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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 14:47

 

 

 

 

                              Hommage à Georges MARCHAIS ….

       AU NOM DE L’AVENIR, par Georges Gastaud -

                         Marchais n’est plus, ils débaptisent
                         Le parvis qui portait son nom
                         Même au tombeau, un communiste
                         Fait peur aux cons et aux patrons !
                                    GEORGES-MARCHAIS.jpg      Georges et Liliane Marchais, à Saint-Florent(Haute-Corse)
                                    (Photo Pascal Benvenuti)
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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 14:17

 

 

 

 Alors voici ce qu’il disait : « Si quand tu es dans un pays où l’Islam n’est pas la religion du pays et que ta façon de t’habiller attire sur toi des regards haineux, change-là » !

           
            Ali(sidna 'Ali), gendre et fils adoptif du Prophète Mohammed

 

 


"il n'y a pas de moyen plus efficace , dit Quinte-Curce cité par Spinoza, que la superstition pour gouverner la multitude "

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 10:41

 

Sur la trêve de Noël de 1914, Lénine et la fraternisation dans les tranchées : « Paix entre esclaves, guerre aux esclavagistes »

 

 

Illustrated_London_News_-_Christmas_Truce_1914.jpgLa fraternisation dans les tranchées : le mot d'ordre de Guerre civile illustré



Article de Lénine, 29 mars 1915, dans Sotsial-Demokra, no 40



Traduction MA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



Ce 8 janvier, les journaux suisses recevaient de Berlin le message suivant: « Dernièrement, la presse a rapporté maintes fois des tentatives pacifiques entre les tranchées allemandes et françaises de nouer des relations amicales. Selon la Tägliche Runschau, un ordre de l'armée datant du 29 décembre interdit toute fraternisation et tout rapprochement avec l'ennemi dans les tranchées ; toute infraction à cet ordre sera considérée comme de la haute trahison ».



Donc, la fraternisation et les tentatives de nouer des relations amicales avec l'ennemi sont un fait. Les autorités militaires allemandes s'en montrent inquiètes, ce qui signifie qu'ils y attachent une importance considérable.



Le britannique Labour leader du 7 janvier 1915, a publié une série de citations tirées de la presse bourgeoise britannique sur des cas de fraternisation entre soldats britanniques et allemands, qui ont convenu d'une « trêve de 48 h » pour Noël, se sont rencontrés de façon amicale dans le no-man's land, etc. Les autorités militaires britanniques ont publié un ordre spécial interdisant la fraternisation.



Et pourtant, avec une infinie suffisance et le sentiment confortable que la censure militaire les prémunirait de tout déni ultérieur, les opportunistes socialistes et leurs partisans (ou laquais?) ont assuré les travailleurs, par voie de presse (comme Kautsky l'a fait), qu'aucune entente sur une action contre la guerre, menée par les socialistes des pays belligérants, n'était possible (expression littéralement utilisée par Kautsky dans Die Neue Zeit) !



Essayez d'imaginer Hyndman, Guesde, Vandervelde, Plekhanov, Kautky et les autres – au lieu d'aider la bourgeoisie (c'est ce qu'ils font maintenant) – formant un comité international d'agitation pour « la fraternisation et les tentatives d'établir des relations amicales » entre les socialistes des pays bélligérants, à la fois dans les « tranchées » et dans les troupes en général.



Quels seraient les résultats dans quelques mois, si maintenant, six mois après le début de la guerre et malgré tous les leaders et sommités politiques qui ont trahi le socialisme, l'opposition montait de tous côtés contre ceux qui voté les crédits de guerre, contre ceux qui ont accepté des strapontins ministériels, alors que les hautes autorités militaires brandissent la menace de la peine capitale à quiconque oserait « fraterniser » ?



« C'est la seule question pratique – victoire ou défaite pour son pays », c'est ce que Kautsky, laquais des opportunistes, a écrit, en accord avec Guesde, Plekhanov and co.



En fait, si on oublie ce qu'est le socialisme et la lutte de classe, ce serait la vérité. Cependant, si on ne perd pas de vue le socialisme, c'est faux.



Il y a une autre question pratique : devons-nous périr comme des esclaves aveugles et impuissants, dans une guerre entre esclavagistes, ou devons-nous tomber dans des « tentatives de fraternisation » entre esclaves, avec pour but d'abolir l'esclavage ?



Voilà, en réalité, la question « pratique »

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25 décembre 2014 4 25 /12 /décembre /2014 10:38

 

                                                                          Père noel en marchel 118

 

 

 

ad5950af-6214-43ac-a00c-954c0d868d96-620x372.jpegDans l'atelier chinois du Père Noël : enquête dans la ville aux 600 usines qui produit la majorité des décorations de Noël

 

Traduction JC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



Le toujours intéressant journal britannique « The Guardian » propose cette semaine une enquête dans le « village de Noel », Yiwou en Chine (plus d'1 million d'habitants) où il n'y a ni neige ni lutins, juste 600 usines qui produisent 60 % des décorations du monde.



Il y a du rouge au plafond et du rouge sur le sol, du rouge qui dégouline des rebords de fenêtre et des globules rouges éclaboussés sur le murs. C'est comme si on avait laissé l'artiste Anish Kappor en toute liberté avec son canon à peinture. Mais c'est, en réalité, ce à quoi ressemble vraiment Noël ; nous voici au cœur de l'atelier du Père Noël – à des milliers de kilomètres du Pôle Nord, dans la ville chinoise de Yiwou.



9c6004c5-6972-40d9-85e5-4bc17b79d71b-620x372.jpegLa mythologie de Noël laisse notre imagination produire ce rêve d'un Noël fait de lutins aux joues roses travaillant dur dans une cabane en rondins enneigée, au fin fond du Cercle Arctique. Mais on n'en est loin. La vérité, c'est que la plupart des boules de Noël, des guirlandes, des ampoules dont vous avez orné généreusement votre maison viennent de Yiwou, à 300 km de Shanghai – où il n'y a ni sapin (réel) ni flocons de neige (naturels) à portée de vue.



Le « village chinois de Noel », Yiwou abrite 600 usines qui produisent collectivement, à la chaîne, plus de 60 % de l'ensemble des décorations et accessoires de Noël, des arbres éclairés à la fibre optique jusqu'aux bonnets du Père Noël. Les « lutins » qui occupent ces usines sont principalement des travailleurs migrants, travaillant 12 heures par jour, pour un maximum de 250 à 400 € par mois – et il s’avère qu'ils ne sont pas tout à fait sûrs de savoir ce que Noël est en réalité.



« Peut-être que c'est l'équivalent du Nouvel an Chinois pour les étrangers », affirme Wei, 19 ans, un travailleur qui est venu à Yiwou après avoir quitté la province rurale de Guiznhou cette année, et qui se confie à l'agence de presse chinoise Sina.



7f6ad3f1-37a7-4d04-9980-9ff4e4b83753-620x372.jpegAvec son père, il travaille de longues heures dans une antre toute rouge, prenant des flocons de neige en polystyrène, les plongeant dans un bain de colle, puis les glissant dans une machine qui leur administre une couche de peinture jusqu'à ce qu'ils deviennent rouge – et ils en font 5 000 chaque jour.



Dans le processus, les deux finissent par être, de la tête aux pieds, couvert d'une fine poudre rougie. Son père porte un bonnet de père Noël (non dans un esprit de fête, dit-il, mais pour éviter que ses cheveux ne deviennent rouge) et les deux se couvrent d'au moins 10 masques faciaux par jour, essayant de ne pas respirer cette poussière.



C'est un travail fatiguant et ils ne le feront probablement pas l'année prochaine : une fois qu'ils auront acquis suffisamment d'argent pour que Wei puisse se marier, ils envisagent de revenir à Guizhou et espèrent ne jamais revoir un bac empli de cette poudre rouge.



15641947348_6e2d7f9772_o-620x372.jpegEmballés dans des sacs plastique, leur flocons rouges étincelants pendent à côté de tout un tas de décorations festives, dans toute la ville, pour le Marché international de Yiwou, autrement dit la Ville marchande de Chine (China commodity city), 4 millions de 2 m2 d'un monde féerique tout en babioles de plastique.



C'est un paradis du bazar à bon marché, une foire tentaculaire de tout ce que le monde n'a pas besoin et peut toutefois, dans certains moments d’irrationalité, se sentir contraints d'acheter.



Il y a des rues dans ce complexe dédaléen consacrées aux fleurs artificielles et au jouets increvables, ensuite ce sont les parapluies et les anoraks, les seaux et les horloges en plastique.



Un monument à plusieurs étages, plein à craquer, dédié à la consommation mondiale, comme si le contenu de toutes les décharges du monde entier avaient été exhumées, rassemblées et méticuleusement rangées dans 62 000 stands.



Le complexe a été déclaré par l'ONU le « plus grand marché de biens de consommation au monde » et l'ampleur de l'opération nécessite une sorte de plan urbain, avec ce festival commercial organisé dans 5 différents districts. Le 2ème district est celui de Noël.



Des couloirs entiers où on ne trouve rien d'autre que des guirlandes, des rues rythmées par les lumières des ampoules LED, des chaussettes de Noël de toutes les tailles, des arbres de plastique bleus et jaune, et même rose fluo, des cônes en plastique pour les sapins, tout d'or et d'argent vêtus.



Certains semblent juste perdus ici en Chine : il y a des moutons sur les bonnets de Noël et des caribous brodés en tartan, et bien sûr beaucoup de ces inexplicables produits de base, pour les Chinois, comme le père Noël jouant du saxophone.



Cela a tout l'air d'une abondance merveilleuse, mais les jours heureux du marché semblent derrière eux : ils perdent du terrain face aux géants d'Internet, tels Alibaba et Made in China.



Sur Alibaba, vous pouvez commander 1,4 million de décorations différentes de Noël, qu'on peut vous livrer chez vous, juste en cliquant sur un bouton. Le marché de Yiwou, à titre de comparaison, ne stocke que 400 000 produits.



Visant le marché du bas-de-gamme, les ventes de Yiwou ont augmenté pendant la récession, alors que le monde visait des festivités à moindre coût, mais les ventes internationales sont à la baisse cette année.



Toutefois, selon Cai Qingliang, vice-président de l'Association de l'industrie des produits de Noël de Yiwou, la demande locale ne cesse de croître, alors que la Chine accueille le festival annuel de Mammon. Le père Noël, d'après The Economist, est désormais plus connu à la plupart des Chinois que Jésus.



Les rayonnants VRP du marché de Yiwou ne peuvent guère pouvoir être plus heureux qu'avec leur condamnation à vie à subir cette éternelle période de Noël.



Selon Cheng Yaping, co-fondateur de l'Atelier de Boyang, qui gère un stand décoré comme un pays de merveilles hivernal miniature : « M’asseoir ici chaque jour, pouvoir admirer ses magnifiques décorations, c'est vraiment formidable pour votre moral ».



Il est toutefois fort peu probable que ceux qui se trouvent de l'autre côté de la chaîne de production, condamnés à plonger des flocons de neige dans le rouge des ateliers, afin que nous puissions les faire passer à la caisse pour 1 €, soient du même avis.

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 11:52

                                                                            MARE NOSTRUM-copie-1

Dominique-Strauss-Kahn-essebsi.jpgLes 10 réformes structurelles du FMI que le nouveau président B.C. Essebsi devra faire avaler au peuple de Tunisie

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les Tunisiens n'ont plus guère d'illusions sur une démocratie confisquée, leur révolution trahie. Comme prévu, le vieux lion du benalisme BCE sera sacré. L'important est ailleurs : la stabilité retrouvée garantit de quoi appliquer l'orage austéritaire prévu par le FMI.

 

Le taux d'abstention élevé du 2nd tour des présidentielles est l'image des illusions perdues. Deux candidats aux liaisons étroites avec de puissants amis en France, en Tunisie. Un scrutin où tout est déjà joué, alors que se joue la vraie partie : le partage du pouvoir, du gâteau, de la Tunisie.

 

Beji Caid Essebsi (BCE), l'ancêtre qui a traversé en haut lieu 50 années de dictatures toujours en bonne amitié avec son parrain français, sauveur de la grande bourgeoisie tunisienne occidentalisée face à Moncef Marzouki, homme de paille des intérêts français d'abord, qataris désormais.

 

Nous l'avions annoncé, il n'y a aucune magie dans ce scrutin : BCE sera président de la République, élu avec une marge de plus de 55 % des voix.

 

Habileté tactique ou reflet de ses contradictions, le parti islamiste Ennahdha s'est gardé de présenter tout candidat – tout en soutenant en sous-main mais peut-être pas jusqu'au bout Marzouki, pour compter les points avec BCE – pour mieux négocier ferme les conditions d'un compromis historique. Un calcul risqué qui peut aussi conduire à une fracture, un éclatement du mouvement.

 

Spectateurs désillusionnés de la confiscation de la révolution tunisienne, nous avions identifié trois éléments-clés dans la « transition » : (1) la recherche d'une « union nationale », dans un gouvernement technocratique, coupé de la volonté populaire, entérinant la collaboration patronat (UTICA) / syndicat (UGTT) ; (2) un difficile « compromis historique » laics/islamistes entre bourgeoisie islamiste, commerciale et privatisatrice, et bourgeoisie laïque, financière et bureaucratique ; (3) la cruciale mise en œuvre des « réformes structurelles » : privatisation des secteurs publics, liquidation de l'appareil d’État, déréglementation des secteurs subventionnés.

 

Dans une situation encore très incertaine, la vérité sort de la bouche des véritables acteurs de la transition : les grandes familles financières du pays, le FMI ainsi que les leaders réels des formations politiques qui vont se partager le pays.

 

FMI : une transition réussie pour réaliser 10 réformes structurelles

 

Le FMI vient de réaliser, le 11 décembre 2014, sa cinquième révision dans le cadre du « plan d'aide » accordé en juin 2013, de 1,7 milliard de $, pour la dernière tranche de 100 millions de $.

 

Le responsable délégué par le FMI pour la Tunisie, Naoyuki Shinohara, a souligné que la « Tunisie a réussi sa transition politique, malgré un environnement national et extérieur difficile. Maintenant, il s'agit de réaliser un programme de réformes pour corriger les déséquilibres structurels ».

 

Le FMI indique comme « réformes structurelles prioritaires », l'amélioration « du climat d'investissement, donc l'adoption d'une législation sur l'ouverture à la concurrence, l'encadrement des faillites et les partenariats public-privés ».

 

L'axe de travail pour 2015 est clair. En septembre 2014, la 4 ème révision avait encore été plus précise dans l'agenda de réformes structurelles.

 

Elle oscillait entre optimisme avec le « consensus entre toutes les parties prenantes (au pouvoir)pour le soutien au programme de réformes appuyé par le FMI ». Autrement dit, une union nationale au niveau des grandes familles capitalistes tunisiennes, sanctionnée par l'UTICA.



Et inquiétudes quant à « l’intensification des tensions sociales – grèves, manifestations – pourrait ralentir la production, retarder la mise en œuvre si cruciale des réformes ». Là réside toute la contradiction de la situation tunisienne, une situation sociale explosive incarnée par les divisions au sein de l'UGTT, entre une base militante et des directions cooptées.



Les réformes annoncées par le FMI en septembre 2014 sont celles qui devront être actées dès le début de l'année 2015 pour faire face à la chute des investissements, à la hausse de l'inflation réelle, à la persistance d'un chômage élevé :



1 – la « réforme de la fonction publique », ou dégraisser le mammouth de l'Etat : Le FMI souligne que les salaires des fonctionnaires avalent 60 % des recettes fiscales, 30 % des dépenses publiques, avec 75 000 embauches entre 2010 et 2012.



Il pointe le fait qu'il y aurait trop de fonctionnaires, des salaires trop élevés pour les employés moins qualifiés … et trop faibles pour les cadres supérieurs. Ses solutions : un « dégraissage », commençant par un plan de départ volontaires ; le gel des salaires dans les échelons inférieurs.



2 – Une libéralisation ultérieure du commerce extérieur. Le FMI prône de légères fluctuations monétaires (dévaluation), des ajustements fiscaux (hausse de la TVA) mais ne veut aucune restriction sur les importations, ni subventions aux exportations, ce dont les autorités tunisiennes ont convenu. Le FMI encourage la Tunisie à développer le tourisme et l'exportation de matières premières (phosphate), en partenariat avec les investisseurs étrangers.



3 – « Réforme énergétique », en finir avec les subventions sur l'énergie pour la population : le FMI reste dans une perspective strictement libérale, en particulier de restriction de la création monétaire et de la dépense publique. Il se félicite des choix du gouvernement tunisien pour l'année 2014 – soulignant la hausse des tarifs de l'électricité, du carburant, la modération salariale – recommandant de s'en tenir à cette politique de gel des salaires et des subventions pour 2015.

 

4 – « Réforme du secteur bancaire », d'abord recapitaliser les banques publiques : c'est la ligne qu'encourage aussi la Banque mondiale pour les trois grands groupes publics (Banque de l'Habitat, Banque nationale agricole, Société tunisienne de Banques).

 

L'Etat a déjà versé 250 millions d'€ en 2014 et 150 millions d'€ ont déjà été actés pour début 2015, dans la Loi de finances. Le FMI favorise l'hypothèse d'un renforcement des actionnaires privés, sans évoquer une privatisation problématique pour des banques à la rentabilité incertaine.

 

Le FMI encourage à aller plus loin dans la libéralisation du secteur bancaire, dans la livraison de prêts aux entreprises, le financement direct sur les marchés financiers et une plus grande « indépendance » de la BCT (Banque centrale tunisienne).

 

5 – « Réforme des retraites », recul de l'âge de la retraite de 60 à 62 ans : c'est un point très sensible, surtout que le FMI recommande des réformes structurelles encourageant la ré-évaluation du montant des pensions (à la baisse), et des cotisations sociales (à la hausse).

 

6 – « Réforme fiscale » (1), le 'choc de simplification' et l'harmonisation fiscale : le FMI presse à la simplification des taux de TVA (à la hausse au vu des pressions sur les subventions publiques pour les biens fondamentaux), à l'harmonisation de l'impôt sur les sociétés (à la baisse) entre taux off-shore et on-shore.

 

7 – « Réforme du cadre d'investissements », dans les intérêts des investisseurs : ce qui passe selon le FMI par des nouveaux Code pour les investissements, Code pour les PPP, Code sur la concurrence qui déboucheraient sur une simplification des procédures administratives, une ouverture du marché tunisien dans le sens des intérêts des investisseurs étrangers.

 

8 – « Réforme des structures territoriales », régionalisation et autonomie : exigeant que les 24 gouvernorats, dans lesquels les compagnies étrangères désirent réaliser des investissements, disposent de plus de marge de manœuvre. Le FMI ne précise pas s'il s'agit d'une simple gestion déléguée, ou d'une autonomie élargie à la fixation des contrats, au financement des projets.

 

9 – « Réforme du Code du Travail », flexibilisation du salariat : cela passe pour le FMI par la « réduction des rigidités du marché du travail », la facilitation de la création d'entreprises par les jeunes diplomés et une réforme de la formation professionnelle pour la lier plus aux intérêts des entreprises.

 

10 – enfin, la « restructuration des entreprises publiques » : sachant que les plus grandes entreprises restent publiques, malgré leur santé financière précaire.

 

Le FMI souhaite que les subventions publiques soient réduites, les entreprises restructurées, ce qui signifie des plans de licenciement et des ouvertures au capital privé, que ce soient les grandes familles tunisiennes ou les grands monopoles étrangers.

 

Les télécoms, le secteur aérien, l'énergie, l'eau sont les secteurs qui suscitent la convoitise de ces groupes. Ces secteurs étaient protégés sous Ben Ali, une source de revenus captés par les grandes familles, surtout celle de Ben Ali Cela suscitait des rancœurs chez certaines familles émergentes.

 

Analyse des groupes financiers tunisiens : « union nationale » inévitable ?

 

Qui soutient qui en Tunisie ? Si on prend les 10-15 familles tunisiennes les plus riches, on s'aperçoit que presque tous ont des allégeances politiques, surtout du côté de Nidaa Tounes et BCE.

 

Elles financent le parti, parfois s'intègrent à ses appareils exécutifs : c'est le cas de la famille la plus riche, les Elloumi mais aussi des Meddeb, Mabrouk, Milad, Hechicha, Hamrouni, Sellami, et le jeune loup Riahi, mais via sa propre formation, l'Union patriotique libre (UPL).

 

Les islamistes d'Ennahdha semblent minoritaires mais ils peuvent compter sur les plus grandes fortunes : Ben Ayed, Loukil et Frikha qui n'ont pas hésité à jouer un rôle de premier plan dans le parti ces derniers mois, jusqu'à se présenter sur les listes du parti.

 

Ces 15 grandes familles ont de nombreux points communs : elles se sont toutes considérablement enrichies sous l'ère Ben Ali, souvent à partir de positions dans l'agriculture, renforcées ensuite par des concessions commerciales, le développement du tourisme et de l'immobilier, enfin par la prise de position diversifiée dans tous les secteurs de l'économie dans la phase de financiarisation.

 

Ennahdha semble concentrer les plus grands groupes financiers, puissants fonds d'investissement et foyers d'une « finance islamique », importateur et exportateur de matériel agricole et industriel complexe, lorgnant sur les grands secteurs publics privatisables (énergie, télecoms, transports).

 

Ses intérêts sont tournés vers la finance du Golfe, les marchés nord-africains (Algérie, Libye). Ils sont aussi plus extravertis vers le monde de la finance anglo-saxonne, notamment américaine.

 

Nidaa Tounes et BCE rassemblent la bourgeoisie commerciale enrichie dans les concessions commerciales, les licences d’autorisation d'importations de denrées, de produits étrangers, dans les filiales de grands magasins, ainsi que dans le boom immobilier et touristique.

 

Leurs intérêts sont intimement liés à ceux des grands groupes français – Orange, Danone, Auchan, Casino, sans oublier les banques françaises – ainsi qu'à leurs marchés connexes, l'Afrique du nord (Maroc) et l'Europe de l'ouest.

 

Cette division est bien entendu schématique, elle ne recoupe pas toutes les trajectoires personnelles. Frikha est ainsi plus assimilable au deuxième type d'entrepreneurs, son ralliement aux islamistes a pu sembler d'autant plus surprenant pour les médias tunisiens.

 

Certains parmi ceux des entrepreneurs qui se mouillent le moins sont ceux qui ont des intérêts croisés : Bayahi, et surtout les Slama et Bouchamaoui, qui dirigent l'UTICA, sont à la tête de groupes financiers très diversifiés et mettent leurs billes dans chacun des camps.

 

Mais tous ont un programme commun : libéraliser le secteur public, source de profits potentiels ; garantir un libre-échange qui offre des opportunités à l'extérieur (marchés) comme à l'intérieur (financement) ; baisser le poids des impôts sur les entreprises ; libéraliser le marché du travail.

 

Les seuls désaccords – de taille – concernent le rythme des réformes, le partage du coût de la transition, le degré d'ouverture à la concurrence des grands groupes internationaux.

 

Dans le prochain gouvernement, « place aux jeunes » … affairistes libéraux

 

Beji Caid Essebsi a été prudent dans ses promesses, comme dans l'élaboration de son programme.

 

Alors qu'Ennahdha prônait ouvertement la réalisation des « réformes structurelles », la « libéralisation de l'économie », Nidaa Tounes parlait de « modernisation de l'économie », du renforcement d'un « cadre étatique favorable aux investissements ».

 

BCE a subtilement – pour incarner la figure de l' « union nationale » – confié le poste de responsable aux questions sociales à l'ex-leader de l'UGTT Taieb Baccouche, et surtout celui de responsable à l'économie à l'ancien dirigeant du Parti communiste, Mahmoud Ben Romdhane.

 

Le programme économique, délibérément flou, éludait toute référence à la libéralisation, aux réformes structurelles exigées par le FMI. Il restait sur des propositions de restauration d'un Etat régulateur pour inciter au développement des partenariats avec des investisseurs étrangers, rétablir une stabilité propice au retour de la croissance économique.

 

Entre les deux tours des présidentielles, si les commentateurs se sont focalisés sur la décision que devait prendre le leader de la gauche radicale, étiqueté comme « communiste », Hamma Hammami, avec ses 7,8 % des voix au premier tour. Jouant la montre, il a finalement, logiquement, appelé à voter BCE pour faire barrage aux islamistes, et empêcher la ré-élection de Marzouki.

 

Pourtant, tout s'est joué de l'autre côté, au centre. Les deux candidats surprises, les hommes d'affaires néo-libéraux et populistes Slim Riahi (UPL) et Yacine Brahim (Afek Tounès) ont intégré la direction du Comité national de soutien à BCE.

 

Il a promis de « faire la place aux jeunes » (logique à 88 ans) et surtout de faire une place à Riahi et Brahim dans le prochain gouvernement. BCE fera donc de la place aux jeunes loups du néo-libéralisme assumé, mais aussi de la démagogie et du clientélisme affairiste.

 

Un « compromis historique » en route avec Ennahdha ?

 

Ira-t-il jusqu'au « compromis historique » avec les islamistes d'Ennahdha, réel au pouvoir ou tacite dans un partage du pouvoir dans l'Etat et la société ? Nidaa Tounes est divisée, tout comme l'est l'élite bourgeoise tunisienne pour des raisons économiques comme idéologiques et politiques.

 

Eclairante à ce sujet l'interview de l'ex-numéro 2 d'Ennahdha, Hamadi Jebali.

 

Jebali est sans doute l'homme le plus puissant du pays avec BCE, proche des Etats-unis et du Qatar, partisan du libéralisme, des réformes du FMI ainsi que de la finance islamique, concepteur du gouvernement d'union nationale laissé à des experts technocratiques.

 

Jebali a annoncé cette semaine, à la surprise générale, sa démission d'Ennahdha à qui il reproche d'avoir fait un « cadeau gratuit à Nidaa Tounes » en ne présentant pas de candidat, et d'avoir laissé trop de pouvoir à BCE, dans une interview à Rue 89, le 11 décembre.

 

Jebali souligne ensuite que « la direction d'Ennadha est dans une stratégie d'intégration au pouvoir, mais dans une position de faiblesse », peut-être par peur ajoute-t-il « d'un scénario à l'égyptienne ». Or, « c'est l'absence d'Ennadha qui fait désormais peur aux Algériens et aux Américains ».

 

Jebali a réalisé un entretien le 15 décembre pour le site tunisien Leaders où il confirme que s'il ne soutient pas ouvertement Marzouki, il ne peut tolérer la concentration des pouvoirs entre les mains de BCE. Ce qu'il réclame, c'est un partage des pouvoirs :« Ma position est un appel à l’équilibrage des pouvoirs et à une large participation des forces significatives dans la prise de décision ».

 

Son gouvernement idéal, toujours un gouvernement d'union nationale, technocratique : « Il faudrait privilégier surtout la compétence et lui garantir le soutien le plus large non seulement des partis politiques, mais aussi des forces sociales, de la société civile et de l’Assemblée ».

 

Pour lui, un soutien à BCE, à Nidaa Tounes n'est plus impossible, il passerait par : (1) une entente nationale sur des valeurs communes ; (2) des réformes urgentes, portant d'abord sur l’État, la fiscalité, les dépenses publiques ; (3) une paix sociale, pour réaliser les sacrifices nécessaires ; (4) une union sacrée contre le terrorisme, pour la sécurité.

 

Et si Jebali était le partenaire rêvé de BCE dans un « gouvernement des compétences » élargi aux entrepreneurs Riahi, Brahimi et à l'homme d'Etat Jebali ? Un gouvernement 100 % libéral.

 

Le leader historique d'Ennahdha, Rachid Ghannouchi, ne cesse, lui, d'envoyer des signaux à BCE, répétant qu'il serait mieux que la Présidence et le Parlement soient de la même couleur politique, un soutien tacite à BCE, un lâchage de Marzouki, qui permet d'envisager le partage du pouvoir.

 

Une stratégie que dénonce Jebali, qui vise à constituer une force libérale – sans affiliation religieuse – pour former la base du gouvernement technocratique qu'il dessine depuis 2011. Alors que Ghannouchi ne désespère pas d'un « compromis historique » Ennahdha/Nidaa.

 

On s'achemine vers une tri-partition politique : (1) BCE, avec la bourgeoisie commerciale pro-française, (2) Ennhadha, et la finance islamique liée aux projets qataris et (3) Jebali, tentant de s'imposer comme la figure unitaire de la bourgeoisie, mais lié aux intérêts américains.

 

A ce sujet, les tractations avec Ennahdha vont bon train. Le partage pour la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple est révélateur : la présidence revient à Nidaa Tounes, la vice-présidence à Ennahdha. La deuxième vice-présidence est pour le parti libéral UPL.

 

Le véritable enjeu est bien sûr la composition du prochain gouvernement. BCE joue aux devinettes, il a nié que le futur chef de gouvernement serait un ancien ministre de Ben Ali mais il pourrait accepter une « personnalité ». Il a confirmé qu'Ennahdha était « concerné » par le prochain gouvernement, tout en ménageant le fait que sa présence n'était pas automatique.

 

Le tout pourrait-il s'entendre sur un « compromis historique », un « gouvernement d'union nationale ». L'avenir nous le dira. Ce qui est sûr, c'est que moins que jamais, les Tunisiens sont maîtres de leur sort. Seule la lutte, dans la rue, dans les entreprises, peut changer les choses.

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 11:41

 

                                                                    bolchevisme

 

 

 

source: Politis 

ONU, lutte contre la glorification du nazisme : USA, Canada et Ukraine votent contre, l’UE s’abstient

Brève de Yéti

Manifestation néonazie en Ukraine occidentale

Manifestation néonazie en Ukraine occidentale

 

21 novembre 2014, la 3e Commission de l’Assemblée générale de l’ONU vote la résolution L56, présentée par le Brésil et la Russie, visant à « lutter contre la glorification du nazisme, du néonazisme et toutes autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ».

La résolution est adoptée à la majorité, mais le détail des votes se passe de commentaires :

  • POUR : 115 (dont tous les pays membres des BRICS)
  • CONTRE : 3 (USA, Canada, Ukraine)
  • ABSTENTION : 55 (dont tous les pays membres de l’UE, France et Allemagne comprises)

NB : à ce jour, aucune dépêche AFP pour relayer cette information.

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 11:32

 

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                                                                               HUMA.fr

Grèce : L’irrésistible ascension de la gauche anti-austérité
Rosa Moussaoui
Mardi, 23 Décembre, 2014
Alors que les sondages prédisent, les uns après les autres, la victoire de Syriza, ministres, éditorialistes et banquiers se relaient sans répit pour promettre aux Grecs la peste de Thèbes si la gauche arrive au pouvoir.
Photo : Aristidis Vafeiadakis/Zuma/Rea
Athènes (Grèce), envoyée spéciale. Seuls les rougeoiements du petit réchaud près duquel elles se blottissent éclairent leurs visages. On leur a coupé jusqu’à la lumière. Les femmes de ménage des institutions publiques, en lutte contre leur licenciement, sont toujours là, sous les fenêtres du ministère de l’Économie et des Finances, dans le bas de la place Syntagma. Elles occupent les lieux depuis 229 jours. La violence inouïe des policiers anti-émeute, qui les ont maintes fois matraquées, n’a pas suffià les chasser ni à les décourager. Au contraire.
Les gardiens d’école, eux aussi menacés d’être jetés à la rue, les ont imitées. Eux aussi ont planté leurs tentes, tout près d’elles. Les passants s’arrêtent, encouragent ces femmes qui luttent, versent quelques euros en soutien. Créée par un graphiste solidaire, leur affiche figure un poing levé revêtu d’un gant de caoutchouc rose.
Cette image est devenue le symbole de la résistance aux diktats de la troïka (Banque centrale européenne, FMI, Commission européenne) qui exigeait d’Athènes, au début de l’année, 11500 licenciements de travailleurs du secteur public en 2014. Ce soir-là, alors que la coalition qui réunit au pouvoir conservateurs et sociaux-démocrates a échoué, au premier tour, à faire élire par les députés son candidat à la présidence, la crise politique occupe toutes leurs discussions. Elles commentent les graves accusations d’un parlementaire affilié aux Grecs indépendants (droite souverainiste) : Pavlos Haïkalis assure qu’un conseiller bancaire a tenté d’acheter sa voix pour plusieurs centaines de milliers d’euros. Toutes veulent voir chuter le gouvernement d’Antonis Samaras.
Toutes aspirent à des élections anticipées, qui seraient convoquées si le Parlement échouait à élire le président. « Ils ne veulent pas laisser la gauche arriver au pouvoir. Il y a beaucoup de manoeuvres, de tractations et de manipulations. Tout peut arriver d’ici au troisième tour, le 29 décembre. Mais nous espérons, malgré tout, que les élections anticipées se tiendront. C’est le seul chemin pour sauver la Grèce », assure Sofia Tsangaropoulo. Cette quadragénaire fait partie des 260 femmes de ménage qui exigent toujours leur reclassement. Depuis bientôt huit mois, elle ne perçoit plus que 70 % de son salaire, soit 500 euros. Trop difficile, avec si peu, de boucler les fins de mois. « Nous essayons de gagner du temps par la lutte, par des actions en justice. Il faut tenir jusqu’aux élections. Le changement politique est notre seul espoir », souffle-t-elle. Le camp des femmes de ménage en lutte est comme un point de ralliement. Mania Papadimitriou s’y arrête chaque fois qu’elle le peut, lorsqu’elle sort du Parlement, tout proche. Cette comédienne, élue députée sous l’étiquette Syriza en 2012, ne dissimule pas sa colère lorsqu’elle évoque le paysage de désastre économique, social et humain laissé par cinq années d’austérité. « J’espère que Syriza arrivera au pouvoir et fera une politique pour le peuple, pas pour les banques. Ceux qui sont au pouvoir ont sauvé les banques et laissé les gens se noyer. Plus personne ne peut supporter cette violence. Il faut dire stop et lancer un message de résistance à tous les peuples d’Europe, pour qu’ils refusent de subir à leur tour le sort infligé au peuple grec », insiste la députée.
Après les deux mémorandums organisant l’ajustement de la Grèce à l’ordre néolibéral le plus brutal, les attentes sociales pesant sur la gauche anti-austérité sont immenses, à la mesure de la crise humanitaire que traverse le pays.
 
DES ATTEINTES SÉRIEUSES AUX DROITS HUMAINS ET AUX LIBERTÉS
 
Le 18 décembre, à Athènes, la Fédération internationale des droits de l’homme et son organisation affiliée, la Ligue hellénique des droits de l’homme (HLHR), ont présenté un rapport édifiant sur les conséquences des politiques d’austérité. « Contrairement aux finances, les droits humains et les libertés fondamentales ne peuvent pas faire l’objet de plans internationaux de renflouement, a expliqué Konstantinos Tsitselikis, président de la HLHR.
Les politiques économiques et fiscales ont ignoré de manière éhontée leurs impacts sociaux dévastateurs et les autorités ont failli à apporter l’assistance sociale requise. En agissant de la sorte, la Grèce a manqué à ses obligations internationales et a bafoué les droits humains fondamentaux de ses citoyens. » Le document met aussi en lumière des reculs démocratiques préoccupants, avec des atteintes sérieuses aux droits et libertés individuelles. Mais que vaut la démocratie, quand la Commission européenne affiche sans complexe ses préférences politiques à la veille d’un scrutin dans un État membre ?
 
UN SONDAGE DE L’INSTITUT RASS POUR LE JOURNAL ELEFTHEROS TYPOS CRÉDITE SYRIZA DE 27,1 % D’INTENTIONS DE VOTE, CONTRE 23,7 % À LA NOUVELLE DÉMOCRATIE DU PREMIER MINISTRE ANTONIS SAMARAS.
Alors que les sondages prédisent, les uns après les autres, la victoire Syriza, ministres, éditorialistes et banquiers se relaient sans répit pour promettre aux Grecs la peste de Thèbes si la gauche arrive au pouvoir. Même le spectre de la guerre civile (1945-1949) est convoqué dans ce théâtre d’ombres.
À Bruxelles, ceux qui étaient prêts, il n’y a pas si longtemps, à mettre Athènes à la porte de la zone euro accusent aujourd’hui la gauche grecque de vouloir jouer la carte du « Grexit ». « La stratégie de la terreur et du chantage est la seule disponible, puisque l’austérité est perçue comme un échec économique par la majorité de la population. Mais cette menace de déstabilisation est surtout source d’énormes profits pour ceux qui spéculent sur la dette grecque », remarque Dimitris Seremetis, professeur d’économie à l’université de la mer Egée.
Le programme économique de Syriza, d’inspiration plutôt keynésienne, n’a pourtant rien du dangereux virage extrémiste décrit par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Le parti d’Alexis Tsipras refuse la perspective d’un nouveau mémorandum et prône une renégociation de la dette. Objectif: dégager les ressources indispensables pour faire face à l’urgence humanitaire et financer un plan de relance. « Syriza est déterminée à s’appuyer sur la mobilisation du peuple grec pour imposer cette renégociation.Par ailleurs, la Grèce reste une menace pour la zone euro. Il n’y a pas de cordon sanitaire. Personne n’a intérêt à une déstabilisation qui pourrait déclencher un effet domino », résume Maria Karamessini, directrice du département de politique sociale à l’université Panteion d’Athènes. Alexis Tsipras, lui, répète qu’une réponse « concertée » est préférable à des « décisions unilatérales », auxquelles il n’exclut pourtant pas de recourir si on l’y « contraint ». Cette posture, entre pragmatisme et fermeté, séduit, selon les enquêtes d’opinion, près d’un tiers de l’électorat. En 2012, déjà, la formation de gauche avait recueilli 27 % des suffrages aux élections législatives, mais s’était placée en seconde position, derrière la Nouvelle Démocratie, d’Antonis Samaras. Ce dernier paie aujourd’hui le prix de son dévouement à la troïka. Mais l’addition la plus salée revient aux sociaux-démocrates du Pasok, partie prenante de la coalition au pouvoir. Avec moins de 5% des intentions de vote, ils subiraient une sanction plus sévère encore que celles des élections locales et européennes du printemps dernier. Pour contenir l’hémorragie et empêcher la base électorale social-démocrate de se rallier à Syriza, l’ancien premier ministre Georges Papandréou vient d’annoncer la création d’un nouveau parti, sur les ruines du vieux Pasok. Faute d’alliés à gauche, les communistes du KKE refusant de participer à une éventuelle coalition, Syriza espère, de son côté, conquérir une « autonomie politique » qui lui laisserait les mains libres au Parlement. « Avec une extrême droite toujours en embuscade, Syriza n’a pas le choix. La gauche est condamnée à réussir et à surmonter tous les obstacles qui se dresseront devant elle, estime Babis Kovanis, journaliste à l’hebdomadaire Epohi. En cas de victoire, le plus dur commencera après les élections. Le vrai danger, c’est qu’un gouvernement de gauche soit empêché de gouverner. » En Grèce, la confrontation politique se jouera autant sur le terrain social que sur le plan démocratique.
 
LES EX-SALARIÉS DE L’ERT LUTTENT TOUJOURS
 
L’écran noir était devenu, bien au-delà des frontières de la Grèce, un symbole de la brutalité des mesures d’austérité dictées par la troïka et appliquées avec zèle par le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras. La fermeture sans préavis de la radiotélévision publique ERT, le 11 juin 2013, a entraîné la mise à la porte de près de 2700 employés, dont 677 journalistes, licenciements jugés « non valides » en première instance par la justice. Depuis, la chaîne Nerit, créée pour remplacer l’ERT, n’a pas tenu les promesses d’indépendance éditoriale. Les accusations de népotisme et de gaspillage dont le gouvernement Samaras accablait l’ERT n’épargnent pas la Nerit, qui connaît un naufrage en termes d’audience. Les anciens de l’ERT opposés au « coup d’État de l’écran noir », eux, continuent de produire, bénévolement, des programmes radiophoniques et télévisés diffusés sur le Web. « La carte Nerit jouée par le gouvernement s’est déjà effondrée. Pour faire cesser cette situation humiliante, tant pour la radiotélévision publique que pour le pays, il existe une solution : rouvrir l’ERT maintenant ! » estime Nikos Michalitsis dans l’hebdomadaire Epohi. La réouverture de la radiotélévision publique figure parmi les promesses de Syriza. Les salariés de l’ERT, eux, promettent déjà de nouvelles actions durant la campagne électorale.

 

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 14:57

 

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source: CAPJPO - Europalestine

 

Jérusalem-Est : Qui va arrêter le nettoyage ethnique ?

samedi 20 décembre 2014

Pendant les votes pour la reconnaissance d’un Etat palestinien, Israel met les bouchées doubles concernant la démolition de maisons à Jérusalem Est, ainsi que les expulsions de Jérusalmites, et les arrestations.

Cette photo ne représente pas un quartier de Gaza mais une nouvelle démolition dans le quartier palestinien d’Issawiyeh à Jérusalem, le 1er décembre dernier :


La maison familiale d’ Ishaq Hamdan’s détruite pour la deuxième fois. (Muammar Awad / APA images)

C’est une véritable guerre que mène Israël pour faire disparaître ce quartier qui résiste depuis des années au nettoyage ethnique.

La dernière trouvaille de l’occupant a consisté à en bloquer la quasi totalité des issues, obligeant ses habitants à faire de très longs détours pour se déplacer dans Jérusalem Est. Les jeunes étudiants en dehors du quartier, mettent une heure et demie pour rejoindre leur lycée.

Mais la riposte ne s’est pas faite attendre. Les jeunes ont à leur tour bloqué le chemin qui mène de leur quartier à la colonie de Maale Adumim, gênant les allées et venues des colons, et obligeant l’armée à desserrer l’étau quelques semaines plus tard.

Depuis la longue grève de la faim, en prison, de Samer Issawi, un des leurs, habitant depuis toujours (comme son nom de famille l’indique), dans ce quartier de Issawiyeh, la résistance de la jeunesse s’est organisée de manière spontanée. Et la révolte des pierres contre l’occupant s’est intensifiée après l’assassinat du jeune Muhammad Abu Khudair, brulé vif au début juillet, puis pendant les 51 jours de massacres israéliens à Gaza.

La riposte de l’occupant s’est traduite par des tirs à balles réelles, et des châtiments collectifs à l’encontre des 20.000 habitants du quartier, à coups de gaz lacrymogènes et eaux toxiques déversées partout.

Le 6 novembre dernier la police israélienne a même attaqué au gaz lacrymogène une école pour enfants handicapés (Al-Amal).

Le 13 novembre , elle tirait sur un enfant de 11 ans, qui a perdu l’oeil gauche et subi des interventions chirurgicales pour sauver l’oeil droit.

Mais la résistance ne baisse pas les bras. Sa mobilisation a obligé Israël à suspendre son plan de construction d’une « réserve naturelle » dans le quartier de Issawiyeh. Mais la menace d’un « Parc national » sur les terres d’Issawiyeh et des villages environnants n’est pas levée.

Et une partie du quartier a déjà été expropriée pour y construire une annexe avec dortoirs pour l’université hébraïque voisine. Plusieurs maisons palestiniennes ont été démolies, et quand leurs propriétaires résistent, ou ne peuvent pas payer les amendes que la municipalité de Jérusalem leur inflige, ils sont emprisonnés.

C’est le cas de Hamdan, arrêté il y a quelques mois et condamné à un an de prison et à payer les coûts de démolition de sa maison !

Source : Budour Youssef Hassan, Palestinienne de Jérusalem occupée, pour Electronic intifada. Twitter : @Budour48 (Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

EXPULSION DE JERUSALEMITES

Le cas de Aoud al-Ghoul, Majd Darwish et Saleh Dirbas, trois jeunes Palestiniens jérusalémites, expulsés par l’occupation israélienne de leur ville natale de Jérusalem pour cinq mois, du 30 novembre 2014 au 30 avril 2015, sans la moindre raison, est un exemple de cette pratique. Ils risquent l’emprisonnement si l’un d’eux viole l’ordre reçu leur interdisant de venir dans la ville où ils sont nés et dans leurs maisons.

Les trois jeunes hommes sont des militants de premier plan dans le domaine social et des travailleurs communautaires. Al-Ghoul, coordinateur des programmes pour la jeunesse pour les Health Work Committees à Jérusalem et du réseau Kanaan des organisations de la société civile palestinienne, a récemment présenté devant le Parlement européen à Bruxelles, le 17 novembre, la situation de plus en plus répressive dans la Jérusalem occupée. Il est également intervenu en public à Intal à Bruxelles, le 18 novembre, sur la crise à Jérusalem.

Une pétition a été lancée pour demander à l’Union européenne de faire pression sur Israël pour l’annulation de cet ordre et de mettre fin à l’Accord d’association Union européenne-Israël :
https://www.change.org/p/federica-mogherini-faites-pression-sur-isra%C3%ABl-afin-que-soit-lev%C3%A9-l-ordre-d-expulsion-de-trois-palestiniens-de-j%C3%A9rusalem

Cette expulsion forcée intervient après le retrait des cartes d’identité d’élus au Conseil législatif palestinien, Mohammad Abu Tir, Ahmad Atoun, Mohammed Totah et Khaled Abu Arafah, de même que celui du droit à résidence à Jérusalem de Nadia Abu Jamal, veuve de Ghassan Abu Jamal. L’expulsion tombe aussi peu après la déclaration du Premier ministre de l’occupation, Benjamin Netanyahu, qui veut se donner les forces pour dépouiller les Palestiniens qui possèdent la citoyenneté israélienne et ceux qui possèdent la carte d’identité de Jérusalem de leur citoyenneté et de leurs droits à résidence, si eux ou leurs proches participent à la résistance à l’occupation.

ARRESTATIONS ET DETENTIONS MASSIVES

Rien que pour le mois de décembre en cours, plus de 120 Palestiniens de Jérusalem, dont 30 mineurs, ont été enlevés par les forces d’occupation israéliennes.

Actuellement plus de 35 prisonniers palestiniens sont en isolement carcéral, et 110 entament leur première semaine de grève de la faim


La mise en isolement carcéral est une politique de punition collective, décrite par les prisonniers comme une mort lente, durant laquelle ils passent de longues années isolés du monde, comme dans une tombe.

Rien ne justifiant ce châtiment, sinon la volonté d’humilier les Palestiniens de de se venger de leur résistance, de leur existence.

Ils sont répartis dans les prisons de Megiddo, Ayalon, Rimonim, Eshel et Nafha, et sont souvent incarcérés dans des sections où des criminels israéliens sont également détenus, ce qui les affecte psychologiquement tout en constituant une menace pour leur vie.



Nihad al-Saadi, de Jénine, a commencé sa grève de la faim illimitée il y a un mois, afin de demander la fin de son isolement dans la prison d’Ayalon et que soient autorisées les visites de sa mère.



Il souffre de graves problèmes de santé, et plus d’une centaine de prisonniers palestiniens dans les prisons de Nafha, d’Eshel, du Néguev et de Ramon se sont joints à sa grève de la faim en solidarité, malgré les amendes, l’interdiction des visites familiales et la suppression des allocations financières, qui leur ont été infligées par l’administration pénitentiaire.

CAPJPO-EuroPalestine

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 14:36

 

 

 

 

Réforme fiscale de la Corse : Le Non du Front de Gauche !

source: www.corsenetinfos.fr

 Nicole Mari



Le projet de réforme fiscale, corollaire de la réforme institutionnelle, a été adopté, vendredi, à l’assemblée de Corse (CTC), article par article, à une large majorité. Son objet est de donner à l’île, à travers un pack de mesures, les moyens de ses politiques et les ressources financières nécessaires pour compenser la baisse des dotations de l’Etat et mettre en œuvre de nouvelles compétences territoriales. Tous les groupes politiques de la CTC y sont favorables, à l’exception du Front de Gauche qui est résolument contre la quasi-totalité des dispositifs votés. Explications en vidéo, pour Corse Net Infos, d’Etienne Bastelica, président du groupe Front de Gauche à la CTC.


Etienne Bastelica, président du groupe Front de Gauche à l’assemblée de Corse, entouré de deux élues de son groupe.
Etienne Bastelica, président du groupe Front de Gauche à l’assemblée de Corse, entouré de deux élues de son groupe.

 

                                                      FRONTE-DI-MANCA

 

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 13:46

 

 

 

                         Terre Corse                                   

  Pour la sauvegarde des emplois et du statut au service des eaux de la CAB

 

 

                                                      fl-che-copie-1.gif      http://terrecorse.tumblr.com/

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