Alors que l’opération de l’armée israélienne « Bordure protectrice » continue sur la bande de Gaza, le bilan s’alourdit de jour en jour : plus de 200 morts et de 1500 blessés, des centaines de maisons détruites, des hôpitaux et écoles touchés…. C’est un massacre d’Etat commis avec un silence assourdissant et complice des grandes puissances.

C’est donc légitimement que de nombreux citoyens ont manifesté en France et à travers le monde pour exiger l’arrêt immédiat du massacre à Gaza et exiger une solution juste et pacifique à ce conflit afin de permettre au peuple palestinien de jouir d’un Etat libre et souverain. Le mouvement de solidarité internationale qui grandit jour après jour demande que le droit international soit enfin respecté et que les résolutions de l’ONU s’appliquent enfin !

Cela implique notamment de cesser l’occupation, la fin du blocus de Gaza qui dure depuis 2006, la démolition du mur de la honte, la fin des humiliations aux checkpoints, l’arrêt des spoliations de terres et de l’eau ainsi que toutes les pratiques extrajudiciaires d’emprisonnement systématique que mènent l’Etat israélien. En un peu moins de 3 semaines, ce sont près de 900 palestiniens qui ont été arrêtés et emprisonnés dans des geôles israéliennes.  Hier, ce sont 11 députés démocratiquement élus, par le peuple palestinien qui ont été arrêtés ; portant le nombre à 35 députés emprisonnés en tout. C’est comme si en France 152 députés étaient enfermés par une puissance occupante…

Ce qui se déroule à Gaza n’est pas une guerre, et il n’y a pas d’escalade de la violence. C’est un crime d’Etat commis par une puissance occupante qui possède un des armées les plus puissantes du monde contre un peuple occupé qui est emprisonné sur un bout de terre de 360 km².

Il semble pourtant que ce message ne puisse être porté en France le gouvernement envisage d’interdire des manifestations de solidarité internationale avec le peuple palestinien au nom de la lutte contre l’extrémisme et l’antisémitisme. Cela a été le cas à Nice sous les ordres de la préfecture des Alpes-Maritimes.

Les jeunes communistes dénoncent avec énergie cette démarche antidémocratique. La lutte contre l’extrémisme et toute expression de racisme, aussi légitime soit-elle, ne peut justifier l’interdiction de mobilisations pacifiques. Ne plus exprimer sa solidarité avec un peuple opprimé est impossible pour tous les citoyens épris de justice. C’est une insulte à la conscience politique de millions d’entre nous qui s’informent légitimement et connaissent les motifs de leur participation à une manifestation. Nombre d’entre nous ont été choqués des interventions du président de la République qui justifie les bombardements de l’armée israélienne au nom du « droit à l’autodéfense ». C’est un reniement terrible d’une voix de la France au service de la paix.

Pas d’importation du conflit mais une implication de la France à mettre en lumière

Interdire les manifestations ouvre même un boulevard aux extrémistes qui pourront ainsi apposer leur grille de lecture ethno-religieuse du conflit. Les manifestants, dont les jeunes sont une force motrice, expriment au contraire un message d’universalité et d’égalité des droits envers un peuple qui se voit privé de conditions d’existence dignes.

Il faut que les instrumentalisations cessent ! Au nom d’une prétendue importation du conflit, il serait interdit d’évoquer ce conflit. Il faut au contraire faire toute la lumière sur l’inaction de la France pour exiger des sanctions internationales face à un Etat israélien qui viole continuellement les résolutions de l’ONU.

Ce conflit est uniquement politique, donc la solution est politique. La France doit donc reconnaitre unilatéralement la Palestine comme Etat de plein droit sur les frontières de 1967 comprenant la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est comme capitale. Elle doit contraindre, avec l’Union Européenne et la communauté internationale, le gouvernement israélien à respecter le droit international. Voici la seule solution pour que les peuples israélien et palestinien puissent vivre côte à côte et en paix.

C’est ce message que les jeunes communistes continueront de porter lors des mobilisations à venir.