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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 16:29

                                                                           MARE NOSTRUM-copie-1   

                                                           

                         Robespierre : « La faiblesse, les vices, les préjugés, sont le chemin de la royauté ».
Et si le roi Juan Carlos était nu ?
Jean ORTIZ

L’Europe des rois et reines. Oublions les royaumes d’opérette qu’une poignée de gendarmes de Saint-Tropez saurait mettre au pas de la République : Andorre, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco. Voyons plutôt l’Union européenne et ses sept monarchies : Royaume-Uni (dont royaume d’Angleterre, royaume d’Écosse), Pays-Bas, Belgique, Espagne, Danemark, Suède, Norvège.
Sept monarchies, sept insultes à l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : « Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».
Ou bien ces rois et reines ont des pouvoirs héréditaires que nous n’avons pas et il faut en finir. Ou bien ils n’en ont pas et il ne sert à rien de les financer.
Mais ce que nous dit Jean Ortiz, c’est que les monarques ont parfois un pouvoir de nuire. - LGS

J’ai pour les rois et les monarchies le respect que l’on porte à des systèmes anti-démocratiques, non élus, parasitaires et anachroniques.

Chacun sait ou feint de ne pas savoir que Sa Majesté Juan Carlos fut, et demeure, une créature de Franco. Ce dernier le manipula contre son père, l’éduqua, le couva, le formata... afin de laisser le système dominant "atado y bien atado" : bien verrouillé. Les mots sont du tyran.

Chacun sait ou feint de ne pas savoir qu’il ne fut point élu par les Espagnols, mais IMPOSÉ par le dictateur.

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Chacun sait ou feint de ne pas savoir que Sa Majesté dit un jour en privé, selon de nombreux historiens : moi vivant, on ne touchera pas à la mémoire de Franco. Mission accomplie : le mémorial gigantesque du "Valle de los Caídos", à la gloire des "vainqueurs" et où Franco est enterré, -seul parc thématique fasciste au monde-, est toujours ouvert aux milliers de visiteurs, géré par des religieux néo-fascistes, et entretenu aux frais des contribuables espagnols.

Chacun sait et ne feint pas d’ignorer que le successeur de Franco devint vite "campechano","sympathique", "populaire", "démocrate", à partir de la drôle de "transition" pactée qui suivit la mort du "dictateur par la grâce de Dieu", et d’une Eglise espagnole qui ne l’a pas oublié.

Chacun sait, et sait, qu’après des heures d’hésitations, Sa Majesté "sauva la démocratie" lors du coup d’Etat du 23 février 1981 qui vit le lieutenant colonel de la garde civile, Antonio Tejero, et un groupe de putschistes, faire irruption, balles à l’appui, au Congrès des députés. Dès lors, les uns et les autres écrivirent à Juan Carlos un "CV" sur mesure de "démocratissime". Le monarque et la monarchie devaient être et seraient immaculés, "modéliques". Il ne faut pas confondre un monarque et un "sinverguënza" : un "sans scrupules", et autres qualificatifs... selon les dicos.

Chacun savait et cela se murmurait, mais en privé, que Sa Majesté était un bon Bourbon, cuvée franquiste, avec tous les attributs des Bourbons. Les expliciter tomberait sous le coup de la loi.

Chacun sait, ou feint de ne pas savoir, que la corruption ne peut être de ce bas monde en Maison Royale.

Pourtant, nul n’est totalement roi en son royaume. Voilà que Sa Majesté fut surprise à chasser l’éléphant au Botswana, aux frais des exsangues contribuables espagnols, et en compagnie de la très noble Allemande, Madame Corinna Sayn-Wittgenstein, éléphantophile patentée.

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Chacun sait ou feint de ne pas savoir que le mari de l’infante Cristina, Monsieur gendre Iñaki Urdangarin, fait depuis des mois "la une" des médias, notamment pour "l’affaire Nooos". Serait-il un "ripoux" ? Cet attribut sied mal à un membre d’une famille si royale...

L’ex associé (Diego Torres) de Monsieur gendre dans l’affaire de "l’Institut Noos" (présumée fraude fiscale à grande échelle -on parle de 777.666 euros, détournement présumé d’argent public...-) affirme que "l’affaire" se serait négociée et conclue au Palais Royal en présence d’éminentes personnes, et notamment de l’ex-président vertueux de la Generalitat valencienne, Francisco Camps, du parti "populaire", rendu célèbre par "l’affaire" de corruption Gürtel (financement occulte de la droite), instruite par le juge Garzón, dont on coupa la tête.

La Maison Royale serait-elle donc royalement impliquée dans une affaire de corruption ? Elle connaissait, selon les déclarations de certains témoins, et en premier lieu de l’infante, présumée "complice", les trafics du gendre, depuis 2006 ... et se serait tue. Comme le roi dit un jour à Chavez : "tais-toi". Et le Bourbon se tut. Toutes ces allégations sont tout simplement Impossibles, Inconcevables, et relèvent de la Calomnie anti monarchiste.

Selon l’ex-associé (Diego Torres) de Monsieur gendre royal, l’avocat de ce dernier lui aurait proposé une somme rondelette pour qu’il se tût. ("Publico.es" du 16 février 2013)

Un donquichotesque Robin des Bois espagnol, le colonel républicain retraité, le courageux Amadeo Martínez, dit tout cela avec panache, intrépidité et une grande sincérité. Il risque de longs mois de prison pour "injures au roi". Ce colonel ne sait pas que l’on n’injurie que ceux qui le méritent. Un monarque est un monarque, de surcroît ici "par la grâce de Dieu". Nom de Dieu, mon colonel, respectez la hiérarchie ! "Firme !" "A callarse !" (Garde-à-vous !) Si Dieu l’a voulu ainsi, à quoi sert-il d’insulter Dieu, nom de Dieu ? Nous devrions par contre être des milliers, avec respect, à chanter :

le roi est nu le roi est nu
il ne fera plus coco dit concordat
le roi est nu le roi est nu .
..

ou la vieille berceuse :
"si ta mère veut un roi, le jeu de cartes en a quatre".

Y con eso basta de reyes ! Et ces rois de papier suffisent amplement.

Que le peuple espagnol puisse exercer sa souveraineté dans un référendum sur le régime qu’il souhaite !

Sinon, Sa Majesté risque de perdre encore plus de majesté.

Jean Ortiz

URL de cet article 19391
http://www.legrandsoir.info/et-si-le-roi-juan-carlos-etait-nu.html
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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 16:14

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                  

                                     Le volcan espagnol

 

Le volcan espagnol

Un article de Jean Ortiz

 

"çà ne va pas péter...çà pète". Ainsi s'exprime mon amie Concha,  coquille de Séville...çà gronde...comme un "zapateado" flamenco...les  premières secousses d'un "terremoto" (tremblement de terre) social...

Le 23 février 1981, la jeune démocratie (restreinte) espagnole subissait  une tentative de coup d'Etat (le "Tejerazo") encore assez opaque.

32 ans plus tard, fort symboliquement, un 23 février 2013, des centaines  de milliers d'Espagnols ont envahi les rues de 80 villes espagnoles. Et  ce pour s'opposer à ce que les 300 organisations, associations,  citoyennes, sociales...organisatrices, appellent: "un coup d'Etat  financier". Bien vu!! La "gauche d'en bas" dit "basta!" avec une force  tempétueuse.

Un ras-de-tempête sans précédents. De Madrid, quatre colonnes immenses  se sont déployées et ont "pris" la ville....Au premier rang, Puerta del  Sol, Cayo Lara et une foule de militants et dirigeants de Izquierda  Unida, du PCE, des syndicats anarchistes, des "Indignés" d'hier et  d'aujourd'hui, beaucoup de jeunes (56% sont au chômage), de multiples  collectifs, les victimes des expulsions locatives des "hypothèques"  après l'explosion de la bulle spéculative immobilière, un arc-en ciel-  politique et social (les principaux dirigeants socialistes étaient aux  abonnés absents), des "camisetas" multicolores, en révolte, qui enfin  convergent:

le violet des associations féministes 

 le bleu des travailleurs "de l'eau"

le vert des enseignants,

le blanc des personnels de la santé

l'orange des employés des services sociaux, etc

et j'en oublie

et beaucoup, beaucoup de drapeaux républicains...Une jonction commence à  s'opérer entre le mouvement social et la revendication d'une République  sociale et fédérale...Attention, danger!

Les deux grandes centrales syndicales sont restées en retrait....mais  lorsque la marée monte, monte...Et elle n'exige pas seulement la  démission du gouvernement, la fin des "recortes", l'éradication de la  corruption, (qui n'épargne pas le roi et la famille royale...comme nous  l'écrivons depuis longtemps). La vérité est têtue...

 

Pour ces millions d'Espagnols, saignés à blanc, et qui refusent les  nouvelles saignées à venir, "la dette", "la réduction des déficits", ne  sont qu'un prétexte des capitalistes, des classes dominantes, et de la  droite, pour en finir avec "l'Etat social", les acquis des luttes, pour  casser les résistances, et empocher un maximum de "parné" ("blé"). Il  faut chantent-ils,"renverser l'omelette".

"Je me révolte donc nous sommes" disait Camus.  Le vieux monde européen  commencerait-il à trembler?...le capitalisme n'est pas amendable...les  Espagnols mettent de plus en plus en cause "le système", et la colère  vise les banques, les marchés, les politiques austéritaires, les  affameurs de peuples, la BCE, le FMI, et même la monarchie...

"Ecoutez!

Si on allume les étoiles  c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires".  (Vladimir Maïakovski)

A quelqu'un?

 Aux peuples.

Jean Ortiz

 

 

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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 15:49

N° 665 - ASSEMBLÉE NATIONALE -

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

QUATORZIÈME LÉGISLATURE

 

Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 4 février 2013.

 

PROPOSITION DE RÉSOLUTION tendant à la création d’une commission d’enquête sur les dérives linguistiques actuelles en France, chargée de proposer des mesures de défense et de promotion de la langue française,

 

(Renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation, à défaut de constitution d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

 

présentée par Madame et Messieurs Jean-Jacques CANDELIER, Patrice CARVALHO, Gaby CHARROUX, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ et Jacqueline FRAYSSE, député-e-s.

 

EXPOSÉ DES MOTIFS

 

Mesdames, Messieurs,

 

Selon l’ancien vice-président du MEDEF (magazine Challenges du 28 janvier 2010), dans la configuration du capitalisme mondialisé, « le seul enjeu qui compte » est « que le site de production France soit attractif, compétitif, accueillant, business friendly ». Dans la même veine, dès son intronisation le président de Businesseurope annonça qu’il ne s’exprimerait plus qu’en anglais, « la langue des affaires et de l’entreprise ».

 

  Ces déclarations patronales n’ont rien d’anodin. Sous un masque de pseudo-modernité, elles révèlent une entreprise visant à imposer aux peuples une culture unique, l’ « American way of life », et une langue unique, le « Business English ». Mobilisant d’énormes ressources financières, médiatiques, institutionnelles, voire militaires, l’impérialisme anglo-américain, les institutions de la mondialisation néolibérale (FMI, Banque mondiale, OCDE, OMC…), l’Union européenne et leurs Gouvernements « nationaux » inféodés, le patronat, la finance et les transnationales mettent tout en œuvre pour marginaliser et éradiquer les langues et les cultures nationales et locales.

 

Le linguiste Claude Hagège nous alerte sur le danger mortel encouru par notre langue dans son Dictionnaire amoureux des langues, dans lequel le français est placé sur la liste des langues menacées. L’académicien et philosophe Michel Serres, quant à lui, note avec amertume qu’ « il y a désormais plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation ». L’enseignement de l’anglais se développe dans les écoles maternelles et les crèches, dès l’âge de deux ans. Or, comme l’ont souligné des linguistes, l’apprentissage précoce des langues étrangères représente un risque s’il débute avant que la langue maternelle ne soit stabilisée, c’est-à-dire avant un âge qui se situe entre six ans et huit ans.

 

Le risque est-il si grand ? Le quotidien régional La Voix du Nord, dans son édition douaisienne du 2 juillet 2010, citait le titre d’une affiche de commerçants pendant les soldes (« La battle des prices ») et s’alarmait que « tout doit disparaître » en matière de langue française.

 

De fait, les exemples du basculement au « tout-anglais » ne manquent pas :

 

– L’office statistique européen Eurostat ne publie plus qu’en anglais ;

 

– Le milieu petit-patronal met en avant le « Made in France » et le label « PME Inside ». On parle de « Spacebox », de « Freebox », de « Livebox » ou d’ « Xbox » pour vendre les produits les plus divers de la société de consommation et on compte parmi les titres récemment parus de la presse « Books », « Girls », « Men’s Health », « Envy », pour ne citer que ce florilège ;

 

– De plus en plus de maires nomment leurs centres commerciaux « trade center ». Les grandes surfaces Auchan et Carrefour substituent sans consultation les dénominations « Simply Market », « Carrefour City », « Carrefour Market » et « Carrefour Discount » aux anciennes dénominations, certainement pour répondre au slogan du MEDEF « Ready for the future », et des stratégies d’entreprises prennent des noms anglais, comme le plan de casse sociale « Transform 2015 » d’Air France, quand France Telecom a écrit une circulaire vantant un nouveau produit Internet intitulé « everywhere ajustable », que Renault Véhicules Industriels s’est renommé « Renault Trucks », que Peugeot se rebaptise « Blue Lion », que Toyota abaisse ses ouvriers chefs d’atelier au rang de « team leader »… ;

 

– Les publicités télévisuelles sont de plus en plus diffusées en version originale américaine, avec de simples sous-titres français, prélude à la diffusion massive de films cinématographiques en VO, et de plus en plus d’émissions sont baptisées en langue anglaise ;

 

– L’Université et les grandes écoles enseignent aux élèves en termes de « targeter », « value », « input » etc. Le Conseil national des universités autorise désormais la publication de thèses en anglais et Sciences Po Reims et des universités françaises imposent à leurs étudiants des cours en anglais, en dépit de l’article 1er de la loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française, dite loi Toubon, qui stipule que la langue de l’enseignement est la langue française ;

 

– L’Office européen des brevets, par le biais du Protocole de Londres, tend à imposer l’anglais comme langue scientifique et technique ;

 

– Enfin, les services publics ne sont pas en reste, quand la SNCF vend du « TGV night », du « TGV family », que l’on répartit les employés de La Poste entre le « front et back office » et que l’on affiche dans les bureaux une publicité pour le Livret A intitulée « I love L.A. »… ;

 

– Le numéro de novembre-décembre 2012 du bulletin « Nord-Pas-de-Calais », organe du Conseil régional, enjoint les habitants à devenir des « greeters » s’ils aiment leur région, relayant les « greeters made in Pas-de-Calais » du Comité Départemental de Tourisme du Pas-de-Calais et d’autres initiatives.

 

Nous le constatons et le déplorons : nous sommes très loin du cadre légal selon lequel la langue française est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics.

 

À Alcatel-Lucent, par exemple, on peut avoir à effectuer un « test des spares » ou lire les messages « in progress depuis today ». Logiciels, noms de services et même documents en vue des entretiens individuels d’évaluation sont rédigés en anglais !

 

Même nos armées sont contaminées par le virus du « globish », puisque désormais, aucun militaire ne pourra devenir officier, quels que soient ses états de service, sans avoir le niveau d’anglais requis. À Lille, plusieurs prises d’armes majeures se sont faites en anglais. Est-ce ainsi qu’on éduque nos militaires à respecter leur drapeau, leur pays, leur histoire et leur peuple ?

 

Une partie du monde syndical s’alarme de voir le « tout-anglais » être imposé comme langue de travail, y compris entre collègues francophones, au point qu’un collectif incluant des sections CGT, CGC, UNSA et CFTC ait dû se former pour revendiquer le droit élémentaire de pouvoir travailler en français en France. La CGC attire l’attention sur le fait qu’un nombre grandissant de cadres avouent leur malaise à devoir travailler dans une langue qu’ils ne maîtriseront jamais autant que leur langue maternelle. Au jour le jour, des travailleurs sont humiliés dans leur savoir-être plus que dans leur savoir-faire. Cela constitue un facteur de stress supplémentaire, d’insécurité et de sentiment d’infériorité. « It’s time to move », comme le dit la direction de France Telecom (où sont passés accents et trait d’union de l’appellation de cet ancien service public nationalisé ?)…

 

La recherche scientifique, y compris dans le domaine de l’histoire et des sciences humaines, bascule entièrement vers l’anglais, annulant rétrospectivement l’acte démocratique de Descartes, qui avait édité en français son Discours de la méthode pour le rendre compréhensible par l’ensemble des Français et, soulignait-il alors avec raison, des Françaises !

 

Il nous faut à ce stade indiquer que l’État a une grande responsabilité dans ce qui se passe. Si l’on excepte un préfet qui a récemment interdit aux aéroports lyonnais de se rebaptiser « Lyonairports », si l’on excepte quelques discours bienvenus mais peu suivis d’effets, c’est au mieux l’indifférence, au pire l’encouragement à l’envahissement de l’anglais qui l’emportent. De nombreux documents envoyés par Bruxelles, rédigés en anglais, servent désormais de base de travail aux services de l’État français qui s’interdit de réclamer l’envoi de versions françaises. Les Gouvernements tolèrent ces atteintes sous prétexte que la réclamation de textes en français nuirait à la capacité de réaction lors de la négociation internationale. De même, comment ne pas être interloqué par les propos du commissaire européen au marché intérieur et au service, qui, désigné pour le « développement du marché intérieur et les services », ne trouve rien de mieux à mettre en avant que la « better regulation » ?

 

Nous sommes en présence d’un projet de domination sans partage et de discrimination sans précédent. La logique d’oppression qui prédomine conduit à l’aliénation, à la substitution d’une langue à l’autre par le gavage linguistique, y compris au niveau des mots les plus caractéristiques. Cela commence d’ailleurs à poser de sérieux problèmes d’orthographe et de syntaxe. Les dégâts culturels et linguistiques risquent de s’accentuer de manière irréversible si le peuple et ses représentants n’entrent pas en résistance. Car, au bout du compte, dans la publicité, les enseignes commerciales, la communication intérieure et extérieure des grandes entreprises et, désormais, dans l’enseignement secondaire et universitaire, on peut redouter que la langue de Molière disparaisse à brève échéance.

 

Nous avons la grave impression que notre langue est abandonnée à elle-même. L’inspection du travail, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, la délégation générale à la langue française et aux langues de France, la commission générale et des commissions spécialisées de terminologie et de néologie, le Conseil supérieur de la langue française ou encore le Conseil supérieur de l’audiovisuel, pourtant chargé par ses statuts de défendre la langue française, ne trouvent pas grand-chose à redire à ce qui se passe.

 

Dans une réponse publiée au Journal officiel le 16 octobre 2012, la ministre de la culture et de la communication se dit « consciente de la pression indiscutable exercée par l’anglais dans un grand nombre de domaines de la vie économique, sociale et culturelle ». Elle juge inopportuns les choix publicitaires de certains responsables de manifestations ou d’entreprises qui, sous couvert de modernité, affichent sur la voie publique des noms de marque ou des slogans exclusivement en anglais pour s’adresser à un public majoritairement francophone. « Dans la mesure où une telle situation peut conduire à des “pertes de fonctionnalité” du français, la ministre y voit un risque pour le maintien de la cohésion sociale dans notre pays, dont l’identité s’est construite autour d’une langue commune, le français, langue de la République en vertu de la Constitution. » Ce principe constitutionnel est le garant de l’égalité de nos concitoyens dans l’accès à l’information, au savoir, aux droits et à la culture.

 

Le débat doit maintenant se tenir à l’Assemblée nationale, car il y a urgence. La dilapidation de la langue française se couple en effet avec la sape de l’héritage progressiste universel de notre pays, le démantèlement des acquis sociaux et des services publics, la destruction de l’indépendance nationale, avec l’adoption du traité de Lisbonne, Constitution européenne bis rejetée par les Français et du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), le sacrifice de la défense nationale dans l’OTAN, la violation de la laïcité et la substitution de l’euro-régionalisation du territoire à la République une, laïque et indivisible issue de la Révolution.

 

Face à l’uniformisation culturelle, les militants du mouvement populaire et les intellectuels progressistes rappellent cette évidence : l’unité internationale de l’humanité, pour laquelle milite depuis toujours le mouvement ouvrier et démocratique, n’a rien à voir avec l’alignement des peuples sur un groupe dominant de pays, encore moins avec la prétention d’imposer à tous et pour toujours les normes régressives, mercantiles, ultra violentes et dé-civilisatrices du capitalisme mondialisé. L’internationalisme des travailleurs ne s’oppose pas au patriotisme populaire, bien au contraire ! Parce qu’il n’aspire qu’au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le patriotisme populaire s’oppose au colonialisme, au cosmopolitisme capitaliste, au supranationalisme impérialiste, ainsi qu’à leurs instruments idéologiques : les défouloirs du racisme et de la xénophobie.

 

Rappelons que les Français classent leur langue au premier rang, et de loin, devant les autres identifiants proposés par les instituts de sondage quand on les interroge sur ce qui fonde leur appartenance à la nation. Nos concitoyens reprennent ainsi à leur compte l’exclamation d’Albert Camus, « ma patrie, c’est la langue française ! ». L’unité d’un pays et la solidarité d’un peuple est souvent menacée par les disparités linguistiques. Non seulement le français, langue officielle de la République en vertu de l’article 2 de la Constitution, constitue le socle du « vivre-ensemble » républicain, mais il est aussi porteur d’une certaine civilisation. Il rassemble de par le monde des pays des cinq continents se réclamant de la francophonie, porte en lui la trace de notre histoire, de nos convergences comme de nos divisions et est le support et le vecteur d’une florissante et prestigieuse littérature, d’un théâtre, d’un cinéma, d’une chanson et d’un art de vivre. La langue française met sa richesse et sa diversité au service du patrimoine mondial de l’humanité.

 

Qui peut douter de la capacité du français à exprimer et à interroger la condition humaine sous tous ses angles ? Le français est la langue de textes qui jalonnent l’histoire universelle, de l’édit de Nantes au programme du C.N.R., en passant par la défense de Callas par Voltaire, par la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de 1789, complétée par la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » de Marie-Olympe de Gouges, par le « J’accuse » de Zola, le « Serment antifasciste » du Front populaire, l’Appel du 18 juin, « La question » d’Henri Alleg ou le « Discours sur le colonialisme » d’Aimé Césaire. Il est le langage de La Marseillaise et de l’Internationale, deux chants écrits sur la même musique qui ont été chantés sur tous les théâtres où s’est écrite l’histoire du progrès humain.

 

Est-il tolérable, du point de vue de l’intérêt national comme du point de vue de l’accès de tous au savoir, que des colloques universitaires à la Sorbonne soient convoqués en anglais et se déroulent exclusivement dans cette langue ? Est-il sain pour l’avenir de la démocratie que les élites soient formées exclusivement, non dans la langue du peuple, mais en anglo-américain ?

 

Bien entendu, la langue anglaise n’est en rien coupable de cette redoutable et sournoise entreprise « globalitaire » : ceux qui s’activent dans cette voie funeste n’investissent pas dans l’anglais de Shelley, de Shakespeare ou de Hemingway. Le « Business English » est un code appauvri et idéologiquement formaté, totalement coupé de l’histoire des peuples, de leurs besoins fondamentaux et de leurs luttes. Il est un mode de communication qui véhicule subrepticement l’idéologie dominante du capital financier mondialisé et de la société de marchés. À la langue unique correspond le projet hégémonique et liberticide d’une pensée, d’une politique, d’un mode de gestion économique uniques ne laissant aucune place à la diversité dont l’humanité a besoin pour vivre et se développer.

 

Les associations de défense de la langue française, toutes sensibilités politiques républicaines unies, ont publié en commun des mises en garde parues sur les sites informatiques des journaux Le Monde et l’Humanité et des articles émanant de l’association progressiste CO.U.R.R.I.E.L. paraissent dans Informations ouvrières, l’Humanité, Initiative communiste ou Bastille-République-Nations. Nous estimons également que notre pays doit prendre appui sur son trésor culturel et linguistique pour se projeter dans l’avenir, développer ses liens internationaux sur des bases fraternelles, cultiver sa créativité artistique, scientifique, technologique et industrielle.

 

Le 10 juillet 1940, alors qu’une certaine France se voulait libre et indépendance, alors qu’une certaine France luttait contre l’oppression, les élus du peuple et dirigeants du Parti communiste français Maurice Thorez et Jacques Duclos lançaient : « Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves ! ». Jean Jaurès avait pour sa part cette formule juste selon laquelle « un peu d’internationalisme éloigne de la patrie mais que beaucoup y ramène ». Ces paroles sont plus que jamais d’actualité.

 

La langue française façonne notre quotidien : sa connaissance, sa maîtrise, ses ressources sont nécessaires à l’accomplissement personnel de chacun. La maîtrise d’une langue claire, riche et précise est une garantie d’harmonie et d’efficacité dans une société civilisée. Il est primordial de promouvoir l’usage de la langue française, sa capacité à être un instrument de dialogue et de médiation avec d’autres ensembles culturels et linguistiques. Pourquoi ne pas montrer autant de sollicitude pour la diversité linguistique que pour la biodiversité ?

 

Les signataires de la présente proposition de résolution se prononcent en faveur du multilatéralisme linguistique, du développement du plurilinguisme, dans le cadre d’échanges humains mondiaux à égalité. Ils voient d’un bon œil les tentatives d’introduction d’une langue internationale neutre et la défense des langues locales en France. Ils entendent briser le silence autour de l’envahissement de l’anglais, étudier comment la législation actuelle, notamment la loi Toubon, votée à l’unanimité par le Parlement, est appliquée, et remédier aux dérogations diverses et aux pratiques illégales. Il s’agit également d’étudier toutes les possibilités de donner un grand coup de fouet aux politiques publiques culturelles et linguistiques, en ayant pour objectif de promouvoir et de défendre le français.

 

Voilà le travail qui pourrait utilement être accompli au sein de la commission d’enquête dont il vous est proposé la création.

 

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

 

Article unique

 

En application des articles 140 et suivants du Règlement, il est institué une commission d’enquête de 30 membres chargée d’enquêter sur les dérives linguistiques actuelles en France, notamment l’envahissement de l’anglo-américain, et de réfléchir aux mesures qui s’imposent aux pouvoirs publics pour défendre, promouvoir la langue française et faire appliquer le cadre légal actuel de l’usage du français.

 

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 14:38

                                              Solidarité internationalisteOUTILS TOURNANTS

 

 

Les communistes algériens solidaires avec les peuples et les travailleurs des pays du Golfe en lutte contre la tyrannie et l'exploitation

 

lienpadsSolidarité internationaliste avec les peuples et les travailleurs des pays du Golfe en lutte contre la tyrannie et l'exploitation

 

Déclaration du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS) repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Fortement encouragées par le soutien de l'impérialisme en récompense de leur collaboration pour renverser par la force le régime syrien ainsi que tout régime qui leur déplaît, les monarchies du Golfe intensifient dans "l'entraide mutuelle" leur répression pour tenter de venir à bout du mouvement populaire qui commence à prendre de l'ampleur dans la lutte contre leur despotisme et leur tyrannie.


Les luttes se poursuivent depuis deux ans à Bahreïn. Au Qatar le poète Mohamed al-Ajami a été récemment condamné à la prison à vie pour avoir seulement critiqué l'Emir, valet de l'impérialisme. Aucun dirigeant des Etats qui prétendent hypocritement défendre la liberté et la démocratie en Libye ou en Syrie n'a protesté contre cet acte. Le Koweit est le théâtre d'un vaste mouvement de contestation populaire. Les castes monarchiques répriment et jettent en prison quiconque ose revendiquer le droit à la liberté de réunion et de parole, à des élections, à l'expression de la souveraineté populaire.


Les communistes algériens dénoncent la répression qui sévit dans les monarchies du Golfe, en particulier à Bahreïn, au Koweit et au Qatar, exigent la libération des détenus politiques, expriment  leur solidarité avec les victimes des monarchies, condamnent les pays impérialistes pour leur soutien à ces régimes tyranniques.


Les communistes algériens manifestent leur soutien total à toute force démocratique révolutionnaire qui, dans son combat pour des changements radicaux dans la perspective de la révolution socialiste, se bat aujourd'hui pour l'abolition des régimes monarchiques du Golfe, l'instauration de la République démocratique, l'égalité des droits des hommes et des femmes, l'amélioration des conditions de vie matérielles des travailleurs, la reconnaissance des droits politiques, économiques et sociaux des travailleurs immigrés qui apportent une contribution fondamentale à l'édification économique de ces pays et qui sont exploités de façon féroce par les multinationales, les castes féodales et les bourgeoisies locales.

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 14:25

 

                                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

akel.jpgPrésidentielles à Chypre : dans un contexte de pressions inédites de la part de l'UE et du FMI, les communistes résistent avec 27% des voix

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Dans un contexte difficile de pressions de la part de l'UE et du FMI pour imposer l'austérité, les communistes de l'AKEL au pouvoir depuis 2008 ont plus que résisté au premier tour des élections présidentielles, avec 26,9% pour le candidat soutenu par l'AKEL.

 

Jamais élection présidentielle n'avait été tendue et capitale pour la petite île de plus d'un million d'habitants. Pour la première fois depuis trois décennies, ce n'est pas le débat sur la question chypriote mais la question économique qui a été au cœur de la campagne.

 

Le premier tour de l'élection présidentielle a été remporté par le candidat de la droite conservatrice (DISY) Nicos Anastasiades avec 45% des voix. Il devance le candidat soutenu par les communistes Stavros Malas, qui obtient près de 27% des voix.

 

Avec un léger décalage, les effets de la crise de la zone euro et surtout grecque se font désormais lourdement sentir à Chypre. En cause notamment, une économie dépendante des activités financières, la part prépondérante des bonds souverains grecs dans les actifs des banques chypriotes.

 

Au-delà d'une dette publique assez modeste, le risque de faillite de l'ensemble du système bancaire chypriote est réel. Un risque qu'alimente sciemment l'UE : le dernier« rabotage » de la dette grecque a coûté à Chypre 5 milliards d'euros, le quart de son PIB.

 

Le taux de chômage dépasse désormais à Chypre les 15% tandis que la crise du système bancaire sert de prétexte à la troïka pour tenter d'imposer au gouvernement chypriote des mesures d'austérité drastiques.

 

Les communistes de l'AKEL : de la résistance à l'austérité imposée par l'UE à la position de repli

 

La position adoptée par les communistes lors de la campagne a semblé alimenter la résignation face à l'austérité. Pourtant, le gouvernement de Dimitris Christofias a pourtant longtemps prôné une voie de résistance aux politiques néo-libérales imposées par Bruxelles.

 

En effet, au cœur de l'austérité imposée par Bruxelles et relayée par la social-démocratie en Grèce, au Portugal, en Espagne, le gouvernement communiste chypriote pouvait se vanter de son pari d'une politique de relance : investissements publics, hausse des salaires et refus de toute contre-réforme.

 

Mis à mal par la crise du système bancaire à partir de 2011, le président Christofias a tout d'abord refusé les termes du « plan d'aide » du FMI et de l'Union européenne :

 

« Hors de question que je signe un mémorandum qui abroge l'indexation des salaires sur les prix ou impose la privatisation d'organismes publics bénéficiaires », disait-il en octobre dernier. « Le but de telles mesures est de favoriser le capital, on ne peut pas faire cela ».

 

Sous initiative gouvernementale, Chypre a été le seul pays de l'UE à envisager les conditions de prêts à taux plus avantageux, sans contre-parties en termes de politique d'austérité, avec la Chine et la Russie.

 

Toutefois, l'ampleur des besoins financiers dans un pays aussi vulnérable et dépendant a conduit le gouvernement à négocier avec la Troïka sur des positions de repli.

 

Si aucun accord de prêt n'a encore été formellement signé, la dernière position en date de l'AKEL restait de négocier le moindre mal.

 

D'une part, pas de remise en cause de la souveraineté de Chypre de la part de l'UE et du FMI, avec la réaffirmation de la position de principe de la réunification, la souveraineté de Chypre sur le gaz récemment découvert et enfin le refus de l'adhésion à l'OTAN.

 

D'autre part, sur le plan social, le refus de toute privatisation et globalement la limitation de la casse en termes de réduction des salaires, allocations sociales et budgets des grands services publics.

 

Cette position de repli, aussi honnête soit-elle, pouvait difficilement convaincre le peuple chypriote pris entre deux fausses alternatives : l'austérité la plus dure du candidat de droite et la démagogie inconséquente du candidat socialiste, tentant de déborder par la gauche les communistes.

 

Alors que les sondages donnaient le candidat de droite, soutenu par les médias locaux et la presse financière internationale, gagnant dès le premier tour et le candidat socialiste en ballotage favorable : le résultat du candidat soutenu par l'AKEL est un signe de résistance de l'électorat communiste.

 

Le secrétaire-général de l'AKEL, Andros Kyprianou, a lancé un appel à la résistance :

 

« Nous appelons tout le monde à nous rejoindre dans la lutte pour défendre Chypre (…) Défendre le patrimoine public et naturel ; ne pas laisser faire des politiques qui braderont les richesses naturelles de notre pays et les organismes publics au capital privé. »

 

Quelle que soit l'issue d'un second tour, comme en Grèce ou au Portugal, seule la lutte organisée par les communistes et non l'aménagement de l'austérité permettra au peuple chypriote de résister à l'austérité prévue par l'UE pour Chypre.

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 13:45

 

 

                                                       

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 17:09

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Maroc : le verdict de la honte

 

Le Parti communiste français exprime sa plus vive indignation devant la condamnation à de très lourdes peines des 24 prisonniers politiques sahraouis. Neuf d'entre eux sont condamnés à perpétuité, les autres à des peines d'emprisonnement de 20 à 35 ans. Ce verdict, digne d'un procès colonial, jette, une fois encore, une lumière crue sur la réalité du régime marocain.

Son gouvernement veut faire un exemple, en confiant à un tribunal militaire, le soin de condamner des militants politiques sahraouis, qui font valoir leurs droits à l'autodétermination. Le pouvoir marocain compte-t-il ainsi briser l'esprit de résistance qui anime un peuple qui se bat depuis des années pour pouvoir décider librement de son avenir, comme le droit lui a été reconnu à maintes reprises par les Nations Unies.

Le gouvernement français peut-il continuer encore longtemps à fermer les yeux sur cette réalité et à s'isoler dans un inacceptable silence sur les violations des droits humains du Sahara Occidental occupé ? Le Parti communiste français réaffirme son soutien aux prisonniers politiques sahraouis, dont il demande la libération et réaffirme son engagement auprès du peuple sahraoui et du Polisario pour le respect de son droit à choisir librement son destin.

                                                           SIGLE PCF- 2 

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 16:59

                                                                             SIGLE PCF- 2

 

 

                                                                              

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 14:39

 

                                                                             EINSTEINjpg-copie-1

 

 

ECOLE, UNE DERIVE COMMUNAUTARISTE ET MARCHANDE ?
mercredi 26 décembre 2012
par  Eddy Khaldi 
           Aujourd’hui la laïcité, c’est tout sauf la question du dualisme scolaire. Au risque de passer pour un belliciste attardé, je vais vous parler du dualisme scolaire. On a pu le constater ces dernières années, l’Ecole publique s’est vu asséner des coups multiformes et répétés. Cette politique scolaire sous prétexte de logiques comptables, masquait un projet de désinstitutionalisation. Pour justifier cette avalanche de mesures, sans précédent, on a décrété que l’Ecole publique était irrémédiablement malade. Ce diagnostic sommaire vise à discréditer et invalider les principes fondateurs de l’Ecole laïque. Il s’appuie autant sur des problèmes ou des dysfonctionnements démontrés ou supposés voire provoqués.

Certes, il n’est question ni d’occulter ni de réduire les difficultés réelles qui traversent l’Ecole. Cependant, l’école publique est plus malade de l’état de la société, que cette dernière n’est malade de son école. L’école n’est pas responsable des inégalités sociales ou des difficultés économiques du pays. La prétendue crise de l’école n’est pas son échec généralisé. Elle sert surtout d’alibi à une mutation du système éducatif par la concurrence et par le marché. À la clef, un transfert vers l’enseignement privé, exhibé comme plus performant. Ce transfert tire parti des peurs et de l’angoisse des familles pour mettre en exergue des défaillances de « l’Etat enseignant ». L’Etat est accusé d’inefficacité au regard d’une vision exclusivement économique de l’éducation. L’instrumentalisation de déceptions occasionnées par le service public est relayée par les condamnations de réseaux qui dénoncent de concert « La débâcle de l’école publique ». Ce lent travail de déconstruction de l’œuvre des bâtisseurs de l’Ecole laïque constitue un véritable projet de gouvernement porteur d’une stratégie élaborée de longue date. La logique cléricale s’accommode et se nourrit, aujourd’hui, des dérives libérales, et réciproquement. Cette ambigüité expulse et camoufle la laïcité institutionnelle de la question scolaire.

Ce tournant « néolibéral » vise à faire « sauter des verrous » comme le proposait dès 1992 l’association « Créateurs d’école » avec Darcos, Dominique Antoine, Maurice Quenet et bien d’autres. Ainsi l’enseignement privé, sous contrat, presque exclusivement confessionnel, bénéficie de faveurs gouvernementales jamais égalées. Il n’a plus besoin de revendiquer et de monter directement au front. Il n’a qu’à se positionner en réceptacle des saignées, qui non rien de salvatrices. Saignées appliquées au nom de la rigueur, à l’Ecole laïque. Ont été concédés à l’enseignement catholique un plan banlieue pour financer le privé, non plus a posteriori mais désormais a priori, pour mieux concurrencer le service public, les accords Vatican-Kouchner pour octroyer la collation des grades à l’Eglise catholique, la loi Carle pour obliger les municipalités à payer la scolarité dans des écoles privées hors commune de résidence, les jardins d’éveil confessionnels pour occuper un nouveau créneau, des fondations catholiques pour défiscaliser illégalement les investissements d’écoles privées, et aussi, une multiplication des financements facultatifs, voire illégaux, des collectivités locales pour capter un besoin scolaire plus rapidement que l’école publique, car elle seule demeure soumise aux obligations d’intérêt général afférentes au service public….

L’actuel secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric de Labarre, ex-président de l’APEL, atteste que nous sommes bien au cœur de la laïcité quand, hier, il y condamne le PACS. Mais aujourd’hui, en recherche de légitimité au regard de la nouvelle majorité, il reste prudemment silencieux sur le mariage pour tous. Cependant, il réécrit, en catimini, des programmes d’éducation sexuelle pour l’enseignement catholique. N’a-t-il pas aussi affirmé après le discours du Latran en 2007 que « la laïcité positive n’était pas étrangère à l’Enseignement catholique » ? Et aussi, que la loi Carle de 2009 instituant un chèque éducation n’était qu’ « un bon compromis à un instant T ». N’est-il pas allé jusqu’à revendiquer en mars 2008 « la contractualisation avec l’État des établissements publics » pour « éteindre définitivement les derniers brûlots de la guerre scolaire » ? Cette proposition porte atteinte à l’obligation constitutionnelle d’organiser l’enseignement public afin de le privatiser. Le 23 janvier dernier, il jugeait "impossible" et "non pertinent" de rétablir 60.000 postes comme le proposait François Hollande, et pensait même qu’on pouvait « probablement continuer à en supprimer », apportant ainsi un soutien explicite à Nicolas Sarkozy. Quelques semaines plus tard en s’investissant dans les législatives, il fixait, sans vergogne, ses exigences sur les 60 000 postes en menaçant cyniquement : « Personne n’a intérêt à rallumer une guerre scolaire ».

Dans notre République laïque, le secrétaire général de l’enseignement catholique nommé par la conférence épiscopale n’a aucune légitimité pour négocier avec la puissance publique et obtenir une « parité » sans fondement légal avec l’enseignement public. Seuls des établissements privés sous contrat, un à un, sont institutionnellement reconnus, mais pas un réseau de l’enseignement catholique. Le dualisme scolaire est d’abord, avant tout, idéologique. Même si les motivations des familles sont minoritairement religieuses, la gestion et le financement de ce système impacte, plus que jamais, la laïcité. Pour flatter le « parent-client », on a individualisé le rapport à l’Ecole afin d’organiser, au nom du « libre choix », une concurrence redoublée de l’enseignement confessionnel pour contribuer au démantèlement du service public d’éducation. Même si, dans l’immédiat, les menaces gouvernementales de démantèlement ont disparu, nombre de ces dispositions et pratiques subsistent. Elles sont autant de brèches qui dénaturent la laïcité et le service public.

Certes, face à la statue de Jules Ferry, la confiance est revenue le 15 mai dernier. Le nouveau Chef de l’Etat se voulait « le garant de l’école publique, de la transmission des connaissances, de la solidarité républicaine ». Mais cette confiance doit se traduire en actes comme le revendique notre colloque d’aujourd’hui, du « Comité Laïcité République ». En effet, il convient ici et maintenant de concrétiser la mission que Jules Ferry assignait à l’école, je cite : « L’égalité d’éducation n’est pas une utopie, c’est un principe ... L’inégalité d’éducation est, en effet, un des résultats les plus criants et les plus fâcheux, au point de vue social, du hasard de la naissance. Avec l’inégalité d’éducation, je vous défie d’avoir jamais l’égalité des droits, non l’égalité théorique, mais l’égalité réelle, et l’égalité des droits est pourtant le fond même et l’essence de la démocratie ». Ainsi, il faudrait passer d’un quinquennat où l’on promouvait l’individualisation du rapport à l’école au nom de la liberté de choix à un projet concret d’égalité en éducation pour tous les futurs citoyens. S’ensuivent aujourd’hui des propositions du ministre de l’Education nationale pour refonder l’Ecole en lui assignant la mise en place d’une « morale laïque ». Revendiquer une morale laïque, n’est-ce pas croire en l’Education ? Croire qu’en formant l’Homme on peut agir sur la société. Former le citoyen est constitutif de l’idée même de République. Ce lien consubstantiel fait de l’Ecole une institution et non un service que la puissance publique ne peut déléguer au privé. Certes, l’Ecole ne peut prétendre, seule, refonder la République. Mais n’a pas disparu pour autant l’enjeu républicain de l’Ecole. On ne peut abandonner la question des valeurs ni à ceux qui falsifient la laïcité, ni à ceux qui revendiquent une gestion entrepreneuriale de l’école. Tous les deux s’attaquent aux principes fondamentaux de la République.

Loin de s’éteindre, la guerre scolaire s’est encore aggravée avec la loi Carle. En effet, derrière ce dispositif se cache l’introduction subreptice et inédite en France, d’un chèque éducation pour les écoles privées, pour faire rimer éducation et consommation. Cette loi substitue au rapport institutionnel école-commune, né des lois Ferry, une relation marchande usager-commune, sur fond libéral. C’est une nouvelle étape vers la privatisation de l’école laïque. Elle constitue une menace prévisible pour l’existence des écoles des communes rurales et une fuite discriminatoire des élèves des écoles publiques de la banlieue vers les écoles confessionnelles du centre-ville. Nanterre paierait pour Neuilly. Les promoteurs de cette loi introduisent, pour la première fois, une corrélation entre « liberté de l’enseignement » et obligation d’un financement public. Ils imposent aussi, pour la première fois, dans un dispositif législatif, le concept de « parité de traitement » public-privé. Manipulation éhontée, que nul n’oserait se hasarder à établir ailleurs que dans l’enseignement. La « liberté d’aller et venir » est tout aussi fondamentale que cette interprétation de la liberté de l’enseignement. Pour autant, la puissance publique n’a d’obligation que pour les transports en commun. L’usager qui, par convenance personnelle, choisit le taxi a lui la décence citoyenne de ne pas revendiquer le financement public de sa course.

Les écoles publiques ont des obligations afférentes à leur mission de service public : égalité de toutes et tous pour l’accueil, et aussi obligations de continuité, de gratuité et de laïcité. Le financement des élèves du public qui fréquentent une école publique hors commune de résidence, est possible sous conditions particulières et accord a priori de leur municipalité. Il résulte de l’obligation constitutionnelle d’organiser le service public laïque d’éducation en tout lieu, et non d’une quelconque « liberté d’enseignement ». Le privé, lui, revendique des subsides publics au nom de sa « parité » et récuse au nom de sa « liberté » les obligations correspondantes. « Liberté » et « parité » de l’enseignement ne sont ici que des concepts politiciens, qui participent, de fait, au démantèlement du service public qui, seul, en supporte toutes les contraintes. Notre Constitution ne reconnaît que l’égalité entre citoyens, et non une quelconque parité entre groupes, confessionnels ou non. Il est proprement abusif, de mettre sur le même plan écoles publiques et privées. Ces dernières, s’inscrivent dans des logiques commerciales, avec pour la plupart, des finalités prosélytes. Autant de caractéristiques pour le moins antinomiques avec une mission d’intérêt général. Le concept de « parité » entre enseignement public ou privé, n’est pas seulement contraire à la Constitution. Il n’a en définitive, aucun fondement juridique. Il instaure, qui plus est, un dualisme scolaire ruineux. Il le sera d’autant plus que d’autres groupes, confessionnels, linguistiques ou autres, revendiqueront les mêmes privilèges.

La ghettoïsation sociale va s’aggraver. Et les communes rurales seront, elles aussi, pénalisées avec un risque inquiétant d’exode scolaire. Des classes et écoles publiques entières peuvent être menacées de disparition. Ce faisant, la loi Carle sacrifie sur cet autel si éloigné des valeurs républicaines, la justice sociale, la laïcité et le vivre ensemble de jeunes citoyens en devenir. Gambetta rappelait opportunément qu’il convenait pour la question scolaire de ne pas commettre deux erreurs : la première, estimer que la guerre scolaire est finie ; la seconde qu’elle se reproduirait dans les mêmes conditions. Dans cette laïcité disjonctive, l’émergence de questions posées par l’islâm, sert d’écran de fumée à la puissance publique oublieuse du communautarisme institutionnel de l’école catholique. En réintégrant la question scolaire, la laïcité perdrait là des soutiens conjoncturels et éphémères qui l’assimilent, souvent, à l’exclusion voire au racisme. Semblable laïcité d’accommodement crée des confusions, des équivoques qui désagrègent légalité constitutionnelle entre citoyens et développent un « entre soi » qui compromet le vivre ensemble et altère cette valeur fondatrice de la République.

La question du dualisme scolaire institutionnalisée par la loi Debré du 31 décembre 1959 constitue plus que jamais un enjeu idéologique. Enjeu idéologique pour ceux qui continuent de combattre, non plus ouvertement la République, mais les institutions et les services publics qui l’incarnent, au premier rang desquels l’école laïque garante de la liberté de conscience des citoyens en devenir. Cette visibilité et cette reconnaissance sociales constituent une brèche dans la séparation institutionnelle de l’école comme de l’Etat d’avec les Eglises. Même au regard de la loi Debré les réformes de l’enseignement public s’imposent à tous les établissements scolaires privés sous contrat. Ces réformes n’ont pas, dans notre République laïque, à être négociées et validées collectivement par le secrétaire général de l’enseignement catholique nommé par la conférence épiscopale. Conférence qui vient, la semaine dernière, de mettre en place un « Conseil épiscopal de l’enseignement catholique » pour conforter la visibilité sociale de l’Eglise et sa reconnaissance institutionnelle dans le champ de l’éducation, en dépit de la loi de 1905. L’enseignement catholique ne peut revendiquer, au nom d’un groupe religieux, un quota de postes, ni les répartir. C’est contraire à nos principes constitutionnels. Il y a comme une imposture à vouloir recruter massivement et bien au-delà d’une demande liée à la foi alors que la pratique religieuse s’effondre. Ainsi l’enseignement catholique commet une sorte de péché « lucratif », en forme de publicité mensongère peu compatible avec une mission qui prétend s’inspirer des évangiles.

L’école est, depuis trente ans, le champ de bataille sournois de cette guerre silencieuse, sans réelle opposition politique. Guerre menée par alliance des cléricaux et des libéraux. La prétention illégitime de l’enseignement catholique à incarner le service public, au nom de « sa liberté » d’entreprise, et malgré son allégeance confessionnelle, conduit l’Etat d’étapes en étapes, à sacrifier l’école publique laïque, dont il a constitutionnellement la charge pour déployer une stratégie libérale au long cours. Financer et ériger la concurrence en principe, invalider les valeurs fondatrices, gérer l’école comme une entreprise … revient à privatiser le service public d’éducation. Certes, on ne saurait réduire la question de la laïcité à celle de l’école. Mais lien exclure est un piège. Pire, un reniement au regard de nos principes républicains. En restant, aujourd’hui, muette sur le dualisme scolaire, institué par la loi Debré, la gauche qui, aujourd’hui, accède au pouvoir ne doit pas oublier que la République n’a d’obligation que vis-à-vis du service public laïque ? Cette loi de 1959 en conférant à des établissements privés confessionnels à « caractère propre » le statut d’établissements publics a institué un double amalgame : public et privé ; laïque et confessionnel. Il est temps, aujourd’hui, de sortir de l’équivoque pour rappeler que la laïcité est un principe constitutionnel.

Nous militants de la laïcité considérons « l’instituteur et l’institutrice supérieurs au curé et au pasteur », non pas en tant que femme ou en tant surhomme, mais par leur mission parce qu’ils accueillent dans la même communion civile du « vivre ensemble » tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, quelle que soit la religion ou non de leurs parents. Nous considérons « l’instituteur et l’institutrice supérieurs au curé et au pasteur », parce qu’ils assurent et garantissent la liberté de conscience des futurs citoyens et ne se servent pas du label de « liberté » pour inculquer dans l’éducation l’idéologie d’un groupe particulier pour créer une fracture dans l’unité nationale. Nous considérons « l’instituteur et l’institutrice supérieurs au curé et au pasteur » parce qu’ils revendiquent légalité en éducation de toutes et de tous au nom de la laïcité. Nous considérons « l’instituteur et l’institutrice supérieurs au curé et au pasteur », car, on n’enseigne pas la liberté, et en premier lieu la liberté de conscience, quand l’enseignement repose sur un dogme prétendant détenir à lui seul la vérité absolue. On n’enseigne pas l’égalité quand c’est l’argent qui fait la différence de l’accueil, au service des élites et des gens fortunés.

Intervention au Colloque « La laïcité en actes » organisé par le Comité Laïcité République le 17 novembre 2012. Eddy Khaldi est l’auteur, avec Muriel Fitoussi, de La république contre son école (Démopolis ed.)

 

                                      Source: gauche républicaine


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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 14:25

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

                       Il y aura aussi une Otan économique:

  « Amour pour le peuple italien » : a déclaré le président Obama à propos de son satellite transalpin !

Global Research, février 19, 2013



« Amour pour le peuple italien » : a déclaré le président Obama en recevant à la Maison Blanche le président Napolitano « le lendemain de la Saint Valentin ». Pourquoi tant d'amour ? Le peuple italien « accueille et héberge nos troupes sur son propre sol ». Accueil très apprécié par le Pentagone, qui possède en Italie (selon les données officielles 2012) 1485 édifices, avec une superficie de 942mille m2, auxquels s'en ajoutent 996 en location ou en concession. Ils sont distribués en 37 sites principaux (bases et autres structures militaires) et 22 mineurs. En l'espace d'une année, les militaires étasuniens basés en Italie ont augmenté de plus de 1.500, dépassant les 10mille. Employés civils compris, le personnel du Pentagone en Italie se monte à environ 14mille unités. Aux structures militaires étasuniennes s’ajoutent celles de l'Otan, toujours sous commandement Usa : comme le Commandement interforces, avec son nouveau quartier général à Lago Patria (Naples).

           « En hébergeant » certaines des plus importantes structures militaires Usa/Otan, l'Italie joue un rôle pivot dans la stratégie étasunienne qui, après la guerre contre la Libye, non seulement vise la Syrie et l'Iran mais va plus loin, en déplaçant son centre focal vers la région Asie/Pacifique pour affronter la Chine en ascension. Pour impliquer les alliés européens dans cette stratégie, Washington doit renforcer l'alliance atlantique, économiquement aussi. D'où le projet d'un « accord de libre échange Usa-Union européenne », reproposé par Obama dans la rencontre avec Napolitano. Accord qui obtient l'appui inconditionnel du président italien avant même qu'il ne soit écrit et qu'en soient évaluées les conséquences pour l'économie italienne (surtout pour les PME et les entreprises agricoles). Il s'agit, souligne Napolitano, d' « un nouveau stade historique dans les rapports entre Europe et Etats-Unis, non seulement économiquement mais aussi d'un point de vue politique ». S' annonce ainsi une « Otan économique », fonctionnelle au système politico-économique occidental dominé par les Etats-Unis. Et soutenue par les grands groupes multinationaux, comme la puissante banque étasunienne Goldman Sachs. Le nom est une garantie : après avoir participé à l'arnaque internationale des crédits subprimes et avoir ainsi contribué à provoquer la crise financière qui depuis les Etats-Unis a investi l'Europe, Goldman Sachs a spéculé sur la crise européenne, en instruisant ses principaux clients sur comment faire des sous avec la crise et, immédiatement après, en plaçant au gouvernement en Italie (grâce à Napolitano) son consultant international Mario Monti. Dont le gouvernement a immédiatement été garanti par le secrétaire du Pd Bersani comme «digne de foi et à fort grammage technique ». Ce même Bersani, interviewé par America 24, déclare maintenant que, « dans la tradition de gouvernement du centre-gauche de fidélité absolue et d'amitié avec les Etats-Unis, nous sommes absolument favorables à ce que se créent entre l'Europe et les Etats-Unis des mécanismes de libre échange ».

Quels que soient les résultats des élections, l'adhésion de l'Italie à l'Otan économique est assurée.

Manlio Dinucci

Edition de mardi 19 février 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130219/manip2pg/14/manip2pz/336203/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste en Italie.

 

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