L'anti-communisme continue de faire rage en Europe de l'Est.
Alors que le dirigeant communiste lituanien Algirdas Paleckis est porté devant les tribunaux de son pays, que des menaces pèsent toujours sur la légalité du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM), c'est désormais en Moldavie que les forces anti-communistes repartent à l'offensive.
Suivant l'exemple de la Pologne, qui avait pris en 2009 une mesure similaire, le parlement moldave vient d'adopter, le 12 juillet dernier, l'interdiction des symboles communistes, en premier lieu la faucille et le marteau.
Une décision approuvée par 56 des 101 députés, issus des partis intégrant l'Alliance pour l'intégration européenne (AIE), un bloc hétérogène de partis unis dans le libéralisme économique, un nationalisme xénophobe et un européisme zélé
Cette nouvelle législation interdit aux communistes de faire usage « sur tout le territoire, avec des objectifs politiques de propagande, les symboles communistes (comme la faucille et le marteau) ». Le port ostentatoire de médailles de la part des vétérans de guerre soviétique ayant lutté contre l'envahisseur nazi devient également un délit.
Le Parti des communistes de la République de Moldavie (PCRM) reste de loin le premier parti du pays. Il avait obtenu, en 2009, 39% des voix et 42 députés.
Les communistes moldaves dénoncent une loi dont l'objectif reste d'empêcher les communistes de développer leur activité politique et de participer aux prochaines élections.
Vladimir Voronin, secrétaire du PCRM a dénoncé avec véhémence l'anti-communisme d'Etat :
« De nombreux concitoyens partagent l'idéologie communiste, luttent pour ces idées. Personne n'a le droit de ré-écrire l'histoire ».
Ce n'est pas la première fois que les communistes moldaves sont menacés d'interdiction. Mis hors-la-loi en 1992, le parti avait été refondé en 1994. Depuis 1998, le Parti communiste moldave est le premier parti du pays, de 2001 à 2009, les communistes étaient à la tête du pays, sous la présidence de Vladimir Voronin.