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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 07:10

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

936455_360161584104818_1574707851_n.jpg« Les peuples veulent la paix »

 

Succès d'une initiative de masse anti-impérialiste en Turquie en solidarité avec le peuple syrien

 

Article HB/AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

« Les peuples veulent la paix » : à Istanbul puis à Antioche, voilà le mot d'ordre défendu par des intervenants anti-impérialistes, pacifistes venus d'une dizaine de pays, relayé par les centaines de militants et sympathisants turcs de la cause de la paix en Syrie.

 

L'initiative internationale organisée par le Mouvement pour la paix de Turquie entre le 25 et le 29 avril a tenu ses objectifs : organiser une initiative de masse en solidarité avec la lutte du peuple syrien, croiser les analyses anti-impérialistes pour déboucher sur l'action.

 

Le Mouvement pour la paix en Turquie, dirigé par l'ancien président du TKP (PC turc) Aydemir Guler, reprend la ligne du Conseil mondial de la paix : le droit du peuple syrien à disposer de lui-même, à vivre en paix, sans intervention étrangère ou soutenu par des puissances étrangères.

 

Une vingtaine de comités de la paix nationaux, d'organisations communistes ont répondu présent à l'initiative « Les peuples veulent la paix ». D'autres organisations, parmi lesquelles les organisations communistes du PCF qui animent ce blog, n'ont pu être présentes mais ont exprimé leur solidarité.

 

Ce grand événement a commencé par une rencontre le 26 avril des participants avec les organisations syndicales et démocratiques turques : associations alaouites, syndicats du DISK (Confédération des syndicats progressistes), l'ordre des avocats,des médecins ou visite de solidarité avec les mouvements de grève à Turkish Airlines.

 

Le 27 avril, la conférence débutait à Istanbul, avec trois débats centraux:

 

La lutte pour la paix suppose la lutte contre l'impérialisme

 

68534_361405140647129_579151194_n.jpgLe premier sur « Le concept de paix et la lutte anti-impérialiste »réunissant des représentants des organisations pacifistes allemandes, américaines, suédoises pour la paix, l'ancienne présidente de l'Ordre des avocats américains ainsi que le secrétaire exécutif du Conseil mondial de la paix, Iraklis Tsavdaridis.

 

Au cours de cette conférence, le concept de « paix » a été replacé dans une perspective historique, rappelant que le prétexte du maintien de la paix, de la civilisation des peuples arriérés a toujours été avancé pour justifier des aventures militaristes et colonialistes.

 

Cette tradition survit toujours sous le masque des « interventions humanitaires », de la lutte contre le terrorisme mondial, l'Islamisme ou l' « axe du mal ». Pour le Conseil mondial de la paix, la lutte pour la paix est avant tout une lutte contre l'impérialisme.

 

Pour le retrait des pays-membres de l'OTAN et sa dissolution

 

Le premier débat a réuni autour du thème de l' « OTAN et la paix mondiale » des militants pour la paix turcs, allemands, grecs, serbes ainsi que la présidente brésilienne, Socorro Gomes, du Conseil mondial de la paix.

 

Les origines de l'OTAN furent rappelées, celle d'une organisation militaire fondée pour la lutte contre la supposée menace communiste. Après la dissolution de l'URSS, l'OTAN s'est étendu, a renforcé sa structure militaire et a élargi ses domaines d'intérêt.

 

Le Conseil mondial de la paix se fixe comme devoir de dévoiler les véritables objectifs de l'OTAN, instrument de l'impérialisme mondial et appelle toujours non seulement à sa dissolution mais surtout au droit de chaque peuple à sortir de cette organisation.

 

Contre les manœuvres impérialistes sur le Moyen-orient

 

484449_361462090641434_16973200_n.jpgEnfin, le troisième débat visait plus spécifiquement les « desseins impérialistes pour le Moyen-orient » réunissant Aydemir Güler mais aussi les organisations pacifistes syriennes, jordaniennes, palestiniennes et iraniennes.

 

Le débat fut riche, soulignant la place centrale qu'occupe le Moyen-orient dans les plans impérialistes, au vu de sa position géo-stratégique et de ses ressources énergétiques, dont les guerres en Afghanistan et en Irak furent les illustrations.

 

Le dit « printemps arabe » a été analysé longuement d'abord comme une révolte populaire sur une base démocratique et sociale, récupéré ensuite par des forces islamistes vues par l'Occident non comme terroristes mais compatibles avec l'ordre capitaliste mondial.

 

La Turquie a été le laboratoire de ce qui est en train de s'installer en Egypte, en Tunisie et en Libye, tandis que les puissances occidentales soutiennent en général les sunnites contre les chiites et les diverses minorités, provoquant ainsi diverses guerres civiles, comme en Syrie.

 

L'alliance entre l'impérialisme et les sunnites dits modérés s'accompagne de changements radicaux : l'effondrement du républicanisme laic en Turquie, l'agression djihadiste contre la Syrie, l'explosion de la société irakienne, l'endiguement de l'Iran, l'évolution du rapport de force dans la résistance palestinienne.

 

Face à ces changements, le mouvement anti-impérialiste pour la paix doit adopter une réponse forte. Cela passe d'abord par le soutien à la résistance du peuple syrien aux manœuvres des pays impérialistes, des régimes réactionnaires de la région, des Frères musulmans.

 

La dite « Armée libre syrienne » réunit des groupes et milices venant d'une dizaines de pays, dont des organisations terroristes liées à Al-Qaida et certaines figures de l'opposition vivant dans les pays occidentaux : un front uni contre le peuple syrien et ses revendications légitimes à la paix et à la démocratie.

 

A Antioche : une fête populaire, et le plus grand événement de solidarité avec le peuple syrien

 

317104_515732345129740_107768941_n.jpg La seconde phase de l'initiative s'est tenue à Antioche conclue par une grande fête populaire, avec un concert public et la participation d'élus locaux dont deux députés du Parti du peuple républicain (CHP), le parti turc laïc.

 

Ce concert reste le plus grand événement organisé à ce jour en solidarité avec le peuple syrien et pour défendre la paix, dans les deux dernières années, avec des milliers de personnes ayant répondu à l'appel du mouvement de la paix, relayé par les organisations communistes.

 

L'initiative à Antioche fut conclue par les interventions d'un responsable du Conseil pour la paix de Syrie, George Pontikos, du PAME et de la Fédération syndicale mondiale, ainsi que pour le président du Mouvement pour la paix de Turquie Aydemir Güler.

 

314415_515592205143754_2088619357_n.jpgAydemir Güler a souligné la nécessité de lutter contre la politique de l'AKP turque. En Turquie, contre la remise en cause de la laïcité, des fragiles conquêtes démocratiques, des droits sociaux par la politique à la fois néo-libérale et d'islamisation du pays.

 

Dans toute la région, car l'AKP a servi autant de maquette qu'il est aujourd'hui un instrument pour la transformation des pays de la région en régimes conciliant islamisme conservateur et libéralisme économique, le tout au service des grandes puissances impérialistes.

 

904770_515705821799059_1608761166_o.jpgLa conférence a finalement convenu, en l'attente d'un communiqué officiel, de la nécessité de la lutte contre la domination impérialiste dans le monde, en premier lieu au Moyen-orient. Une lutte non seulement contre les Etats-unis mais aussi l'Union europénne et les régimes réactionnaires de la région.

 

La Conférence a également réaffirmé le droit absolu du peuple syrien à disposer de son sort, sans pression étrangère ni intervention militaire assistée, et à résoudre le conflit par la voie de la négociation, tout en reconnaissant le droit de la Syrie à assurer sa défense.

 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 07:00

 

 

 

L’ANI est aussi un coup contre la Sécu et une avancée vers l’américanisation de la santé !

L’article 1 de l’ANI (Accord national interprofessionnel) entend généraliser des régimes de complémentaire santé pour tous les salariés. Or, nous savons que seuls 26 % des salariés n’ont pas de complémentaires santé d’entreprise. 92 % de cette population avait déjà un contrat individuel. 

Jusqu’à l’application de l’ANI, 100 % du salaire de ces personnes rentrait dans la base du calcul de leurs cotisations sociales (part salariale et part dite patronale). Or, avec la nouvelle loi, une partie de leur salaire sera consacrée au paiement de la complémentaire santé d’entreprise et ainsi la part patronale sera conformément à la loi Fillon exonérée de cotisations sociales. Il faut urgemment évaluer le manque de cotisations à la Sécurité sociale que cela induit. Les partisans de la marchandisation de la santé fourbissent déjà leurs nouveaux arguments alarmistes sur le fumeux trou de la Sécu que l’ANI n’aura de cesse que de renforcer.

Il y a par contre un acteur de la complémentaire santé qui n’envisage pas l’ANI avec enthousiasme. Il s’agit de la Mutualité Française. En effet, la part de salariés qui avait une complémentaire santé individuelle était souvent assurée dans des organismes ressortant du Code de la Mutualité. L’ANI aura pour effet de renforcer les organismes plus en phase avec les directions d’entreprises comme les assurances capitalistes et les institutions paritaires souvent dirigées par le patronat en alliance avec des syndicats minoritaires.

La Mutualité française s’est donc fendue d’une déclaration solennelle où elle demande que la proposition de loi Leroux soit très vite votée, c’est-à-dire qu’au lieu de défendre un modèle particulier basé sur la solidarité et un but non lucratif face à la marchandisation de la santé, la Mutualité entend être attractive dans la concurrence avec les organismes assureurs (assurances, bancassurances, mutuelles assurances, IP) en créant des réseaux de soins avec conventionnement (cahier des charges, pratiques thérapeutiques, tarifs) particuliers en dehors du conventionnement Sécurité Sociale ! Il est vrai que ces réseaux existent déjà de fait, mais la loi les renforcera.

Nous voilà vraiment arrivés au système américain dans lequel l’accès aux soins se fait par filaire. Il faut avoir la bonne carte du bon organisme assureur pour être soigné. La Mutualité Française montre ainsi, une fois de plus, son accompagnement du système qui pourtant la voit reculer chaque année.

Aux États-Unis, la protection sociale est une affaire privée assurantielle. Nombre d’organismes d’assurance furent jadis des mutuelles coopératives avant de devenir des compagnies d’assurance. Cette direction est prise en France l’ANI va accélérer le mouvement.

Raison de plus de résister et de militer avec l’UFAL pour le retour à une Sécurité sociale démocratique solidaire remboursant 100 % des soins utiles et nécessaires.

 

 

          N.B.:il n'y a pas que l'UFAL qui milite pour la gratuité des soins: Le PCF aussi!u-cursinu-rossu.jpg

                                                                                          U Cursinu Rossu        

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 06:49

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Israël : de 30 000 à 40 000 Bédouins déplacés de force

lundi 6 mai 2013  par as sawra

 Une commission interministérielle israélienne a approuvé lundi un projet de loi qui prévoit le déplacement des dizaines de milliers de Bédouins du désert du Néguev vers des villages reconnus. L’initiative a été dénoncée par des représentants des Bédouins. Ce projet de loi doit, selon la radio militaire, être examiné par le Parlement en trois lectures avant d’être appliqué. Il impliquerait le déménagement forcé de 30 000 à 40 000 Bédouins, tandis que 12 000 autres ont obtenu l’autorisation légale de rester sur leur lieu d’habitation actuel.

L’Association pour les droits civiques en Israël a dénoncé ce projet et appelé le gouvernement à reconnaître les villages bédouins afin d’assurer leurs "droits fondamentaux". "Ces déplacements forcés vont porter atteinte à des dizaines de villages et des dizaines de milliers de Bédouins, qui vont être dépossédés de leurs propriétés et de leurs droits historiques sur leurs terres, tout en détruisant le tissu social de leur communauté en condamnant des milliers de familles à la pauvreté et au chômage", selon le communiqué de l’ONG israélienne. "Parallèlement, le gouvernement promeut le développement de nouvelles localités juives dont certaines doivent même être érigées sur les ruines des villages de Bédouins", déplore l’ONG.

Quelque 200 manifestants, dont une majorité de Bédouins, ont protesté lundi devant le bureau du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, en brandissant une banderole sur laquelle était écrit : "Le but est de nous déraciner". Environ 160 000 Bédouins vivent en Israël, la plupart dans ou aux alentours du désert du Néguev. Plus de la moitié habitent dans des villages non reconnus et sans services publics. La plupart des autres vivent également dans des conditions d’extrême pauvreté.

(06-05-2013 - Avec les agences de presse)

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 15:56

  

                                                                             MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

L’archéologie, nouvelle guerre des pierres de Jérusalem

lundi 6 mai 2013, par as sawra

A Jérusalem, on creuse, on casse. Des maisons, des sépultures, des céramiques… arabes. Au nom d’une archéologie mise au service de la politique, et qui menace la paix.

On dit que c’est la ville des prophètes, « ceux qui annoncent l’avenir ». Pourtant, sous le ciel bas et lourd de cette fin janvier, c’est un étrange ballet de Juifs myopes, de diplomates borgnes et de chrétiens aveugles qu’offre Jérusalem. Vue basse des familles juives orthodoxes fendant tête baissée le quartier arabe de la vieille ville pour rejoindre le Mur des lamentations ; aveuglement des pèlerins remontant fiévreusement la via Dolorosa, imperméables au drame qui se noue alentour ; biglerie des diplomates, enfin, occupés depuis des lustres à une « médiation dans le conflit israélo-palestinien » qui ne mène nulle part. Quelqu’un sait-il ce que Tony Blair, l’« envoyé officiel » du fameux Quartet (1) , fait à Jérusalem depuis 2007 ? Quiet, please. En attendant, on creuse.

On creuse même beaucoup à Jérusalem. Et ça ne facilite pas la circulation – surtout celle des idées. Les fouilles ne datent pas d’hier, puisque les premiers archéologues (européens) sont arrivés dans les années 1850. Avec une obsession, rappelle le chercheur Vincent Lemire dans son étude Jérusalem 1900, qui vient de paraître : retrouver la Bible. Et une victime collatérale : la ville « réelle ». Dès la fin du xixe siècle, raconte en effet Lemire, la ville contemporaine « est volontairement écartée pour tenter d’apercevoir "sous les pavés la Bible", c’est-à-dire sous la réalité urbaine quotidienne des habitants de Jérusalem les traces plus ou moins fantasmées de la ville antique ». C’était le temps des pionniers.

“Tu ne fouilleras point en vain”

D’autres archéologues leur ont succédé, attentifs à toutes les couches de Jérusalem – les périodes babylonienne, perse, hellène, romaine, croisée, ottomane, bref la Jérusalem tutti frutti. Mais une troisième génération sévit dans la ville ceinte : celle des archéo-sionistes purs et durs. De nouveaux « aventuriers de l’Arche perdue ». Ils ont inscrit un onzième commandement sur leurs tablettes : « Tu ne fouilleras point en vain. » Vaines, les fouilles qui ne relient pas en ligne directe la Jérusalem contemporaine à la cité de David et de Salomon, les fondateurs d’Israël (xe siècle av. J.-C.). Invalides, les couches intermédiaires, parce qu’elles soulignent la nature « hybride » de ces lieux trois fois saints : mise au service du politique, l’archéologie doit conforter la seule vérité prononçable pour les commanditaires de ces fouilles – Jérusalem est « la-capitale-éternelle-et-indivisible-de-l’Etat-d’Israël ».

Indivisible veut dire qu’elle ne saurait être partagée avec les Palestiniens. Parce qu’elle est le coeur battant d’Eretz Israel, le territoire « mythique », revendiqué par certains Israéliens au nom d’un droit divin que le droit international ne saurait contester. Le commanditaire des fouilles s’appelle Elad, une fondation visant à resserrer le lien sacré des Juifs avec la ville — toute la ville, la partie ouest évidemment, mais aussi le versant annexé en 1967 lors de la guerre des Six-Jours, que l’ONU considère occupé depuis quarante-cinq ans : Jérusalem-Est. Programmes éducatifs, tourisme orienté, achat de maisons dans les quartiers arabes pour y installer des colons et fouilles archéologiques : l’offensive d’Elad est massive. Et la fondation peut compter sur des alliés de poids. Le site Web officiel de la municipalité de Jérusa­lem, notamment, qui fait remonter l’origine du monde à tout juste 5 758 ans… et déroule sa chronologie de Jérusalem comme un copier-coller de la Bible.

Péplum kitschissime

Mais nulle part ce « court-circuit historique », comme l’appelle Lemire, n’est plus éclatant qu’à Silwan, un ancien village palestinien accroché au flanc est de la vieille ville. Ses maisons dévalent sur une pente abrupte jus­qu’au bas du vallon, avant de remonter de l’autre côté, serrées les unes contre les autres. A l’entrée de la rue principale, ce matin-là, une trentaine de jeunes – tous Israéliens – s’activent entre échafaudages et pierres colossales, dans une ambiance cool et bon enfant. Ils fouillent. Quoi ? « La Cité de David », indique un panneau. David, le rassembleur des douze tribus d’Israël. Le père de Salomon, bâtisseur du premier Temple. Bref, le fondateur de l’ancien Etat israélite. « C’est ici que tout a commencé ! » barytonne le film en 3D projeté avant la visite, péplum kitschissime revisité par un sous-De Mille.

Suivent trois heures de pérégrinations, sur les contreforts et dans les boyaux d’une citadelle fort ancienne, certes, mais qu’aucune inscription, hélas, ne permet d’identifier pour sûr. Ce qui laisse aux archéologues d’Elad une belle marge d’interprétation... et tous les raccords possibles avec la Bible. Ruthie, notre guide pétillante, ne se prive ni de l’une, ni des autres : « Comment le roi David a-t-il conquis la ville de Jérusalem ? demande-t-elle devant ces muets vestiges. La chose évidente à faire est d’ouvrir la Bible et de regarder si on y trouve une information qui peut nous aider. » Elle ouvre le deuxième livre de Samuel, chapitres 6 et 7 : « Le roi avec ses hommes marcha sur Jérusalem contre les habitants de la région, les Jébusites. On lui dit : "Tu n’entreras pas ici : les aveugles et les boiteux suffiront à te repousser." Mais David s’empara de la citadelle de Sion, qu’on appelle maintenant la cité de David. »

“Votre guide a un seul objectif :
que vous vous sentiez "dans" la Bible.”

L’archéologue Yonathan Mizrachi, membre de l’organisation Emek Shaveh (2) , nous attend à la sortie : « Rien ne permet d’affirmer sans risque que vous êtes sur les ruines de l’ancienne cité de David », rappelle-t-il. Rien ne dit non plus que ce n’est pas ça, rétorque-t-on. Une archéologue réputée, Eilat Mazar, a d’ailleurs tranché dans ce sens. « En archéologie, reprend Mizrachi, lorsqu’on n’a pas de preuve suffisante, on s’abstient justement de trancher. Il faudrait appeler cet endroit "la Jérusalem ancienne" et rappeler aux visiteurs que depuis l’époque de David d’autres populations ont vécu ici, des Babyloniens, des Romains... et évidemment des musulmans. Mais votre guide a un seul objectif : que vous vous sentiez "dans" la Bible, livre fondateur à la fois de la culture juive et de l’identité nationale israélienne. Si vous quittez le site convaincu que tout a commencé ici il y a trois mille ans, vous accepterez plus facilement l’idée que Jérusalem appartient au peuple juif – et à lui seul. »

On sort. L’année est 2013. Les rues défoncées sont celles de Silwan. Mal entretenues et un brin désertiques pour un quartier de 55 000 âmes, sans doute, mais... palestiniennes. Pour combien de temps ? – c’est la question. Car Elad ne se contente pas de financer les fouilles. La fondation a racheté une maison à mi-pente et y a installé plusieurs familles de colons. L’étoile de David flotte ainsi sur d’innombrables îlots de la ville arabe. On accuse Elad, et le millionnaire américain Irwin Moskowitz, grand argentier de la colonisation, de « judaïser » Jérusalem-Est et de saboter ses chances – fragiles – de devenir un jour la capitale d’un Etat palestinien ? Ils ne démentent pas. Ou du bout des lèvres.

“Si l’Histoire est avec eux, alors moi
je suis propriétaire en Andalousie”
Jawad Siyam, palestinien, de l’association de défense du quartier.

Car la reconquête est en marche, et ce n’est pas le gouvernement israélien qui va les gêner : deux jours plus tôt, on a envoyé les bulldozers devant la maison de la famille Shaqeer, à 300 mètres à peine de la « cité de David ». On a expulsé la famille, manu militari. Et démoli la maison. « Message reçu ! lâche Jawad Siyam, le principal animateur de l’association de défense du quartier, en contemplant le talus de terre retournée et les arbres arrachés, le gouvernement veut confisquer nos terres. Mais Silwan est palestinien ! Si l’Histoire est avec eux, alors moi je suis propriétaire en Andalousie... Le pire, c’est que cette " judaïsation" est suicidaire pour l’Etat d’Israël ! Chaque démolition renforce notre résistance… » Une pause, le temps de tirer sur sa cigarette, puis Jawad, seize arrestations et quatre mois et demi de prison depuis 2010, laisse tomber : « Je suis débile, ils le savent bien que ça renforce notre résistance. Ils n’attendent que ça, le dérapage… »

Paranoïa ? Il faut lire l’enquête de onze pages publiée fin janvier par le magazine New Yorker sur la poussée de l’extrême droite religieuse en Israël. Il est loin, le temps des fondateurs, le sionisme aux accents laïques et socialistes de Herzl et Ben Gourion, ferme sur la séparation de la Bible et de l’Etat et soucieux de maintenir de bonnes relations avec les Palestiniens. Naftali Bennett, le jeune leader du parti La Maison juive, est tout aussi intraitable – mais en sens inverse : « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que [les Palestiniens] n’aient jamais d’Etat », lâche l’étoile montante de la vie politique israélienne, qui se bat pour le Grand Israël, celui qui s’étendra sur les deux rives du Jourdain et aura Jérusalem pour « capitale-éternelle-et-indivisible ». Un pays à l’ADN 100 % juif – sinon biologiquement, du moins politiquement. Dehors les Arabes.

Branches dures

On dira que La Maison juive n’a emporté que onze sièges aux dernières élections législatives, et que son leader visait mieux. C’est oublier qu’il a le vent en poupe, et que d’autres branches plus dures encore de sionisme religieux font dériver tout le bateau politique israélien, fort instable, vers les hauts fonds. « C’est surtout faire abstraction du fait que la question palestinienne et la solution à deux Etats ont été absentes de ces élections, ajoute Yonathan Mizrachi. Celles-ci n’ont porté que sur la baisse du pouvoir d’achat et du niveau de vie des Israéliens. Les négociations sont au point mort, et les Israéliens en ont pris leur parti. » Pas tous, certes.

De nombreux archéologues et historiens, comme Israel Finkelstein, les associations israéliennes Emek Shaveh ou Ir Amim (« La Cité des peuples »), qui tient un compte précis des nouvelles colonisations dans Jérusalem-Est, tentent de freiner la « biblisation » de la ville. Six anciens dirigeants du Shin Bet – les services secrets israéliens – ont même eu le courage de témoigner face caméra, dans un documentaire exceptionnel diffusé le 5 mars sur Arte (The Gatekeepers), qu’il n’existait, selon eux, qu’une option pour faire taire les armes : discuter. « Israël ne peut pas s’offrir le luxe de ne pas parler avec ses ennemis. Tant que ce sont eux qui ne veulent pas nous parler, nous n’avons pas le choix. Mais quand c’est nous qui ne voulons pas leur parler, nous commettons une erreur. »

“Cherche-t-on à créer
de la tension entre les différentes
communautés religieuses ?”

Une journaliste du magazine La Terre sainte

En attendant, on creuse. Et on casse. Fin décembre et début janvier, un double « attentat » archéologique a été commis contre les céramiques ottomanes du tombeau de David, tombeau fictif sans doute, mais parfait témoin de l’« hybridité » des lieux saints hiérosolymites (3) (il se trouve juste en dessous du Cénacle – où se tint la Cène). Un lieu, trois références religieuses... enfin deux, car les céramiques ont été pulvérisées à coups de marteau. Une perte « irréversible », et un suspect, un seul, qui a déclaré que ces mosaïques le gênaient dans ses prières... : « Quelques extrémistes voudraient-ils effacer les traces de l’islam dans ce qui est devenu un haut lieu du judaïsme ? se demandait au début du mois dernier la journaliste Marie-Armelle Beaulieu, du magazine La Terre sainte. Cherche-t-on à créer de la tension entre les différentes communautés religieuses afin de laisser inchangé le statu quo actuel ? »

S’il n’y avait que le tombeau de David… Mais le cimetière musulman de Mamilla, où sont enterrés, dit-on, de nombreux soldats de Saladin (qui reprit Jérusalem aux croisés en 1187), ne se porte pas très bien, lui non plus. Mamilla est, de peu, dans Jérusalem-Ouest. Mais « c’est aussi un Waqf, une donation faite par un particulier à une oeuvre pieuse ou charitable, souligne Vincent Lemire alors que nous entrons dans le site. Théoriquement, le bien offert est inaliénable et sacré. Mais les règles du droit israélien permettent bien des dérapages ». Une partie du cimetière a été rognée il y a des années pour faire place au parc de l’Indépendance. Une autre partie du terrain, au nord-ouest, a été annexée pour y construire un… musée de la Tolérance, pour l’heure caché derrière une double rangée de palissades surplombée de caméras. Enfin, il y a quelques jours, une dizaine de tombes ont été recouvertes d’inscriptions « le prix à payer », vengeance, sans doute, de colons extrémistes faisant suite à certaines décisions qu’ils jugent contraires à leurs intérêts.

Le temps de l’harmonie

« Il n’y aura pas de solution au conflit israélo-palestinien sans un accord sur la Ville sainte », rappelle Eran, jeune chercheur israélien membre de l’association Ir Amim. Aujourd’hui, chaque pelletée de terre enlevée dans la « cité de David » retombe sur les promesses d’accord. Chaque maison, chaque sépulture, chaque céramique démolie réduit en miettes les espoirs de voir, demain, la paix s’installer. « Fini les illusions », comme dit cyniquement Naftali Bennett. Il n’en a pas toujours été ainsi, pourtant. Jérusalem 1900 raconte, en s’appuyant sur des archives municipales encore méconnues, qu’il fut un temps où ses différentes communautés vivaient en harmonie. Pendant soixante-dix ans, du milieu des années 1860 à 1934, « une institution municipale intercommunautaire a fonctionné et a géré les affaires communes des habitants de Jérusalem ». Avant 1860 : pas de mairie. Après 1934, « le conseil municipal éclate en deux entités distinctes, l’une juive, l’autre arabe ». Entre les deux, un « partage des responsabilités municipales, qui fut imparfait, mais qui a bel et bien existé et résonne aujourd’hui étrangement à nos oreilles... » écrit Lemire. Il reste peut-être une chance à la ville des myopes, des borgnes et des aveugles : un « partage sans partition », qui verrait tous les Hiérosolymites partager les responsabilités sans couper la ville en deux. Mais, avant, il faudra recouvrer la vue…

Le 29 novembre dernier, l’Assemblée générale des Nations unies octroyait à la Palestine le rang d’Etat observateur non membre. La réplique du gouvernement israélien fut immédiate. Benyamin Netanyahou annonçait l’installation de nouvelles colonies de peuplement dans les zones sensibles — notamment le fameux plan E-1, qui pourrait signer la mort de la « Solution à deux Etats » ; le gel des recettes fiscales collectées par Israël au nom de l’Autorité palestinienne ; et le feu vert du gouvernement pour la construction de 6 600 nouveaux logements dans Jérusalem-Est. Depuis, chacun fait mine de s’agiter. « Bibi » Netanyahou a jusqu’au 28 février pour composer un gouvernement de coalition, après son succès en demi-teinte aux élections législatives. Barack Obama promet de relancer un processus de paix aujourd’hui dans l’impasse. Et, au Conseil de sécurité de l’ONU, une délégation d’Etats exhorte Israéliens et Palestiniens à reprendre au plus vite les négociations, « car 2013 sera une année décisive » et « les conséquences de l’inaction pourraient être terribles pour chacun ». Pendant ce temps-là, à Jérusalem...

Olivier Pascal-Moussellard - Télérama n° 3294

Notes

(1) Le Quartet pour le Moyen-Orient, composé des Etats-Unis, de la Russie, de l’Union européenne et des Nations unies, réalise depuis 2002 une médiation dans le processus de paix israélo-palestinien.
(2) L’association Emek Shaveh s’efforce d’établir un lien entre l’archéologie et le conflit israélo-palestinien.
(3) De Jérusalem.

À lire

Jérusalem 1900, La ville sainte à l’âge des possibles, de Vincent Lemire, éd. Armand Colin, 254 p., 25 €.
Palestine et Palestiniens, Guide de voyage, éd. Groupe de tourisme alternatif, 468 p., 30 €.

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 15:15

 

                                                                   MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

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Israël multiplie les raids meurtriers contre la Syrie

 

 

Violant l’espace aérien libanais, les avions israéliens ont frappé de nombreuses installations militaires syriennes. Alors qu’ils interviennent sous couvert de poursuivre le Hezbollah, ils soutiennent ainsi, de fait, les islamistes du Front al-Nosra.

Israël a lancé dimanche un raid près de Damas, le deuxième mené en quarante-huit heures en Syrie par Tel-Aviv. Cette attaque a visé un centre de recherches scientifiques à Jamraya, déjà touché fin janvier par Israël, ainsi que deux objectifs militaires – un important dépôt de munitions et la division 14, une unité de la défense antiaérienne syrienne, à Saboura, près de l’autoroute Beyrouth-Damas à l’ouest de la capitale –, selon un diplomate à Beyrouth. Des habitants du nord-ouest de Damas, à quelques kilomètres de Jamraya, ont décrit la série d’explosions qui a eu lieu dans la nuit comme « un tremblement de terre », évoquant « un ciel où se mêlaient de manière terrifiante le rouge et le jaune ». Si l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), proche des Frères musulmans (et source exclusive des médias occidentaux), parle « de nombreuses victimes parmi le personnel militaire » de Jamraya, il fait étrangement silence sur les morts civils.

Un responsable israélien a affirmé que cette frappe « visait des missiles iraniens destinés au Hezbollah », le mouvement chiite libanais allié du régime de Bachar Al-Assad. « Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur un transfert de missiles ou d’armements de Syrie au Liban, ils seront attaqués », a-t-il prévenu. Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, en déplacement en Chine et bien que peu disert sur ce raid, a certainement interprété les récentes déclarations américaines comme un feu vert à ce type d’actions. Samedi, Barack Obama a, en effet, estimé « justifié » que les Israéliens cherchent à « se protéger contre le transfert d’armes sophistiquées à des organisations terroristes comme le Hezbollah ».

Obama évoque une possible action militaire

Le président américain, qui dit ne pas envisager « de scénario dans lequel des soldats américains sur le sol syrien seraient une bonne chose pour les États-Unis, et même une bonne chose pour la Syrie », avertit qu’il « n’attend pas, ne reste pas l’arme au pied ». Il évoque une possible action militaire, directement ou par d’autres voies.

La participation directe de l’entité israélienne

Pour l’agence syrienne Sana, ce raid est la preuve de « la participation directe de l’entité israélienne au complot contre la Syrie ». Il « vise à alléger la pression subie par les groupes terroristes », allusion aux rebelles que l’armée tente en vain depuis des mois de chasser de la proche périphérie de la capitale. Ces groupes, principalement islamistes et soutenus par le Qatar et l’Arabie saoudite, ont de plus en plus recours aux attentats meurtriers contre les civils, comme mardi dernier, en plein cœur du quartier historique de Damas. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, le ministère syrien des Affaires étrangères affirme que « l’agression confirme l’appui militaire direct d’Israël aux groupes terroristes et aux takfiri (extrémistes religieux) d’al-Nosra, une des branches d’al-Qaida, après leur échec à contrôler le terrain. Ceci ne laisse pas de doute qu’Israël est le bénéficiaire, le moteur et parfois l’exécuteur des attentats terroristes qui ont lieu en Syrie contre l’État et le peuple ». Dimanche, le commandant de l’armée de terre iranienne, le général Ahmad Reza Pourdastan, a affirmé que Téhéran était prêt à « entraîner » l’armée syrienne en cas de besoin, sans toutefois « participer activement à ses opérations ».

                                                                   Pierre Barbancey

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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 07:31

                                                                          lvres en ligne 1027

                                                                    

 

 

 
losurdo-contre-histoire-liberalisme.jpgDomenico Losurdo est un philosophe communiste italien.
Solidaire l’a rencontré juste avant une conférence sur le sujet de son dernier livre, Contre-histoire du libéralisme.
Interview
Avez-vous voulu faire un « Livre noir du libéralisme » ?
Domenico Losurdo. Non. Des gens font la comparaison avec Le Livre noir du communisme (livre de propagande anti-communiste écrit en 1997 qui a reçu un écho retentissant avant d’être discrédité par les historiens et la moitié de ses contributeurs, NdlR). Mais cette Contre-histoire du libéralisme, à la fin, contient un paragraphe final qui parle d’héritage permanent du libéralisme.
Si le Livre noir publiait une nouvelle édition avec un paragraphe final sur l’héritage permanent du communisme, là, la comparaison tiendrait.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Domenico Losurdo. L’idéologie dominante a plusieurs aspects. D’un côté, elle décrit une hagiographie de la tradition libérale. Et, de l’autre, toute la tradition révolutionnaire, pasurdo: seulement le communisme mais même les courants les plus radicaux de la Révolution française, même la grande révolution des esclaves noirs à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), est soit ignorée, soit diffamée.
J’ai décrit dans plusieurs livres la contribution fondamentale du mouvement révolutionnaire, du mouvement communiste à l’avènement de la démocratie en Occident. De l’autre côté, je devais expliquer pourquoi ce n’est pas le libéralisme en tant que tel qui a produit la démocratie en Occident. A la fin du livre, par exemple, je cite des auteurs américains qui expliquent très clairement que, même après la Seconde Guerre mondiale, même après l’écrasement du IIIe Reich, les États-Unis étaient un État raciste.
Par exemple, dans beaucoup d’États des États-Unis, des lois très sévères punissaient très sévèrement les rapports sexuels et les mariages entre les Blancs et les autres « races ». Même sur le plan le plus intime de la vie privée, cet État interférait très lourdement.
Je décris un épisode très emblématique : en 1952, la discrimination raciale dans les écoles, les moyens de transports, les cinémas, etc. existe toujours, et la Cour suprême doit décider si ces discriminations raciales sont constitutionnelles ou non. Avant de décider, la Cour reçoit une lettre du ministère de la Justice qui notifie : « Si vous décidez que les normes qui régissent la discrimination sont légitimes sur le plan constitutionnel, ce sera une grande victoire pour le mouvement communiste, pour les mouvements des peuples du Tiers monde, dans le sens où ils peuvent discréditer la démocratie aux États-Unis.
Nous pouvons conquérir une légitimité aux yeux du Tiers monde seulement si nous décidons que les normes pour la discrimination raciale sont inconstitutionnelles. » Donc, la fin, ou presque la fin, de l’état racial aux États-Unis ne peut être compris sans le défi provenant du mouvement communiste et du mouvement révolutionnaire des peuples colonisés du Tiers monde. Il n’y a pas une endogenèse (formation de cellules à l’intérieur d’autres cellules, NdlR), une évolution spontanée grâce à laquelle le libéralisme dépasse ces clauses d’exclusions.
Non, les causes d’exclusion ont été dépassées seulement grâce aux mouvements de protestation.
Vous dites que le libéralisme est une démocratie uniquement valable pour le « peuple des seigneurs ». Qu’est-ce que ce « peuple » ?
Domenico Losurdo. Dans mon livre, j’évoque le périple aux États-Unis de deux voyageurs, Alexis de Tocqueville, grand penseur libéral, et Victor Schoelcher, qui a été ministre après la révolution française de 1848 et a décidé l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ces deux personnalités ont voyagé aux États-Unis indépendamment l’un de l’autre dans les années 1830. Ils font à peu près la même description. Tocqueville décrit combien l’esclavage des Noirs est terrible. Il relate que les Indiens sont exterminés. Mais sa conclusion est que les États-Unis sont la plus grande démocratie du monde. Le destin des peuples colonisés ne joue aucun rôle dans la définition que donne Tocqueville des États-Unis en tant que démocratie.
Schoelcher, lui, reconnaît que, pour ce qui concerne la communauté blanche, il y a la Rule of law, la Constitution des lois, l’indépendance de la magistrature, le président est élu par le peuple, etc. Mais il prend la destinée des Indiens et des Noirs comme preuve que les États-Unis sont un des pires systèmes despotiques que l’on puisse concevoir.
Il y a cette « race » des seigneurs, presque tous propriétaires d’esclaves, et ce sens de supériorité infinie que les Blancs éprouvent par rapport aux autres établit des rapports de respect sur le plan du gouvernement, de la loi. Cette démocratie du « peuple des seigneurs » existe encore aujourd’hui. Tout le monde connaît la propagande occidentale au Moyen Orient : Israël est l’unique démocratie. Nous ne devons pas sous-estimer le fait que, pour les citoyens israéliens, il y a le gouvernement des lois.
Toute le monde sait que les Palestiniens sont condamnés sans procès, sans savoir quel crime on leur reproche… C’est une « démocratie pour le peuple des seigneurs », qui nous explique la chose la plus terrible : cette démocratie pour le peuple des seigneurs peut se transformer sans trop de difficultés dans la dictature du peuple des seigneurs. C’est le nazisme, le fascisme. Des chercheurs ont parlé de « Herrenvolk democracy » (système politique où les ethnies différentes n’ont pas les mêmes droits, comme en Afrique du Sud durant l’Apartheid ou Israël, NdlR).
Est-ce toujours le cas en Europe et aux États-Unis aujourd’hui ?
Domenico Losurdo. Aux États-Unis, regardons Guantanamo, Abu Grahib ou ce genre de prisons en Afghanistan. Dans ce cas, le gouvernement de la loi n’est pas valable. Mais, si nous ne considérons pas seulement les rapports entre individus mais les rapports entre États, c’est clair que l’impérialisme américain ou européen ne veut pas reconnaître l’égalité entre les États. Quelle est l’idéologie que l’Occident représente ? Il avance que « le Conseil de sécurité de l’ONU nous donne l’autorisation de faire une guerre ». Bien. Mais si le Conseil refuse de donner cette autorisation, je vais m’attribuer à moi-même le droit de faire la guerre, par exemple en Yougoslavie, en Irak ou en Syrie. En ce qui concerne les rapports entre l’Occident et le reste du monde, l’Occident fonctionne encore comme une démocratie pour le peuple des seigneurs.
Je cite un historien américain, George Fredrickson, qui explique que, dans l’État racial qu’étaient les États-Unis des années 1930, les discriminations raciales ne sont pas différentes de l’attitude du IIIème Reich par rapport aux juifs. A la fin du 19e siècle et au début du 20e, aux États-Unis, le lynchage contre les Noirs est organisé comme un spectacle de masse. C’est une torture qui dure plusieurs heures. Les écoliers ont un jour de congé pour assister à ce spectacle. L’historien décrit comment la Herrenvolk Democracy peut se transformer en dictature pour le peuple des seigneurs. A la moitié du 19e siècle, en Caroline du Sud, la peine de mort n’est pas réservée à l’esclave fugueur mais aussi à toute personne qui l’a aidé dans son évasion.
Chaque Américain était obligé de devenir un chasseur d’hommes, la mobilisation était en faveur de l’esclavage, il régnait une atmosphère totalitaire. Dans les conditions d’une crise historique comme celle qui s’est vérifiée dans les années 1930, cette démocratie n’a pas de difficulté à se transformer dans une dictature. Si nous lisons l’histoire des États-Unis, nous voyons la grande validité de la thèse de Marx et Engels selon laquelle « ne peut être libre un peuple qui opprime un autre peuple ».
Et cette logique continue encore aujourd’hui. J’ai parlé de Guantanamo. Là-bas, les prisonniers sont torturés. Ils sont considérés comme des barbares. En général, ce ne sont pas des citoyens des États-Unis. Mais il y a une exception. Chaque mardi, Obama discute avec la CIA de la « kill-list », la liste des personnes qui peuvent être tuées par les drones car ils sont suspectés de terrorisme. Dans cette liste, il y a des citoyens des États-Unis. Même pour les citoyens américains, cette démocratie pour le peuple des seigneurs peut se retourner contre eux.
De nombreux historiens rejettent la notion d’universalisme. Vous, non. Pourquoi ?
Domenico Losurdo. Ce bilan historique qui critique l’universalisme en tant que tel n’est pas correct. Si nous prenons le chapitre le plus terrible de l’histoire du colonialisme, c’est le nazisme. Le nazisme est la radicalisation de la tradition coloniale. Il suffit de lire les discours d’Hitler. Ou les écrits de Rosenberg, l’idéologue du IIIème Reich. Il parle avec chaleur de l’État racial des États-Unis. Il dit que c’est l’État du futur. Le colonialisme a-t-il été conduit par l’universalisme ou par l’anti-universalisme ? Le nazisme veut réduire à l’esclavage ou exterminer les « Untermenschen », les sous-hommes. Ces êtres qui ont l’apparence d’hommes mais qui n’en sont pas. Le nazisme a été le plus grand anti-universalisme. Il a même détruit le concept universel d’homme. Il y a les vrais, les aryens. Et les autres. Rosenberg dit même que l’universalisme est une invention de la race juive. Si on se penche sur l’histoire de ce terme Untermensch, ce ne sont pas les nazis qui l’ont inventé. C’est la traduction de « under man », qui vient des États-Unis, au début du 20e siècle, qui définissait les Noirs. Il y avait donc déjà à cette époque la déconstruction du concept d’homme universel.
Quel a été le mouvement qui a mis en question le colonialisme ? La Révolution d’Octobre. Lénine ne lance pas seulement un appel aux ouvriers à s’insurger contre le capitalisme, l’impérialisme. Il lance un autre appel aux esclaves des colonies à se révolter contre la domination des soi-disant races supérieures. L’idéologie de Lénine est universaliste.
Dans votre livre, vous identifiez deux courants : le radicalisme et le libéralisme
Domenico Losurdo. Le libéralisme est une catégorie bien plus large que le radicalisme. Le libéralisme, c’est la défense de l’individu contre le pouvoir de l’Etat. Mais à chaque période, le libéralisme a donné une définition différente. Andrew Fletcher, au 17e siècle, qui se considérait républicain (ce qui à l’époque était très révolutionnaire, car tout le monde était monarchiste), critiquait le pouvoir absolu du monarque. Il parle la langue de la liberté de l’individu. Mais, de l’autre côté, Fletcher est pour l’esclavage et même pour l’esclavage des vagabonds blancs. Pour lui, l’individu était seulement l’individu de la classe dominante, la classe plus riche anglaise. Pour cet individu, il est prêt à mener une grande lutte contre le pouvoir monarchique. C’est la première phase du libéralisme.
Pour la seconde phase, prenons John Locke (philosophe anglais du 17e siècle, NdlR). Pour lui, l’esclavage blanc est à exclure. Mais bien sûr, pas celui des Noirs. Il était d’ailleurs actionnaire de la Royal African Company, la société qui faisait la traite des noirs. Dans cette période, l’individu est seulement l’individu blanc. Les Noirs ne sont pas constitués d’individus, ils sont des instruments de travail.
Après la Guerre de sécession et l’abolition de l’esclavage noir, les libéraux critiquent l’esclavage en général, mais, aux États-Unis et dans les colonies européennes, le gouvernement de la loi n’est pas valable pour les races inférieures. Le libéralisme est pour le droit des libertés individuelles mais qui n’est pas compris dans son universalité. Les causes d’exclusion diffèrent selon les époques et les phases du libéralisme. Il s’adapte aux grandes luttes.
Quelle différence entre libéralisme et radicalisme ? Prenons Tocqueville. Il critique l’esclavage officiel. Il était abolitionniste mais jamais il n’aurait pensé à encourager une révolte des esclaves. Il ne considérait pas les Noirs comme des interlocuteurs valables. C’étaient toujours les Blancs. Prenons Condorcet (philosophe français du 18e siècle, NdlR). Il écrit une lettre ouverte aux esclaves noirs. Ce sont les interlocuteurs de Condorcet. Il va encore plus loin : il dit que « les esclavagistes ne considèrent pas les Noirs comme hommes. Moi, je considère homme seulement les Noirs, pas les propriétaires d’esclaves ». Pour lui, les amis de la liberté sont les Noirs et les esclaves noirs. Tandis que les propriétaires d’esclaves ne sont pas considérés comme interlocuteurs par Condorcet. Pour lui, ce sont des ennemis de la liberté. Le radicalisme, c’est ça.
Vous faites le portrait du libéralisme. Mais vous évoquez aussi une alternative.
Domenico Losurdo. Dans le dernier paragraphe sur l’héritage du libéralisme, je fais appel aux courants anticapitalistes, aux communistes à ne pas négliger cet héritage permanent. Les communistes doivent apprendre quelque chose du libéralisme. Dans d’autres livres, j’ai parlé de la nécessité de la « démessianisation » du programme communiste. Après la Révolution d’octobre, un grand philosophe allemand, Ernst Bloch, qui, dans la première édition de son livre Esprit de l’utopie, affirme que les Soviets vont transformer le pouvoir en amour. C’est le messianisme. Il n’y a plus de contradiction. Dans la deuxième édition, il l’a effacé. Le problème n’est pas la transformation du pouvoir en amour.
La société post-capitaliste ne sera pas l’amour universel, comme l’a pensé un moment Bloch. Ce sera une société où il n’y aura plus de contradiction antagoniste. Nous avons besoin de penser une émancipation radicale, mais qui n’est pas la fin de l’histoire.
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Interview réalisé par Jonathan Lefèvre et Daniel Zamora pour la revue Solidaire, hebdomadaire du PTB

Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme,
Ed La Découverte, 2013
                                                source: Commun Commune
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6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 07:18

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Syrie :
les rebelles ont utilisé du gaz sarin selon Carla del Ponte

lundi 6 mai 2013, Les rebelles syriens ont fait usage du gaz sarin, a affirmé Carla del Ponte, membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme en Syrie.

"Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin", a déclaré Mme del Ponte, dans une interview à la radio suisse italienne dans la nuit de dimanche à lundi.

"Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu’à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin", a ajouté Mme del Ponte, qui est également l’ancien procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Elle a expliqué que les recherches de la Commission d’enquête de l’ONU, qui doit présenter ses observations aux prochaines sessions du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en juin, étaient loin d’être terminées.

Elle a par ailleurs précisé que les enquêtes en cours pourraient aussi établir si le gouvernement de Bachar al-Assad a aussi utilisé ou non ce genre d’armes chimiques.

Le sarin est un puissant gaz neurotoxique découvert à la veille de la Seconde Guerre mondiale en Allemagne et utilisé dans le métro de Tokyo en 1995.

Outre son inhalation, le simple contact avec la peau de ce gaz bloque la transmission de l’influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d’un demi-milligramme pour un adulte. Il est inodore et invisible.

Les victimes se plaignent d’abord de maux de tête violents et présentent des pupilles dilatées. Surviennent ensuite convulsions, arrêts respiratoires et coma précédant la mort.

Il peut être utilisé en aérosol, notamment à partir de l’explosion de munitions mais peut également servir à empoisonner l’eau ou la nourriture, selon le Center for Disease and Control Prevention (CDC) d’Atlanta.

source: "Assawra"

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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 08:11

 

                                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

grillo-marcia.jpgEn Italie, Beppe Grillo fulmine contre la Fête des travailleurs, après l'échec de sa « marche sur Rome »

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Quel jeu joue Beppe Grillo ? L'ancien comique reconverti tribun de la plèbe italienne joue le jeu dangereux du populisme à tout crin, usant jusqu'à la corde le refrain anti-parti et anti-syndicats, dans un système politique italien en voie de décomposition.

 

Les déclarations de Grillo sur le 1er mai ne peuvent surprendre que ceux qui connaissent mal le personnage :

 

celui du tribun vociférant, adepte des formules fleuries, qui font mouche sur les « valets du système » mais flirtant dangereusement sur un fond qualunquiste, la variante italienne du poujadisme.

 

Dans un post « Les autruches du 1er mai », Grillo dresse un drôle d'oraison funèbre du 1er mai :

 

« C'était la fête des travailleurs, aujourd'hui c'est celle des chômeurs et du grand concert à Rome. Avant, c'était 'panem et circenses', aujourd'hui il ne reste plus que les jeux, une seule fois par an, et à la tribune, à la place de Caligula et Dioclétien, les régents de la Triplice syndicale ».

 

Les formules fusent avant que Grillo ne dresse le constat apocalyptique d'un pays en ruine de « chômeurs, reclassés, précaires et émigrants ». Le deuxième pays pour le nombre d'émigrés « après la Roumanie ».

 

Dans son populisme à tout vent, Grillo pointe du doigt les « quatre millions de fonctionnaires, les dix-neuf millions de retraités et le demi-million de personnes qui vivent de la politique, un poids insoutenable pour un pays sans croissance depuis 15 ans ».

 

Les retraités, les fonctionnaires, la « classe politique » : voilà ce qui pèse sur l'Italie pour Grillo !

 

Tout cela conduit Grillo à ne pas fêter le 1er mai : « rite fatigué des responsables, des syndicats complices, des partis qui occupent l'Etat. C'est la célébration de Caporetto et du 8 septembre réunis ! ».

 

Rappelons que le 8 septembre marque le jour de la capitulation du régime fasciste devant les Alliés en 1943. Honteux pour Grillo mais glorieux pour les communistes et anti-fasicstes !

 

Grillo a bon dos de railler le « capitaine Findus » Letta, le roi du surgelé, et l'attitude désolante de la CGIL qui a accueilli positivement le nouveau premier ministre mais le discours anti-parti et anti-syndicats de Grillo emprunte une pente savonneuse.

 

L'échec de la « marche sur Rome » de Grillo

 

Grillo a hésité à franchir le Rubicon. Le 20 avril, à l'annonce peu glorieuse de la ré-élection de Giorgio Napoletano comme président, Grillo crie au « coup d'Etat ». Il appelle à la mobilisation « par millions dans les rues à Rome », pour marcher vers le Parlement et le palais présidentiel.

 

Fidèle à son utilisation du « réseau », le message de Grillo prend rapidement et des milliers de manifestants répondent présents dans la soirée à Rome.

 

En guise de révolution, Grillo appelle au vote révolutionnaire : que le peuple... appuie le Parlement qui votera pour Stefano Rodota, le concurrent de Napoletano, homme « honnête » pour lui.

 

Ancien du « Parti radical » (aussi radical que le nôtre!), Rodota fut le premier président du Parti démocrate de gauche (PDS), successeur du PCI dissous. Il s'est distingué surtout par son européisme : il fut un des rédacteurs de la « Charte des droits de l'Homme de l'UE ».

 

Mais le vieux juriste, universitaire bourgeois, Rodota s'est empressé de dénoncer les manœuvres de Grillo : « Je suis contre la marche sur Rome » a tenu à préciser l'Homme de loi, rappelant son attachement à la « légalité démocratique constitutionnelle ».

 

Un camouflet pour Grillo, « radical » sur estrade, qui le conduit à soutenir le « radical » fort modéré Rodota : lui-même en 2012 exprimait ses craintes sur le « danger pour quelqu'un qui dit au Nord qu'il y a trop d'immigrés, et au Sud que la classe politique est l'équivalent de la mafia ».

 

La mobilisation appelée de ses vœux par Grillo, qui s'était dit prêt à camper sur la place à Rome a fait long feu : Grillo ne s'est même pas présenté à Rome, laissant ses partisans les plus exaltés subir la charge des forces de l'ordre dans les rues de Rome.

 

Grillo a hésité et a reculé, appelant à renvoyer ce type de mobilisation civile à plus tard.

 

Ses déclarations sur le 1er mai s'inscrivent dans cet après-20 avril : discrédit contre les partis et syndicats, populisme personnel et une « radicalité » anti-système qui peut aller dans tous les sens.

 

GramsciSans rapprochement hâtif ni lecture simpliste, il serait bon de relire ses lignes du fondateur du Parti communiste italien (PCI), Antonio Gramsci présentant les débuts du fascisme sous ses traits superficiellement subversifs :

 

« Le fascisme s'est présenté comme l'anti-parti, il a ouvert les portes à tous les candidats, il a offert à une multitude informe une façon de couvrir d'un vernis d'idées politiques vagues et nébuleuses le déchaînement sauvage des passions, des haines, des désirs.

 

Le fascisme est ainsi rentré dans les moeurs, il a fait corps avec la psychologie anti-sociale de certaines couches du peuple italien » (Ordine Nuovo, 26 avril 1921).

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 12:54

                                                 Solidarité internationalisteOUTILS TOURNANTS

 

                          drapeau-cuba-anim-.gif 

 

             Un des "Cinq de  Cuba" est libre !!

  CUBA SI 3 095                                                   photo prise à uba-septembre 2011 

 

 Une excellente nouvelle !! Je profite de ce message pour la faire connaître à quelques)-un(e)s de mes ami(e)s, au cas où ils/elles n'en auraient pas déjà eu connaissance et je les invite à lire le Communiqué de presse de l'association France-Cuba et le message d'Annie, notre amie basque, qui suivent.

Fraternellement.

Et jusqu'à la victoire finale ! 

 DOMINIQUE DIONISI   

 

Une juge fédérale étasunienne accepte que René González reste à Cuba

Washington, 3 mai (RHC-RR) – La juge de la Cour Fédérale de la Floride Joan Lenard a décidé que l’antiterroriste cubain René González pourra rester vivre en permanence à Cuba. Elle a répondu ainsi à une motion présentée la semaine dernière par Philip Horowitz, l’avocat de René.

 En vertu du verdict de la juge, émis ce vendredi, ce combattant cubain contre le terrorisme pourra rester à Cuba en renonçant à sa condition de citoyen étasunien, comme il l’avait demandé auparavant.

 René González est sous un régime draconien de liberté surveillée à Miami depuis octobre 2011. Il se trouve actuellement en visite privée et familiale à La Havane et il devait rentrer aux États-Unis le lundi 6 mai.

Cette nouvelle décision de la juge Joan Lenard lui accorde un délai jusqu’au 16 mai pour faire les démarches renonçant à la nationalité étasunienne au Bureau des Intérêts des États-Unis à La Havane, sans avoir à rentrer aux États-Unis pour ce faire.

Des médias ont rappelé que René González est sorti de prison en octobre 2011, mais qu’il purgeait une peine de trois ans de liberté surveillée en territoire étasunien. Le Département de la Justice des États-Unis s’est opposé dès le début à ce qu’il purge sa peine à Cuba.

 Le 12 avril, la juge Joan Lenard a autorisé la visite de René González à Cuba afin qu’il assiste aux funérailles de son père, décédé le 1er avril et le permis accordé à été de 15 jours sous des conditions strictes.

 Pendant son séjour à Cuba, Maître Philip Horowitz a présenté une motion devant le Tribunal Fédéral de Miami indiquant que son client était disposé à renoncer à la nationalité étasunienne si l’on lui permettait de terminer de purger sa peine de liberté surveillée aux côtés de sa famille à Cuba.

 Le verdict émis par la juge fédérale Joan Lenard signifie que le premier des 5 antiterroristes cubains condamnés aux États-Unis restera à Cuba pour toujours tandis que Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Ramón Labañino et Fernando González sont toujours en prison aux États-Unis.

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4 mai 2013 6 04 /05 /mai /2013 12:36

                                                                        CERVEAU.gif

 

 

                                                                           bilderbergs.jpg

 

source:Oumma.com 

Le groupe Bilderberg et le gouvernement mondial (vidéo)

                               

 

Ce documentaire exceptionnel  sur le puissant groupe Bilderberg n' a pas été réalisé par des internautes adeptes de la théorie du complot, mais par Historia, une chaîne de télévision québécoise réputée pour son sérieux  et  la qualité de ses enquêtes. Ce documentaire dévoile la réalité du  groupe Bilderberg regroupant la haute élite politique, économique et médiatique , qui se réunit chaque année dans le plus grand secret en vue de décider de l'avenir du monde.

          
                                                                                 
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