À la suite de la publication du rapport de la Mission des Nations Unies sur les attaques à l'arme chimique du 21 août dans la Ghouta orientale, le Secrétaire général Ban Ki-moon, a insinué que le gouvernement syrien était coupable, sans l'accuser ouvertement :
« C’est l’utilisation prouvée d’armes chimiques contre des civils la plus significative depuis celle de Saddam Hussein à Halabja en 1988. La communauté internationale s’est engagée à empêcher quune telle horreur ne se reproduise et pourtant, elle s'est reproduite . . . »
(Ban Ki-moon ne mentionne toutefois pas que l’attaque d’Halabja 1988 a été soutenue par la CIA, ce que confirme la publication de documents récemment déclassifiés.)
La note introductive du rapport de la Mission de l’ONU affirme :
« Le Secrétaire général condamne fermement l’utilisation d’armes chimiques et estime que cet acte est un crime de guerre et une violation grave du Protocole de 1925 concernant la prohibition d’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de méthodes d' guerre employant des moyens bactériologiques, et autres règles pertinentes du droit international coutumier.
La communauté internationale a une responsabilité morale de demander des comptes aux responsables et de veiller à ce que les armes chimiques ne puissent jamais réapparaître comme instrument de guerre. » (Rapport d'enquête du Secrétaire général de lONU sur les armes chimiques. New York, 16 Septembre, 2013)
Dans le rapport de la Mission des Nations Unies, on ne mentionne nulle part qui sont les auteurs des attaques chimiques. La Mission avait pour consigne de ne pas faire de déclarations à ce sujet.
La Mission de l’ONU était cependant tout à fait consciente que des crimes contre l’humanité avaient été commis et que les rebelles d’Al-Qaïda soutenus par les États-Unis étaient en possession d’armes chimiques.
Selon CNN, les rebelles ont été formés pour l’utilisation d’armes chimiques par des conseillers militaires occidentaux. Une mission précédente de l’ONU a confirmé que les rebelles étaient en possession du gaz sarin.
Visiblement, la mission a reçu l'ordre de « la fermer ». Selon le Secrétaire général Ban Ki-moon, « [c]‘est aux autres de poursuivre cette affaire afin de déterminer qui est responsable. Nous aurons tous nos propres opinions sur cela. »
Alors que le Secrétaire général Ban Ki-moon n’a pas confirmé qui était responsable des attaques chimiques, les médias occidentaux se sont activés, accusant le gouvernement de Bachar Al-Assad.
Selon l’ambassadrice étasunienne à l’ONU Samantha Powers, « les détails techniques indiquent clairement que seul le régime aurait pu perpétrer cette attaque aux armes chimiques ».
Le ministre des Affaires étrangères de la Russie a répondu :
« Nous voulons une évaluation professionnelle objective des événements du 21 août. Nous avons de sérieuses raisons de croire qu'il s'agissait d'une provocation [. . .] Toutefois, la vérité doit être établie et ce sera un test pour les futurs travaux du Conseil de sécurité. »
L’autre rapport : « Les attaques chimiques dans la Ghouta orientale utilisées pour justifier une intervention militaire en Syrie »
A la veille de la publication du rapport de la Mission de l’ONU, l’Équipe de soutien international pour Mussalaha en Syrie (ISTEAMS) publiait son rapport préliminaire intitulé Les attaques chimiques dans l’est de la Ghouta utilisées pour justifier une intervention militaire en Syrie.
Sous la direction de Mère Agnès Mariam, l’équipe d'ISTEAMS, établie à Genève, a travaillé sous les auspices de l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’homme. ISTEAMS a également collaboré avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, auquel bon nombre de ses conclusions ont été soumises.
Ironie amère du sort, ce rapport détaillé, documentant la mort d’enfants innocents dans la Ghouta orientale, n’a été reconnu ni par les médias occidentaux, ni par les gouvernements des pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies. (Rapport préliminaire d'ISTEAMS)
Le rapport d'ISTEAMS révèle comment les vies d'enfants innocents ont été utilisées dans le cadre d'un événement visiblement mis en scène :
« Nous avons décidé d’examiner minutieusement ces vidéos dès que certaines familles dont les enfants ont été enlevés nous ont contactés pour nous informer qu’ils y avaient reconnu les enfants parmi ceux présentés comme victimes des attaques chimiques de la Ghouta orientale [. . .]
Notre première préoccupation était le sort des enfants que nous voyons dans les images. Ces anges sont toujours seul entre les mains d'hommes qui semblent être des éléments de groupes armés. Les enfants décédés sont sans leur famille et ne sont pas identifiés, et ce jusqu’à ce qu’ils soient enveloppés dans des linceuls blancs pour l’enterrement. De plus, notre étude souligne sans aucun doute que les petits corps ont été manipulé et disposé de manière théâtrale afin de figurer dans la vidéo.
Si les images étudiées ont été éditées et publiées dans le but de présenter des éléments de preuve pour accuser l’État syrien d’avoir perpétré les attaques chimiques dans la Ghouta orientale, nos découvertes incriminent les éditeurs et les acteurs pour avoir falsifié les faits en tuant et en manipulant des enfants non identifiés . [. . .]
Nous voulons ainsi faire connaître cette utilisation criminelle denfants dans la propagande politique sur les attaques aux armes chimiques dans la Ghouta orientale.
Nous présentons ce travail à d'éminents chefs spirituels, chefs d’État, députés, acteurs humanitaires et à toute personne ayant à coeur la vérité et la justice et souhaitant que ceux qui sont responsables de mauvaises actions rendent des comptes comme il se doit. »
Bien que le rapport d'ISTEAMS ne précise pas qui était derrière les massacres d’enfants innocents, il confirme que les vidéos publiées le 21 août, y compris ceux présentés le 5 Septembre à la Commission des relations étrangères du Sénat étasunien, ont été délibérément manipulées, et que les cadavres d’enfants ont été déplacés d’un endroit à un autre dans le cadre d'un événement mis en scène.
Des photographies d’enfants morts en Égypte lors du massacre de Rabia al-Adawiyya au Caire ont également été utilisées et présentées dans la vidéo comme des photos d'enfants syriens.
Les corps de ces mêmes enfants apparaissent dans différentes images associées à différents endroits : que les mêmes enfants se trouvent dans des villes différentes suggère que les photos faisaient partie d’une mise en scène : « les mêmes enfants ont été placés dans une autre pièce dans une autre ville. »
L’étude d'ISTEAMS démontre ceci : la tragédie de la Ghouta orientale a été mise en scène, soigneusement planifiée, et « les forces rebelles de l’opposition » appuyées par les États-Unis étaient impliquées.
Ces vidéos ont été utilisées comme preuves par le Comité du Sénat étasunien sur les relations étrangères dans l’élaboration de sa résolution en faveur de frappes punitives à l’encontre de la Syrie. (Comité sénatorial des Relations étrangères, résolution 2021 sur la Syrie , le 5 septembre 2013). Le sénateur John McCain est un membre clé de ce comité et il est connu pour avoir eu des contacts avec les dirigeants des rebelles affiliés à Al-Qaïda.
La résolution 2021 du Comité sénatorial (se référant aux vidéos) parle de « preuves claires et convaincantes ». Pour reprendre John Kerry dans sa déclaration devant le Comité sénatorial : « Les images [dans les vidéos] de ce jour-là sont répugnantes. Et à mon avis, le monde ne peut pas ignorer l’inhumanité et l’horreur de cet acte. »
Cependant, ces images faisaient partie d’une opération diabolique consistant à déclencher des atrocités, y compris le meurtre d’enfants innocents, puis à utiliser les images de ces atrocités à des fins de propagande.
Qui était derrière ce projet criminel?
Michel Chossudovsky
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