Luigi Nono (29 janvier 1924 - 8 mai 1990, Venise, Italie) est un compositeur italien de musique contemporaine.
Sa musique d’avant-garde est aussi l’expression d’une révolte contre la culture bourgeoise, concrétisée par son engagement communiste révolutionnaire. Il évite d’ailleurs la plupart des concerts traditionnels, auxquels il préfère l’opéra et la musique à l’usine. Il a fréquemment recours aux textes politiques dans ses œuvres, qui sont souvent ouvertement politiques. Ainsi, Il canto sospeso s’élabore sur les lettres de victimes de l’oppression durant la Seconde Guerre mondiale et lui vaut une renommée internationale. Cette connotation politique se retrouve également dans La fabbrica illuminata (1964), Ricorda cosa ti hanno fatto ad Auschwitz (1966), Non consumiamo Marx (1969), Ein Gespenst geht um in der Welt (1971), Siamo la gioventù del Vietnam (1973), et le fameux Al gran sole carico d’amore (1975). Nono met également en musique des textes ou de la poésie notamment de Cesare Pavese, Federico García Lorca, Pablo Neruda ou Paul Éluard.
Dès 1954, Nono s’intéresse à la musique électronique. Ses premières compositions incluant un travail sur bande magnétique datent du débuts des années 1960, avec Omaggio a Vedova, pour bande magnétique en 1960 et Intolleranza 1960 pour solistes, chœur, chœur sur bande magnétique et orchestre en 1961. Il écrira plus tard notamment Como una ola di fuerza y luz pour soprano, piano, orchestre et magnétophone (1972), ... sofferte onde serene... pour piano et magnétophone (1976), ou encore Al gran sole carico d’amore.
Après 1980, Nono travaille au Experimentalstudio der Heinrich Strobel-Stiftung des Südwestfunks à Fribourg-en-Brisgau où il se tourne alors résolument vers la musique électronique en direct ou aléatoire. Il s’intéresse particulièrement aux propriétés du son en tant que tel. Cette nouvelle approche se traduit par des œuvres telles que Quando Stanno Morendeo. Diario polacco n° 2 (1982), Guai ai gelidi mostri (1983), Omaggio a György Kurtág (1983) et avec éclat dans son dernier opéra Prometeo. Tragedia dell’ascolto (1984).