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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 13:40

                                                                       cerveau animé

 

 

non-islamophobie.jpg

Le Prophète Muhammad a été attaqué dès le début de la Révélation. Il nous faut définir tout de suite la conception islamique de l’islam qui diffère de la conception chrétienne, où la religion (ou la religiosité) n’est dentifiée ni par un prophète, ni par une règle. L’islam se présente comme un acte de foi ; c’est la reconnaissance d’une adhésion consciente à l’Être suprême.

 

Pour les musulman-e-s, appréhender la dimension du Transcendant signifie se libérer de toute manifestation du contingent. On retrouve ainsi l’idée de la reconnaissance de l’Unique pour se libérer de tout ce qui relève des contingences de la vie ; reconnaître ce qu’Il est, c’est se libérer de toute soumission à ce qu’Il a créé : influences des être humains, modes, tensions personnelles, émotionnelles ou matérielles. L’islam se définit donc par cet état de reconnaissance.



Quand, au XVIIIèmesiècle, certains penseurs comme Montesquieu ou Voltaire commencent à s’intéresser à la question de l’islam, on les entend parler de « mahométans ». Cette appellation en soi est une grave erreur car elle fait référence, par analogie, à ce que l’on connaît pour le christianisme et le Christ. Or, dans la tradition musulmane, on se réclame d’un acte de reconnaissance du Créateur de tous les hommes, et non pas d’un être humain, même s’il est le modèle des musulmans, même s’il est celui qui va leur permettre de se rapprocher de Dieu. C’est un aspect fondamental, car ici le rapport du Créateur à sa Création est déplacé et se différencie de la conception chrétienne.



Certes, ces aspects peuvent paraître secondaires, voire des évidences, mais il faut savoir les dire dans un contexte qui a en quelque sorte enraciné dans l’inconscient collectif des représentations faussées qui remontent au Moyen Âge.

L’islam étant la dernière des religions, il ne pouvait manquer de susciter un courant d’hostilité qui, au cours de l’histoire, a revêtu des formes diverses : la force armée avec les expéditions militaires, les attaques par l’écriture, une législation ressentie comme agressive et discriminanteet enfin, les blasphèmes.



L’islam est d’abord attaqué par l’épée. Les Croisades débutent en 1095 pour se dérouler sur trois siècles, avec l’objectif de chasser les musulmans de la ville de Jérusalem. L’islam sort finalement renforcé de cette épreuve, avec la constitution de l’Empire ottoman qui va embrasser le Proche-Orient, l’Europe des Balkans, l’Afrique du Nord et une bonne partie de l’Europe de l’Est.



L’islam est ensuite attaqué par la plume, avec des écrits comme « la Chanson de Roland » (l’auteur représente l’islam comme le grand ennemi de la chrétienté), « la divine Comédie » de Dante. Dans la croisade intellectuelle qui se poursuit, des figures de la littérature se distinguent. Citons en vrac Pascal (dans ses pensées, on trouve le chapitre : « contre Mahomet »), Voltaire (avec son « le Fanatisme ou Mahomet le Prophète »), Salman Rushdie et les fameux « Versets sataniques », Michel Onfray pour qui « l’islam est un problème », etc.



La législation va même être utilisée contre l’islam. En France, c’est la loi de 2004, appelée pudiquement « loi encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics », qui interdit de facto le port du voile islamique, dénoncé comme symbole d’oppression, de soumission, de manque de respect à l’égard de  la femme. C’est ainsi que de jeunes musulmanes qui se couvraient la tête ont été exclues de leurs écoles alors que certaines de leurs camarades y sont toujours admises avec des tenues dénudant le nombril. Comment peut-on imaginer que l’imposition du dévoilement pour rester scolarisée puisse se dérouler sans provoquer un sentiment de négation, de mépris et d’humiliation alors que, dans la plupart des établissements, les petites croix portées en pendentifs sont tolérées (car hypocritement considérées comme « non ostentatoires ») ? Les témoignages présents dans le livre « les Filles voilées parlent », paru en 2008, sont significatifs.



Les derniers dérapages de Charlie hebdo ont constitué en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Olivier Cyran (qui a travaillé de 1992 à 2001 à la direction de l’hebdomadaire satirique) n’y va pas par quatre chemins. « Le pilonnage obsessionnel des musulmans auquel Charlie hebdo se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française. Que rabaisser les musulmans n’est plus un privilège de l’extrême-droite », mais un droit à l’impertinence sanctifié par la laïcité, la république, le « vivre ensemble ». Et même, ne soyons pas pingres sur les alibis, par les femmes – étant largement admis aujourd’hui que l’exclusion d’une gamine voilée relève non d’une discrimination stupide, mais d’un féminisme de bon aloi consistant à s’acharner sur celle que l’on prétend libérer. Drapés dans ces nobles intentions qui flattent leur ignorance et les exonèrent de tout scrupule, voilà que des gens qui nous étaient proches et que l’on croyait sains d’esprit se mettent brusquement à débonder des crétineries racistes. À chacun ses références : la Journée de la Jupe, Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Caroline Fourest, Pascal Bruckner, Manuel Valls, Marine Le Pen ou combien d’autres, il y en a pour tous les goûts et toutes les « sensibilités ». Mais il est rare que Charlie hebdo ne soit pas cité à l’appui de la règle d’or qui autorise à dégueuler sur les musulmans. […] Ils ne manquent jamais de se récrier quand on les chope en flag : mais enfin, on a bien le droit de se moquer des religions ! Pas d’amalgame entre la critique légitime de l’islam et le racisme anti-arabes ! ». Olivier Cyran a écrit ce texte en décembre 2013, soit à peine plus d’un an avant l’attentat qui a décimé la direction de Charlie hebdo.



Bien entendu, on n’aura pas échappé à une récupération politique de cette affaire. Les débats médiatiques et politiques n’ont eu de cesse de stigmatiser ces dernières années les musulmans en les amalgamant fréquemment à l’intégrisme, au djihadisme, au terrorisme, etc. Pourtant, les frères Kouachi et Coulibaly ne sont pas la production d’un produit étranger ou d’un certain islam (toutes les explications exclusives à une communauté sont inévitablement racistes). Ils sont au contraire le résultat des carences, des inégalités, des humiliations et des contradictions de la société française. Alors qu’un arsenal juridique impressionnant forme le dispositif français de lutte contre l’antisémitisme, alors que les formations de la droite extrême ont remplacé celui-ci par l’islamophobie, alors que les grands partis de droite et de gauche laissent régulièrement percer leur haine de l’islam et défendent les mesures prises par l’État (au nom de la laïcité ou de la défense des femmes), ce racisme ne rencontre pas la riposte qu’il mérite.

Capitaine Martin

 


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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 12:54

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Source :  Mouvement Démocratique Arabe

mardi 27 janvier 2015


Les Grecs espèrent qu'Alexis Tsipras leur redonnera "leur dignité"
Cliquez sur la photo pour l'agrandir.
 
La "dignité retrouvée" de la Grèce, face à des créanciers internationaux lui dictant sa politique depuis quatre ans, a été l'un des grands thèmes de la campagne d'Alexis Tsipras, trouvant un large écho parmi une population accablée par les conséquences de la crise.
"La Grèce quitte cinq années d'humiliation et de souffrances pour avancer avec optimisme, espoir, dignité et résolution dans une Europe qui change", avait lancé M. Tsipras dimanche soir à ses partisans en liesse.
Son premier geste de Premier ministre, lundi, a été de déposer une gerbe de roses au mémorial de la résistance nationale, un geste à haute portée symbolique.
Près du mur des fusillés, qui rend hommage aux 200 résistants communistes grecs exécutés par les nazis en 1944, et sous un ciel orageux, la foule s'est empressée de saluer le nouveau dirigeant et de lui souhaiter: "force et courage".
"Hier comme aujourd'hui, le peuple grec résiste aux ingérences étrangères", déclarait Kostas Gavrilakis, retraité et habitant du quartier.
Pendant la campagne, Nikos Xydakis, un responsable de Syriza, déclarait à l'AFP : "Ce que je sens, c'est le sentiment d'humiliation des gens, le besoin de dignité, de justice, de retrouver une identité. On ne peut pas humilier les gens pendant aussi longtemps, ils finissent par réagir".
"Nous ne sommes pas une colonie. Nous retrouverons notre liberté et notre dignité!" assurait lundi devant le mur des fusillés Maria, 46 ans, venue avec ses enfants pour l'événement.
Pour cela, l'enseignante tient également beaucoup à la question des réparations de guerre allemandes, un sujet souvent évoqué durant la campagne.
M. Tsipras souhaite en effet s'appuyer, pour faire alléger la dette du pays, sur ce précédent historique, et pas anodin puisque c'est à l'Allemagne, devenue la bête noire en Grèce à force de leçons sur la rigueur budgétaire, qu'il avait profité.
En 1941, le régime nazi impose à la Banque centrale grecque un prêt de 476 millions de Reichsmark au titre des contributions à l'effort de guerre. Lors des accords de Londres en 1953, il est décidé que cet "emprunt" ne sera pas remboursé afin de ne pas affaiblir l'Allemagne.
Il s'agissait à l'époque de ne pas répéter les erreurs du traité de Versailles (1919), qui avait lourdement pénalisé l'Allemagne et par voie de conséquence sa population après la première guerre mondiale, faisant le lit du nazisme.
"Pourquoi ne pas accorder à la Grèce la même clémence qu'à l'Allemagne?", s'exclame Maria.
Muni d'un appareil photo, Georges, ingénieur de 59 ans, a fait spécialement le déplacement pour voir Alexis Tsipras : "Nous sommes un peuple très fier, et avec la crise nous avons été rabaissés. Notre nouveau Premier ministre va nous rendre notre dignité et ne va pas courber l'échine devant les créanciers!", affirme-t-il à son tour.
A ses côtés, Eleni, 41 ans, acquiesce: "Si l'homme n'a plus de dignité, il n'est plus rien!".
"Nous demandons juste de vivre comme tout citoyen européen. Actuellement, quand tu vas à l'hôpital public en Grèce, tu as l'impression d'être dans un pays en guerre. Le remboursement de la dette ne justifie pas de soumettre un peuple à tant de souffrances", ajoute cette avocate, poings serrés.
Syriza, le parti de la gauche radicale qui a obtenu 149 sièges sur les 300 du Parlement, est le premier parti au pouvoir en Europe à contester ouvertement les politiques de rigueur prônées notamment par l'Allemagne.
Il a fait alliance avec un parti clairement marqué à droite, les Grecs indépendants, mais qui partage cette opinion.
M. Tsipras a également l'intention de lutter contre "la crise humanitaire". En Grèce, 30% de la population n'a plus de sécurité sociale et 25% est au chômage.


Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

Le nouveau Premier ministre grec de gauche radicale Alexis Tsipras, dont l'alliance avec un parti de droite souverainiste laisse augurer des négociations difficiles avec l'UE, devait annoncer dès mardi la composition de son gouvernement de coalition, un processus éclair. Les adversaires de l'austérité ont pris lundi les commandes en Grèce sous la houlette de M. Tsipras, 40 ans, et l'Europe l'a déjà prévenu qu'elle n'était pas prête à effacer la dette du pays dont Syriza réclame la restructuration. Or, c'est la ligne la plus ferme vis-à-vis des créanciers UE et FMI qui semble l'avoir emporté avec l'annonce d'un accord de gouvernement entre Syriza et le petit parti de droite souverainiste des Grecs indépendants (Anel). Les deux formations vont cumuler une majorité de 162 sièges (149 + 13) sur les 300 du Parlement.
Scène inédite : le chef de la gauche grecque s'est dispensé d'une prestation de serment religieuse, comme le veut la tradition, optant pour une cérémonie civile. Son nouvel allié souverainiste, en rupture depuis 2011 avec la droite classique Nouvelle Démocratie, jugée trop favorable à l'austérité, est lui réputé proche de l'Église orthodoxe, non séparée de l'État, et défend des positions conservatrices sur le plan des moeurs, à l'opposé de Syriza. "Les Grecs avancent unis dans le respect de la souveraineté nationale", a déclaré le chef d'Anel, Panos Kammenos, désignant ainsi la principale valeur commune des deux partis.
Autre symbole : pour sa première sortie officielle, le nouveau Premier ministre est allé se recueillir devant le mur des fusillés d'Athènes, où 200 communistes ont été exécutés en 1944 par les nazis, monument emblématique de la résistance grecque face à l'armée allemande. Et c'est justement d'Allemagne, dont la position sera déterminante, que sont venues les réactions les plus réservées face à la nouvelle donne politique en Grèce. Pour la chancelière Angela Merkel, le nouveau gouvernement grec doit "respecter les engagements pris" par son prédécesseur. Une réduction de dette est exclue, a averti le ministère allemand des Finances, précisant juste qu'un prolongement du programme d'aide à la Grèce pourrait être discuté au niveau européen si Athènes "en fait la demande".
La Grèce, même si elle est parvenue à stabiliser ses finances après avoir frôlé la faillite, est toujours sous perfusion de l'UE et du FMI qui lui ont octroyé 240 milliards d'euros de prêts depuis 2010 en échange d'un catalogue de réformes structurelles et d'une stricte politique de rigueur. "Faire partie de la zone euro signifie qu'il faut respecter l'ensemble des accords déjà passés", a renchéri le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, alors que les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis lundi à Bruxelles.
Le nouvel homme fort de la Grèce a douché les espoirs des partenaires européens du pays de voir la gauche radicale assouplir ses positions sur la dette et l'austérité, comme cela aurait été le cas s'il s'était allié avec une formation pro-européenne plus conciliante comme To Potami ("La rivière") arrivée en quatrième position avec 17 sièges. Panos Skourletis, porte-parole de Syriza, optait pour un ton léger et rassurant, notamment face au chiffon rouge d'une panique bancaire : "Le soleil brille, les guichets automatiques des banques fonctionnent, les gens sont au travail", a-t-il lancé.
L'enjeu pour le nouveau Premier ministre grec sera de trouver des alliés parmi les membres de la zone euro pour faire bouger les lignes. Dès dimanche, Alexis Tsipras a averti que l'austérité était du passé, assurant cependant qu'il était disposé à négocier une solution "bénéficiant à tous". Les regards de Syriza sont tournés vers l'Italie, dont le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a estimé que "le résultat grec, s'il est géré politiquement par la Grèce et l'Union européenne avec des négociations flexibles et réalistes, favorisera la demande de mettre un terme à la rigidité que nous, Italiens, avons toujours réclamée". Côté français, le président François Hollande a été parmi les premiers à féliciter M. Tsipras avec bienveillance, tout en le rappelant à "l'esprit de responsabilité". Puis il l'a invité à "se rendre rapidement à Paris". Enfin, il a durci un peu plus le ton en remarquant que "des engagements ont été pris et ils doivent être tenus". Le FMI, au contraire, s'est montré le plus détendu des bailleurs de fonds du pays. "Nous nous tenons prêts à continuer de soutenir la Grèce et nous espérons entamer des discussions avec le nouveau gouvernement", selon le Fonds.
Lundi soir, Syriza a annoncé que le président du Parlement européen Martin Schulz rencontrerait M. Tsipras à Athènes jeudi. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui s'était inquiété dimanche sur Twitter d'une élection "qui accroîtra l'incertitude économique en Europe", s'est radouci lundi, appelant Alexis Tsipras pour le féliciter.

(27-01-2015 - Avec les agences de presse)

source:"Assawra",
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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 12:39

 

 

 

 

Un scandale

25 janvier 2015
Par Jacques Sapir
Le gouvernement polonais veut donc organiser le 27 janvier la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz sans inviter Vladimir Poutine. C’est son droit. Il vaut commémorer cela avec le gouvernement ukrainien, sans doute en mémoire des deux à trois mille volontaires ukrainiens qui aidèrent les nazis sur ce seul site (et bien plus ailleurs). C’est son droit. Mais qu’il assume alors l’énormité de son acte. Nous savons bien que ce n’est pas le peuple polonais qui s’exprime par la bouche de ce gouvernement. Qu’il ne le camoufle pas sous des prétextes divers.
La justification présentée par le ministre polonais des affaires étrangères est stupéfiante mais aussi très révélatrice. Il prétend qu’Auschwitz aurait été libéré par « des troupes ukrainiennes ». On ne sait ce qui doit le plus retenir l’attention : l’énormité du mensonge ou l’impudence avec laquelle il fut prononcé.
Auschwitz (Osewiscim) fut libéré par des hommes de la 332ème Division d’Infanterie de l’Armée Rouge, appartenant au « 1er Front d’Ukraine ». Il faut savoir que dans l’organisation adoptée par l’Armée Rouge, un « Front » désigne un groupe d’armées charger d’opérer sur une « direction stratégique ». Le 1er Front d’Ukraine était le nom du groupe d’armées qui avait combattu en Ukraine et qui, de là, remontait vers la Pologne. Ce n’était nullement une désignation « ethnique ». Cela, tout historien le sait. Les survivants furent traités par des médecins soviétiques, venus en toute hâte de Léningrad, car ils avaient le savoir-faire pour traiter les personnes dénutries.
Il sait aussi que les troupes du 1er Front d’Ukraine (2ème armée de tanks, du général Bogdanov) avaient libérées le 25 juillet 1944 le camp de Maïdanek, découvrant l’horreur de l’extermination systématique et industrielle qui caractérise le nazisme. Les principaux correspondant de guerre soviétiques, Vassily Grossman (auteur de « vie et destin), Konstantin Simonov (auteur de « Les Vivants et les Morts»), Boris Gorbatov et Evgeni Kryler se rendirent les lieux. Leurs articles firent la une des quotidiens soviétiques. Mais, il fallut attendre avril 1945, que les anglo-américains découvrent à leur tour Bergen-Belsen et les camps situés à l’ouest, pour qu’on leur accorde un quelconque crédit. Simonov témoignera devant la commission d’enquête russo-polonaise[1].
Rien ne justifie les mensonges du gouvernement polonais.
Mais, sa complicité avec le gouvernement de Kiev, au sein duquel on trouve, hélas, les descendants idéologiques des ukrainiens qui se sont associés aux Nazis l’explique.
L’ensemble des dirigeants de l’Europe devrait le dire haut et fort et refuser de participer à ce qui n’est plus une commémoration mais une mascarade. Si François Hollande se rend à Auschwitz, dans ces conditions, qu'il sache qu'il salit alors son nom et celui de la France.
[1] Simonov K., Maïdanek - un camp d’extermination, suivi du Compte rendu de la commission d’enquête polono-soviétique, Éditions Sociales, Paris, 1948,

 

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27 janvier 2015 2 27 /01 /janvier /2015 12:32

 

 

fidelcastro4.jpg

traduction Françoise Lopez

Chers camarades,

Depuis 2006, pour des raisons de santé incompatibles avec le temps et les efforts nécessaires pour accomplir un devoir - que je me suis imposé à moi-même quand j'entrai dans cette Université le 4 septembre 1945, il y a 70 ans - j'ai renoncé à mes charges.

Je n'étais pas fils d'ouvrier, ni dépourvu de ressources matérielles et sociales pour une existence relativement commode. Je peux dire que je me suis échappé miraculeusement de la richesse. Bien des années après, le Nord-américain le plus riche et sans doute le plus capable, avec presque 100 000 millions de dollars, a déclaré - selon ce qu'a publié une agence de presse le jeudi 22 janvier dernier - que le système de production et de distribution privilégié des richesses transformerait de génération en génération les pauvres en riches.

Depuis le Grèce antique, pendant presque 3 000 ans, les Grecs, sans aller plus loin, furent brillants dans presque toutes les activités: physique, mathématique, philosophie, architecture, arts, sciences, politique, astronomie et dans d'autres sujets de la connaissance humaine. La Grèce, cependant, était un territoire d'esclaves qui réalisaient les plus durs travaux dans les champs et dans les villes, tandis qu'une oligarchie se consacrait à écrire et à philosopher. La première utopie fut écrite précisément par eux.

Observez bien les réalités de cette planète Terre connue, globalisée et très mal répartie, où on connaît chaque ressource vitale qui nous est donnée en dépôt en vertu de facteurs historiques: certains avec beaucoup moins que ce dont ils ont besoin, d'autres, avec tellement qu'ils ne savent pas quoi en faire. Au milieu, à présent, de grandes menaces et de grands dangers de guerres, règne le chaos dans la distribution des ressources financières et dans la répartition de la production sociale. La population du monde a augmenté entre les années 1800 et 2015, de 1000 millions à 7 000 millions d'habitants. L'augmentation de la population dans les 100 prochaines années et les besoins en aliments, en santé, en eau et en logements qu'aura la population mondiale quelles que soient les avancées de la science pourront-elles être résolues de cette façon?

Bien, mais laissons de côté ces énigmatiques problèmes. Il est étonnant de penser que l'Université de La Havane, lorsque j'entrai dans cette chère et prestigieuse institution, il y a presque trois quarts de siècle, était la seule que possédait Cuba.

Certainement, camarades étudiants et professeurs, nous devons rappeler qu'il ne s'agit pas d'une mais que nous avons aujourd'hui plus de 50 centres d'Education Supérieure répartis dans tout le pays.

Quand vous m'avez invité à participer au lancement de la journée pour le 70° anniversaire de mon entrée à l'Université, ce que j'ai appris de façon surprenante, et dans des jours très occupés par divers sujets sur lesquels je pourrais peut-être être encore relativement utile, je décidai de me reposer en consacrant quelques heures au souvenir de ces années.

Cela m'accable de découvrir que 70 ans ont passé. En réalité, camardes, si je m'inscrivais à nouveau à cet âge comme certains me le demandent, je leur répondrais sans hésiter que ce serait dans une carrière scientifique. En passant mon diplôme, je dirais comme Guayasamín: laissez-moi une petite lumière allumée.

Dans ces années-là, déjà influencé par Marx, je réussis à comprendre plus et mieux le monde étrange et complexe dans lequel nous devons tous vivre. Je pus me passer des illusions bourgeoises dont les tentacules ont réussi à s'enrouler autour de nombreux étudiants quand ils avaient moins d'expérience et plus d'ardeur. Ce sujet serait long et interminable.

Un autre génie de l'action révolutionnaire, fondateur du Parti Communiste, fut Lénine.Là-dessus, je n'hésitai pas une seconde quand, dans le procès de la Moncada, auquel ils m'ont permis d'assister, bien qu'une seule fois, je déclarai devant les juges et des dizaines de hauts officiels de Batista, que nous étions des lecteurs de Lénine.

De Mao Zedong, nous n'en avons pas parlé parce qu'il n'avait pas encore terminé la Révolution Socialiste en Chine, inspirée par des buts identiques.

J'avertis, cependant, sur le fait que les idées révolutionnaires doivent toujours être sur la défensive à mesure que l'humanité multiplie ses connaissances.

La nature nous enseigne que des dizaines de milliers de millions d'années peuvent être passés, la lumière et la vie dans certaines de leurs manifestations sont toujours sujettes aux plus incroyables combinaisons de matière et de radiations.

Le salut personnel des Présidents de Cuba et des Etats-Unis s'est produit aux funérailles de Nelson Mandela, combattant insigne et exemplaire contre l'Apartheid, qui avait de l'amitié pour Obama.

Il suffit de signaler que déjà, à cette date, plusieurs années étaient passés depuis que les troupes cubaines avaient vaincu à plate couture l'armée raciste d'Afrique du Sud dirigée par une bourgeoisie riche et avec d'énormes ressources économiques. C'est l'histoire d'un conflit qui doit être écrite. L' Afrique du Sud, le gouvernement qui possédait le plus de ressources financières de ce continent, possédait des armes nucléaires fournies par l'Etat raciste d'Israël en vertu d'un accord entre celui-ci et le président Ronald Reagan qui l'autorisa à remettre les dispositifs pour l'utilisation de telles armes avec lesquelles porter un coup aux forces cubaines et angolaises qui défendaient la République Populaire d' Angola contre l'occupation de ce pays par les racistes. De cette façon, on excluait toute négociation de paix alors que l' Angola était attaqué par les forces de l' Apartheid avec l' armée la plus entraînée et la mieux équipée du continent africain.

Dans une telle situation, il n'y avait aucune possibilité de solution pacifique. Les efforts incessants pour liquider la République Populaire d'Angola, pour la saigner systématiquement avec la puissance de cette armée bien entraînée et équipée fut ce qui a déterminé la décision cubaine de frapper un grand coup contre les racistes à Cuito Cuanavale, une ancienne base de l'OTAN que l' Afrique du Sud essayait d'occuper à tout prix.

Ce pays arrogant fut obligé de négocier un accord de paix qui mit fin à l'occupation militaire de l'Angola et marqua la fin de l' Apartheid en Afrique.

Le continent africain est resté libre d'armes nucléaires. Cuba a dû affronter, pour la seconde fois, le risque d'une attaque nucléaire.

Les troupes internationalistes cubaines se sont retirées d'Afrique avec les honneurs. Survint alors la Période Spéciale en temps de paix qui a duré encore plus de 20 ans sans que nous levions le drapeau blanc, une chose que nous n'avons jamais faite et ne ferons jamais.

Beaucoup d'amis de Cuba connaissent la conduite exemplaire de notre peuple et je leur explique ma position essentielle en peu de mots.

Je n'ai pas confiance dans la politique des Etats-Unis et je n'ai pas échangé un mot avec eux sans que cela signifie, ni plus ni moins, le rejet d'une solution pacifique des conflits ou des dangers de guerre. Défendre la paix est le devoir de tous.

Toute solution pacifique et négociée des problèmes entre les Etats-Unis et les peuples ou n'importe quel peuple d'Amérique Latine qui n'implique pas la force ou l'emploi de la force devra être traitée selon les principes et les normes internationales. Nous défendrons toujours la coopération et l'amitié avec tous les peuples du monde et parmi eux, avec ceux de nos adversaires politiques. C'est ce que nous réclamons pour tous.

Le Président de Cuba a fait les pas qui conviennent à ses prérogatives et aux possibilités que lui concèdent l'Assemblée Nationale et le Parti Communiste de Cuba.

Les graves dangers qui menacent aujourd'hui l'humanité devraient céder le pas à des normes compatibles avec la dignité humaine. Aucun pays n'est exclu de tels droits.

J'ai lutté dans cet esprit et je continuerai à lutter jusqu'à mon dernier souffle.

Fidel Castro Ruz

26 janvier 2015

 

URL de cet article:

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/01/fidel-castro-pour-mes-camarades-de-la-federation-des-etudiants.html

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 15:36

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Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

 

[...]KKE--2--1-.jpg

Le KKE progresse, dépasse le PASOK et bat l'Aube dorée à Athènes !

 

Pour le KKE, c'est une progression par rapport aux résultats de 2012 : il passe de 4,5 à 5,5 %, de 270 000 à 300 000 voix, gagnant 2 députés. Dans un contexte de vague SYRIZA, le résultat est plus qu'honorable. Il arrive même à devancer le PASOK, une première depuis la fin de la dictature.

 

Dans nombre de régions, ce fut un bras de fer. Ce fut le cas à Athènes où – si on cumule les deux circonscriptions – le KKE a battu d'un fil l'Aube dorée. Les deux partis ont 4 députés, mais le KKE obtient 75 000 voix contre 68 000 pour les néo-nazis, avec un peu plus de 6,6 % des voix.

 

Le Parti communiste grec obtient son meilleur score dans ses bastions que sont les îles de Samos (15 %), Lesbos (11 %), Lefkada (10 %), Céphalonie (9 %) et Zante (8,6 %). Il obtient également de très bons scores dans la deuxième circonscription, industrielle, du Pirée (8 %).

 

Au niveau national, si l'Aube dorée recule – passant de 6,9 à 6,3 % (de 420 à 340 000 voix) – le symbole est contre-balancé par le fait qu'elle est désormais formellement la troisième force du pays, rassemblant encore des parties importantes de la population, en sous-prolétarisation accélérée.

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 15:29

 

 

 

 

 

Alors que le résultat des élections grecques est salué en France par de nombreuses forces de "gauche", on suivra avec intérêt les votes des verts et des "frondeurs" concernant la loi Macron actuellement en débat. Après les envolées lyriques, passons aux actes bien concrets.

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26 janvier 2015 1 26 /01 /janvier /2015 07:05

                                                                       HUMA.fr

 

 

 

Un souffle d’espoir 
pour tourner la page 
de l’austérité
Rosa Moussaoui
Dimanche, 25 Janvier, 2015
L'Humanité
Photo Orestis Panagiotou/AFP
Avec six points d’avance sur Nouvelle Démocratie, Syriza incarne l’aspiration des Grecs
à la dignité, après cinq années de mise sous tutelle par la troïka. À l’heure où ces lignes étaient écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.

Athènes (Grèce), envoyée spéciale. Il y avait hier soir à Athènes quelque chose de léger dans l’atmosphère, qui éclairait les visages et réchauffait les cœurs. Après cinq années de calvaire social, de gâchis économique et de tutelle politique, le peuple grec a exprimé un rejet sans appel des politiques d’austérité qui ont laissé le pays exsangue. Ils ont placé leurs espoirs bien à gauche, en offrant une victoire historique à Syriza. Avec 35,38 % des suffrages, selon les premières projections officielles, sondages sortis des urnes, le parti d’Alexis Tsipras devance largement la Nouvelle Démocratie du premier ministre conservateur, Antonis Samaras (28,93 %), sévèrement sanctionné. Si les électeurs ont entendu l’appel de Tsipras à donner à la gauche anti-austérité un mandat clair, une ombre terrible plane, comme au printemps dernier, sur ces élections : c’est le score des néonazis d’Aube dorée, qui arrivent en troisième position (6,35 %), devant les libéraux de To Potami (5,69 %). Concurrencés par Syriza, les communistes du KKE, avec 5,28 %, maintiennent leur base électorale et seront représentés au Parlement. De leur côté, les sociaux-démocrates du Pasok, autour de 5 %, paient au prix fort leur participation à la coalition d’Antonis Samaras. Les Grecs indépendants (souverainistes) recueillent 4,69%. À l’heure où ces lignes étaient écrites, Syriza frôlait de quelques sièges la majorité absolue de 151 députés.

Les politiques de privatisation
ont provoqué une véritable
crise humanitaire

Première impression, il y a dans ce scrutin dont les résultats résonnent sur tout le continent un irrépressible élan de dignité. Par-delà les clivages politiques et les bulletins choisis dans l’isoloir, tous les électeurs rencontrés hier nous ont fait part du sentiment d’humiliation suscité par la mise sous tutelle du pays par la troïka (Banque centrale européenne, FMI, Commission européenne). Dans le laboratoire grec, les politiques de privatisations, de démantèlement du droit du travail, de précarisation, de compression des dépenses sociales ont provoqué une véritable crise humanitaire, sans pour autant alléger le fardeau de la dette, passé 115 % du PIB en 2009 à 175 % aujourd’hui. Dans ces conditions, comment les Grecs auraient-ils pu acquiescer aux exhortations déplacées à consentir encore de nouveaux « sacrifices » ?

« Mettre fin à la trahison
de ceux qui ont vendu
la Grèce à vil prix »

En prônant la renégociation et l’effacement partiel d’une dette non viable, Alexis Tsipras est paradoxalement apparu comme le responsable politique le plus réaliste. « J’ai l’espoir que ma patrie se libère de la dictature des marchés. Les Grecs ne sont pas les profiteurs paresseux décrits pour justifier le choc d’austérité que nous avons subi. Les responsables de cette faillite sont les usuriers qui se font de l’argent sur la dette. Unies, les forces de gauche peuvent ouvrir un autre chemin, non seulement pour la Grèce, mais pour toute l’Europe », nous confiait avant de se rendre aux urnes Kostas Katramanos, un habitant de Petroupouli, ville de la banlieue rouge d’Athènes. Ancien cadre de l’industrie pharmaceutique, passé par trois interminables années de chômage, il a vu ses revenus divisés par trois depuis 2011. En votant pour Syriza, cet ancien électeur du KKE dit aussi vouloir « mettre fin à la trahison de ceux qui ont vendu la Grèce à vil prix ». C’est sans doute là l’une des clés de cette victoire de la gauche anti-austérité. Elle a su promouvoir de nouveaux visages, qui tendent un cruel miroir aux vieux responsables politiques jugés corrompus, dogmatiques et serviles face aux injonctions de la troïka.

Après cette large victoire, pour Syriza et pour Alexis Tsipras, le plus difficile commence aujourd’hui. La gauche s’est engagée à former, qu’elle dispose ou non de la majorité absolue au Parlement, « un gouvernement de tous les Grecs ». Avec une extrême droite tapie en embuscade, Syriza n’a pas le droit à l’erreur. Dans les bureaux de vote d’une école d’Ambelokipi, près du stade de football qu’occupe le Panathinaïkos, les militants d’Aube dorée pariaient déjà, hier, sur l’échec. « Tsipras ne fera rien pour les pauvres, pour ceux qui ont vu leurs retraites et leurs salaires amputés. Le seul espoir pour nettoyer la Grèce des immigrés, sortir de l’euro et retrouver les fondements de notre civilisation chrétienne, c’est Aube dorée », écumait Hélène, une nostalgique de la dictature des colonels, entrée dans l’organisation néonazie il y a cinq ans alors qu’était entériné le premier plan d’austérité.

Guetté à Bruxelles et à Berlin, attendu au tournant par ses adversaires politiques autant que par une partie de l’oligarchie qui redoute ses promesses de justice sociale et fiscale, Alexis Tsipras espère pouvoir compter sur la mobilisation du peuple grec pour imposer la renégociation de la dette et rompre avec des choix néolibéraux destructeurs. C’est sans doute là que réside le plus grand défi pour Syriza, jeune parti au fragile enracinement social et militant. Par-delà les frontières du pays, c’est aussi l’avenir européen d’une gauche capable de se confronter aux forces de l’argent qui se joue sur la scène grecque. Les attentes sont immenses, la tâche est prométhéenne.

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 19:13

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 16:33

 

 

macron gattazHOLLANDE MEDEF

 

 

 

 

Par Laura Raim | 20 janvier 2015   source REGARDS

La loi Macron, ou comment revenir au contrat de travail du XIXe siècle

Ignorant délibérément qu’il ne peut y avoir de "liberté", de "consentement" ou de "volontariat" du salarié face à un employeur en position de force, la loi Macron met en œuvre le rêve du Medef, dans lequel le contrat remplace le droit du travail.

L’ex patron du Medef Denis Kessler œuvrait à « défaire méthodiquement le programme du CNR ». Une ambition somme toute modeste, comparée à celle d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’Économie semble en effet décidé à renvoyer le contrat de travail à ses modalités du début du XIXe siècle, lui qui n’a pourtant que le mot « modernisation » à la bouche... Son projet de loi "pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques", adopté en commission dans la nuit de dimanche, tente en tout cas de faire un pas en ce sens.

"Liberté et "consentement" du travailleur

Jusqu’à présent, le contrat de travail se caractérisait par un « lien de subordination juridique permanent », le salarié étant sous l’autorité de l’employeur qui a le pouvoir de donner des ordres, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements. C’est précisément pour compenser ce rapport fondamentalement inégalitaire qu’ont été élaborés le Code du travail puis les conventions collectives. Le Code, qui remonte à 1910, n’a cessé de se renforcer depuis, ses lois sociales obligeant l’employeur à payer non seulement l’acte productif, mais aussi le repos, les congés payés, le logement, le transport, la formation, la protection contre le chômage, les accidents du travail, la maladie et la vieillesse.

Des contraintes dont rêve de se débarrasser le Medef, qui se bat depuis 1999 pour passer d’un contrat du travail synallagmatique (supposant un échange d’obligations réciproques) et collectif à un contrat civil individuel négocié de gré à gré. « Nous préconisons une réforme de la Constitution afin de reconnaitre le droit à la négociation, et de permettre aux représentants des employeurs et des salariés de fixer les modalités d’application des principes fondamentaux du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale », expliquait l’ancienne présidente du Medef Laurence Parisot aux Échos en 2006.

Dans ces conditions, le salarié aurait toute "liberté" de "consentir" à travailler le dimanche, la nuit ou soixante heures par semaine, sans être bridé par les "rigidités du code du travail", qui représentent selon le député socialiste Jean-Marie Le Guen « un redoutable tabou national » et « un puissant répulsif de l’emploi ».

 

       « Le travailleur libre, qui se rend sur le marché libre pour y vendre sa peau, doit s’attendre à être tanné. »

                              Karl Marx

 


Inégalité du rapport de force

Le texte d’Emmanuel Macron avance discrètement dans cette direction, en proposant de modifier l’article 2064 du code civil qui interdit de recourir à une simple convention à l’amiable pour les différends s’élevant à l’occasion d’un contrat de travail soumis aux dispositions du Code du travail (licenciement, harcèlement…). Le code civil estime en effet qu’en raison de l’inégalité du rapport de force, un différend entre un employeur et un salarié ne peut se régler par la même procédure qu’un différend entre deux particuliers. C’est donc sur ce point que veut revenir Macron. Comme l’explique sur son blog Gérard Filoche, membre du bureau national du PS et ancien inspecteur du travail, non seulement le salarié pourrait alors "librement" renoncer aux droits du Code du travail, mais le règlement des litiges issu du nouveau contrat de droit civil ne pourrait plus être confié à la juridiction prud’homale.

En réalité, il ne s’agit pas de la première brèche qu’ouvre le gouvernement dans le droit du travail au nom du supposé "consentement" des employés : l’ANI du 11 janvier 2013 et la loi du 14 juin 2013 permettent par exemple de ne pas respecter le plancher de vingt-quatre heures hebdomadaires pour les temps partiels avec « l’accord » du salarié. Quant au travail dominical promu par Macron, il serait réservé aux « volontaires ».

Reste que cette volonté d’isoler les salariés et de sortir les rapports de travail du périmètre de la loi pour les abandonner à la "liberté contractuelle" rappelle les mesures les plus socialement dévastatrices des débuts du capitalisme. Dans la foulée de la Révolution française et de la restructuration de la société au profit de la bourgeoisie, la loi Le Chapelier de 1791 avait prétexté de la lutte contre le corporatisme d’ancien régime et de la défense de la "liberté du travail" pour interdire les groupements professionnels et les coalitions ouvrières. Or, comme le dira Karl Marx : « Le travailleur libre, qui se rend sur le marché libre pour y vendre sa peau, doit s’attendre à être tanné. »

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25 janvier 2015 7 25 /01 /janvier /2015 16:26

 

 

 

 

 

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