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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 11:34

 

                                                              cerveau animé

 

 

Lu sur PCF bassin:

 

Le texte ci-dessous est difficile à trouver sur internet dans une version non tronquée. Il s’agit de l’éditorial de l’Humanité du 3 mai 1968 signé par Georges Marchais, alors secrétaire à l’organisation du PCF. On pouvait encore le trouver début 2014 sur le site de l’Assemblée Nationale. Aujourd’hui l’extrême-droite, qui ne recule devant aucun mensonge pour protéger les intérêts du capital, tente de récupérer Georges Marchais ce qui ajoute à la confusion. En mai 1968, cette confusion-là n’était pas de mise puisque l’extrême-droite – la même qu’aujourd’hui – se définissait d’abord et avant tout par son anticommunisme, qu’elle revendiquait et affichait haut et fort à l’époque. Par contre, l’extrême-gauche émergeait et elle était la face de l’anticommunisme, n’hésitant pas à tronquer les propos du secrétaire général du parti communiste: ainsi l’anarchiste allemand Cohn Bendit fut transformé en juif allemand pour les besoins de l’anticommunisme (une manœuvre qui a cours encore aujourd’hui de la part des mêmes) et on fit défiler quelques groupuscules en leur faisant crier devant le siège du parti communiste « Nous sommes tous des juifs allemands »… En fait on peut s’interroger sur la nature de ces gens : n’étaient-ils pas la première mouture d’un maïdan en France? Quand on sait qui étaient les néoconservateurs américains encore au pouvoir aujourd’hui, on sait leurs origine trotskistes, leur attaque contre l’Etat, leur anarchisme… La CIA dès cette époque met au point des stratégies de déstabilisation, mais elle ne se contente pas comme en Amérique latine où elle mobilise l’armée et l’extrême-droite, y compris d’anciens nazis comme en Bolivie, elle commence comme elle le fera en Europe à utiliser une partie de l’extrême-gauche et son anticommunisme… C’est une stratégie adaptée dans le pays où communistes et gaullistes représentent une résistance à la domination des Etats-Unis et où on ne peut pas faire agir directement les tortionnaires et recruter les anciens nazis comme cela se passe aussi dans le bloc soviétique, en Ukraine par exemple. L’utilisation selon le modèle Soros, d’une jeunesse d’extrême-gauche impatiente et qui se croit révolutionnaire, l’utilisation de la social démocratie atlantiste mais déjà le soutien à l’extrême-droite qui aujourd’hui prend tout son ampleur est une attaque contre la souveraineté française dans un contexte favorisé par l’UE et l’OTAN.  Il est clair que mai 68 en France grâce à l’intervention massive de la classe ouvrière n’est pas seulement ce maïdan mais il est aussi par suite d’erreurs stratégique, de crise ouverte dans l’ex-URSS aussi l’ouverture vers la domination nord-américaine du continent européen. Ce texte est donc précieux à relire et il témoigne d’une certaine lucidité.

(Danielle Bleitrach)


 

DE FAUX RÉVOLUTIONNAIRES À DÉMASQUER

Comme toujours lorsque progresse l’union des forces ouvrières et démocratiques, les groupuscules gauchistes s’agitent dans tous les milieux. Ils sont particulièrement actifs parmi les étudiants. À l’université de Nanterre, par exemple, on trouve : les « maoïstes » ; les « Jeunesses communistes révolutionnaires » qui groupent une partie des trotskystes ; le « Comité de liaison des étudiants révolutionnaires », lui aussi à majorité trotskyste ; les anarchistes ; divers autres groupes plus ou moins folkloriques.

Malgré leurs contradictions, ces groupuscules – quelques centaines d’étudiants – se sont unifiés dans ce qu’ils appellent « Le Mouvement du 22 mars Nanterre » dirigé par l’anarchiste allemand Cohn-Bendit.

Non satisfaits de l’agitation qu’ils mènent dans les milieux étudiants – agitation qui va à l’encontre des intérêts de la masse des étudiants et favorise les provocations fascistes – voilà que ces pseudo-révolutionnaires émettent maintenant la prétention de donner des leçons au mouvement ouvrier. De plus en plus on les trouve aux portes des entreprises ou dans les centres de travailleurs immigrés distribuant tracts et autres matériels de propagande.

Ces faux révolutionnaires doivent être énergiquement démasqués car, objectivement, ils servent les intérêts du pouvoir gaulliste et des grands monopoles capitalistes.

Un des maîtres à penser de ces gauchistes est le philosophe allemand Herbert Marcuse qui vit aux États-Unis. Ses thèses sont connues. Elles peuvent être résumées de la façon suivante : les partis communistes « ont fait faillite », la bourgeoisie a « intégré la classe ouvrière qui n’est plus révolutionnaire », la jeunesse, surtout dans les universités, « est une force neuve, pleine de possibilités révolutionnaires, elle doit s’organiser pour la lutte violente ».

Bien entendu, les adeptes de Marcuse, chez nous, doivent tenir compte de la force, de l’influence du Parti Communiste Français, et de la combativité de la classe ouvrière. Mais tout en y mettant des formes, ils portent leurs coups contre notre Parti – et la CGT – et cherchent à mettre en cause le rôle fondamental de la classe ouvrière dans la lutte pour le progrès, la démocratie, le socialisme.

Les thèses et l’activité de ces « révolutionnaires » pourraient prêter à rire. D’autant qu’il s’agit, en général, de fils de grands bourgeois – méprisants à l’égard des étudiants d’origine ouvrière – qui rapidement mettent en veilleuse leur « flamme révolutionnaire » pour aller diriger l’entreprise de papa et y exploiter les travailleurs dans les meilleurs traditions du capitalisme.

Cependant, on ne saurait sous-estimer leur malfaisante besogne qui tente de jeter le trouble, le doute, le scepticisme parmi les travailleurs et, notamment, les jeunes. D’autant que leurs activités s’inscrivent dans le cadre de la campagne anticommuniste du pouvoir gaulliste et des autres forces réactionnaires. De plus, des journaux, des revues, des hebdomadaires – dont certains se réclamant de la gauche – leur accordent de l’importance et diffusent à longueur de colonnes leurs élucubrations. Enfin et surtout parce que l’aventurisme gauchiste porte le plus grand préjudice au mouvement révolutionnaire.

En développant l’anticommunisme, les groupuscules gauchistes servent les intérêts de la bourgeoisie et du grand capital.

Le Parti Communiste Français est le meilleur défenseur des revendications immédiates des travailleurs manuels et intellectuels. Il représente une force essentielle dans le combat pour éliminer le pouvoir des monopoles et lui substituer un régime démocratique nouveau permettant d’aller de l’avant dans la voie du progrès social, de l’indépendance nationale et de la paix. Il est le meilleur artisan de l’union des forces ouvrières et démocratiques, de l’entente entre tous les partis de gauche, condition décisive pour atteindre ces objectifs. Sans le Parti Communiste, il n’est pas de véritable gouvernement de gauche, il n’est pas de politique de progrès possible.

Mais notre Parti n’a pas comme seul objectif de lutter contre la malfaisance politique du pouvoir des monopoles et de lui substituer un authentique régime démocratique. Effectivement il lutte pour l’abolition du capitalisme et l’instauration d’une société socialiste où sera bannie à tout jamais l’exploitation de l’homme par l’homme. Pour une société qui réalisera l’entière égalité sociale de tous ses membres et où le but de la production ne sera plus le profit d’une petite minorité mais la satisfaction des besoins matériels et culturels de tous.

Pour atteindre ces objectifs, notre Parti Communiste fonde son action avant tout sur la classe ouvrière qui est la force sociale décisive de notre époque.

La grande mission historique de la classe ouvrière est de liquider le capitalisme et d’édifier le socialisme, seule société véritablement humaine.

Il en est ainsi parce que la classe ouvrière ne possède toujours aucun moyen de production, qu’elle est la classe la plus exploitée et, par conséquent, la seule classe véritablement révolutionnaire jusqu’au bout. Il en est ainsi parce que les conditions mêmes de développement de la production font que la classe ouvrière est la mieux organisée, la plus disciplinée et la plus consciente.

Les pseudo-révolutionnaires de Nanterre et d’ailleurs auront beau faire, ils ne changeront rien à cette réalité historique. D’ailleurs c’est bien la classe ouvrière qui a donné naissance au système socialiste qui libère l’homme de toute forme d’exploitation et d’oppression et assure progressivement la satisfaction de ses besoins matériels et culturels. Au système socialiste qui apporte tout son appui à la lutte des peuples pour leur indépendance nationale. Au système socialiste qui, par son exemple, convaincra toujours plus les travailleurs des pays capitalistes qu’il est de leur intérêt de s’engager dans la voie du socialisme.

Ces vérités élémentaires qui prouvent que le Parti Communiste Français est en France le seul parti révolutionnaire, dans le bon sens du terme, nous devons les rappeler énergiquement à ces pseudo-révolutionnaires. Nous devons leur rappeler aussi ces paroles d’Anatole France à l’adresse des intellectuels : « Pour combattre et vaincre nos adversaires, rappelez-vous citoyens que vous devez marcher avec tous les artisans de l’émancipation des travailleurs manuels, avec tous les défenseurs de la justice sociale et que vous n’avez pas d’ennemis à gauche. Rappelez-vous que, sans les prolétaires, vous n’êtes qu’une poignée de dissidents bourgeois et qu’unis, mêlés au prolétariat, vous êtes le nombre au service de la justice. »

Mais il est bien évident que nous ne confondons pas les petits groupuscules gauchistes s’agitant dans les universités avec la masse des étudiants. Au contraire, ceux-ci bénéficient de notre entière solidarité dans la lutte qu’ils mènent pour la défense de leurs légitimes revendications contre la politique désastreuse du pouvoir gaulliste dans le domaine de l’éducation.

Les étudiants ont besoin du soutien actif des travailleurs. C’est pourquoi ils doivent s’appuyer sur eux dans leur combat. Et la classe ouvrière a le plus grand intérêt d’avoir à ses côtés les étudiants en lutte pour leurs propres objectifs et pour ceux qui leur sont communs.

En effet, pour autant qu’elle a un rôle décisif à jouer dans la lutte pour le progrès, la démocratie et le socialisme, la classe ouvrière ne saurait prétendre y parvenir seule. Elle a besoin d’alliés. Les étudiants, la jeunesse en général, sont parmi ces alliés indispensables. C’est pourquoi il faut combattre et isoler complètement tous les groupuscules gauchistes qui cherchent à nuire au mouvement démocratique en se couvrant de la phraséologie révolutionnaire. Nous les combattrons d’autant mieux que nous ferons toujours plus connaître les propositions du Parti et sa politique unitaire pour le progrès social, la démocratie, la paix et le socialisme.

Georges MARCHAIS

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 10:57

 

                                                                     HUMA.fr

 

 

Liberté de conscience et respect de la laïcité
Vendredi, 9 Janvier, 2015
Humanité Quotidien
Photo : Olivier Coret
Photo : Olivier Coret
Par Jean-Paul Scot, historien et auteur : "Charb, Cabu, Wolinski et Charlie Hebdo ont-ils été châtiés pour avoir blasphémé ? Non ! Ils ont été assassinés pour avoir défendu, par l’humour mais jusqu’au sacrifice, la liberté de conscience, de pensée et d’expression critiques contre tous les obscurantismes, tous les fanatismes, tous les intégrismes religieux et politiques."

Charb, Cabu, Wolinski et Charlie Hebdo ont-ils été châtiés pour avoir blasphémé ? Non ! Ils ont été assassinés pour avoir défendu, par l’humour mais jusqu’au sacrifice, la liberté de conscience, de pensée et d’expression critiques contre tous les obscurantismes, tous les fanatismes, tous les intégrismes religieux et politiques. Ils n’ont pas été massacrés par des musulmans, fussent-ils radicaux, mais par des terroristes barbares et fascisants.

En France, le dernier supplicié pour blasphème fut en 1766 le jeune chevalier de La Barre car ce délit n’existe plus depuis la Révolution. L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 stipule : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public. » Le délit de blasphème, comme celui de régicide, fut rétabli par la monarchie, restaurée en 1815, mais abrogé dans les années 1830. La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse le supprime définitivement, même si « la provocation aux crimes et aux délits » et « l’incitation à la haine et à la violence » restent susceptibles de poursuites et de sanctions. Ce qui peut être sanctionné par la loi, c’est l’injure ou la diffamation de personnes ou de groupes de personnes.

Le blasphème a été défini par l’Église catholique comme « tout propos ou acte irrespectueux contre Dieu » et comme « une défaillance dans l’expression de la foi ». La notion de blasphème n’a donc de sens que du point de vue des religions. Ce sont elles qui déterminent en effet ce qui est injurieux ou diffamatoire envers elles-mêmes. Ce sont elles qui interdisent le blasphème car elles prétendent avoir le monopole de la vérité et du sacré. Ce sont elles qui diabolisent ce que les croyants d’autres religions ou les incroyants considèrent comme de simples moqueries irrévérencieuses ou des critiques intellectuelles. Ce sont elles qui font appel au pouvoir politique des États pour punir les apostats et les blasphémateurs. Et les États conservateurs et autoritaires font de l’apostasie et du blasphème des délits, voire même des crimes, parce que ces pratiques remettent en cause l’ordre politique et social. En République laïque et démocratique, le blasphème n’existe pas.

En effet, le droit de blasphémer a été conquis comme un corollaire de la liberté de conscience et de pensée. Pierre Bayle, ce philosophe protestant mort en exil en 1706, affirma le premier que « le blasphème n’est scandaleux qu’aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée ». Le blasphème n’a en effet de sens que pour ceux qui partagent les mêmes croyances religieuses. Venant des non-croyants, des propos blasphématoires ne sauraient atteindre des croyants dans leur foi ; ils les mettent seulement à l’épreuve. Punir les blasphèmes et réduire les hérésies n’aboutit qu’à mettre les croyants en contradiction avec leurs religions de vérité et d’amour.

Voilà pourquoi les philosophes des Lumières ont dénié aux religions le droit d’imposer leurs dogmes à toute la société, aux croyants d’imposer leurs croyances aux agnostiques et aux athées. Les normes politiques et civiles doivent être déliées, séparées, indépendantes des normes religieuses. La justice publique n’a pas à faire respecter les dogmes religieux. La liberté de blasphémer est un droit découlant de la liberté de pensée et d’expression. La liberté de pensée est absolue ou elle n’est pas. En proclamant la liberté de conscience et l’égalité des droits entre tous les hommes, l’Assemblée constituante a jeté les bases non de la tolérance mais de la laïcité, que la loi de séparation des Églises et de l’État a consacrée en 1905.

Certains prétendent aujourd’hui qu’il faudrait limiter la critique des religions au nom du respect qui leur serait dû en raison des fonctions qu’elles assurent dans la société et qui peuvent favoriser l’intégration et maintenir la paix civile. En 1991, Mgr Lustiger demandait la pénalisation de publications antireligieuses au nom du « respect d’autrui » et d’« atteinte grave au pacte social ». Le député UMP Éric Raoult proposa en 2006 le rétablissement du délit de blasphème. Nicolas Sarkozy entendit répondre « aux attentes des grandes religions » pour des raisons d’intégration sociale et de sécurité intérieure. Des néocléricaux invoquent un alignement sur une « laïcité européenne ». Il est vrai que le délit de blasphème subsiste plus ou moins dans le Code pénal de nombre d’États de l’Union européenne (Allemagne, Autriche, Espagne, Finlande, Grèce, Italie, Irlande, Malte, Norvège, Pologne, Royaume-Uni), même si la sécularisation des sociétés en limite les recours. Les Pays-Bas l’ont abrogé en 2013.

Il ne faudrait donc pas confondre tolérance et laïcité. La tolérance est une concession du prince à certains sujets, de l’État à des communautés, pas la reconnaissance d’un droit naturel, plein et entier, égal pour tous les citoyens et irrévocable. Jaurès, qui n’appréciait pas un certain anticléricalisme grossier mais qui respectait absolument la liberté de critique, ne s’y trompait pas : « Nous ne sommes pas, disait-il en 1910, le parti de la tolérance – c’est un mot que Mirabeau avait raison de dénoncer comme insuffisant, comme injurieux même pour les doctrines des autres. Nous n’avons pas de la tolérance, mais nous avons, à l’égard de toutes les doctrines,
le respect mutuel de la person-
nalité humaine et de l’esprit qui s’y développe. »

Le respect est dû aux personnes, aux croyants, pas aux croyances, pas aux religions, qui sont à soumettre à la critique de la raison et de la science, du rire et de l’humour.

(1) Derniers ouvrages parus :
 Jaurès et le réformisme révolutionnaire. 
Seuil, 2014.
 L’État chez lui, l’Église chez elle. Comprendre la loi de 1905. 
Seuil, réédition, 2015.

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 aoÛt 1789 (Articles 10 et 11)  

Article 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
 

Article 11. La libre communication des pensées et des opinions 
est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

 
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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 10:44

                                                                 pcf.jpg

 

 

 

 

 

                     Irak : sortir du piège de la guerre sans fin (PCF)

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Irak : sortir du piège de la guerre sans fin (PCF)

 

Les parlementaires ont débattu hier, 13 janvier, de la poursuite de l'intervention militaire française en Irak. Ce débat suivi d'un vote est intervenu dans le contexte douloureux que connaît le pays depuis les odieux massacres des 7 et 9 janvier 2015 à Charlie Hebdo et au supermarché casher de la Porte de Vincennes. La participation de la France à l'action de la coalition internationale sous commandement américain, lancée en septembre dernier, pose question.

La détermination des communistes à stopper l'influence et la violence des groupes armés islamistes est sans équivoque. Le peuple de France dans toutes ses composantes et tous les habitants de notre pays doivent vivre en sécurité.

Dire aujourd'hui que désormais « la France est en guerre sur son propre sol » et que notre réponse doit être de prolonger l'intervention militaire en Irak est irresponsable et dangereux. Cette vision nous précipite dans le piège tendu par les intégristes. Eux veulent la guerre généralisée, le prétendu « choc des civilisations » ; nous, le peuple de France, voulons une société de libertés, de solidarité et justice sociale, laïque, fraternelle et un monde de paix.

C'est ainsi qu'il faut entendre la mobilisation et l'union des citoyens dans tout le pays et rester « fidèles à l'esprit du 11 janvier 2015 ». C'est pour cela qu'aujourd'hui la France par sa voix officielle devait avoir le courage, comme elle l'eut en mars 2003 devant tous les États et nations du monde, de dire non à la poursuite de la stratégie de « guerre contre le terrorisme » telle qu'elle est menée sous l'égide des Etats-Unis depuis des années en Afghanistan, en Irak, en Libye.

Quels résultats ont été obtenus en 4 mois en Irak ? Quels sont les objectifs de cette intervention militaire ? Et surtout quelles sont les initiatives politiques envisagées par le gouvernement pour ramener la paix et la stabilité dans la région ? Questions qui sont demeurées sans réponse.

La stratégie de « guerre au terrorisme », cette « guerre sans fin » lancée par la présidence américaine au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York est en échec patent. Toute action militaire occidentale et étrangère répond à la tactique des « djihadistes » et les confortent : c'est la leçon qu'il faut tirer lucidement de ces dernières décennies.

La politique de l'OTAN a produit les résultats strictement inverses à ceux affichés. En réalité, elle alimente ce fléau. Depuis 2001, les foyers de « djihadistes » ont été multipliés par 13 dans le monde, elle renforce les réseaux intégristes sans s'attaquer à la racine du problème : les causes, les soutiens actifs et les facteurs qui nourrissent leur développement ; hier soutenus et aujourd'hui bombardés, les intégristes servent de sombres calculs parce qu'ils ne représentent aucune alternative, broient tout espoir et aident à maintenir l'oppression.

Cette politique aggrave la déstabilisation du Proche-Orient et de l'Afrique de l'Ouest ; en Europe, elle leur permet de capter une jeunesse en désespérance, en rupture sociale, qui passe allègrement de la violence de la délinquance à la violence du fanatisme sectaire.

Nous devons changer de politique extérieure en contribuant au soutien – y compris matériel mais sans intervention extérieure – aux forces démocratiques kurdes et irakiennes qui combattent l'OEI, aussi bien qu'aux solutions politiques et diplomatiques sous égide des Nations unies et élaborées par l'ensemble des États de la région. Et dans ce cadre, la France doit soutenir sans plus tarder l'exigence de la sortie du PKK et du PYD des listes des organisations terroristes de l'Union européenne.

Dans un monde interdépendant, la sécurité des uns dépend de la sécurité de tous, et nous avons besoin d'une stratégie globale avec des réponses politiques, sociales, économiques, diplomatiques et pas seulement militaires. Il est temps de s'attaquer aux racines du fondamentalisme, au terreau de la pauvreté, des inégalités, des dominations et violences sur lequel grandit l'obscurantisme.

 

Parti communiste français,

 

Paris le 13 janvier 2015

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 10:32

  Clio                                                                                                  

Clio,la muse de l'Histoire

 

 source:Pascal Bavencove

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 10:24

 

                                                                 cerveau animé

 

 

 

Charlie Hebdo: Le terrorisme des États-Unis et de l’'OTAN est le plus grand meurtrier de journalistes au monde
Mondialisation.ca, 14 janvier 2015


Dans la foulée des attaques terroristes perpétrées par des agents autoproclamés d’Al-Qaïda et ayant coûté la vie à 12 personnes, dont huit journalistes du journal satirique français Charlie Hebdo, l’élite et les médias dominants occidentaux, en exprimant leur compassion et leur indignation, ne font que mettre en lumière leur complaisance envers le terrorisme d’État occidental et israélien.

Avant d’explorer de plus près cette question, il convient de noter que les attentats de Paris comportent des signes indiquant la possibilité d’un attentat sous faux pavillon, par exemple la carte d’identité laissée dans la voiture par un terroriste. Cette hypothèse ne fait toutefois pas l’objet d’une analyse et est exclue d’emblée, complètement ignorée par les médias traditionnels. Par ailleurs, l’un des terroristes présumés, Cherif Kouachi, a déclaré à un média français qu’il avait été financé par l’ancien chef d’Al-Qaïda Anwar Al-Awlaki, un religieux étasunien ayant dîné au Pentagone quelques mois après le 11-Septembre. Selon le lieutenant-colonel étasunien Anthony Shaffer, Al-Awlaki a « travaillé comme agent triple et était un atout du FBI avant le 11-Septembre » (Kurt Nimmo, FBI admet Pentagone convive Al-Awlaki a travaillé pour eux , Infowars 2 août 2012.)

Depuis les attentats meurtriers du 7 janvier 2015, les médias occidentaux, en particulier les médias québécois, clament d’une manière très ethnocentrique que « la planète est en deuil » et pleure la mort des journalistes français. Cet événement tragique doit être condamné, mais il doit être examiné dans un contexte approprié. Dans les pays où la France a bombardé des civils, par le biais de l’OTAN et des invasions militaires menées par les États-Unis, et là où des terroristes soutenus par l’Occident tuent des civils innocents (Libye, Syrie), les populations vivent constamment le deuil de leurs proches. Ces décès ne sont cependant pas signalés. Le monde occidental n’est pas « la planète » et « tout le monde n’est pas Charlie », contrairement à ce que les médias nous portent à croire.

Plusieurs salles de rédaction du réseau public Radio-Canada ont pris des photos tenant des affiches « Je suis Charlie ».

Lors de la dernière attaque contre Gaza, 17* journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. Ces journalistes ont été tués dans le but de supprimer la vérité concernant les atrocités israéliennes. On n’a vu nulle part des journalistes occidentaux tenant des affiches de solidarité.

Avant les décapitations de James Foley et Steven Sotloff, des dizaines de journalistes ont été tués en Syrie par des terroristes armés, entraînés et financés par des pays de l’OTAN et leurs alliés antidémocratiques comme l’Arabie saoudite. Des centaines de civils ont également été décapités bien avant eux, environ 200 dans un seul village, selon un rapport de Human Rights Watch. (Voir Julie Lévesque, L’État islamique: un groupe terroriste « prodémocratie » appuyé par les États-Unis et formé pour décapiter, Mondialisation.ca, 19 septembre, 2014.)

L’indignation a cependant été réservée aux journalistes occidentaux décapités.

La guerre en Syrie a été très meurtrière pour les journalistes : 153 morts, selon certaines estimations, et ce grâce au terrorisme appuyé par l’OTAN. Là encore, aucun journaliste occidental brandissant des pancartes de compassion pour les journalistes syriens en vue.

Le pays le plus meurtrier dans le monde pour les journalistes a toutefois été l’Irak durant l’occupation des États-Unis. Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ):

La guerre menée par les États-Unis en Irak a coûté la vie d’un nombre record de journalistes et a remis en question certaines perceptions répandues sur les risques de la couverture des conflits. Par exemple, plus de journalistes ont été tués dans des assassinats ciblés en Irak que dans des circonstances liées au combat [...]

Selon des recherches du CPJ, au moins 150 journalistes et 54 travailleurs de soutien ont été tués en Irak à la suite de l’invasion étasunienne, de mars 2003 à la fin déclarée de la guerre en décembre 2011.

Les décès en Irak dépassent de loin tout autre bilan documenté pour la presse en temps de guerre. Le CPJ, fondé en 1981, a enregistré la mort de 58 journalistes au cours de la guerre civile algérienne de 1993 à 1996, 54 autres décès dans la guerre civile non déclarée en Colombie, qui a commencé en 1986, et 36 décès dans le conflit des Balkans de 1991 à 1995 [...]

Des insurgés de tous acabits ont été responsables de la mort de 110 journalistes et de 47 travailleurs des médias en Irak. Les actions des forces étasuniennes, incluant des tirs provenant de points de contrôle et des frappes aériennes, ont entraîné la mort de 16 journalistes et de six travailleurs des médias. (Frank Smyth, Iraq war and news media: A look inside the death toll, Committee to Protect Journalists, 18 mars 2013)

Les chiffres du Tribunal BRussells concernant les meurtres de journalistes en Irak sont beaucoup plus élevés:

Selon les statistiques du Tribunal BRussells, au moins 404 professionnels des médias ont été tués en Irak depuis l’invasion étasunienne en 2003, parmi eux 374 Irakiens. L’impunité en Irak est bien pire que n’importe où ailleurs dans le monde. (Dirk Adriaensens, The Killing of Journalists in Iraq, BRussells Tribunal, 4 janvier 2014)

Parmi les morts, deux journalistes – un Irakien, Yasser Salihee, et un Étasunien, Steven Vincent – lesquels enquêtaient sur les escadrons de la mort soutenus par les États-Unis en Irak.

Le 24 juin, Yasser Salihee, un correspondant spécial irakien pour l’agence de nouvelles Knight Ridder, a été tué d’une seule balle à la tête alors qu’il approchait d’un point de contrôle mis en place près de son domicile dans l’ouest de Bagdad par les troupes étasuniennes et irakiennes. Le coup aurait été tiré par un tireur d’élite américain. Selon des témoins oculaires, aucun coup de semonce n’a été tiré.

L’armée étasunienne a annoncé qu’elle mène une enquête sur le meurtre de Salihee. Cependant Knight Ridder a déjà déclaré qu’il n’y a aucune raison de croire que la fusillade était liée a son travail. Au contraire, sa dernière affectation donne des raisons de soupçonner qu’elle l’était.

Au cours du mois passé, Salihee avait recueilli des preuves que les forces irakiennes soutenues par les USA ont mené des exécutions extra-judiciaires de membres présumés et de partisans de la résistance anti-occupation. Son enquête était basée sur un reportage du magazine New York Times en mai et détaillant comment l’armée étasunienne avait constitué les commandos de la police du ministère irakien de l’Intérieur, appelés la Brigade des Loups, en prenant pour modèle les escadrons de la mort déployés au Salvador dans les années 1980 pour écraser l’insurrection de la gauche. (James Cogan, Journalist killed after investigating US-backed death squads in Iraq, World Socialist Web Site, 1er juillet, 2005)

Le journaliste américain Steven Vincent a été enlevé et assassiné le 2 août à Bassorah, la ville irakienne du sud où il travaillait comme auteur et blogueur à la pige. Les soupçons de ce meurtre, le premier d’un journaliste étasunien en Irak, pèsent non pas sur Al-Qaïda ou les insurgés sunnites, mais sur la police de l’administration à majorité chiite installée à Bassorah avec le soutien des forces d’occupation étasuniennes et britanniques. (Patrick Martin, US journalist who exposed Shiite death squads murdered in Basra, World Socialist Web Site, 5 août 2005)

Pour des raisons inconnues, le journaliste irakien Yasser Salihee, n’a pas été inclus dans la liste du CPJ.

Le Tribunal BRussells rapporte en outre que de nombreux décès ne sont pas signalés par le CPJ et Reporters sans frontières. L’explication reflète le contraire de ce qui se passe avec la couverture biaisée et émotive des meurtres de Charlie Hebdo, à savoir la dédramatisation de la mort des journalistes irakiens.

Depuis l’invasion de 2003, les grands médias ont constamment cherché à minimiser le nombre de mortalités. Il s’agit d’un fait bien établi et le meurtre des professionnels des médias ne fait pas exception. Il est évident que les groupes occidentaux de défense des droits des journaliste hésitent à dire exactement combien de leurs collègues ont perdu la vie sous l’occupation impitoyable des États-Unis et de la Grande-Bretagne, une occupation qui perdure. Ces groupes réduisent alors les critères d’inclusion dans leurs listes. Cette attitude est inacceptable, surtout parce qu’il est question de collègues professionnels [...]

 

L’Irak était le pays le plus meurtrier pour les professionnels des médias en 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2010, 2011 et 2013 (Adriaensens, op. cit.)

Presque 400 journalistes irakiens morts et pourtant nos compatissants professionnels des médias n’ont jamais affiché leur solidarité.

Julie Lévesque

Journaliste

*L’article original mentionnait 13 journalistes palestiniens tués durant le dernier assaut à Gaza. Selon plusieurs sources journalistiques, ils seraient en réalité 17. Selon le CPJ 16 journalistes et 4 travailleurs des médias ont été tués en « Israël et dans les territoires occupés », comme s’il s’agissait d’un seul pays. Reporters sans frontières a enregistré seulement 7 décès en Palestine.

Article initialement publié en anglais: Mourning Charlie Hebdo Journalists, While Ignoring that US-NATO State-Sponsored Terrorism is the “Number One Killer” of Journalists, 10 janvier 2015

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 10:05

                                                                                                                                                        LAICITE-copie-1.jpg

 

 

raif-saudi-arabia.jpegJe suis Raif, combattant de la liberté d'expression condamné à 1 000 coups de fouet en Arabie saoudite, alliée de l'Occident

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Légende de la photo : la fille de Raif Badaoui tient un portrait de son père

 

La présence à Paris dimanche d'un ministre saoudien pour dire « Je suis Charlie » : 9.5 sur l'échelle de l'hypocrisie ambiante. Au même moment, à Riyad, un jeune blogueur est condamné aux peines les plus barbares pour le plus simple usage de la liberté d'expression.

 

Il est difficile de choisir un coupable qui porte autant sur son visage l'innocence. Ses traits angéliques sont brandis dans des portraits par ses enfants accablés par la peur de perdre leur père. Son combat pour la liberté est porté par sa femme, qui alerte sur son sort depuis son exil canadien.

 

Lapidation pour un blogueur « libre-penseur »

 

article-2624260-1DAA25D000000578-957_306x423.jpgRaif Badaoui, 31 ans, est détenu depuis 2012 par le régime saoudien. Il a été condamné à 1 000 coups de fouet livrés sur la place publique, à 10 ans de prison ainsi qu'à une amende de 1 millions de rials (soit 250 000 €). Quel crime a bien pu commettre Raif ?

 

Celui de tenir un site d'orientation politique démocratique (« Free Saudi liberals »), défendant la liberté d'expression, la libération des prisonniers politiques et l'ouverture d'un débat sur les questions politiques en Arabie saoudite.

 

Il critiquait sur son blog les grands du Royaume, dont des figures religieuses comme le Grand Mufti d'Arabie saoudite, et tournait en dérision la police religieuse de la monarchie saoudienne, la Commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice.

 

Crimes d'apostasie, blasphème, lèse-majesté : le Moyen-âge en 2015

 

Dans un premier temps, l'accusation avait réclamé la peine de mort pour « apostasie », soit l'abandon de l'Islam. Finalement, c'est le crime d' « insulte à l'Islam » qui a été reçu. Derrière l'accusation de « blasphème », c'est bien plus un « lèse-majesté » dont il s'agit.

 

La monarchie saoudienne s'appuie sur une vision fondamentaliste de l'Islam, le wahhabisme, accompagnant sa politique de diffusion du terrorisme islamiste dans le monde.

 

Elle constituait jusqu'alors une interprétation fort minoritaire de cette religion. Elle n'a connu une renaissance que dans les années 1930 en Arabie même, avec l'installation de la dynastie Saoud, patronnée par la puissance coloniale britannique puis soutenu par l'allié américain.

 

Une peine barbare en tout cas, pour un crime obscurantiste. Les 50 premiers coups de fouet ont été donnés vendredi dernier dans sa ville natale de Jeddah, devant une mosquée.

 

Une foule de plusieurs centaines de personnes ont rythmé les coups de fouet d'applaudissements, de sifflets d'encouragement et de cris « Allah Akbar » (Dieu est grand).

 

Selon ce qu'un témoin a conté à Amnesty international, « Raif était menotté et enchaîné mais son visage n'était pas couvert. Un officier de police s'est approché avec un grand bâton et a commencé à le frapper. Raif a levé sa tête vers le ciel, fermant ses yeux et cambrant son dos. Il n'a rien dit, mais vous pouviez voir sur son visage et son corps qu'il souffrait le martyr ».

 

Ce vendredi, il doit subir une seconde salve de 50 coups de fouet à Djeddah, un rituel qui devrait continuer pour les 19 prochaines semaines. Sa femme, Ensaf Haidar, désormais exilée à Montréal a déclaré – après l'avoir eu au téléphone – qu'elle n'était pas sûr qu'il résisterait à un second supplice.

 

« Raif m'a dit qu'il avait énormément souffert après sa flagellation, sa santé est précaire », a-t-elle confié à Amnesty.

 

Son avocat condamné à 15 ans de prison pour sa défense des droits humains

 

Son avocat, Walid Abou al-Khair a lui aussi été condamné en juillet à 15 ans de prison pour avoir dénoncé les violations des droits de l'Homme en Arabie saoudite. Il s'agit, prétextant le contexte anti-terroriste (un comble), de réprimer toute dissidence interne, fut-elle modérément libérale.

 

Une semaine après la condamnation officielle par Riyad des attentats de Paris, après la présence d'un ministre saoudien à la manifestation officielle de dimanche dernier, ce piétinement de la liberté d'expression crée un certain malaise, dans le monde arabe. Les caricatures ont fleuri sur le web.

 

B7DtUsQCYAIcV-z.jpgUne montrant un homme ressemblant à Raif fouetté alors qu'à côté le bourreau criait, des fleurs plein la bouche, « l'Arabie saoudite condamne les attaques contre la liberté d'expression à Paris ». Une autre image montrait un crayon lacéré de coups de fouet.

 

Notre allié saoudien : champion du monde de la peine de mort et du terrorisme

 

C'est un secret de polichinelle, l'Arabie saoudite a armé les factions islamistes en Syrie contre le régime d'Assad, dans une émulation morbide avec le Qatar, usant des facilités offertes par la Jordanie et la Turquie, avec la bénédiction de ses alliés américains, français et britanniques.

 

Ce n'est pas un secret du tout, la Charia est appliqué sous une forme extrêmement rigoriste. Sont considérés comme crimes passibles de la lapidation, la mutilation ou la décapitation : sodomie, athéisme, trafic de drogue (y compris cannabis), fornication, blasphème ou sorcellerie (sic).

 

L'Arabie saoudite détient le record du nombre de condamnations à mort avec 89 décapitations en 2014 prononcées par la monarchie absolue. La loi du talion y est appliquée, elle a ainsi conduit l'an dernier à la condamnation d'un jeune homme … à la paralysie après une agression durant son adolescence qui avait conduit tragiquement à la paralysie de sa victime.

 

B7ETfoHCMAASVSR.jpgCe que dénonçait Raif, c'était la police des mœurs, les « mutaween » (pieux) qui patrouillent dans les rues s'assurant du code vestimentaire, de la stricte séparation entre hommes et femmes, du respect des prières dictées par leur interprétation particulière de la Charia.

 

Le gouvernement encourage la délation de ses concitoyens. Un tribunal saoudien vient tout juste de condamner cinq hommes à 32 ans de prison et 4 500 coups de fouet pour avoir organisé une … Fête illégale de St-Valentin avec des femmes avec lesquelles ils auraient dansé et bu.

 

2015 sera l'année de la dénonciation de l'hypocrisie. Au moment où on nous demande de rejoindre l' « Union sacrée » nationale pour une « Sainte-Alliance » internationale menée par la France, les USA, appuyant l'Arabie saoudite, le Qatar, Israel, les premiers soutiens et acteurs du terrorisme international. Aujourd'hui, « nous sommes tous Raif ».

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 18:04

                                                                      cerveau animé

 

 

                                                                        ujfp--1-.jpg

 

Le piège tendu aux Juifs de France
jeudi 15 janvier 2015 par le Bureau National de l’UJFP

Nous avons ces derniers jours vécu les mêmes bouleversements à répétition que tous nos concitoyens. Comme Juifs nous avons été profondément atteints par l’horrible attentat perpétré contre des Juifs parce que Juifs. Cela ne peut que faire résonner pour nous les pires heures de l’histoire du judaïsme français. Tout ce que nous croyons comme militants, citoyens, êtres humains, tout ce pour quoi nous luttons, la valeur de la vie, de l’égalité entre les hommes, le ta’ayush (le vivre ensemble), s’est vu bafoué ici dans la rédaction d’un journal, puis dans ce magasin cacher. Nous sommes convaincus que la liberté d’expression est une valeur fondamentale de toute société démocratique et qu’elle doit être défendue à tout prix contre la violence obscurantiste.

Nous sommes aussi conscients de la montée d’un antisémitisme redoutable en France. Mais nous voulons l’analyser et tenter d’en comprendre les causes, parce qu’il est porteur comme tous les racismes d’aveuglement, de haine et de sang.
Notre association dénonce depuis des années le piège tendu aux Juifs de France, et il nous semble important de le décrire à nouveau aujourd’hui au lendemain de cette attaque meurtrière.

Un piège tendu par plusieurs instances et à plusieurs niveaux articulés et coordonnés dans le temps. A partir des provocations de Sharon sur le parvis de la mosquée d’Al Aqsa qui ont déclenché la deuxième Intifada en 2000, le gouvernement israélien de l’époque a décidé que la France, où réside la première communauté juive d’Europe, était un outil nécessaire et incontournable de sa politique. Son exécutif sur place ? L’ambassade d’Israël, l’agence juive, et le CRIF, conseil dit représentatif des institutions juives de France. Il s’agit d’embrigader tous les Juifs de France dans un soutien inconditionnel à tous les actes du gouvernement israélien, même les pires. Un CRIF qui va imposer une vision uniforme, d’une communauté juive totalement homogène soudée autour d’un sionisme sans faille et d’un soutien sans nuances aux actes du régime. Et ce travail va d’ailleurs se poursuivre très vite jusque dans le réseau des associations juives laïques, d’où l’UJFP sera assez vite éjectée. Hors du sionisme point de salut ! Imaginer une collectivité de près de 600 000 âmes parlant d’une seule voix, est aussi fou et stupide que de prêter cette unanimité à cinq ou six millions de musulmans, parmi lesquels il y a aussi de toute évidence, des religieux, laïcs ou non, plus ou moins pratiquants, des sionistes même, etc. Mais cela favorise une assimilation voulue, dans l’esprit de chacun : juif = soutien d’Israël et de sa politique quelle qu’elle soit. Et cette politique occupe, colonise, tue des arabes palestiniens tous les jours.

Les gouvernements successifs d’Israël n’ont quant à eux pas cessé depuis la même époque de s’adresser aux Juifs français en leur demandant de quitter une France pleine de musulmans antisémites et de faire leur « aliya » en Israël.

Enfin un aréopage d’intellectuels français, tenants du choc des civilisations, des Fourest, des Taguieff, des Tarnero, des Finkielkraut, mèneront à la fois le combat contre l’islam et celui pour le sionisme. Les gouvernements français successifs n’ont cessé, eux aussi, d’assimiler la légitime critique d’Israël et du sionisme à un racisme antisémite. Et la plupart des médias français ont repris la rengaine. On entendait même des journalistes après le massacre de Toulouse, parler d’Israël à des citoyens français juifs devant l’école visée, en leur disant « votre pays ». Souvenons-nous du fameux rapport Rufin qui demandait la pénalisation de l’antisionisme décrit comme une nouvelle forme d’antisémitisme.

Dans ce piège, beaucoup de Juifs se sont trouvés pris, qui avaient des liens affectifs, familiaux, d’identification avec Israël, et avec son histoire telle qu’elle leur était présentée par la mythologie sioniste, et sont petit à petit devenus des « représentants » potentiels du soldat israélien ou du colon israélien en France, renonçant progressivement à leur esprit critique, sous les effets déjà néfastes de confrontations de plus en plus problématiques. Ils ont aussi renoncé en même temps à leur capacité d’empathie pour l’autre, l’occupé, le destitué de tous ses droits, le massacré comme à Gaza cet été, pour ne plus voir que leur souci de préserver à tout prix ce « petit État fragile et jeune entouré d’ennemis » seul capable de les protéger de l’antisémitisme. Toute critique contre cet État est ainsi devenue un acte antisémite, tout rassemblement de solidarité avec la Palestine, un regroupement de fanatiques les menaçant personnellement et que les communautés locales poussées par le CRIF réussissaient à faire interdire, renforçant ainsi l’animosité contre eux. Le cercle vicieux ainsi amorcé n’a fait que se renforcer avec le temps, les attaques sur les territoires occupées ne faisant qu’augmenter tensions et replis.

La crise sociale s’est développée pendant ces années dans les quartiers populaires où se côtoient souvent dans les mêmes HLM ou les mêmes cités des Français (juifs, arabes et africains), dans des conditions similaires de difficultés sociales. Dans ces ghettos de pauvreté, le jeune français post colonial qui subit le délit de faciès, la discrimination à l’emploi, le refus de l’entrée des boites de nuit, parce que basané, s’identifie lui au dernier carré non décolonisé du monde arabe, et au Palestinien opprimé. Il porte parfois le keffieh symbole de la résistance. Et chaque fois qu’il veut exprimer sa solidarité, sa parole est interdite, assimilée à de l’antisémitisme. Sa volonté de participer au débat politique se voit niée, rejetée, rabaissée à une expression raciste. C’est lui le raciste, en plus de subir comme noir ou arabe le racisme et l’exclusion sociale. Petit à petit se développe chez lui un ressentiment contre cette communauté (qui soit dit en passant se voit reconnue comme communauté, le terme de communautarisme étant réservé aux autres) dont le gouvernement affirme qu’il la protège contre lui et ses semblables.

Le porteur de kippa n’arbore-t-il pas aussi souvent l’insigne des parachutistes israéliens ? Lui peut aller manifester tranquillement pour soutenir l’armée israélienne et ses massacres à Gaza, voire même y participer, la presse nationale, le gouvernement français, tiennent le même discours que lui sur l’opération « bordure de protection. » Il est du côté du manche. Il est blanc il est occidental, il a le droit du plus fort pour lui. Les groupes violents comme la Ligue de Défense Juive peuvent insulter la Palestine, les arabes, frapper, casser, rien, aucune sanction, la police regarde et se tait, comme cet été rue de la Roquette, des vidéos prises sur place faisant foi. Le jeune arabe, lui, n’a pas le droit de manifester pour Gaza - interdictions ministérielles pendant la même période. Comment ne pas penser à ce jeune homme qui a été arrêté (avec d’autres sur délit de faciès pur) en marge d’une manifestation de cet été, en rentrant tranquillement chez lui, parce qu’il portait un keffieh : frappé, passé en comparution immédiate, la journaliste de Libération qui assistait à l’audience où le garçon pleurait devant une juge partiale et inflexible, refusant d’entendre quoi que ce soit, en a fait un article scandalisé. Il a pris trois mois de prison ferme, et est encore aujourd’hui assigné à résidence dans sa banlieue avec bracelet électronique.

Cette justice à deux vitesses, cette stigmatisation des uns au bénéfice douteux des autres, ce discours officiel qui fait du monde arabe l’axe du mal terroriste, arriéré barbare, et d’Israël un modèle de démocratie, des jeunes arabes et africains des dangers potentiels pour la société et des Juifs une catégorie intégrée dans un Occident tout récemment devenu judéo-chrétien et à protéger, font le lit de la colère. L’impuissance à dépasser une condition misérable a envoyé des centaines de jeunes de tous horizons (même des Juifs paraît-il) dans les bras de Daesh et de Al Qaïda. Et le piège se referme. Les Juifs, corps devenu homogène, paieront pour toutes ces injustices, les humiliations, tous ces musellements de parole, toute cette arrogance affichée sous la protection de tous les gouvernements français : ne touchez pas à nos Juifs, vous, les étrangers à vie, les barbares inintégrables à notre république. Si l’on ne peut atteindre Israël on atteindra ses supporters juifs. L’abcès de fixation que constitue la question palestinienne non résolue, prise elle aussi dans le remodelage d’un nouveau monde profondément injuste, et que les puissants refusent de régler, participe de l’émergence d’un terrorisme redoutable parce que désespéré et suicidaire.

Un mécanisme redoutable d’assignations identitaires s’est mis en place dans le cadre des nouvelles divisions du monde depuis 1989 et « la chute du mur », et les Juifs d’Europe et de France en particulier ont servi de pions dans le nouveau dispositif.

C’est avec une très grande tristesse que nous disons aux nôtres, nous sommes français, nous pouvons vivre heureux chez nous en France, comme le disait le dicton transformé par Elie Barnavi, « heureux comme un juif en France », avec nos compatriotes de toutes origines aujourd’hui, l’importation du conflit c’est par votre biais en vous utilisant et vous manipulant qu’elle s’est faite, au service d’une cause bien injuste. Le terrorisme montant de Daesh et de Al Qaïda contre lequel nous devrons tous nous battre parce qu’il est meurtrier suicidaire et sans issue, passera par des luttes communes, contre tous les racismes, toutes les exclusions, la restitution de la diversité des opinions de tous, musulmans, arabes et juifs, dans l’échange et le dialogue. La liberté d’expression n’est pas réservée à une seule vision du monde.

Bureau national de l’UJFP le 15-01-2015

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:35

 

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

15muslimreax2-articleLarge.jpgEn Turquie, le gouvernement impose la censure de la une de Charlie-hebdo … qu'il a défendu à Paris !

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

La nouvelle nous est relayée par nos camarades turcs dans leur journal Sol (« la Gauche ») : le gouvernement turc a imposé une censure stricte sur la diffusion du numéro de Charlie-hebdo. Il y a beaucoup à redire sur l'opportunité de ce numéro, mais autant sur l'hypocrisie d'un gouvernement qui était en première ligne à la manif dimanche à Paris.

 

La manifestation du 11 janvier a marqué un tournant dans l'hypocrisie générale sur la « liberté d'expression », la « liberté de la presse » de la part de ceux qui sont les premiers à la bafouer : du dictateur Bongo à l'émir du Qatar, du baillonneur Rajoy au boucher Netanyahou.

 

Et il y avait Erdogan, Davutoglu. Oui, le gouvernement de la Turquie était là, avec les penseurs et praticiens du « pan-islamisme ». Depuis 2002, la Turquie est sous l'hégémonie du parti islamiste AKP qui s'appuie sur une base populaire pour imposer une islamisation réactionnaire dans ses frontières comme à l'extérieur, accompagnant la politique du capitalisme international.

 

La Turquie, la liberté de la presse bafouée au nom de l'anti-terrorisme !

 

ahmet-davutoglu1.jpgLa liberté de la presse subit depuis longtemps en Turquie des restrictions importantes au nom de la « lutte contre le terrorisme », renforcées avec le coup d'Etat fasciste de 1980 puis l'arrivée au pouvoir de l'AKP, même si la main de fer sur la presse s'est raffermie après 2011.

 

La censure de certains numéros, l'incarcération de journalistes, l'occupation des presses ont été des constantes dans l'histoire turque au nom de la « sécurité nationale ».

 

L'année 2014 a vu une accélération de cette censure, après la révolte de Gezi en juin 2013 et la montée de la contestation contre la guerre en Syrie. En mars dernier, le gouvernement Erdogan a ainsi fermé You Tube et Twitter pour bloquer les révélation sur les scandales de corruption.

 

60 journalistes limogés depuis le « printemps turc » de Gezi

 

Après Gezi, plus de 60 journalistes ont été limogés pour leur couverture des événements jugés non-conformes à la ligne autorisée par le pouvoir. Une quarantaine ont été par ailleurs incarcérés au nom de la législation anti-terroriste.

 

Un nouveau pas a été franchi hier, autour de la polémique sur la publication ou non de la une de Charlie-hebdo dépeignant Mahomet, et forme d'expression d'une solidarité avec la tragédie touchant leur confrères français.

 

Il y a beaucoup à dire sur l'opportunité de la publication de cette nouvelle caricature, le mouvement de solidarité exprimé en France et son lyrisme pathétique, la récupération si ce n'est claire manipulation de la part de notre gouvernement prompt à déclarer une « union sacrée » prétexte aux guerres de rapine, au charcutage des libertés démocratiques alors qu'il est un des premiers soutiens du terrorisme islamiste en Syrie ou Libye.

 

Mais le président turc Erdogan comme le Premier ministre Davutoglu étaient là à Paris pour défendre le journal Charlie-hebdo, ainsi que la liberté de la presse et condamner le terrorisme islamiste.Dénoncer son hypocrisie fondamentale, et la notre au passage, est fondamental.

 

Censure de Youtube et Twitter en 2014, censure d'Internet en 2015

 

Hier, le tribunal turc de Diyarbakir, au sud-est du pays, a ordonné la censure des pages des sites internet publiant la une du journal satirique français, visant d'abord quatre sites qui ont déployé le dessin, selon l'agence de presse Anadolu.

 

Un journal a tenté de contrer cette censure, c'est la publication républicaine laïque de centre-gauche historique Cumhürriyet (« la République »).

 

Le quotidien avait annoncé son intention de publier de larges extraits du numéro spécial de Charlie-Hebdo, il a reçu jusqu'à mercredi des centaines de menaces par téléphone, sur internet, y compris des menaces de mort.

 

Un journal national pris d'assaut par la police : la liberté de la presse en sursis

 

Certains politiciens islamistes, comme le maire d'Ankara, ont encouragé leurs troupes à manifester devant les locaux du journal et surtout à déposer plainte contre lui devant le tribunal turc, pour « délit de blasphème ».

 

Confrontés à la furie d'une partie de l'opinion publique fanatisée par les meneurs islamistes, tout en prenant conscience de la réelle sensibilité d'une partie importante de la population turque sur cette question, d'intenses débats semblent avoir secoué la rédaction de Cumhürriyet sur la publication ou non des caricatures portant sur Mahomet, dans un journal qui a perdu dans le passé un certain nombre de journalistes, victimes d'attentats à la bombe ou d'assassinats ciblés.

 

La décision a été prise de ne pas publier ces caricatures, et d'insérer un encart de 4 pages dans le journal reprenant certains dessins, illustrations du journal satirique.

 

A l'aube, une descente de police a finalement été effectuée dans les locaux du quotidien national, les camions devant livrer les premiers exemplaires du journal ont été arrêtés, vérifiés par la police qui avait ordre d'empêcher toute publication d'un dessin à caractère blasphématoire.

 

La direction du journal a justifié ainsi sa décision : « Cumhurriyet a perdu un certain nombre de journalistes dans le passé, victime d'attentats terroristes. Elle comprend donc très bien la peine que représente le massacre de Charlie-hebdo ».

 

« Nous avons condamné cette attaque contre la liberté d'expression de la manière la plus ferme. Nous avons déployé notre solidarité dans nos communiqués de presse, nos commentaires.

 

Preuve de notre solidarité avec Charlie-hebdo, nous avons publié une sélection de 4 pages venant de son édition spéciale d'aujourd'hui.

 

En préparant cette sélection, à la lumière de notre code éditorial, nous avons pris en compte la liberté de croyance, le respect de toutes les sensibilités religieuses.

 

Cumhurriyet continuera à défendre la liberté d'expression, avec toute la force qu'elle a toujours eue. A la suite d'un profond débat et d'une vaste consultation, nous n'avons pas inclu la couverture du magazine dans notre sélection ».

 

Cet encadré pondéré n'a donc pas empêché la police de tenter d'interdire la publication, au nom du respect de la « liberté de croyance » et de la « sécurité des journalistes ». Un comble dans un pays comme la Turquie où la liberté de la presse est tous les jours en sursis.

 

Un caricature sous la menace de 9 ans de prison pour avoir caricaturé Erdogan

 

Parmi les affaires en cours, la possible condamnation d'un caricaturiste du journal qui a représenté Erdogan comme un chat à 9 ans de prison révèlent l'ampleur de la terreur gouvernementale régnant contre les journalistes développant leur esprit critique, sous une forme même humouristique.

 

De la même façon, hier – à côté de la descente à Hurriyet et de la censure sur Internet – le Haut-Conseil de la radion et de la télévision (RTUK) a imposé à tous les médias, que ce soit la presse, les réseaux sociaux, l'audiovisuel l'interdiction formelle de diffuser une information circulant révélant que les services secrets turcs du MIT auraient aidé à l'armement des rebelles islamistes syriens.

 

Un ultime piétinement de la liberté de la presse tant portée aux nues par Erdogan, Davutoglu à Paris dimanche dernier. L'hypocrisie n'a pas de frontières.

 

On a le droit d'apprécier (ou non) la qualité de ces dessins et la signification de leur message, leur opportunité (et leur dangerosité) politique dans le contexte actuel. On a surtout le devoir de dénoncer ceux qui font de la « liberté de la presse », la « liberté d'expression » leur cheval de bataille pour mieux les réprimer chez eux. Le gouvernement turc en fait partie.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:03

 

 

En Arabie saoudite, le blogueur et activiste Raef #Badawi a été condamné la semaine dernière à 10 ans de prison et à 1 000 coups de fouets pour avoir critiqué le gouvernement, l'Islam, plaidé en faveur de la Saint-Valentin et pour des mesures libérales en Arabie saoudite. Raef Badawi a été placé vendredi 9 janvier debout, dos à la foule, près de la mosquée al-Jafali à #Jeddah, pour recevoir devant la foule 50 coups de fouet. Il en sera de même pendant 20 semaines d'affilées jusqu'à ce qu'il reçoive 1 000 coups. L'Arabie Saoudite était pourtant présente et représentée dimanche lors de la marche républicaine de Paris. #IAMBADAWI #FREEBADAWI #HEISCHARLIE #jesuischarlie

En Arabie saoudite, le blogueur et activiste Raef ‪#‎Badawi‬ a été condamné la semaine dernière à 10 ans de prison et à 1 000 coups de fouets pour avoir critiqué le gouvernement, l'Islam, plaidé en faveur de la Saint-Valentin et pour des mesures libérales en Arabie saoudite.

Raef Badawi a été placé vendredi 9 janvier debout, dos à la foule, près de la mosquée al-Jafali à ‪#‎Jeddah‬, pour recevoir devant la foule 50 coups de fouet. Il en sera de même pendant 20 semaines d'affilées jusqu'à ce qu'il reçoive 1 000 coups.

L'Arabie Saoudite était pourtant présente et représentée dimanche lors de la marche républicaine de Paris.

 

Note:u-cursinu-rossu.jpg     Le gouvernement, comme dans le cas du sultan d'Ankara, ne sait pas encore que la liberté de la presse et d'opinion n'existe pas en Arabie Saoudite ?

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 16:35

 

                                                                     cerveau animé

 

                                                           HUMA.fr

 

La censure, depuis la nuit des temps
Marie-José Sirach
Jeudi, 15 Janvier, 2015
Humanité Quotidien
Le 16 novembre 1970, à la suite de la mort du général de Gaulle, Hara-Kiri titre : « Bal tragique à Colombey : 1 mort ». Ce numéro sera interdit.
La liste est longue des œuvres censurées, des auteurs bâillonnés, assassinés. Au nom du père, du fric et de tous les malsains d’esprit.

Hier, Voltaire, Diderot, Flaubert, Baudelaire, Apollinaire, voués aux gémonies par les tenants de l’ordre moral. Les peintres sous haute surveillance. Giordano Bruno, brûlé pour hérésie. C’était hier. C’était aujourd’hui. En 1966, le film de Rivette la Religieuse est censuré. En 1988, le cinéma Saint-Michel est incendié alors qu’il projette la Dernière Tentation du Christ, de Scorsese.

 

 

En 2011, des intégristes catholiques saccagent une œuvre d’Andres Serrano, Piss Christ, exposée à la Fondation Lambert en Avignon. La même année, au Théâtre de la Ville, des représentations de la pièce de Roméo Castellucci Sur le concept du visage du fils de Dieu sont interrompues aux cris de « christianophobie, ça suffit ! ». Quelques semaines plus tard, le spectacle de Rodrigo Garcia Golgota Picnic se jouera lui aussi sous protection policière au Théâtre du Rond-Point.

 

 

Au nom de Dieu, de tous les dieux, les intégristes lancent des « fatwas ». Contre Salman Rushdie, Taslima Nasreen, les dessinateurs de Charlie. En Algérie, durant la décennie noire, les intégristes ont assassiné quotidiennement des journalistes, des poètes, des dramaturges. En Iran, en Égypte, en Tunisie, au Maroc, en Turquie, la presse est sous haute surveillance. Si les religions n’ont pas toutes le même dieu, elles usent des mêmes arguments – blasphème, hérésie – pour faire plier celui qui ne croit pas. La censure se décline sous ses aspects religieux mais aussi politiques et économiques. Pendant la guerre d’Indochine, Rendez-vous des quais, le film de Paul Carpita, est saisi et brûlé. Ce n’est que plus de trente ans après que l’on retrouvera une copie sauvée in extremis.

 

 

Durant la guerre d’Algérie, l’Humanité passe sous la cisaille de la censure. En 1966, les représentations des Paravents, de Jean Genet, sont perturbées par des nostalgiques de l’Algérie française. Six ans de plus, et Avoir 20 ans dans les Aurès, de René Vautier, est frappé d’interdiction.

 

 

Hara-Kiri sera interdit pour sa une « Bal tragique à Colombey : un mort ». Aujourd’hui, la censure est moins visible, plus sournoise, mais elle est bien là, tout aussi dangereuse pour la démocratie. Économique, elle pourrait passer inaperçue. La tragédie qui a frappé la rédaction de Charlie ne devrait pas nous faire oublier que ce journal était au bord du dépôt de bilan. Et puis, il y a la censure des esprits, la censure de la pensée, une autocensure inconsciente contre laquelle il faut résister. Il n’y a pas de « oui, mais… ». Il y a un oui, franc et massif, à la liberté de créer, de penser, d’expression.

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