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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 09:10

                                                                                   cerveau animé

 

 

lenin21 janvier 1924/2014 : « Lénine, théoricien de la pratique » par Georg Lukacs

Extrait de la post-face de Georg Lukacs de 1967 à son ouvrage de 1924: « Lénine, une étude de l'unité de sa pensée ».



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Dans la chaîne des révolutions démocratiques des temps modernes deux types de leaders, aux antipodes l'un de l'autre, firent leur apparition, incarnés par des hommes tels que Danton et Robespierre, à la fois dans la réalité et dans la grande littérature (on peut penser à Georg Buchner).



Même les grands orateurs des révolutions ouvrières, par exemple Lassalle et Trotsky, dénotent certains traits Dantonistes.



Lénine est le premier représentant d'un type entièrement neuf, d'un tertium datur, opposé à ces deux extrêmes. Jusque dans ses instincts spontanés, Lénine garde cette fidélité aux principes des grands ascètes révolutionnaires – bien qu'il n'y ait pas une once d'ascétisme dans la personnalité de Lénine.



Il était débordant de vie, avec un cetain sens de l'humour, il pouvait jouir de tout ce que la vie avait lui à offrir, de la chasse à la pêche en passant par une partie d'échecs ou encore la lecture de Pouchkine et Tolstoi; et il pouvait se dévouer et s'identifier à des hommes concrets.



Sa fidélité aux principes s'est mue en une dureté implacable pendant la guerre civile, mais sans haine. Il luttait contre des institutions et naturellement les hommes qui les représentaient, si nécessaire jusqu'à leur annihilation.



Mais il l'a toujours considéré comme une nécessité objective, inéluctable humainement regrettable mais à la quelle on ne pouvait pas échapper dans la lutte concrète. Gorki se rappelait de ses mots symptomatiques de Lénine, après avoir écouté la sonate Appassionata de Beethoven:



« L'Appassionata est la plus belle chose que je connaisse, je pourrais l'écouter tous les jours. C'est une musique divine, magnifique. Je pense toujours avec fierté, peut-être est-ce naif de ma part, Regarde ce que les êtres humains peuvent faire ».



Il fait ensuite un clin d'oeil, sourit et ajoute avec regret : « Mais je ne peux pas écouter de la musique, cela me tape tellement sur les nerfs que je pourrais dire des bêtises, susurrer des mots doux à l'oreille de ceux capables de produire de telles choses sublimes dans l'enfer abominable dans lequel ils vivent. Cependant, aujourd'hui plus question de susurrer des mots doux – on vous mordrait la main. Nous devons frapper les gens sans pitié sur la tête bien que théoriquement nous soyons contre tout type de violence entre les hommes. Oh, nôtre tâche est diablement difficile ! »



Il est clair que même une telle démonstration spontanée d'émotions n'est pas une révolte des instincts contre sa « façon de vivre », mais qu'il est ici aussi strictement fidèle aux impératifs de sa conception du monde.



Des décennies avant cet épisode, le jeune Lénine polémiquait contre les Naordniks et leurs critiques marxistes légaux.



En analysant ces derniers, il soulignait que l'objectivisme de leur démonstration de la nécessité d'une série donnée de faits, et combien il était facile de tomber dans la « position d'un apologiste de ces faits ».



Pour lui, la seule solution c'était la plus grande cohérence du Marxisme sans sa capacité à saisir la réalité objective, à dévoiler les véritables racines sociales de ces faits eux-mêmes.



La supériorité du Marxiste sur le simple objectiviste résiste dans sa cohérence ; il applique son objectivisme plus profondément et plus rigoureusement.



Seule cet objectivité supérieure peut être la source de ce que Lénine appelait l'engagement, « s'engager, quand on analyse un événement, c'est adopter directement et ouvertement la position d'une classe sociale particulière. »



L'attitude subjective découle toujours d'une réalité objective et y revient.



Cela peut produire des conflits si les contradictions de la réalité atteignent un point d'opposition mutuellement exclusive, et chaque homme engagé doit traiter lui-même ce type de conflits.



Mais il y a une différence fondamentale entre le conflit de convictions et de sentiments ancrés dans la réalité – dans les rapports d'un individu – et l'homme en conflit qui ressent sa propre existence en tant qu'être humain comme mise en danger. Ce dernier cas n'est jamais vrai pour Lénine.



Le plus grand hommage que rend Hamlet à Horace est le suivant : « Bienheureux ceux chez qui le tempérament et le jugement sont si bien d'accord ! / Ils ne sont pas sous les doigts de la fortune une flûte qui sonne par le trou qu'elle veut ».



Le tempérament et le jugement : leur opposition comme comme leur unité ne découlent que de la sphère biologique comme base générale et immédiate de l'existence humaine. Concrètement, les deux expriment l'harmonie ou la dissonance d'un être humain social avec un certain moment historique, en théorie et en pratique.



Tempérament et jugement se mariaient bien en Lénine car il orientait sa connaissance de la société à tout moment vers l'action qui était socialement nécessaire à ce moment-là, et car sa pratique suivait toujours nécessairement la somme et le système des idées vraies accumulées jusqu'alors.



Il n'y avait donc chez Lénine pas la moindre trace de ce qui aurait pu apparaître comme de l'auto-satisfaction. Le succès ne l'a jamais rendu vaniteux, tout comme l'échec ne l'a jamais déprimé. Il insistait sur le fait qu'il n'y avait aucune situation à laquelle un homme ne pouvait apporter une réponse pratique.



Il était un de ces grands hommes qui – précisément dans la pratique de leur vie – avaient réalisé beaucoup de choses, y compris les plus essentielles. Néanmoins – ou peut-être par conséquent – presque personne n'a jamais écrit aussi durement, avec aussi peu de pathos sur ses propres échecs, réels ou potentiels :



« L'homme intelligent n'est pas celui qui ne fait pas d'erreurs. Ces hommes n'existent pas, ils ne pourraient pas exister. L'homme intelligent est celui qui ne fait pas d'erreurs fondamentales et qui sait comment les corriger rapidement et sans conséquences ».



Ce commentaire si prosaïque sur l'art de l'action exprime plus clairement le fond de son attitude que toute profession de foi grandiloquente.



Sa vie fut perpétuellement dans l'action, la lutte ininterrompue dans un monde où il était profondément convaincu qu'il n'y avait pas de situation sans une solution, pour lui ou ses opposants. Le leitmotiv de sa vie était, logiquement, toujours être prêt pour l'action – l'action juste.



La sobre simplicité de Lénine eut donc un effet énorme sur les masses.Encore en opposition avec le premier type de grand révolutionnaire, il était un tribun du peuple sans égal, sans la moindre trace de rhétorique (pensons à ce sujet à des Lassalle et Trotsky).



Tant dans sa vie privée comme publique il avait une aversion profonde pour les beaux parleurs, pour tout ce qui était grandiloquent et exagéré. Il est encore significatif qu'il ait donné à ce mépris politique et humain de tout ce qui était « exagéré » une base philosophique objective :



« Toute la vérité, si elle est exagérée, ou si elle s'étend au-delà des limites de sa réalisation concrète peut devenir une absurdité, et elle tendra dans de telles conditions à devenir une absurdité ».



Cela signifie que, pour Lénine, même les catégories philosophiques les plus générales n'étaient jamais une généralité contemplative abstraite, elles étaient constamment tournées vers la pratique, comme les moyens de la préparation théorique pour la pratique.



Dans le débat sur les syndicats, il s'opposa à la position équivoque, éclectique et de conciliation de Boukharine en s'appuyant sur la catégorie de totalité. La façon dont Lénine appliquait une catégorie philosophique est symptomatique :



« Si nous devons avoir une véritable connaissance d'un objet, nous devons le regarder et mettre à l'épreuve toutes ses facettes, ses connections et ses 'médiations'. C'est quelque chose que l'on ne peut réaliser intégralement, mais la règle de la totalité nous préserve de bien des erreurs et rigidités ».



Il est instructif de voir comment une catégorie philosophique abstraite, renforcée par des réserves épistémologiques quant à son application, sert directement comme un impératif pour une pratique juste.



Cette attitude chez Lénine, on peut la voir encore plus clairement exprimée dans le débat sur la paix de Brest-Litovsk.



C'est devenu un lieu commun historique que de dire qu'en termes de Realpolitik, Lénine avait raison contre les communistes gauchistesqui, sur des bases internationalistes, défendaient le soutien à la révolution allemande qui s'annonçait par une guerre révolutionnaire, risquant l'existence même de la République soviétique russe.



Mais la pratique correcte de Lénine reposa sur une analyse théorique profonde de la particularité du développement de la révolution dans son ensemble.



La priorité à la révolution mondiale sur un seul événement mondial, disait-il, était une vérité authentique (donc pratique), « si on n'ignorait pas le chemin difficile et long vers la victoire totale du socialisme ».



Mais, par rapport à la particularité théorique de cette situation concrète, il ajoutait : « Toute vérité abstraite devient un mot creux si elle est appliquée à chaque situation concrète ».



La différence entre la vérité et la phraséologie révolutionnaire comme base de la pratique est, donc, que tandis que la première découle de l'état exact de la lutte révolutionnaire nécessaire et possible à ce moment précis, le dernier non.



Les sentiments les plus nobles, et l’engagement le plus désintéressé, ne deviennent que paroles creuses si l'essence théorique de la situation (sa particularité) ne permettent aucune pratique révolutionnaire authentique.



Une telle pratique n'est pas nécessairement un succès. Lors de la révolution de 1905, Lénine s'opposa vigoureusement au jugement de Plekhanov sur la défaite du soulèvement armé à Moscou, pour lui, il « n'aurait pas fallu prendre les armes ». Pour Lénine, cette défaite a fait avancer le processus révolutionnaire dans son ensemble.



Toute analogie, toute confusion de l'abstrait avec le concret, de l'universel avec le réel, conduit immédiatement à des mots creux ; par exemple la comparaison entre la France de 1792-93 et la Russie en 1918, souvent employée dans le débat sur Brest-Litovsk.



De la même façon, quand les communistes allemands dressèrent des thèses très intelligentes, auto-critiques après le putsch de Kapp en 1920, comme principes directeurs si jamais un tel putsch devait se reproduire, Lénine leur aurait dit : Comment savez-vous que la réaction allemande refera un tel coup ?



De telles réponses portent avec elles l'auto-éducation permanente de Lénine. En 1914, après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, à la suite de démêlés avec la police, il se réfugia en Suisse.



Une fois arrivé, il décida que la première tâche à faire était de profiter pleinement de ses « vacances » en étudiant la Logiquede Hegel.



De la même façon, quand il vivait clandestinement dans la maison d'un ouvrier après les événements de Juillet 1917, il remarqua comment ce dernier louait le pain du midi : « Alors, ils n'osent même plus nous donner du pain de mauvaise qualité, maintenant ! ».



Lénine fut frappé et enchanté par cette « analyse de classe des journées de Juillet ». Il réfléchit sur ses propres analyses complexes de cet événements et les tâches qui en découlaient : « Le pain, moi qui n'ai pas connu le besoin, je n'y avais pas pensé (…) l’esprit approche le fondement de tout chose, la lutte de classe pour le pain, par une analyse politique qui passe par des chemins extrêmement complexes et tortueux. »



Pendant toute sa vie, Lénine était toujours en train d'apprendre ; que ce soit de la Logique de Hegel ou de l'opinion d'un travailleur sur le pain.



L'auto-éducation permanente, l'ouverture constante à de nouvelles leçons de l'expérience, est une des dimensions essentielles de la priorité absolue de la pratique dans la vie de Lénine. Cela – et surtout la forme de son auto-éducation – créa un fossé insurmontable entre lui et tous les empiristes ou politiciens au pouvoir.



Il ne rappelait pas seulement l'importance de la catégorie de la totalité, comme base et mesure de la politique sur le plan polémique et pédagogique. Les exigences qu'il s'imposait étaient bien plus dures que celles qu'il imposait à ses plus estimés collaborateurs.



Universalité, totalité et la singularité du concret étaient les traits décisifs de la réalité dans laquelle l'action devait être entreprise ; dans quelle mesure elles devaient être comprises est donc la mesure de la véritable efficacité de toute pratique.



Bien sûr, l'histoire fait naître des situations qui contredisent les théories connues. Il y a même des situations où il est impossible d'agir selon des principes vrais et reconnus comme vrais.



Par exemple, avant Octobre 1917, Lénine avait prédit avec justesse que dans une Russie économiquement arriérée, une forme de transition, ce qui allait plus tard la NEP, serait indispensable.



Mais la guerre civile et l'intervention étrangère imposèrent à l’État soviétique ce qu'on appela le communisme de guerre.



Lénine céda à cette nécessité factuelle mais sans abandonner sa conviction théorique. Il conduisit aussi efficacement que possible ce qui était imposé par le communisme de guerre, sans – contrairement à la majorité de ses contemporains – à aucun moment considérer que le communisme de guerre était la forme authentique de transition vers le socialisme.



Il était absolument déterminé à revenir à la ligne théoriquement juste de la NEP dès que la guerre civile et l'intervention étrangère arrivèrent à leur terme. Dans les deux cas, il ne fut jamais ni un empiriste ni un dogmatique, mais un théoricien de la pratique, un praticien de la théorie.



Tout comme « Que faire ? » est un titre symbolique de l'ensemble de sa production écrite, la base théorique de son ouvrage est une thèse préliminaire de l'ensemble de sa conception du monde (Weltanschauung).



Il affirmait que la lutte de classe spontanée incarnée dans les grèves, même si elles sont bien organisées, ne produisent que les germes de la conscience de classe au sein du prolétariat.



Il manque encore aux travailleurs « la conscience de l'opposition irréductible de leurs intérêts avec ceux du système social et politique actuel dans son ensemble ». Encore une fois, c'est la totalité qui détermine la bonne voie à la conscience de classe tendant vers la pratique révolutionnaire.



Sans une orientation vers la totalité, il ne peut y avoir de pratique historiquement vraie. Mais la connaissance de la totalité n'est jamais spontanée, elle doit toujours être introduite « de l'extérieur », c'est-à-dire théoriquement.



La prédominance de la pratique ne peut donc être réalisée que sur la base d'une théorie qui doit viser à la totalité. Mais, comme Lénine le savait bien, la totalité de l'étant tel qu'il se déploie objectivement est infini, et elle ne peut donc jamais être adéquatement saisie.



Un cercle vicieux semble se mettre en place entre l'infinité du savoir et les impératifs toujours actuels d'une action concrète, immédiate. Mais cette insolubilité théorico-abstraite peut – comme le nœud gordien – être tranchée par la pratique.



La seule épée valable, c'est l'attitude humaine pour laquelle nous devons encore faire référence à Shakespeare : « The readiness is all », le tout c'est d'être prêt.



Un des traits les plus caractéristiques et les plus créatifs de Lénine est qu'il n'a jamais cessé d'apprendre théoriquement de la réalité, tout en restant toujours prêt pour l'action.



Cela détermine un des attributs les plus frappants et les plus paradoxaux en apparence de son style théorique : il ne voyait jamais les leçons tirées de la réalité comme achevées, mais ce qu'il en avait appris était organisé et dirigé en lui vers l'action possible à chaque moment donné.



J'eus la chance d'être témoin de l'attitude de Lénine lors de ces innombrables moments. C'était en 1921. Il y avait une session du comité tchécoslovaque du III ème Congrès du Komintern.



Les questions étaient extrêmement complexes, les opinions inconciliables. Soudainement, Lénine fit son apparition. Tout le monde lui demanda son opinion sur les problèmes tchèques.



Il refusa de répondre. Il disait qu'il avait essayé d'étudier les dossiers mais que des affaires politiques urgentes avaient fait irruption et qu'il avait juste jeté un coup d'oeil à deux journaux qu'il avait emporté avec lui dans sa veste.



C'est seulement après avoir été interrogé à plusieurs reprises qu'il accepta de donner ses impressions sur les deux journaux. Il les tira de sa poche et livra une analyse non-méthodique, improvisée en commençant par l'article principal et en finissant par les nouvelles du jour.



Cette analyse impromptue fut l'analyse la plus profonde de la situation en Tchécoslovaquie et des tâches du Parti communiste.



Évidemment, homme caractérisé par sa préparation à l'action et sa cohérence, dans la relation réciproque entre théorie et pratique, Lénine choisit toujours de donner la priorité à la pratique. Il le fit de façon frappante à la fin de son principal ouvrage théorique, Etat et Révolution.



Il l'écrivit dans la clandestinité après les journées de Juillet, et il ne put jamais finir le dernier chapitre sur les expériences des Révolutions de 1905 et 1917. Le cours de la Révolution ne lui permit pas.



Dans un post-scriptum, il écrivait : « Il est plus plaisant et utile de vivre l'expérience de la révolution que d'écrire sur elle ». Il dit cela avec une profonde sincérité. Nous savons qu'il a toujours voulu pallier à ce qu'il n'avait pu faire. Ce n'est pas lui mais le cours des événements qui le rendit impossible.



Il y eut un changement important dans les attitudes humaines ces derniers siècles : l'idéal du « sage » stoico-épicurien a eu une très forte influence sur nos opinions éthiques, politiques et sociales, bien au-delà des limites de la philosophie académique.



Mais cette influence fut tout aussi une transformation interne : l'élément pratique-actif dans ce prototype se renforça par rapport à l'époque classique. La préparation permanente à l'action de Lénine est le dernier, et jusqu'à présent le plus grand et le plus important, stade de ce développement.



Le fait qu'aujourd'hui la manipulation absorbe la pratique et que la « fin des idéologies » absorbe la théorie, cet idéal ne pèse pas lourd aux yeux des « experts », ceci n'est qu'un épisode, allant contre la marche de l'histoire mondiale.



Par-delà le sens de ses actions et écrits, la figure de Lénine comme incarnation de la préparation permanente à l'action représente une valeur ineffaçable : une nouvelle forme d'attitude exemplaire face à la réalité.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 09:03

                                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

tkp logoLes communistes du TKP sur la crise politique en Turquie

 

 

 

« Le gouvernement Erdogan doit démissionner »




Déclaration du Parti communiste de Turquie sur la crise récente



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



1– Le régime AKP, avec toutes ses institutions et ses composantes, se heurte à un mur.



2– Les fractures internes au régime AKP et la transformation de ces fractures en énormes fissures depuis le 17 décembre sont le fruit de la contradiction entre la mentalité de l'AKP et la réalité de la Turquie. La grande résistance populaire de Juin 2013 conduit le régime AKP à la fin de son parcours.



3– Il devient clair que la Turquie ne peut être enfermée dans le régime AKP. Sa nature anti-populaire et pro-capitaliste, religieuse jusqu'au fanatisme et collaborationniste a été rejetée par toutes les couches dynamiques de la société de Turquie.



4– Le rejet du régime AKP par notre peuple, la faillite de la politique syrienne de l'AKP qui reposait sur le renversement du gouvernement Baas par une intervention étrangère a poussé les puissances impérialistes et la bourgeoisie de Turquie à rechercher une alternative à Erdogan qu'ils avaient soutenu depuis le début.



5– La lutte entre le mouvement Gulen et Erdogan est le fruit de cette quête et elle s'intègre dans une crise politique bien plus vaste.



6– Ce sont d'abord les Etats-unis, les pays impérialistes et la classe capitaliste qui, tout en cherchant une alternative à Erdogan, sont à la recherche de formules qui garantiraient le maintien des principales caractéristiques du régime AKP qui a été dans leurs intérêts.



7– L'avenir politique de la Turquie sera déterminé par cette quête des monopoles internationaux et locaux et la lutte entre les principaux acteurs du régime AKP d'une part, et la position qui sera adoptée et la lutte qui sera menée par les forces populaires d'autre part.



8– Au lieu de s'essayer à de vaines conjectures à partir du présent sur l'issue de ce processus compliqué et chaotique, nous devons faire en sorte que la classe ouvrière turque pèse plus, et en renforçant la puissance du peuple organisé, faire bouger le rapport de force dans la scène politique.



9– Préférer une des composantes du régime AKP sur une autre, ou se fier à une option politique qui contribuerait à consolider quelque caractéristique fondamentale que ce soit du régime AKP serait la plus grande erreur qui pourrait être commise par la gauche. La Gauche doit se tenir à distance de toute position qui trahirait la Résistance de Juin.



10– Le combat entre l'AKP et le mouvement Gulen n'a pas d'autre sens que celui d'apporter la preuve de l'accélération de l'effondrement du régime AKP. Après avoir été partenaires dans le crime pendant des années, les deux camps du bloc au pouvoir tentent désormais d'accuser l'autre de la faillite du régime afin de jouer leur carte dans la période suivante. Les forces populaires doivent travailler à l'effondrement du régime, et à la dénonciation de toutes ses composantes.



11 – La responsabilité politique du régime AKP revient à Erdogan et à son parti. En tant que parti au pouvoir, l'AKP doit être tenu comme responsable des politiques économiques menées contre notre peuple, du pillage des ressources du pays et du fanatisme religieux mis en place en politique étrangère comme dans la vie sociale.



12– En tant qu'organisation clandestine, le mouvement Gulen a non seulement apporté un soutien logistique au gouvernement AKP mais a aussi agi comme son homme de main. Il s'agit d'une complicité indéniable.



13– L'idée que la liquidation de l'AKP par le Mouvement Gulen ou qu'un AKP sans Erdogan résoudrait les problèmes de la Turquie doit être combattue, pour arrêter que cette idée se répande dans la population. L'avenir de la Turquie ne peut pas être le résultat de la rivalité entre deux camps religieux réactionnaires.



14– Toute stratégie qui repose sur la thèse que Erdogan ou le Mouvement Gulen puisse être privilégié par rapport à l'autre camp doit être rejetée. Nous devons dénoncer à la face du peuple ceux qui portent ces stratégies.



15– La collaboration du régime AKP avec l'impérialisme, sa nature réactionnaire religieuse et son fascisme de marché forment un tout, dont on ne peut isoler telle composante ou telle autre.



16– Si le peuple s'organise, il ne devra pas choisir pour le moindre mal, il devra être en mesure de porter son propre choix. En ayant cela en tête, il faudra une mobilisation pour organiser, et ce front des forces de gauche qui rassemble tous les citoyens prêts à défendre les travailleurs, le patriotisme, les Lumières doit s'élargir pour toucher l'ensemble du pays.



17– Le Parti communiste de Turquie, tout en travaillant pour élever le niveau d'organisation populaire et pour faire de l'option du socialisme une réalité concrète, mènera la lutte pour réaliser les revendications ci-dessous :



A – Le gouvernement doit démissionner immédiatement.



B – Toutes les congrégations et tous les ordres religieux doivent être démantelés immédiatement.



C – Tous les procureurs et juges qui ont préparé des inculpations pour des procès politiques sous le règne de l'AKP doivent être démis de leurs fonctions.



D – Le président qui se fait passer pour un arbitre entre le gouvernement et les ordres religieux afin de sauver le régime AKP doit démissionner immédiatement.



E – Toute personne inculpée pour corruption doit être jugée et les enquêtes doivent arriver à leur terme. Toutes les privatisations qui ont posé les bases de cette corruption doivent être annulées. Tous les contrats publics liés au TOKI (Administration pour le logement de masse) doivent faire l'objet d'une enquête.



F – Quiconque qui a été inculpé ou incarcéré lors de procès politiques tenus pendant la période AKP doit être relâché sans exception et sans condition. De nouveaux procès doivent avoir lieu dans un cadre où tous les inculpés seront libres.



G – Tous les officiers de police qui ont agressé des gens avec une force excessive, qui ont tué ou blessé des gens qui n'exerçaient que leur droit à résister à l'AKP, qui ont détenu de façon illégale des gens, tous les supérieurs de ces officiers de police et tous les maires qui ont donné les ordres à la police, tous les responsables des municipalités qui ont agi comme complices de ces crimes et tous les politiciens qui ont défendu cette tyrannie doivent être jugés sur-le-champ.



H – La liste des crimes commis par le régime AKP contre le peuple et l'Humanité doit être préparée et des mesures légales doivent être entreprises pour que les gens coupables de ces crimes soient portés devant la justice.



I – La structure du Conseil électoral suprême doit être changée. Tous les partis participant aux élections doivent être représentés dans ce conseil. Toutes les suggestions visant à empêcher les fraudes électorales doivent être prises en compte et toutes les décisions émises ainsi que leurs motivations doivent être rendues publiques.



J – Le seuil de barrage électoral doit être supprimé immédiatement. Tous les partis participant aux élections doivent avoir un accès égal aux subventions publiques.



K – En commençant par le Premier ministre, le Ministre des Affaires étrangères et le sous-secrétaire du MIT (L'Agence de renseignement turque), tous les responsables qui ont commis des crimes de guerre en Syrie doivent être jugés.

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 08:56

 

                                                                          cerveau animé

 

 

Article du blog d'André Chassaigne

Capture d’écran 2013-03-02 à 13.57.26

 

 

La semaine écoulée aura décidemment été très riche en annonces concernant l’avenir des territoires de la République. Alors que le Président de la République énonçait sa volonté de supprimer 7 ou 8 régions, l’Assemblée nationale examinait une nouvelle fois le projet de transfert du plan local d’urbanisme (PLU) au niveau intercommunal (PLUI) dans le cadre du projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR). Décidément, la démocratie territoriale est dans l’œil du cyclone !

 Pour le volet régional, l’objectif est de tailler dans les dépenses publiques, en faisant croire que moins de régions, c’est plus d’efficacité dans leurs missions. En réalité, cette annonce brutale répond point par point aux injonctions de la Commission européenne. Depuis l’adoption du pacte budgétaire européen, la Commission mène une croisade sans merci contre la dépense publique. Les collectivités font partie des cibles privilégiées : par leurs investissements, par les services publics locaux qu’elles développent, elles sont de mauvais élèves de la pensée libérale.

 L’autre mauvaise nouvelle concerne la remise en cause du texte issu du Sénat sur le transfert des PLU vers les intercommunalités. La Haute assemblée, prioritairement compétente en matière de représentation des collectivités territoriales, comme l’énonce l’article 24 de la Constitution, avait institué un dispositif d’équilibre, garantissant le respect de la volonté des communes, en particulier des communes rurales, avec une minorité de blocage d’un quart des communes représentant au moins 10 % de la population. Mais ce compromis a été foulé aux pieds à l’Assemblée nationale, au profit d’un passage en force quasi systématique.

 Les maires ruraux sont parfaitement capables de prendre des décisions relatives à un PLU intercommunal et ils n’admettent pas qu’elles leur soient imposées. Pour être de qualité, la mise en œuvre d’un PLU intercommunal doit impliquer le maire et conseils municipaux dans le cadre d’une réflexion partagée avec leur population. Mais qu’en sera-t-il, demain, avec des PLU obligatoirement à l’échelle intercommunale ? Notre conception de la démocratie n’est pas celle qui consiste à mépriser les élus en cherchant à leur imposer des décisions.

 Si j’insiste beaucoup sur ce point, c’est parce que ce sont aujourd’hui les fondements de l’identité républicaine et de la solidarité communale qui sont mis en cause. Tout au long des débats sur les réformes territoriales qui s’accumulent, je ressens le fossé qui se creuse entre les élus locaux et des élites technocratiques, gonflées au pseudo réalisme libéral qui veut que la « bonne gouvernance » s’impose par le haut. L’expertise démocratique des élus locaux, comme les moyens humains et financiers mis à leur disposition, sont sans cesse dévalorisés, rognés, rejetés. Cette pensée dominante du « ce sera mieux avec moins d’élus », « ce sera mieux à une échelle territoriale plus grande », accompagnée des bons mots de « cohérence » ou « d’efficacité », est la négation même de l’intérêt populaire et de l’implication citoyenne au plus près des préoccupations du quotidien.

 La fracture qui existe actuellement entre les Français et leurs responsables politiques, que l’on constate tous les jours, sépare aussi désormais les élus locaux, notamment ruraux, de ceux qui décident à l’échelon national. Comment ne pas prendre conscience de cette situation ? Comment ne pas comprendre que la politique du rouleau compresseur ne peut avoir que des effets désastreux ?

 

Chronique publiée dans le journal La Terre. 

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 08:45
 
                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1
source: Résistance-politique.fr
Mercredi 22 janvier 2014

Le gouvernement syrien fait l’effort, dans des conditions probablement difficiles, de diffuser un journal télévisé en langue française. C’est une opportunité pour se tenir informé de la situation en Syrie et des analyses de son gouvernement. Ces images n’existent nulle part ailleurs ! On trouve ce journal, fort bien fait, en se rendant sur le site de Syria News Press.  

 Voici celui du 21 janvier 2014 :

 

                                                                        

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 08:14

 

                                                                      cerveau animé

 

C'EST LE COUT DU TRAVAIL QUI EST VISE

Dans le flot des nouvelles lancées chaque jour par les médias, il en est qui sont étonnamment discrètes ainsi celles qui reflètent l'état de santé du capital :

Une augmentation moyenne de 18% en 2012 contre 1,5% pour les salariés en activité, soit 12 fois moins. On comprend cette discrétion, ces chiffres sont à l'inverse de la fable du pauvre patron que les « coûts salariaux trop élevés empêchent d'embaucher »; et encore il convient de tenir compte de l'énorme différence de revenus entre les entreprises du CAC 40 et les PME ! Car ce qui capte l'attirance du pouvoir Hollandais comme celui de Sarkozy avant lui, ce sont les grandes, très grandes entreprises et leurs riches dirigeants : c'est à eux qu'ira l'essentiel des 30 milliards prévus pour « encourager » l'embauche; c'est aux 770 familles les plus riches que les impôts vont rembourser 184 millions de « trop perçu » du fait qu'ils sont calculés sur le revenu de l'année précédente, c'est-à-dire la dernière année Sarkozy !!!!

LA SECU, UN INVESTISSEMENT PRODUCTIF

Dès sa publication en 1945 de la loi de Sécurité Sociale et de son principe d'organisation, elle souleva une hostilité farouche du patronat et notamment des assurances et des fonds de pension : rappelons que son principe est foncièrement anti-libéral : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins,

Non ce n'est pas l'entreprise qui paie, c'est le salarié; c'est une partie du pouvoir d'achat des salaires : du reste, le salarié licencié représente une baisse de charge.

Mais la sécu n'est pas que cela : des économistes (quelques un seulement !) ont démontré que ce modèle social avait limité les effets de la crise, et surtout c'est un facteur de productivité du travail.

A ce propos on a pu lire dans la rubrique scientifique d'un journal une info rafraîchissante, réjouissante : les laboratoires et hôpitaux français ont réalisé dix avancées fondamentales dont le premier coeur artificiel, un nouveau traitement du cancer de la gorge et d'autres encore.

Nous en sommes fiers mais surtout fiers de la Sécu qui en créée les conditions avec les hôpitaux publics alliant recherche, enseignement et praticiens sans but lucratif. C'est là que se situe la différence avec le secteur privé qui n'investit qu'avec la perspective d'un profit massif et à très court terme ; le secteur public au contraire, travaille dans le but de répondre aux besoins des gens.

C'est pourquoi il faut voir dans les attaques contre le modèle social français, une atteinte déguisée contre le pouvoir d'achat des salaires, au bénéfice du patronat, que le pouvoir soit de droite ou de gauche : au point qu'un journal a pu écrire que François HOLLANDE a « doublé la droite » sur la droite.

L'INFO, POUDRE DE PERLIMPIMPIN …..

En période de crise, c'est pain béni pour les politiciens professionnels qui utilisent une curieuse méthode de calcul :

Par exemple, en vue de capter la colère « des déçus du Socialisme », ça fait le jeu de Marine LE PEN : or, lors du dernier scrutin national, elle a eu certes plus de 6 millions de voix, mais seulement 13,9% des 46 millions d'inscrits ! Les voix de la colère ? Il y aurait donc près de 40 millions d'électeurs pour refuser le bulletin Le Pen en s'abstenant, 12 millions votant blanc et nul, et les autres pour les candidats présents.

Cette présentation est d'autant plus condamnable qu'elle masque le vrai danger : Hollande aujourd'hui comme Sarkozy hier : le bulletin de vote contient un véritable poison qui rend malade la démocratie, l'élection uninominale à deux tours : elle donne au PS dix fois plus de députés qu'aunFront de Gauche pour seulement trois fois plus de voix. Le bulletin de vote est devenu la poudre de perlimpinpin.

Le rapport de force à l'Assemblée est truqué. Le mouvement populaire est ainsi condamné à mettre en oeuvre ce qui lui reste hors législation : y compris la rue.

Elie DAYAN Janvier 2014

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 21:36

 

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

revolucion-gamonal.jpgUne révolte populaire massive à Burgos, en Espagne, met en échec un projet de spéculation immobilière : la lutte paye !

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Que se passe-t-il à Burgos ?Cette ville moyenne de 200 000 habitants, située en Castille-Léon est au centre de toutes les attentions en Espagne ces derniers jours : une révolte populaire met en échec un projet de spéculation immobilière, pendant que l’État répond par la force.

 

La municipalité de Burgos ressemble à beaucoup d'autres en Espagne : gérée par la droite (ici le Parti populaire, ailleurs le PS), elle combine clientélisme, corruption marchés publics truqués, privatisation des services municipaux, impôts locaux gonflés et dette vertigineuse.

 

Burgos est même un cas d'école. La ville a accumulé 500 millions d'euros de dette, a quasiment tout privatisé, augmenté trois fois les impôts ces deux dernières années, pendant que la ville compte 18 000 chômeurs.

 

Pourtant le maire de droite Javier Lacalle trouve encore 9 millions d'euros pour lancer un grand projet de rénovation du centre, de la rue Vitoria, située dans le quartier de Gamonal pour en faire le « grand boulevard » de la ville : le projet pharaonique « Gamonal XXI ».

 

Depuis le 9 janvier, les habitants de la ville ont dit Non. Par milliers ils ont bloqué les chantiers de construction, étudiants, chômeurs, femmes au foyer, travailleurs.

 

Ils ont subi la répression des forces de l'ordre, les arrestations, les passages à tabac. Mais ils sont revenus chaque jour depuis : le 11, le 12, le 13 et ce 15 janvier.

 

Ce vendredi 16 janvier, le maire de la ville Javier Lacalle a annoncé l'arrêt définitif du chantier de construction de grand boulevard dans le quartier de Gamonal, tandis que 3 000 manifestants se réunissaient dans le quartier pour fêter la nouvelle. Retour sur une lutte qui a payé.

 

Spéculation et gentrification à Gamonal : les pauvres exclus du travail, saignés … et maintenant chassés de leur quartier !

 

Burgos est une ville espagnole comme une autre, avec ses 18 000 chômeurs. Mais Gamonal est le quartier qui concentre tous les problèmes sociaux. Ce quartier ouvrier – qui concentre la moitié de la population de la ville – connaît les chiffres les plus élevés de pauvreté, de chômage.

 

A Gamonal, les ouvriers souvent immigrés ont déjà perdu leur emploi et leur revenu (la moitié des chômeurs n'ont plus d'aide publique), ils ont perdu leurs services publics, ils risquent maintenant d'être dépossédés de leur quartier.

 

Le nouveau Gamonal n'est pas pour eux : les maisons vont être rénovés, le quartier va devenir commerçant, les rues privatisées. Au nom du développement durable (sic), c'est la gentrification du quartier qui s'annonce et l'expulsion des pauvres hors du centre.

 

Heureusement, les habitants de Gamonal peuvent compter sur leur solidarité, ce qu'il reste d'associations de riverains combatives, d'engagement syndical et politique de classe – surtout auprès du Parti communiste, pour résister.

 

Corruption, privatisation, spéculation : quand le peuple se soulève contre le consensus patronal mafieux

 

Car ce que dénoncent les habitants de Gamonal à Burgos va bien au-delà de ce projet de spéculation immobilière : c'est tout ce système qui régit l'Espagne, responsable de la crise, un capitalisme qui allie corruption, privatisation, décentralisation et collusion entre élites politiques et économiques.

 

Décentralisation et dette publique. Rappelons que l'Espagne est un modèle de « décentralisation », les services publics ont été transférés aux municipalités, aux régions, sans les moyens correspondants, laissant l'alternative : privatisations ou/et coupes, sans oublier hausse des impôts !

 

A Burgos, la dette atteint la somme vertigineuse de 500 millions d'euros. Elle a servi de prétexte aux coupes dans les services sociaux, à l'augmentation des impôts locaux, aux privatisations.

 

Privatisation intégrale. Tout a été privatisé à Burgos ou presque. La municipalité s'attaquant désormais à la santé (hôpitaux), à l'eau et à l'éducation (université). Le projet de « boulevard » s'intègre à cette politique de privatisation de la ville.

 

En effet, la rue et le sol seront privatisés. La rue, jusqu'ici 2 x 2 voies seraient réservés désormais aux transports institutionnels (taxis, bus) déjà privatisés et onéreux, ou à la circulation en vélos, développement durable oblige. La circulation des riverains serait, elle, entravée.

 

Le sol serait privatisé, un exemple significatif : le parking public de 350 places serait remplacé par un parking souterrain de 250 places, privatisé, où la place coûterait 20 000 € à l'année !

 

Corruption généralisée. L'Espagne est le pays des accommodements véreux, des contrats publics arrangés, des projets immobiliers destinés à gonfler la dette publique comme les profits privés.

 

Ces deux dernières années, deux conseillers de droite de la ville ont été démis de leur mandat pour faits de corruption avérés. Ce n'est qu'un début pour les élus locaux communistes.

 

A qui est confié le projet ?A la « M.B.G. Ingeniería y Arquitectura SL », du magnat de l'immobilier Mendez Pozo, ce dernier est un ami proche du maire Javier Lacalle. Il a même été condamné à deux ans de prison pour faux en écriture pour une affaire de travaux publics … à Burgos, justement.

 

Collusion entre milieux d'affaires et monde politique. Bien au-delà de la corruption, c'est bien la question de la nature des liens entre milieux patronaux et hommes politiques, tout comme la concentration monopolistique de l'économie espagnole qui est en cause.

 

Il suffit de penser que le vice-maire Angel Ibanez a fait le tour de force d'être à la fois le chef de l'Agence de recrutement de l'Université de Burgos (35 000 € par an), vice-président de la Caisse du Burgos, filiale de la banque Caixa (19 000 € par an) et enfin conseiller de l'entreprise de travaux publics Fomento, spécialisée dans les marchés des collectivités locales (20 000 € par an).

 

Qui a dit conflit d'intérêts ?

 

On peut aussi évoquer le patron véreux Mendez Pozo, président de la Chambre de commerce de Burgos, fondateur de six sociétés immobilières (qui lui permettent d'effacer ces compromissions) mais aussi premier propriétaire des médias de la région de Castille-Leon !

 

Ainsi, Mendez Pozo contrôle les journaux suivants : el Diario de Burgos, Diario Palentino, El dia de Valladolid, Diario de Ávila, ainsi que l'ensemble des journaux de Las Tribunas de Castilla la Mancha.

 

Il est aussi propriétaire de la chaine de télévision 4 de Castilla y León et président de l'Agence d'informations Ical.

 

Pas étonnant que le mouvement de résistance des habitants ait été répercutée par les médias locaux comme une émeute d'une violence inédite, mettant en avant les voitures brûlées, les devantures des magasins fracturées, les échauffourées provoquées par des jeunes déchaînés.

 

« Loi de sécurité citoyenne » : un test pour le pouvoir dans sa répression des mouvements populaires

 

En Espagne, la répression contre les mouvements populaires prend une tournure fascisante. La dite « Loi de sécurité citoyenne » surnommée « Loi baillon » (Ley mordaza) par ses détracteurs, votée en décembre dernier, prévoit 51 infractions passibles d'amendes plus ou moins lourdes.

 

Parmi les « infractions graves » (entre 1 000 et 60 000 € d'amende !) : désobéissance à des agents de l'ordre et refus de s'identifier ; manifestation sans autorisation ; offense à l'Espagne et ses symboles ; faire obstruction à des décisions légales (comme lors des expulsions) ; trouble à l'ordre public.

 

Il s'agit ouvertement d'une atteinte à la liberté d'expression, de réunion et de manifestation.

 

Burgos est un test pour cette nouvelle loi. L' « état d'urgence » a été déclarée, plusieurs dizaines de troupes anti-émeute mobilisées sur place. Au 15 janvier 2014, 40 personnes avaient été arrêtés et incarcérés par les forces de police espagnoles.

 

Le ministre de l'Intérieur a ciblé des « groupes violents, extrémistes, anti-système » qui perturbaient l'ordre public et devaient être réprimés par la force. On voit le danger de la nouvelle loi adoptée, les frontières floues entre « trouble à l'ordre public » et « expression d'une opposition ».

 

 

Izquierda Unida contre le PP à Burgos … mais alliée à la droite pour à Oviedo, capitale des Asturies, quelle cohérence ?

 

Dans ce combat, le Parti communiste local – intégré dans Izquierda Unida – a adopté une position digne, cohérente, combative, qui a pu servir de repère aux manifestants.

 

On peut sourire aux larmes versées sur le « non-respect de la démocratie participative » (sic) par la mairie de droite, mais sa dénonciation de la corruption des édiles au Conseil municipal, de la politique de privatisation est tout à fait juste.

 

Ce qui est plus dommageable – et qui pèse sur l'image que peut donner cette formation bariolée,cette auberge espagnole qu'est Izquierda Unida – c'est que toutes les Fédérations, sections d'Izquierda Unida (IU) sont loin de partager la même ligne.

 

On pourrait gloser sur Izquierda Unida en Andalousie qui collabore au gouvernement socialiste, connu pour son niveau de corruption à côté duquel Burgos est une cité propre, connu pour ses politiques d'austérité qui saignent les fonctionnaires locaux et ceux dépendant des aides sociales.

 

On peut aussi prendre des cas de collaboration active avec la droite. C'est le cas en Extrémadure où le PP peut compter sur le soutien d'Izquierda Unida pour gouverner. C'est le cas surtout à 200 km de là, à Oviedo, la capitale de la région des Asturies.

 

A Oviedo, Izquierda Unida a tout simplement choisi de signer un pacte budgétaire, de facto un accord politique de gouvernement avec le Parti populaire, la droite. Un accord dénoncé comme il se doit par le Parti communiste local, mais qui crée un certain malaise, au-delà des Asturies.

 

Oviedo connaît pourtant les mêmes dynamiques que Burgos : privatisations, coupes dans les dépenses sociales, corruption et clientélisme (à niveau certes inférieur à Burgos, mais c'est une question de degré).

 

Izquierda Unida se présente comme une formation à géométrie variable – avec la droite dans les Asturies ou Extrémadure, avec les socialistes en Andalousie, bientôt à Madrid, dans l'opposition en Castille-Léon –, c'est la conséquence de son absence de ligne claire, de toute autre boussole politique … que celle de conserver un maximum d'élus locaux.

 

Même si IU devrait progresser électoralement (on l'annonce à 12 %), bénéficiant de la ligne droitière du PSOE, de l'absence d'alternative à gauche, ainsi que de la radicalisation de la population espagnole, cette ligne floue laisse le mouvement populaire espagnol sans réelle perspective de victoire nationale.

 

Quoi qu'il en soit, la lutte des riverains de Burgos montre que la lutte paye. Vive le Parti communiste d'Espagne quand il joue son rôle d'impulsion des luttes ! Vive le peuple et les travailleurs d'Espagne unis dans le rejet des politiques de casse sociale !

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 21:25

source:www.pcf84

Pierre Laurent "Un pacte d'irresponsabilité sociale"

C’est un véritable « pacte d’irresponsabilité sociale» qu’a présenté François Hollande au cours de sa conférence de presse. Ses annonces sont une attaque profonde, un dynamitage en règle du modèle social et républicain français. En proposant la fin des cotisations familiales patronales, le Président de la République a répondu à une vieille exigence de classe du MEDEF et fait un nouveau cadeau de 30 milliards au patronat après les 20 milliards du CICE. Les contre-parties exigées, elles, sont du vent. Pire, elles ne relèveraient que de négociations de branche que le Parlement est déjà appelé à entériner. Autrement dit, c’est la fin de toute législation sociale nationale !

La méthode proposée est, elle aussi, inacceptable. Le Président se donne 6 mois pour mettre en œuvre son pacte. Le Parlement et les organisations de salariés sont sommées de se soumettre aux exigences du patronat. La réforme institutionnelle dessinée par le Président est un profond coup porté à la démocratie.

Les communistes avec le Front de gauche seront mobilisés pour faire échouer le plan présidentiel. Je réitère ma proposition de pacte de solidarité à l’ensemble des militants de gauche pour créer les conditions de mise en œuvre d’une politique de gauche que le Président a décidé d’abandonner.

 

 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 20:10

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

À Gaza, les enfants tombent malade à cause de la pollution des sources d’eau potable

   

"La France est de plus en plus perçue comme l’adversaire du monde arabe"

Journaliste et écrivain palestinien de renommée internationale, né à Gaza, Ramzy Baroud (*) a sillonné pendant plusieurs mois le Proche et le Moyen-Orient, pour le compte de la chaîne Al Jazeera. A l’occasion de sa première visite à Paris, il livre à l’Humanité son regard sur les bouleversements régionaux en cours, et juge avec sévérité le nouveau rôle joué par la diplomatie française.

Comment expliquez-vous la dégradation actuelle, en particulier sanitaire, que connaît la bande de Gaza ?

Ramzy Baroud. L’Etat de siège est perpétuel. Mais effectivement, même selon les « standards » de Gaza, la situation s’est considérablement dégradée. Il n’y a de courant qu’entre 2h et 6h du matin. Les générateurs des hôpitaux ne fonctionnent plus. Les enfants tombent malade à cause de la pollution des sources d’eau potable, les ordures et les eaux usées se déversent dans les rues. Nous sommes au-delà de la logique de punition collective. Il y a selon moi une volonté politique des dirigeants israéliens d’accentuer cette punition afin d’accroître la défiance de la population envers le Hamas, et le rendre responsable de la dégradation des conditions de vie. Avec l’élimination des Frères musulmans en Egypte, le moment est idéal pour marginaliser le Hamas, sa branche palestinienne.

C’est votre premier voyage en France, un pays qui était connu pour sa politique « équilibrée » au Proche-Orient…

Ramzy Baroud. Il y a eu un changement significatif de votre politique étrangère, en particulier vis-à-vis du Proche-Orient : Les Palestiniens considèrent la position de la France comme engagée du côté israélien. Ils ont perdu leurs illusions sur l’équilibre français, sa sympathie supposée pour la cause palestinienne. Après l’intervention militaire en Libye, puis la tentative avortée de bombarder la Syrie, comme j’ai pu m’en rendre compte après un séjour de six mois dans les pays arabes pour le compte de la chaîne Al-Jazeera, la France est de plus en plus perçue comme l’adversaire du monde arabe. Il y a un manque de confiance pour un pays clairement identifié comme faisant partie de l’axe Londres-Washington-Tel Aviv. 

Dans votre dernier livre, vous décrivez Benjamin Netanyahu comme un « homme malveillant à l’esprit tordu ». Pourquoi François Hollande lui a-t-il manifesté une telle amitié à l’occasion de son dernier voyage en Israël ?

Ramzy Baroud. Je vais essayer de rester le plus poli possible. Mais je suis obligé d’admettre que j’ai trouvé ce spectacle absolument écœurant. C’est d’autant plus incompréhensible venant du président d’un pays au passé révolutionnaire, qui a connu la brutalité de l’Occupation, qui comprend la violence d’un processus de décolonisation. Et voir François Hollande donner aux dirigeants israéliens cet amour inconditionnel à un moment où même le gouvernement américain atteint le point où il défie l’influence du lobby pro-israélien aux Etats-Unis a quelque chose de profondément choquant. Netanyahu est à l’extrême-droite de l’échiquier politique israélien et il pourrait même être taxé de fasciste selon certains standards politiques internationaux… Peut-être que cette attitude était justifiée par la volonté d’amadouer les dirigeants israéliens sur le dossier du nucléaire iranien, mais faire cela sur le dos des Palestiniens avait quelque chose de révoltant.

Vingt ans après les accords d’Oslo, le Moyen Orient connaît des bouleversements majeurs : l’Iran normalise sa relation avec les Etats-Unis, Israël coopère étroitement avec l’Arabie Saoudite... Quel impact ces évolutions peuvent-elles avoir sur la lutte du peuple palestinien ?

Ramzy Baroud. Il y a un changement de paradigme à l’œuvre dans la région. Dans les décennies à venir, on se souviendra de cette période comme celle qui a changé le visage du Proche et du Moyen-Orient. La raison fondamentale vient des Etats-Unis : ils ont compris après l’Irak qu’ils n’avaient plus les moyens de mener une guerre de grande envergure. En conséquence de cela, d’autres acteurs tentent de combler ce vide. L’autre facteur est l’émergence du peuple arabe en tant qu’entité politique. Les analystes ont à mon avis commis une erreur en considérant que le soulèvement était une victoire en soi. Ce n’était pas le cas. La signification, selon moi, c’est que le Moyen-Orient ne pourra plus être gouverné par cette alliance entre le néocolonialisme occidental et une poignée de dirigeants corrompus et despotiques. Il est néanmoins difficile de définir ce nouvel acteur : ce n’est pas vraiment une « société civile », parce qu’elle est fragmentée et divisée, comme on peut le voir en Libye ou en Egypte, mais c’est incontestablement une émergence populaire. Il n’y a pas vraiment eu de culture de la mobilisation collective dans la région depuis des décennies. Cette conscience sera probablement longue à émerger, que ce soit au Yémen ou à Bahreïn, mais elle finira par redessiner le visage du Moyen-Orient. Prenons le cas de l’Egypte : les puissances étrangères y faisaient et y défaisaient les rois. Aujourd’hui, elles sont obligées d’ajuster leur attitude en fonction de qui la population a permis ou rendu possible l’accession au pouvoir. 

L’émir du Qatar a tenté de mettre la main sur le Hamas l’année dernière, avant que son pays ne semble disparaître progressivement de la scène régionale. Que s’est-il passé ?

Ramzy Baroud. Il n’y a pas de réelle dynamique au Qatar. C’est un tout petit pays qui essaie d’apparaître comme influent sur la scène internationale. Mais tout ce qu’il a à offrir, c’est de l’argent. L’argent permet de vous acheter une amitié temporaire, mais certainement pas une influence durable. Vous pouvez acheter des groupes, des militants, et après ? Le chèque signé au Hamas s’inscrivait dans la stratégie de récupération des mouvements politiques islamistes suite au Printemps arabe. Le Hamas était alors dans une position très inconfortable vis-à-vis du conflit syrien, et il fallait l’obliger à s’engager du côté de l’opposition armée soutenue par le Qatar. Les dirigeants du Hamas ont visiblement misé sur le mauvais cheval.

Comment résoudre la défiance grandissante de la population palestinienne vis-à-vis de leurs dirigeants ? La libération d’une figure comme Marwan Barghouti peut-elle changer la donne ?

Ramzy Baroud. La crise est beaucoup trop profonde pour qu’elle puisse être résolue par un seul homme. La classe politique palestinienne dépend du bon vouloir de ses partenaires politiques et financiers, et même d’Israël. Si Israël en venait à considérer que l’autorité palestinienne représente un réel danger pour ses intérêts, elle serait encore d’avantage affaiblie : les Etats-Unis cesseraient par exemple de financer la formation de policiers, lesquels sont entre autres chargés d’empêcher toute forme de lutte armée contre l’occupant israélien. Le problème du Hamas est différent : c’est un parti plus récent, qui est apparu aux yeux de la population palestinienne comme moins corrompu, n’ayant pas renoncé à la lutte armée, et c’est ce qui explique que nombre de chrétiens vivant à Gaza ont voté pour lui. Il ne s’agissait pas de soutenir le Hamas pour ce qu’il est réellement, mais pour ce qu’il représente. C’est le même phénomène qui explique la popularité du Hezbollah au Liban, qui va bien au-delà de la population chiite. Pour revenir à votre question, je pense que la question de la représentation du peuple palestinien sera « naturellement » tranchée lorsque les circonstances politiques permettront à une telle figure d’émerger. Ce n’est pas le cas actuellement.

(*) Dernier ouvrage paru : Résistant en Palestine, une histoire vraie de Gaza, publié aux éditions Demi Lune.

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 19:43
                                 Il frémit de joie dans sa tombe
                                                                                                       par Jacques Franck


 

source:

 

               Il frémit de joie dans sa tombe

Le grand général Francisco Franco, caudillo de ses sujets d’Espagne, avait consacré sa vie à l’étranglement des libertés du peuple. Avec l’aide de sa police, de son armée, de son clergé, les femmes étaient ramenées à la juste condition de servantes de Dieu et des hommes. Après la mort du général en 1975, le peuple reprit du poil de la bête démocratique. Les femmes firent valoir l’existence de leur corps, leur droit d’en disposer librement, y compris celui de faire des enfants uniquement lorsqu’elles le désiraient. Par leurs luttes, les espagnoles acquirent la maîtrise de leur avenir.

Or sous le proconsulat de Mariano Rajoy, actuel chef du gouvernement, grand retour en arrière. Les femmes, si le projet de loi passait, redeviendraient soumises à la sainte morale du temps de Franco. L’interruption volontaire de grossesse reprendrait rang de péché capital. La jubilation posthume du caudillo n’aurait pas de bornes. Mais les femmes d’Espagne n’acceptent pas cette attaque contre leurs libertés. Avec leurs compagnons, elles reprennent le combat, manifestent et refusent massivement le projet de Rajoy. Nous sommes solidaires. Cette fois encore, Franco reviendra là d’où il n’aurait jamais dû sortir, la pire des poubelles de l’Histoire.

Les bateaux vont voler

Ils ne vont pas, à l’instar des Airbus ou des dirigeables, s’élever dans les azurs. Ils vont plus simplement voler les ouvriers qui les construisent. Les patrons des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire, ont décidé d’augmenter la durée de travail quotidien de cinq minutes sans augmentation de salaire. Il n’y a pas de petits profits. Ni surtout de gros. Ces philanthropes ont reçu commande de deux navires de croisières géants. Vu les milliers de journées de travail nécessaires pour achever la commande, ça fait un joli paquet d’euros récupérés sur le dos des salariés. Au nom de la sainte compétitivité. Quant aux bénéfices des actionnaires, je ne pense pas qu’ils participeront au sacrifice. Ces choses-là ne se font pas. On veut donc fabriquer des paquebots low coast. Comme les tee-shirts dans les bagnes du Bangladesh.

Pauvres brochets

On fait bien triste usage de leurs quenelles. Mon père aimait bien cette préparation culinaire. Sans qu’il y ait de rapport, mon père était juif. A ce titre, il mourut assassiné le 30 mars 1943 au camp d’extermination de Sobibor. Le criminel nazi John Demianiuk participa directement au gazage et à l’incinération de mon père et de ses compagnons de déportation. Demianiuk ne connaissait probablement pas la quenelle. Dommage. Il aurait pu se prendre pour un "humoriste" contemporain. A Sobibor, on tuait par les gaz d’échappement d’un gros moteur. Les cadavres étaient entassés sur des bûchers.

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 19:36

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

  

                            HUMOUR PORTUGAIS

Traduction de João Silveirinho : -

Au revoir maman, je sors chercher du travail – N’oublies pas le passeport !

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