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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 16:24

                                                                                                                                                       LAICITE-copie-1.jpg                                                                                                                                                                                                                                                                                               

 

 

 

  Clio

Clio,la muse de l'Histoire

 

Quand l'Orient envoûtait les Français

source:Hérodote.net

Jean-François Portaels, Portrait de jeune Nord-Africaine, Tanger, 1874, Charleroi, musée des Beaux-ArtsPlus qu'aucune autre nation européenne, la France a cultivé au cours des siècles une fascination pour l'Orient et la civilisation islamique.

Cette fascination a culminé au Siècle des Lumières et à l'époque romantique. Elle s'est alors traduite par des œuvres poétiques, picturales et littéraires de valeur intemporelle, réunies dès 1826 sous le nom d'orientalisme.

Mais elle n'a pas résisté aux idéologies nauséeuses de la fin du XIXe siècle et du XXe : colonialisme, racisme, totalitarismes.

En ce XXIe siècle, les idéologies islamo-terroristes ont détruit la fascination que possédait l'Orient quand toutes ses communautés y vivaient en harmonie. Puissions-nous, en France même, retrouver le secret de cette harmonie.

Isabelle Grégor et André Larané
Femmes d'Alger dans leur appartement (détail), par Eugène Delacroix (toile, 180x229cm, 1834, musée du Louvre)
L'Orient avant l'orientalisme

Pour Charlemagne comme pour les croisés francs, l'Orient raffiné paraissait à la fois fascinant, mystérieux et prometteur de richesses et d'aventures.

Gentile Bellini, Le Sultan Mehmet II, 1480, Londres, The National GalleryLa parution, en 1298, des souvenirs de Marco Polo ne fit rien pour ramener les rêveurs à la réalité : dans Le Devisement du Monde, écrit en français, le marchand vénitien décrit tout un ensemble de « merveilles »

Les artistes de la Sérénissime République apprécient d'agrémenter leurs œuvres de quelque touche dépaysante, en figurant par exemple de magnifiques tapis persans, symboles de prestige, sous les pieds de leurs Vierges en majesté.

Au XVe siècle, le peintre vénitien Gentile Bellini, en visite à Constantinople, produit un inattendu portrait du sultan Mehmet II.

Il témoigne des contacts entre les Ottomans, héritiers de Byzance, et les puissances occidentales de l'époque.

À preuve le traité des Capitulations conclu en 1536 entre le roi de France François 1er et le sultan Soliman 1er le Magnifique, qui confie au premier la protection des chrétiens d'Orient.

Domenico Ghirlandaio, Vierge et enfant entourés de saints, 1483, Florence, galerie des Offices
Les Mamamouchis à la conquête de l'Europe

Après une pause de plusieurs décennies, les Européens retrouvent la fascination de l'Orient. À la suite de la venue de l'ambassadeur ottoman à la cour de Louis XIV en 1669, Molière élève son Bourgeois gentilhomme au rang de « Grand Mamamouchi ». C'est avant que les Persans épistoliers de Montesquieu et le sage Zadig de Voltaire ne fassent à leur tour souffler un vent d'ailleurs sur les lettres françaises.

Jean-Antoine Watteau, Persan assis, n. d. (vers 1715), Paris, musée du LouvreCet exotisme de fantaisie est nourri par l'immense succès en 1717 de la traduction des Mille et une Nuits par Antoine Galland comme par les gravures de Jean-Baptiste Vanmour, « Peintre Ordinaire du Roy en Levant », qui popularise en Europe l'image de la cour ottomane.

Celle-ci conserve beaucoup d'éclat mais entre dans un irrésistible déclin et suscite davantage de commisération que de jalousie.

Notons que de leur côté, les Jésuites en mission en Chine depuis le XVIe siècle avaient généré une fascination semblable pour l'Extrême-Orient. Porcelaines, laques, soieries et autres chinoiseries étaient devenus le comble du luxe, témoignant d'une réelle curiosité pour les cultures lointaines, méconnues et idéalisées.

Plus que jamais, en ce Siècle des Lumières, on se montre curieux et avide de découvertes, dans les sciences, les arts, la philosophie et la politique.

La politique s'en mêle

Au tournant du XIXe siècle, il n'est plus simplement question de rêve mais aussi de guerre. En 1798, Bonaparte et ses grognards, ainsi que les savants et artistes dont ils se sont faits accompagner, découvrent les pyramides et les minarets sur les bords du Nil.

Le mamelouk Raza Roustam (1780-1845), 1806, huile sur toile, Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, Musée de l'Armée, ParisLa publication de leurs travaux et de leurs mémoires suscite instantanément une véritable « égyptomania » en France et la création d'un style Directoire directement inspiré par les bas-reliefs des temples pharaoniques.

Napoléon 1er aime à se faire accompagner par un mamelouk de parade, Roustam Raza.

Les élites françaises se prennent également de passion pour l'Égypte moderne. Militaires, diplomates (Ferdinand de Lesseps) et Saint-Simoniens apportent leur expertise au vice-roi Méhémet Ali et à ses successeurs. Cela vaut à Paris de recevoir en cadeau, en 1836, l'un des deux obélisques de Louqsor.

En 1830, le roi Charles X, qui cherchait à rehausser sa popularité par un succès militaire, a ordonné la prise d'Alger mais cet épiphénomène n'a fait qu'accroître la curiosité des Français pour l'Orient et l'islam, y compris même lorsque la « guerre sainte » proclamée par Abd el-Kader oblige les Français à étendre l'occupation à l'arrière-pays.

L'empereur Napoléon III, conseillé par Ismaïl Urbain, un journaliste métis et converti à l'islam, de mère guyanaise, tente de transformer l'Algérie en un « royaume arabe » autonome dont il serait le souverain. Mais il en est empêché par l'hostilité des premiers colons, essentiellement des Méditerranéens d'origine maltaise, espagnole ou italienne. C'est sa politique que le maréchal Hubert Lyautey, fort de son prestige, mettra en œuvre au Maroc, au début du XXe siècle, avec un indéniable succès.

Bugeaud reçoit la reddition des Marocains à l'Isly, par Horace Vernet (musée de Versailles)

Les écrivains en quête d'exotisme

Dans ce contexte, en pleine période romantique, « l'Orient est devenu une préoccupation générale ». C'est le jeune Victor Hugo qui l'affirme.

L'auteur des « Djinns » s'est contenté de rédiger Les Orientales (1829) dans son salon parisien. Mais d'autres ont préféré faire leurs bagages, à commencer par son modèle François-René de Chateaubriand.

Eugène Giraud, Théophile Gautier fumant son chibouk, 1862, Paris, BnFCelui-ci a fait le tour de la Méditerranée orientale, de la Grèce à la Tunisie, de juillet 1806 à juin 1807, et publié le récit de son voyage en 1811 : Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811).

Le voyage « pittoresque » en Orient devient dans les décennies suivantes une étape incontournable, facilité par le développement des moyens de transport.

Revêtus du costume local, armés de leurs boîtes d'aquarelles, de leur tout nouvel appareil photo ou de leurs calepins, nos curieux partent à la recherche d'une nouvelle inspiration.

La génération romantique, en effet, se sent mal à l'aise dans ce siècle qui ne répond pas à sa soif d'absolu.

Il faut, comme lord Byron, partir pour vivre enfin intensément ! Et puisque la Grèce et ses antiquités ne sont plus à la mode, allons de l'autre côté de la Méditerranée découvrir d'autres horizons, d'autres aventures...

Pierre Loti dans sa maison de Rochefort-sur-mer, s. d.On peut ainsi croiser Alphonse de Lamartine à Beyrouth (1832-1833), Gérard de Nerval au Caire (1843), Théophile Gautier à Constantinople (1853) ou encore Gustave Flaubert et son ami Maxime du Camp à Jérusalem (1849-1850).

« Orientaliste : Homme qui a beaucoup voyagé » note avec ironie Flaubert dans son Dictionnaire des idées reçues.

À leur retour, outre de nombreux récits de voyages, quelques œuvres détonantes viennent mettre un peu de piment en littérature.

Citons, entre autres, le Salammbô (1862) de Flaubert sur la Carthage antique et les romans plus tardifs du lieutenant de vaisseau Pierre Loti, qui parvint à faire pleurer toute une génération sur le sort de la belle turque Aziyadé (1879).

Charles Gleyre, Trois fellahs, 1835, Lausanne, musée cantonal des Beaux-Arts
Quand le jeune Flaubert rêvait d'ailleurs

« Je me vois encore, assis sur les bancs de la classe, absorbé dans mes rêves d’avenir, pensant à ce que l’imagination d’un enfant peut rêver de plus sublime, tandis que le pédagogue se moquait de mes vers latins, que mes camarades me regardaient en ricanant. Les imbéciles ! eux, rire de moi ! […]
Je me voyais jeune, à vingt ans, entouré de gloire ; je rêvais de lointains voyages dans les contrées du Sud ; je voyais l’Orient et ses sables immenses, ses palais que foulent les chameaux avec leurs clochettes d’airain ; je voyais les cavales bondir vers l’horizon rougi par le soleil ; je voyais des vagues bleues, un ciel pur, un sable d’argent ; je sentais le parfum de ces océans tièdes du Midi ; et puis, près de moi, sous une tente, à l’ombre d’un aloès aux larges feuilles quelque femme à la peau brune, au regard ardent qui m’entourait de ses deux bras, et me parlait la langue des houris.
Le soleil s’abaissait dans le sable, la chamelle et les juments dormaient, l’insecte bourdonnait à leurs mamelles, le vent du soir passait près de nous.
Et la nuit venue, quand cette lune d’argent jetait ses regards pâles sur le désert, que les étoiles brillaient sur le ciel d’azur, alors, dans le silence de cette nuit chaude et embaumée, je rêvais des joies infinies, des voluptés qui sont du ciel »
(Mémoires d'un fou, 1838).

Eugène Delacroix, Cavalier arabe au galop, 1840-1850, Doha (Qatar), Orientalist museum
Toutes les lumières de l'Orient

Mais c'est surtout dans le domaine de l'art que l'Orient devient incontournable. Comme Eugène Delacroix admirant le tableau d'Antoine-Jean Gros consacré aux Pestiférés de Jaffa (1804), les peintres tombent sous le charme de ces grandes toiles d'Histoire représentant paysages et personnages d'Égypte ou d'Algérie.

Moulay Abd-er-Rahman, sultan du Maroc, sortant de son palais de Meknes, entouré de sa garde et de ses principaux officiers (1845, Eugène Delacroix, 340x377 cm, musée des Augustins, Toulouse)Ils y trouvent non seulement de nouveaux thèmes mais aussi des lumières que le ciel français ne connaît pas.

Pour les plus courageux qui se sont rendus sur place, tel Delacroix, Chassériau ou Fromentin, la technique de l'aquarelle héritée des Anglais permet de saisir sur le vif luminosité et teintes. La palette se remplit de couleurs chaudes et vives, les contrastes sont accentués pour mieux attirer l'oeil : chez Delacroix par exemple, au blanc des costumes répondent les tons rouges ou bruns des paysages.

Mais il est toujours facile de faire la différence entre les œuvres pleines de vie du peintre des Femmes d'Alger (1834) et celles de Jean-Dominique Ingres, auteur néo-classique du Bain turc (1862), car chaque artiste conserve sa sensibilité et sa technique personnelle.

L'orientalisme n'est en effet pas un mouvement pictural à proprement parler, mais un sous-genre. Ainsi, un tableau orientaliste se reconnaît au premier coup d'œil non pas à cause du style du tableau, mais grâce aux thèmes qui y sont traités.

Finies les scènes d'inspiration mythologique ou historique d'un Jacques-Louis David : on ne veut plus voir de personnages en toge dans de faux temples grecs ! Le public souhaite découvrir sur les toiles les pays où il ne pourra jamais aller. On demande aux artistes des scènes de rues, des portraits d'après nature, des paysages ressemblants.

La chasse au faucon en Algérie, par Eugène Fromentin (1862, musée d'Orsay, Paris) La conquête de l'Algérie offre aux artistes une source d'inspiration privilégiée en leur ouvrant les portes d'une société foncièrement différente de la leur.

Eugène Delacroix, Eugène Fromentin, Théodore Chassériau ou encore Horace Vernet, peintre de la guerre d'Algérie, expriment à travers leurs œuvres l'attirance et le respect que leur inspirent la société algérienne.

Ces grands artistes se plaisent à la représenter sous des aspects chevaleresques et nobles, comme ci-contre dans La Chasse au faucon (1862) ou ci-dessous dans La Chasse au héron (1865), par Eugène Fromentin. On y discerne de la nostalgie pour un Âge d'Or en voie de disparition.

Les officiers de Louis-Philippe comme de Napoléon III, souvent de souche noble et respectueux du catholicisme, apprécient tout autant la société aristocratique algérienne. Ils communient volontiers avec les nobles locaux dans l'amour de la chasse et des chevaux. Ils partagent également avec eux les mêmes valeurs familiales.

Eugène Fromentin, La Chasse au héron, 1865, Chantilly, musée Condé

Chez les peintres mineurs, les mêmes motifs sont reproduits à l'infini, comme les scènes de repos au hammam ou au café, ou encore les parties de chasse. Il faut étonner et éblouir avec les costumes insolites et les objets précieux. Pour cela, on appelle à l'aide dromadaires et architecture mauresque, turbans et narguilés, intérieurs luxueux, animaux féroces et femmes envoûtantes, forcément envoûtantes...

Ainsi en va-t-il de Jean-Léon Gérôme (1824-1904), « peintre ethnographique » et peintre d'Histoire, surtout actif sous le Second Empire.

Intérieur oriental (vers 1852, Théodore Chassériau, collection privée)Odalisque, sultane ou esclave, la femme est incontournable dans l'univers des orientalistes.

Courtisane voluptueuse, alanguie au milieu d'un riche décor, cette nouvelle Salomé est vue comme un objet de désir permettant aux artistes de montrer toute leur habilité dans la peinture des corps et des drapés. Inspiré par le mystère entourant le harem ottoman, mystère que les voyageurs de toutes les époques se sont empressés de nourrir, ce fantasme de femme à la fois fatale et soumise a beaucoup fait pour le succès de ce genre de peinture.

Mais il ne faut pas réduire les orientalistes à des producteurs d'images subversives ; nombre d'entre eux ont en effet cherché à montrer la femme orientale dans toute sa diversité, musulmane ou chrétienne, petite paysanne ou marchande des rues.

« Le Poème de la femme » orientale

Félix-Auguste Clément, Fellah, fille d’un Cheikh El Bahalede, jouant du tambourin, vers 1862-1875, Lyon, musée des Beaux-Arts[…]
Sur un tapis de Cachemire,
C'est la sultane du sérail,
Riant au miroir qui l'admire
Avec un rire de corail ;

La Géorgienne indolente,
Avec son souple narguilhé,
Etalant sa hanche opulente,
Un pied sous l'autre replié.

Et comme l'odalisque d'Ingres,
De ses reins cambrant les rondeurs
En dépit des vertus malingres,
En dépit des maigres pudeurs !

Paresseuse odalisque, arrière !
Voici le tableau dans son jour,
Le diamant dans sa lumière ;
Voici la beauté dans l'amour ! […]

Théophile Gautier, « Marbre de Paros » (Émaux et camées, 1853)

Gustave Guillaumet, Le Sahara, 1867, Paris, musée d'Orsay
Essoufflement et renouveau

L'arrivée du naturalisme, qui secoue le monde de l'Art à partir des années 1880, n'est pas sans conséquence sur l'orientalisme qui commence à livrer des paysages moins typés mais plus proches de la réalité.

À la manière d'un Gustave Guillaumet s'attachant à rendre sans fard la rudesse du désert algérien, les artistes s'éloignent peu à peu du clinquant de la période précédente. Puis ce sont les impressionnistes qui se détournent de ce genre : comme Auguste Renoir, qui n'a été qu'un temps inspiré par un voyage en Algérie, ils lui préfèrent la vie bourgeoise.

Auguste Renoir, La Mosquée ou Fête arabe, 1881, Paris, musée d'Orsay

C'est que l'Europe change au tournant des années 1870. En Angleterre, le Premier ministre Benjamin Disraeli exalte la vocation impériale des Britanniques. En France, la République, conduite par Jules Ferry, se propose de « civiliser les races inférieures ». Pas plus que leurs concitoyens, les artistes et les écrivains ne manifestent guère d'empathie ni de curiosité pour les autres cultures.

L'exotisme n'est plus à la mode même s'il survit encore quelque temps dans l'art colonial, destiné à vanter les possessions françaises à l'étranger. Publicités et affichent célèbrent l'« indigène » en burnou tandis que « La Belle Fatma », seins nus et pose lubrique, fait la fortune des éditeurs de cartes postales. À l'empathie des Lumières et des romantiques a succédé une condescendance entachée de mépris pour les races et civilisations « inférieures ».

Kees Van Dongen, Fellahines, 1913, Paris, musée national d’Art moderne

Il faut attendre le tournant du XXe siècle pour que des artistes comme Henri Matisse, Kees van Dongen ou Paul Klee se mettent en quête de nouveaux horizons pour renouveler leur inspiration. S'ils restent sensibles au pittoresque de ce qu'ils découvrent sur place, au Maroc et en Tunisie, ces peintres sont davantage en quête de formes et couleurs pour faire évoluer leur œuvre.

L'Orient devient un terrain d'expérimentation, tout en restant cette source de rêves qui lui a donné une place primordiale dans l'imaginaire européen et surtout français.

Henry Matisse, Odalisque assise, 1926, New York, Metropolitan museum of Art
Et dans les autres arts ?

Charles Cordier, Nègre du Soudan dit aussi Nègre en costume algérien, entre 1856 et 1857, Paris, musée d'OrsayLittérature et peinture ne sont pas les seules à avoir répondu à l'appel de l'Orient. La sculpture, avec les œuvres de Charles Cordier, ou encore les Arts décoratifs, représentés par les créations d'Émile Gallé, utilisent des motifs exotiques.

En architecture, après la mode de l'Égypte ancienne ramenée dans les bagages de Bonaparte vint celle du style mauresque, nourri par les expositions universelles.

Cela valut à plusieurs casinos ou maisons particulières, comme à l'extravagant château de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, à Port-Marly, de prendre des allures orientales.

Les musiciens, à la suite de Mozart et son Enlèvement au sérail (1782), se sont eux aussi inspirés de l'Orient mais, mis à part peut-être Camille Saint-Saëns (Suite algérienne, 1879), ils n'ont fait qu'ajouter une petite touche de couleur locale à leur répertoire.

Notons enfin, plus tard, le succès des péplums au cinéma, relayé par le triomphe du Cheik (1921) qui fit de Rudoph Valentino une star. Le public, une fois de plus, avait succombé au charme mystérieux de l'Orient.

Le château de Monte-Cristo, à Port-Marly (photo : André Larané)

Sources bibliographiques

Jean-Claude Berchet, Le Voyage en Orient. Anthologie des voyageurs français dans le levant au XIXe siècle, 1992, éd. Bouquins.

Christine Peltre, Dictionnaire culturel de l'orientalisme, 2003, éd. Hazan.

Christine Peltre, Les Orientalistes, 1997, éd. Hazan.

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 16:15

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               Elections départementales 2015:

  PCF-OUTILS.jpg            Eléments de reflexion.          

 


L’enjeu des départements, un enjeu de société


Les Français ne pensent pas que ce qui les rassemble est plus fort que ce qui les divise.


L’avancée d’une société de la concurrence de tous contre tous et de la dictature des marchés financiers jamais rassasiés entrave la construction d’un futur commun.


Nous voulons une société fondée sur l’humain.


La démocratie doit être au coeur du vivre ensemble. C’est pourquoi, nous voulons une vraie démocratie locale, dont le canton, le département doivent être moteurs. Le canton, le département doivent y développer l’esprit coopératif en faisant respecter l’esprit décentralisateur, la souveraineté populaire et l’égalité républicaine pour les citoyens de tous les territoires.


Au nom du fameux « mille-feuille administratif », c’est une véritable sortie de notre histoire républicaine à la française qu’on veut nous imposer.
 

Les Conseils généraux ne sont pas la création de la Révolution française pour rien ! Ils ont su évoluer pour rester un pilier de notre système républicain. Nous sommes une nation politique.


Les enjeux de société traversent le sens de l’action politique dans le canton, dans le département. Les choix politiques faits à l’échelle du canton, du département font la société.

 

 

 

Le département c’est d’abord un service public

Le département intervient sur

L’AIDE SOCIALE

LA PROTECTION DE L’ENFANCE

L’INSERTION DES PERSONNES EN DIFFICULTÉ, RSA

L’AIDE AUX PERSONNES HANDICAPÉES ET ÂGÉES

LA PRÉVENTION SANITAIRE

LA GESTION DES ROUTES DÉPARTEMENTALES

ET NATIONALES D’INTÉRÊT LOCAL

LES TRANSPORTS SCOLAIRES PAR AUTOCAR

OÙ LA GRATUITÉ EST À GAGNER PARTOUT

LES COLLÈGES

LA CULTURE DES ARCHIVES AUX BIBLIOTHÈQUES

DE PRÊT EN PASSANT PAR LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL

ET LES MUSÉES

LE DÉVELOPPEMENT LOCAL : AIDES AUX ASSOCIATIONS ET AUX COMMUNES

LE TOURISME

PARTICIPE AUX FINANCEMENTS DES SAPEURS-POMPIERS

LE LOGEMENT AVEC LES OFFICES HLM DÉPARTEMENTAUX

ET LE FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LE LOGEMENT

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 12:08

    LAICITE-copie-1.jpg                                                                                                                                                     

                                                            cerveau animé

 

 




      Manœuvres en tous genres et RECULS DE CIVILISATIONS
 
 Que penseraient CHARB, CABU, WOLINSKI, TIGNOUS, d'avoir autant d'amis, autant de chefs d'états "amis" aujourd'hui ? Pourquoi autant de compassion ?
 

Il y a beaucoup d'hypocrisie dans la société et face au déferlement médiatique de ces derniers jours nous nous sentons, comme militants associatifs, citoyens, défenseurs des Droits Humains quelques peu impuissants, désemparés...
 

 Comme tous, nous sommes heurtés, révoltés par cette barbarie, ces assassinats, ce terrorisme, cette haine qui se développe et qui s'amplifie.
 

 Il faut combattre cette monstruosité, cette atteinte à la civilisation avec vigueur et détermination mais aussi avec sang froid.
 

 

 Cela fait des années, que des associations, des syndicats, des mouvements alertent sur les dangers du monde et leurs causes, mais il ne sont pas écoutés par les "grands de ce monde", les mêmes, qui aujourd'hui annoncent leur participation à la manifestation de Paris.
 

Dans cette situation, nous sommes quelque peu impuissants face aux tentatives indignent de récupérations politiques à très grande échelle... Et qui préparent au nom de la soit disant lutte "contre le terrorisme", de nouvelles croisades, de nouvelles guerres, qui elles-mêmes préparant le terrain pour les terroristes de demain...

 Il faut réfléchir sur les guerres et les chaos qui se multiplient... Les causes d'une situation mondiale dégradée et dangereuse et bien souvent déliquescente. L'Irak, l'Afghanistan, la Syrie, et la Palestine qui attend encore et toujours.... Mais Netanyahu est annoncé pour la manifestation de Paris.

 Il faut sortir du cycle de la confrontation, pour engager une véritable politique de coopération.
 Une autre question interroge et inquiète aussi...

 La LAÏCITÉ qui est aujourd'hui devenue un enjeu de civilisation.
 Le principe de la séparation de l'état et de la religion et donc l'impartialité ou la neutralité à l'égard des confessions religieuses, est très important pour le vivre ensemble, mais ce principe est aujourd'hui tellement malmené en France, en Europe et dans le monde. Les citoyens pourtant doivent être libres de croire ou de ne pas croire...

 La LAÏCITÉ est aujourd'hui un enjeu présent et à venir.
 

"CHARB, CABU, WOLINSKI, TIGNOUS et les autres par leur humour et par leur courage participaient en dépit des menaces à ce combat permanent pour la liberté de penser, la liberté d'expression et la LAÏCITÉ.
 Dans le contexte politique d'aujourd'hui il est impératif de combattre tous les extrémismes, xénophobes, racistes et défendre, valoriser la LAÏCITÉ garante du droit, de la paix, et de notre liberté à tous.

                            Ajaccio le 11 janvier 2015.

                          

                                            Jacques CASAMARTA

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 11:57

                                                                           cerveau animé

 

 

La nouvelle sainte croisade
Mondialisation.ca, 9 janvier 2015


De véritables commandos, dans leur façon de bouger, de tirer. Pas en rafales pour ne pas gaspiller de cartouches, mais avec un ou deux coups sur chaque victime, comme sur le policier blessé qui est achevé avec un seul coup par le killer qui continue à marcher, rejoint la voiture et, avant de monter, ramasse calmement une chaussure tombée (qui aurait pu constituer une preuve à l’examen ADN). Mais quand les deux, avec une préparation de forces spéciales, changent de voiture, ils « oublient » (selon la version de la police) une de leurs cartes d’identité sur la première voiture. Et signent ainsi officiellement l’'attentat. Quelques heures plus tard on connaît dans le monde entier leurs noms et leurs biographies : « deux petits délinquants radicalisés, connus par la police et les services  de renseignement français ».

On ne peut s’empêcher de repenser, dans ce qui est défini comme « le 11 septembre de la France », au 11 septembre des Etats-Unis quand, quelques heures à peine après l’'attentat des Tours Jumelles, circulaient déjà les noms et les biographies de ceux qui étaient désignés comme les auteurs membres d’Al Qaeda. Ou l’'assassinat de Kennedy, dont on trouve immédiatement le présumé auteur. Même chose, en Italie, avec le massacre de Piazza Fontana. Légitime, donc, le soupçon que derrière l’'attentat en France, se trouvent de longue main les services secrets.

Les deux présumés auteurs (si leurs biographies sont vraies) appartiennent à ce monde souterrain créé par les services secrets occidentaux, y compris français, qui ont financé, armé et entraîné en Libye en 2011 des groupes islamistes jusque peu de temps auparavant qualifiés de terroristes, parmi lesquels les premiers noyaux du futur Etat Islamique ; qui les ont approvisionnés en armes à travers un réseau organisé par la Cia (selon une enquête du New York Times en mars 2013) quand, après avoir contribué à renverser Kadhafi, ils sont passés en Syrie pour renverser Assad et attaquer ensuite l’'Irak (au moment où le gouvernement al-Maliki s’éloignait de l’Occident, et se rapprochait de Pékin et de Moscou). L’EI, né en 2013, reçoit des financements et des voies de transit par Arabie Saoudite, Qatar, Koweït, Turquie et Jordanie, alliés étroits des Etats-Unis et des autres puissances occidentales, dont la France. Cela ne signifie pas que la masse des activistes des groupes islamistes, provenant aussi de différents pays occidentaux, en soit consciente. Reste cependant le fait que derrière leurs masques se cachent certainement des agents secrets occidentaux et arabes spécialement formés pour de telles opérations.

Dans l’'attente d’autres éléments qui puissent éclaircir la véritable matrice de l’attentat en France, il est logique de se demander : à qui cela profite-t-il ? La réponse se trouve dans ce qu'’a déclaré Nicolas Sarkozy, qui, quand il était président de la France, a été un des principaux auteurs du soutien aux groupes islamistes dans la guerre d’agression contre la Libye : il a qualifié l’attentat en France de « guerre déclarée contre la civilisation, qui a la responsabilité de se défendre ». On veut de cette façon convaincre l'’opinion publique que l’'Occident est désormais en guerre contre ceux qui cherchent à détruire  la « civilisation », qu' ’il incarne, et doit donc « se défende » en potentialisant ses forces militaires et en les projetant partout dans le monde où surgit cette « menace ».

On essaie ainsi de transformer le sentiment de masse pour les victimes du massacre en mobilisation pour la guerre. Le David, qui à Florence a été voilé de noir, est appelé maintenant à empoigner l’'épée de la nouvelle sainte croisade.

Manlio Dinucci

Géographe et journaliste

 

Edition du 9 janvier 2015 de il manifesto

Article paru sous le titre « La signature des killers, connus par la police et les services secrets »

http://ilmanifesto.info/la-firma-dei-killer-noti-alla-polizia-e-ai-servizi-segreti/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 22:53

                                                   La communion  des hypocrites... 

 

AUJOURD'HUI...

 

 Tous ceux qui, de  près ou de plus loin, ont créé, favorisé, aidé l'islamo-fascisme se retrouveront tous unis  pour la défense de la liberté de la presse....


Ceux qui ont inventé les talibans en Afghanistan pour lutter contre le communisme athée venu d'Union Soviétique, ceux qui ont détruit l'Iraq  laique de Saddam, qui, tout dictateur et tueur de communistes qu'il fût, s'attaquait, avant que l'Occident ne guerroie pour mettre la main sur le pétrole irakien,  aux islamo-fascistes...


Ceux qui, chef d'Etat ou philosophe(sic), ont fait abattre Kaddhafi, dans cette Lybie, devenue depuis un sanctuaire islamo-fasciste, ceux qui mènent une guerre impérialiste dans cette Afrique Centrale, au sous-sol si riche et à la population si pauvre...


Ceux qui ont observé sans sourciller le massacre génocidaire  de Gaza et participent, de près ou de loin, à la mise à mort du peuple palestinien et à la domestication du monde arabe...

 


Ceux qui ont soutenu et soutiennent les pires tyrannies, de Battista à  Cuba à Pinochet au Chili, sans oublier les monarchies obscurantistes du Golfe Persique...

 

Ceux qui ont inventé Daech  et ses tueurs afin de contrôler le  Monde Arabe...

 

Ceux pour qui le prêtre, de toute obédience, aurait plus d'importance que l'instituteur...

 

Ceux pour qui il n' y a de bonne presse que servile et au service du patronat...

 

Ceux qui exigent des sacrifices aux travailleurs et arrosent le patronat d'avantages ...


Tous ces gens-là, pour qui la laîcité est un vain mot, vont donc communier ensemble  dans l'hypocrite défense de la liberté de la presse.....

 

Et exiger une union  sacrée de toutes les composantes du peuple, exploiteurs et exploités même combat ?


    Non !

                                                          

                                                              U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu.jpg

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 18:04

                                                                  cerveau animé

 

 

Michel Onfray : "Les régimes islamique menacent l'Occident que depuis que l'Occident les menace"


Peut-on penser un peu l'événement et se défaire un tant soit peu de l'émotion, du pathos, du compassionnel qui ne mange pas de paix et dans lequel communient les tenants de l'unité nationale ? Il ne suffit pas de crier à la barbarie des tireurs du commando et d'affirmer que ces barbares attaquent notre civilisation pour se croire quittes !
Le matin même, aux informations de 7 heures, j'apprenais que la France avait dépêché un sous marin nucléaire dans le golfe persique. Nous sommes en guerre. Et cette guerre a été déclarée après le 11 septembre par le clan des Bush. Hormis l'épisode à saluer de Chirac refusant d'y aller, de Mitterrand à Hollande en passant par Sarkozy, nous avons bombardé des pays musulmans qui ne nous menaçaient pas directement : Irak, Afghanistan, Libye, Mali, aujourd'hui l'Etat Islamique, et ce en faisant un nombre considérable de victimes musulmanes depuis des années. Voit-on où je veux en venir ?
Précisons. A qui peut-on faire croire qu'hier le régime des Talibans en Afghanistan, celui de Saddam Hussein en Irak ou de Kadhafi en Libye, aujourd'hui celui des salafistes au Mali ou du califat de l'Etat Islamique menaçaient réellement la France avant que nous ne prenions l'initiative de les attaquer ? Que maintenant, depuis que nous avons pris l'initiative de les bombarder, ils ripostent, c'est, si l'on me permet cette mauvaise formule, de bonne guerre !
Mais l'on confond la cause et la conséquence : les régimes islamique de la planète ne menacent concrètement l'Occident que depuis que l'Occident les menace. Et nous ne les menaçons que depuis que ces régimes aux sous-sols intéressants pour le consumérisme occidental ou aux territoires stratégiquement utiles pour le contrôle de la planète, manifestent leur volonté d'être souverains chez eux. Ils veulent vendre leur pétrole ou les produits de leurs sous-sols à leur prix et autoriser leurs bases à leurs seuls amis, ce qui est parfaitement légitime, le principe de la souveraineté des pays ne souffrant aucune exception.
Si les droits de l'homme étaient la véritable raison des attaques françaises aux côtés, comme par hasard, des Etats-Unis, pourquoi n'attaquerions nous pas les pays qui violent les droits de l'homme et le droit international ? Pourquoi ne pas bombarder la Chine ? Cuba ? L'Arabie Saoudite ? L'Iran ? Le Pakistan ? Le Qatar ? Ou même les Etats-Unis qui exécutent à tour de bras ? Il suffit de lire le rapport d'Amnesty International pour choisir ses cibles, elles ne manquent pas...
Les politiques qui n'ont d'idées qu'en fonction de leurs élections ou de leurs réélections n'ont pas pensé la guerre. Ils regardent les crédits de la défense et ils coupent pour faire des économies, mais ils n'ont aucune théorie en rapport avec le nouvel état des lieux.La géostratégie est le cadet de leur souci.

(10-01-2015 - Le Point.fr)

Michel Onfray est un philosophe français, né le 1ᵉʳ janvier 1959 à Argentan qui défend une vision du monde hédoniste, athée et anarchiste.

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 13:40

 

 

                    DIMANCHE 11 H

         A  SAINT-FLORENT, SUR LA PLACE,

 

           RASSEMBLEMENT  POUR RENDRE HOMMAGE AUX VICTIMES  DU MASSACRE  DE CHARLIE-HEBDO!!!

 

 

 

   NE PAS OUBLIER AUSSI, 14 H 30, BASTIA DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE!

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 13:35

 

 

Libye-carte

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

La France est en guerre. C'est la bonne résolution de 2015. A coup d'indignation humanitaire, le gouvernement a préparé l'ingérence en Syrie et en Irak. Elle prépare les conditions d'une seconde guerre en Libye. L'occasion de rappeler comment la France porte une responsabilité majeure dans le développement du terrorisme dans la région.

 

Depuis un mois, le Ministre de la Défense français Le Drian ne cesse de presser pour une intervention française en Libye, avec cherchant l'aval des pays africains. Des frappes aériennes, tandis que la France établit la base militaire de Madama à la frontière entre le Niger et la Libye.

 

Le Drian avance comme prétexte à l'intervention : la Libye devient un centre de formation pour djihadistes, un sanctuaire du terrorisme international.

 


La Libye, sanctuaire du terrorisme islamiste. A qui la faute ?

 

A qui la faute ? Il y a trois ans, la France sonnait l'hallali contre la Libye de Kaddafi. Le pays qui disposait de l'Indice de développement humain le plus élevé d'Afrique a sombré en quelques mois dans la barbarie que l'instauration de la Charia et la féodalisation du pays illustrent.

 

L'hypocrisie de la rhétorique sur les droits de l'Homme, sur la mission humanitaire de la France ne tient plus quand les libérateurs d'hier se révèlent sur leurs vrais visages : chefs de gang tribaux véreux, anciens bureaucrates kaddafistes corrompus, seigneurs de guerre islamistes.

 

La France n'a pas seulement envoyé plus d'un millier de missiles sur la Libye dans le cadre de l'opération Harmattan. Elle a aussi contribué à l'armement des forces rebelles, largement dominées par les forces islamistes, faisant basculer la situation sur le terrain.

 


Notre ami le Qatar, premier bailleur de la rébellion islamiste à Benghazi

 

Rappel rapide : le foyer de la rebellion contre Kaddafi venait de l'est, de Benghazi. Fief des islamistes radicaux, elle rassemblait aussi une bourgeoisie locale, issue pour partie de l'appareil d'Etat kaddafiste et du commerce international dans le principal port du pays.

 

Le Qatar a ouvertement soutenu la rébellion, d'abord en étant les premiers à reconnaître le gouvernement rebelle du CNT (Conseil national de transition) établi à Benghazi.

 

La monarchie absolue du Golfe l'a surtout armée. Les armes étaient convoyées en avion à Benghazi, puis redistribuées par bateau jusqu'à la ville encerclée de Misrata.

 

Après plusieurs mois de conflit, malgré les bombardements, le gouvernement de Kaddafi continue de résister tandis que la désorganisation des milices – plus attirées par le butin des pillages que structurées par la discipline militaire – fait craindre une débandade générale.

 


Les parachutages français : kalach et missiles anti-char Milan

 

C'est là où la France, en coordination avec le Qatar, a joué un rôle décisif. En juin 2011, selon une révélation du Figaro, elle organise plusieurs parachutages d'armes dites légères dans l'ouest et le sud du pays pour créer un nouveau front.

 

Ces armes « légères », ce sont des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des mitrailleuses et des missiles anti-char Milan.

 

Officiellement, elles auraient été envoyées à des rebelles berbères – une minorité marginalisée culturellement, politiquement et prompte à la sécession – sur les hauteurs du Djebel Nafousa, aux portes de Tripoli.

 


L'émir Belhadj, le libérateur de Tripoli : d'Al Qaeda à la France

 


La réalité, c'est que le maquis passe rapidement sous contrôle d'Abdelhakim Belhadj et de sa « Brigade du 17 février ». Disciplinée, bien formée, au moral à toute épreuve, la Brigade de Belhadj va faire la différence et va prendre Tripoli en août 2011 marquant la fin du conflit.

 

La Brigade du 17 février est formée pendant trois mois au Qatar au début de la Guerre libyenne, financée et armée par le Qatar, les Emirats arabes unis et la France.

 

Belhadj n'est pas un inconnu. A seulement 45 ans, il est un vétéran de l'islamisme combattant. Ce libyen passé par l'Arabie saoudite s'est engagé fin des années 1980 dans le djihad contre l'URSS en Afghanistan – soutenu par les USA.

 

Il revient en Libye au début des années 1990, fonde le Groupe islamiste de combat libyen (GICL) qui mène de 1994 à 1998 une guérilla dans l'est du pays, tentant de renverser violemment Kaddafi. Après son échec, il trouve refuge en Afghanistan, chez ses amis talibans.

 

Passant d'Afghanistan au Pakistan, puis en Irak, il s'intègre aux cercles dirigeants d'Al-Qaeda, se rapprochant du chef de l'organisation dans ce pays, Moussab Al-Zarkaoui.

 

La CIA le traque, l'arrête en Malaisie en 2003, le passe à la « question » en Thailande dans une de ses prisons secrètes.

 

Il est ensuite livré à la Libye de Kaddafi – revenu en grâce au milieu des années 2000 dans le camp occidental. Nul ne sait si Belhadj a été retourné dans les prisons de la CIA. Promis à la mort, Belhadj est libéré en 2010 sur un ultime coup de poker de Kaddafi, espérant calmer ainsi les islamistes.

 

Mauvais calcul. Feignant le repenti, Belhadj prend la balle au bond et rejoint l'insurrection dès le début de l'année 2011 dans l'Ouest, sur les montagnes berbères. Il devient entre-temps l'agent privilégié du Qatar sur le terrain, le meilleur allié de l'Etat-major français.

 

Ce seigneur de guerre expérimenté se fait passer pour un homme de paix, cet islamiste matois pour un modéré incompris. De fait, il est l'homme le plus puissant de l'ouest libyen, contrôlant un ensemble de milices sur la base de l'islamisme, ainsi que du clientélisme et d'un certain charisme.

 


Le général Haftar, un agent de la CIA corrompu à la tête de la Libye

 


Un rôle qu'il partage avec le maître de l'Etat libyen, le Général Haftar. L'actuel chef de l'Etat-major libyen est capturé par les Tchadiens en 1987. Les Etats-unis le retournent, envisagent d'utiliser ses troupes pour lancer une attaque contre le régime de Kaddafi.

 

En fin de compte, il s'exile aux Etats-unis en 1990. Formé par la CIA, il tente d'organiser une insurrection en Libye au milieu des années 1990 (en même temps que le GICL de Belhadj), un échec.

 

Son retour en 2011 le conduit – après 25 ans d'absence – à reprendre immédiatement la tête de l'armée libyenne, grâce au parrainage américain.

 


Des militaires français au Mali face aux armes françaises parachutées en Libye !

 


Pour revenir à la France, le conflit au Mali pose un certain nombre de questions. L'armée française a pu constater que les djihadistes étaient bien armées, dotés d'un armement moderne. Des armes qui proviennent pour bonne partie de Libye.

 

Les rebelles islamistes ont pillé les arsenaux capturés du régime, notamment ceux situés dans le Djebel Nefoussa à l'ouest, et dans la banlieue de Tripoli.Mais ils sont aussi profité des 40 tonnes d'armement – lance-roquettes, fusils mitrailleurs, explosifs – parachutés par la France.

 

Selon des sources convergentes maliennes, dès août 2011, les touaregs maliens avaient mis la main sur une partie des armes parachutées par les forces françaises dans les montagnes de l'ouest libyen.

 

Depuis la fin de la guerre en 2011, la Libye est devenue une plaque-tournante du trafic d'armes dans la région avec jusqu'à 1 million d'armes légères en circulation dans un pays qui compte à peine 3 millions d'habitants.

 

Soumise à la loi des milices locales, des brigades islamistes, la Libye est sans doute déjà devenue un camp d'entraînement régional pour les djihadistes, en particulier ceux de l'Etat islamique (EI). Des combattants qui ne viendraient pas de l'étranger mais auraient été recrutés sur place, parmi nos anciens alliés. Leur bastion se trouve à Benghazi, point de départ de la dite Révolution de 2011.

 

A l'heure où les pires crimes ciblés peuvent servir de prétexte pour les crimes de masse à venir, où la barbarie dont l'islamisme combattant est un visage, il est bon de rappeler ce que les médias gomment délibérément : la conscience historique des origines de la Terreur. Et de ses responsables qui sont parmi nous, et nous commandent.

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 13:21

 

 

 

Cantonales : « Engager la réflexion pour construire dés à présent des candidatures dans tout le département »

Les élections départementales des 22 et 29 mars 2015 seront un test politique important en Corse après l’adoption de la collectivité unique et du paquet fiscal comme dans tout le pays.

Elles interviendront dans un contexte d’aggravation de la politique libérale conduite par le président de la République et son gouvernement, une politique au service du MEDEF dont le cours autoritaire face aux luttes populaires renforce le discrédit sans précédent de l’exécutif. Ce pouvoir est aujourd’hui minoritaire, sans majorité absolue à l’Assemblée Nationale, battu au Sénat, il n’a pas de légitimité pour appliquer une politique, contraire à ses engagements électoraux, qui divise et décourage le monde du travail, les classes populaires et la jeunesse.

La crise politique qu’il génère est désormais celle de cette monarchie présidentielle qu’est la 5ème République et de sa Constitution. Cette situation est d’autant plus dangereuse qu’elle ouvre la voie au retour d’une droite confortée dans ses choix réactionnaires et qu’elle permet au Front national, en masquant ses véritables objectifs, de se présenter comme une alternative.

Les communistes avec le Front de gauche s’opposent à la fois à la politique d’austérité menée par le gouvernement et à l’offensive de la droite et de l’extrême droite. Ils combattent la réforme territoriale engagée dans tout le pays dont les conséquences seront très lourdes à travers la mise en concurrence des territoires, l’éloignement des citoyens des lieux de décisions, la mise en cause des services publics pour préparer le transfert de tout ce qui est rentable au privé low cost et satisfaire aux exigences financières des marchés dérégulés.

Elle rompt avec les principes républicains d’égalité et de solidarité territoriale. Le soi-disant « choc de simplification » est une recentralisation qui se fait au détriment du bien commun que constitue la démocratie locale. Il s’agit en réalité d’un processus « dé-constituant » qui mine toujours plus la souveraineté populaire. En supprimant « l’entrave à la concurrence » que constitue la clause de compétence générale des collectivités, le gouvernement est cohérent : il s’inscrit dans le cadre de la négociation du Grand Marché Transatlantique (TAFTA).

Cette réforme s’inscrit dans le cadre des politiques d’austérité qui cherchent à soumettre toute l’Union européenne aux diktats des marchés financiers. Les collectivités territoriales sont sommées de réduire leurs dépenses et leurs effectifs, condamnées à voir leurs dotations drastiquement réduites alors qu’elles assurent 70% de l’investissement public et jouent un rôle indispensable, à fortiori en période de crise, pour les populations.

Avec 72 milliards d’euros de dépenses chaque année, les départements gèrent notamment toutes les politiques sociales : assistantes sociales, versement des allocations de solidarité (RSA, APA, PCH, …), les politiques en direction de l’enfance, les transports scolaires, le réseau routier… Ils sont en effet un maillon essentiel des politiques publiques dans notre pays.

Au moment où s’affirme la volonté libérale de les supprimer, nous allons montrer que les départements peuvent porter des projets modernes, par exemple, celui d’un grand service public d’aide à la personne, conjuguant les moyens publics et ceux des associations, pour offrir à tous, aux anciens notamment, des aides individualisées, assurées par des personnels formés et qualifiés exerçant leur métier dans un emploi stable et garanti.

Pour la première fois tous les cantons seront renouvelables en même temps. De fait il y aura une double dimension nationale et régionale à moins d’un an des élections territoriales. Notre objectif est donc d’être présents dans les 15 cantons de Haute Corse. Pour chaque canton, les candidatures doivent être constituées de 2 titulaires et 2 remplaçants à parité. Au total ce sont 60 hommes et femmes qu’il faut convaincre de l’intérêt de mener cette bataille politique alors que tout est fait pour détourner les électrices et électeurs de ce scrutin. Dès à présent nous devons engager la réflexion pour construire ces candidatures dans chaque canton.

Notre engagement est clair. Résolument à gauche il s’articule sur deux axes contre la politique d’austérité du gouvernement pour la démocratie et la solidarité. Cela implique des choix politiques nouveaux fondés sur les services publics et le maillage territorial des espaces démocratiques de proximité. Cette élection sera, en conséquence, un important moment de mobilisation pour combattre la réforme territoriale et résister à sa visée libérale de réduction drastique des budgets des collectivités locales. Nous serons les seuls, en tant que formation politique de gauche, à pouvoir porter ce message en Corse car nous avons été les seuls à voter contre la création d’une collectivité unique qui, avec les mêmes critères libéraux, conduirait à la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du seul président de l’Exécutif.

A défaut de consultation des Corses par référendum, sur ce projet de pouvoir unique, ce scrutin doit leur permettre d’affirmer le choix du maintien des départements et des conseils généraux. Face à la droite et à l’extrême droite, face aux sociaux libéraux et aux nationalistes, rien n’est gagné, mais nous pouvons être entendus par de nombreux progressistes qui, en se reconnaissant dans notre démarche et son contenu, lui donneront de la force et de la crédibilité. Il faut donc s’en donner les moyens, en commençant dés à présent par construire ces candidatures symboles de la résistance à l’austérité au déclin ultralibéral, à la casse de la démocratie locale.

Michel Stefani

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 13:15

 

                                                     solidarité internationaliste

 

               Le parti Communiste libanais condamne le crime terroriste contre « Charlie hebdo »

 
Le Bureau Politique du Parti Communiste libanais a condamné, dans deux messages envoyés au PCF et à l’ambassadeur de France au Liban, l’acte criminel commis contre les journalistes de la revue « Charlie Hebdo ». Il a, en même temps, insisté sur la nécessité pour la France de se démarquer des politiques étasuniennes et de lutter en même temps contre les récidives du terrorisme et les actions xénophobes et fascistes.

(Beyrouth, le 8 janvier 2015)

Au Bureau National
Du parti Communiste Français

Chers Camarades,
Le crime odieux commis contre les journalistes de « Charlie Hebdo » est le fait, non pas seulement d’esprits obtus et obscurantistes, mais aussi des politiques que l’impérialisme et la réaction arabe ont mis au point afin de garder le contrôle des peuples qu’ils oppriment au nom des intérêts de la classe dominante.
La réaction du parti Communiste français face à ce terrorisme, tant dernièrement en Algérie qu’en Israël et au Moyen Orient, en général, va dans le sens de la ligne politique que notre Parti préconise. En effet, la lutte contre le terrorisme ne se fait pas par des guerres impérialistes, mais par des politiques sociales qui combattent la pauvreté, surtout des émigrés, mais aussi la marginalisation, la xénophobie et le fascisme qui s’installent de plus en plus en France.
 Nous pensons aussi que la gauche française doit continuer la lutte afin que la politique officielle française se démarque de celle des Etats-Unis qui furent à la base de la création d’Al Qaeda et qui n’ont pas manqué, depuis le début des événements en Syrie et face au problème palestinien, de poursuivre leur œuvre destructrice afin de garder le contrôle de la région arabe et des richesses en énergie qu’elle recèle.
Chers Camarades,
Nous vous transmettons nos sincères condoléances et celles des militants du Parti Communiste libanais.

Beyrouth, le 8 janvier 2015
Le Bureau Politique.

***
                                                          et aussi:

 

A Son Excellence Monsieur Patrice Paoli
Ambassadeur de France au Liban



Monsieur,
Le Bureau Politique du Parti Communiste libanais voudrait présenter ses sincères condoléances au peuple français et aux journalistes de France, à la suite du crime terroriste perpétré contre les bureaux de la revue « Charlie Hebdo », crime qui a coûté la vie à douze personnes, dont Stéphane Charbonnier et Georges Wolinski qui sont bien connus de nous.
Nous croyons que ce crime odieux est la suite logique des politiques poursuivies par les régimes réactionnaires arabes et l’impérialisme étasunien depuis la création d’Al Qaeda, durant les années quatre-vingts, et tous les projets mis en place pour diviser le Monde arabe sur des bases confessionnelles qui ne profitent qu’à l’obscurantisme religieux, là où il se trouve, mais aussi aux grandes multinationales pétrolières et gazières.
Notre propre expérience vis-à-vis du terrorisme, israélien ou sectaire,  dont notre pays et notre peuple sont, depuis plus de trente ans, la victime, nous incitent à appeler le gouvernement français à une politique à une position plus claire tant face aux groupes terroristes qu’à leurs commanditaires au Qatar et en Arabie saoudite, ou ailleurs dans la région moyen orientale. Nous l’appelons surtout, à se démarquer des positions prises par les Etats-Unis dans la région arabe, à travers la révision  de la politique  de la France concernant les problèmes vécus réellement par les peuples de cette région et par les émigrés en France… et, ce, afin de faire face aux risques de récidives terroristes ou de réactions fascistes et xénophobes contre tout ce qui est arabe ou africain.
Veuillez recevoir l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Beyrouth, le 8 janvier 2015
Le Bureau Politique
Du Parti Communiste libanais

 

 

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