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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:57

                                                                          PALESTINE-2-copie-1.jpg                     gaza--l-homme-et-l-enfant.jpg

 

    Selon l'association CAPJPO-EuroPalestine, Paul Giaccobi, apparenté groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche, Président du Conseil exécutif de l’Assemblée de Corse, secrétaire de l’Assemblée nationale, Député, figurerait dans la liste des 110 parlementaire français opposés à la reconnaissance d’un Etat Palestinien.

 


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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:49

 

                                                                      Gaza sang

 

 

Gaza, pulvérisée, est devenue méconnaissable

Lors d’une courte brève, les Gazaouis retournent sur les lieux qu’ils connaissaient comme étant leur maison, mais pour n’y trouver que la puanteur de la mort et les scènes de destructions.

 

« Soit vous me donnez les corps de mes deux frères afin que je puisse les enterrer, soit vous me dites qu’ils sont vivants, et je peux les embrasser », crie une femme alors qu’elle cherche ses deux frères dans Shejaiya, à l’est de la ville de Gaza pendant la courte trêve humanitaire.

Elle n’est pas seule dans sa quête désespérée de ses proches - la quête prend des heures au milieu de l’odeur collante de la mort et de la chair brûlée qui remplit les ruines et les décombres de ce qui était il y a encore peu des maisons familiales. Pendant la trêve, 155 corps ont été retrouvés dans la bande de Gaza ce samedi. Toutes ces victimes sont les résultats des derniers bombardements israéliens.

Ahmed Al-Hassan, âgé 32 ans, est un parmi d’autres à la recherche de proches disparus dans le quartier Shejaiya. Il est à la recherche de ses oncles avec lesquels il a perdu tout contact il y a plus de deux semaines Al-Hassan était ici il y a un mois, mais rien de ce qu’il voit aujourd’hui ne ressemble à ce dont il se souvient avant que les missiles israéliens n’aient commencé à tomber.

« Je ne peux pas dire quelle partie était la rue et laquelle était la maison, » dit-il tout en marchant avec précaution sur l’énorme tas de gravats, pour voir s’il peut trouver quelqu’un, de vivant ou de mort. Les équipes de secours utilisent des masques, mais malgré cela l’odeur est très forte. Les ambulances ont enfin pu se rendre sur place alors qu’auparavant Israël les en avait empêchées. Sept médecins ont été tués, tandis que de nombreux autres ont été blessés. Certains corps se trouvent encore ici quelques jours après, tandis que d’autres ont été transportés à la morgue de l’hôpital dans des sacs contenant les morceaux collectés dans la rue où ils ont été tués par des missiles israéliens.

Al-Hassan continue en marchant lentement à travers ce qui reste des maisons détruites par les avions F-16, les drones ou les obus de chars et de mortiers israéliens. « C’est une tragédie du siècle, et le monde est en train de laisser Israël s’en tirer impuni », dit-il, tout en retirant une copie brulée du Saint Coran dans les ruines d’une maison.

« Voyez, même les sites sacrés et les mosquées sont bombardés ... Ici, regardez, c’est là que j’ai l’habitude de prier lorsque je rendais visite à ma grand-mère, je reconnais l’endroit » ajoute-t-il, les yeux fatigués et son visage couvert de poussière alors qu’il poursuit sa recherche à travers la destruction de tout ce qu’il peut reconnaître.

Il est à même d’identifier un morceau de mosaïque de la mosquée.

Il n’arrive pas à retrouver le pilier de pierre au milieu de la maison de ses oncles, le petit jardin à l’entrée, ni la porte de couleur argentée dont il se souvient depuis l’enfance. Seules deux choses demeurent : les ruines de maisons détruites et l’odeur de la mort qui les accompagnent. Il continue sa recherche des dépouilles, conformément avec la tradition islamique qui exige que les morts soient enterrés rapidement, ce qui est la façon de leur rendre un dernier hommage. Cette pratique est partagée avec les croyants dans la foi juive.

« Mais ils ne permettront pas à Gaza cette dignité humaine et spirituelle », dit Al-Hassan. « Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils soient traités de façon égale et digne. Mais à Gaza, même notre mort perd dignité et respect, et est humiliée par les occupants israéliens », dit-il encore.

Toujours confus, essayant de retrouver le plan de la maison tel qu’il l’avait dans sa mémoire et de faire le lien avec les décombres autour de lui, il dit : « Je pense que c’est là que mes enfants avaient l’habitude d’aller. Ce lieu était rempli d’amour et de souvenirs chaleureux ».

Al-Hassan devra s’adapter à la nouvelle réalité, mais à chaque fois que les équipes de secours crient qu’ils ont trouvé des corps, dont ils reconnait certains comme étant les voisins de sa grand-mère, il connait un terrible accès de tristesse. Les odeurs autour de Al Hassan deviennent plus fortes.

Une clé pour des ruines

Lorsque le cessez-le feu humanitaire a été annoncé, Haider Abu Hussein, âgé 34 ans, a pris la clé de sa maison avec lui puis il a quitté le parc où il avait trouvé refuge afin d’aller chercher des vêtements pour ses enfants. Mais il a été dans l’incapacité de retrouver sa maison.

« Nous avons dû faire des trous dans les murs de notre maison afin de pouvoir nous échapper par là et trouver la rue », raconte-t-il, expliquant le miracle grâce auquel il est toujours en vie alors que tant de ses voisins sont morts et enterrés sous les décombres. Son visage devient alors tendu lorsqu’il sent l’odeur des cadavres tout autour.

La famille d’Abu Hussein a dû se séparer, les uns s’installant dans le parc et d’autres dans l’école de l’UNRWA ou chez des parents. Il est l’un des 170 000 habitants de la bande de Gaza forcés de fuir leurs foyers à cause des bombardements par Israël. Un bébé dans le parc pleure parce qu’il a faim et peut-être aussi pour être changé, mais il n’y a plus rien pour lui car la maison d’Abu Hussein ainsi que tout son contenu ont été détruits et brûlés.

Avançant le long de la rue Nazaz dans la ville de Gaza, les gens savent que la trêve de 12 heures est cruciale pour retrouver des parents et prendre autant de fournitures de base que possible avant qu’Israël n’attaque à nouveau. Le cessez-le feu a totalement révélé l’étendue des destructions causées par 19 jours de bombardements israéliens. Le bombardement le plus lourd étant ici dans Shejaiya, quand les frappes israéliennes ont fait des centaines de tués et blessés.

Alors que les équipes d’ambulanciers et de secours continuent leur travail de récupération, les amis, voisins, et collègues des victimes utilisent cette interruption de 12 heures pour regarder qui ils peuvent retrouver. Plus de 150 corps ont été tirés des décombres, portant le nombre de morts à Gaza à 1015. Quand Abu Hussein retrouve enfin ce qu’il pense avoir été son domicile, il tombe en état ​​de choc.

Il dit ce que c’est comme un ouragan provoqué par les Israéliens. Il n’a reçu aucun avertissement d’Israël avant l’attentat. C’est juste arrivé.

Maintenant, les cadavres sont sous les immeubles et les services de santé sont appelés en toute première priorité à nettoyer ce qui est possible, de manière à éviter que la crise humanitaire et la catastrophe humaine ne s’aggravent. Cependant, pour Abu Hussein, il n’a plus grand-chose, pas même une pièce d’identité qu’il puisse utiliser pour prouver qu’il a une fois vécu ici.

Telle est la réalité immédiate, il ne peut pas la changer - son héritage est une maison en ruines et sa famille est sans-abri. Beaucoup d’autres autour de lui doivent faire face à la même horreur et s’en arranger de la meilleure façon possible.

« Il y a des matelas que mes enfants utilisaient pour dormir », dit un voisin d’Abou Hussein.

« Mais chaque fois que nous les Palestiniens sommes martyrisés, nous nous rétablissons nous-mêmes, sous l’occupation israélienne, et nous continuons à vivre du mieux que nous pouvons. Cette fois, la Résistance est forte et nous devons nous appuyer sur elle au lieu de compter sur les dirigeants d’un monde bancal. »

Beaucoup de gens pleurent autour de lui tandis que d’autres s’effondrent après avoir vu des corps tirés doucement des décombres, pulvérisés delà de toute reconnaissance possible. Un voisin d’Abou Hussein nous dit : « Les maisons peuvent être reconstruites, si Israël permet que les matériaux de construction entrent dans la bande de Gaza ». Mais il ne s’attend pas à ce que cela se produise.

« Si nous pouvions transformer les os de notre corps en ponts vers notre liberté, nous le ferions pour échapper à ce funeste siège israélien. »

 Middle East Eye -
http://www.middleeasteye.net/news/g...
Traduction :  Claude Zurbach

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 14:26

 

                                                                           medias dormez citoyens

 

 

Parlez-vous israélien ? (Trêve de plaisanterie)

O joie, voici que la presse titre "Israël - Hamas : une trêve est entrée en vigueur" (*). Notez que le titre mentionne Israël (un Etat) et le Hamas (une organisation). Gaza sera contente d’apprendre qu’elle n’a jamais été concernée.

Mais la joie initiale est calmée par une phrase placée de façon anodine à la fin de l’article. La voici :

« l’armée (israélienne) a prévenu qu’elle poursuivrait ses opérations au sol durant la trêve de samedi. »

Le parler israélien - comment décrire une chose avec des mots qui signifient le contraire - est tellement gros que les journalistes n’y font plus attention, tellement ils sont occupés à servir la soupe.

Théophraste R.
Trêve de plaisanterie

(*) http://www.lefigaro.fr/international/2014/07/26/01003-20140726ARTFIG00...

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 13:54

    Les privilèges de la famille Le Pen chez Air France

source:"Planet a la Une"

Les privilèges de la famille Le Pen chez Air France

Le 17 juillet dernier, les passagers du vol reliant Starsbourg à Paris se sont étonnés des nombreux privilèges dont jouissait la famille Le Pen chez Air France.

C’est le Canard Enchaîné de ce mercredi qui raconte la scène. Cela s'est passé le 17 juillet à l’aéroport de Strasbourg, dans la file d’attente du vol Air France 7311 à destination de Paris. Alors que les passagers du vol font sagement la queue en attendant d’embarquer, voilà qu’arrivent Marine Le Pen, son compagnon Louis Alliot suivis de Jean-Marie Le Pen et sa compagne escortés par deux policiers en civils.

>> Lire aussi : 5 choses que vous ne savez probablement pas sur le clan Le Pen

Pas de queue pour ces derniers qui doublent donc tout le monde sous le regard stupéfié  des passagers. Le député européen UMP Arnaud Danjean, présent dans la file, questionne l’hôtesse sur les raisons de ce privilège. Première réponse de l’employée d’Air France : comme ils sont "en business class, ils ont le droit de passer devant tout le monde".

Problème : "il n’y a pas de business dans cet avion" fait remarquer justement le parlementaire. Deuxième tentative de l’hôtesse : "elle a un abonnement donc elle a le droit". Argument qui ne convainc guère le député qui rappelle que tous les parlementaires européens ont un abonnement chez la compagnie.

Dernière précision de la salariée : la famille Le Pen est VIP chez Air France. Les conditions d’accès à cette carte VIP qui accorde d'impressionants avantages sont pour le moins opaques comme le rappellent nos confrères de Rue 89 citant une enquête de Marianne. Dans le cadre de ce traitement particulier, un minibus privé les attendait sur le tarmac d’Orly.

Si prompte à dénoncer les privilèges de la "caste" dirigeante, Marine Le Pen pourrait avoir du mal à justifier ce passe-droit accordés aux nantis.   

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 11:57

                                                               MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Les juifs marocains, plus grande communauté juive du monde arabe

                                                             mai 2012

dimanche 20 mai 2012, par Yasmine Youssi

Été 1983, Tamo et Meyer, 80 ans, sont les dernier juifs berbères du Haut Atlas. © Abderrahim Youssi

A l’occasion de l’exposition “Les juifs dans l’orientalisme”, au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris jusqu’au 8 juillet, retour sur la saga du judaïsme marocain.

**

Ils n’ont jamais voulu partir. Refusant de se laisser bousculer par l’Histoire. Sourds aux appels de la Terre promise. En cet été 1983, Tamo et Meyer, 80 ans, savent qu’ils sont les derniers juifs berbères du Haut Atlas. La veille encore, des membres de la communauté, venus de Casablanca, ont tenté de les emmener dans un hospice de Marrakech. Mais ils ne quitteront pas les flancs ocre d’Aït Bouguemez. Et qu’importe s’ils ne sont plus en mesure de vivre de leur métier – bourrelier pour lui, tisserande pour elle. Ils savent qu’ils peuvent compter sur les familles du village. Dans la soirée, le fils des Janane, chauffeur routier, rapportera de Béni Mellal de la viande kasher. Demain, l’une des filles des Beigha déposera du grain, des œufs et des légumes. Normal, entre voisins ? Peut-être. Mais surtout emblématique de ce judaïsme marocain qui compte aujourd’hui trois mille âmes. Certes, c’est peu au regard des deux cent cinquante mille de 1945. Mais cela n’en fait pas moins la plus grande communauté juive du monde arabe.

« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem. »
Mohammed Kenbib, spécialiste de l’histoire du judaïsme marocain

« Il y a les juifs. Et il y a nous, les juifs marocains », s’amuse Hervey Levy, chef d’entreprise d’Agadir. La quarantaine, père de deux enfants, il vit avec tous les siens dans sa ville natale. « Nous faisons partie intégrante de l’évolution de ce pays. Nous y avons toujours eu notre place et personne ne la conteste. »

Il faut remonter à la nuit des temps pour trouver l’origine de cette histoire qui a vu juifs et musulmans partager les mêmes langues, superstitions, saints, souverains ou ennemis, comme le rappelle l’exposition « Les juifs dans l’orientalisme » du musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris. Le Maroc y est largement représenté, notamment avec la célèbre Noce juive de Delacroix (1841), mais aussi dans les tableaux de Jean Lecomte du Nouÿ, Alfred Dehodencq ou Jean-Léon Gérôme. La Madeleine de ce dernier, en bronze doré et patiné, porte ainsi le costume des mariées juives du pays.

« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem, explique le professeur Mohammed Kenbib, grand spécialiste de l’histoire du judaïsme marocain. Vinrent ensuite ceux chassés par la destruction du second Temple, en l’an 70, entraînant la judéisation des Berbères, comme il y a eu berbérisation des juifs. Les Andalous sont arrivés en 1492, avec l’Inquisition. »

Les juifs bénéficient du statut de « dhimmis ». « Ce sont des protégés du sultan, poursuit Kenbib. Ils peuvent pratiquer leur religion mais reconnaissent la suprématie de l’islam et payent un impôt particulier. » L’intégration du Maroc dans le marché économique mondial, au XIXe siècle, met à mal l’équilibre culturel, social et économique trouvé entre les populations juives et musulmanes. Les artisans juifs doivent faire face à la concurrence des machines et des objets manufacturés venus d’ailleurs. Et cela s’accentue avec le protectorat (1912-1956), qui entraîne une certaine prolétarisation de la communauté. Sans parler des colons, qui occupent désormais le rôle d’intermédiaires avec l’Europe, jadis dévolu aux juifs.

A l’arrivée des Français, ces derniers doivent également faire face à un antisémitisme jusqu’alors inconnu au Maroc. Dès 1940, les lois antijuives de Vichy y sont appliquées. Sauf qu’entre 1941 et 1943 les musulmans n’hésitent pas à leur servir de prête-nom pour éviter que leurs biens soient séquestrés. Quant au roi Mohammed V, qui avait ouvert les portes du royaume aux juifs d’Europe persécutés dès les années 1930, il a ostensiblement fait savoir aux autorités françaises qu’il ne faisait aucune distinction entre ses sujets.

« Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles
raisons de vivre et d’espérer. C’est au Maroc que se trouvait
la communauté la plus importante d’Afrique du Nord. »

Emile Sebban, fondateur de l’Ecole normale hébraïque de Casablanca

Les juifs marocains ont ainsi traversé la tourmente sans grands dommages, contrairement aux juifs d’Europe, quasiment rayés de la carte. C’est donc naturellement vers eux que se tournent les sionistes (1) pour peupler le nouvel Etat d’Israël. Dès 1947, des centaines d’agents sionistes parcourent à cette fin le Maroc, forçant parfois la main à une population totalement intégrée dans la société. Les départs s’accentuent ensuite avec l’indépendance du pays (1956) et la guerre des Six-Jours en Israël (1967).

Aujourd’hui, au Maroc, cette histoire vieille de près de deux mille cinq cents ans est vaguement enseignée dans les manuels scolaires. Pourtant, elle est partout, inscrite à jamais dans le paysage. Et bien sûr dans les ruelles des mellahs, ces quartiers jadis dévolus aux juifs, à ne pas confondre avec les ghettos fermés d’Europe. Celles de Rabat portent toujours leurs noms. Rue Shalom-Zaoui, rue David-Cohen... Plus un seul juif n’habite ici. Ceux qui résident encore dans la capitale du royaume se sont éparpillés en ville. Mais c’est surtout à Casablanca que l’on trouve le gros de la communauté.

En ce début avril, veille de Pessah (Pâque juive), l’heure y est à la fête. Voilà maintenant plusieurs jours que Marcelle Sebban et son amie Sarita Harrus (respectivement 83 ans et 94 ans) sont sur le pont. La première était professeur de mathématiques. La seconde, institutrice, a aussi voué sa vie à l’éducation. Elles et leurs maris symbolisent le rôle joué, au sein de la communauté juive marocaine, par les institutions scolaires de l’Alliance israélite universelle, cette société culturelle juive internationale fondée en France en 1860. Comme le rappelle Marcelle, « l’Alliance a amené l’émancipation par l’instruction. »

Avril 2012, Emile et Marcelle Sebban et Sion Assidon. © Zara Samiry

Né en Algérie, Emile Sebban, le mari de Marcelle, est arrivé au Maroc au lendemain de la guerre pour créer l’Ecole normale hébraïque de Casablanca, en 1946. Au programme, un enseignement moderne, hébraïque, français et arabe d’excellente qualité. « Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d’espérer. Nous n’aurions pas pu ouvrir cette école ailleurs. C’est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d’Afrique du Nord. A l’époque, nous n’avions pas conscience qu’elle allait ­massivement émigrer vers Israël, la France ou le Canada. » ­Aujourd’hui, l’école, située dans le quartier résidentiel de l’Oasis, compte encore 150 élèves.

Presque tous les enfants Sebban, désormais dispersés à l’étranger, y ont étudié. Et c’est pour les accueillir que Marcelle court les rues de Casa, où l’effervescence de la fête de Pessah est à son comble. La boucherie Amar ne désemplit pas. Idem pour la pâtisserie de Norbert Fahl. Les indigents de la communauté ne s’y sont pas trompés, faisant la manche alternativement en arabe et en français. Ouverte en 1945 par la grand-mère de Norbert, la maison débite meringues, ­biscuits secs et autres gâteaux kasher. D’autant que la boutique est mitoyenne de la synagogue Beth-El, l’une des trente synagogues de la ville. Construite en 1949 dans un style arabo-andalou, elle accueille les cérémonies officielles en ­présence des représentants de Mohammed VI. Tous les ven­dredis soir, on y bénit le roi et ce pays, dont la nouvelle Constitution stipule que l’unité « forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamiques, amazigh [berbère, NDLR] et saharo-hassani s’est nourrie et enrichie de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens ».

« La saga du judaïsme marocain est trop profondément
ancrée dans l’histoire de ce pays pour disparaître. »

André Azoulay, conseiller de Mohammed VI

Alors, tout irait pour le mieux dans le Royaume chérifien ? Non. La communauté se réduit chaque jour davantage, et sa moyenne d’âge est élevée. Le pays va mal. Les islamistes « modérés » sont au pouvoir. Les inégalités sont criantes, la délinquance en hausse, et c’est sur ce terreau que prospère un islamisme radical à l’origine des attentats de Casablanca, en 2003. « Un juif, c’est désormais une abstraction. Non plus le voisin ou le cordonnier, mais celui qui est en Palestine et fait du mal », regrette le militant associatif antisioniste Sion Assidon (lire encadré ci-dessous).

On fait avec. D’autant que certains enfants reviennent au pays. « Après ses études en France, mon aîné a accumulé des stages payés une misère, raconte Norbert Fahl, le pâtissier. A Casa, il a immédiatement trouvé du travail. » Idem pour Yoav, le fils Amar, parti à l’étranger six ans durant, qui a ouvert une sandwicherie kasher mitoyenne à la boucherie de ses parents, fréquentée à 95 % par des musulmans.

« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l’histoire de ce pays pour disparaître », affirme André Azoulay, hier conseiller économique de Hassan II, aujourd’hui conseiller de son fils, Mohammed VI. « Pour en comprendre la réalité contemporaine et les ressorts, pensez à ce million de juifs marocains dispersés sur tous les continents et qui, génération après génération, ont su et voulu cultiver leur mémoire, affichant sans complexe la richesse de leur marocanité. »

Sion Assidon, lui, fait un rêve. « Au XII-XIIIe siècle, la dynastie musulmane berbère des Almohade, qui domina l’Afrique du Nord et l’Espagne, avait réduit la communauté juive à néant. Mais à peine ont-ils perdu le pouvoir qu’elle renaissait de ses cendres. Avec un peu de chance, l’histoire pourrait se répéter... »

(Par Yasmine Youssi - Télérama n° 3252)

Note
(1) Le mouvement sioniste est né à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de l’écrivain austro-hongrois Theodor Herzel (1860-1904). Il prône l’installation du peuple juif en Palestine dans le cadre d’un Etat indépendant.

Juif et arabe à la fois
Juin 1967, avec la guerre des Six-Jours, de nombreux Juifs marocains plient bagage. Tous pourtant ne réagissent pas de la même manière. « C’est là que s’est forgée ma conscience politique », se souvient Sion Assidon. Lui est né en 1948, à Agadir. « Assidon est un nom berbère, dit-il. J’appartiens au Maroc. Je suis arabe, issu de la communauté juive. En 1967, j’ai été sommé de me définir. J’ai pris le parti des opprimés, les Palestiniens. » Assidon appartient à une longue lignée de Marocains, juifs, impliqués dans un combat citoyen pour leur pays. Ses aînés, alors communistes – emmenés par l’écrivain Edmond Amran El Maleh (1917-2010), l’ingénieur des mines Raphaël Scemama (1918-2012, né au Maroc mais de nationalité tunisienne), Abraham Serfaty (1926-2010) ou le linguiste Simon Levy (1934-2011) –, se sont battus pour l’indépendance. La génération suivante, souvent engagée à l’extrême gauche, a affronté Hassan II. Tel Assidon, torturé et emprisonné de 1972 à 1984. Il anime, depuis 1996, Transparency Maroc, l’association qui lutte contre la corruption des pouvoirs publics.

A Casa, le musée du judaïsme
Elle arpente les allées des antiquaires des médinas. Alpague un vendeur. « Quoi, tu vas vendre ce manteau de Torah aux Américains ? On ne nous donnera même pas de visa pour aller le voir. Honte à toi ! » Zhor Rehihil, conservatrice du musée du Judaïsme marocain – le seul musée juif du monde arabe –, voit son énergie décuplée lorsqu’il s’agit de se battre pour son établissement, fondé par Simon Levy en 1997. L’institution, nichée dans un ancien orphelinat, paraît bien petite au regard des musées occidentaux. Elle n’en est que plus forte, parce qu’elle raconte aux Marocains leur propre histoire à travers une poignée de trésors. Comme cette extraordinaire estrade de lecture de la Torah du XVIIIe siècle, couleur vert d’eau, en bois, dénichée dans les sous-sols de la grande synagogue Toledano de Meknès.

  "Assawra"

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 11:51

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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 17:40

 

 

                                                                              CERVEAU

 

25 juillet 2014

fidelcastro4.jpgPAR Fidel Castro Ruz

J’ai prié les éditeurs de Granma de m’exempter pour cette fois de l’honneur de publier ce que je vais écrire en première page de l’organe officiel de notre Parti, car je pense exprimer des points de vue personnels sur des thèmes que, pour des raisons de santé et de temps connus, je n’ai pas pu aborder dans les organes collectifs de direction du Parti et de l’État, comme les Congrès du Parti, ou les réunions pertinentes de l’Assemblée du Pouvoir populaire.

À notre époque, les problèmes sont de plus en plus complexes et les nouvelles se propagent à la vitesse de la lumière, comme chacun le sait. Rien ne se passe aujourd’hui dans notre monde, sans enseigner quelque chose à ceux qui souhaitent et sont encore capables de comprendre de nouvelles réalités.

L’être humain est un étrange mélange d’instincts aveugles d’une part et de consciences d’autre part.

Nous sommes des animaux politiques, comme l’affirmait, non sans raison, Aristote qui, plus que tout autre philosophe de l’Antiquité, a sans doute influencé la pensée de l’Humanité à travers près de 300 traités, selon les affirmations, dont seuls 31 ont été conservés.

Son maître fut Platon, qui léga à la postérité sa fameuse utopie sur l’État idéal, laquelle faillit lui coûter la vie à Syracuse, où il tenta de l’appliquer. Sa Théorie politique est devenue une sorte d’appellatif pour qualifier les idées de mauvaises ou bonnes. Les réactionnaires l’utilisèrent pour qualifier aussi bien Marx que Lénine de théoriciens, en ne tenant absolument pas compte que leurs utopies inspirèrent la Russie et la Chine, les deux pays appelés à diriger un monde nouveau qui permettrait la survie humaine si l’impérialisme ne déchaîne pas auparavant une guerre criminelle et exterminatrice.

L’Union soviétique, le camp socialiste, la République populaire de Chine et la Corée du Nord nous ont aidés à résister, grâce à des fournitures essentielles et des armes, au blocus économique implacable des États-Unis, l’empire le plus puissant qui n’ait jamais existé. Malgré son immense pouvoir, il n’a pas pu abattre le petit pays qui, à quelques miles de ses côtes, a résisté pendant plus d’un demi-siècle aux menaces, aux attaques pirates, aux séquestrations de bateaux de pêche et au coulage de navires marchands, à la destruction en plein vol de l’avion de Cubana de Aviacion à la Barbade, aux incendies d’écoles et autres forfaits semblables.

Lorsque [l’empire] tenta d’envahir notre pays avec des forces mercenaires en avant-garde, transportées par des navires de guerre des États-Unis dans une première étape, il fut vaincu en moins de 72 heures. Plus tard, les bandes contre-révolutionnaires, qu’il avait organisées et équipées, se livrèrent à des actes de vandalisme qui se soldèrent par des pertes de vies humaines ou des milliers de compatriotes blessés.

Dans l’État de la Floride s’installa la plus grande base d’opérations contre un autre pays, qui ait existé à cette époque. Avec le temps, le blocus économique s’étendit aux pays de l’OTAN et à de nombreux autres alliés d’Amérique latine qui, durant les premières années, furent complices de la politique criminelle de l’empire, qui brisa les rêves de Bolivar, de Marti, ainsi que de centaines de grands patriotes à la conduite révolutionnaire irréductible en Amérique latine.

Notre petit pays fut privé non seulement du droit d’être une nation indépendante de même que n’importe quel autre des nombreux États d’Amérique latine et de la Caraïbe, que [les États-Unis] exploitaient et pillaient, mais aussi du droit à l’indépendance de notre Patrie, qui aurait été totalement spoliée, lorsque la « destinée manifeste » aurait achevé sa tâche d’annexer notre île au territoire des États-Unis d’Amérique.

Au cours de la récente réunion de Fortaleza, une importante Déclaration entre les pays du groupe BRICS a été approuvée.

Les pays du BRICS proposent une plus grande coordination macroéconomique entre les principales économies, en particulier dans les pays du G-20, en tant que facteur fondamental pour le renforcement des perspectives d’une reprise efficace et durable dans le monde.

Ils ont annoncé la signature de l’Accord de création de la Nouvelle banque de développement, afin de mobiliser des ressources pour des projets d’infrastructure et de développement durable des pays du BRICS et d’autres économies émergentes et en développement.

La Banque disposera d’un capital initial autorisé de 100 milliards de dollars. Le capital initial approuvé sera de 50 milliards de dollars, à parts égales entre les membres fondateurs. Le premier président du Conseil des gouverneurs sera russe. Le premier président du Conseil d’administration sera brésilien. Le premier président de la Banque sera indien. Le siège de la Banque sera à Shanghai.

Ils ont également annoncé la signature d’un Accord pour l’établissement d’un Fonds commun de réserve de devises pour les imprévus, qui sera de 100 milliards de dollars au départ.

[Les présidents] réaffirment leur soutien à un système multilatéral de commerce ouvert, transparent, inclusif et non discriminatoire, ainsi que la conclusion réussie du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Ils reconnaissent le rôle important joué par les entreprises d’État dans l’économie, ainsi que celui des petites et moyennes entreprises en tant que créatrices d’emplois et de richesses.

Ils réaffirment la nécessité d’une réforme globale de l’Organisation des Nations Unies, y compris de son Conseil de Sécurité, visant à le rendre plus représentatif, efficace et efficient, afin qu’il puisse répondre de façon adéquate aux défis mondiaux.

Ils ont renouvelé leur condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, où qu’il se produise, et ils ont exprimé leur préoccupation au sujet de la menace permanente du terrorisme et de l’extrémisme en Syrie, en même temps qu’ils ont appelé toutes les parties syriennes à s’engager à mettre fin aux actes terroristes perpétrés par Al-Qaeda, ses filiales et autres organisations terroristes.

Ils ont fermement condamné l’utilisation d’armes chimiques en toutes circonstances, et ils se sont félicités de la décision de la République arabe syrienne d’adhérer à la Convention sur les armes chimiques.

Ils ont réaffirmé leur engagement à contribuer à un règlement global, juste et durable, du conflit israélo-arabe, sur la base d’un cadre juridique international universellement reconnu, incluant les résolutions pertinentes des Nations Unies, les Principes de Madrid et l’Initiative de paix arabe, et ils ont exprimé leur soutien à la convocation, à une date la plus proche possible, de la Conférence sur l’établissement d’une zone au Moyen-Orient sans armes nucléaires et autres armes de destruction massive.

Ils ont réaffirmé leur volonté que l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique ne s’effectuent qu’à des fins pacifiques.

Ils ont rappelé qu’il n’y a pas d’alternative à une solution négociée de la question nucléaire iranienne et ils ont réaffirmé leur soutien à sa solution par des moyens politiques et diplomatiques.

Ils ont exprimé leur préoccupation concernant la situation en Irak et soutenu le gouvernement irakien dans ses efforts pour surmonter la crise et défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale.

Ils ont exprimé leur préoccupation concernant la situation en Ukraine et lancé un appel en faveur d’un dialogue large, la réduction du conflit et la modération de toutes les parties concernées, afin de trouver une solution politique pacifique.

Ils ont renouvelé leur ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Ils ont signalé que l’Organisation des Nations Unies a un rôle central dans la coordination de l’action internationale contre le terrorisme, qui doit être menée conformément au Droit international, y compris de la Charte des Nations Unies et dans le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Ils ont reconnu que le changement climatique est l’un des plus grands défis auquel l’Humanité doit faire face, et ils ont appelé tous les pays à mener – à partir des décisions adoptées à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) –, et afin de parvenir à une conclusion réussie en 2015, des négociations sur l’élaboration d’un protocole, un nouvel instrument juridique ou une solution concertée, ayant force de loi en vertu des dispositions de la Convention applicable à toutes les Parties, conformément aux principes et aux dispositions de la CCNUCC, notamment le principe des responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives.

Ils ont signalé l’importance stratégique de l’éducation pour le développement durable et la croissance économique inclusive et ils ont souligné le lien entre la culture et le développement durable.

Le prochain Sommet des BRICS se tiendra en Russie en juillet 2015.

Il semblerait qu’il s’agisse d’un accord de plus parmi les nombreux qui apparaissent constamment dans les dépêches des principales agences de presse occidentales. Cependant, sa signification est claire et sans équivoque : l’Amérique latine est la région géographique du monde où les États-Unis ont imposé le système le plus inégal de la planète, en tirant profit de ses richesses intérieures, la fourniture de matières premières bon marché, acheteur de ses marchandises et dépositaire privilégié de son or et de ses fonds qui s’échappent de ses pays respectifs et sont investis par des sociétés nord-américaines dans le pays ou ailleurs dans le monde

Personne n’a jamais trouvé une réponse susceptible de satisfaire les exigences du marché réel que nous connaissons aujourd’hui, mais nous ne saurions douter que l’Humanité avance vers une étape plus juste que ce que la société humaine a été jusqu’à nos jours.

Les abus perpétrés tout au long de l’Histoire sont répugnants. Aujourd’hui, on évalue ce qui se passera sur notre planète mondialisée dans un avenir proche. De quelle façon des êtres humains pourraient échapper à l’ignorance, le manque de ressources de base pour l’alimentation, la santé, l’éducation, le logement, l’emploi décent, la sécurité et la rémunération équitable. Le plus important, c’est si cela sera possible ou non, dans ce minuscule recoin de l’Univers.

Si réfléchir à cela sert à quelque chose, ce sera en réalité pour garantir la suprématie de l’être humain.

Pour ma part, j’ai n’ai pas le moindre doute que lorsque le président Xi Jinping aura conclu les activités de sa tournée dans cet hémisphère, de même que le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, les deux pays auront réalisé l’un des plus grands exploits de l’histoire humaine.

Dans la Déclaration des BRICS, adoptée le 15 juillet 2014 à Fortaleza, un appel a été lancé en faveur d’une participation plus large d’autres pays, en particulier ceux qui luttent pour leur développement, en vue de favoriser la coopération et la solidarité avec les peuples et notamment avec ceux de l’Amérique du Sud. Dans un paragraphe important, il est signalé que les pays du BRICS reconnaissent tout particulièrement le rôle fondamental de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) dans la promotion de la paix et de la démocratie dans la région et dans la réalisation du développement durable et de l’éradication de la pauvreté.

Je me suis assez étendu sur ce sujet, bien que l’ampleur et l’importance du thème demandaient l’analyse de questions essentielles qui exigeaient une réponse.

Je pensais que, dans les jours qui ont suivi, il y aurait eu un peu plus d’analyse sérieuse sur l’importance du Sommet des pays du BRICS. Il suffirait d’additionner les habitants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud pour comprendre qu’en ce moment, ils représentent la moitié de la population mondiale. Dans quelques décennies le Produit intérieur brut de la Chine dépassera celui des États-Unis, et de nombreux États demandent déjà des yuans et non des dollars, non seulement le Brésil, mais plusieurs des plus importants pays en Amérique latine, dont les produits tels que le soja et le maïs sont en concurrence avec ceux de l’Amérique du Nord.

La contribution que la Russie et la Chine peuvent apporter à la science, la technologie et le développement économique de l’Amérique du Sud et de la Caraïbe est déterminante.

Les grands événements de l’Histoire ne se forgent pas en un jour. D’immenses épreuves et défis de plus en plus complexes se profilent à l’horizon. Entre la Chine et le Venezuela, 38 accords de coopération ont été signés. L’heure est venue de connaître un peu plus la réalité.

Fidel Castro Ruz

21 juillet 2014, 22h15

http://www.granma.cu/idiomas/frances/cuba-f/23jul-heure%20est%20venue.html

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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 16:36

                                                               Gaza sang

 

 

 

Jeudi 24 juillet 2014

66 % de réduction d'impôts pour aider l'armée israélienne ?

 

Incroyable, mais vrai :

 

Une association n'hésite pas à faire appel aux dons pour aider les soldats israéliens, dont l'entretien est normalement pris en charge par leur gouvernement : équipement, nourriture, habillement. Grâce notamment à l'aide militaire des États-Unis. 

soutien-israel.jpg

soutien israel

                                                                  

 

 

Et elle n'hésite pas à motiver les donateurs en leur promettent une déduction fiscale de 66 % (et seulement 35 % en Israël !).

 

A quelle titre ? L'armée israélienne est-elle une oeuvre à caractère  philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique ?

 

L'administration fiscale va-t-elle appliquer l'article 1740 A du code général des impôts: application d'une amende de 25 % à l'organisme qui aura délivré indûment de tels reçus.

 

http://www.recus-fiscaux.com/edition-recus-fiscaux/precautions

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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 20:59

                                                                CERVEAU

 

 

 

MAURICETHOREZjpg.jpg"Thorez, c’est le refus de l’immobilisme, une conception vivante, humaniste et ouverte au nouveau "

Entretien avec Roland Leroy

 

Témoignage de Roland Leroy, ancien directeur de l’Humanité, membre de la direction du PCF aux côtés de Maurice Thorez, avant de prendre par la suite les rênes de l’Humanité. Acteur direct, il se souvient. Entretien réalisé par Pierre Chaillan.

 

Où étiez-vous et que faisiez-vous le 11 juillet 1964, il y a cinquante ans, lorsque vous avez appris la mort de Maurice Thorez ?

 

J’étais à Moscou où j’avais conduit une délégation d’études. Je devais ensuite rester en Union soviétique. Maurice Thorez devait arriver lui aussi pour passer quelques temps de vacances sur les bords de la mer Noire. De son côté, le secrétaire général du PCI Palmiro Togliatti avait déjà rejoint le pays [1]. Il était convenu que j’irai voir l’un et l’autre car il y avait le projet de tenir une rencontre. Maurice Thorez venait d’être élu par le congrès président du parti, sa fonction de secrétaire général était transmise à Waldeck Rochet. L’éventualité d’une rencontre entre Togliatti et Thorez était envisagée. Je devais les voir afin de fixer les modalités, notamment le lieu où cette rencontre se tiendrait le premier et second jour à choisir entre Menton et San Remo. Cette rencontre était préparée du côté français par Waldeck Rochet, Gaston Plissonnier, Raymond Guyot et moi-même. J’avais pour correspondant direct Luigi Longo et quelques autres camarades italiens.

 

C’est assez incroyable car les deux protagonistes de cette rencontre programmée disparaissent alors à un mois d’intervalle. Thorez le 11 juillet et Togliatti le 21 août de cette année 1964…

 

Oui, et alors que j’attendais Pierre Thorez, le fils de Maurice qui, comme ma fille, venait de passer son baccalauréat. Il rejoignait ses parents embarqués sur le navire qui devaient les amener de France à Yalta quelques jours plus tard sur les bords de la Mer Noire. J’ai appris le décès de Maurice Thorez par les dirigeants soviétiques une heure avant l’arrivée de l’avion de Pierre. La nouvelle n’avait pas encore été rendue publique. Je me suis alors retrouvée chargé de lui annoncer la nouvelle de la disparition de son papa. Après l’avoir accueilli à la descente de son avion, je l’ai emmené visiter le parc Gorki à Moscou. Dans la voiture, je lui ai dit que son père avait eu un grave malaise et dans le parc que son père était mort.

 

Avez-vous ensuite rejoint la France pour participer aux obsèques ?

 

Naturellement, j’ai rejoint immédiatement la France. Et le hasard a fait que j’étais avec François Billoux et Georges Gosnat quelques temps plus tard aux obsèques de Togliatti à Rome. Deux ou trois semaines plus tard, Luigi Longo devenu secrétaire général du PCI est venu à Paris pour y rencontrer Waldeck Rochet. J’ai participé à ces entretiens. Avec Longo, nous avons déjeuné tous deux au premier étage de la Tour Eiffel : ce qui lui avait beaucoup plu. A ce moment-là, nous avons décidé avec Longo et Waldeck Rochet d’établir des relations plus proches.

 

Parmi les nombreux moments partagés avec Maurice Thorez, quel est celui qui reste le plus fort ?

 

C’est le moment où il m’a annoncé qu’il allait proposer que je sois élu au secrétariat du comité central parce que cela représentait quelque chose d’important. Il m’a demandé de venir le voir à Bazainville où il résidait. Nous étions en 1960 et ce n’était pas dans le cadre de la préparation d’un congrès. Il m’a simplement dit : « Voilà, le secrétariat est un peu affaibli parce qu’il y a des problèmes politiques. Jacques Duclos, souffrant, est un peu fatigué. Le secrétariat doit donc être renforcé. Je vais donc proposer à la prochaine session du comité central que tu sois élu ». Et en effet, c’est comme cela que ça s’est passé : j’ai été élu membre du secrétariat. En parlant de problèmes politiques, il faisait allusion aux divergences de vue avec Marcel Servin et Laurent Casanova. Le secrétariat était alors composé de Jacques Duclos, Waldeck Rochet, Maurice Thorez, Marcel Servin, Gaston Plissonnier et Léo Figuères. Il se réunissait chaque semaine, une fois au siège du comité central 44, rue Pelletier à l’époque et l’autre fois à Bazainville avec la participation de Maurice Thorez. Le jour où il m’a fait cette proposition, j’ai été surpris. Je me souviens lui à voir fait part de mon étonnement. Il faut savoir que j’avais été élu en 1950 au congrès de Gennevilliers en tant que membre de la commission centrale de contrôle financier. Au congrès suivant d’Ivry alors que j’avais eu un accident de voiture et que je n’assistais pas au congrès, j’avais été enlevé de la direction. Plus tard en 1956, alors que j’étais député de Seine-Maritime, j’ai été sollicité afin de préparer le congrès qui devait se tenir au Havre alors que nous venions de gagner la mairie. C’est une conversation étonnante. Je lui ai rétorqué que cette proposition était surprenante parce que j’avais été retiré du comité central. Il a ri et il a répondu : « Tu veux quelque chose de plus comme autocritique de ma part ? » Le nom de Maurice Thorez je le connaissais depuis mon enfance passée au sein d’une famille ouvrière. Les souvenirs sont nombreux de sa présence à des réunions et à des meetings. Il était venu à un meeting au Petit-Quevilly prononcé un discours de la main tendu aux catholiques auquel j’ai assisté avec mon père et mes frères. Et puis plus tard, en tant que secrétaire fédéral, je me retrouvai à ses côtés, comme lors de son discours très important de Rouen.

 

Comment Maurice Thorez prenait-il part aux décisions ?

 

Dans les réunions du bureau politique, il intervenait toujours de façon toujours magistrale. Une des qualités de Thorez est une intelligence très large, profonde et fine. C’est une culture remarquable et une attention constante et permanente à l’activité des intellectuels. On se souvient de l’épisode du portrait de Staline où il est intervenu pour apporter son soutien à Picasso et Aragon. Chez Thorez, il y avait toujours ce respect de la culture et des militants. J’ai toujours été frappé de son attitude respectueuse à l’égard de Marcel Cachin et de Marie-Claude Vaillant-Couturier. Evidemment, la direction du parti communiste a été confrontée à des moments difficiles. Quand on relit par exemple ce que Maurice Thorez a dit après la mort de Staline au congrès du Havre cela ne correspond pas totalement à la nécessité de la critique. Chez Thorez, il y a avait toujours une solidarité en direction de l’Union soviétique qui ne l’empêchait pas d’ailleurs de montrer avec beaucoup de finesse des grandes différences. Il faut se souvenir de son entretien accordé en 1946 au Times.

Ce qui est dommage, c’est de ne pas montrer toute l’histoire du parti communiste, et donc le parcours de Maurice Thorez durant plusieurs décennies.

 

Pour les jeunes générations dont les cours d’histoire identifient parfois le communisme au stalinisme. Que répondez-vous à la question : qui était Maurice Thorez ?

 

Ce qui est dommage, c’est de ne pas montrer toute l’histoire du parti communiste, et donc le parcours de Maurice Thorez durant plusieurs décennies. Lorsqu’il a accédé aux responsabilités, il s’est d’abord engagé dans la lutte anticoloniale au Maroc. Il a alors fait de la prison. Il est devenu secrétaire général dans ces circonstances-là. Au niveau interne, il a aidé les communistes à se débarrasser d’attitudes étroites et sectaires, de repli sur soi et de faire du PCF un parti lié à la classe ouvrière et aux intellectuels. Son combat extrêmement vif contre Doriot témoigne de ce rôle joué par Maurice Thorez dans un sens humaniste. Certes, a pesé sur ses activités l’autorité qui était à l’époque l’organisation internationale, la 3e Internationale et donc Staline mais il ne faut pas oublier que lorsque le parti communiste français a pris l’initiative du Front populaire cela s’est fait sans le soutien de Staline. Thorez a toujours conservé l’estime pour le parti soviétique de Lénine qui avait fait la révolution et en même temps il a toujours défendu des positions originales et particulières à la France. Certes dans des conditions difficiles. Quand on juge maintenant avec toute l’expérience historique, on peut regretter qu’il n’y ait pas eu plus de positions fortes des communistes français contre certaines règles de l’Internationale mais cela ne détruit pas les mérites de Thorez. Cela n’enlève rien au fait que le communisme d’aujourd’hui a besoin de s’ouvrir justement dans l’esprit de Maurice Thorez ne pas immobiliser le parti communiste. C’est le refus de l’immobilisme : une conception vivante, humaniste et ouverte au nouveau !

 

Version intégrale de l’entretien publié dans l’Humanité du 11 juillet 2014

 

Thorez, entre l’oubli et l’ignorance de VS la contribution d’Hervé Poly, secrétaire départemental du PCF du Pas-de-Calais, Comprendre Maurice Thorez, c’est comprendre qu’on peut faire l’histoire l’article de l’historien Stéphane Sirot, Maurice Thorez, héros communiste sur la fabrication du mythe, en passant par le discours d’octobre 1934 lançant la politique de Front populaire de l’interview au Times de 1947, aux extraits du témoignage de Giulio Cerreti A l’ombre des deux T, en passant par l’article de Robert Hue, Maurice Thorez, homme d’état l’article de Lucien Wasselin Déplonger sur les liens entre Aragon et Thorez,

Notes :

 

[1] Sur Togliatti, lire sur le site l’entretien avec Dominico Losurdo

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21 juillet 2014 1 21 /07 /juillet /2014 16:07

 

 

 

C’est loin du pays des Lumières et de sa flamme vacillante du courage politique, c’est à des milliers de kilomètres de son palais présidentiel lié de manière éternelle à l’impérialisme israélien, quand il n’est pas pieds et poings liés à son diktat non négociable, et de ses temples législatifs de la lâcheté collective, que le flambeau du soutien à Gaza brille de mille feux, éclairant le Chili et sa représentation nationale dans un hémicycle déterminé et incorruptible.

Pas un député chilien, quelle que soit sa couleur politique, n’est resté assis quand il s’est agi de faire cause commune en faveur de Gaza à feu et à sang. Dépassant leurs traditionnels clivages, tous les parlementaires, unis par la même indignation, se sont levés comme un seul homme pour brandir des panneaux de protestation contre le nouveau crime de guerre et contre l'humanité perpétré par Israël contre les Gazaouis, appelant à « mettre fin au massacre dans la bande de Gaza, ainsi qu’à l’Occupation de la Palestine ».

Tranchant avec l’immobilisme complice du gouvernement de François Hollande qui fait honte à la France, le gouvernement de Michelle Bachelet, lui, ne transige pas avec la fureur guerrière d’Israël et n’a pas tardé à lancer une contre-offensive économique, en gelant les négociations de l'Accord de libre-échange (ALE) avec le régime israélien, tout en réfléchissant à la possibilité de rappeler son ambassadeur en poste à Tel Aviv.

De leur côté, les députés et sénateurs chiliens d’origine palestinienne ont sollicité, toutes affaires cessantes, une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères afin que le Chili durcisse le ton et la nature de sa riposte contre le gouvernement ultra-sioniste et criminel de Netanyahou.

Source: http://oumma.com/202576/chili-suspend-relations-commerciales-israel

(La voie bolivarienne, 16 juillet 2014)

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