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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 11:35
Immigration : les fantasmes à l'épreuve des faits
Laurent Jeanneau et Louis Maurin

A en croire les Français, il y aurait de plus en plus d'immigrés et ils seraient de moins en moins bien intégrés. Des idées reçues qui ont la vie dure, alors qu'elles ne correspondent pas à la réalité. Petite mise au point.

 

Les Français sont de plus en plus intolérants. C'est ce qui ressort du dernier rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), publié le 1er avril. Un sondage réalisé par l'institut BVA, qui accompagne ce rapport, est en effet préoccupant: 16% des personnes interrogées (1) font part de leur inquiétude vis-à-vis de l'immigration, soit 6 points de plus qu'en 2002. Par ailleurs, 74% des sondés jugent qu'il y a trop d'immigrés en France, en hausse de 15 points par rapport à 2011 et de 18 points par rapport à 2010 et 76% des personnes interrogées pensent que leur nombre a augmenté au cours des dix dernières années (+7 points depuis 2011). Quant à l'intégration, ils sont 63% à juger qu'elle fonctionne mal (+7 points depuis 2012). Cette crispation à l’égard de l’immigration n’est malheureusement pas très étonnante en période de crise. Le problème, c’est que ces représentations sont très éloignées de la réalité.


1. Non, la France n'est plus un pays d'immigration massive

On entend en effet souvent dire que la France subirait une immigration massive. Les chiffres révèlent une autre réalité : avec le Japon et la République tchèque, la France est au contraire devenue ces derniers temps l'un des pays les plus fermés de l'OCDE, le club des pays riches.

L'Hexagone délivre en effet chaque année environ 200 000 titres de séjour de plus d'un an, un niveau stable depuis le début des années 2000. Il ne s'agit bien entendu que de l'immigration légale et extra-européenne. Ce chiffre ne prend donc en compte ni les étrangers en situation irrégulière, ni les ressortissants de l'Union européenne (dont le flux annuel est estimé à 55 000 personnes par l'Ined).

Est-ce beaucoup ? En 2011, ces entrées ont représenté 0,33 % de la population française, un des taux les plus bas de l'OCDE. En Allemagne, près de 300 000 ressortissants étrangers ont été accueillis cette année-là, plus de 320 000 au Royaume-Uni…

Il s'agit là des nouveaux arrivants. Or, chaque année, des personnes quittent aussi le territoire français. Si on s'intéresse au solde migratoire, c'est-à-dire la différence annuelle entre les entrants et les sortants, celui-ci est évalué par l'Insee à 62 000 personnes en 2012 en France métropolitaine. C'est un peu plus qu'au milieu des années 1990 (40 000), mais deux fois moins qu'en 2003, et trois fois moins que dans les années 1960, alors même que la population totale était alors plus limitée. Le solde migratoire est aussi quatre fois et demie plus faible que le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les naissances et les décès. Autrement dit, l'immigration ne contribue qu'à hauteur de 16 % à l'accroissement de la population française, contre 70 % en moyenne dans l'Union européenne en 2011. Il n'y a donc pas de signe tangible d'une accélération des flux migratoires.

Mais qu'en est-il du "stock", c'est-à-dire du nombre d'immigrés présents sur le territoire ? En 2010, la France comptait 5,5 millions d'immigrés (*) , selon l'Insee, soit 8,5 % de sa population. Pour pouvoir faire des comparaisons internationales, il faut adopter une définition un peu plus large, celle de l'OCDE, qui prend en compte toutes les personnes ayant franchi au moins une frontière depuis leur naissance, donc y compris les Français nés à l'étranger, et notamment les rapatriés d'Algérie. En 2011, ces personnes représentaient 11,6 % de la population française. Une proportion plus faible qu'au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne ou en Suède.

Bref, la France n'est plus aujourd'hui un grand pays d'immigration. Elle l'a été, mais cela remonte aux périodes de l'entre-deux-guerres et des Trente Glorieuses. De fait, 70 % des immigrés présents aujourd'hui dans l'Hexagone y sont arrivés depuis plus de dix ans.

D'où vient alors ce fantasme d'une immigration massive ? Deux éléments peuvent contribuer à l'alimenter : la concentration d'une proportion importante de la population immigrée sur une petite partie du territoire (l'Ile-de-France, le pourtour méditerranéen, Rhône-Alpes et l'Est) et la confusion qui est souvent faite - à tort ! - entre immigrés et enfants d'immigrés.

Si la France est l'un des pays européens où les flux migratoires ont été les plus faibles au cours des dernières décennies, la proportion d'immigrés et de descendants d'immigrés y est, en revanche, la plus forte d'Europe : 27 % en 2008, contre 17 % en moyenne dans l'Union, 20 % en Espagne, 22 % en Allemagne, 24 % au Royaume-Uni et 26 % en Suède. La deuxième génération est même plus nombreuse que les immigrés proprement dits. Comme le résume le démographe François Héran : "Des flux modérés peuvent former des stocks importants s'ils durent des décennies. C'est le modèle suivi par la France. Non pas une irruption massive, mais une infusion durable."


2. Oui, l'intégration fonctionne

Sur ce sujet, il règne une assez grande confusion, car l'intégration continue en réalité à mieux fonctionner qu'on ne le croit généralement.

La grande majorité des immigrés se reconnaît en effet comme faisant partie intégrante de la société française. Selon une enquête de l'Insee en région parisienne, 61 % des immigrés se sentent français. Une proportion qui monte à 90 % pour les descendants d'immigrés. Plus surprenant, 47 % des immigrés de nationalité étrangère ont aussi le sentiment d'être français ! Le repli de quelques minorités sur l'intégrisme religieux, notamment dans certains quartiers en grande difficulté sociale, ne doit donc pas masquer l'essentiel.

Autres indices qui suggèrent que l'intégration poursuit son oeuvre : près de la moitié des immigrés sont mariés avec une femme qui n'est pas originaire de leur pays ; plus d'un immigré sur deux arrivé depuis au moins quinze ans est aujourd'hui français ; 68 % des immigrés ont un bon ou un très bon niveau de français ; quant aux taux de fécondité, ils convergent rapidement entre filles d'immigrés et Françaises de naissance.

L'intégration reste néanmoins un processus complexe. Discriminations, inégalités sociales, manque de formation…, les obstacles sont nombreux. Et la crise n'a rien arrangé, comme en témoigne le taux de chômage des étrangers non européens passé de 19 % en 2007 à 25 % en 2012. Mais ces difficultés ont quand même tendance à s'estomper avec le temps. Les étrangers présents depuis au moins cinq ans sont dans une meilleure situation que ceux qui viennent d'arriver : leur taux de chômage est inférieur de presque moitié.

Quant à l'école, elle demeure malgré tout un vecteur d'intégration. Si les descendants d'immigrés de 30 à 49 ans sont 18 % à n'avoir aucun diplôme (contre 14 % pour l'ensemble de cette tranche d'âge), cette moindre réussite ne tient pas tant à leur origine ethnique qu'à leur milieu social. A niveau de diplôme des parents équivalent, les enfants d'immigrés sont tout aussi nombreux, par exemple, à obtenir le bac général ou technologique : 37 % des enfants de parents non diplômés, immigrés ou pas, sont dans ce cas. Seuls les enfants dont les parents sont originaires de Turquie font moins bien (22 %). A l'école, les enfants d'immigrés subissent comme les autres les dysfonctionnements d'un système scolaire où le milieu social d'origine joue un rôle plus important que dans les autres pays développés. Or, ils sont plus souvent d'origine populaire.

Laurent Jeanneau et Louis Maurin
i
 Notes auteur

(1) Sondage réalisé du 2 au 12 décembre 2013 auprès d'un échantillon représentatif de 1 026 personnes.

 

                                              source: PCF MONDE

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 11:24

                                                                    cerveau animé

 

source:  Billets d'Afrique

              La stratégie du chaos ou l’impérialisme décomplexé Afrique-France_en_jaune.jpg

11 février 2014 par Odile Tobner
 

Les guerres de l’Otan menées à l’initiative des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak ont donné le signal du renouveau des guerres impériales au XXIe siècle.

Elles sont à l’évidence le modèle des interventions que l’armée française multiplie en Afrique depuis le bombardement de la la Côte d’Ivoire et de la Lybie en 2011, surtout par deux aspects que les unes et les autres partagent : vendues aux opinions publiques occidentales comme ayant pour objectifs la paix et la démocratie, elles aboutissent immanquablement à nourrir les dissensions civiles qu’elles étaient censées apaiser. C’est ce qu’on observe actuellement en RCA, mais cela se vérifie aussi, même si d’une manière moins éclatante, au Mali et en Côte d’Ivoire. Les interventions de l’Otan ont toutes abouti à l’ensauvagement des sociétés qu’elles étaient censées pacifier. Le précédent de l’intervention française au Rwanda laisse craindre qu’il en sera de même en Afrique francophone.

Ce résultat ne saurait surprendre que ceux assez naïfs ou abêtis par le pilonnage de la propagande pour croire que la guerre qui s’étend sous nos yeux aurait réellement pour but d’établir la paix et la démocratie. Au contraire, l’intervention guerrière rend nécessaires d’autres opérations armées, dans un processus fou d’auto-engendrement de la guerre. La partition du Soudan sous pression occidentale provoque une nouvelle flambée de la guerre civile. Certains de nos dirigeants évoquent aujourd’hui la nécessité d’une nouvelle intervention en Lybie, devenue le foyer ardent d’un ébranlement de toute l’Afrique noire.

Hic fecit cui prodest : seul le capital sort renforcé de ce chaos généralisé. Les pseudo-démocraties installées par des armées étrangères à coup d’élections bidons n’auront garde de s’opposer aux volontés de leurs parrains, et aux sociétés étrangères qui, arrivées à la suite des armées, se partagent les lucratifs marchés de la reconstruction et tout ce que la destruction des États offre comme opportunités : travaux publics de toutes sortes, construction et gestion des infrastructures et des réseaux d’eau, d’électricité, de télécommunications, et, last but not least, exploitation des ressources naturelles. C’est là le fin mot des bombardements occidentaux et du déploiement de tout l’arsenal de la guerre technologique : permettre au capital d’étendre encore son emprise vampirique sur le monde, jusqu’à la dernière goutte de pétrole, jusqu’au dernier gisement d’uranium, jusqu’à l’ultime forêt vierge, jusqu’à la dernière parcelle d’humanité libre.

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » : la première décennie de ce siècle a plus que confirmé la phrase prononcée par Jaurès en juillet 1914, quelques jours avant son assassinat, dans un discours où il prophétise les massacres de masse qui vont ensauvager l’Europe. Dans ce discours, Jaurès accuse la politique coloniale de la France d’être un des facteurs de « l’état des choses horrible où nous sommes » : de la même façon, la politique guerrière des imposteurs qui gouvernent aujourd’hui la France en se réclamant de lui nourrit la catastrophe dans laquelle nous nous enfonçons.

Certes, c’est aujourd’hui en Afrique, non plus en Europe, que s’accomplissent des massacres de masse, mais ne nous leurrons pas : nous aussi, citoyens du monde "libre", sommes de plus en plus soumis aux lois inflexibles de cette guerre folle du capital : paupérisation croissante de nos sociétés, gavées de faux biens destinés à nourrir le flux continu des déchets, réduction irréversible des libertés élémentaires, bombardement ininterrompu d’une propagande abrutissante, désespérance de nos jeunesses : quand le sang de l’Afrique coule, c’est l’Occident qui devient fantôme.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 11:11

                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Palestiniens chrétiens contre Palestiniens musulmans

                               Israël, diviser pour mieux régner

  > 31 mars

Une loi en apparence limitée votée par le parlement israélien le 24 février dernier fait pour la première fois la distinction entre chrétiens et musulmans parmi les citoyens arabes d’Israël. Son promoteur, un député d’extrême droite, annonce d’autres projets de textes législatifs et demande aux chrétiens de renoncer à leur identité arabe.

 

Les Arabes israéliens chrétiens ne sont pas des Arabes. Telle est l’opinion du député Yariv Levin. Membre du parti d’extrême droite Israel Beteynu, allié au Likoud de Benyamin Nétanyahou et dirigé par le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, Levin est l’auteur d’une loi votée le 24 février dernier par le parlement. Pour la première fois, ce texte établit une distinction religieuse entre les citoyens palestiniens d’Israël, ceux que l’on appelle communément les Arabes israéliens ou les Palestiniens d’Israël. Une loi en apparence anodine. Il s’agit seulement de porter de cinq à dix le nombre de sièges d’une commission de lutte contre la discrimination au travail. L’un des nouveaux sièges est réservé à un musulman, et un autre à un chrétien.

Mais d’après le député lui-même, cette loi n’est qu’un ballon d’essai. Levin compte proposer d’autres textes distinguant les chrétiens des musulmans, dans le but avoué de créer une sorte de citoyenneté chrétienne1. « C’est un instant historique qui pourrait rééquilibrer l’État d’Israël et nous rapprocher des chrétiens, que je tiens à ne pas appeler Arabes, car ils ne sont pas Arabes », a-t-il déclaré au site web du quotidien israélien Maariv, avant le vote du parlement. Selon lui, « Les chrétiens sont nos alliés naturels. Ils servent de contrepoids aux musulmans, qui veulent détruire l’État de l’intérieur. Les chrétiens sont aussi préoccupés par l’islam extrême, qui les exclut ».

D’après le site, Levin prépare d’autres projets, dont l’inscription « chrétien » sur les cartes d’identité. « Cette mention leur donnera accès à des postes de direction des entreprises d’État, une représentation séparée dans les institutions locales et l’égalité des chances dans le monde du travail », a-t-il précisé.

Les Arabes, citoyens israéliens de seconde zone

Cette dernière suggestion revient à admettre une réalité niée par le gouvernement : l’existence d’un statut de citoyen de seconde zone pour les Palestiniens d’Israël. Rescapés du nettoyage ethnique de 1948, ils représentent, avec leurs descendants, 1,5 million des citoyens israéliens, soit 20 %. Les chrétiens sont aujourd’hui au nombre de 125 000 environ. La volonté de les « intégrer » fait-elle partie du plan de Lieberman, qui souhaite échanger des territoires du nord où résident de nombreux Arabes israéliens, population comprise, avec un hypothétique État palestinien ? Dans ce cas, on garderait les chrétiens, puisque « ils ne sont pas Arabes ».

Pour Menachem Klein,2 professeur de sciences politiques à l’université de Bar-Ilan, il s’agit simplement d’une vieille tactique coloniale. « Cela rappelle les méthodes de la France pendant son mandat sur la Syrie et le Liban dans les années 1920 », explique-t-il. « Les Français divisaient pour régner, jouant en Syrie les alaouites contre les druzes et les sunnites, favorisant les maronites au Liban ». En voulant créer une « identité chrétienne », Israël tente aussi de nier le nationalisme arabe. « Levin est un ignorant », ajoute le professeur. « Il ne sait pas que l’on trouve parmi les Arabes chrétiens d’Israël les plus fermes supporters du nationalisme, comme Azmi Bishara »3.

Reproduire « l’exception » druze

Les opposants à la loi font aussi référence à un autre instrument de la colonisation française, le décret Crémieux, qui donna en 1870 la citoyenneté française aux juifs algériens. Le décret est mentionné dans le texte signé le 27 février par dix-huit ONG représentant les Palestiniens d’Israël, qui dénonce « une dangereuse tentative de distordre leur identité arabe ». Autre comparaison, le statut spécial des druzes, secte ésotérique de l’islam, que le gouvernement a séparés des autres Palestiniens d’Israël exemptés de la conscription, en les obligeant à faire leur service militaire.4 Ces soldats minoritaires se montrent souvent plus brutaux envers les Palestiniens que les Israéliens juifs, même si un mouvement d’objecteurs de conscience est apparu en leur sein.

L’exécutif israélien veut manifestement renouveler l’expérience avec les chrétiens, en leur proposant pour l’instant de s’engager volontairement, comme conscrits ou soldats de métier. Aujourd’hui, l’armée israélienne compte trois cent militaires chrétiens, nombre d’entre eux servant dans des unités combattantes. Détail important, quatre-vingt quatre d’entre eux se sont engagés dans la dernière moitié de 2013. Ces chiffres ont été fournis par un « forum » qui organise des conférences dans les localités chrétiennes de Galilée, destinées à attirer les jeunes chrétiens vers l’armée. L’augmentation du nombre de volontaires est le résultat d’une série de conférences soutenues par un petit parti baptisé « Les fils du Nouveau Testament », fondé par un ancien capitaine de la marine marchande, Bishara Chlayan. Plusieurs de ses enfants servent dans l’armée israélienne, et son frère, Ehab, « conseiller pour les affaires chrétiennes » au ministère de la défense, est l’organisateur de ces séances de recrutement.

La « gaffe de Noël » de Nétanyahou

L’initiative a reçu l’aval de quelques membres du clergé, dont l’évêque grec orthodoxe Djibril Nadaf, qui voit dans Israël un « protecteur » des chrétiens, dans un Proche-Orient où ils sont, selon lui, menacés par les musulmans. Le prélat a été rapidement désavoué par sa hiérarchie. Les autres Églises ont également protesté contre le plan. Mais l’évêque dissident a été soutenu par le premier ministre. Ce dernier s’est même adressé, dans un message de Noël télévisé le 24 décembre 2013, aux « chrétiens israéliens », qu’il a de nouveau encouragés à s’engager dans l’armée, leur promettant de les protéger contre tous ceux qui voudraient les en empêcher. Le premier ministre israélien n’a pas une fois prononcé le mot « arabe », validant ainsi la création d’une identité fondée uniquement sur la religion. Ce mélange mal maîtrisé entre nationalité, religion et ethnicité a rapidement atteint ses limites quand, en plein milieu de ses vœux de Noël, Nétanyahou s’est rendu compte lui-même de sa propre contradiction. La vidéo a fait le tour du monde : remerciant les chrétiens de servir « l’ État... », le premier ministre, visiblement sur le point d’ajouter « juif », s’est arrêté, et, après quelques bafouillements, a rapidement changé pour « l’État et la société ».

Israël, qui exige d’être reconnu comme « État juif » par les Palestiniens de l’intérieur comme de l’extérieur n’offre en réalité à ses citoyens chrétiens qu’un rôle de supplétifs indigènes en échange du renoncement à leur identité arabe.

1NDLR. Pour mémoire, « Israël est la seule démocratie qui opère une distinction entre citoyenneté et nationalité : tous les titulaires de la citoyenneté (ezrahut) ont, en principe, des droits égaux, mais seuls certains, les Juifs, forment la nationalité (le’um). En 1970, Shimon Agranat, président de la Cour suprême, a confirmé que l’on ne pouvait pas parler de “nationalité israélienne”, parce qu’il n’existait pas de nation israélienne séparée de la nation juive et qu’Israël n’était même pas l’État de ses citoyens juifs, mais celui des juifs du monde. », in Alain Gresh, « Juifs et pas israéliens », blog Nouvelles d’Orient, 4 octobre 2013.

2Spécialiste de Jérusalem, il a conseillé l’équipe de négociation israélienne lors des accords d’Oslo, ainsi que celle des accords informels dits de Genève de 2003. Il est membre du conseil d’administration du site Ir amim, consacré à Jérusalem. Son dernier ouvrage The Shift, Israel-Palestine from border struggle to ethnic conflict, Columbia university press (non traduit en français) décrypte la volonté des dirigeants israéliens de jouer la carte ethnico-identitaire.

3Fondateur du parti Balad, partisan d’un « État de tous les citoyens », Azmi Bishara a été député de 1996 au 22 avril 2007, date à laquelle il a démissionné et s’est exilé pour échapper à des poursuites policières politiquement motivées. Trois jours plus tard, il a été inculpé de « crime contre la sécurité d’Israël ».

4Quelques Bédouins de nationalité israélienne servent aussi dans l’armée, souvent comme éclaireurs.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 10:58

 

Clio

 

Clio, la muse de l'Histoire

 

 

1870, la France coloniale divise juifs et musulmans

L’histoire du décret Crémieux

 

   

Adolphe Crémieux, avocat et l’un des chefs du parti républicain sous le Second Empire, a su profiter de la chute de Napoléon III et de l’avènement de la République pour imposer l’idéal de toute une vie : reconnaître aux « indigènes israélites d’Algérie » la pleine et entière citoyenneté française. On trouve aujourd’hui un écho à ce procédé typique des politiques coloniales en Israël, où le Parlement vient de voter une loi distinguant les « Arabes israéliens » chrétiens de leurs compatriotes musulmans. Le décret Crémieux sépara quant à lui définitivement juifs et musulmans d’Algérie, et pesa lourd à l’heure de l’indépendance.

Le 4 septembre 1870, un groupuscule d’avocats parisiens ramasse le pouvoir tombé le jour même des mains de l’empereur Napoléon III vaincu à Sedan et fait prisonnier par les Prussiens. Les députés de Paris s’autoproclament « gouvernement de la Défense nationale ». Ils s’emploient aussitôt à élargir leur base, exclusivement parisienne, pour se faire reconnaître de la province et des colonies — dont l’Algérie, où les colons farouchement antimilitaristes voient dans le désastre l’occasion de se débarrasser du « régime du sabre ». Partie d’Alger, une parodie d’insurrection gagne Oran, une mini-commune révolutionnaire s’empare d’Alger et met fin au gouvernement militaire de l’Algérie instauré par le Second Empire. Le 24 octobre 1870, à Tours, le gouvernement adopte neuf décrets qui instituent le régime civil réclamé par les insurgés d’Alger. Le septième décret, le plus connu, accorde la citoyenneté française aux 37 000 juifs d’Algérie — ainsi qu’aux colons étrangers venus du pourtour de la Méditerranée.

Ce décret est l’œuvre d’Isaac Adolphe Crémieux, 74 ans, avocat et l’un des chefs du parti républicain. Fils d’un commerçant juif de Nîmes, c’est un libéral qui a plaidé l’abolition de la peine de mort et l’abrogation de l’esclavage dans les colonies. En 1863, en pleine crise syrienne, il fonde l’Alliance israélite universelle pour protéger les juifs « où qu’ils soient… », notamment dans l’empire ottoman et en Russie, contre les atteintes à leurs droits, à leurs personnes, à leurs biens ou à leur dignité.

« L’empire avait croulé dans la honte »

Le « décret Crémieux », car c’est sous ce nom qu’il passera à la postérité, est bien accueilli par la communauté juive d’Algérie. Dès la conquête française en 1830, elle a opté dans sa grande majorité pour sa « francisation », avec des différences entre des villes comme Alger ou Oran où l’assentiment est massif et les campagnes du Constantinois où il est moins net. Le Consistoire central de France y a puissamment aidé. Trente ans après, « les juifs s’étaient adaptés avec une incroyable rapidité à la langue, aux mœurs et à la culture introduite par les Français »1. Ils souhaitaient se voir reconnaître la « qualité » de Français. En 1860, une délégation l’avait redit à Napoléon III lors de son premier voyage en Algérie. Le senatus-consulte2 du 14 juillet 1865 leur donnait partiellement satisfaction dans son article 2 : « L’indigène israélite est français. Néanmoins, il continue d’être régi par son statut personnel (…) Il peut, sur sa demande être admis à jouir des droits de citoyen français. Dans ce cas, il est régi par la loi française. »

Le texte n’accordait qu’un droit de naturalisation individuelle et à condition de renoncer aux particularités en matière de mariage et d’héritage (le statut personnel) propres à la communauté. Les musulmans d’Algérie se voyaient également reconnaître la nationalité française, mais pour devenir citoyens il leur fallait y renoncer et demander à être placés sous « les lois civiles et politiques de la France ». L’attitude du législateur était donc identique vis-à-vis des musulmans et des « israélites ».

À la veille de l’effondrement de l’Empire, Crémieux avait convaincu le gouvernement impérial d’Émile Olivier, plus ouvert que ses prédécesseurs, d’abolir l’article 2 du sénatus-consulte. « L’Empire avait croulé dans la honte ! Il ne pouvait plus être question de ce décret, mais la question qu’il décidait restait entière », écrira-t-il plus tard. Le décret Crémieux, également signé par Léon Gambetta et deux autres ministres, était la réponse : « Les israélites indigènes des départements d’Algérie sont déclarés citoyens français. En conséquence, leur statut réel et leur statut personnel seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française… »

Cette fois, le parallélisme entre juifs et musulmans est rompu : tous sont Français mais seuls les premiers sont citoyens sans avoir besoin de remplir la moindre démarche et disposent, par exemple, du droit de vote.

La carte électorale bouleversée

L’opposition au décret Crémieux viendra pourtant moins des seconds que des colons. À peine trois mois après son adoption, il lui est reproché de bouleverser la carte électorale algérienne. Si le décret s’applique, les israélites s’empareront nécessairement, par la voie de l’élection, des administrations municipales et de toute l’influence politique, et ils absorberont, dans toutes les villes du littoral, les institutions consulaires (chambres de commerce essentiellement), redoute un représentant à Alger du gouvernement. On invoque même, ici et là, la responsabilité du décret dans l’insurrection kabyle de Mokrani au printemps 1871 : il aurait poussé les musulmans à la révolte par dépit des avantages accordés aux juifs. Rien ne vient étayer cette thèse.

L’agitation inquiète le ministère de l’intérieur qui a la tutelle de la colonie. Le 21 juillet 1871, le ministre dépose un projet de loi abrogeant le décret Crémieux sous un prétexte juridique inconsistant. Le vieil avocat s’indigne qu’on porte atteinte à « son enfant » et part en campagne, à 75 ans, pour sauver son décret. Il conduit une délégation de rabbins venus d’Algérie faire part au chef de l’État, Alphonse Thiers, de leur opposition à sa remise en cause. « Enfin, le gouvernement ne pressant pas, le rapporteur (du projet de loi) ne réclamant pas, les vacances de la Chambre arrivèrent… », écrit joliment Crémieux3. L’affaire est « pliée ». On raconte aussi que le banquier Alphonse de Rothschild pesa dans le même sens et que la Troisième République naissante, qui devait au jeune empire d’Allemagne une indemnité de guerre de cinq milliards de francs ne pouvait négliger l’avis de son principal financier.

Finalement, l’épisode se conclut par l’adoption d’un nouveau décret précisant les catégories d’« israélites » qui pouvaient prétendre à la qualité d« ’indigènes algériens ». La carrière politique d’Adolphe Crémieux n’était pas terminée ; il fut élu sénateur à vie en 1875 et siégea à l’extrême gauche en compagnie de Victor Hugo avant de sombrer dans l’oubli dont il n’échappe aujourd’hui que grâce à « son » décret.

Soixante-dix ans plus tard presque jour pour jour, le 8 octobre 1940, est publié au Journal officiel un autre décret qui abroge le décret Crémieux. Son article 2 indique que « les droits politiques des Juifs indigènes des départements de d’Algérie sont réglés par les textes qui fixent les droits politiques des indigènes musulmans d’Algérie ». En réalité, les juifs sont plus maltraités que les musulmans « qui peuvent toujours demander à titre individuel la naturalisation »4

À cette abrogation du décret Crémieux va s’ajouter l’extension à l’Algérie de la loi du 3 octobre 1940 qui porte sur le statut des juifs et qui sera appliquée avec une impitoyable rigueur. Son but est de retrancher de la communauté nationale un groupe humain en le privant de ses droits et de ses libertés. S’ensuivra une épuration de l’administration, de l’armée, l’instauration d’un numerus clausus à l’université d’Alger et l’internement dans des camps des juifs étrangers. Après le débarquement allié en Afrique du Nord de novembre 1942, il faudra attendre plus d’un an pour que le décret Crémieux soit rétabli très discrètement et que la citoyenneté française soit rendue aux juifs d’Algérie.

                                           Jean-Pierre Séréni

1André Chouraqui, Histoire des Juifs en Afrique du Nord, Hachette, Paris, 1985. - p. 291-292.

2Décret impérial.

3Daniel Amson, Adolphe Crémieux, l’oublié de la gloire, Le Seuil, 1988. - p. 365.

4Jacques Cantier, L’Algérie sous le régime de Vichy, Éditions Odile Jacob, 2002. - p.73.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 10:51

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

source:Afrique-Asie

             Avant, c'était la Jamahiriya ; maintenant, c'est l'Etat néant

  
Par : Valentin Mbougueng
Publié le : 27/11/13

En avril 1977 près de Tripoli, le Guide libyen et frère leader, Mouammar el-Kadhafi, annonçait la création d’un nouveau régime politique inconnu des constitutionnalistes : la Jamahiriya ou « l’État des masses ». Jusque-là, il n’était question que de régimes présidentiel, parlementaire, semi-présidentiel ou présidentialiste, à côté des systèmes de dictature. Le Guide dénonçait l’hypocrisie des régimes dits démocratiques qui prétendaient représenter le peuple, alors que celui-ci était tenu à l’écart de tout. Avec la Jamahiriya arabe libyenne (devenue plus tard la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et démocratique), le peuple n’était plus faussement représenté par telle instance, il exerçait directement le pouvoir. Pendant trente-quatre ans, les Libyens ont vécu sous ce régime.

Tandis qu’à l’extérieur, les bien-pensants moquaient l’État des masses et le taxaient de dictatorial, les Libyens, dans leur grande majorité, se portaient plutôt bien. En tout cas mieux que leurs voisins qui accouraient travailler chez eux pour ensuite envoyer de l’argent à leurs familles, en Tunisie, en Égypte, au Niger, au Mali, au Sénégal. Comme la plupart des produits de Libye, quoique importés, coûtaient moins cher car subventionnés, les non-Libyens n’hésitaient pas à traverser la frontière pour venir s’y approvisionner.

L’on accusait aussi la Jamahiriya de corruption, de détournement d’argent du pétrole. C’était vrai. Un jour, mécontent des agissements de certains fonctionnaires et répondant au besoin de justice sociale exprimé par les Libyens, le Guide décida que chaque famille pauvre bénéficierait directement des revenus pétroliers. Il y avait une « démocratie politique directe » avec la Jamahiriya. Il y aurait bientôt une redistribution directe de la richesse. Un fonds doté de près de 4 milliards de dollars par an fut créé, avec pour ambition de verser 4 150 dollars mensuels aux 500 000 ménages libyens considérés comme pauvres.

Cité parmi les pays les plus pauvres du monde à son indépendance, avec un taux d’illettrisme atteignant 90 % de la population, la Libye s’était transformée sous Kadhafi – aidé par les ressources pétrolières –, au point de devenir le pays le plus développé du continent africain au regard de l’indice de développement humain (qui tient compte du PIB/habitant, du niveau d’éducation et de l’espérance de vie de ses habitants). Classée au 56e rang mondial (sur 177 pays) en 2010, elle occupait aussi le 5e rang dans le monde arabe. La Libye de la Jamahiriya était le seul pays africain dont le taux d'éducation dépassait les 95 %.

Kadhafi n’était pas un allié des défenseurs des droits de l’homme. Mais sous son règne, la Libye était riche et respectée à l’extérieur. Pratiquement tous les dirigeants occidentaux lui déroulaient le tapis rouge. L’Italie de Berlusconi fut contrainte de signer avec le Guide un traité d’amitié prévoyant le versement de 5 milliards de dollars en guise de réparation des préjudices causés par la colonisation italienne. Kadhafi renégociait les contrats pétroliers qui accordent l’essentiel des revenus de l’exploitation pétrolière aux firmes internationales.

L’homme devenait dangereux, d’autant plus qu’il affichait son ambition d’unir l’Afrique, un continent divisé à dessein par les impérialistes. Il fallait l’éliminer. Des Libyens et beaucoup d’extrémistes liés à Al-Qaïda furent entraînés sur la voie de la destruction de la Libye, sous couvert de lutte pour la démocratie et les droits de l’homme. Le Guide fut torturé et assassiné, avec l’aide de l’Otan et de dirigeants de « grandes démocraties ».

Depuis le 20 octobre 2011, la Libye a cessé d’être une Jamahiriya. L’État des masses a été remplacé par quelque chose d’innommable, qui ne figure dans aucun manuel de droit constitutionnel moderne. On vilipendait l’État des masses de Kadhafi ? Aujourd’hui, il n’y a plus d’État du tout en Libye. Le pays n’est plus qu’un assemblage hétéroclite de tribus et de milices plus ou moins étroitement liées à Al-Qaïda. La Libye libérée par l’Otan n’est plus qu’un État fantôme, où les armes circulent comme des cacahuètes, où des trafics de migrants s’effectuent à ciel ouvert. Il y aurait, aujourd’hui, plus de 45 000 miliciens autrefois appelés « révolutionnaires ». Ils font régner leur loi de la violence et de la terreur. C’est avec ces groupes mafieux que des gouvernements européens traitent, ou envisagent de traiter la question des flux migratoires vers l’Europe.

Le pays qui attirait tant de monde, Africains comme Occidentaux, est aujourd’hui déserté. Les représentations diplomatiques de l’Europe libératrice ferment les unes après les autres. Le consul américain a été tué. Le premier ministre a été enlevé avant d’être relâché. Des hommes en armes n’hésitent plus à exhiber leurs « kalachs » pour obtenir l’annulation des décisions qui ne leur plairaient pas.

Les milices armées jouent à la fois le rôle de la police et de l’armée au service d’entités politiques. Dans l’État des masses, il n’y avait pas de liberté mais il y avait au moins la sécurité. Dans la Libye démocratique, il n’y a ni liberté ni sécurité. Et rien ne semble plus en mesure d’arrêter cette somalisation qui fait tant de bien aux marchands de canons et aux multinationales pétrolières peu scrupuleuses.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 08:39

                                                                         lvres en ligne 1027

 

 

 

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Le Mendiant de la beauté
Attila Jozsef
Poésie - - Vivre en poésie
ISBN : 9782841099382 - 220 pages - Format : 120 x 170
Paru le 01-04-2014 - Disponible
14 €
 
 
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Biographie de l'auteur :

Attila József est non seulement le plus grand poète hongrois du xxe siècle, mais l’un des poètes les plus importants d’Europe. Ce livre présente un choix de poèmes, dans de nouvelles traductions et dont une vingtaine d'inédits en français. L’œuvre d’Attila József séduit par son sens artistique exceptionnel, sa délicatesse et sa force. Chant souvent proche du désespoir et cependant animé d’une intense ardeur de vivre, d’un insatiable besoin d’amour. À bien des égards, il est un frère hongrois de Villon qu’il aimait tant. Attila Jozsef est né en 1905, à Ferencvaros, un faubourg ouvrier de Budapest. Son père, ouvrier savonnier, a abandonné femme et enfants quand Attila avait trois ans. Sa mère, Borbala Pöcze, était lingère. Après une enfance misérable, Attila Jozsef réussit brillamment des études de lettres et de philosophie, tout en pratiquant divers petits boulots et en publiant ses premiers recueils qui lui valurent vite la célébrité et des ennuis avec les autorités. Militant révolutionnaire, son œuvre évoque le sort des pauvres, l’amour, la nature, une profonde mélancolie et une grande révolte.Attila József a vécu la période dramatique de la première guerre, la République des conseils et son écrasement, puis le régime autoritaire de Horthy et la montée du fascisme.

Il s’est tué à 32 ans en se jetant sous un train.


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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 08:31

                                                                       MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                                     forzaalgeria.gif

 

   L’Algérie a importé en 2012 plus de 11 milliards de dollars de services (assurances, études de marché, audits, assistance technique) dans un pays où les jeunes, y compris les hauts diplômés, sont touchés de plein fouet par le chômage.

Le taux officiel de 9 % serait en réalité bien supérieur.

Quant à l’inflation, elle frôle les 10 %.

"C’est le paradoxe algérien", souligne Kader AbderrahimKader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po Paris et chercheur associé à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).

"L’Algérie est un pays très riche avec une population en constante paupérisation depuis vingt ans. S’il devait y avoir une vraie déflagration, elle se produirait au niveau social", prévient-il.

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 08:20

                                                                 MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Processus de paix : Israël s’apprête à sanctionner les Palestiniens

vendredi 4 avril 2014, par La Rédaction

Israël s’apprête à prendre une série de sanctions contre les Palestiniens à la suite de leurs démarches auprès d’instances internationales, en pleine crise du processus de paix, ont rapporté vendredi les médias israéliens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Moshé Yaalon ont demandé dès mercredi au chef de l’administration militaire qui gère les Territoires palestiniens, le général Yoav Mordechaï, de proposer une série de mesures punitives contre les Palestiniens, a précisé le quotidien Haaretz.
La direction palestinienne a décidé de demander mardi l’adhésion à 15 conventions et traités internationaux en représailles au refus d’Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers le 29 mars, comme prévu dans l’initiative de paix promue par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Jeudi, la chef de l’équipe de négociateurs israéliens Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération de ces prisonniers était désormais annulée.
Selon un responsable israélien cité par Haaretz, les autorités israéliennes ont l’intention de geler l’autorisation accordée à l’opérateur de téléphonie mobile palestinien Wataniya de développer son réseau d’infrastructures dans la bande de Gaza.
Elles devraient également restreindre les activités des Palestiniens dans la zone C de la Cisjordanie occupée, où sont implantées des colonies et où Israël exerce un plein contrôle civil et militaire, selon les médias.

                                                                              POING-PALESTOjpg.jpg
Israël est prêt en outre à geler à nouveau le transfert de taxes collectées par Israël au profit de l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, a-t-on ajouté. Cette sanction avait déjà été adoptée en décembre 2012 après l’octroi par l’ONU du statut d’Etat membre observateur à la Palestine.
La Knesset, le Parlement israélien, doit se réunir lundi en séance plénière pour débattre de la crise du processus de paix, a indiqué le quotidien pro-gouvernemental Israel Hayom.

(04-04-2014 - Avec les agences de presse)

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 07:52

                                                info

 

 

fl-che-copie-1.gifCrise ukrainienne : Poutine prêt à lâcher le dollar
Mondialisation.ca,03 avril 2014


La Russie, « contrainte et forcée » par les sanctions internationales, crée un système indépendant du dollar. Moscou annonce qu’elle vendra (et achètera) ses produits et matières premières, comme le pétrole, en roubles et non plus en dollars. Cela fait un certain temps que Poutine prépare cette transition, avec la création d’un système de paiement en roubles complètement indépendant et protégé du dollar et des spéculations meurtrières des grandes institutions financières occidentales.

Après avoir sanctionné plusieurs banques russes pour punir Moscou suite à l’'affaire e la Crimée, les dirigeants de Washington ont reçu un ordre du pouvoir financier leur intimant de faire marche arrière, puisqu’évidemment, les vampires de Wall Street comprennent bien que mettre les banques russes hors de portée de leurs griffes n’est en aucun cas une bonne idée. [...]

Pour Wall Street et les organisations financières de la City, des pays comme la Russie devraient toujours conserver une porte financière ouverte, à travers laquelle leur économie réelle puisse être périodiquement saccagée. Ainsi Washington a annoncé que cela fut une erreur d’appliquer des sanctions à l’'ensemble des banques russes, mais qu’'une seule d’'entre elles, la Banque Rossija, devait être frappée de sanctions, pour des raisons de propagande et aussi pour faire un exemple.

Cela a suffi à Poutine, qui cherchait depuis au moins 2007 à lancer un système indépendant basé sur le rouble, un système financier qui s’appuiera sur l’'économie réelle et les ressources de la Russie, garanti par ses réserves d’'or.

        Aucune tolérance pour le saccage et la spéculation financière : une manoeuvre discrète, mais aussi une déclaration d’indépendance que Wall Street prendra [très certainement] comme une « déclaration de guerre. »

Comme le veut la stratégie en judo, l’'attaque menée au travers des sanctions a créé la situation idéale pour une mesure « défensive » qui renvoie la force brute de l’'adversaire contre lui-même. C'’est ce qui se passe actuellement. La Banque Rossija deviendra la première banque russe à utiliser exclusivement le rouble russe.

La manoeuvre n’'est pas un secret. Bien au contraire. Un énorme symbole d’'un rouble en or sera érigé face à la Banque Rossija à Moscou, « afin de symboliser la stabilité du rouble basé sur les réserves d’'or du pays, » explique l’'agence Itar-Tass, citant les fonctionnaires de la banque.

En réalité, les fonctionnaires se montrent clairs quant à la volonté de punir les spéculateurs occidentaux qui ont mis à sac leur pays pendant une si longue période : « La Russie, à son stade actuel de développement, ne devrait pas dépendre de valeurs extérieures. Ses ressources internes rendront sa propre économie invulnérable aux manigances politiques. »

Et ce n’'est que la première étape, a déclaré Andrej Kostin, président de la VTB, une autre banque déjà sanctionnée : « Nous nous dirigeons depuis déjà quelque temps vers un large usage du rouble russe comme valeur de règlements. Le rouble est devenu pleinement convertible depuis longtemps. Malheureusement, nous avons vu les conséquences essentiellement négatives de cette mesure, sous la forme de fuite des capitaux du pays. L'’afflux d’investissements étrangers en Russie fut motivé par la spéculation et a grandement déstabilisé nos marchés d’actions. »

D’après l’agence Itar-Tass, Kostin s’est montré très précis et concret : « La Russie devrait vendre à l’'étranger ses produits nationaux, des armes au gaz en passant par le pétrole, en roubles, et acheter les marchandises étrangères également en roubles. Alors seulement nous pourrons utiliser les avantages du rouble en tant que monnaie d’échange internationale. »

Poutine lui-même a poussé pour l’'adoption de ce nouveau système lors des réunions au sommet le 28 mars devant les députés de la Chambre haute de la Douma, le Parlement, effaçant les derniers doutes et controverses : «Pourquoi ne le ferions-nous pas ? Il est certain que c’est la chose à faire. Nous devons protéger nos intérêts, et nous allons le faire. Ces systèmes fonctionnent, et ils rencontrent un grand succès dans des pays comme le Japon et la Chine. À l’'origine il s’agissait de systèmes exclusivement nationaux limités aux seuls marchés et territoires internes, et à la seule population du pays, mais progressivement, ils sont devenus de plus en plus populaires. »

Umberto Pascali

Article original en italien :  popoff.globalist.it, le 3 avril 2014

Article publié également en anglais :

dollars4Putin Flushes the US Dollar: Russia’s Gold Ruble Payments System Delinked from Dollar?, Global Research, 30 mars 2014

Traduction de l’italien : ilfattoquotidiano.fr

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 07:05

 

 

Source: Rouge cerise

 Capture d’écran 2014-04-04 à 04.08.58

 

 Dessin de Bar tiré de son blog

 

 

 

Réparons l’injustice  que constitue son absence du calendrier. Certes, elle est fort loin d’être vierge, mais le martyre, elle connaît bien. Oh, que oui, et souvent dans le plus banal quotidien.

Ainsi, on nous gave jusqu’à la nausée avec le « tri sélectif ». Très bien, j’y adhère, puisqu’il faut « sauver la planète ». Simplement, j’attends toujours un quidam, ou une dame, qui m’explique ce qu’est un tri non sélectif. Au secours, Sainte Sémantique !

Ainsi, les sportifs que l’on voit à la télévision passent pour être trop payés, de façon indécente. Eh bien, non. À travers le commentaire des abrut…, pardon, des présentateurs spécialisés, Sainte Sémantique m’a fait comprendre qu’il n’y a là que justice. En effet, ce qu’on exige d’eux est inhumain : ces sportifs doivent en même temps « tout donner et ne rien lâcher ! ». Eh ben ! Essayez un peu, au lieu de ricaner.

La prétention des hommes vient aussi souiller la blanche robe de notre Sainte. Jadis, quand une idée était venue à quelqu’un, elle ou il disait : « J’ai eu une idée ». Ringard(e)s ! Aujourd’hui, on « élabore un concept », et bien sûr, ça change tout .  Dans ce registre, Sainte Sémantique trouve à redire au titre de Mme Royal, « Ministre de l’Écologie, du Développement durable, et de l’énergitude ». Attachée comme elle l’est à la réalité, la bonne Sainte suggère : « Ambassadrice du chabichou bio ». Le titre est moins ronflant, certes, mais plus affriolant, par sa musicale suavité.

Quittons maintenant le sport et le fromage pour en venir à la politique. Chacun a pu entendre les abru…, pardon, les commentateurs spécialisés parler de « LA gauche ». LA, c’est dans le même paquet. P.C et P.S, même combat. Ah. Deux phrases plus tard, les mêmes abr…, encore pardon, voient dans la vie politique française « la gauche, la droite, et LES extrêmes ». LES, c’est dans le même paquet. P.C et F.N, même combat. Et toc !

Heureusement, notre bonne sainte compte dans son fan’s club un adepte de poids : il s’agit de M. Valls. Avant sa brillante carrière ministérielle, il avait suggéré une autre appellation pour son parti, l’adjectif « socialiste » lui paraissant totalement dépassé. Sainte Sémantique apprécie le réalisme de M. Valls. Quant à nous, remercions-le de nous avoir rassurés : nous savons désormais que le pire est devant nous.

 

 

Serge Guérin.

 

PS : Je m’excuse de cette longueur inhabituelle. Rassurez-vous, je me soigne…

 

 

 

 

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Demandez, lisez  l'Humanité Dimanche!

 

Capture d’écran 2014-04-03 à 13.39.02

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