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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 14:42

 

 

 

 

Terre Corse inaugure « Une saison de rencontres-débats » à Bastia. 

Dans le nouvel Espace d’éducation populaire Albert Stefanini 11 rue César Campinchi (1er étage gauche)

Jeudi 12 décembre, 18 heures 30

« J’accuse : torture d’Etat ! » 

un vidéo-reportage de Enrico Porsia


Enrico Triaca, ancien militant des Brigades rouges dénonce des tortures pratiquées par des fonctionnaires de la police italienne. 

Ce témoignage a été recueilli à Rome par le journaliste Enrico Porsia qui participera à un débat à l’issue de la projection.

 



Vendredi 13 décembre, 18 heures 30

« L'Oubli de noms propres » Gilbert Poletti

image

« Je faisais en compagnie d’un étranger, un voyage en voiture, au cours du voyage la conversation tomba sur l’Italie 

et je demandais à mon compagnon s’il avait été Orvieto et s’il avait visité les célèbres fresques de…. »

Freud n’arrive pas à retrouver le nom du peintre. Lequel d’entre nous n’a-t-il pas été victime d’un tel oubli ?

La psychanalyse en spécifie les mécanismes dans le développement tel que Sigmund Freud entreprend dans sa publication de la « psychopathologie de la vie quotidienne ».




Lundi 16 décembre, 18 heures 30

« Thank you Léo ! » 

Lecture en chansons et en textes par la Brigade d’Interventions Poétique

2013, année Léo Ferré. 20ème anniversaire de sa disparition.

Certes, ici et là, des hommages lui ont été rendus, le plus souvent par les organisateurs fidèles qui avaient l’habitude de l’accueillir. Certes, des artistes ont eu à cœur de saluer celui dont l’œuvre a marqué le siècle : ainsi en particulier Bernard Lavilliers, le 14 juillet dernier, lui rendant hommage avec un orchestre symphonique, place de la Bastille. Certes, quelques médias, radios et TV, ont consacré quelques instants à Léo Ferré. Mais en cette fin d’année on peut constater avec un certain étonnement que le plus souvent ce fut le service minimum ! A croire que les artistes qui ont toujours dérangé de leur vivant les « bien pensants » continuent de déranger, même après leur mort, ceux qui n’hésitent pas à célébrer, pour un oui ou pour un non, des chanteurs que l’histoire ne retiendra vraisemblablement pas…

Léo avait pour Bastia une affection toute particulière que le public lui a bien rendue chaque fois qu’il ya chanté : en 1982, en 1985 et enfin en 1991 pour son dernier concert avec orchestre symphonique aux Musicales de Bastia.

Léo Ferré entretenait également de forts liens d’amitié avec Virginie et Raoul Locatelli, qui se prolongent encore aujourd’hui avec sa femme Marie-Christine. C’est pourquoi les amis de l’association Une Minute de Soleil en Plus, du Centre culturel Anima et des Musicales de Bastia ont souhaité être à l’initiative de moments qui ont jalonné cette année  consacrée à cet artiste hors du commun.

 Le bateau ivre de Léo a fait ainsi ses deux premières escales en janvier, à Migliacciaru et Bastia, avec From & Ziel, un duo entre slam et chanson, n’hésitant pas à revisiter à sa façon le répertoire de Ferré. Au cours de l’année ensuite, à travers l’hommage à Aragon en mai et la commémoration du 70ème anniversaire de la libération de la Corse en septembre, la B.I.P. a largement puisé dans l’œuvre de celui qui a su magnifiquement mettre de la musique sur les paroles des grands poètes. C’est pourquoi la B.I.P.  ne pouvait pas clore cette année Léo Ferré  sans tirer un dernier coup de chapeau  à un artiste qui lui tient particulièrement à cœur et qu’elle considère comme un météore dans le ciel de la chanson.

Une heure de lecture-spectacle, avec des classiques comme « Jolie môme » ou  « Avec le temps », mais aussi des chansons ou des textes moins connus et, au détour de cette soirée, quelques petites pépites à découvrir ou à redécouvrir.

Pour ce «  Thank you Léo ! », la B.I.P. a confié le soin d’affûter les mots et les notes à Sylvie Biaggioni, Éliane Brignole, Virginie Cervoni, Marianne Dominici, Célia Picciocchi, Maguy Rossignol, Raoul Locatelli, Jean-Pierre Mouradian, Paul-Gérard Savelli et Olivier Van Der Beken.

 A l’issue de la soirée, les interprètes et le public se retrouveront autour d’un verre… à la couleur et à la tonalité de l’événement !

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 12:39

 

 

LES GRANDS 2

                             Non à la hausse de la TVA au 1er janvier

taxer le capital

M. Sarkozy avait fait passer le taux de TVA pour des produits, dont on ne peut pas se passer, de 5,5% à 7%. M. Hollande vient de faire passer le taux de TVA sur ces mêmes produits de 7% à 20% au 1er janvier prochain. Avec cette augmentation, les vêtements, le téléphone, l’électricité, les meubles, le train, certains médicaments, les maisons de retraite, les travaux dans les maisons, et bien d’autres choses encore seront l’an prochain plus chers.

 

On nous a dit depuis longtemps que ces hausses d’impôts indirects étaient indispensables pour boucher les trous du budget : le fameux déficit. Or, ces impôts indirects, à commencer par la TVA, sont les impôts les plus injustes qui soient puisqu’ils pèsent proportionnellement plus sur les familles populaires que sur les familles fortunées. En vérité, le pouvoir nous impose une augmentation de la TVA pour donner cet argent aux grandes entreprises, dans le cadre de ce qui a été appelé « le crédit impôt compétitivité ». Un cadeau de 20 milliards que nous payons par les deux bouts. D’un côté avec l’augmentation de la TVA. De l’autre, avec une réduction de 10 milliards d’euros sur les services publics. Et ceci se reproduirait chaque année. L’argent ainsi versé aux grandes entreprises sert-il à maintenir l’emploi ? Pas du tout ! Aucune contrepartie n’est demandée à ces entreprises qui vont toucher une rente annuelle. Cela n’empêche pas leur représentant, le président du Medef d’en demander encore plus. Il exige maintenant du gouvernement une diminution de 100 milliards d’euros de leur contribution au bien commun. Autrement dit, il demande qu’on saigne les familles populaires par de nouveaux prélèvements et taxes, alors que les milieux d’affaires ne contribueraient plus au financement des biens communs que sont les services publics et la protection sociale. C’est la voie ouverte à leur privatisation, donc à une considérable aggravation des inégalités.

 

Face à cette pression des puissances d’argent, à laquelle malheureusement le gouvernement cède en permanence, il est indispensable que les salariés, les paysans, les assurés sociaux se fassent entendre avec plus de force encore pour réclamer une réforme de justice fiscale. La marche populaire à l’appel du Front de gauche, le 1er décembre dernier y a contribué.

Il convient maintenant de s’engager dans un processus de débat et de co-élaboration populaire d’une réforme qui fasse valoir les principes républicains d’égalité, de justice et de progrès social. C’est ce que nous avons appelé des « Etats généraux pour la justice fiscale ». Dans l’immédiat, partout, faisons entendre notre refus d’une augmentation de la TVA au 1er janvier.

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 12:31

                                                                 humanite2010 logo

 

 

 

     Hors série Nelson Mandela

La biographie complète de Nelson Mandela.

Les lieux symboliques en Afrique du Sud. Son engagement pour la démocratie. Sa pensée. Son héritage. Pourquoi l'Humanité a été de tous ses combats...

 

En exclusivité : le poster d'une oeuvre originale d'Ernest Pignon-Ernest

 

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 07:45

 

 

 

Clio

Clio, la muse de l'Histoire

 

 

Voici un exemple de la ruine de l’histoire à laquelle conduit notre système médiatique si organiquement lié au système général, en dépit des gloses sur « le devoir de mémoire ».

 

Personne ou presque ne saura qui était réellement le faiseur de rois de la 4e République, dont les héritiers ont assumé cette fonction sous la 5e. Profitez de votre information pour faire couler aussi largement que possible le petit ruisseau de la connaissance.

 

Lire l’article de MEDIAPART :

 

 http://blogs.mediapart.fr/blog/alr/041213/pourquoi-les-francais-ignorent-encore-que-le-fondateur-de-l-oreal-fut-un-agent-de-l-ennemi

 

Annie Lacroix-Riz  

 

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 09:42

                                                                              MARE NOSTRUM-copie-1

 

kke 390 1309Le Parti communiste grec dénonce les coupes dans la santé, les déremboursements de médicaments … et la fausse opposition de SYRIZA

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Le gouvernement de coalition Nouvelle démocratie-PASOK, avec une bonne dose d’hypocrisie, a fait passer un amendement législatif prétendument pour garantir des médicaments bon marché à la population.

 

En réalité, l’objectif est de réduire les dépenses publiques pour l’assurance médicale, ce qui suppose des coupes brutales et la remise en cause d’une série d’avantages sociaux sur les médicaments, les examens, les soins infirmiers etc., touchant les couches populaires.

 

Avec les autres coupes comprises, les dépenses publiques pharmaceutiques seront réduites de 5,3 millions d’euros en 2009 à 2 milliards en 2014.

 

Globalement, les dépenses de santé dans le budget seront diminuées de 5,4 milliards en 2013 à 4,3 milliards d’euros en 2014. Une baisse de 19,7 %, une coupe de 1,1 milliard d’euros.

 

L’argent économisé par l’amendement gouvernemental n’est qu’à l’extrême marge sur les super-profits de l’industrie pharmaceutique, mais après une longue période où leurs profits ont augmenté, même dans un contexte de crise, et après que des mesures anti-populaires ont été prises, augmentant la somme d’argent que les patients devaient payer pour la santé.

 

Nous faisons remarquer qu’en Grèce, dans le contexte de la crise capitaliste, le secteur pharmaceutique a triplé ses profits nets en 2012, en comparaison avec 2011 (3,6 % contre 1,2%). Une nouvelle hausse des profits est attendue pour 2013.

 

Dans les six premiers mois, le volume de la production a augmenté de 10,7 %, selon les données de l’Institut statistique grec.

 

Dans ces conditions, des centaines de médicaments ont été retirés de la liste prise en charge par la Sécurité sociale, et les patients doivent désormais les payer à 100 % de leurs coûts. Il y a aussi des médicaments pour lesquels la contribution est passée de 0 à 10 ou 25 %.

 

Donc, tandis qu’il y a eu une diminution du prix des médicaments et une hausse de la diffusion des médicaments génériques qui sont moins chers, les patients en fin de compte payent encore plus pour acheter leurs médicaments.

 

Cela, à cause de l’augmentation rapide de la contribution de ceux remboursés par la Sécu, dont la prise en charge par le patient est passée de 9 % en 2010 à 24% aujourd’hui, et des hausses sont encore prévues dans un avenir proche.

 

La politique du gouvernement provoque des réactions, mais elles n’ont pas toutes les mêmes motivations.

 

L’opposition officielle, SYRIZA, a dénoncé le gouvernement qui s’en prend aux industries pharmaceutiques locales avec ces mesures en faveur des multi-nationales et a promis qu’un « gouvernement de gauche, patriotique », que ce parti entend former s’il remporte les élections, soutiendra l’ « industrie pharmaceutique nationale ».

 

Il est évident que SYRIZA ne s’oppose pas au gouvernement à partir des intérêts réels du peuple. Sa critique s’identifie et exprime ceux d’une fraction de l’industrie pharmaceutique qui cherche à maintenir ou développer ses parts de marché.

 

Sa position est une conséquence de son acceptation du médicament comme une marchandise produite par des groupes capitalistes.

 

Le KKE, qui considère que les médicaments doivent être un bien social et non une marchandise, a répondu « présent » et refusé à contribuer par un vote positif ou négatif pour une fraction du capital au sein du secteur pharmaceutique, pour faire plus ou moins de profits.

 

SYRIZA et le gouvernement sont les deux faces de la même pièce pour l’industrie pharmaceutique, et ses diverses fractions selon la formule de gestion qu’ils préfèrent pour leur développement capitaliste.

 

Ils sont pour des exonérations de cotisations salariales patronales et pour que les patients paient pour les médicaments et les services de santé et que seuls les plus démunis se voient accordés certains services gratuits par le biais des « réseaux de charité ».

 

Les travailleurs n’ont aucun intérêt à la controverse qu’exprime la lutte politique autour du prix gouvernemental.

 

Les travailleurs n’ont pas à choisir quelle fraction du capital les exploitera, qui leur fera dépenser tout leur argent pour acheter des médicaments, qui les fera chanter par la fourniture de médicaments afin d’engranger plus de profits.

 

La vraie question pour le mouvement populaire est de porter ses propres couleurs face aux groupes industriels, locaux ou étrangers, contre la ligne politique et les partis qui soutiennent ces groupes, et de lutter pour des médicaments gratuits pour tous, qu’ils aient une couverture sociale ou non, avec financement 100 % public.

 

Il doit lutter pour la voie populaire de développement comme perspective, avec socialisation de l’industrie pharmaceutique, organisation étatique de la recherche, de la production, de l’importation et de la libre distribution des médicaments par les hôpitaux publics et les centres de santé, et un réseau public de pharmacies dans tout le pays.

 

 

Quelque chose qui ne nécessite pas seulement un changement de gouvernement, mais un changement de la classe qui est au pouvoir.


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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 15:49

 

                                                                              cerveau animé

 

 

 

Embaumement médiatique, amnésie politique, L’Evangile selon Mandela par Alain Gresh

06 déc

sans-titre

« Un héros de notre temps », titre un hors-série de Courrier international (juin-août 2010). « Il a changé l’histoire », surenchérit Le Nouvel Observateur (27 mai 2010). Accompagnées du portrait d’un Nelson Mandela souriant, ces deux couvertures témoignent d’une adoration consensuelle, dont le film Invictus du réalisateur Clint Eastwood a constitué l’apothéose (1). Avec la Coupe du monde de football, la planète entière communie dans le culte du prophète visionnaire rejetant la violence, qui a guidé son peuple vers une terre promise où vivent en harmonie Noirs, métis et Blancs. Le bagne de Robben Island, où celui que ses camarades appelaient Madiba fut enfermé de longues années — et lieu de pèlerinage obligé pour les hôtes étrangers —, rappelle un « avant » un peu flou, ce temps de l’apartheid honni qui ne pouvait que susciter une condamnation universelle, et en premier lieu celle des démocraties occidentales.

Le Christ est mort sur la croix, il y a quelque deux mille ans. Nombre de chercheurs s’interrogent sur la correspondance entre le Jésus des Evangiles et le Jésus historique. Que connaît-on de la vie terrestre du « fils de Dieu » ? De quels documents disposons-nous pour tracer sa prédication ? Les témoignages repris dans le Nouveau Testament sont-ils fiables ? On pourrait présumer qu’il est plus facile de cerner le « Mandela historique », d’autant que nous disposons d’un évangile écrit de sa propre main (2), mais aussi de nombre de témoignages directs. Et pourtant la légende Mandela apparaît aussi éloignée, sinon plus, de la réalité que celle du Jésus des Evangiles, tellement il semble intolérable d’admettre que le nouveau messie a été un « terroriste », un « allié des communistes » et de l’Union soviétique (celle du « goulag »), un révolutionnaire déterminé.

Le Congrès national africain (ANC), allié stratégique du Parti communiste sud-africain, s’est lancé dans la lutte armée en 1960, après le massacre dans le township de Sharpeville, le 21 mars, qui fit plusieurs dizaines de morts ; les Noirs manifestaient contre le système de pass (passeport intérieur). M. Mandela, jusque-là adepte de la lutte légale, en fut alors persuadé : jamais la minorité blanche ne renoncerait pacifiquement à son pouvoir, à ses prérogatives. Ayant, dans un premier temps, privilégié les sabotages, l’ANC utilisa aussi, certes de manière limitée, l’arme du « terrorisme », n’hésitant pas à placer quelques bombes dans des cafés.

Arrêté en 1962 et condamné, Madiba rejeta, à partir de 1985, plusieurs offres de libération en échange de sa renonciation à la violence. « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte, écrivait-il dans ses Mémoires. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’a pas d’autre choix que de répondre par la violence. » Et seule celle-ci, appuyée sur des mobilisations populaires croissantes et soutenue par un système international de sanctions de plus en plus contraignant au fil du temps, put démontrer l’inanité du système répressif et amener le pouvoir blanc à résipiscence. Le principe « un homme, une voix » acquis, M. Mandela et l’ANC surent alors faire preuve de souplesse dans la mise en place de la « société arc-en-ciel » et dans les garanties accordées à la minorité blanche. Ils durent même — mais c’est une autre histoire — en rabattre sur leur projet de transformation sociale.

La stratégie de l’ANC bénéficia d’un soutien matériel et moral de l’Union soviétique et du « camp socialiste ». Nombre de ses cadres furent formés et entraînés à Moscou ou à Hanoï. Le combat s’étendit à toute l’Afrique australe, où l’armée sud-africaine tentait d’établir son hégémonie. L’intervention des troupes cubaines en Angola en 1975 et les victoires qu’elle y remporta, notamment à Cuito Cuanavale en janvier 1988, contribueront à ébranler la machine de guerre du pouvoir raciste et à confirmer l’impasse dans laquelle il se trouvait. La bataille de Cuito Cuanavale constitua, selon M. Mandela, « un tournant dans la libération de notre continent et de mon peuple (3) ». Il ne devait pas l’oublier : il fit du président Fidel Castro l’un des hôtes d’honneur des cérémonies de son accession à la présidence, en 1994.

Dans ce choc entre la majorité de la population et le pouvoir blanc, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, Israël et la France (celle-ci jusqu’en 1981) combattirent du « mauvais côté », celui des défenseurs de l’apartheid, au nom de la lutte contre le péril communiste. M. Chester Crocker, l’homme-clé de la politique d’« engagement constructif » du président Ronald Reagan en Afrique australe dans les années 1980, écrivait : « Par sa nature et son histoire, l’Afrique du Sud fait partie de l’expérience occidentale et elle est partie intégrante de l’économie occidentale » (Foreign Affairs, hiver 1980-1981). Washington, qui avait soutenu Pretoria en Angola en 1975, n’hésitait pas à contourner l’embargo sur les armes et à collaborer étroitement avec les services de renseignement sud-africains, rejetant toute mesure coercitive contre Pretoria. En attendant une évolution graduelle, la majorité noire était appelée à la modération.

Le 22 juin 1988, dix-huit mois avant la libération de M. Mandela et la légalisation de l’ANC, le sous-secrétaire du département d’Etat américain, M. John C. Whitehead, expliquait encore devant une commission du Sénat : « Nous devons reconnaître que la transition vers une démocratie non raciale en Afrique du Sud prendra inévitablement plus de temps que nous le souhaitons. » Il prétendait que les sanctions n’auraient aucun « effet démoralisateur sur les élites blanche » et qu’elles pénaliseraient en premier lieu la population noire.

Dans la dernière année de son mandat, Ronald Reagan tentait ainsi une ultime fois, mais sans succès, d’empêcher le Congrès de punir le régime de l’apartheid. C’était le temps où il célébrait les « combattants de la liberté » afghans ou nicaraguayens, et dénonçait le terrorisme de l’ANC et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Le Royaume-Uni ne fut pas en reste ; le gouvernement de Mme Margaret Thatcher refusa toute rencontre avec l’ANC jusqu’à la libération de M. Mandela en février 1990. Lors du sommet du Commonwealth de Vancouver, en octobre 1987, elle s’opposa à l’adoption de sanctions. Interrogée sur les menaces de l’ANC de frapper les intérêts britanniques en Afrique du Sud, elle répondit : « Cela montre quelle organisation terroriste ordinaire est [l’ANC]. » C’était l’époque où l’association des étudiants conservateurs, affiliée au parti, distribuait des posters proclamant : « Pendez Nelson Mandela et tous les terroristes de l’ANC ! Ce sont des bouchers. » Le nouveau premier ministre conservateur David Cameron a enfin décidé de s’excuser pour ce comportement, en février 2010 ! Mais la presse a eu beau jeu de lui rappeler qu’il s’était lui-même rendu en Afrique du Sud en 1989 à l’invitation d’un lobby anti-sanctions.

Israël demeura jusqu’au bout l’allié indéfectible du régime raciste de Pretoria, lui fournissant des armes et l’aidant dans son programme militaire nucléaire et de missiles. En avril 1975, l’actuel chef de l’Etat Shimon Pérès, alors ministre de la défense, signa un accord de sécurité entre les deux pays. Un an plus tard, le premier ministre sud-africain Balthazar J. Vorster, un ancien sympathisant nazi, était reçu avec tous les honneurs en Israël. Les responsables des deux services de renseignement se réunissaient annuellement et coordonnaient la lutte contre le « terrorisme » de l’ANC et de l’OLP.

Et la France ? Celle du général de Gaulle et de ses successeurs de droite tissa des relations sans complexes avec Pretoria. Dans un entretien publié dans le numéro du Nouvel Observateur cité plus haut, M. Jacques Chirac se glorifie de son soutien ancien à M. Mandela. Il a sur ce sujet, comme nombre de dirigeants de la droite, la mémoire courte — et le journaliste qui l’interroge accepte sans broncher son amnésie. Premier ministre entre 1974 et 1976, M. Chirac entérina en juin 1976 le contrat avec Framatome pour la construction de la première centrale nucléaire en Afrique du Sud. A cette occasion, l’éditorial du Monde notait : « La France est en curieuse compagnie parmi le petit peloton de partenaires jugés “sûrs” par Pretoria » (1er juin 1976). « Vive la France. L’Afrique du Sud devient puissance atomique », titrait sur toute la largeur de la première page le quotidien sud-africain à grand tirage Sunday Times. Bien qu’ayant, notamment sous la pression des pays africains, décidé en 1975 de ne plus vendre directement d’armes à l’Afrique du Sud, la France honorera plusieurs années encore les contrats en cours, tandis que ses blindés Panhard et hélicoptères Alouette et Puma seront construits localement sous licence.

Malgré le discours officiel de condamnation de l’apartheid, Paris maintint, jusqu’en 1981 tout au moins, de nombreuses formes de coopération avec le régime raciste. Alexandre de Marenches, l’homme qui dirigea le service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece) entre 1970 et 1981, résumait la philosophie de la droite française : « L’apartheid est sûrement un système que l’on peut déplorer, mais il faut le faire évoluer avec douceur (4). » Si l’ANC avait écouté ses conseils de modération (ou ceux du président Reagan), M. Mandela serait mort en prison, l’Afrique du Sud aurait sombré dans le chaos et le monde n’aurait pas pu fabriquer la légende du nouveau messie.

Alain Gresh

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 15:37

 

 

 

Clio

Clio, la muse de l'Histoire

 

 

 

Histoire 
Bal d’hypocrites pour Mandela : quand l’Occident soutenait Pretoria
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

Cet article a été rédigé en juin dernier, lors des premières alertes sur la santé de Nelson Mandela, et les premiers hommages qui lui ont été rendus. Il n’a évidemment pas pris une ride (sauf sur Le Pen qui se tait cette fois). P.H.

La réalité est bien différente. Pour l’essentiel de sa vie politique, Nelson Mandela a été considéré comme un homme dangereux par le monde occidental, y compris par certains des signataires des communiqués enflammés prêts dans toutes les capitales.

La polémique autour de l’attitude de Jean-Marie Le Pen, provoquée par la réécriture de l’histoire par sa fille sur France Inter, pourrait là aussi laisser penser qu’il était seul dans ce cas. Il n’était que le plus franc, y compris quand le qualificatif de « terroriste » n’était plus de mise pour le futur prix Nobel de la paix...

Du coté de l’apartheid

L’histoire est pourtant cruelle. L’ensemble du monde occidental a été du côté du pouvoir blanc sud-africain pendant plusieurs décennies, jusqu’à ce que le soulèvement de la jeunesse noire, à Soweto en juin 1976, ne finisse par lézarder ce consensus, qui ne prendra véritablement fin qu’à la fin de la guerre froide, en 1989.


Nelson Mandela et sa femme Winnie le jour de sa libération, le 11 février 1990 (ALEXANDER JOE / FILES / AFP)

La condamnation morale de l’apartheid, et même l’exclusion de l’Afrique du Sud du Commonwealth après le massacre de Sharpeville en 1960, prélude à l’emprisonnement de Nelson Mandela en 1962, aura finalement pesé moins lourd que les considérations géopolitiques. Pas surprenant, mais peut-être faut-il quand même le rappeler, au lieu de s’abriter derrière un consensus très récent.

Dans les années 60 et 70, l’Afrique du Sud était considérée par les stratèges de l’Otan comme un pion essentiel à la fois pour le contrôle de la route maritime du Cap empruntée par les supertankers de l’époque, et comme source de certains minerais vitaux pour l’industrie de défense.

L’appartenance à l’Otan du Portugal de la dictature Salazar, engagée dès les années 60 dans des guerres interminables dans ses colonies d’Angola et du Mozambique, renforçait cette appartenance officieuse du pouvoir minoritaire blanc de Pretoria au « front anticommuniste ».

A Silvermine, dans la péninsule du Cap, l’armée sud-africaine avait installé dans un bunker une station d’écoute et de surveillance des mers du sud, dont les informations étaient transmises aux services de renseignement occidentaux. Les informations allaient dans les deux sens, et c’est sur un tuyau de la CIA que Nelson Mandela aurait été arrêté une première fois.

Complicités françaises

La France a elle aussi collaboré étroitement avec le régime de l’apartheid. Elle a vendu à l’Afrique du Sud sa première centrale nucléaire dans les années 70, au risque de contribuer à la prolifération militaire à laquelle Pretoria a officiellement mis un terme à la fin de la domination blanche.

En 1976, alors que j’étais correspondant de l’AFP à Johannesburg, l’ambassade de France n’ayant aucun contact à Soweto et craignant de déplaire au gouvernement de Pretoria, me demandait si j’acceptais d’organiser un dîner chez moi pour qu’un émissaire du Quai d’Orsay puisse rencontrer le docteur Ntatho Motlana, représentant personnel de Winnie Mandela, l’épouse du leader emprisonné.

Le Congrès national africain (ANC) dont les principaux dirigeants croupissaient en prison à Robben Island, était bien isolé... Dans les années 70, lorsque des délégations du mouvement de libération, conduites par son responsable international, le futur président Thabo Mbeki, passait par Paris, il habitait dans la chambre de bonnes d’un ami marocain, et était royalement ignoré par le gouvernement.

Chirac et la « troisième voie »

Plus tard, au début des années 80, lorsque la situation à l’intérieur de l’Afrique du Sud est devenue quasi insurrectionnelle, la droite française a participé au stratagème de Pretoria de favoriser une « troisième voie » en la personne du chef zoulou Gatsha Buthelezi, un Noir « présentable ».

Alors que ses miliciens s’en prenaient aux partisans de l’ANC à coups de machettes, Buthelezi était officiellement reçu par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, et, en France, par Jacques Chirac alors maire de Paris (les photos sont exposées dans le salon de Buthelezi au Kwazulu-Natal).

Au même moment, Laurent Fabius, alors Premier ministre, imposait les premières vraies sanctions françaises et retirait l’ambassadeur de France à Pretoria.

Il faudra la révolte des Noirs d’Afrique du Sud, la chute du mur de Berlin et un puissant mouvement d’opinion dans le monde entier, pour que les dirigeants occidentaux changent d’attitude, et poussent le régime de l’apartheid à libérer Mandela et à négocier.

Le consensus d’aujourd’hui autour de Nelson Mandela ne doit pas faire oublier les errements criminels d’hier qui ont contribué à le laisser plus d’un quart de siècle en prison, et à prolonger la durée de vie du système inique de l’apartheid.

Il est plus facile de faire croire qu’on a toujours été du côté du « bien » contre le « mal » que de s’interroger sur les raisonnements fallacieux qui ont poussé la « patrie des droits de l’homme » et les autres défenseurs de la démocratie à rester aussi longtemps complices d’un système basé sur un déni d’humanité.

La disparition d’un géant de l’histoire devrait pourtant être le moment de regarder objectivement le passé.

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 15:02

                                                                         cerveau animé

 

 

Les morts sont tous des braves types. Pas les vivants !

A écouter les journaleux et politiciens qui pleurent Nelson Mandela et qui ne firent rien pour le sortir de prison (dame ! il était communiste), on hésite entre les références à « La mouche du coche » et à la chanson de Brassens fustigeant ceux qui ont mis leur « tenue la plus sombre » et leur « masque d’enterrement » pour nous chanter qu’une « fois qu´ils ont cassé leur pipe/On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés/Les morts sont tous des braves types ».

Parmi les pleureuses niagaresques, les USA, bien sûr, qui attendirent 2008 pour retirer le nom de Mandela de leur liste des terroristes et qui mettent dès aujourd’hui leurs drapeaux en berne jusqu’à lundi soir. Et Israël qui a soutenu le régime d’apartheid jusqu’au bout, et dont le chef de gouvernement prétend à présent que « Nelson Mandela était le personnage le plus honorable de notre époque… »

Benyamin Nétanyahou et Barak Obama s’agenouillent dans la chambre mortuaire en espérant que l’amnésie des peuples n’est pas une légende.

Autour de la tombe de Mandela, ce sont les noms d’Ernesto Che Guevara et de Fidel Castro qui doivent être prononcés si l’on veut honorer sa mémoire. C’est Mandela lui-même qui nous le dit (voir, ci-contre : « Discours historique de Nelson Mandela, le 26 juillet 1991 »).

Théophraste R. (« Chef de la brigade « Anti-Tartuffe et faux-jetons » au Grand Soir »).

PS. Oublions (trop, c’est trop !) l’hommage du FN à celui que Le Pen qualifia de « terroriste » en apprenant qu’il était libéré après 27 ans de prison.

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 10:54

 

 

 

L’Irak envahit les États-Unis (Tomdispatch.com)
Eduardo GALEANO

« Le 20 mars de l’année 2003, les forces aériennes irakiennes ont bombardé les États-Unis d’Amérique. Dans le sillage de ces bombardements, les troupes irakiennes ont envahi le territoire US. Il y a eu des dommages collatéraux. Beaucoup de civils, la plupart des femmes et des enfants, ont été tués ou mutilés. La guerre était inévitable. La sécurité de l’Irak et de toute l’humanité était menacée par les armes de destruction massive amassées dans les arsenaux US. Il n’y avait aucun fondement, par contre, derrière les rumeurs insidieuses qui suggéraient que l’Irak avait l’intention de garder tout le pétrole de l’Alaska »....

Les passages suivants sont extraits du nouveau livre d’Eduardo Galeano, "Les Enfants des Jours : Un Calendrier de l’Histoire Humaine" :

Le jour où le Mexique a envahi les USA (9 mars)

En ce tôt matin de 1916, Pancho Villa a traversé la frontière avec ses cavaliers, a mis le feu à la ville de Colombus, tué plusieurs soldats, piqué quelques chevaux et fusils, et le jour suivant était de retour au Mexique pour raconter son histoire.

Cette incursion-éclair est la seule invasion que les USA aient subi depuis les guerres menées pour se détacher de l’Angleterre.

Par contraste, les USA ont envahi presque tous les pays du monde entier.

Depuis 1947 son Ministère de la Guerre s’est appelé le Ministère de la Défense, et son budget de guerre le budget de la défense.

Les noms sont une énigme aussi indéchiffrable que la Sainte Trinité.

La bombe de Dieu (6 août)

En 1945, alors que ce jour naissait, Hiroshima a perdu sa vie. La première apparition de la bombe atomique a incinéré cette ville et sa population en un instant.

Les quelques survivants, des somnambules mutilés, erraient parmi les ruines fumantes. Les brûlures sur leurs corps portaient l’empreinte des vêtements qu’ils portaient quand l’explosion a frappé. Sur ce qui restait des murs, le flash de la bombe atomique a laissé des silhouettes de ce qui avait été : une femme avec ses bras levés, un homme, un cheval attaché.

Trois jours plus tard, le président Harry Truman a parlé de la bombe à la radio.

Il a dit : "Nous remercions Dieu qu’elle nous soit venue, plutôt qu’à nos ennemis ; et nous prions qu’Il puisse nous guider pour l’utiliser à Ses fins et dans Ses buts."

La fabrication des erreurs (20 avril)

C’était l’une des plus vastes expéditions militaires jamais lancées dans l’histoire des Caraïbes. Et ça a été la plus grosse bourde.

Les propriétaires dépossédés et expulsés de Cuba déclarèrent depuis Miami qu’ils étaient prêts à mourir en combattant pour la dévolution, contre la révolution.

Le gouvernement US les a crus, et leurs services secrets ont encore prouvé qu’ils ne méritaient pas d’avoir ce titre.

Le 20 avril 1961, trois jours après avoir débarqué dans la Baie des Cochons, armés jusqu’aux dents et appuyés par des navires de guerre et l’aviation, ces courageux héros ont rendu les armes.

Le monde à l’envers (20 mars)

Le 20 mars de l’année 2003, les forces aériennes irakiennes ont bombardé les États-Unis d’Amérique.

Dans le sillage de ces bombardements, les troupes irakiennes ont envahi le territoire US.

Il y a eu des dommages collatéraux. Beaucoup de civils, la plupart des femmes et des enfants, ont été tués ou mutilés. Personne ne sait combien, parce que la tradition dicte l’énumération des pertes subies par les forces d’invasion et interdit le décompte des victimes parmi la population envahie.

La guerre était inévitable. La sécurité de l’Irak et de toute l’humanité était menacée par les armes de destruction massive amassées dans les arsenaux US.

Il n’y avait aucun fondement, par contre, derrière les rumeurs insidieuses qui suggéraient que l’Irak avait l’intention de garder tout le pétrole de l’Alaska.

Dommage collatéral (13 juin)

À cette époque en 2010 il se révéla que de plus en plus de soldats US se suicidaient. C’était presque aussi courant que la mort au combat.

Le Pentagone a promis de recruter davantage de spécialistes de la santé mentale, déjà la branche professionnelle avec la plus grande croissance dans les forces armées.

Le monde est en train de devenir une immense base militaire, et cette base devient un asile psychiatrique de la taille de la planète. À l’intérieur de cet asile, qui est-ce qui est fou ? Les soldats qui se suicident ou les guerres qui les forcent à tuer ?

Operation Geronimo (2 mai)

Geronimo a mené la résistance des Apaches au dix-neuvième siècle.

Ce chef des envahis s’est gagné une sale réputation pour le fait de rendre les envahisseurs fous avec sa bravoure et son intelligence, et dans le siècle qui a suivi il est devenu le plus vilain méchant de l’Ouest à l’écran.

En ligne directe avec cette tradition, "Operation Geronimo" est le nom qui a été choisi par le gouvernement US pour l’exécution d’Oussama ben Laden, qui fut abattu et disparut ce jour de 2011.

Mais qu’est-ce que Geronimo a à voir avec ben Laden, le calife délirant sorti de la tambouille des laboratoires de propagande des militaires US ? Geronimo était-il même de loin semblable à cet épouvantail professionnel qui annonçait son intention de manger tout cru tous les enfants chaque fois qu’un président US avait besoin de justifier une nouvelle guerre ?

Le nom n’était pas un choix innocent : les militaires US ont toujours considéré les guerriers amérindiens qui défendaient leurs terres et leur dignité contre la conquête étrangère comme des terroristes.

Robots ailés (13 octobre)

Bonne nouvelle. En ce jour de l’année 2011 l’état-major militaire du monde a annoncé que les drones pouvaient continuer à tuer des gens.

Ces avions sans pilote, sans personne à bord, manœuvrés par télécommande, sont en bonne santé : le virus qui les avait attaqué n’était qu’une gêne passagère.

Dès lors, des drones ont fait pleuvoir leurs bombes sur des victimes sans défense an Afghanistan, en Irak, au Pakistan, au Yémen, en Palestine, et leurs services sont attendus dans d’autres pays.

À l’Âge de l’Ordinateur Tout-Puissant, les drones sont les guerriers parfaits. Ils tuent sans remords, obéissent sans hésiter, et ils ne révèlent jamais le nom de leurs maîtres.

Guerre contre la drogue (27 octobre)

En 1986, le président Ronald Reagan a repris en main la lance que Richard Nixon avait ramassée quelques années plus tôt, et la guerre contre la drogue reçut un shoot de multiples millions de dollars.

Dès cet instant, les bénéfices sont montés en flèche pour les trafiquants de drogue et les grosses banques blanchisseuses d’argent sale ; des drogues plus puissantes arrivèrent sur le marché pour tuer deux fois plus de gens qu’avant ; chaque semaine une prison ouvre ses portes aux USA, parce que le pays qui a le plus de toxicomanes a toujours de la place pour quelques toxicos de plus ; l’Afghanistan, un pays envahi et occupé par les USA, est devenu le fournisseur principal de presque toute l’héroïne du monde entier ; et la guerre contre les drogues, qui a transformé la Colombie en une grande base militaire US, est en train de transformer le Mexique en abattoir démentiel.

Eduardo Galeano

Eduardo Galeano est l’un des auteurs latino-américains les plus reconnus. Il est l’auteur de "Les Veines Ouvertes de l’Amérique Latine", de la trilogie "Mémoire du Feu", de "Miroirs", et de beaucoup d’autres ouvrages. Son livre le plus récent, "Les Enfants des Jours : Un Calendrier de l’Histoire Humaine" vient d’être publié en anglais. Il est le lauréat de plusieurs prix internationaux, dont le premier Lannan Prize for Cultural Freedom, l’American Book Award, et le Prix Casa de las Américas.

Titre original de l’article : "L’Irak envahit les États-Unis, et autres titres d’une histoire renversée des militaires US et du monde"

Source : Tomdispatch.com

* Investig’Action
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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 10:49

 

 

 

 

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