Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 08:53

 

 

 

"Si Hollande continue sa politique, il mènera son propre camp à la catastrophe"

INTERVIEW - Pour le première fois depuis le dépôt des listes municipales, mardi soir, le patron du Parti communiste s'exprime sur les divisions violentes au sein du Front de gauche à Paris. Pierre Laurent explique également ses positions sur Grenoble et Montreuil et appelle François Hollande à attendre un grand débat national avant tout remaniement.

Pierre Laurent

Pierre Laurent se défend d'avoir été "sous les jupes" du PS. (Sipa)

Quel message retirez-vous de ce premier tour?
La progression de l’abstention et la démobilisation d’une part importante de l’électorat de gauche sont le signe d’une critique très forte adressée au gouvernement sur ses renoncements à ses engagements de gauche. Le message est clair : les Français veulent un changement de cap de la politique nationale. La résolution des grands problèmes sociaux du pays - comme le chômage et la relance des services publics – doit être au centre des choix politiques.

Hollande a-t-il le socialisme honteux?
C’est plus que cela. Sa conception est celle d’une conversion aux règles de la social-démocratie allemande. Là-bas, cela les a conduits à rejoindre la grande coalition d’Angela Merkel... Il y a chez Hollande un renoncement profond à une ambition de justice sociale. Il n’y a pas de socialisme qui puisse respecter les valeurs de la gauche sans s’attaquer à la finance.

«Nous n’avons jamais exclu l’idée de prendre nos responsabilités gouvernementales.»

Le Parti communiste peut-il, avec ces municipales, avoir plus de maires qu’avant?
Le PCF peut sortir de cette élection en maintenant ses positions et peut-être en gagnant quelques grandes villes comme Calais, Aubervilliers, Corbeil ou Montreuil. C’est un signal supplémentaire du redressement du PCF grâce à trois choses : le maintien des atouts du communisme municipal, le renouveau du PCF lui-même et enfin la dynamique du Front de gauche. Ces résultats marquent une inflexion par rapport à la lente décrue que nous connaissions depuis des années.

Vous avez dit à plusieurs reprises que vous étiez prêt à participer à un gouvernement. A quelles conditions?
Aujourd’hui, ce qui est nécessaire, c’est un changement de cap général. Pour cela, il faudrait un renoncement au pacte de responsabilité et la remise à plat des politiques d’emplois et des politiques fiscales. Il faudrait un changement de cap sur les politiques d’austérité budgétaire et des premières mesures fortes pour relancer le pouvoir d’achat ainsi qu’un signal contre les logiques de rentabilité financières comme l’adoption de la loi d’interdiction des licenciements boursiers.

Donc, sous conditions, vous n’excluez pas de participer au gouvernement?
Nous n’avons jamais exclu l’idée de prendre nos responsabilités gouvernementales. Mais aujourd’hui le changement de cap n’est clairement pas la pente que prend François Hollande. En même temps, Hollande est en train de s’enfoncer dans une contradiction intenable. S'il continue sa politique, il mènera son propre camp à la catastrophe et pousse la France dans une crise démocratique extrêmement problématique. Pour dénouer ce problème, la meilleure garantie n’est pas d’attendre le salut de l’Elysée mais la mobilisation populaire qui doit amplifier de manière positive le message des urnes. C’est le sens de la marche du 12 avril.

«Les gens préfèrent la gauche de combat à la gauche d’accompagnement»

Ne vient-elle pas trop tard? Après un probable remaniement?
A l’occasion de la rentrée parlementaire, le gouvernement devrait ouvrir un débat pour remettre à plat les orientations gouvernementales. Ce débat devrait précéder toute décision sur les orientations politiques du gouvernement, sur un éventuel remaniement et sur la composition du gouvernement. Il faut inverser la pratique politique pour redonner la parole à la représentation nationale.

A Paris, le Front de gauche s’est déchiré violemment. A qui la faute? Le Parti de gauche parle de l’arrogance du PC…
A Paris, il y a eu deux choix différents faits par les formations du Front de gauche. J’ai toujours pensé qu’après ces élections, il faudrait continuer à travailler ensemble. Il n’y a pas d’invectives de notre part mais un choix politique.

En Seine Saint Denis, les résultats signent-ils une défaite politique pour Claude Bartolone?
En Seine Saint Denis, comme ailleurs, là où le PS a tenté de faire des listes contre nos maires sortants, la leçon est claire : dans 29 situations sur 30, nous sommes arrivés en tête de la gauche. Les gens préfèrent la gauche de combat à la gauche d’accompagnement surtout quand elle joue la division au nom d’intérêts partisans. C’est un des messages que le PS, et singulièrement Claude Bartolone, doivent entendre.

«Nous n’avons jamais été ni sous l’égide ni sous les jupes du PS.»

Si la logique est de se rassembler derrière la liste de gauche arrivée en tête, pourquoi à Montreuil, vous ne vous êtes pas rassemblés derrière Jean Pierre Brard?
Il y a eu une dynamique, derrière Patrice Bessac, qui nous paraît plus porteuse d’avenir. C’est le choix de la jeunesse et du renouvellement.

A Grenoble, le PCF a soutenu le PS au premier tour, face à une liste EELV-PG, finalement arrivée en tête. Regrettez-vous votre choix? Et qui soutient le PCF pour ce second tour?
Nous restons présents dans la liste que nous avions choisie même si le meilleur choix aurait été le rassemblement. La fusion a été impossible mais ce n’est pas de notre fait.

Jean-Luc Mélenchon a expliqué que ceux qui vont sous les jupes du PS n’ont rien à y gagner. Il pointait directement le PCF. Que lui répondez-vous?
Nous n’avons jamais été ni sous l’égide ni sous les jupes du PS. Nous avons toujours revendiqué notre autonomie de décision et nous continuerons à la faire valoir dans les majorités municipales auxquelles nous participeront.

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 15:45

 

 

 

 

Vendredi 28 mars 2014

 

 

Le dernier livre des Éditions Fakir est sorti : "Pauvres actionnaires !", qui passe au crible quarante ans de discours économique du Front national. "Europe", "mondialisation", "État", "service public", etc., François Ruffin livre une analyse thème par thème.

Cet ouvrage est conclu par un entretien mené tambour battant avec Emmanuel Todd, "Le grand détraquage".

 

Car Marine Le Pen raconte aujourd'hui le contraire et s'en prend "aux marchés financiers, aux miliardaires qui détricotent notre industrie" et veut, dit-elle, "en finir avec le règne de l'argent-roi."

Mais c'est tout nouveau.

 

Aussi vous propose-t-on un petit quizz avec bien des surprises (attention, ne répondez pas "Front national" à chaque fois les yeux fermés, on a glissé des variantes étonnantes...).

 

1. Il est de notre « devoir » et de notre « intérêt, de respecter le droit des actionnaires », ces « pauvres actionnaires malmenés », menacés « encore de textes contraignants sur lesquels ils n'ont aucun contrôle ». Je veux redonner « la confiance aux investisseurs » parce que, c'est bien connu, sans « investissement, il n'y aura pas d'emplois », je suis un représentant...

 

 « Pauvres actionnaires ! », Fakir Éditions, 120 pages, 6 euros (+2 € de frais de port).

  • A. du RPR
  • B. de l'UDF
  • C. du PS
  • D. du Medef
  • E. du FN
2. Je réclame « la construction d'une Europe politique, économique et militaire » dans une intervention qui « se termina aux accents de L’Ode à la joie de la IXe symphonie de Beethoven », l’hymne européen, je veux lier l'indépendance de notre pays « à celle de l'Europe et de l'Occident », je suis...
  • A. Jacques Delors (PS)
  • B. Nicolas Sarkozy (RPR)
  • C. Jean-Marie Le Pen (FN)
  • D. Robert Hue (PCF)
  • E. François Bayrou (UDF)

3. « Nous approuvons pleinement les principes d’une privatisation de grande envergure comme celle que vous nous proposez. Que l’État se consacre d’abord à ses missions premières et que l’économie redevienne l’apanage de la société civile ! » Qui nous a offert cette formidable tirade sur la politique économique du pays ?

  • A. Bruno Mégret (FN)
  • B. Patrick Devedjian (RPR)
  • C. Raymond Barre (UDF)
  • D. François Périgot (Medef)

4. « Ils ferment nos usines. Ils fabriquent à l’étranger. Fabriquons français. […] Produire Français : Nous importons 50 % de ce que nous consommons, c’est trop… La France doit se défendre contre la pénétration des firmes étrangères. »

Le « produire français », une idée de...

  • A. François Bayrou (Modem)
  • B. Arnaud Montebourg (PS)
  • C. André Lajoinie (PCF)
  • D. Marine Le Pen (FN)

 

5. Qui soutenait en 2004 que l'« abaissement massif des charges » pèse « sur les ménages et les entreprises… Aux États-Unis, les charges fiscales et sociales sont moins lourdes qu’en France…Une grande réforme fiscale allégeant de 350 milliards de francs le fardeau des impôts, taxes et cotisations étouffant nos entreprises, les familles et les Français » ?
  • A. Patrick Balkany (UMP)
  • B. Marine Le Pen (FN)
  • C. Laurence Parisot (Medef)
  • D. Jean-Louis Borloo (UDI)

 

Fakir, c'est avant tout un journal. Pour retrouver notre dernier numéro "Vos hormones sont-elles de gauche ?" ou vous abonner, consultez notre site en ligne !

 

Réponses : 1. E : discours de François Porteu de la Morendière, député frontiste, le 29 avril 1986 –

2. C

3. A

4. C (élections législatives, 1977) –

5. B.

 

                                source: canempechepasnicolas

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 15:00

                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                        drapeau flottant palesto

 

 

 

journéedelaterrre75

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 14:38

 

CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE       

                                                                                                                  Maréchal, nous voila!

petain

 

                                       TOUS POURRIS.....ILS DISENT.......

 

 

Le candidat FN d'Ajaccio reconnaît une escroquerie

José Risticoni en novembre 2013.José Risticoni en novembre 2013. (Photo Pascal Pochard Casabianca. AFP)


Commercial, José Risticoni avait arnaqué un couple de retraités. Il devra payer 500 euros d’amende et rembourser les 3 500 euros.

A son dernier meeting de campagne, José Risticoni, candidat FN à Ajaccio, avait décliné les thèmes traditionnels du FN. Il fustigeait la délinquance, la corruption, comme il l'avait fait le 6 novembre dernier lorsque Marine Le Pen était venue le soutenir et inaugurer sa permanence. Puis ce vendredi, révèle France 3 Corse, le candidat (qui a fait 8,3% des voix dimanche dernier) était convoqué pour une «composition pénale», procédure qui permet de désengorger les tribunaux en trouvant une mesure alternative lorsqu'un prévenu reconnaît son délit, pour éviter le jugement. Ce que Risticoni a fait.

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 14:22

 

 

 

 

                                                                            Meeting.JPG

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 13:52

                                                                         Panneau municipales

 

MICHEL

Les quelques heures qui nous séparent de la clôture du scrutin demain à 18 heures permettront à de nombreux électeurs bastiais de se remémorer ces trois mois de campagne électorale pendant lesquels ils auront entendu lu et vu beaucoup de choses.

Sans doute retiendront-ils cette tentative de holdup au second tour orchestré, le dernier meeting « Inseme per Bastia » le montre, par Jean Baggioni, Laurent Croce et Edmond Simeoni ? C’est le remake de 2001.

« Bastia avant tout et par passion » est devenu « main basse sur Bastia » derrière ce trio historique, symbole du bal des faux culs où François Tatti, Emmanuelle Degentili et Jean Louis Milani se sont précipités jeudi soir avec la bénédiction enthousiaste de Stéphanie Grimaldi et des trois députés UMP de Corse. C’est honteux !

Et Bastia serait souillée de cette honte si cette alliance électoraliste devait finalement l’emporter dimanche soir. L’avenir ne pourrait être écrit différemment de cette lamentable et pitoyable trahison contraire aux principes politiques élémentaires.

Il faut à Bastia une gestion conduite par des élus qui n’auront pas bafoué leur dignité ni celle des électeurs devant lesquels ils ont pris des engagements avant le premier tour. C’est de moralité politique qu’il est question et en définitive « le choix de société » posé aux bastiaises et aux bastiais ne peut se départir de cette exigence.

Afin de préserver Bastia des prolongements empoisonnés de l’infamie électorale Tatti-Degentile-Milani-Simeoni, il n’y a qu’un antidote : le vote massif et puissant pour la liste arrivée en tête au premier tour avec Jean Zuccarelli et Francis Riolacci dans la clarté, l’honnêteté, l’affirmation des valeurs de gauche et républicaines.

Michel Stefani

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 13:44

 

                                                                         TUNISIE DRAPEAU ANIME

 

 

Tunisie : les Ben Ali, ce clan scandaleux

vendredi 28 mars 2014, par La Rédaction

Le clan de l’ex-président tunisien Ben Ali captait près d’un quart des bénéfices du secteur privé du pays grâce à un cadre réglementaire qui protégeait ses intérêts de la concurrence, a affirmé la Banque mondiale jeudi. "L’ancien régime tunisien utilisait les réglementations existantes et en édictait de nouvelles pour en faire bénéficier les membres de la famille (Ben Ali) et ceux qui étaient proches du régime", indique un rapport de l’institution.
Chassé du pouvoir en janvier 2011 par un soulèvement populaire et aujourd’hui réfugié, Zinedine Ben Ali ainsi que ses proches sont accusés par le nouveau régime d’avoir détourné entre 15 et 50 milliards de dollars tout au long de ses 23 années de règne. Selon la Banque mondiale, le clan de l’ex-dictateur empochait fin 2010 "plus de 21 %" des bénéfices réalisés par le secteur privé via un réseau d’entreprises placé sous son contrôle direct.
Celui-ci prospérait grâce à un cadre réglementaire spécialement adapté à ses besoins.
Pendant les dix dernières années du régime, le "code d’incitations aux investissements" a ainsi été modifié à 25 reprises afin de restreindre l’accès des investisseurs au marché tunisien et "protéger les intérêts du clan (présidentiel) de la concurrence".
Quel que soit le secteur d’activité (bâtiments, téléphonie), la part de marché d’une société détenue par le clan Ben Ali était ainsi en moyenne 6,3 % plus importante que celle d’une société concurrente, précise le rapport qui a épluché les comptes de 220 entreprises contrôlées alors par le pouvoir.
L’intervention de l’État dans la politique industrielle était "un écran de fumée dissimulant des situations de rente", souligne Bob Rijkers, un des auteurs de ce rapport, qui assure que l’ouverture économique du pays, louée en son temps par la communauté internationale, n’était qu’un "mirage".
La Banque mondiale elle-même, comme le Fonds monétaire international (FMI), a ainsi souvent érigé la Tunisie et ses taux de croissance flatteurs en "modèle pour les autres pays en développement", admet le rapport, tout en reconnaissant que le système souffrait pourtant "de graves défauts", dont la corruption.
Le rapport rappelle que le nouveau régime tunisien a confisqué 550 propriétés immobilières, 48 bateaux et yachts, 367 comptes bancaires et près de 400 entreprises appartenant au clan Ben Ali.

(28-03-2014 - Avec les agences de presse)

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 13:33

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

Entretien avec Cheikhmous Ali – Le patrimoine syrien en danger

Avec Sixtine de Thé


 

Cheikhmous Ali est docteur en archéologie du Proche-Orient ancien à l’Université de Strasbourg, attaché à Institut d’Histoire et d’Archéologie de l’Orient ancien, fondateur de l’Association pour la protection de l’archéologie syrienne (APSA).


Dans la situation actuelle, quelles sont les menaces majeures pour le patrimoine Syrien dont l’ancienneté et la diversité des vestiges font de lui un des plus vieux pays du monde ?

On peut distinguer plusieurs choses. Le problème majeur reste sans doute l’occupation de lieux stratégiques dominant les villes et les quartiers : l’armée syrienne installe des armements dans des monuments historiques, dans des musées, des lieux de cultes et des collines archéologiques dominant les centres urbains, sans que les organisations internationales n’interviennent. Leur rôle devrait être de condamner la prise pour cible de ces endroits et demander à cette armée de respecter la convention de La Haye de 1954 [1]

Concernant les lieux historiques, certaines fortifications comme la citadelle de Homs, de Hama, d’Alep, de Palmyre ont repris depuis juillet 2011 le rôle stratégique qu’elles tenaient pendant les guerres de l’époque médiévale. Depuis le 20 mars 2014, le Crac des Chevaliers est quant à lui passé sous le contrôle de l’armée syrienne. Des brigades de snipers se sont installées dans ces fortifications, de sorte que certaines d’entre elles sont devenues des casernes militaires à partir desquelles l’armée bombarde les quartiers d’habitations, qu’elle domine. Notons aussi les bombardements de quartiers historiques. Ainsi, par exemple, concernant la vieille ville d’Alep (il ne s’agit pas ici de rentrer dans le détail des destructions imputables à toute guerre, ici celle entre l’armée du régime et les rebelles), on peut remarquer qu’un grand nombre de monuments archéologiques ont été endommagés, et qu’une partie du Souk historique a été incendié. On est aussi confronté à des bombardements effectués par des chars et des avions de chasse contre les vieux quartiers de Homs, de Deraa, de Bosra Qaser el-Zehrawi à Homs et contre la mosquée al-Omeri à Dera [2]. Notons aussi la destruction intégrale par bulldozer et explosion, comme dans la province de Raqqah [3], ainsi qu’à Newa, près de Dara’a [4].

JPEG - 91.6 ko
DeirEzzor, pillage à Qaalet al-Rehba
Crédit photo : APSA

Concernant les musées, nous nous heurtons à une absence de mesures de sécurité pour certains d’entre eux. On compte, sur l’ensemble du territoire syrien, trente-huit musées dans la capitale et les gouvernorats. Or, si l’on veut comprendre l’évolution de l’état de conservation du patrimoine syrien, il faut préciser que déjà, avant 2011, tout ce qui concernait les mesures de surveillance, de protection, d’archivage et de conservation dans les musées syriens n’étaient pas aux normes. Certains avaient même subi des vols, comme le musée de Hama en juin 2011. Mais par la suite, l’armée syrienne s’est installée dans certains musées qui sont devenus des casernes militaires, comme par exemple le Musée d’Idlib, ainsi que ceux de Homs et de Palmyre. Pour résumer, sur les trente-huit musées : sept ont subi de pillages, huit ont été endommagés par des bombardements, trois musées sont en danger en raison de la présence de l’armée syrienne et deux autres sous le contrôle de l’opposition sont sans protection [5].

On compte de plus de nombreux pillages de sites archéologiques et de tells. Une dizaine de milliers de sites archéologiques sont menacés par des fouilles clandestines comme ceux de Palmyre, de Mari (Tell Hariri), de Dura Europos, d’Ebla, ainsi que beaucoup d’autres [6].

Le cas syrien a montré que la plupart des organisations internationales sont très politisées. Ainsi, au Mali, lors de l’affaire de la destruction des sanctuaires et des mosquées soufies, le Conseil de Sécurité de l’ONU avait condamné et pris des mesures concrètes contre les extrémistes. Ces mêmes institutions n’ont néanmoins pas agit en mars 2012 lorsque l’armée syrienne a bombardé pendant trois semaines la citadelle de al-Moudiq, via des chars positionnés dans la zone archéologique de la célèbre ville d’Apamée.

Dans ce processus de destruction et donc de dépouillement de l’identité du pays, quels sites font l’objet d’une préoccupation majeure ?

JPEG - 62.6 ko
Souk d’Alep
Crédit photo : Lens Young

De très nombreux endroits sont concernés par la destruction, on peut néanmoins isoler quelques sites majeurs. Ces derniers sont touchés par des bombardements, des pillages, les installations d’appareils militaires à proximité, des tirs etc… Parmi les plus importants, on trouve principalement les sites de Deura Europos et de Mari sur l’Euphrate, qui sont la cible d’importants pillages, comme en témoignent des photographies de trous creusés au milieu des sites [7].
Dans la province d’Idlib, au Nord de la Syrie, les fameuses villes mortes font également l’objet de pillages (comme Kherbet Ksebjeh) et de destructions (les tombes byzantines d’el-Bara et Babisqa, des tirs sur les monuments antiques de Jebal ez-Zawiya). Elles sont de plus occupées par des populations réfugiées de villages voisins, victimes des bombardements du régime : ainsi les sites antiques de Kherbet Hass et de Serjilla ou les tombes d’Idlib sont transformées en écoles [8].
La citadelle d’al-Mudiq a été soumise à des bombardements, puis à une occupation par l’armée. Cette dernière a de plus tracé une route au bulldozer sur le flanc du tell, au beau milieu du site. Mais le plus grave reste sans doute le pillage des mosaïques d’Apamée [9].
Le site de Palmyre, ensuite, d’abord bombardé, est devenu une base militaire pour le régime. Cette occupation implique donc la présence de chars, de roquettes et de bulldozers, mais également des pillages et des bombardements [10].
Il en est de même pour Ebla, qui est touchée par des pillages importants. [11].
Il faut ainsi penser que tous ces sites figurent parmi les joyaux de l’archéologie syrienne et du patrimoine mondial, et que leur destruction et leur dépouillement induit celui de pays.

Vous avez fondé il y a quelques années l’association pour la Protection de l’Archéologie Syrienne. Pouvez-vous nous en parler ?

Notre association, l’Association pour la protection de l’archéologie syrienne (APSA), a pour objectif de faire le point sur le patrimoine syrien, notamment historique et archéologique, et sur son état de préservation. En ce sens, notre association s’est fixée pour but de tenir informés les scientifiques, et les organisations culturelles et politiques internationales. Plusieurs membres de notre équipe vivent en France mais également en Syrie. Ces spécialistes (archéologues, conservateurs, docteurs, journalistes, doctorants) publient via notre site internet des articles ou des vidéos sur le patrimoine culturel syrien et sur son état de dégradation.

Vous avez travaillé à la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie (DGAM). Quelle était la politique de conservation et de protection du patrimoine avant la guerre ?

JPEG - 115.1 ko
Crédit photo : Temple de Beel, Palmyre
Crédit photo : APSA

Comme je l’ai dit concernant l’état des musées, la situation du patrimoine archéologique syrien avant 2011 était déjà dans une situation très critique.
Plusieurs sites, notamment ceux qui sont proches de pays limitrophes, étaient victimes de pillages. Par exemple, on compte dans la région de la Djezzirah au Nord-Est de la Syrie plus de 5 000 Tells archéologiques. Mais par manque de crédits, ces sites n’étaient pas surveillés : ainsi, à titre d’exemple, un gardien avait en charge la surveillance d’une cinquantaine de sites.
Par ailleurs, les trente-huit musées de la capitale et des gouvernorats syriens n’étaient pas mieux protégés que les sites archéologiques, notamment en raison de la défaillance dans les mesures de surveillance, de protection, d’archivage et de conservation des objets.
Les opérations de restauration des fortifications et des monuments des villes ou des sites archéologiques s’étalaient sur plusieurs années à cause des manques de crédits.

Quels rapports entretien la DGAM avec le pouvoir ? Arrive-t-elle à se faire respecter dans les zones tenues par les rebelles ?

En ce moment difficile, la DGAM n’a malheureusement aucun pouvoir pour empêcher l’armée du régime de commettre ces destructions. Ni bien sûr pour surveiller et protéger Apamée, ni pour éloigner les soldats et l’armement lourds de zones archéologiques [12].

Notre démarche implique plusieurs actions concrètes : construire une base de données aussi complète que possible des destructions, des fouilles clandestines et pillages que le patrimoine subit depuis 2011, publier des rapports détaillés sur l’état des lieux du patrimoine et développer notre site web qui se veut base de données de toutes ces informations [13]. Il s’agit de plus d’alerter par des campagnes de sensibilisations les différentes institutions (nationales et internationales) ainsi que la société civile des atteintes subies par ce patrimoine. Enfin, nous essayons de contacter des responsables au sein de musées, d’universités et d’organisations diverses, ainsi que les directeurs des missions archéologiques ayant travaillé en Syrie, pour les informer sur l’état de leur site et trouver des moyens efficaces d’en assurer la surveillance en collaboration avec des personnes sur place.

Quelles sont les mesures à prendre dès maintenant pour éviter une situation similaire à celle que connaît l’Irak (destruction), ou à celle de Beyrouth dans la reconstruction ?

Au niveau local, la question la plus importante est de savoir si les institutions internationales concernées vont trouver une convention pour collaborer avec la coalition syrienne.
Les institutions internationales pourraient agir en plusieurs points. Il faudrait agir afin que les deux parties en conflit prennent leurs responsabilités en éloignant les armements lourds et les soldats des sites, des musées et des monuments archéologiques et en renforçant la protection des musées, la surveillance des sites archéologiques. Il faudrait organiser des ateliers à distance pour les organisations locales qui interviennent sur place dans les zones libérés, et les soutenir dans leur projet de protection du patrimoine. Cela devrait être le cas pour le département d’archéologie dans la zone libre à Alep. Il faut noter que certaines institutions neutres, comme l’Unesco, ne peuvent collaborer qu’avec le gouvernement syrien représenté par la Direction générale des Antiquités et des Musées. En effet, son statut ne lui permet pas de traiter avec l’opposition alors qu’une grande partie des sites menacés sont sous son contrôle, comme le massif calcaire, la vallée de l’Euphrate, la région Nord d’Alep et d’Idlib.
Les organisations internationales pourraient trouver une sorte de convention avec la coalition syrienne pour renforcer la protection des musées et des sites archéologiques situés dans la zone libérée en collaboration avec des comités locaux qui représentent la société civile (A ce propos, la société civile intervient pour protéger ses biens culturels. Ces personnes qui mettent leur vie en danger ont besoin de soutiens immédiats, comme du matériel pour documenter et sauvegarder les objets, des financements, des stages de formations). Un fonds spécial pour aider à la surveillance des sites, la conservation des objets antiques et la protection des musées pourrait être mis en place.
Une autre solution urgente serait aussi d’organiser un ou plusieurs colloques internationaux en collaboration avec des gouvernements, des universités, des centres de recherches et toutes les institutions intéressées dans l’objectif de la création d’un fonds pour la restauration des monuments archéologiques. Pour cela, il faut dès maintenant former des équipes et prendre des mesures nécessaires destinées à la reconstruction et la sauvegarde des vieux monuments, souks et quartiers des centres urbains. Un problème est qu’en effet, une fois la guerre terminée, les bulldozers déblayent des décombres des monuments endommagés pour construire des tours et des centres commerciaux, comme ce fut le cas de Beyrouth après 1991.

Sept sites syriens sont classés sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Quelle est la place de l’Unesco dans la protection du patrimoine ?

Depuis le début des combats, l’Unesco a plusieurs fois appelé les belligérants à épargner le patrimoine culturel du pays et a alerté la communauté internationale sur les risques liés au trafic d’objets culturels. Mais on assiste néanmoins depuis de nombreux mois à la destruction massive de villes par des bombardements aériens ou terrestres continus, comme c’est le cas à Homs, à Alep et dans d’autres villes.
L’Unesco a organisé plusieurs rencontres (Amman, Beyrouth, Paris) pour lutter contre le trafic illégal d’objets archéologiques. Il a publié en outre une liste rouge des propriétés culturelles syriennes menacées. Interpol a dès lors été associé aux alertes lancées par l’Unesco concernant le trafic des objets archéologique provenant de Syrie. Des ateliers de travail à distance ont de plus été organisés par l’Icomos en 2013, à Damas, puis à Idlib pour la protection du patrimoine. L’Unesco a créé sur son site web une page consacrée aux dommages réalisés et aux actes officiels pris pour la protection du patrimoine syrien. Il a aussi inscrit six sites archéologiques sur la liste du patrimoine en péril.

A titre d’exemple, l’un de ces sites est Palmyre, qui est devenue une base militaire de l’armée du régime. Certains secteurs ont subi des pillages, et des monuments comme le temple du dieu Bel ont été endommagés par les bombardements de l’armée syrienne qui a installé des armements lourds dans la zone archéologique, près du château et à proximité des tombeaux-tours des Ie-IIe siècle après notre ère. Une brigade de snipers est installée sur le toit du musée (dans la ville), lequel a reçu un obus tiré par les rebelles. L’armée du régime a aussi tracé une route au bulldozer à partir d’un poste de sécurité, créant une tranchée à travers la zone archéologique. Des armements lourds (chars, lances-roquettes multiples, etc.) sont installés sur plusieurs collines dans la zone archéologique, des soldats ont creusé des tranchées dans plusieurs secteurs comme le camp de Dioclétien.

Site de l’Association pour la Protection de l’Archéologie Syrienne :

http://www.apsa2011.com/index.php/fr/presse.html

Les articles de Cheikhmous Ali :

- Le Monde : l’autre drame syrien http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2014/01/23/l-autre-drame-syrien_4353343_3246.html
- Syrian Heritage under Threat, Cheikhmous Ali, (pp. 351-366) http://www.jstor.org/stable/10.5325/jeasmedarcherstu.1.4.0351
- Colloque ilasouria.01 - Institut du Monde Arabe, Paris. Mardi 08 octobre 2013
http://www.apsa2011.com/index.php/fr/presse/736-colloque-ilasouria-01-institut-du-monde-arabe-paris-mardi-08-octobre-2013.html
- Cheikhmous Ali : « Syrie, un patrimoine en otage et sans protection », in Archéologia n° 515 - Novembre 2013, pp. 42-53. http://www.archeologia-magazine.com/numero-515/patrimoine-syrien-danger.3876.php

Notes :

Partager cet article
Repost0
29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 13:08

                                                                          CERVEAU

 

 

  Le prix de la liberté ?????  14 milliards pour qui ???

 

 

          Ukraine : contre - partie d'une avance de fonds avec intérêts

 

-      blocage du salaire minimum,et du niveau minimum de subsistance

-      réduction des emplois publics   -24 000

-      augmentation du prix du gaz : 50 % pour les familles,  40 % pour les entreprises.

 

 Voilà les premières conditions pour rallier le monde libre. Le FMI, la banque mondiale dictent leurs  conditions ! le niveau de vie des Ukréniens est encore trop haut, il faut l'abaisser.

Les oligarques en rêvaient ! Leur révolution le permet aujourd'hui avec la bénédiction des Européens et des USA. Le peuple qui rêvait de liberté a été berné. On  remplace une chaine par un garrot. La monnaie, la grivna, a perdu le quart de sa valeur. Le  FMI impose sa chute brutale. Situation à la grecque ! Le peuple va passer à la caisse au moment où le prix de mille mètres cube de gaz vendus par Moscou passe de 270 à 480 dollars.

Dessaisis de leur avenir, les Ukréniens attendent les tractations des puissances étrangères pour savoir   à quelle  sauce ils seront mangés.

                                       J.-C .GRAZIANI

Partager cet article
Repost0
28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 17:13

                                                                   CERVEAU

 

 

 

La réflexion du jour, dans le fond j’ai honte…

28 mars

Frida khalo

Dans le fond cette histoire de la Russie stigmatisée par les réseaux inconditionnels d’Israël m’humilie… J’avais déjà éprouvé cela quand Madeleine Albright, qui enfant juive, avait été sauvée des nazis par les Serbes, les avait en tant que ministre des affaires étrangères attaqué injustement, organisant le dépeçage de l’ex-Yougoslavie. Et bien j’éprouve la même honte quand je vois des réseaux juifs relayer des mensonges sur la Russie et conforter des nazis pour poursuivre le dépeçage de la Russie et l’installation des menaces de l’OTAN à sa porte. Je pense à l’héroïsme de ce peuple, à ces 24 millions de morts offerts pour que moi je puisse survivre et j’ai honte de cette ingratitude, de ces mensonges… Je voudrais naïvement dire à ces peuples qu’il existe au moins une petite juive qui leur demeure à jamais reconnaissante.. Je sais à mon âge être aussi dénuée de cynisme c’est une tare, mais que voulez-vous je crois que c’est aussi cela être communiste, prendre la politique à un autre niveau que les autres, autrement ce n’est pas la peine…

Danielle Bleitrach

Partager cet article
Repost0