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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 15:31

 

                                                                  cerveau animé

 

 

Dimanche 26 janvier 2014
Le texte ci-dessous a été rédigé et signé par des militants du MRAP, en désaccord sur ce point avec les orientations du mouvement. Comme ce débat concerne tous ceux qui luttent contre le racisme, il est rendu public.

A propos de l'orientation adoptée par le MRAP sur "le racisme anti-Blancs".

Un virage déroutant et préoccupant.

Le projet d'orientation du MRAP, adopté en 2012, lors de son congrès, introduisant la notion de « racisme anti-Blancs » jusque-là une rhétorique de l'extrême droite a suscité incompréhensions et réactions au sein et à l'extérieur de l'association.

 

Nombreux sont les militants et les comités du MRAP qui ont fait part de leurs inquiétudes

et de leur opposition à cette orientation incompatible, voire contradictoire, avec « l'esprit » et les valeurs du mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.

 

Cette orientation n'est-elle pas également en décalage avec les statuts même du MRAP qui se réfèrent aux textes internationaux en matière des Droits de l'Homme ?

 

Plusieurs intellectuels-chercheurs comme Stéphane Beaud, Saïd Bouamama, Jean-Luc Gautero, Alain Gresh, Gérard Noiriel, Pierre Tevanian, Françoise Vergès …. ont aussi démontré le caractère problématique de cette orientation et sa nocivité pour la lutte contre le racisme et pour l'égalité des droits en général.

 

Faut-il dire que malgré les habillages et les subtiles précautions de langage, comme pour mieux faire avaler « la pilule », cette orientation est bel et bien un virage déroutant et préoccupant.

Des arguments insuffisants.........

Le racisme « anti-Blancs » n'est pas un racisme. En effet le racisme s'inscrit dans un rapport de domination. Il ne peut qu'être institutionnel, systémique et structurel.

La reprise de cette rhétorique de « racisme anti-Blancs » coloniale, « néocoloniale » et « post-coloniale », ne vise-t-elle pas, de manière implicite, principalement, les comportements réactionnels des filles et fils des jeunes « beurs » qui ont marché il y a 30 ans pour l'égalité, jeunes des banlieues urbaines mis dans une situation de disqualification sociale ?

 

Jusqu'à preuve du contraire, à part le fait de s'appuyer sur des faits divers qu'il ne s'agit pas de nier, mais qui ne relèvent pas du racisme, et de s'arrimer à un discours bien audible par le commun des mortels, compte tenu du matraquage médiatique amplifiant fantasmes et ressentis de peur de l'autre, de l'étranger, du « basané »…, cette orientation ne repose sur aucune référence sérieuse qu'elle soit historique, sociologique, philosophique ou politique.

 

Une rhétorique de l'extrême droite

Mais, au-delà des incohérences et de l'insuffisance des arguments, cette rhétorique du « racisme anti-Blancs » n'est-elle pas d'abord une émanation de l'extrême droite, sachant que celle-ci repose sur une idéologie essentialiste et raciste stigmatisant hier les juifs jusqu'au génocide, et essayant aujourd'hui de se refaire une virginité par la mise en avant d'une entité judéo-chrétienne, en marginalisant toutes les autres, notamment les populations issues des anciennes colonies françaises.

 

Mouloud Aounit, n'a-t-il pas affirmé, lors du congrès du MRAP en 2012, qu' "au siècle dernier le carburant idéologique de l'extrême droite était l'antisémitisme. Aujourd'hui l'islamophobie joue le même rôle."

 

Enfin, était-il si opportun et urgent, qu'une association comme le MRAP mette en avant cette rhétorique, compte tenu du contexte ?

Un contexte fait de matraquage politique et médiatique.

Débuté depuis des décennies le contexte actuel se caractérise par une offensive idéologique « obscurantiste » (1) de grande ampleur faite de banalisation de discours institutionnels, xénophobes et racistes, inoculant la peur, les clivages « ethniques » et flattant les egos de la « blanchitude ».

 

Le matraquage politique et médiatique qui s'inspire de la rhétorique bushienne du « Choc des civilisations » diabolise l'islam et l'amalgame au terrorisme. Ce matraquage orchestré et amplifié par le quinquennat précédent perdure encore aujourd'hui.

 

Comment oublier, dans ce cadre, le stupide débat sur « l'identité nationale » initié par le sinistre ministère de l'immigration et de l'identité nationale, les états généraux de l'UMP sur la laïcité, sous-entendu sur l'islam, le discours de Dakar, celui de Grenoble sur les Roms, le discours du deuxième tour de la campagne présidentielle, et les propos de Valls sur les Roms « culturellement non intégrables ».

 

Toute cette offensive idéologique est fondée sur la diffusion implicite d'un message marquant une frontière, un clivage entre le « NOUS »-les « Blancs » et « EUX »-les « non Blancs ».

 

Compte tenu de ce contexte et de ce climat délétère, était-il donc, opportun que le MRAP adopte cette notion de « racisme anti-Blancs » venue de l'extrême droite ?

S'est-on soucié des monstrueuses instrumentalisations et des conséquences de cette prise de position ?

Des conséquences dramatiques.

Quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, le maintien de cette position constituera un précédent historique dont on aura du mal à se défaire. Nous serons contraints de produire des arguments contre l'instrumentalisation du « racisme anti-Blancs » qui nous détourne et nous divertit de la lutte contre le racisme bien réel.

 

Quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, compte tenu du contexte et du rapport des forces politiques et médiatiques, si le MRAP maintient cette adhésion au concept de « racisme anti-Blancs » il sera, quoi qu'il en soit, systémisé, en s'appuyant justement sur la légitimité et la crédibilité du MRAP.

 

Quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, cette orientation participera surtout à l'affaiblissement de la lutte contre le racisme et à sa dilution dans une confusion généralisée, entre les causes et les conséquences, le ponctuel et le général, l'institutionnel et l'individuel, l'oppresseur et l'opprimé…

 

D'une manière plus générale, cette orientation participera à l'affaiblissement de la solidarité avec la lutte des peuples pour leur émancipation.

Une orientation inacceptable

Il faut espérer que cette position ne restera pas celle du MRAP dont les conséquences seraient désastreuses pour la cohésion sociale et le vivre ensemble dans une France d'égalité, de liberté et de fraternité.

 

Ainsi, parce que soucieux de l'intégrité, de la crédibilité et de la place qu'occupe le MRAP dans la lutte contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, nous estimons que cette orientation est un virage dangereux car ses conséquences négatives ne sont pas maîtrisables.

 

Le « racisme anti-Blancs » n'entre-t-il pas en contradiction avec l'histoire du MRAP et avec ses responsabilités actuelles dans le combat anti-raciste ?

 

C'est pourquoi, nous estimons que cette orientation est inacceptable.

Notre exigence citoyenne et militante demande qu'elle soit retirée, à défaut, nous nous considérerons en désaccord idéologique manifeste avec la direction actuelle.

 

 

(1) L'obscurantisme : « ce n'est pas un rejet de tout savoir; il consiste à anoblir, à consacrer un savoir déjà acquis de manière à se garantir contre l'effet destructeur de nouvelles connaissances »

François Flahault, Le paradoxe de Robinson. Capitalisme et société, avril 2012, Editions Mille et une nuits.

 

 

Paris, le 5 décembre 2013

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 15:24

 

                                                     solidarité internationaliste          

 

 

claudiapascual.jpgUne ministre communiste au Chili, une première depuis 40 ans : un symbole fort !

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

La nouvelle présidente de centre-gauche du Chili vient d'annoncer son nouveau gouvernement. Dans celui-ci, pour la première fois depuis 1973, une ministre communiste. Au-delà de ses conséquences pratiques incertaines, le symbole est fort.

 

Un mois après sa large victoire lors des élections présidentielles, Michelle Bachelet a dévoilé son nouveau gouvernement issu de son alliance « Nueva mayoria » (Nouvelle majorité) – regroupant Parti socialiste, Parti démocrate-chrétien et Parti communiste.

 

Parmi les 23 nouveaux ministres, une sera communiste : Claudia Pascual, anthropologue de formation, ancienne conseillère municipale de Santiago. Elle intègre le gouvernement en tant que Ministre de la Femme.

 

La dernière fois que les communistes ont accédé au gouvernement, c'était lors de l'expérience de l' « Union patriotique » menée par Salvador Allende. Le rêve (les hispanophones disent ilusion) d'un « socialisme démocratique » noyé dans le sang du coup d'Etat de Pinochet du 11 septembre 1973.

 

La nouvelle ministre a annoncé son intention d'avancer vers la légalisation de l'avortement au Chili, mais aussi de faire progresser l'égalité hommes-femmes dans tous les secteurs de la société, notamment dans le monde du travail.

 

Le Parti communiste (PCCh) avait déjà remporté un succès historique lors des élections législatives de novembre, avec 4,2 % des voix, obtenant 6 députés (deux fois plus qu'en 2009) dont les jeunes leaders du mouvement étudiant Karol Cariola et Camila Vallejo.

 

Si le Parti communiste entame son retour dans les institutions, c'est désormais les acteurs du mouvement social qui le questionnent et lui demandent de ne pas perdre sa raison d'être.

 

Grève dans les ports, impatience des étudiants, revendication des mineurs : que le Parti communiste ne perde pas sa raison d'être

 

En effet, les promesses de Michelle Bachelet laissent aussi sceptiques les couches les plus combatives du mouvement ouvrier et étudiant chilien.

 

Que les communistes soient désormais à la tête de la centrale syndicale unitaire (CUT), sous la direction de l'enseignante encartée au PCCh Barbara Figueroa éveille espoirs et doutes.

 

Les dockers chiliens se sont ainsi lancés en ce début d'année dans une grève historique, à partir de deux ports (San Antonio et Mejillones), étendue ensuite à 9 ports, paralysant l'exportation de cuivre et de produits agricoles, suscitant solidarité de la part des mineurs et des étudiants chiliens.

 

La CUT a été d'une discrétion quasi-totale, selon sa secrétaire « parce que les dockers n'ont pas fait appel à la CUT ». Étrange déclaration de la part de la dirigeante de la centrale syndicale unitaire, n'est-ce pas son rôle même, de faire le lien, créer la convergence des luttes ?

 

La dirigeante de la CUT dut elle-même reconnaître qu'elle « ne sait pas si le programme de Michelle Bachelet est réellement une avancée pour le monde du travail ». C'est déjà une réponse.

 

D'autres secteurs attendent avec impatience les premiers actes du gouvernement, comme le mouvement étudiant.

 

Les étudiants se souviennent de la première expérience de Bachelet en 2005 qui avait conduit au renforcement de la privatisation de l'éducation, la hausse des frais de scolarité et à une grève étudiante massive, appelée « Révolution des pingouins » (référence à l'uniforme des étudiants).

 

Les dirigeants des deux principaux syndicats étudiants, la FECh et la FEUC, ont promis qu'ils relanceraient la lutte à la fin des vacances d'été, espérant conquérir par la lutte une éducation 100 % publique et gratuite.

 

Les mineurs promettent également de repartir au combat pour la re-nationalisation du cuivre, une mesure soutenue par 85 % de la population chilienne.

 

Que va faire le Parti communiste dans ce contexte ? Confronté aux questions sans concessions des journalistes, en conférence de presse, Guillermo Tellier, secrétaire-général du PCCh, a répondu, laissant encore une certaine zone d'ombre.

 

Tellier défend la re-nationalisation du cuivre, une éducation 100 % publique, une réforme démocratique de la Constitution héritée de la dictature, une réforme fiscale progressive et promet de le faire « un pied dans les institutions, un pied dans les luttes » :

 

« Les communistes seront dans les mobilisations sociales, les marches syndicales, dans les actes de soutien au programme de gouvernement. Les communistes soutiendront les demandes du mouvement étudiant, des professeurs (…)

 

Mais c'est un processus. Le rapport de forces ne permet pas un changement radical en peu de temps (…) Il n'y a pas de dichotomie entre être au gouvernement et dans le mouvement social, c'est complémentaire, même si il y aura des contradictions.

 

Si il y a le rapport de forces, les conditions réelles, objectives, un chemin pour réaliser les revendications du mouvement étudiant, alors il faut les faire avancer. Nous entrons au gouvernement pour faire passer la réforme de l'éducation, pas pour faire les pompiers de service. »

 

 

Les propos du dirigeant du Parti communiste chilien ne dissipent pas tous les doutes, surtout si Bachelet ne tient pas ses promesses. Seul l'avenir nous dira l'évolution des contradictions, Mais sur le plan symbolique, le retour des communistes à la tête du Chili est à saluer !

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 15:11

 

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

 

1°) Appel de Marie-George Buffet et de femmes politiques françaises:

" Nous, femmes politiques françaises appelons Mariano Rajoy à retirer son projet de loi sur l'avortement"

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Des ventres libres feront des hommes libres

 

 

Solidaires des femmes espagnoles, nous, femmes politiques françaises, appelons le gouvernement espagnol à retirer son projet de loi sur l'avortement. Nous demandons à toutes les femmes, quelle que soit leur appartenance politique, de semobiliser pour ce combat fondamental pour notre société.

Nous demandons au gouvernement espagnol d'écouter les femmes et les hommes de son pays qui depuis plusieurs semaines se mobilisent. Ce projet, qui n'autoriserait l'avortement que dans des cas extrêmes (danger pour la santé de la femme ou suite à un viol), marquerait un retour en arrière dangereux dans un pays où les droits des femmes ont été au cœur des débats politiques ces dernières années. Une véritable régression !

Nous le savons bien : c'est l'Espagne qui a montré à l'Europe la voie en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. C'est l'Espagne qui a inspiré la loi française de 2010 instaurant l'ordonnance de protection et créant le téléphone grand danger pour les femmes victimes de violence. L'Espagne ne peut êtreaujourd'hui le pays du grand retour en arrière.

LE SIGNE PRINCIPAL DE L'ÉMANCIPATION DES FEMMES

Le droit des femmes à disposer de leur corps n'est pas un supplément d'âme dans une société qui se targue de construire l'égalité. Il s'agit d'un droit fondamental, c'est le socle de l'égalité. C'est le signe principal de l'émancipation des femmes dans la société.

La liberté des femmes de choisir d'avoir ou non un enfant est la clé d'entrée pour l'ensemble des autres droits. Sans liberté de disposer de son corps, il n'est pas possible d'imaginer l'égalité dans le couple ou la famille, l'égalité dans l'entreprise ou dans la sphère publique.

En France, dès 1975, Simone Veil, figure de la politique nationale et européenne, apportait cette avancée démocratique essentielle pour les femmes, soutenue par les familles politiques de droite et de gauche, car ce sujet appelle au dépassement des clivages traditionnels.

Aujourd'hui dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes des suites d'un avortement clandestin. Refuser ce droit fondamental aux femmes espagnoles aura des conséquences graves en termes de santé publique. Même dans des pays où les autorités accompagnent une information sur la contraception, l'avortement est un droit fondamental.

Nous sommes solidaires des femmes espagnoles, c'est pour cela qu'à travers cet appel, nous nous mêlons de ce qui nous regarde, toutes et tous, au-delà des frontières nationales.

 

Cette réforme, qui démontre une fois de plus l’ingérence de l’église catholique et de ses valeurs dans les décisions d’un Etat supposé aconfessionnel, place les femmes en situation d’infériorité par rapport aux hommes.

 

source: PCE.gif

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 15:37

 

 

 

 

Ukraine : de "pacifiques" manifestants euro-fascistes...
De "pacifistes manifestants pro-européens"...
Photo : De "pacifistes manifestants pro-européens"...
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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 14:59

 

                                                                      lvres en ligne 1027

 

 

 

Mémoires d’une combattante de l’ALN, zone autonome d’Alger de Zohra Drif
Kaddour M'HAMSADJI

Ici, point de paroles sonores, ni légèreté de pensée, ni jouissance personnelle ; c’est le souvenir de la lutte du droit à la liberté contre la guerre de la politique coloniale...

Que dire de plus ? Des « Mémoires », ces temps-ci, sont de juste circonstance et si utiles qu’ils sont réclamés par tous ceux qui, à tort ou à raison, bien ou mal intentionnés, veulent savoir, entre autres faits historiques, ce qui s’est passé « exactement » dans la Zone Autonome d’Alger (ZAA), structure de l’ALN-FLN, créée le 20 août 1956 et organisée en trois régions, pendant la Lutte de Libération Nationale.
Certes, il y a eu des publications importantes (dont le célèbre ouvrage « La Bataille d’Alger » de Yacef Saadi) sur les activités glorieuses de nos combattants révolutionnaires chouhadâ ou vivants dans Alger, la capitale, pour la même période. Pour autant, il reste à connaître toujours davantage en exploitant les archives, souvent hélas, inaccessibles, et en lisant les écrits historiques rédigés par une personnalité qui se donne pour objet le récit de sa propre vie.
C’est tout à fait le cas attendu et proposé par Zohra Drif qui a récemment publié un fort volume sous le titre Mémoires d’une combattante de l’ALN, Zone Autonome d’Alger [1].

L’image éducative et instructive de nos héroïnes

Par « Mémoires », on comprend généralement une relation écrite d’un personnage particulier sur des événements exceptionnels qui ont jalonné sa vie et qui a gardé la mémoire de ces événements. C’est une sorte de restitution d’informations emmagasinées durant une vie entière ou seulement d’une partie d’une vie au passé. Cependant, ce n’est pas une autobiographie que l’on rédige pour se raconter et se faire connaître dans une intention très spéciale.
« Mémoires » est un vocable qui désigne un genre littéraire par lequel l’auteur rapporte des faits passés qu’il les ait vécus comme acteur ou comme témoin.

On comprend donc bien pourquoi Mme Zohra Drif avise, à raison, que ce livre n’est ni « une œuvre d’historienne » ni « une autobiographie ». Elle affirme détester les ´´auto-écritures´´ aussi. Est-ce alors coquetterie de dame algérienne cultivée ou modestie absolue d’une héroïne parmi nos héroïnes de la lutte de libération nationale ? Peu importe, ici les mots s’attachent à exprimer en toute humilité la brillance des faits que nous découvrons au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture du récit que nous confie cette libre combattante de l’ALN dans la Zone Autonome d’Alger, depuis les premiers contacts avec le FLN à Skikda, en août 1955, à son arrestation le 25 septembre 1957...

Née à Tiaret en 1934, Zohra Drif est étudiante à la faculté de droit d’Alger quand elle intègre la Zone Autonome d’Alger et décide de faire le sacrifice de sa vie à la patrie. Actuellement, dans l’Algérie indépendante, elle est avocate (retraitée) et sénatrice ; elle a été vice-présidente du Conseil de la nation.
Elle dédie son livre à « toutes les soeurs chouhadâte », à « tous les frères chouhadâ », à son « défunt époux, le Moudjahid Rabah Bitat », à sa famille et à la jeunesse. Elle offre un portrait d’une rare vérité émotionnelle sur le rôle de la femme algérienne dans les rangs de l’ALN.

Plus que jamais, nul n’ignore l’image éducative et instructive des héroïnes du « réseau bombes » dirigé par Yacef Saadi de la ZAA, par exemple : Djaouher Akrour, Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouazza, Djamila Bouhired, Zohra Drif, Baya Hocine, Djamila Boupacha, Samia Lakhdari, Danièle Minne, Annie Steiner,... « Voilées » ou « dévoilées », elles devaient, pour sortir de la Casbah ou y entrer, franchir les chevaux de frise placés aux postes d’entrée et de sortie de la Casbah ; le haïk traditionnel servait à des dissimulations ; portant l’habit européen et le sac à la main, elles faisaient jeunes filles à la mode et, à leur allure sophistiquée, les soldats français se relâchaient d’une vigilance soupçonneuse.

Voici donc une longue étape de la lutte de Libération nationale organisée par la ZAA et racontée par Zohra Drif en personne ; du moins, raconte-t-elle, sans fioriture, ce qu’a été son engagement personnel.

On retrouve le fondement essentiel du parcours de cette combattante de l’ALN dans ses déclarations réitérées, notamment, encore une fois, lorsqu’elle a fustigé le singulier et versatile philosophe Bernard Henri Lévy lors d’une joute oratoire mémorable entre elle et lui au théâtre de la Criée à Marseille, lors du colloque (30 mars-1er avril 2012) organisé par Marianne-France Inter et El-Khabar-Algérie, autour du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

« J’ai combattu, lui a-t-elle précisé, pour l’indépendance d’un pays qui a sa propre culture et sa propre Histoire... Nous avons pris les armes pour la libération de l’Algérie. [...] Ne m’interroge pas à propos de la bombe [Attentat dit du Milk-bar du 30 septembre 1956], mais interroge les grands responsables français qui ont décidé de coloniser notre pays et tué des milliers et des milliers d’Algériens. [...] Les colons n’étaient pas de simples civils... Notre guerre, nous l’avions menée contre le régime colonial injuste... Cependant, cette guerre est finie. »

Force d’âme et abnégation héroïque

Quelle belle leçon d’histoire et de dignité donnée par la Moudjâhida à nos détracteurs indécrottables ! Une leçon de plus, par parenthèse et indirectement, à l’adresse de notre jeunesse mal informée.
Et quel âge a-t-elle, au vrai, notre jeunesse ? Il est des quinquagénaires qui n’ont reçu aucune instruction avancée sur ce point d’histoire de la lutte de libération, - que peuvent-ils alors, eux pareillement sans la connaissance de l’histoire de leur pays, pour faire apprendre à leurs enfants qui ne lisent pas non plus et, à dire vrai, qui ne savent pas lire parce qu’on ne leur a pas appris à lire.
Mme Zohra Drif, d’autres auteurs de « Mémoires », ont espéré livrer leur témoignage à « notre jeunesse ». Or, notre jeunesse, difficile à en déterminer le nombre, vagabonde dans les rues, fait du « bizness », et l’on sait ce que c’est ! Non, ce n’est pas une boutade à la mode de chez nous, en ce temps d’espérance ardente, de ressaisissement, de reprise de conscience.
C’est une réalité qui nous interpelle pour un apprentissage du sens de la patrie dans la famille, dans la rue, dans les stades,... j’allais oublier « l’École » ! Il faut bien se rendre à l’évidence que la jeune étudiante Zohra Drif a d’abord vécu dans un milieu favorable chez elle et autour d’elle, et c’était une époque d’éveil au nationalisme. Son livre est, à mon sens, éminemment important à lire pour nous tous, car il développe des éléments documentaires considérables pour concevoir une leçon d’essai modèle de formation à l’éducation générale par le concret, - celle-ci devant être toujours « une œuvre de raison et de liberté ».

Ainsi donc, en dehors de toute émotion que l’on éprouve inéluctablement à la lecture de l’ouvrage de Zohra Drif, on mesure la force d’âme et l’abnégation héroïque qui ont constamment animé cette combattante et, à travers elle, celles aussi de ces « voilées » et « dévoilées » dont la plupart nous sont encore anonymes.
« Comment dire, écrit Zohra Drif, comment recréer et raconter des faits, des circonstances, des ambiances mais surtout des êtres de chair et de sang dans leur vérité et leur humanité ? [...] En convoquant ma mémoire, je voudrais - enfin et surtout - être la plus honnête, la plus sincère et la plus fidèle à mon identité première, mon identité de femme. »
Son ouvrage comprend neuf chapitres : « Dans le giron familial » ; « Prise de conscience » ; « Les premiers contacts avec le FLN » ; « Au cœur de l’action armée » ; « Dans la Casbah, au cœur de la résistance » ; « L’internationalisation de la question algérienne » ; « Grève des 8 jours » ; « Arrestations et assassinats de combattants de la Zone Autonome d’Alger » ; « Arrestation de Zohra Drif ».
Suivent des « Annexes » : photos pertinentes et documents divers, et un utile index des noms.
Un trait admirable est à relever dans la conclusion à son ouvrage Mémoires d’une combattante de l’ALN, Zone Autonome d’Alger.
En effet, après sa satisfaction d’avoir servi sa patrie, Zohra Drif écrit : « C’est la plus belle victoire sur cette bête immonde qu’est le colonialisme. » ; elle termine son témoignage, fièrement, en militante constante :

« Mon souhait, maintenant, est d’avoir l’énergie et la force de témoigner - auprès de nos jeunes - des années de détention aux côtés de dizaines de sœurs, de l’euphorie de l’indépendance, puis du difficile travail de construction. In challah, si Dieu me prête vie. Vive l’Algérie libre et indépendante, honneur et gloire à nos martyrs. »

Kaddour M’HAMSADJI - Mercredi 08 Janvier 2014.

[1Mémoires d’une combattante de l’ALN, Zone Autonome d’Alger de Zohra Drif, Éditions CHIHAB, Alger, 2013, 608 pages.

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 14:46

 

source: rouge cerise;pcf84

  Capture d’écran 2014-01-26 à 08.36.16

dessin Marybleue

 


Les meilleurs sont parfois victimes (ou coupables) d’errements difficilement compréhensibles. Ainsi, M. Montebourg quand il pose une question pour y répondre, ce qui est bien pratique : « Est-ce un gouvernement socialiste, social-démocrate ou social-libéral? C’est d’abord un gouvernement social-patriote ».  (L’Huma, 17/01)


Ah! M. Montebourg connait le sens des mots. Il sait que le terme « patriote » renvoie à l’idée de nation, que donc nous avons un gouvernement social-national. Eh bien, inversez l’ordre des adjectifs, et la formule devient quelque peu malheureuse, non? Il ne s’agit évidemment pas ici de faire de M. Montebourg un national-socialiste. Cela relèverait de la paranoïa, nous en sommes fort loin.


Comme M. Montebourg, posons une question pour y répondre: comment un homme intelligent (sinon, il ne serait pas ministre), démocrate convaincu (sinon, il ne serait pas socialiste), peut-il se laisser aller à une telle énormité ?

 L’alternative nous paraît simple: ou bien M. Montebourg est en réalité idiot (mais c’est impossible puisqu’il est natif de Bourgogne, comme votre serviteur), ou bien M. Montebourg a l’entendement perturbé par les contorsions intellectuelles auxquelles il se contraint pour justifier les reniements de son Président pro-MEDEF. Notre cher président, Fidèle à ses promesses autant qu’à ses maîtresses…

 (Ici, une longue parenthèse, parce qu’il convient de déguster cet alexandrin majestueusement symétrique et finement ciselé, avec sa rime interne. Ajoutons qu’il est aisé de le continuer, la rime est facile : par exemple, « comment se fait-ce ? »


 Une chose demeure : pour peu qu’on ait de l’attachement pour son pays, il est triste d’entendre un ministre s’exprimer avec une telle inconscience, et n’en avoir MÊME PAS HONTE

 

Serge Guérin

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 14:28

                        CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE       

                                                                                                                  Maréchal, nous voila!

petain

                                                    

                                           

  Jour de colère, la grande messe de l’extrême droite
19 janvier 2014 

 

Le Huffington Post a réalisé un Pearltrees autour de la nébuleuse "Jour de Colère" (cliquez pour y accéder)

Le Huffington Post a réalisé un Pearltrees autour de la nébuleuse « Jour de Colère » (cliquez pour y accéder)

Ras l’Front Isère a publié un article (sur lequel nous nous sommes permis de faire quelques petits ajouts et modifications pour apporter les quelques précisions qui pouvaient manquer) autour de la manifestation du 26 janvier prochain à Paris, qui brasse large et devrait réunir la fine fleur de la réaction et du nationalisme français, dans un œcuménisme révélateur d’une volonté forte de former un front commun : islamophobes et antisémites main dans la main, solidaristes et ultralibéraux bras dessus bras dessous, « anti-système » et partis électoralistes, tous dans la rue contre l’égalité des droits ! Pas question en ce qui nous concerne de soutenir le gouvernement socialiste : mais notre colère est dirigée contre la violence et le racisme de l’État, contre l’arrogance et l’iniquité du système capitaliste, quand celle des nationalistes de tous poils rêve d’établir un ordre fondé sur la discrimination et l’exploitation.

Qui se cache derrière la manifestation baptisée « Jour de colère », qui est annoncée pour le  26 janvier à Paris ?  Des groupes réacs et groupes fachos réunis, qui s’affublent de diverses étiquettes et déguisements. Ainsi que le Front national, le parti-vitrine de l’ extrême droite.

Parmi ces mouvements, le « Printemps français », la nébuleuse des opposants les plus radicaux au mariage homosexuel qui réunit militants d’extrême droite, catholiques traditionalistes et identitaires.  Forte présence des obsédés islamophobes de « Résistance Républicaine », plus connu sous le nom de « Riposte (prétendument) Laïque » et de leurs grands amis identitaires. À la manœuvre aussi, les catholiques intégristes de « Civitas, » divers groupes anti-islam (comme le « Comité Lépante »). On aura également les anti-avortements comme ceux de « SOS Tout-Petits », regonflés par la régression mise en œuvre par le gouvernement très à droite en Espagne et les lobbies catho-franquistes.

Et on ajoute à tout ça une  forte tonalité et démagogie « antifiscaliste » . Ainsi de prétendus  « Bonnets rouges » de plusieurs départements (et vrais faux-nez des identitaires), alors que le mouvement officiel des Bonnets rouges annonce ne pas participer à la manif. Et encore d’autres « collectifs »,  opposés au “matraquage fiscal des patrons », opposés en réalité à toute redistribution des richesses et à toute solidarité sociale.

Soutien aussi de Dieudonné, s’alliant donc aux islamophobes, dans une apparente contradiction : mais la haine et le racisme, les idées les plus réactionnaires, partagés en commun, sont un ciment suffisant à l’ensemble des mouvances de l’extrême droite. Il a en effet appelé ses fans à participer au rassemblement en partageant l’évènement sur sa page Facebook. On peut parier sans risque que son compère en démagogie antisémite et complotiste, Alain Soral,  de la bien mal nommée et bien trompeuse « Egalité et Réconciliation », va entrer dans la danse. Les fascistes revendiqués de L’Oeuvre Française / Jeunesses Nationalistes ( Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac),  pourtant en principe « interdits » depuis  juillet, seront également de la partie. Eux ne craignent pas de s’afficher tout autant anti-juifs qu’anti-arabes, sans oublier d’autres détestations comme l’homophobie par exemple.

FN_Vaucluse_JourdeColère

Le FN appelle à la manif…

On verra  sans doute aussi la participation de  divers  lepénistes et umpistes, plus ou moins déguisés eux aussi. Ainsi, le FN du 84 (Vaucluse), la fédé de Marion Le Pen,  appelle ouvertement à cette manif  de toutes les extrêmes-droites. De plus, il se charge de la coordination des troupes FN : dans un billet datant du 18 décembre, on apprend que des responsables chargés de la comm’ pour cette manif  ont déjà été nommés dans les sections départementales du FN en Saône-et-Loire, dans les Hauts-de-Seine, dans le Doubs, dans l’Allier, dans l’Oise, dans le Calvados, en Moselle, dans la Marne, en Seine-Maritime et même en Belgique. Depuis, la liste s’est certainement étoffée…

Sources :

Un article sur Slate.fr : Jour de colère: l’alliance des poussettes, des bonnets rouges et de la quenelle

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 14:20
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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 14:11

 

 

 

 

 

 

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 13:04

 

 

source:canempechepasnicolas                   

publié en italien sur le site Resistenze


Antonio Gramsci,

l’Ordine Nuevo,

1er novembre 1924


Le parti communiste n’est pas seulement l’avant-garde de la classe ouvrière, il doit aussi en être le détachement organisé. En régime capitaliste, il a des tâches extrêmement importantes et variées à accomplir. Il doit diriger le prolétariat dans sa lutte, à travers des difficultés de toutes sortes, le conduire à l’offensive lorsque la situation l’exige, le soustraire aux coups de l’adversaire quand il risque d’en être écrasé, en guidant le repli, inculquer à la masse des sans-partis les principes de la discipline, de la méthode d’organisation, de la fermeté dans la lutte.

Mais le parti ne sera à la hauteur de sa tâche que s’il est en lui-même la discipline et l’organisation personnifiées, que s’il devient le détachement organisé du prolétariat. Autrement, il ne pourra pas prétendre conquérir la direction des masses prolétariennes.

 

Le parti est donc l’avant garde organisée de la classe ouvrière. Le parti communiste est son avant-garde organisée, mais ce n’est pas la seule organisation de la classe ouvrière. La classe ouvrière dispose d’une série d’autres organisations qui sont indispensables à la lutte contre le capital : syndicats, coopératives, comités d’atelier, groupe parlementaire, union des femmes sans parti, presse, associations, organisations culturelles, union de jeunesse, organisations de combat révolutionnaire (au cours de l’action révolutionnaire directe), soviets de députés, État (si le prolétariat est au pouvoir), etc.

 

La majeure partie de ces organisations est apolitique : quelque unes seulement tiennent au parti directement ou par dérivation. Toutes sont sous certaines conditions absolument nécessaires à la classe ouvrière, pour consolider ses positions de classe dans les différentes sphères de la lutte et en faire une force capable de remplacer l’ordre bourgeois par l’ordre socialiste.

 

Mais comment obtenir l’unité de direction entre des organisations si diverses, comment éviter que leur multiplicité n’apporte de soi la dissension dans la direction ? Ces organisations, dira-t-on, ont chacune un travail spécifique à accomplir dans une sphère d’action spéciale, et par conséquent ne peuvent se gêner mutuellement. Ce qui est juste.Mais toutes devront conduire leur action dans une direction unique, parc qu’elles servent toutes une seule et même classe : celle des prolétaires.

 

Qui donc déterminera cette direction unique, quelle est l’organisation centrale suffisamment expérimentée pour élaborer cette ligne générale, et capable, grâce à l’autorité dont elle dispose, d’inciter toutes les organisations à la suivre, d’obtenir l’unité de direction, et d’exclure la possibilité de coups de têtes  individuels?

 

Cette organisation est le parti du prolétariat. Il a vraiment toutes les qualités nécessaires. Avant tout, il comprend en lui-même la meilleure partie de la classe ouvrière, une avant-garde directement liées aux organisations sans parti du prolétariat, que souvent des communistes dirigent. En second lieu le parti est, par son autorité, la seule organisation capable de centraliser la lutte du prolétariat et de transformer ainsi les organisations politiques de la classe ouvrière en ses organes de liaison.

 

Le parti est la forme supérieure de l’organisation de classe du prolétariat.

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