Front Syndical de Classe
Créé par des militants CGT et FSU
Site : www.frontsyndical-classe.org
"Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement." H. Krasucki
Sortir de la crise du système
OU
sortir du système ?
Le capitalisme a toujours été un système d’exploitation.
Mais dans la crise actuelle toutes nos conquêtes sociales sont en cause, nos emplois, le sort de nos familles et comme après la crise de 29 les guerres contre les peuples, la guerre apparaît comme une solution aux classes dominantes.
Le système lui-même devient totalement incompatible avec les besoins et les aspirations les plus élémentaires des populations.
Aider le système à tenter de sortir de la crise en reproduisant les mêmes monstrueuses inégalités au profit d’une infime minorité OU commencer à s’extirper de sa logique destructive, voilà l’enjeu!
Au plan syndical, le choix actuel : OU la résignation, l’accompagnement et donc l’acceptation des plans d’austérité, des mesures budgétaires, la soumission à la dette OU la résistance au cas par cas mais en visant le TOUS ENSEMBLE pour modifier le rapport de forces qui depuis des dizaines d’années nous a été défavorable!
La casse dans le privé et le public !
Parce qu’en guise de concertation et de négociations entre "partenaires sociaux", pouvoir, banques et patronat n’offrent que des coupes sombres dans les
prestations sociales, la casse de la sécu et du système de
santé, le démantèlement des hôpitaux publics, la France détenant à présent le record européen (29%) de gens qui ne se soignent plus , la diminution des pensions, des milliers de suppressions de postes chez les fonctionnaires et dans l’enseignement , avec la liste des fermetures de classe, les remises en cause du droit à la retraite. ..
Dans le privé la vague continue de déferler sur nos industries en particulier dans l’automobile laissant des milliers de travailleurs et leurs familles rejoindre le cortège funèbre des sans-emploi et sans abri. Sans oublier, les milliers de départs de salariés âgés de plus de 58 ans comme chez Renault (les conditions de financement restant flou).
Le résultat de cette politique étant la destruction de l’emploi en masse, le démantèlement des sites de production en France de Renault comme de PSA (Peugeot) qui prévoit notamment la fermeture de deux sites employant 6 400 personnes, ceux d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) courant 2014 et de Sevelnord (Nord) en 2015.
A cela, il faut y ajouter cette surenchère honteuse, scandaleuse du patronat comme nous le vérifions avec la Fonderie du Poitou qui consiste au nom de la compétitivité à laisser 25% de son salaire avec une baisse de 15% des effectifs alors que le chiffre d’affaires a progressé de plus de 84% en 2010 . Ce n’est pas une première, et chez Continental la même opération a été utilisée avec la suite qu’on connaît.
Dans la sidérurgie, les travailleurs d’Arcelormittal se trouvent eux aussi une nouvelle fois dans la tourmente avec la clé la fermeture de ce site comme cela s’est produit pour Arcelor Gandrange. Ce groupe accélérant ses restructurations pour réduire ses coûts salariaux en dépit des promesses sarkosiennes !
La résistance s’organise !
Quelques exemples :
Les Fralib qui ont mis sous leur contrôle leur entreprise pour empêcher sa fermeture.
Au projet de fermeture de la raffinerie de Berre, qui emploie 370 personnes, les travailleurs ont voté une grève reconductible de 24 heures. Avec des assemblées générales qui se tiendront dans toutes les raffineries françaises.
Les Goodyear d'Amiens Nord, avec leur syndicat CGT tiennent en échec depuis 4 ans un des géants mondiaux du pneu acharné à délocaliser l'activité de l'entreprise et se battent depuis plusieurs semaines contre la procédure de licenciement engagée contre 4 dirigeants du syndicat par la direction qui tente ainsi de briser la résistance des travailleurs.
L’industrie Française est donc en danger et les travailleurs ont raison d’engager la lutte, la grève car un pays qui n’a plus d’industrie est un pays sans avenir.
Nous n’avons pas d’autres choix que la lutte en construisant la grève générale pour faire reculer le capital. Même si nous sommes confrontés au syndicalisme rassemblé au détriment de celles et ceux qui souffrent de la politique ultra libérale menée tambour battant par Sarkozy, relayé par l'Europe de Bruxelles et soutenu par la Confédération Européenne des Syndicats.
Il n’est donc pas étonnant que lors du dernier congrès de la CES, Jaques Delors soit l’invité d’honneur. De même que la déclaration commune des centrales syndicales françaises UNSA, CFDT, CGT du 18 août, intègre l’objectif de réduction graduelle des déficits publics et demande en quelque sorte que les capitalistes cessent leur brutalité sociale et qu’ils engagent par la douceur la destruction massive des acquis pour engraisser d’avantage banquiers et spéculateurs ! Une manière sans le dire d’accepter que les travailleurs paient la crise dont ils ne sont pas responsables !
Nous ne critiquons pas les actuelles directions syndicales par plaisir, mais l’indispensable déploiement du combat et la résistance populaire nécessitent lucidité et lutte contre les orientations de collaboration de classe.
Et c’est précisément pour lutter contre ce syndicalisme d’accompagnement du capital qui a fait faillite et qui laisse les travailleurs sans défense organisée que le FSC a été créé.
Pas comme une chapelle, mais avec la volonté de se battre pour la reconquête et la reconstruction par les bases combatives de leur outil syndical, efficace dans les conditions d’aujourd’hui comme a pu l’être la grande CGT de Frachon à son époque.
Le Front syndical de Classe, 3 octobre 2011
site: Vendémiaire