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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 14:08

 

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                          PC ISRAELjpg

 

omar-saad-arrest.jpgLiberté pour Omar Saad, jeune communiste israélien, en prison pour avoir refusé de servir dans l'armée d'occupation !

 

 

Article pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ (repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/)

 

 

Ces derniers mois, nous avons relayé les campagnes de solidarité avec les jeunes israéliens qui refusaient de servir dans l'armée d'occupation israélienne, ceux qu'on appelle les « shminitism », les objecteurs de conscience tout juste sortis du lycée.

 

Omar Sa'ad a dit non. Il vient d'avoir 18 ans, il est musicien, il a des idées politiques bien affirmées contre la colonisation de la Palestine, la fascisation de la société : il est déjà militant des Jeunesses communistes d’Israël.

 

Contrairement à la plupart des autres « refuzniks », Omar ne vient pas de la communauté juive. Il est druze, peuple des montagnes connu pour son interprétation originale de l'Islam. Depuis 1956, Israel impose aux Druzes le service dans l'armée d'occupation malgré les résistances de ce peuple.

 

Pas question pour Omar de participer à l'injustice contre son propre peuple

 

Conscient de cette histoire, Omar refuse de lutter contre son propre peuple, refuse ce traitement spécial visant à diviser les Arabes, lui qui se bat contre les discriminations dont sont victimes les Arabes en Israël, qui lutte pour une indépendance palestinienne dans une co-existence pacifique.

 

Omar connaît le même sort que ces jeunes israéliens d'origine juive qui ont dit Non : il a été condamné à 20 jours de prison, puis à nouveau condamné une seconde fois à 20 jours à la prison militaire No 6 près Atlit, au sud de Haifa.

 

« Moi, Omar, arabe, homme de paix, je refuse de servir dans votre armée »

 

Sa déclaration de refus est celle d'un (jeune) homme de conviction, la voici dans son intégralité :

 

« Je m'appelle Omar Zahreddine Mohammad Sa'ad, je viens du village de Maghar, en Galiée.

 

J'ai reçu une citation à me présenter au bureau d'enrôlement le 31 octobre 2012 pour passer les tests de routine nécessaire pour le service militaire, obligatoire pour les Druzes. Mais je veux dire la chose suivante :

 

Je refuse de faire ces tests, parce que je suis opposé au service militaire obligatoire pour mon peuple, les Druzes.

 

Je refuse parce que je suis un homme de paix, et abhorre la violence sous toutes ces formes et je crois que l'institution militaire est la forme suprême de violence physique et psychologique. Depuis que j'ai reçu la citation, j'ai l'impression que ma vie est complètement bouleversée. Je me sens nerveux, incapable de me concentrer. Je me rappelle ces milliers d'images si dures, et je ne peux me voir en uniforme militaire, participant à l'oppression de mon peuple, les Palestiniens, ou combattant contre mes frères arabes. En fait, je me déclare objecteur de conscience et refuse de servir dans quelque armée que ce soit.

 

Je déteste l'oppression et m'oppose à l'occupation, je déteste toute forme de fanatisme ou de répression de la liberté, et je déteste quiconque arrête les enfants, les femmes et les vieillards.

 

omar-saad-music.jpgJe suis un musicien, et je joue du violon et j'ai des amis, des musiciens de Ramallah, Jericho, Jéusalem, Hébron, Naplouse, Jénine, Shafa’amr, Eilaboun, Rome, Athènes, Amman, Beyrouth, Damas, Oslo, et nous jouons tous pour l'humanité et la paix. Notre seule arme, ce sont nos instruments de musique, et nous ne porterons pas d'autre arme.

 

J'appartiens à une communauté qui a été soumise à une grande injustice par une loi oppressive. Comment lutter contre nos proches en Palestine, Syrie, Jordanie, au Liban et en Égypte ? Comment porter des armes contre mes frères et mon propre peuple en Palestine ? Comment être soldat au check-point de Qalandia ou sur toute autre barrière quand on a connu l'oppression des barrières ?

 

Comment puis-je empêcher les gens de Ramallah de visiter leur ville, Jérusalem ? Comment garder le mur de séparation ?

 

Comme puis-je être le geôlier de mon propre peuple quand je sais que la plupart d'entre eux sont des prisonniers de guerre, et des gens qui recherchent la justice et la liberté ?

 

Je joue pour la joie, la liberté et une paix juste, avec la fin des colonies et de l'occupation militaire, la libération de tous les prisonniers et le retour des réfugiés. Je joue pour l’insaturation d'un État palestinien qui aurait Al-Quds pour capital.

 

Nous avons été nombreux parmi les Druzes à servir dans l'armée israélienne selon la loi sur le service militaire obligatoire. Mais qu'y a-t-on gagné ? Nous sommes discriminés à tous les niveaux. Nos villages sont les plus pauvres, nos terres ont été confisquées, il n'y a pas de planification urbaine ni de zones industrielles. Le taux de diplômés universitaires venant de nos villages est le plus faible dans la région, et le taux de chômage est le plus élevé. La loi sur le service obligatoire nous a éloigné et isolé de notre communauté arabe.

 

Cette année, je vais sortir diplômé du lycée et j'espère être en mesure de reprendre mes études universitaires. Je suis sûr que l'armée tentera de m'empêcher de réaliser mon ambition humaine mais je le déclare haut et fort : je suis Omar Zahreddine Mohammad Saad et je ne serai pas de la chair à canon pour vos armes, je ne serai pas un soldat dans votre armée ».

 

La déclaration d'Omar Saad est un modèle, pas une once de violence déplacée, de haine envers ses camarades juifs. Simplement le refus de l'injustice sioniste, le sentiment de fraternité envers son propre peuple palestinien.

 

Arabes ou juifs, ils sont des centaines de jeunes israéliens à refuser de servir dans l'armée de la honte !

 

En tant que jeune communiste, Omar a lutté pour la libération de ses devanciers Natan, Alon, Noam ou Omer. Ces derniers jours, ce sont les jeunes communistes israéliens, accompagnés de diverses associations pacifistes qui ont exprimé leur solidarité devant la prison militaire où il est incarcéré.

 

Les jeunes communistes israéliens appellent à amplifier la solidarité avec ces jeunes, Arabes ou Juifs, qui refusent de servir dans l'armée de la honte.

 

Cette cause est la nôtre, refusons le racisme sous toutes ces formes, refusons le colonialisme, disons non à l'injustice sioniste, sans céder le moindre terrain à l'anti-sémitisme ! Solidarité avec Omar et avec les autres prisonniers politiques !

 

PS : Les jeunes communistes israéliens nous encouragent à envoyer les messages de soutien à l'adresse suivante : messages2prison@newprofile.org (en anglais). Les messages de soutien seront lus à chaque visite à Omar.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 13:52

 

source: Jih Wachill

 

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 12:56

 

Clio

Clio, la muse de l'Histoire

 

 

 

A l’occasion de la mort du criminel de guerre Ariel Sharon, nous republions cet article de Réné Naba sur les protagonistes des massacres de Sabra et Chatila.

 

Hormis le rapport Kahanna de la commission d’enquête israélienne sur ce massacre et le bouleversant témoignage de l’écrivain français Jean Genêt « quatre heures à Chatila » consigné à l’automne 1983 dans la Revue d’Etudes Palestiniennes, aucune œuvre de l’esprit, pas plus un film, qu’un documentaire, qu’un récit historique, encore moins un « roman-enquête », -la technique de narration préférée du philosophe Bernard Henry Lévy pour torturer la vérité et titiller l’imagination et la curiosité de ses zélateurs-, n’est venu éclairer ne serait-ce que d’un simple faisceau lumineux cette effroyable boucherie commise, sans discernement, par les milices chrétiennes libanaises, téléguidée par la soldatesque israélienne, ivre de colère devant l’échec de leur plan de mainmise sur le Liban.

 

Samir Geagea : l’unique survivant des protagonistes de ce massacre……….face à ses fantômes

Avec une régularité de métronome, la malédiction de Sabra-Chatila frappe ses promoteurs, souvent de manière violente, n’épargnant pratiquement aucun de ses protagonistes, comme l’expression d’une sorte de justice immanente, vingt six ans après ce massacre de sang froid de près de trois mille civils des camps palestiniens de Sabra-Chatila, dans la banlieue sud-est de Beyrouth.

Hormis le rapport Kahanna de la commission d’enquête israélienne sur ce massacre et le bouleversant témoignage de l’écrivain français Jean Genêt « quatre heures à Chatila » consigné à l’automne 1983 dans la Revue d’Etudes Palestiniennes, aucune œuvre de l’esprit, pas plus un film, qu’un documentaire, qu’un récit historique, encore moins un « roman-enquête », -la technique de narration préférée du philosophe Bernard Henry Lévy pour torturer la vérité et titiller l’imagination et la curiosité de ses zélateurs-, n’est venu éclairer ne serait-ce que d’un simple faisceau lumineux cette effroyable boucherie commise, sans discernement, par les milices chrétiennes libanaises, téléguidée par la soldatesque israélienne, ivre de colère devant l’échec de leur plan de mainmise sur le Liban.

Depuis 26 ans, une chape de plomb s’est abattue sur cet épisode peu glorieux de l’armée israélienne au Liban, ternissant sa réputation au point de mettre à mal le mot d’ordre justificatif de ses excès, la « pureté des armes » israéliennes, au point de bouleverser la perception de l’opinion internationale à l’égard d’Israël. Près de trois mille civils palestiniens seront massacrés pendant deux jours, du 15 au 17 septembre 1982, dans une opération ordonnée pour venger l’assassinat de Bachir Gemayel, chef des Forces Libanaises, fraîchement élu à la présidence de la République Libanaise et assassiné à la veille de son entrée en fonction.

Par la gratuité de sa violence aveugle, cet acte fut comparé en son temps par le Président François Mitterrand à Ouradour sur Glane, du nom d’une opération analogue commise par l‘armée allemande à l’encontre des habitants de la bourgade française en guise de représailles à l’assassinat de soldats allemands en France.

Vingt six ans après que sont les protagonistes de ce drame devenus.

1- Le clan Gemayel, le grand perdant de l’affaire malgré deux présidents.

Bachir Gemayel, qui rêvait de raser les camps palestiniens en une lointaine anticipation des épurations ethniques des guerres post-communistes de la décennie 1990, pour faire de son pays un paradis sur terre aseptisé des petites misères des grandes fortunes, ce chef militaire d’une communauté chrétienne minoritaire d’un monde arabe majoritairement musulman, qui s’est allié au principal ennemi du Monde arabe pour parvenir à la magistrature suprême, l’homme qui soutenait pour ce faire qu’il existait un « peuple de trop au Moyen-Orient », ignorant que ce peuple de trop pouvait être un jour le peuple des chrétiens arabes, réalisa bien son rêve.

Il fut élu à l’ombre des blindés israéliens, président du Liban, sans toutefois jamais savourer la jouissance du pouvoir suprême, pas même un court instant : Il sera pulvérisé par une explosion dans son quartier général de Beyrouth-est, la veille de la prestation de son serment présidentiel.

Depuis lors, la famille Gemayel accumule malheur sur malheur. De son propre fait et de ses méfaits. Son histoire n’est pas une saga à la Kennedy comme se plaisent à la populariser des gazettes occidentales complaisantes, mais une longue complainte de larmes et de sang, dont ils en sont les principaux responsables.

Bachir a été assassiné à 35 ans, en 1982, son neveu, Pierre Amine Gemayel, le sera à 34 ans, en 2006, dans son fief électoral de Jdeiddeh, dans le Metn, alors qu’une violente offensive diplomatico-militaire israélo-américaine était à nouveau lancée en direction du Moyen orient en vue de mettre au pas les contestataires de la « Pax Americana ». Amine Gemayel, l’aîné du clan, qui succéda à la tête de l’Etat à son frère cadet à la suite de son assassinat, et qui ambitionnait de succéder au poste de député à son fils assassiné, a vécu une sorte d’assassinat politique lors de sa défaite électorale en 2007 dans son propre fief du Metn, battu par un inconnu, en dépit de la sympathie villageoise suscitée par la tragédie familiale.

Sa mise en cause du patriotisme des Libanais de souche arménienne qui lui ont fait défaut durant cette élection a démontré l’ampleur de son dépit face à cette cuisante défaite inattendue en même temps qu’elle a révélé une xénophobie primaire et rance dans les cercles dirigeants libanais dès lors que leurs intérêts claniques sont en cause.

Si la famille Gemayel a réussi à placer deux présidents à la tête de l’Etat libanais, des membres d’une même fratrie qui plus est, elle passe pour être le grand perdant de la vie politique libanaise, avec deux assassinats au sein de cette famille, sans aucune visibilité parlementaire ou ministérielle, son traité de paix avec Israël pulvérisé par ses contestataires, et, suprême humiliation pour ce seigneur du terroir, le chef du clan présidentiel, Amine, contraint à l’exil en France, pendant quinze ans dix (1985-2000), au terme d’une mandature peu glorieuse, le leadership chrétien âprement contesté désormais entre deux dirigeants, -le général Michel Aoun, chef du Courant Patriotique Libanais (CPL) et Samir Geagea, d’anciens subordonnés de la famille Gemayel du temps de la présidence familiale.

2-Menahem Begin et son « cheval fou » Ariel Sharon

Sur le plan israélien, l’opération « Paix en Galilée » a précipité la réclusion politique de Menahem Begin, chef historique de la droite messianique israélienne et premier ministre au moment de l’invasion du Liban, victime direct des embardées incontrôlées de son « cheval fou », le général Ariel Sharon, ministre de la défense, et des visions bibliques propres à la droite radicale israélienne qu’il a encouragées dans cette voie pendant le demi siècle qu’il a présidé ce mouvement.

Ariel Sharon : plus qu’un long discours, une simple séquence du film « Valse avec Bachir » résume mieux que tout le personnage, ses ambitions et ses contradictions. Par une fiction narrative, le cinéaste israélien, réalisateur du film, Ari Folman, projette une conversation téléphonique entre Menahem Begin et Ariel Sharon, au lendemain des massacres de Sabra-Chatila.

Nullement incommodé par cette effroyable boucherie, tenant d’une main son combiné, opinant régulièrement du chef en direction de son supérieur hiérarchique, l’homme à l’embonpoint légendaire, gardait les yeux rivés sur dix œufs aux plats qu’il s’était commandé pour son petit déjeuner, …….comme indifférent aux malheurs des autres, se préoccupant surtout durant cette conversation de satisfaire, au propre comme au figuré, son féroce appétit du pouvoir en même temps que sa boulimie alimentaire.

L’appétit du pouvoir, il la satisfera en devenant premier ministre 18 ans après Sabra Chatila, sa boulimie alimentaire, elle le terrassera ainsi que sa carrière politique, en le plongeant dans un coma cinq ans plus tard….en état de contiguïté passive avec ses anciennes victimes. Une séquence qui passera dans l’histoire comme un morceau d’anthologie politique et illustre plus que tout l’autisme de la classe politique israélienne à son environnement arabe, particulièrement palestinien.

Le rêve d’un Liban fort havre des Chrétiens d’Orient est tombé en lambeaux. L’équipée de Bachir, particulièrement son alliance avec l’ennemi officiel du monde arabe, a entraîné un déclassement des prérogatives constitutionnelles des Chrétiens libanais, principalement les Maronites, dans le nouvel arrangement interlibanais conclu à Taëf, sous l’égide de l’Arabie saoudite, pour mettre fin à la guerre en 1989. Les camps palestiniens sont demeurés à la périphérie de Beyrouth, avec une population plus nombreuse et rajeunie, comme un pied de nez à la famille Gemayel, désormais comme marginalisée dans l’échiquier politique par l’avènement de l’ancien lieutenant de Bachir, Samir Geagea, un ambitieux à la férocité redoutable, au premier plan de la scène chrétienne.

Beyrouth qui fut la respiration du monde arabe et sa conscience critique pendant un demi siècle, assume désormais de surcroît une fonction traumatique dans la conscience collective israélienne puisqu’elle revendique le privilège unique au Monde d’avoir symbolisé, à deux reprises dans l’histoire contemporaine, la résistance arabe à l’hégémonie israélo-américaine :

La première fois, en 1982, lors du siège de la capitale libanaise par le général Ariel Sharon, du temps où le sunnisme s’identifiait au combat nationaliste, depuis le fief du sunnisme libanais à Beyrouth-Ouest,

La deuxième fois, en 2006, depuis Beyrouth-sud, cette fois, (ad dahyah), littéralement la banlieue sud de la capitale, le fief chiite de la capitale, du temps du coma du général Ariel Sharon, où le chiisme libanais suppléant la vassalisation du sunnisme arabe à l’axe israélo-américain prenait sa relève en vue de pérenniser le combat nationaliste arabe.

Le soutien des commandants en chef successifs de l’armée libanaise –le Général Emile Lahoud, le général Michel Aoun et la sympathie manifestée par le nouveau Président de la République, le général Michel Sleimane, ancien commandant en chef de l’armée, à la Résistance nationale Libanaise agglomérée autour de son noyau dur, le Hezbollah chiite, témoigne, par contrecoup, du souci de la hiérarchie militaire chrétienne de brider les pulsions mortifères des « têtes brûlées » de l’ordre milicien, si préjudiciables au camp chrétien

3 - Elie Hobeika et Samir Geagea, les deux lieutenants de Bachir, des prédateurs insatiables.

En sa qualité de responsable du service de renseignement de la formation paramilitaire libanaise, Elie Hobeika, un des deux lieutenants de Bachir Gemayel, est considéré comme l’un des principaux responsables des massacres de Sabra-Chatila, au même titre que Samir Geagea, responsable opérationnel des « Forces Libanaises », qu’une impitoyable guerre de succession va épuiser au point de marginaliser la principale formation paramilitaire du camp chrétien du temps de la guerre.

Le premier qui va dégainer et déclencher les hostilités sera Elie Hobeika : Par dévotion à l’égard de Bachir, il fomentera 24 mois après son assassinat un coup de force contre le président Amine Gemayel pour s’emparer du parti et de son trésor de guerre. Allié d’Israël, il tournera casaque en 1985 pour rallier la Syrie avant d’être évincé à son tour par Samir Geagea. Piètre performance pour un homme en charge du renseignement. Exilé du Liban, il reviendra par la grande porte à la fin de la guerre interfactionnelle et l’instauration d’une « pax syriana ». Suprême consécration, il siègera même au sein des gouvernements libanais successifs y compris, en 1992, celui de Rafic Hariri, le milliardaire libano-saoudien et principal bailleur de fonds des milices libanaises, assassiné en 2005.

Peu avant sa mort violente, il s’était retourné contre Israël et se proposait de témoigner contre Ariel Sharon dans le procès intenté contre lui en Belgique pour « crime contre l’humanité ». Il aurait voulu mettre en cause des unités commando de l’armée israélienne (les Sayeret Matkal) qui auraient œuvré sans uniforme dans le déroulement du massacre. Comme auparavant Bachir et ultérieurement le neveu du chef phalangiste, Pierre Amine Gemayel, Elie Hobeika est mort par suite d’un attentat à la voiture piégée devant son domicile le 24 janvier 2002, à l’âge de 46 ans.

Son élimination n’a suscité aucune demande d’enquête de la communauté internationale. Les préparatifs de l’invasion américaine de l’Irak, il est vrai, allaient bon train, de même que la mise à l‘index de la Syrie, via la « Syria Accountability Act », adoptée en 2003. Il importait de ne pas se laisser dévier de cet objectif majeur de la stratégie israélo-américaine par la mort d’une personne, dont l’élimination arrangeait beaucoup de monde : le premier ministre israélien Ariel Sharon, directement visé par son possible témoignage à Bruxelles, Samir Geagea, son rival permanent, Amine Gemayel, son ancien chef à qui il a ravi le parti phalangiste, des époux contrariés et irascibles à en juger par les conquêtes féminines qui lui sont attribuées, enfin pour être complet, la Syrie, tant l’implication de ce pays dans toutes les affaires du Moyen orient est un exercice de style obligé pour tous les chroniqueurs occidentaux.

Samir Geagea

Son pseudonyme ne doit pas faire illusion : il emprunte à l’amphibologie, tout comme son personnage à l’ambivalence. « Al Hakim », son non de guerre, qui signifie le sage ou le médecin, n’a jamais été sage dans son comportement belliqueux, au delà de toute mesure et démesure, ni docte, ni médecin, dont il ne détient pas non plus le grade universitaire. C’est là sa première usurpation. Celui que sa formation universitaire aurait dû destiner à un comportement d’humanité, s’est révélé être l’un des plus inhumains chefs de guerre, l’implacable fossoyeur du camp chrétien, responsable de la décapitation de la famille Frangieh, en 1978, n’épargnant rien ni personne de cette grande famille du nord du Liban, pourtant ses voisins, pas plus une petite fillette de trois ans que le chien de garde devant la maison.

Récidiviste en 1980, il donnera l’assaut contre le fief de l’autre allié des phalangistes, les milices du PNL (Parti National libéral) du président Camille Chamoun, à Faqra, dans la région montagneuse du Liban, noyant dans le sang des forces chrétiennes pourtant alliées au sein d’une même coalition. En juillet 1983, il engagera le combat de la montagne du Chouf contre la milice druze conduite par Walid, le fils et successeur de Kamal Joumblatt, le chef du parti socialiste progressiste et chef de la communauté druze.

Son offensive s’était soldée par la destruction de 60 villages et de l’exode d’une population chrétienne de plus de 250.000 habitants du Chouf, mettant un terme à un siècle de convivialité druzo-chrétienne dans le Chouf. Il en sera de même avec des résultats identiques à Saida, chef lieu du sud-Liban et à Zahlé, dans le centre du Liban, en 1985, Piètre bilan pour le défenseur des minorités chrétiennes opprimées, que son bellicisme opprimera plus durablement que l’hostilité de leurs adversaires.

La liste n’est pas limitative. En 1988, à la fin du mandat du président Amine Gemayel, Samir Geagea se trouvait à la tête d’une entreprise prospère soutenue par une machine de guerre bien rodée. L’épreuve de force qu’il engagera contre le général Michel Aoun, commandant en chef et premier ministre intérimaire, achèvera d’épuiser le camp chrétien, le général Aoun prenant le chemin de l’exil vers Paris où il demeurera quinze ans et Samir Geagea, le chemin de la prison où il croupira pendant près de dix ans.

L’assassinat de l’ancien premier ministre Rafic Hariri, en février 2005, donnera lieu à un invraisemblable retournement d’alliance coalisant les anciens chefs de guerre antagonistes et leur bailleur de fonds : Walid Joumblatt, Samir Geagea, Amine Gemayel et Saad Hariri. Si elle débouche sur la libération de Samir Geagea à la faveur du vote d’une loi d’amnistie amnésiante, cette coalition hétéroclite et sans crédit constituera le point faible du dispositif occidental en vue de préserver le pouvoir libanais dans son giron.

Samir Geagea est l’unique rescapé de principaux protagonistes de l’affaire de Sabra-Chatila, dont le grand vainqueur moral pourrait être, a posteriori et paradoxalement, Soleimane Frangieh, le rescapé du massacre fondateur de son autorité.

Dans un pays transformé depuis longtemps en un gigantesque cimetière, Soleimane Frangieh, dont la famille a servi de banc d’essai à la boucherie de Sabra-Chatila, bridera ses instincts guerriers pour accorder le pardon des offenses, seul dirigeant libanais à avoir accompli ce geste de grandeur morale, renvoyant à sa vilénie le bourreau de sa propre famille.

Des analystes de la scène libanaise soutiennent qu’une percée politique de Nadim Gemayel, fils du Président assassiné Bachir et son véritable héritier politique, à tout le moins de son cousin germain Sami, fils d’Amine, tournerait au cauchemar pour Samir Geagea, en le privant de toute légitimité populaire et politique, le renvoyant du même coup à ses fantasmes. A moins qu’ « Al-Hakim », coutumier de telles manœuvres de contournement, n’anticipe cet événement en un mouvement de confinement en vue de museler les héritiers Gemayel, une mesure d’autant plus impérative que l’absence d’héritiers biologiques le fragilise en même temps qu’elle frappe de précarité la pérennisation de son projet politique, le mettant à la merci d‘un mauvais coup du sort.

Samir Geagea a ainsi donc provisoirement échappé à la justice des hommes. Personnage funeste sans progéniture, sans remords, seul face à ses méfaits, seul face à ses fantômes, entravé de ses forfaits, tâches indélébiles, il pourrait difficilement se soustraire au châtiment de l’Histoire…. . A n’en pas douter, l’œil sera dans la tombe et regardera Caïn.

Paix à l’âme des victimes des camps palestiniens de Sabra-Chatila et que la terre des hommes leur soit légère.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 12:50

 

                                                         cerveau animé

 

source: initiative communiste

Dieudonné, Valls : Assez des sinistres clowns de l’oligarchie capitaliste !

 

Assez d’hypocrisie, assez des basses manœuvres politiques, assez de jouer avec l’éthique de la nation !

Dieudonné est un fasciste. C’est entendu (*). Alors qu’attend l’Etat républicain pour le sanctionner selon les lois en vigueur, ce que nous applaudirions? Au lieu de cela une vaste opération de diversion, potentiellement dangereuse pour les liberté démocratiques et de promotion politique d’un personnage politiquement douteux, Manuel Valls, auteur lui-même de propos racistes à l’égard des Roms, est mise en place.

laurel-et-hardy-valls dieudonnéDieudonné et Valls, Laurel et Hardy, le gros et le petit. Mais indissociables. Complémentaires. Jeu de miroir. Faire valoir.
Ainsi font, font, font les petites marionnettes….

Une publicité contre-productive est faite aux odieux propos antisémites d’un individu devenu sans intérêt, motivé par l’appât du gain et la haine (**).

Une campagne idéologique faisant toute une série d’amalgames est développée dans des médias hystériques. C’est à un vrai pourrissement de l’éthique sociale que nous assistons, pourrissement qui accompagne la fascisation de notre société.

Un discours moralisateur et a-critique remplace l’analyse et les solutions politiques.

Et cela à l’heure où des milliers, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes sont frappés par le chômage, licenciés, leur dignité bafouée, leur liberté niée, à l’heure où ils rejoignent le cortège des centaines de milliers, des millions (3.500.000 personnes officiellement en fait beaucoup plus)de chômeurs, à l’heure où le Président de la République jette le masque et nome sa politique pour ce qu’elle est, une politique au service du MEDEF et soumise à l’UE , l’arme de destruction massive réellement existante de tous les MEDEF d’Europe, à l’heure où la Sécu, l’École, l’Université, la Recherche, les Services publics sont démolis pierre par pierre selon la feuille de route donnée à N. Sarkozy par un idéologue du MEDEF, Denis Kessler, éructant contre les conquêtes du Conseil National de la Résistance.

Utiliser, instrumentaliser, amplifier l’audience du discours fasciste(au lieu de le combattre vraiment comme en 36 où, grâce au Front populaire, les Ligues fascistes furent dissoutes ) pour ensuite faire semblant de le combattre pour porter sur un terrain moral ce qui est de l’ordre du politique, la manœuvre de Valls et du pouvoir à la veille des Municipales est tissé d’un fil certes fort épais mais dont le résultat est qu’il favorise encore un peu plus la fascisation : cela s’appelle jouer avec le feu et cela est politiquement criminel.

C’est seulement parBRISONS LES CHAINES DE L UNION EUROPEENNE l’action organisée et unie des travailleurs et les masses populaires que nous pourrons sortir notre pays de l’effroyable broyeuse capitaliste.

C’est seulement en ouvrant des perspectives politiques, sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, rétablir notre souveraineté nationale/populaire, réindustrialiser le pays, en satisfaisant les revendications sociales du monde du travail, en augmentant les salaires, en refusant de payer une dette qui est celle du capital et non du travail, en développant des coopérations économiques mutuellement profitables avec tous les pays du monde, en unissant notre peuple dans un vaste Front antifasciste progressiste et patriotique (FRAPP) – un front du peuple qui serait une véritable force de FRAPP pour les progressistes –  et finalement en sortant du capitalisme que nous pourrons enfin bâtir des « Jours Heureux » (***). Des jours débarrassés des Dieudonné et des Valls, des jours de fraternité, d’égalité et de liberté.

un billet rouge d’ARIS

(*) Pour ceux qui en douteraient, qu’ils ne se laissent pas aveugler par le souvenir de l’humoriste de talent qu’il a pu être. Mais qu’ils regardent en face ses actes actuels : Dieudonné a franchi la ligne, plusieurs fois, avec des gens qu’on exècre et qu’on combat.  Ses propos antisémites (pour lesquels il a été condamné à de multiples reprises) son soutien à Faurisson, à Le Pen (qu’il a choisi comme parrain de sa fille), à Soral ces fascistoïdes patentés ne laissent aucun doute.  

 (**) Ils peuvent être fier ces terroristes de la pensée, ces intégristes sionistes, du monstre qu’ils ont engendré.

 (***) Les Jours heureux, c’est le nom du Programme du Conseil National de la Résistance, qui a mis en place tant des grands conquis sociaux de notre peuple : Sécu, retraite, nationalisations, services publics, statut d’une fonction publique indépendante autour de grands principes fondamentalement progressistes et révolutionnaire. Oui, il est temps de reprendre ce combat pour défendre et étendre ces conquêtes à travers un CNR 2.0.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 11:17

 

 

                                                                     pcf.jpg

Financement de la protection sociale : "Un recul de près de 70 ans"

 

    Lors de sa conférence de presse, le Président de la République a décidé de se soumettre aux exigences du patron du Medef. Il répond à une vieille exigence du grand patronat et revient sur un des fondements de la protection sociale inventée par Ambroise Croizat. En supprimant les cotisations patronales pour la politique familiale, François Hollande leur fait un cadeau de plus de 35 milliards d'euros à ajouter aux 20 milliards du CICE.

 

Cette décision implique de prendre encore ces 35 milliards dans la poche des salarié-e-s ou de remettre en cause la politique familiale. C'est scandaleux, c'est un recul de près de 70 ans ! C'est également une décision grave au regard de la question des retraites, car une diminution des aides familiales induirait une diminution de la natalité et donc des financements de la retraite.
C'est ici la cohérence de la sécurité sociale qui est attaquée.

Plus que jamais, le PCF et ses partenaires du Front de gauche se battront pour la défense et la promotion de la sécurité sociale solidaire basée sur la cotisation. C'est de propositions de gauche dont notre pays a besoin !

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 11:03

                                                                       cerveau animé

              Le lobby catholique à la manœuvre
Mercredi 15 janvier 2014
  source: UFAL

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique,
la politique s’occupe de vous tout de même 
».

Charles de Montalembert (1810-1870,
représentant du catholicisme dit alors libéral)

On se rappelle qu’en 2013 des organisations qui interviennent dans des champs différents se sont coordonnées pour combattre la loi Taubira sur le « mariage pour tous », marquant un renouveau du cléricalisme en France au travers d’une mobilisation inattendue. (Voir l’article de Zohra Ramdane publié il y a déjà un an.)
Son étendue a bénéficié des moyens de ces participants. « Les différents navires qui composaient la réalité de notre ossature (AFC, Printemps Français, Alliance Vita, PCD, ICHTUS et tant d’autres) se sont pour beaucoup considérablement renforcés, » explique un militant catholique.

Parmi celles-ci les Association familiales catholiques (AFC) qui défendent une conception particulièrement rétrograde et dogmatique de la famille ont mis à la disposition des militants leurs importants moyens logistiques (affrètement de cars, mobilisation sur internet, plate-forme téléphonique). Elles se sont trouvées appuyés par Familles de France, proche de l’UMP.

Grâce à leur 35 000 adhérents, les AFC pèsent dans des structures comme l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), et le CESE. Comme le précise leur président Antoine Renard qui fut aussi le parte parole de la « manif pour tous », les AFC disposent pour cela d’atouts précieux : leur ancienneté, leur ancrage institutionnel et, de fait, une capacité à faire adhérer et à mobiliser au-delà de leur représentativité réelle dans le pays. D’où un financement privé et public important.Car il faut se souvenir que, comme tous les mouvements familiaux et en vertu du Code de l’action sociale et des familles, les AFC sont financées par la cotisation sociale patronale (branche Famille). Chaque salarié contribue donc (jusqu’à nouvel ordre…) à son insu à financer un mouvement dont l’objectif est d’imposer les dogmes de l’Eglise à la société !

Au niveau européen

C’est ainsi que les AFC se retrouvent à la manœuvre en offrant encore une fois leur appareil pour s’incruster dans les possibilités données par les traités européens de faire le droit en dehors des parlements nationaux.

Les AFC sont la cheville ouvrière de l’organisation « Un de nous » qui a massivement inondé les réseaux sociaux et envoyé plus de 80 000 mails aux députés européens, et qui va recueillir 1,8 millions de signatures de plusieurs États membres de l’Union européenne à une pétition pour tenter de faire reconnaître le statut de personne à l’embryon. Doté d’une identité, l’embryon serait de facto sous la protection de la Charte des droits fondamentaux de l’UE (voir plus particulièrement l’article 2).

C’est encore les AFC qui étaient présentes lors de l’intense lobbying au Parlement européen pour faire rejeter le rapport Estrela qui prévoyait des avancées pour les droits des femmes en Europe.

C’est donc vers une interdiction généralisée de l’interruption volontaire de grossesse, et même de l’interruption médicalisée de grossesse, que l’on se dirige dans toute l’Europe .

Sommes-nous à la veille d’un triomphe du cléricalisme ?

Hier les forces du cléricalisme catholique pouvaient être divisées entre tendances doctrinales qui les liaient ou les écartaient plus ou moins du Vatican. Le passage de Benoît XVI à la papauté a recréé de l’unité autour de la doctrine sociale de l’Eglise. Cela a favorisé l’appel aux familles à adhérer aux AFC lors de la dernière Conférence des évêques de France.
Pour les laïques, voilà un double sujet de réflexion :

- Comment se porter en soutien des mouvements familiaux institutionnellement reconnus dans notre pays sinon en adhérant à ceux qui sont laïques (tel l’UFAL)  pour tenter de rééquilibrer cette représentation et de ne pas la laisser aux mains des défenseurs de la famille traditionnelle ?

- Comment éviter la dispersion groupusculaire des mouvements laïques en France même et au niveau européen pour contrebalancer l’influence triomphante du catholicisme clérical, toujours appuyé par plusieurs Etats et qui regagne de la vigueur ?

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 10:54

 

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souce:CGT/INFO/NZ 

Pacte de responsabilité ou marché de dupes? On attend le donnant-donnant… 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 17:06

 

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 16:06

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Les champs de morts de Gaza, des champs d’expérimentation de nouvelles armes ? (Counterpunch)
Green COLIN
Bombardement au phosphore blanc à Gaza - Photo : cyberpresse.ca

Des sources israéliennes comme ‘Breaking the Silence’ (briser le silence) et ‘Physicians for Human Rights-Israel’ (médecins pour les droits de l’homme) ont révélé que les attaques contre Gaza de 2008/9 (Cast Lead) et 2012 (Pillars of Defence) avaient été programmées des mois auparavant et cela pose beaucoup de questions sur les véritables causes du siège de sept ans de Gaza et des attaques massives perpétrées contre un peuple misérable et sans défense, entassé dans une prison à ciel ouvert.

On peut se demander en effet :

  • Pourquoi la communauté internationale et l’ONU laissent Israël faire le blocus et le siège d’une minuscule bande de terre appelée Gaza depuis sept dans une totale impunité.
  • Pourquoi, dans le même ordre d’idée, Israël est-il autorisé à se livrer à des actes de piraterie dans les eaux internationales pour empêcher des navires marchands non armés d’aller à Gaza, au nez et à la barbe des flottes de l’OTAN opérant en Méditerranée orientale.
  • Si les guerres asymétriques lancées contre Gaza en 2008/9 et en 2012 étaient bien une réponse aux roquettes Qassam ou si ce n’était pas plutôt des attaques soigneusement planifiées pour d’autres raisons.
  • Si le siège et les attaques pourraient avoir pour but l’expérimentation de nouvelles armes et de nouveaux missiles de défense ainsi que l’expérimentation sur le terrain de stratégies de contrôle de population et de contrôle des immenses ressources en énergie trouvées en Méditerranée orientale.

Commençons par examiner la situation démographique au moment du premier assaut (Cast Lead).
Gaza est une bande de terre étroite, 45 km de long sur 5 à 12 de large, dans laquelle 1,5 million de Palestiniens ont été entassés et virtuellement emprisonnés - avec une densité de 4119/km2, quatre fois supérieure à celle du Bengladesh.

La population est concentrée principalement dans cinq villes et sept grands camps de réfugiées qui regroupent un million de réfugiés selon l’ONU.

Il n’y a que 24 km2 de terre potentiellement cultivable et la meilleure terre, qui se trouve à la frontière nord-est d’Israël, est largement inaccessible parce qu’elle tombe dans la "zone tampon" israélienne. 80% des Gazaouis, dont 59% sont des enfants, vivent sous le seuil de pauvreté. 40% n’ont pas d’emploi, 60% dépendent de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés) pour leur nourriture.

Gaza était gouverné par le Hamas, un gouvernement élu librement, depuis un peu plus d’un an quand l’attaque a commencé, mais Israël et les États-Unis ont décidé que c’était une "organisation terroriste" et que Gaza était une "entité hostile" tout de suite après les élections et depuis ils font vivre un enfer à ses habitants. Depuis 2006, Israël s’acharne à détruire l’économie de Gaza et à maintenir l’enclave dans l’insécurité alimentaire en faisant régner une sorte de famine contrôlée pour punir la population et la briser.

La zone tampon instaurée à l’intérieur de la bande de Gaza par Israël l’a privée de 68% de ses terres arables en rendant leur culture dangereuse ou impossible. Les pécheurs palestiniens ne peuvent plus pécher au-delà de 3 miles nautiques au lieu des 20 stipulés dans le traité d’Oslo ce qui réduit dangereusement la consommation nécessaire de protéine et détruit une des bases de l’économie de Gaza. L’interdiction israélienne de dépasser les 3 miles marins a une autre conséquence qu’il faut souligner : elle interdit aux Gazaouis d’exploiter les réserves de Gaza en gaz naturel des puits Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2 [1] estimées à presque 1,4 billions de pieds cubes qui auraient pu sauver l’économie et rendre Gaza indépendante d’Israël au plan énergétique.

Il est instructif d’analyser le timing des deux principales attaques. Pendant les 6 mois qui ont précédé l’invasion Cast Lead, le Hamas a respecté le cessez le feu jusqu’à ce qu’une incursion israélienne dans Gaza le 4 novembre (le jour des élections aux États-Unis) fasse 6 morts, ce qui a provoqué la réaction prévue de tirs de roquettes Qassam en Israël qui a servi de prétexte à l’armée israélienne pour lancer son attaque massive.

L’attaque israélienne qui a commencé le 27 décembre 2008 a été programmée pour coïncider exactement avec le changement de présidence aux États-Unis. Après 3 jours de frappes intensives, le Conseil de Sécurité a tenté de faire passer la Résolution de cessez-le-feu 1860 mais les États-Unis l’ont bloquée donnant à Israël le temps nécessaire pour lancer un assaut d’envergure sur le terrain. (Presque tout le Congrès a soutenu l’invasion, la Chambre par 390 voix contre 5 et le Sénat presque intégralement)

La résolution de Cessez-le-feu est finalement passée au Conseil de sécurité le 8 janvier, presque une semaine après l’invasion, mais les États-Unis se sont abstenus ce qui a donné aux Israéliens la couverture politique nécessaire pour continuer leur opération. Le président élu Barack Obama n’a pas dit un mot. Tony Blair, le représentant du Quartette, s’est fendu d’un appel tiède à un "cessez-le-feu immédiat".

Les pertes palestiniennes provoquées par l’invasion Cast Lead ont été terribles. Environ 1400 personnes ont été tuées dont 313 enfants et 116 femmes ; moins de 20% de ceux qui ont été tués étaient des combattants. Plus de 6000 personnes ont été gravement blessées dont 1855 enfants et 795 femmes (source : Centre Palestinien des droits de l’homme). Mes collègues médecins norvégiens, Mads Gilbert et Eric Fosse, qui travaillaient à Gaza à l’époque avec les équipes palestiniennes, ont fait état de lésions qu’ils n’avaient jamais vues auparavant qui prouvaient que les Israéliens avaient utilisé et testé de nouvelles armes ainsi que du phosphore blanc dans des endroits très peuplés. En plus des graves brûlures, il y avait un nombre anormalement élevé d’infirmes et de gens qui avaient perdu un membre parmi les blessés.

Par exemple 150 personnes qui avaient perdu un membre ont dû être envoyées dans les hôpitaux égyptiens ; dans le camp de réfugiés de Jabalia, parmi les 165 nouveaux infirmes qui recevaient des soins, au moins 90 avaient perdu un ou plusieurs membres. La plupart des blessures étaient causées par les armes conventionnelles connues mais certaines blessures laissaient grandement penser que d’autres armes avaient été testées en situation réelle pour la première fois. Nous sommes sûrs que certaines des armes non conventionnelles que nous allons citer ici ont été utilisées, pour les autres le doute subsiste.

Les bombes au phosphore blanc contiennent des substances chimiques imprégnées dans des petites bandes de feutre qui se dispersent sur un rayon de 100 mètres quand la bombe explose dans les airs. Le gaz sert officiellement d’écran de fumée ou de fumigène, mais c’est aussi un agent incendiaire et c’est à ce titre qu’il a été utilisé à Gaza à plusieurs reprises. Les bombes à fléchettes contiennent des milliers de fléchettes de 4 cm de long environ qui se dispersent en faisceau quand la bombe explose à environ un mètre du sol ; le profil balistique des fléchettes a été étudié pour faire énormément de dégâts possible à l’intérieur du corps. Elles ont été utilisées dans l’attaque de 2008/9 mais pas dans celle de 2012.

Les Israéliens ont testé des mortiers à tir rapide du système d’artillerie Keshet avec des effets dévastateurs dans une rue bondée du camp de réfugiés de Jabalia [2] près de l’école Al Fakhoura en pleine connaissance de cause. Ils ont tiré des obus Kalanit [3] de blindés dotés d’un canon de 120 mm ; Les obus explosent en l’air puis libèrent 6 mini-charges qui propulsent une pluie de shrapnels sur la cible en dessous.

Les explosifs à métal dense inerte (DIME) [4] sont des nouvelles munitions qui sont constituées de petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer ; elles ont un énorme pouvoir d’explosion mais qui reste confiné à un espace restreint permettant soi disant de frapper une cible donnée sans dommages collatéraux. Des bombes de petit diamètre (SDB) à guidage laser peuvent être installées sur des avions de combat F16 et ont été utilisées à Gaza (Israël en a acheté 1000 aux États-Unis début décembre en vue de l’attaque de 2008).

On pense qu’elles contenaient des shrapnels de métal dense inerte. Mais comme la preuve que des DIMES ont été utilisés repose sur la poudre de shrapnel trouvée à la surface du foie et autres tissus mous ainsi que dans les nombreuses amputations bien nettes dont ont souffert tant de victimes, elle est difficile à faire.

Les bombes à uranium appauvri sont faites pour pénétrer profondément des cibles comme les tanks à l’intérieur desquels elles forment une boule de feu brûlant ; A Gaza, elles ont été utilisées pour attaquer des grands bâtiments, pas des tanks. Enfin les Israéliens ont été accusés d’utiliser des armes thermobariques [5] dans les tunnels de la frontière égyptienne mais on n’en a pas de preuve indiscutable.

L’opération Cast Lead a été l’exemple type d’une guerre asymétrique entre d’un côté l’état qui a l’armée la plus puissante du Moyen Orient et de l’autre un camp de concentration assiégé.

Pour vous donner une idée de la puissance militaire de ce prototype d’état guerrier moderne :

  1. Israël possède actuellement entre 240 et 300 têtes nucléaires ;
  2. d’énormes stocks d’armes chimiques et biologiques de destruction de masse (tout en s’indignant de celles que possède la Syrie et en exigeant leur destruction) ;
  3. 620 avions de guerre dont des avions de combat F16 (qui doivent bientôt être remplacés par des chasseurs F35 dernier cri qui coûtent 200 millions de dollars pièce, les États-Unis leur en ont promis 25 en priorité dès qu’ils seront opérationnels), ainsi que des hélicoptères Cobra et Apache ;
  4. six sous-marins de la classe Dolphin de fabrication allemande offerts par ce pays et dont certains peuvent être équipés de têtes nucléaires - deux d’entre eux patrouillent actuellement dans le Golfe Persique ;
  5. un nombre inconnu de missiles balistiques de courte, moyenne et longue portée (jusqu’à 8000 kilomètres) capables de transporter des charges nucléaires (Jericho1,2,3) ;
  6. une flotte moderne de 58 navires de guerre dont beaucoup sont équipés de missiles et qui font régulièrement des manœuvres avec l’OTAN en Méditerranée ;
  7. 3 escadrons de drones (Hermes, Searcher and Heron), la plupart dessinés et construits en Israël - la Grande Bretagne en a commandé 100 ;
  8. une armée professionnelle disposant de 2442 tanks Merkava, 1265 véhicules blindés de transport de troupes et quantités d’autres véhicules militaires plus petits ;
  9. 2754 pièces d’artillerie lourde avec des munitions diaboliques spécifiquement conçues pour causer le plus de dommage possible dans la population civile ;
  10. l’armée de métier totalise 26 000 soldats à quoi s’ajoutent les 107 000 conscrits, ce qui fait 133 000 soldats sous les drapeaux (60% de plus que l’armée britannique) qui peuvent être rapidement triplés en cas d’urgence avec les 400 000 réservistes qui suivent un entraînement annuel de 18 ans à 40-50 ans.

Si l’on se rappelle que la population totale en Israël s’élève à 7,8 millions et que 20% d’Israéliens sont exclus de l’armée parce qu’ils sont considérés comme une Cinquième Colonne, cela représente un investissement massif dans la guerre en argent comme en sang versé.

Combien tout cela coûte-t-il ? Officiellement, environ 7% du PIB (265 milliards de dollars US) selon Israël (comparés aux 4,5% des États-Unis et aux 2,5% de l’Angleterre). Une fois qu’un petit état comme Israël s’engage dans la guerre dans une telle proportion de son PIB, la seule manière de s’en sortir est de faire des économies d’échelle en développant la fabrication d’armes pour son propre usage et pour l’exportation.

Selon les chiffres de ses ventes en 2012/13 (13 milliards de dollars US), il occupe la 4ième place mondiale (L’Angleterre tient la 3ième place avec 19 milliards de dollars). Mais si on ajoute le commerce israélien de la sécurité (peut-être aussi important que son commerce d’armes, leur compétence dans ce domaine s’étant aiguisée grâce aux dizaines d’années de contrôle sur les Palestiniens), le commerce extrêmement profitable de la mise à niveau et le juteux trafic d’armes largement ignoré avec les dealers mondiaux, il est parmi les premiers exportateurs d’armes et de sécurité du monde tant en termes de pénétration du globe qu’en termes de profits. L’industrie de l’armement et de la sécurité israélienne s’est imposée à la fois dans le matériel (en particulier les drones), dans la haute technologie (avionique, robotique et autres formes de guerre électronique, plus les applications militaires des nanotechnologies) et dans la guerre cybernétique (domaine dans lequel l’unité 8200 de l’armée israélienne collabore étroitement avec la NSA), plus des myriades de services de sécurité de toutes sortes. Les labels "testé sur le terrain" ou "a été utilisé dans le combat à Gaza" donnent aux fabricants d’armes israéliens un avantage compétitif majeur sur le marché.

En dehors du fait qu’Israël jouit au Congrès du soutien inconditionnel des deux partis pour des raisons de politique intérieure, y aurait-il d’autres raisons pour lesquelles les États-Unis ont constamment mis leur veto au Conseil de Sécurité à toutes les résolutions qui critiquaient Israël (43 fois jusqu’ici plus que tous les autres pays réunis sur tous les cas soumis) ? La possibilité pour le Pentagone et les fabricants d’armes étasuniens (et Européens) de tester leurs nouvelles armes à Gaza pourrait-elle être une explication ?

Le lien immédiat entre le soutien financier étasunien au système de défense anti-missile Iron Dome, son utilisation contre les roquettes Qassam dont Israël a provoqué le lancement et les annonces que le système de défense est en train d’être vendu aux forces étasuniennes en Afghanistan et à l’Inde permet de se poser la question. De même, se pourrait-il qu’une démonstration "d’occupation aérienne" par laquelle les drones achèvent de dominer, d’intimider et de contrôler la vie des 1,7 million d’habitants de Gaza ait une influence sur la vente de drones israéliens qui s’ajoute aux autres moyens de contrôles qu’il vend aux gouvernements, armées, agences de sécurité et forces de police du monde entier ? Et que dire des énormes réserves de gaz au large de Gaza exploitées par Israël aux dépens des Palestiniens à qui l’accès à leurs propres ressources naturelles est interdit pour des raisons de "sécurité" ?

L’armement d’Israël est le vecteur de l’extension de l’hégémonie occidentale dans la région. Ce fait là et le fait que le complexe industriel militaro-sécuritaire occidental soit fourni en armes par Israël ainsi que l’opportunité de développer et de tester les armes dans les Territoires Palestiniens font des attaques contre Gaza un cas d’école dans un monde qui est en train de se transformer rapidement en Palestine Globale, à travers la “palestinisation” de nous tous. Parce que les Gazaouis sont seulement des cobayes. Le but final est de tous nous contrôler. Dans ce sens, nous sommes tous vraiment des Palestiniens.

Colin Green

Traduction : Dominique Muselet

Colin Green est professeur Emérite de chirurgie au University College de Londres (UCL) et académicien à l’Académie des Sciences d’Ukraine, ainsi que militant des droits de l’homme dans le cadre d’associations comme the Campaign Against the Arms Trade, Stop the War Coalition, Physicians for Human Rights, Israeli Committee Against House Demolitions et the Campaign for Nuclear Disarmament.

 

[2Extrait du rapport de l’ONU (page 19, §65) : ..."Les forces israéliennes ont tiré une salve de quatre mortiers de 120 mm « Keshet » tirant à intervalles très rapprochés.
Le mortier Keshet est doté de systèmes perfectionnés de ciblage et de navigation et était l’arme la plus précise dont les forces israéliennes disposaient à ce moment-là"... http://www.justitia-universalis.net/attachments/File/Publications/Pale...

[4..."À l’hôpital Al-Chifa, de Gaza, nous n’avons pas vu de brûlures au phosphore, ni de blessés par bombes à sous-munitions. Mais nous avons vu des victimes de ce que nous avons toutes les raisons de penser être le nouveau type d’armes, expérimenté par les militaires américains, connu sous l’acronyme DIME – pour Dense Inert Metal Explosive", ont déclaré les médecins. Petites boules de carbone contenant un alliage de tungstène, cobalt, nickel ou fer, elles ont un énorme pouvoir d’explosion, mais qui se dissipe à 10 mètres"... Pour lire la suite : http://socio13.wordpress.com/2009/01/12/des-medecins-evoquent-lusage-d...

[5Explosif à haute puissance allié à une matière inflammable qui dégage une chaleur intense et provoque une explosion plus puissante et plus destructrice.

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14 janvier 2014 2 14 /01 /janvier /2014 14:51

 

 

 

 

                                                    bourdieu.jpgsource: differents sites

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