continent et la Corse est fragilisée.
La compétence de la CTC est contestée sans cesse par les opérateurs « low cost » auprès de la Commission européenne qui répond toujours favorablement à leur acharnement juridique notamment celui des dirigeants de CFF, pour peu que celui-ci réclame la disparition des Services Publics, au nom de l’idéologie libérale. C’est le sens des amendes anti service public de la Commission.
Ceci étant, l’Etat ne peut pas et ne peut plus se cacher aujourd’hui derrière « Bruxelles » quand celle-ci refuse d’offrir à l’Etat et à Transdev, une réponse de complaisance sur la transmission de la DSP, impossible juridiquement en cas de disparition de la SNCM.
Dès lors, le séisme économique et social programmé ne relève que du seul choix du Gouvernement et du Parlement, qui contrôlent majoritairement le capital de la SNCM, avec 58% des parts répartis entre la Caisse des Dépôts et l’Etat, sans compter les salariés qui possèdent 9% de la compagnie.
Il faut stopper cette marche à la catastrophe, le choix de la continuité de la SNCM et de la relance industrielle de toute la filière maritime nationale est encore possible. Cela implique des mesures immédiates que le gouvernement peut et doit prendre, sans rien demander à Bruxelles, pour garantir la continuité de la SNCM et à travers elle, la pérennité du service public de continuité territoriale.
En ce sens le gouvernement doit reprendre la main pour :
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Garantir la continuité de la SNCM par l’intervention de la Caisse des Dépôts au capital de Transdev, et donc sa sortie immédiate du Redressement judiciaire
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Régulariser la participation de la CDC au capital de la SNCM
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Préserver l’emploi en Corse et sur le continent en imposant le respect des règles du pavillon français premier registre pour tout armateur opérant sur les lignes de la continuité territoriale
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Défendre les contentieux jusqu’au bout des 5 prochaines années de procédure afin de garantir le maintien de l’attribution de la DSP au groupement CMN SNCM, et d’obtenir l’annulation des dernières décisions de l’Union Européenne pour la défense de toutes les compagnies publiques maritimes et aériennes, SNCM-CMN et AIR CORSICA-AIR France, et des emplois qu’elles génèrent
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Relancer les commandes de nouveaux navires au GNL sobres et respectueux de l’environnement au Chantiers Navals de ST NAZAIRE pour la SNCM et la CMN
Dans ces conditions nous qui sommes signataires du Comité de soutien pour défendre la SNCM et les service public de continuité territoriale appelons à manifester le vendredi 19 décembre à Ajaccio devant la préfecture de Région à 11 heures et ensuite devant l’Assemblée de Corse.