François Hollande et les professions réglementées(extraits..)
Articles d'Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/09/04/francois-hollande-et-les-professions-reglementees-ii-50172.html
Nous ne commenterons pas ici les propos attribués par Valérie Trierweiler à François Hollande sur les pauvres qu'il aurait appelés « sans-dents », pour une simple raison : il existe un délai légal pour une attaque en diffamation. De même, un droit de réponse doit rester ouvert dans une telle situation alors que le Centre d'Informations sur Internet de Chine rapporte « France : Hollande "catastrophé" par les révélations contenues dans le livre de Trierweiler ». Mais le simple fait qu'une expression telle que « sans-dents » puisse circuler de cette façon et produire un tel effet en dit long sur une situation sociale. Qui a vraiment accès à des soins dentaires, et que fait-on pour protéger cet aspect essentiel de la santé de la population ? Le Monde écrit à ce sujet « Les "sans-dents" ou la difficulté de l’accès aux soins dentaires », évoquant un rapport de Médecins du Monde et une étude de l'IFOP. D'après l'IFOP, « plus d’un Français sur trois (35%) a déjà renoncé à des soins dentaires en raison du coût du traitement ». D'après Médecins du Monde, les patients de 60 ans et plus accueillis dans les Centres d’accueil, de soins et d’orientation (CASO) « comptent en moyenne 15 dents absentes non remplacées ». Le Monde avait déjà évoqué ces situations il y a deux ans dans un article intitulé « Des dents en moins, et pas les moyens» qui soulignait notamment le très grave problème que posent « les prix pratiqués par les chirurgiens-dentistes et les faibles remboursements de l'Assurance-maladie ». Tout récemment, le rapport de l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur les professions réglementées mis en ligne par Mediapart a abordé la question des soins dentaires estimant que « l'absence de réévaluation des tarifs des soins conservateurs et chirurgicaux, associée à la hausse du coût des équipements techniques, a eu pour conséquence que ces soins sont devenus peu rentables voire déficitaires pour les chirurgiens-dentistes ». Ce qui pousserait les chirurgiens-dentistes à « rechercher une compensation par une augmentation des honoraires perçus sur les soins prothétiques ». Mais si tel est le cas, que deviennent les garanties d'objectivité dans le diagnostic et le choix des soins ? Qui protège les patients contre un éventuel conflit d'intérêts du praticien ? Se trouvent en toile de fond les problèmes évidents liés à la privatisation des services publics et à la marchandisation des professions dites « libérales », comme déjà évoqué dans notre article « François Hollande et les professions réglementées (I) » à propos de la Pharmacie.