Questions pour un champion
Indice : personnalité politique française
Je suis noble, issu d'une famille de barons hongrois qui a collaboré avec le régime nazi durant la guerre et a fui la Hongrie pour éviter d'être jugé pour collaboration après la Libération.
Dans ma jeunesse je participe à des manifestations contre les étudiants grévistes.
Contrairement à ce que j'essaye de faire croire je ne suis pas le candidat e la « rupture » ou de la « nouveauté » en politique je suis entré en politique sous Giscard il y a 30 ans et j'ai été plusieurs fois ministre, député, maire, président de Conseil Général.
À l'époque de la catastrophe de Tchernobyl j'était délégué interministériel au nucléaire et c'est moi qui ai mis en place la campagne de désinformation prétendant que le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières de la France. J'ai fait cependant disparaître cet épisode de ma vie politique de ma biographie officielle sur le site internet du ministère de l'Intérieur.
Ministre de l'économie durant une partie du gouvernement Raffarin, j'ai défendu la rigueur et la baisse des dépenses publiques. J'ai réalisé l'ouverture du capital d'EDF-GDF et me suis engagé à ce que jamais cette entreprise ne soit privatisée. J'ai renié cet engagement en 2006 en privatisant GDF, je suis donc un menteur
Ministre de l'Intérieur depuis 2002, j'ai mis en place de nombreuses lois liberticides et j'ai réussi à faire exploser l'insécurité alors que j'étais censé la faire diminuer.
Je suis directement responsable du déclenchement de la révolte des banlieues en 2005 par ma politique répressive et mes propos insultants envers les habitants de ces banlieues.
J'ai mis en place la loi CESEDA qui organise l'immigration choisie au profit des capitalistes et j'ai mené la chasse à l'enfant en expulsant les enfants sans-papiers, parfois en les séparant de leurs parents.
J'ai fait obtenir la Légion d'Honneur à un de mes amis qui se trouve être un maire d'extrême droite ayant été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale. D'ailleurs mon conseiller politique, Patrick Devedjian, est l'un des membres fondateurs d'Occident, ancien groupe d'extrême droite terroriste et antisémite.
J'ai repris l'un des slogans de Jean-Marie Le Pen « la France tu l'aimes ou tu la quittes » et je défends ses thèses que ce soit sur l'immigration ou l'insécurité. Je me vante d'ailleurs d'avoir l'électorat du Front National pour moi.
Je suis un fervent partisan des États-Unis, de George Bush et les néo conservateurs américains m'apprécient beaucoup.
Je suis pour la guerre en Irak et je suis venu apporter mon soutien à mon ami Georges Bush. Je me suis fait photographier lui serrant la main (photo qui rappelle la sinistre poignée de main entre Pétain et Hitler) et, pour paraître plus grand, j'ai fait truquer cette photo (pratique qui rappelle les modifications de photos dans un but de propagande réalisées par Staline et Mao Tsé Dong).
Lors de l'affaire Clearstream j'était au courant depuis le début que mon nom était présent dans les listings et j'ai laissé faire dans le but d'apparaître comme une victime. J'ai même déclaré que je souhaitais voir «pendus à un crochet de boucher » ceux qui ont mis mon nom sur les listings.
Pour rappel, Hitler aussi voulait voir « pendus à un crochet de boucher » ceux qui ont organisé l'attentat manqué contre lui.
Il y a plusieurs mois, j'ai dévoilé à la TV qu'une opération d'arrestation de terroristes allait avoir lieu et j'ai ainsi risqué de faire échouer cette arrestation.
Dans une de mes visites électorale en Corse, aux frais du contribuable,j'ai utilisé pour moi le seul hélicoptère de l'île. Un enfant s'est le même jour gravement blessé en randonnée et il est mort car il n'a pas pu être emmené aux urgences à temps, puisqu'il n'y avait plus d'hélicoptère disponible pour l'y emmener.
Je suis, je suis ..
S'il vous plaît, il est ce que vous voulez, mais surtout pas notre futur président
par Papyves83
Les deux présidentiables sont de farouches partisans de la mise en place d’une constitution européenne conduisant de fait à une perte de souveraineté nationale et populaire. Ils sont les défenseurs de l’Europe des marchés, des privatisations, de la casse des services publics
( EDF-GDF, SNCF, Poste…) et du code du travail. Avec eux, rien de bon pour les salariés et les usagers ne peut sortir des résultats du deuxième tour.
Les questions sociales, le pouvoir d’achat, l’emploi, les responsabilités de la politique européenne ont été évacuées du débat politique.
Dès le lendemain du premier tour la candidate du PS fait appel à Bayrou et se prépare à une union avec la droite qu’il représente. Est-ce pour cela qu’ont voté ses électeurs du premier tour ?
publié par Action communiste , Haute-Normandie
points de vue ...
"Bayrou va jouer bien sûr deux fers au feu, en bon centriste qu’il est. Il saura s’adapter à une victoire du PS, comme à une victoire de l’UMP, et dans ce cas, les députés UDF iront à la soupe pour sauver leur poste. "
Lucette Jeanpierre
"Non Sarkozy n’est pas un fasciste, n’en déplaise aux béats compassionnels et autres. Même s’il a franchi la ligne jaune à plusieurs reprises, ministère de l’immigration et de l’identité nationale, déterminisme du suicide et de la pédophilie, il n’est que le pendant d’une droite réelle telle que la si bien défini René Rémond dans son livre les « droites en France ».
En ce qui me concerne, je ne trouve nullement scandaleux que la droite redevienne la droite. Il serait temps que la gauche redevienne à son tour la gauche ! Là est le pari républicain qui s’engage en partie dans la bataille du 6 mai et, quoiqu’il arrive, dans les mouvements sociaux après.
Je ne souhaite pas une guerre civile pour mon pays. Sarkozy en est le ferment. Tout un chacun nous ne devons pas désespérer le peuple de France ! Le 6 mai 2007, je choisirai donc d’éliminer le candidat Sarkozy, pour la République, pour la France."
Simon Archipenko
"Le Pen victime du vote utile est un petit plaisir de consolation de cette campagne affligeante."Lucette Guibert
PRESIDENTIELLES:
REFLEXIONS
1) RESULTAT d'UNE STRATEGIE
1,93% : le résultat d’une stratégie suicidaire.
Communistes, défendons et reconquérons notre parti !
Déclaration, le 24 avril 2007, à l’occasion du CN du PCF
Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas laisser dire que l’échec cuisant de la candidature de Marie-George Buffet à la présidentielle représente une nouvelle « défaite historique » pour le PCF et tout ce qu’il représente dans notre pays. Tout simplement parce que c’est faux.
Le 1,93% ne sanctionne pas le PCF, mais au contraire la stratégie d’effacement du PCF, de négation de l’identité communiste poursuivie et aggravée à l’occasion de l’élection.
La direction du PCF a placé les communistes devant le fait accompli. Elle porte l’entière responsabilité d’un résultat lourd de conséquences pour le Parti et pour le pays et ne saurait maintenant se réfugier sous l’excuse du rouleau compresseur du « vote utile » que contredit le résultat de Besancenot.
Pendant six mois, elle a embourbé les communistes dans les querelles politiciennes des « collectifs antilibéraux », avant de déboucher, à reculons, sur la candidature de Marie-George, non comme candidate communiste, mais comme candidate d’une « gauche populaire antilibérale » que personne n’a pu identifier. Marie-George s’est mise en congé de sa responsabilité au PCF.
L’élimination méthodique de la référence communiste de la campagne a semé le trouble parmi les électeurs et les camarades. Sa réintroduction dans les derniers jours, sans doute pour « limiter les dégâts » annoncés par les sondages désastreux, a été trop tardive et timide pour changer quelque chose.
Ce n’est pas qu’une question de nom. Les orientations de campagne ont tourné le dos au contenu et à ce qui fait l’utilité du vote communiste.
En faisant du rassemblement de « toute la gauche » dans les institutions la condition du changement, la « gauche populaire antilibérale » a nourri elle-même la logique du vote utile à ses dépens. Elle s’est évertuée à réhabiliter le schéma politicien de l’alternance et la « gauche du oui », à contre-courant de la dynamique des luttes et de sa recherche de perspective politique.
Elle a dévalorisé la portée du NON du classe de 2005 en s’inscrivant dans la perspective de renégociation de la constitution de l’UE, au nom d’un illusoire « traité constitutionnel des peuples », le directeur de campagne allant même jusqu’à se déclarer « farouchement pro-européen » à la télévision. Dans cet état d’esprit, comment proposer une voie efficace pour combattre par exemple la marchandisation du gaz et de l’électricité au 1er juillet ?
La « gauche populaire » s’est détournée des positions communistes fondamentales et d’un programme de rupture anticapitaliste. Des mots comme « nationalisations », « propriété publique des moyens de production et d’échange», défense et rétablissement des monopoles publics, semblaient tabous, alors même que le cas d’Airbus les remettait à l’ordre du jour dans l’opinion publique.
Elle s’est aussi désolidarisée publiquement de la révolution cubaine, pourtant socle de tout le mouvement émancipateur en Amérique latine.
Nous accusons la direction du PCF d’avoir privilégié ses projets de recomposition politique au nom d’un « rassemblement antilibéral » en écartant les possibilités réelles de renforcement du parti.
Le développement de grandes luttes depuis 2002, la mise en échec du CPE, le NON majoritaire à la « constitution » européenne, le rejet croissant de la mondialisation capitaliste et de ses effets, toute la situation sociale appelait à une candidature clairement communiste, sur des propositions communistes.
La direction a refusé de permettre aux communistes, y compris au Conseil National, de se prononcer sur ce choix d’évidence. C’était la condition de la remontée de notre influence électorale. Nous en sommes plus convaincus que jamais.
La direction du PCF est désormais disqualifiée et sa stratégie est à nue. L’ensemble des choix opérés depuis 10 ans d’abord au nom de la « Mutation », maintenant du « rassemblement antilibéral » portent la disparition du PCF.
Le résultat désastreux du 22 avril ne doit pas servir de prétexte à une nouvelle fuite en avant.
Le « rassemblement antilibéral » et l’opération politicienne des « collectifs » ont fait la démonstration qu’ils représentent l’inverse du rassemblement du monde du travail pour combattre la politique au service du capital.
Nous dénonçons toute opération de recomposition politique « à gauche », avec des franges de la social-démocratie, supplantant le PCF, comme en Italie ou en Allemagne, à l’image du Parti de la gauche européenne.
Nous dénonçons aussi toute tentation de réduire le PCF à un syndicat d’élus satellisé au PS, aussi « radical » que le Parti radical de gauche.
Pour les communistes, l’heure doit être à la défense et à la reconquête de leur parti, acquis irremplaçable du mouvement ouvrier dans notre pays.
Dans l’immédiat, nous appelons les communistes à s’engager pour faire barrage à la droite de Sarkozy et à imposer pour les élections législatives des candidatures communistes sur un programme communiste dans toutes les circonscriptions.
La direction devra rendre des comptes. La question n’est pas de tenir un congrès extraordinaire organisé dans la précipitation et dont elle tirerait à nouveau toutes les ficelles. Les communistes ont besoin d’un congrès mettant à l’ordre du jour le bilan de toute la Mutation depuis au moins le 30ème congrès de Martigues et engageant tous les communistes, y compris les 85% des effectifs de 1994, que la « Mutation » a écartés du parti.
Dans les semaines et mois qui viennent, nous appelons les communistes à faire vivre même contre la stratégie de la direction. Nous appelons à reconstituer sur des bases de lutte, dans les entreprises et les quartiers, les organisations du Parti, cellules, sections abandonnées par la « Mutation ». C’est la seule façon pour les communistes de se réapproprier cet outil indispensable pour mener le combat contre la mondialisation capitaliste. La situation politique, le mouvement populaire l’exigent. Les lendemains d’élections s’annoncent durs pour le monde du travail.
Le monde du travail, les victimes de l’exploitation capitaliste, le pays tout entier ont plus que jamais besoin d’un parti communiste qui forge son action et des propositions dans la lutte des classes. Ils n’ont pas besoin d’une nouvelle mouvance social-démocrate.
Faisons vivre l’expression et l’organisation communistes ! Préservons l’avenir du PCF. Assumons nos responsabilités de communistes !
Pour notre part, membres du Conseil national du PCF, élus sur la liste alternative, sur la base du texte de congrès « Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes », nous nous mettons à la disposition des communistes dans cet objectif.
Stéphane AURIOL, fédération de Paris, collectif PCF-RATP-Bus
Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris, section Paris 15ème
Fabienne DEBEAUVAIS, fédération de la Somme, section d’Amiens
Claude FAINZANG, fédération de Paris, section Paris 19ème
2)Affligeant mais éclairant
Réflexions après le Conseil national du PCF du 24 avril 2007
Ils sont contents d’eux ! Le 1,93% ne suscite aucune remise en question du côté des dirigeants nationaux du PCF. Au contraire, ils n’ont cessé au CN d’hier de se féliciter de leur « formidable » campagne. A peine certains expriment-ils une déception devant le score. Pas mérité, trop injuste ! Mais il y a des forces majeures contre lesquelles on ne peut rien : les media et surtout le « vote utile ».
Pourtant la logique du « vote utile » n’a pas balayé tout le monde et notamment pas Besancenot qui gagne 300000 voix. Pourquoi ? Pas de réponse du côté de l’équipe de campagne de Marie-George. Quelques membres du CN se hasardent à avancer des explications : les media, encore eux, auraient joué pour Besancenot parce qu’il n’a pas fait sa priorité du rassemblement et de la victoire de « toute » la gauche (derrière Ségolène). Aveu implicite que la campagne de Buffet aurait elle-même alimenté le vote utile !
Je renvoie à notre déclaration commune pour notre analyse sur les causes de l’échec cuisant et la stratégie suicidaire (meurtrière) poursuivie pendant la campagne par la direction. Mais à quoi et à qui est destinée cette véritable méthode Coué ?
Une seule chose a changé dans le discours de la direction depuis décembre. Pendant quatre mois, elle a éliminé toute référence au PCF, Marie-George allant jusqu’à se défendre dans les media d’être la candidate du Parti. Souvenons-nous que dans les consultations de l’automne, le nom de Marie-George était proposé comme « candidate antilibérale », elle-même se mettant en congé du PCF. Cette stratégie d’effacement et d’abandon du contenu du vote communiste sont, selon nous, les premières causes de l’échec. Dans les dix derniers jours de la campagne, alors que les sondages étaient au plus bas, la référence communiste est revenue timidement, en petit, « en bas de l’affiche ». Depuis dimanche soir et singulièrement au CN, la direction ne parle plus que du résultat du PCF, du recul du « vote communiste ».
On voudrait faire porter au Parti communiste le chapeau du naufrage électoral de la « gauche populaire et antilibérale », on ne s’y prendrait pas mieux ! La direction pratique elle-même la pédagogie de la fatalité du recul du PCF.
Puisqu’elle exclut toute autocritique, logiquement, la direction entend poursuivre la même stratégie comme si de rien n’était. Pour le second tour, elle reprend le slogan « battre la droite et réussir durablement à gauche ». Quand il faudrait appeler à faire barrage à Sarkozy, parce qu’il porte outrageusement les options du MEDEF et de l’impérialisme, la direction continue d’entretenir l’illusion d’une véritable politique « de gauche » avec le social-libéralisme, hier engagé pour le OUI, aujourd’hui tendant la main à Bayrou ! Les remettre à « gauche » du haut du 1,9%, comme c’est crédible ! On continue à se détourner des luttes qui seront pourtant décisives dans tous les cas de figure. Même stratégie égale mêmes résultats prévisibles, notamment pour les législatives, avec des nuances locales, espérons-le.
Le CN a décidé de la tenue d’un congrès extraordinaire à la fin de l’année, en se laissant des marges sur les dates et son organisation. A priori, c’est une décision inévitable à laquelle nous appellerions dans le cadre d’un fonctionnement normal pour que la direction rende des comptes et en tire les conséquences. Mais on peut se douter que ce ne sera pas l’ordre du jour et l’on connaît la capacité des directions à boucler un congrès (malgré des failles). A la suite du CN, on peut envisager pire que la continuité. Plusieurs intervenants autorisés ont évoqué un congrès « ouvert » à des non-communistes, vraisemblablement de la gauche social-démocrate « antilibérale ». D’autres ont mentionné la tenue fixée d’un congrès du PGE à l’automne que suivrait le congrès extraordinaire. On sait que la « recomposition » des gauches avec l’éradication des partis communistes est en route en Europe et que le PGE en est un acteur zélé. Le PDS allemand finit de se dissoudre dans le « parti de la gauche » ouvertement social-démocrate et pro-européen. En Italie, Refondation communiste prépare la même transformation.
La direction du PCF envisage-t-elle un même scénario que ses comparses du PGE, d’autant plus si le rapprochement PS-UDF se concrétisait ? C’est ce que l’on pourrait déduire de l’intervention au CN de Jean-François Gau, un des inventeurs de la Mutation. Il estime que la « question de la raison d’être du PCF est posée comme elle se pose dans tous les pays ». L’adhésion à une « gauche antilibérale » pourrait ne pas être incompatible avec le maintien d’un PCF croupion, syndicat d’élus satellisés au PS, mais gardant la propriété du nom. Ce choix n’est évidemment pas incompatible non plus avec le pôle de « radicalité » que réclament les refondateurs, précurseurs du processus de liquidation qui adoptent maintenant, c’est cocasse au CN, une posture d’opposants gauchistes.
Un communiste averti en vaut deux. Alors avec 10 ans d’expérience de la mutation-liquidation du Parti ! Nous connaissons aussi très bien la méthode utilisée par la direction pour se déjouer des résistances des communistes : la mise à l’écart graduelle des opposants. La dévitalisation des organisations de base du Parti éloigne les militants les plus engagés dans les luttes. A chaque congrès, à chaque stade de la mutation, des camarades opposants s’en vont. Aujourd’hui, 90% des effectifs de 1994 ont disparu. A chaque étape, la direction s’appuie sur l’attachement au Parti (parfois matériel), du légitimisme d’un nombre suffisant de ceux restent. Un des objectifs de la direction dans la campagne, pensons à Bercy, a bien été de ressouder à elle des milliers d’adhérents et de les associer au résultat. Elle a même joué pour cela de la peur de disparition du parti que ses propres orientations favorisent. En décembre, la réaction de milliers de communistes (d’ex et de sympathisants), la persistance du phénomène communiste, ont mis en échec l’opération d’élimination du Parti avec les collectifs antilibéraux. Pendant la campagne, la direction s’est évertuée à atténuer la crise de confiance pour mieux aller dans la même direction.
Pourquoi rester dans cette galère nous demande-t-on souvent ? Parce que le parti communiste est un outil irremplaçable au monde du travail pour combattre le capitalisme. L’acharnement anticommuniste, sans rapport avec le 1,9% le confirme. Parce que le PCF est un acquis politique également irremplaçable (pour un bon moment encore) du mouvement ouvrier en France par ce qu’il représente dans l’Histoire et l’inconscient collectif du pays. Les limites des expériences de certains de nos (bons) camarades à reconstituer un PC en dehors me le confirment. Parce que la direction du Parti arrive à des contradictions insurmontables dans son processus de liquidation. La question du nom, de sa signification (même si elle s’applique à la dévaloriser) est essentielle. Peut-on se dire communiste et être opposé à la propriété collective des moyens de production et d’échange ? Parce que peu à peu, avec retard et frustration, de plus en plus de communistes s’organisent et se coordonnent pour faire face et défendre leur parti. Les grains de sable ont commencé à s’agréger au 33ème congrès.
Un camarade me disait : « heureusement que les séances du CN ne sont pas retransmises à la télé ; ça dégoûterait les collègues et les camarades ». Il n’y a aucune possibilité de remettre l’appareil dirigeant sur les rails de la lutte des classes. Il n’y a aucune chance d’y remettre le parti par une bataille d’appareil. Je ne me suis jamais fait la moindre illusion là-dessus. La perspective est dans notre capacité à faire vivre le point de vue communiste malgré la ligne de la direction, en contradiction avec l’idéologie dominante de la mondialisation capitaliste et de son relais européen, l’UE. Elle est dans notre capacité à faire vivre nos organisations du parti, cellules, sections, groupes…, malgré la stratégie de la direction, sur des bases de classes et sur le lieu de l’exploitation, à faire des (ré)adhésions. C’est en étant fidèles à notre engagement que nous pourrons sauvegarder et reconquérir le PCF, plus que jamais nécessaire face au capitalisme mondialisé. Tout pas dans ce sens est déjà valable en lui-même.
Emmanuel DANG TRAN, secrétaire de la section PCF Paris 15, membre du CN du PCF
Derniers documents mis en ligne sur le site du PCF Paris 15: http://pcf-paris15.over-blog.com/
2) Que faire ?
Il faut avoir le courage de faire un bilan réel. Il est bien tard, qu’est ce qui est encore possible ?
Si l’on veut construire il faut dès maintenant avoir le courage d’adopter une position politique et s’y conformer en sachant qu’il sera difficile dans le moment présent d’inverser la tendance parce qu’il y a une vague et que les institutions françaises (merci Jospin et le quinquennat) ne peuvent que l’amplifier. Il faut donc tenir bon sur les fondamentaux. Par exemple ne pas mégoter et jouer dans l’immédiat la gauche contre la droite. Arrêter de casser Ségolène Royal, elle est ce qu’elle est, une créature médiatique, montée de toute pièce par les médias de droite pour fournir à Sarkozy une adversaire aisément contournable. Mais il faut pourtant mener le combat droite-gauche.
Il faut, comme l’a très bien dit Marie Georges Buffet sur le plateau d’Antenne 2, ancrer à gauche, non pas pour gagner (est-ce possible ?), mais pour construire l’avenir. Pour gagner, si quelqu’un croit encore à la victoire de Ségolène Royal, elle va tenter de récupérer son électorat parti chez Bayrou qui par parenthèse a joué le plus mauvais des tours au PS (comme les bovétistes à la Perreux l’ont joué au PCF) . Oui Marie-Georges avait raison de réclamer un ancrage à gauche mais elle aurait du penser durant sa campagne à faire appel à ses propres fondamentaux communistes. Il suffit de relire les professions de foi des candidats, le PCF ne dit pas un mot aux communistes, ignore totalement les enjeux internationaux dans les temps d’immigration et de délocalisation, le PS ne prononce pas le mot gauche. Pourtant la règle absolue dans un premier tour est de rassembler son propre camp.
Dans un deuxième tour il faut rassembler sur une base commune, c’est la gauche contre la droite.
Et de surcroît il faut poser les jalons de l’avenir : les combats qu’il va falloir mener contre la politique de la droite et du patronat qui va déferler.
Leur vision est claire, simple, ils disent : pour lutter contre le chômage dans le cadre de la mondialisation, il faut que l’Europe et la France présentent la même exploitation de la force de travail que les pays sous-développés et émergents. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont besoin de l’immigration y compris qualifiée : pour faire pression sur le salariat de notre pays. Pour eux, pour que leurs profits augmentent, pour que la bourse atteigne de nouveaux records il faut que dans l’entreprise se dégage toujours plus de profit pour les actionnaires. Nous ne pouvons pas être simplement anti-libéraux, il faut que nous soyons anti-capitalistes et anti-impérialistes. C’est à ce prix là que nous comprendrons l’offensive que nous allons subir.
Tout ce qui laissera planer le doute sur la nature de ce à quoi nous sommes confrontés ne pourra qu’entretenir le glissement à droite parce qu’il repose sur une interprétation : face aux choix du capital et de la droite, au lieu de les affronter, est entretenue l’idée que l’on peut préserver une niche en continuant à piller le tiers-monde, et en haïssant ces immigrés qui viennent nous voler notre pain. La droite flatte cette vision, la développe, se nourrit des divisions entre les exploités, les pauvres. Et objectivement conduit toute la troupe vers sa politique. Cette politique affirme que l’on ne peut vaincre le chômage qu’en augmentant les profits et en réduisant les avantages sociaux pour nous mettre en situation de concurrence parfaite avec la Chine ou l’Inde...
Parce que nous n’avons pas depuis des années mené ce combat anti-capitaliste, parce que nous avons joué les dames patronnesses, le glissement à droite se poursuit et risque de s’amplifier.
Aujourd’hui il faut l’affronter mais en posant dès aujourd’hui les jalons des batailles indispensables que nous ne pouvons éviter. La France A VOTE et même voté en masse.
Comment sommes nous passés de la France du 29 mai, celle du NON à la Constitution, à la France du 22 avril où les partisans du OUI font 75% des voix ? Et dans les 25% restant non seulement il y a les 11% de Le Pen mais un Villiers qui passe devant les communistes ? Rien de plus simple, un certain nombre de gens ont été la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, ce n’était pas un vote de gauche mais un vote de classe, et celui d’une jeunesse à qui l’on demande de s’ajuster à la crise. Personne et surtout pas les collectifs anti-libéraux ne pouvaient se l’attribuer. [1]
Rarement on aura vu un tel coup de volant à droite. Ce n’est pas seulement la France des beaux quartiers qui a choisi une aventure bonapartiste, mais celles des cités, les jeunes sont allés s’inscrire en masse pour être sûrs que la droite triompherait, car elle fait plus de 60%.Cela dit je crois, une analyse fine permettra d’en juger qu’il y a eu une sorte de chassé croisé, pendant qu’une partie des nouveaux inscrits se précipitaient pour voter pour le PS dès le premier tour, une bonne partie des vieux électeurs de ce parti se jetaient dans le vote Bayrou... Le « vote utile », la méconnaissance totale des petits candidats comme MGB faisaient le reste. A l’inverse de la LCR qui a encore quelque audience dans la jeunesse lycéenne, le PCF n’a plus aucune visibilité dans les quartiers populaires, que ses cellules ont déserté, sans parler des entreprises...
Nous en sommes là. Ce qui a été fondamental c’est l’idée d’une France assiégée par les hordes barbares et le choix d’un homme fort capable de faire ce qu’il fallait. Quitte à découvrir demain qu’il nous mène plus avant dans la tempête de la mondialisation capitaliste, derrière la folie meurtrière des Etats-Unis.
Ce qui va se passer est évident : le patronat, l’Europe anti-libérale vont nous infliger « leurs réformes », mettre tout en œuvre pour que gonflent les profits. Le premier constat que nous devons faire est que le patronat, la droite se situent dans la mondialisation, pour mieux exploiter, pour détruire la planète, porter la guerre, il faut donc que nous leur répondions à ce niveau. Nous ne pouvons plus être aussi incompétents, aussi ignorants des enjeux internationaux dans un temps où cela nous conduit à ne pas pouvoir répondre par exemple à des questions aussi essentielles que les délocalisations, ou l’immigration, voire la paix et la guerre.
Ce qui nous a manqué c’est un parti communiste fort, capable lui aussi de mener des luttes offensives sur le fond et pas seulement dans la marginalité, celle dont personne ne veut. Un parti communiste qui ne se laisse pas ballotter au gré des vents, qui sacrifie tout à des alliances avec des gens au demeurant sympathiques mais en qui personne n’a confiance... Ce parti communiste là n’existe plus. On l’a détruit, il est inutile de le regretter.
Le seul qui dans ce camp ne connaît pas une totale débâcle est Olivier Besancenot, ça aussi c’était prévisible parce qu’il est le seul à avoir su se dégager du magma de l’union anti-libérale alors que le PCF non seulement n’a pas pu ou n’a pas su à temps (à la fête de l’Huma) prendre la décision qui s’imposait, à savoir que ce rassemblement ne menait à rien, mais l’a payé au prix fort de sa propre division. Et il va le payer au prix fort des législatives parce qu’un grand nombre de ses députés ne se représentent pas et qu’il y a en embuscade, pour achever la bête, tous ceux qui n’ont cessé de trahir, de fournir des troupes dérisoires à un José Bové. Olivier Besancenot, dégagé de ce magma, a eu un langage clair de communiste. Il faut en tirer leçon et voir sur quelles bases on peut effectivement rassembler. En étant bien entendu qu’il y a des rassemblements qui affaiblissent.
Quelle que soit la sévérité de ce diagnostic il faut désormais avancer, le pessimisme est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre, il va falloir résister sur les fondamentaux, l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement mais il va falloir le faire en imaginant l’avenir, le socialisme du XXI e siècle. Et se dire que la question qui nous est posée est aussi celle de la survie de l’humanité. Serons-nous capables de ce mélange de réalisme têtu et de vision large ?
Ultime question, ce texte, cette interrogation, cette contribution au débat, sera-t-il une fois de plus censuré avec tant d’autres parce que le pouvoir fut-il celui d’un roitelet de groupuscule ne veut entendre que sa chanson ?
Danielle Bleitrach, universitaire
[1] Je vous avais écrit un texte intitulé « la catastrophe imminente sans moyens de la conjurer » pour que vous arrêtiez vos petits jeux anti-libéraux et vos divisions sur n’importe quoi. Je vous avais également dit que le PCF ne ferait pas plus de 2% et vous me répondiez exaltation de meeting, vous tourniez en rond dans de tout petits cercles en rupture complètement avec le reste du pays Il faut arrêter ces folies. Regardez le score de Bové dont l’audience médiatique était paraît-il si importante, ne voyez-vous pas qu’il y a des notoriétés qui repoussent plus qu’elles n’aident ? Ce monde de baba cool est vieillissant, pas en phase avec l’angoisse qui est celle des petites gens. Et il n’y a pas qu’en France, j’ai reçu comme beaucoup d’entre vous les votes des Français de Caracas et ceux du Chili, ils ressemblent étrangement à ceux de la France, les nouveaux inscrits semblent un peu plus être allés vers la gauche mais pour revenir à Bové celui que l’on nous présentait comme le « hérault » de l’Amérique latine a fait un bide dans ce continent qui visiblement prend la lutte contre l’impérialisme un peu plus au sérieux que nous ne le faisons.