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Voici le premier numéro de la collection « Armunia » regroupant des réalisations d’élèves en Education Musicale sous la direction de leur professeur Emmanuelle Mariini. Ce travail pédagogique a été retenu par le Rectorat pour figurer parmi les projets innovants de Corse.
Cet opus, rédigé en français et en corse, traite d’un sujet très important, influencé par le devoir de mémoire : la libération de la Corse en 1943.
2013 marque en effet le soixante-dixième anniversaire de la libération du premier département français, évènement malheureusement souvent oublié, car on pense que la «vraie» première opération de la France Libre est celle du débarquement de Normandie. C’est pour cela qu’il est nécessaire de rappeler à tous que la Corse fut la première à se libérer.
L’élément qui déclencha la révolte fut la capitulation du fascisme italien. C’est le 9 septembre 1943 que les Corses se soulèvent contre l’occupant. Ils ne peuvent bénéficier de l’aide directe des Alliés, occupés autre part. C’est lors du transfert des soldats allemands vers l’Italie que les patriotes corses les attaquent, aidés de troupes coloniales et du sous-marin le « Casabianca ».
L’occupant allemand avait pour but de détruire totalement la ville de Bastia, dès lors considérée comme ville martyre ; des soldats viennent jusque d’Ajaccio pour défendre la ville, aidés de quelques moyens aériens alliés. Les bombardements durent jusqu’à la victoire de la Résistance : le 4 octobre 1943, Bastia est libérée et l’ensemble de la Corse le 5 octobre.
Le général de Gaulle déclara : « La Corse a la fortune et l’honneur d’être le premier morceau libéré de la France ». Et ce sera le début d’une longue chaîne d’insurrections, à travers tout le pays, contre les occupants allemands.
Voici pour les faits, place maintenant à la musique et à la poésie … ce numéro vous propose l’analyse de chants et d’œuvres créées en 1943 composées ou adaptées par des corses.
Bonne lecture !
A Corsica, primu dipartimentu liberatu
Ind’u 1939, l’armata alemana di u dittatore Hitler, invadisce a Pulonia, a Francia, quasi tutta l’Europa è una parte di l’Africa suprana. L’Italia s’allea cù l’Alemagna. U so capiguvernu, Mussolini vole pigliassi a Corsica.
Ind’u 1942, 80 000 suldati taliani invadiscenu l’isula. I corsi resistenu urganizendusi in gruppi clandestini armati. Parechji capi di a resistenza, chiappi da i taliani, sò straziati ò fucilati. U sottumarinu francese u « Casabianca » passa è vene da l’Algeria à a Corsica, sbarchendu caricamenti d’arme è posti di radiò. Americani, inglesi è francesi i caccianu d’Africa Suprana. Ritirendusi d’Africa, un’armata alemana di 30 000 omi passa pè a sardegna è a Corsica. Per apreli a strada, c’hè digià, ind’è l’isula, un’armata alemana di 10 000 omi, appughjati da 100 carri di battaglia. L’ottu di sittembre di u 1943, l’Italia capituleghja. E campane d’ogni paese annunzieghjanu a gioia di a Corsica. L’arme escenu da i piattatoghji.
Parechji suldati taliani si mettenu cù i corsi contr’à l’alemani. I corsi taglianu i stradoni è mitraglianu e filarate di camioni per ritardà l’avanzu di l’alemani. Questi, per prutegesi, lampanu i ponti, minaccianu di sdrughje i paesi è mettenu mine in ognilocu. Da Aiacciu, prestu liberatu, un’armata francese parte versu Bastia. Hè appughjata da un gruppu americanu è da l’artiglieria taliana. L’aviazione americana bumbarda à Bastia, sdrughjendu parechji quartieri, mà l’alemani riescenu quantunque à imbarcassi.
U quattru uttobre di u 1943, a liberazione di a Corsica hè compia. Hè u primu dipartimentu francese à esse liberatu. Ci sò state parechje centinare di morti. I Corsi partenu numerosi per cuntinuà à battesi sin’à a capitulazione di l’Alemagna, l’ottu di maghju di u 1945.
1943
Les compositions corses
Henri Tomasi (1901-1971)
« Seule la musique peut atteindre l’inexprimable, car elle est d’essence divine. Alors que la plupart des autres arts se contentent d’interpréter, elle est capable, elle, de créer quelque chose du néant ». Henri Tomasi
Dessin du peintre Chisà en hommage à Henri Tomasi pour la célébration de son centenaire de sa naissance en 2001.
Henri Tomasi est un chef d’orchestre et compositeur corse de musique « savante ». C’est un des compositeurs les plus importants du XXème siècle dans la lignée de Debussy et Ravel.
Originaire de Penta di Casinca, Henri Tomasi est né à Marseille en 1901. Après de brillantes études au Conservatoire de Marseille puis de Paris, il obtient en 1927 à la fois un premier second Grand Prix de Rome et un Premier Prix de direction d’orchestre à l’unanimité.
Il entame alors une carrière de chef d’orchestre qui l’amènera à diriger les plus grands ensembles français et européens. Il compose de nombreuses œuvres aussi bien dans le domaine symphonique (et notamment pour les cuivres) que dans le domaine lyrique.
Il se marie en 1929 avec la dessinatrice et peintre Odette Camp et auront un fils Claude. Il obtiendra en 1952 le Grand Prix de la Musique française, et en 1960, le Grand Prix musical de la Ville de Paris.
Au moment de sa mort en 1971 à Paris, il venait de terminer l’arrangement pour chœur a cappella des « Chants populaires de l’île de Corse ». Depuis 2001, année du centenaire de sa naissance, ses cendres ont été ramenées au cimetière de Penta di Casinca.
Henri Tomasi refusera toute sa vie la Légion d’honneur, fidèle à sa déclaration : « Je ne l’accepterai pas tant qu’il n’y aura pas de Conservatoire en Corse ».
En 2008, la Région Corse, exauçant sa volonté, a nommé « Henri Tomasi » le Conservatoire de Musique et de Danse de l’Ile de Beauté.
Et depuis 2011, le collège de son village s’appelle désormais « Collège de la Casinca Henri Tomasi ».
En 2013, a eu lieu un colloque musicologique international « Henri Tomasi et la méditerranée » à Marseille et à Ajaccio dans le cadre de « Marseille-Provence capitale européenne de la culture ».
Henri Tomasi est un artiste inclassable. Son œuvre est considérable (plus de 100 opus). Très grand orchestrateur, n’étant asservi à aucun système, il connaissait tous les styles qu’il a su savamment mêler.
« Henri Tomasi a employé de la façon la plus adéquate et la plus généreuse tous les langages dont il avait la connaissances et la maîtrise, du grégorien au sérialisme, de la couleur ravélienne au jazz, de la chanson et de la danse traditionnelles à l’électroacoustique ». Gabriel Vialle (1956)
C’est Henri Tomasi qui reconstitua et harmonisa le « Dio vi salvi Regina » en 1933. C’est la version polyphonique la plus interprétée dans l’île.
« Requiem pour la paix » d’Henri Tomasi
Les compositions religieuses d’Henri Tomasi offrent la particularité d’avoir toutes été écrites durant la même période c’est-à-dire la seconde guerre mondiale.
Il débute la composition de son requiem* au moment où la Corse se libère de l’Occupation par les forces fascistes. Son activité de chef d’orchestre à l’Orchestre National lui permet de gagner sa vie. Il a retrouvé Paris depuis peu, ayant passé les premières années de la Guerre à la fois à Marseille, y dirigeant, et au Monastère de la Sainte-Baume (situé à 50 kms de Marseille), y faisant des retraites spirituelles et y composant.
A partir de 1942, il est pleinement acquis aux idées et aux actions de la Résistance à laquelle il rendra certains services dont témoignera notamment le lieutenant Camille Max-Petit. En 1945, les millions de morts et les horreurs de la Guerre apparaissant au grand jour et c’est tout naturellement qu’il dédiera son Requiem à tous ceux qui ont été victimes (« Requiem dédié à tous les Martyrs de la Résistance »). Le requiem a finalement été appelé « pour la paix » afin de l’inscrire plus clairement dans l’histoire de ce temps-là.
* mot latin désignant une messe pour les âmes des défunts. Elle peut être entendue lors du service liturgique ou en concert. Les pièces musicales sont celles de la messe (Kyrie eleison, Dies irae, Sanctus, Agnus dei, …) auxquels on peut ajouter d’autres textes.
Il est intéressant de noter que la première audition de cette œuvre eut lieu à Paris en 1945 et que parmi les quatre chanteurs, trois étaient corses : Martha Angelici (soprano), Julien Giovanetti (basse) et Gaston Micheletti (ténor).
Le Requiem pour la paix est écrit pour solistes, chœur mixte et orchestre symphonique. Il se compose de dix parties très contrastées. On y trouve entre autres des emprunts à la modalité et au jazz.
On notera, comme souvent dans les œuvres d’Henri Tomasi, une prédominance des cuivres. L’orchestration est parfois veloutée ou cristalline et parfois brillante et puissante. Les cordes sont utilisées de manière délicate avec une prédominance de la harpe.
Vocalement, il s’agit d’une œuvre majoritairement syllabique (volonté du compositeur de souligner la clarté du texte, c’est-à-dire l’importance de la prière). C’est une œuvre difficile par les attaques dans l’aigu et la tessiture étendue.
On rencontre de nombreux changements de nuances, de longues phrases, des pédales dans l’accompagnement.
En 2001, Jacques Sapiega réalise un documentaire intitulé « Le Requiem perdu d’Henri Tomasi » sur l’enregistrement du Requiem pour la Paix par Michel Piquemal avec des documents d’archives sur Henri Tomasi et Odette Camp.
« A Sampiera » di Jean Nicoli
Jean Nicoli hè natu in u 1899 in San-Gavinu di Carbini è hè mortu in u 1943 in Bastia. Era institutore è hà travagliatu in Africa trà l’anni 1920 è 1930. Era unu di i rispunsevuli di u Fronte Naziunale in a regione d’Aiacciu in u 1942. Aiutava fendu a cuordinazione per a missione di Pearl Harbor. Da u 16 di Ferraghju di u 1943 hà pigliatu a rispunsabilità di accoglie 450 mitragliette è 60 000 cartucce in Arone.
Ste munizione eranu per priparà un sbarcamentu di e truppe francese. Fù chjosu da e camisge nere taliane in ghjugnu di u 1943 è scapatu in Bastia u 30 d’Agostu di a listessa annata. Duie ore nanzu di more, hà scrittu :
« J’ai sacrifié mes intérêts, ceux de mes enfants, j’ai donné ma vie pour la grande cause à laquelle je reste, à la dernière minute, plus enflammé que jamais ».
"A Sampiera" fù scritta da Jean Nicoli è Tony Ogliastroni quandu à Corsica era occupata in u 1943. Sta canzona hè cum’è una lettera scritta pè u populu corsu per cumbatte l’opressione di e camisge nere di Mussolini. Dumanda à i Corsi di luttà contra i nimichi perchè noi possimu esse fieri di i nostri antenati è scrive a più bella storia quella chì ci porta a vittoria. Sta canzona hè cantata spessu accumpagnata da una ghitarra.
« A Sampiera » Jean Nicoli - Parulle
Ritti Corse! Corsi ritti! Debout Corses! Corses debout!
Siamu corsi e francese! Soyons corses et français!
Ritti Corse! Corse arditi! Debout Corses! Corses hardis!
Morti, morti à li lucchesi! Mort, mort aux italiens!
Eccu tanti è troppi mesi, Voici tant et tant de mois,
Chì u lucchesu hè in terra corsa. Que l’Italien est en terre corse.
Prima timidu è curtesi, D’abord réservé et courtois,
Oghji hè fieru è face corsa. Il est aujourd’hui fier et arrogant.
Senza rima nè ragnioni, Sans rime, ni raison,
Ci volte mettaci in prighjoni. Il entend nous mettre en prison.
Ch’à lu son’ di lu culombu, Que le son du culombu,
Da li monti à la marina, De la montagne à la mer,
S’attruppi tuttu lu mondu. Mobilise tout le monde.
L’annezzioni s’avvicina L’annexion nous menace
È, com’è in tempu anticu, Et, comme au temps jadis,
Femu fronti à u numicu. Dressons nous face à l’ennemi.
Chì da cità, da vangoni, Que des villes et des vallées,
Da pasciali è de paesi, Des hameaux et des villages,
Sortinu li battaglioni Surgissent des bataillons
È treminu li lucchesi. Et que tremblent les Italiens.
Nun vulemu d’altra sorti : Nous voulons d’autre sort :
Libertà o la morti! La Liberté ou la mort!
Sott’à la nostra bandiera, Que sous notre bannière corse,
è sott’à li trè culori Et sous les trois couleurs
Ch’ella schiatti la Sampiera Eclate la Sampiera
è s’infinfianu li cori. Et s’enflamment les cœurs.
Ch’ella porti lu tarrori Qu’elle porte la terreur
Frà nimichi è traditore. Parmi les ennemis et les traîtres.
Fiera di li nostri antenati, Fière du renom de nos ancêtres,
E di la più bella storia, Et de la plus belle histoire,
Sopra li nostri suldati, Au-dessus de nos soldats,
Stendi l’ali la vittoria, La victoire déploie ses ailes,
Cundutta cun gran’ mistieru, Forgée mystérieusement,
Par la spada di Sampiero. Par l’épée de Sampiero.
« Le chant des maquisards corses »
Simon Vinciguerra
Le « Chant des maquisards corses » a été composé par Simon Vinciguerra au « maquis » en 1943 pendant l’occupation des italiens fascistes en territoire Corse. Le maquis était le refuge des résistants qui étaient alors, selon l’expression de l’époque, « dans la nature ». Le « maquis » est devenu, par la suite, emblématique de la Résistance et le « maquisard », son incarnation.
Ce chant est un appel à la résistance et à la mobilisation. Il est destiné à donner du courage à ceux qui se battent et à inciter les autres à le faire. Pour cela, rien de mieux que de faire référence à l’identité corse. A cette époque, où patriotisme français se confond avec patriotisme corse, l’identité insulaire occupe une place centrale. Simon Vinciguerra mobilise d’une part le rejet historique de l’italien ("U nemicu hà bercatu lu mar") et d’autre part, des éléments de l’imaginaire corse : par exemple, comme dans « A Sampiera » de Jean Nicoli, il fait référence à « Sampieru Corsu », qui ici revient lui-même sonner le « culombu ». A l’appel de la grande et de la petite patrie s’ajoute aussi l’aspiration à l’universel : "E speranze di l’umanità (…) per un mondu di fraternità”.
Il n’existe, à l’heure actuelle, que peu de versions chantées de ce texte historique. On en retrouve notamment une au début du documentaire de Maurice Choury, protagoniste principal de la résistance corse, « Tous bandits d’honneurs ».
Le poème est composé de deux couplets et un refrain, chaque quatrain étant en rimes croisées. On retrouve le rythme croche pointée double très fréquemment utilisé dans la chanson guerrière. Comme dans les autres chants analysés, l’indication de mesure est binaire, car c’est une indication de mesure qui donne aux chants un caractère de marche. L’ambitus de la chanson est assez restreint afin d’être chanté aisément.
Simon Vinciguerra hè natu in Pietra-di-Verde in u 1903 è mortu in Bastia in u 1971. Prufissore di storia è di geografia in Aix, è dopu in Bastia, fin’à so ritirata in u 1964. Hà sempre diffesu a lingua corsa : pensava chì a nostra lingua duvia esse amparata. Facia parte di u muvimente liberariu « A Muvra ». Facia ancu parte di u muvimentu contr’à u fascisimu in Spania. Era dinù prufissore, a sera, in « a scola di zia Peppa » per quelli ch’ùn pundianu micca studià. In u 1941, hè cun quelli ch’urganizeghjanu a resistenza in Bastia. Scrive foglie di prupaganda in talianu per demuralizà i suldati taliani. Dopu a guerra, si mette à u serviziu di a lingua corsa cù u ghjurnale « U Muntese ». Hà scrittu puesie, cumedie, una storia di a Corsica, una storia di a Resistenza. In u 1992, anu dattu u nome di « Simon Vinciguerra » à u cullegiu di Bastia ind’è hà insignatu.
« Cantu di i Pantani »
Langhoff - Goguel , Franchi - Cinqui Sò
U “Cantu di i Pantani” hè una adattazione d’una canzona francese “Le chant des Marais”. Hè u cantu u più famosu natu ind’è i campi di cuncentrazione. All’iniziu sta canzona hè stata scritta in alemanu in u 1933 da Johann Esser è Wolfgang Langhoff è a musica cumposta da Rudi Goguel.
Tutt’e trè eranu prigiuneri in u campu di cuncentrazione di Börgermor, situatu ind’è un rughjone maremmanu.
A musica è u cantu facianu partita di a vita di i prigiuneri di u campu : i guardiani l’ubligavanu à cantà à l’appellu è quandu partianu à travaglià. Dunque, anu scrittu sta canzona in reazzione à ciò ch’elli vivianu ind’è u campu.
U titulu di sta canzona face rifarenza à i travagli in i pantani di u campu. U cantu dice e suffrenze di i prigiuneri è dinù e so speranze.
U cantu hè ricupiatu à l’appiatu, purtatu d’un campu à l’altru da i prigiuneri. Cusì, sta canzona hè prestu cunnisciuta. I liberati a pupulariseghjanu. Si sparghje in tutta l’Europa. Diventa allora u cantu internaziunale di i dipurtati.
A versione francese data di u 1943. Hè stata fatta da prigiuneri francese in u campu di concentrazione di Dachau. Ghjè sta versione ch’hè statta tradutta è adattata in corsu da Jean-Joseph Franchi.
L’adattazione pulifonica è l’interpretazione in corsu fù fatta da u gruppu “Cinqui sò”.
A prima quartina hè trista. Face allusione à l’acellu, chì simbulizeghja a libertà è l’alegria, ma quì, ùn hè micca prisente.
A prima terzina dimostra l’angoscia di i prigiuneri.
A seconda quartina ci face vede a paura. Si paraguneghjanu à acelli in gabbia.
A terza quartina face allusione à e suffrenze è à a morte di quellu chì vole scappà.
A quarta quartina face allusione à a futura libertà è à a speranza. U cantu di l’acellu mostra a libertà è a l’alegria d’esse liberi.
A seconda terzina face allusione à a ricustruzzione di una nuvella vita asserinata.
"U cantu di i Pantani" hè un cantu pulifonicu. Stu tippu di canzona si canta a trè voce, ci sò : u bassu, armonicu è sustene a seconda ; a seconda voce, chì hè a principale chì porta a meludia ; è a terza, chì hè ornamentale è hè l’ultima à intervene. Si canta « a cappella ».
« Cinqui Sò »
"Cinqui sò" hè un gruppu cumpostu di sei cantadori creatu in u 1990 in Aiacciu. Volenu marità a mudernità à e sfarente forme di canti in Corsica è altre regione mediterranee. Dopu parechji viaghji è numarosi scambii cun altri populi di u Mediterraneu "Cinqui sò" hà datu un’altra dimensione à u so ripertoriu. Seleziunatu pè participà à u "Printemps de Bourges" in u 1991, nominatu da a SACEM "Jeune affiche" in 1995, "Cinqui sò" fù u primu gruppu corsu à pruducesi in paesi cumu u Giappone, Stati Uniti, Alemagna di l’este, Macedonia, Danemarcu è a Pulonia. Stu gruppu hà ancu cantatu in Svizzera, in Spagna, in Italia è à u Purtugallu.
« Cantu di i Partigiani »
« Le chant des Partisans » ou « Chant de la libération » est l’hymne de la Résistance française durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. La musique fut composée en 1941 par Anna Marly, chanteuse d’origine russe, réfugiée à Londres.
Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, tous deux auteurs français expatriés en Angleterre et futurs académiciens, adaptent les paroles en français le 30 Mai 1943.
Cette chanson devient l’indicatif de l’émission radio britannique BBC « Honneur et Patrie », diffusée deux fois par jour sans les paroles. Elle devient ensuite le signe de reconnaissance dans les maquis. On choisit alors de la siffler, d’abord pour ne pas être repéré en la chantant, mais aussi parce que la mélodie sifflée reste audible, malgré le brouillage de la BBC par les Allemands.
Parachutée par la Royal Air Force sur la France occupée, imprimée clandestinement, cette ode à la liberté se répand immédiatement dans toute la France. Son succès se prolongera dans de nombreuses interprétations postérieures à la guerre dont celle de Jacques Fusina qui l’a traduite et adaptée en langue corse et qui sera interprétée par Antoine Ciosi.
Le manuscrit original du « Chant des Partisans », propriété de l’état, est conservé au musée de la Légion d’honneur. Il est classé monument historique en 2006.
Le « Chant des partisans » est composé de quatre quatrains avec des rimes suivies. C’est un chant de guerre qui s’adresse à tous les hommes, leur demande de se réunir pour se battre contre l’occupant pour conserver leur liberté.
E strofe anu tutte a listessa meludia senza ripigliu. A struttura di stu cantu hè vulsuta assai simplice per rende faciule a so memurizazione. A canzone cumencia cù un introitu instrumentale. A voce hè messa in valore da a ghitarra. A u principiu di stu cantu, ùn c’hè micca parulla ma solu musica. Dopu, e corde di a ghitarra sò stuffate è pichjate per pruduce u ritimu chì accentueghja u versu militare di stu cantu. L’effettu ricercatu hè di dà laziu di parte à u cumbattu.
Le 04 octobre 2013, François Hollande, Président de la République, est venu célébrer le 70ème anniversaire de la libération de la Corse notamment à Bastia sur la place Saint-Nicolas.
Amicu un’ senti i curbacci in la pieghja arrabiati.
Amicu un’ senti lagnà i paesi incadenati.
Aiò! Patriotti di campagna o di citta chì ghjè l’ora.
Sta sera un’ dubita chì u nemicu l’avemu da lampà fora.
Ogn’unu hè cusciente oramai di l’improntu di a mossa.
Amicu s’è tù caschi venera un’altr’omu à la riscossa.
Dumane sicchera u to sangue sott’ a le so botte.
Cantate fratelli chì ci sente a liberta sta notte .
Ghjacumu Fusina hè natu in u 1940 in Alisgiani. Prufissore d’Università, hà compiu a so carriera à l’Università di Corti. Pueta è scrittore poligraffu, in Corsu è in francese, autore di tante puesie diventate canzone (Canta u Populu Corsu, I Muvrini, A Filetta, …), è di traduzzione in lingua corsa (cum’è « U cantu di i partigiani », « Quellu affissu zifratu », …).
Antoine Ciosi hè un cantadore corsu, natu in u 1931 in Sorbu Ocagnanu. Ottene u primu premiu di u primu festivale di a canzone corsa à l’Olympia, d’aprile in u 1963, per l’interpretazione di a canzona di Jean Giucanti è di Vincent Orsini « Paese spentu ». Hè l’autore di « Notes & chansons », surtitu in u 1978, « Une odeur de figuier sauvage » in u 1999 è « Le chemin des sources profondes » in u 2005.
« Des chants qui libèrent »
Editorialiste et secrétaire de rédaction : Océane Lanoix - 4è B
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3è B : Chjara AIELLO, Mickaël ARAUJO DA ROCHA, Nicolas BERTI, Mathieu BIONDI, Anissa BOUMAOUI, Killian CARLOTTI, Pierre-Marie CARLOTTI, Alexandra CHIARAMONTI, Hugo DANTAS, Dominique DEMASI, Sandra FARIA DA SILVA, Charlotte GERBAUD, Marie-Sarah LOVERINI, Camille LUCIANI, Ange NICOLAI, Aglaë OLLIER DE MARICHARD, Céline ORSINI, Joanna PABA, Marine PUCCI, Melvin ROSSI, Anthony STRAZZELLA, Liam VELA, Pierre-André VESPERINI, Sandra ZANINI.
Sous la direction de leur professeur d’Education Musicale et Chant-Choral : Emmanuelle Mariini