Quand Al Jazeera manipule les images des funérailles de Chokri Belaid
oumma.com
Quand Al Jazeera manipule les images des funérailles de Chokri Belaid
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Introduction et traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le premier ministre irlandais a présenté « L'accord sur la dette » conclu entre le gouvernement et la BCE comme un « pas historique dans le redressement économique du pays ».
L'accord prévoit la transformation de 28 milliards d'euros de prêts de la BCE en obligations à long-terme qui pourront s'échelonner sur une période plus longue de 40 à 50 ans.
En 2008, l’État irlandais avait renfloué à hauteur de 64 milliards d'euros (un quart du PIB du pays!) les banques irlandaises justifiant le « plan d'aide » de la Troïka (FMI-BCE-UE) en échange désormais de sept plans d'austérité successifs
Parmi les mesures prévues par ces plans d'austérité : la baisse des salaires de 15% dans la fonction publique, la suppression de 25 000 postes de fonctionnaires, la réduction de 25% des budgets sociaux d'ici 2014 ou encore la baisse du salaire minimum de 12%.
Voici la réaction du Parti communiste d'Irlande à cet « accord sur la dette » :
Le Parti communiste d'Irlande déclare que les travailleurs ne devraient pas se laisser berner par le bluff et le baratin des gouvernements et des spin-doctors de l'UE.
Ce n'est pas un accord qui changera quoi que ce soit à la réalité que vivent des centaines de milliers de familles irlandaises qui luttent actuellement pour conserver un toit au-dessus de leurs têtes ou pour gagner le pain de la famille.
Comme nous l'avons souligné depuis un petit moment, la troïka irlandaise (Fianna Fáil, Fine Gael et Parti travailliste), représentant l'élite économique irlandaise, est toujours prête à s'engager à payer cette dette odieuse, quel que soit le prix à en payer pour le peuple. Ils ne se voient pas autrement qu'en agents subalternes des puissances impérialistes, comme en témoignent leurs déclarations d'allégeance à l'Union européenne.
Ils sont satisfaits de sacrifier la souveraineté de la nation aux intérêts de la classe capitaliste et de l'élite de notre société. Le gouvernement est manifestement en train de chercher à gagner du temps – ce n'est pas une solution à la dette du pays. Cet accord sert les intérêts des maisons financières internationales, pas ceux du peuple irlandais.
Ils ont gagnés un peu de temps et peut-être une victoire purement formelle juste à temps (hasard ou non) pour les manifestations de samedi. La troïka étrangère, représentant le capital financier international, a eu ce qu'elle voulait : l'Irlande est plongée dans l'asservissement par la dette pour une période encore plus longue.
Ce prétendu accord a rivé le fardeau de la dette sur le dos de notre peuple et n'a fait que transformé les promissory notes (billets à ordre) en sovereign bonds (obligations souveraines), rendant très difficile pour le peuple irlandais l'inversion de la logique d'asservissement par la dette. Notre sort en tant que peuple est désormais fermement arrimé au contrôle et à la domination de l'Union européenne et de la BCE.
Il n'y a aucune autre solution que le rejet de cette dette odieuse : elle est tout simplement impayable. L'asservissement permanent par la dette signifie pauvreté permanente et austérité permanente pour le peuple irlandais.
Introduction et traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le premier ministre irlandais a présenté « L'accord sur la dette » conclu entre le gouvernement et la BCE comme un « pas historique dans le redressement économique du pays ».
L'accord prévoit la transformation de 28 milliards d'euros de prêts de la BCE en obligations à long-terme qui pourront s'échelonner sur une période plus longue de 40 à 50 ans.
En 2008, l’État irlandais avait renfloué à hauteur de 64 milliards d'euros (un quart du PIB du pays!) les banques irlandaises justifiant le « plan d'aide » de la Troïka (FMI-BCE-UE) en échange désormais de sept plans d'austérité successifs
Parmi les mesures prévues par ces plans d'austérité : la baisse des salaires de 15% dans la fonction publique, la suppression de 25 000 postes de fonctionnaires, la réduction de 25% des budgets sociaux d'ici 2014 ou encore la baisse du salaire minimum de 12%.
Voici la réaction du Parti communiste d'Irlande à cet « accord sur la dette » :
Le Parti communiste d'Irlande déclare que les travailleurs ne devraient pas se laisser berner par le bluff et le baratin des gouvernements et des spin-doctors de l'UE.
Ce n'est pas un accord qui changera quoi que ce soit à la réalité que vivent des centaines de milliers de familles irlandaises qui luttent actuellement pour conserver un toit au-dessus de leurs têtes ou pour gagner le pain de la famille.
Comme nous l'avons souligné depuis un petit moment, la troïka irlandaise (Fianna Fáil, Fine Gael et Parti travailliste), représentant l'élite économique irlandaise, est toujours prête à s'engager à payer cette dette odieuse, quel que soit le prix à en payer pour le peuple. Ils ne se voient pas autrement qu'en agents subalternes des puissances impérialistes, comme en témoignent leurs déclarations d'allégeance à l'Union européenne.
Ils sont satisfaits de sacrifier la souveraineté de la nation aux intérêts de la classe capitaliste et de l'élite de notre société. Le gouvernement est manifestement en train de chercher à gagner du temps – ce n'est pas une solution à la dette du pays. Cet accord sert les intérêts des maisons financières internationales, pas ceux du peuple irlandais.
Ils ont gagnés un peu de temps et peut-être une victoire purement formelle juste à temps (hasard ou non) pour les manifestations de samedi. La troïka étrangère, représentant le capital financier international, a eu ce qu'elle voulait : l'Irlande est plongée dans l'asservissement par la dette pour une période encore plus longue.
Ce prétendu accord a rivé le fardeau de la dette sur le dos de notre peuple et n'a fait que transformé les promissory notes (billets à ordre) en sovereign bonds (obligations souveraines), rendant très difficile pour le peuple irlandais l'inversion de la logique d'asservissement par la dette. Notre sort en tant que peuple est désormais fermement arrimé au contrôle et à la domination de l'Union européenne et de la BCE.
Il n'y a aucune autre solution que le rejet de cette dette odieuse : elle est tout simplement impayable. L'asservissement permanent par la dette signifie pauvreté permanente et austérité permanente pour le peuple irlandais.
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Deux semaines après sa ré-élection, le député communiste et dirigeant du Front démocratique pour la paix et l'égalité (Hadash) Mohammed Barakeh est à nouveau inquiété par la justice israélienne.
Le procès, entamé en 2010, porte sur deux motifs d'accusation remontant pour le premier en 2005 lors d'une manifestation dans le village palestinien de Bil'in en territoire occupé, le deuxième place Rabin à Tel-Aviv en 2006 contre la guerre au Liban.
Deux incidents regroupés sous le même acte d'accusation : « insulte, agression et obstruction à agent ».
Selon le parquet, Barakeh se serait interposé et aurait saisi à la gorge un soldat israélien à Bil'In pour empêcher l'arrestation d'un jeune manifestant palestinien en 2005, tandis qu'il aurait frappé un contre-manifestant d'extrême-droite en 2006 qui s'en prenait au vétéran pacifiste Uri Avnery.
Deux des quatre plaintes initialement formulées – portant sur de supposées agressions verbales – ont déjà été abandonnées par le Tribunal d'instance, tombant sous le coup de son immunité parlementaire.
Ce dimanche 20 janvier, ce fut au tour du député communiste Dov Khenin de témoigner pour son camarade Mohammed Barakeh, une semaine après leur ré-élection au Parlement.
Le député communiste Dov Khenin témoigne pour Barakeh
Selon Dov Khenin, l'idée que Barakeh ait frappé quelqu'un est de la pure « science-fiction » :
« Notre but n'est pas de susciter des actes violents ou des arrestations pour pousser ceux qui regarderaient ces événements à la télévision à venir nous rejoindre ». Au contraire, la mise en scène de cette violence dessert la cause de la lutte contre l'occupation, a-t-il ajouté.
Il précise que la plupart « des manifestants ne connaissent pas leurs droits, et les esprits s'échauffent vite avec les forces de police, et la police déteste le désordre », ajoutant que le député peut alors être l'intermédiaire entre les manifestants et la police.
Le député communiste en a profité pour rappeler que les députés du Hadash ont toujours précisé qu'il luttait « contre des politiques de gouvernements, non contre les policiers à titre personnel ».
Reprenenant à son compte une citation de Karl Marx synthétisant selon lui l'essence de la participation en démocratie, il a déclaré que « l'émancipation des Hommes devait être l’œuvre des Hommes eux-mêmes. »
Khenin a ajouté que pour sa part, il avait régulièrement participé à des manifestations, en tant que militant communiste à la fois contre l'occupation et dans le mouvement de classe.
Lorsqu'on lui a demandé si il était interdit de manifester dans une zone militaire fermée dans les territoires occupés, il a répondu : « votre question montre que vous n'avez jamais été dans une manifestation, je vous invite à venir avec nous et à manifester contre l'occupation ! »
« Dites-moi ce qu'est une zone militaire fermée ? Les manifestations commencent dans un village, continuent dans sa périphérie. Je ne sais pas ce qu'est une zone militaire fermée ».
« Une croisade politique »
Mohammed Barakeh a dénoncé avant le début de l'audience une « croisade politique, mais nous en viendrons à bout ». Il a ajouté qu'il « nous incombe de défendre nos droits à protester et à s'opposer aux politiques destructrices du gouvernement ».
Barakeh avait été encore plus clair l'an dernier lorsque la presse lui avait posé la question de la nature de ce procès : « C'est un procès politique. Je suis poursuivi parce que je suis communiste et arabe ! ».
Bonjour,
Merci de bien vouloir diffuser l'information.
Amitiés
Françoise Lippini
Nous tenons à vous informer, que notre association Femmes solidaires organise en partenariat avec Le Conseil Général de Haute-Corse,
le dimanche 10 Mars 2013 à partir de 10heures
une course pédestre sur le site de Fornaccina
dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes et de ses actions pour l’égalité femmes/hommes dans le sport.
Le thème sera :
« Je cours pour le respect de l’égalité Femme/Homme dans le sport ».
Les participants seront répartis en 3 catégories
(7/11ans, 12/16ans,16-18ans/adultes).
Ci joints l'affiche de notre manifestation ainsi que le formulaire d'inscription à nous retourner dûment rempli avant le 4 Mars 2013.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à appeler l'association au 04 95 33 33 46
Venez nombreuses et nombreux afin de soutenir notre projet
Cordialement
Pour la présidente,
Martine Padovani
Janine Monti
source:canempechepasnicolas
Ce livre d’entretiens avec William Sportisse déploie des pans méconnus de l’histoire sociale et politique de l’Algérie.
Guidé par la trajectoire de son frère aîné, pionnier des luttes anticoloniales assassiné par la Gestapo, William Sportisse choisit très tôt le camp d’une Algérie décolonisée et socialiste.
Il coordonne les réseaux clandestins du Parti communiste algérien durant la guerre d’indépendance et dirige une émission de radio en langue arabe à Budapest.
Devenu citoyen de l’Algérie indépendante, il connaît à partir de 1965 les tortures et les prisons du régime, avant que l’explosion des années 1990 ne le contraigne à l’exil.
En partenariat avec l'UJFP-Lyon, el Ghorba & FORCEM.
LE CAMP DES OLIVIERS -
SORTIE LE 9 NOVEMBRE 2012 EN FRANCE - À PARAÎTRE EN ALGÉRIE VERSIONS EN ARABE ET EN FRANÇAIS
samedi 10 novembre 2012
de
Pierre-Jean LE FOLL-LUCIANI [1]
Le projet de ce livreest né de recherches sur la petite minorité de juifs algériens qui ont participé à la lutte anticolonialiste en Algérie. Les témoins que j’ai rencontrés à partir de 2006 ont souvent évoqué WilliamSportisse comme un exemple, certes exceptionnel, mais qui leur paraissait le plus significatif : celui d’un homme qui est Algérien non seulement par ses attaches familiales et culturelles à la terre de ses ancêtres, mais aussi et surtout par son parcours politique – communiste et anticolonialiste.
Né en 1923 à Constantine, William Sportisse, comme nombre de juifs constantinois de sa génération, parle l’arabe, sa langue maternelle, et a vécu dans une famille profondément juive et maghrébine, dans une ville où, vers 1930, les Algériens musulmans étaient majoritaires et où les juifs représentaient plus d’un dixième de la population. Ces attaches le distinguent de certains anticolonialistes juifs, issus de familles autochtones qui, depuis que le décret Crémieux avait naturalisé l’ensemble des juifs d’Algérie en 1870, étaient largement engagées dans un processus dit de « francisation ».
Ses deux frères aînés furent d’importants militants communistes : Lucien, instituteur devenu maçon et dirigeant syndical, bête noire de l’administration coloniale dans les années 1930, mort sous les balles de la Gestapo française en mars 1944 à Lyon, à l’âge de 39 ans ; et Bernard, dirigeant des Jeunesses communistes (JC) dans les années 1930, emprisonné pour son action clandestine sous Vichy, militant après 1945 à Constantine puis dans la semi-clandestinité à Alger après son expulsion de Constantine pendant la guerre d’indépendance.
William Sportisse a lui-même un long parcours politique algérien : entré au Parti communiste algérien (PCA) dans la clandestinité imposée par la Troisième République puis Vichy en 1940, il devient après-guerre dirigeant des JC, de l’Union de la jeunesse démocratique algérienne (UJDA) et du PCA à Constantine et Alger, avant d’être responsable d’une émission de radio clandestine en langue arabe émise depuis Budapest à destination du Maghreb en 1954-1955. À partir de 1956 et durant toute la guerre d’indépendance, il est à la tête du noyau communiste clandestin de Constantine, échappant aux recherches policières et coordonnant les réseaux de propagande et de soutien matériel au FLN-ALN.
Après l’indépendance, membre de la rédaction du quotidien Alger Républicainet devenu citoyen algérien, il est victime de la répression qui vise les opposants au coup d’État de Boumediene en 1965 et, emprisonné puis assigné à résidence, il ne retrouve la liberté qu’en 1974. Avec sa compagne Gilberte Chemouilli, militante communiste algéroise qui a connu toutes les clandestinités et les répressions (victime de sévices policiers et emprisonnée en 1940, expulsée d’Algérie en 1957, torturée et emprisonnée pour son opposition au coup d’État en 1965), il a vécu et milité en Algérie jusque 1994, alors que la plupart de ses camarades non-musulmans restés à l’indépendance ont quitté le pays peu après 1965. En exil en France depuis 1994, il poursuit jusqu’à ce jour son activité au sein du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS), héritier du PCA.
Lorsque je l’ai rencontré, William Sportisse m’a dit sa gêne face à l’objet de mes recherches : pour lui, isoler les militants anticolonialistes d’origine juive des militants algériens « musulmans » et « européens » était une erreur de perspective, donnant aux questions dites identitaires une importance qu’elles ne devraient pas avoir.
Au fil de nos discussions cependant, force était d’admettre que les questions posées par cette recherche, qui ne sont pas simplement « identitaires » mais recouvrent des problématiques bien plus larges, ont une importance réelle. Si d’après un ancien camarade de clandestinité, William Sportisse avait l’habitude de dire durant la guerre d’indépendance que les militants anticolonialistes non-musulmans comme eux n’étaient pas des « phénomènes [2] », la situation coloniale impose avec une telle force les clivages raciaux que ceux qui les ont dépassés ne cessent d’apparaître aujourd’hui comme des « curiosités ». Le départ massif des « Français d’Algérie » en 1962 tout comme l’embrigadement croissant des juifs et des musulmans dans des camps communautaires autour de la question palestinienne rendent ce parcours d’autant plus singulier : accoler les mots algérien, juif et communiste semble aujourd’hui incongru.
Pourtant, de la restitution d’une telle trajectoire – très minoritaire mais non isolée – se dégage une grande logique : un bain familial, des événements fondateurs, des violences, des exemples à suivre et à honorer, des rencontres et amitiés fortes et des combats politiques jalonnent cette existence et la rendent lisible et comme évidente.
Dans l’exercice (auto)biographique, autour d’une trajectoire individuelle se déploient généralement de façon plus ou moins parcellaire des acteurs, des processus sociaux et des événements qui structurent la complexité d’une époque et aident à la comprendre. À travers le parcours de William Sportisse – ou de son frère Lucien, auquel un chapitre est consacré –, diverses questions sont ainsi traitées ou effleurées dans ce livre avec, nous l’espérons, une perspective originale.
C’est notamment le cas en ce qui concerne l’histoire – parcellaire – ici proposée du communisme algérien. La guerre d’indépendance et l’hégémonie du nationalisme algérien ont imposé le récit d’une grande opposition entre nationalisme anticolonial et colonialisme français. Lorsque l’histoire des autres mouvements anticolonialistes est traitée, la perspective consiste en général à analyser leurs « retards » au regard du nationalisme dominant et leur incompréhension à l’égard de ce qui apparaît a posteriori comme une évidence : seule une guerre menée par un mouvement nationaliste pouvait résoudre la question coloniale en Algérie. Or, bien avant la guerre d’indépendance et l’imposition d’une idéologie nationaliste officielle par le FLN et l’État algérien, les relations individuelles et collectives entre membres des différents courants du mouvement national, et les ponts réels qui existaient entre eux malgré leurs divergences, donnent une vision beaucoup plus nuancée du tableau anticolonialiste.
Ainsi, l’histoire de l’UJDA et des liens qu’y tissèrent jeunes nationalistes et communistes de toutes origines à partir de 1946 est un exemple particulièrement intéressant de ce qui se joue dans les vies des militants, par-delà les clivages classiques et malgré l’importance des oppositions entre lignes politiques. Il en va de même de l’expérience de William Sportisse comme dirigeant du PCA, entre 1948 et 1952, dans le Constantinois, foyer historique des mouvements anticolonialistes algériens dont l’arrière-pays voit se former les premiers maquis. On y décèle la complexité des liens entre courants anticolonialistes, mais également la diversité interne au PCA lui-même : WilliamSportisse construit à Constantine des relations amicales et politiques avec des membres de l’association des Oulémas, tient des réunions devant des paysans communistes qui se préparent à la lutte armée, ou participe dans les campagnes à des conférences où des communistes, musulmans pieux, prient pour la révolution. Son parcours prouve également que l’identification à une patrie algérienne, la radicalité anticolonialiste et le choix assumé de la violence politique ne furent pas l’apanage des seuls membres du PPA-MTLD puis du FLN, ni même des seuls Algériens colonisés, même s’ils n’eurent pas chez tous le même sens.
L’histoire de ces divergences et convergences est d’autant plus intéressante que certains liens entre mouvements et militants demeurent pendant la guerre et après l’indépendance du pays, et resurgissent parfois dans des situations inattendues, lorsque de nouvelles solidarités puisent dans les souvenirs de ces combats d’avant-guerre. Même si nous pouvons à l’heure actuelle ne proposer qu’un regard très partiel sur l’Algérie postcoloniale, quelques éléments sont ici évoqués pour contribuer à l’écriture d’une histoire, encore très lacunaire, des oppositions politiques et des répressions en Algérie indépendante, mais aussi des formes prises par le socialisme d’État algérien, réalité aussi hétéroclite et incertaine que l’idéologie du FLN lui-même.
Si la trajectoire de William Sportisse est politiquement radicale, il s’est également trouvé dans une position charnière à l’intérieur de la société algérienne coloniale et postcoloniale. De sa naissance à aujourd’hui, il fût successivement ou simultanément autochtone et juridiquement français, citoyen français et discriminé comme juif, d’origine juive et antisioniste, « Français d’Algérie » et politiquement algérien, citoyen algérien et non-musulman, patriote algérien et internationaliste.
Par sa radicalité, ce parcours révèle le fonctionnement en partie binaire d’une société coloniale et postcoloniale, parcourue d’oppositions politiques tranchées : il sera question ici de mouvement national et de colonialisme, de néocolonialisme et d’anti-impérialisme, de capitalisme et de communisme, et de leurs agents respectifs, aux positions irréductibles.
Par sa position charnière, il dévoile toutefois un certain nombre de brèches dans l’édifice binaire que l’on présente souvent – et en grande partie à juste titre – pour décrire une situation coloniale. Ainsi, par-delà l’opposition fondamentale entre colonisateurs et colonisés, à travers la description des réactions, des accommodements et des résistances d’une famille juive algérienne face à la « francisation » et à la colonisation, éclatent au grand jour les contradictions d’un « modèle » assimilationniste qui n’a pu broyer les subjectivités de ses administrés. La figure de Lucien Sportisse est en ce sens symptomatique : d’une famille autochtone ayant bénéficié de la citoyenneté française et des possibilités qu’elle offrait en matière d’instruction, LucienSportisse devint instituteur.
Mais son activité politique, tournée vers la société colonisée et les Algériens musulmans dont il parlait la langue et partageait les révoltes, en a fait une sorte de « monstre » pour l’administration coloniale, qui ne pouvait supporter l’entre-deux identitaire d’un individu qui, contrecarrant les catégories officielles, était jugé particulièrement subversif. De même, plus tard, en Algérie indépendante, la simple présence d’hommes et de femmes comme William Sportisse dévoila les problèmes posés à un État-nation issu de la colonisation, particulièrement en ce qui concerne la définition juridique de la nation et la composition légale du champ politique.
Cette position charnière apparaît avec d’autant plus de force dans les périodes de vie et de lutte clandestines. La clandestinité fournit en effet un laboratoire stimulant pour penser les mécanismes des résistances à l’ordre dominant et à ses assignations identitaires. Militant semi-clandestin dans le PCA sous Vichy à Constantine, dans l’Organisation de la résistance populaire en 1965 à Alger et dans le Parti de l’avant-garde socialiste après 1968 à Tiaret, clandestin total à Constantine pendant la guerre d’indépendance entre 1956 et 1962, WilliamSportisse refusa en pratique l’assignation à des identités et des positions politiques que les pouvoirs en place imposaient. Il fut, à chaque période clandestine, inséré dans des noyaux où se mêlaient des hommes et des femmes de diverses origines qui, tout en élaborant patiemment ou dans l’urgence des actions politiques, réinventaient des vies dans les angles morts de la société dominante.
Son parcours témoigne ainsi des possibilités de se glisser dans les failles d’institutions et de lieux a priori aussi implacables et brutaux qu’une armée raciste, un douar sous régime colonial, une ville en guerre, un État policier ou une cellule d’isolement en prison. Preuve qu’il est toujours possible de se créer des territoires libres, si réduits et fragiles soient-ils.
À travers ce livre, il s’agit également de valoriser la parole d’un témoin. L’histoire contemporaine utilise certes ce que l’on nomme des sources orales et mémorielles, mais ces sources et ce qui est appelé « la mémoire » sont parfois encore dénigrées comme relevant de l’émotionnel, du reconstruit, de l’autojustification. L’histoire, à l’opposé, serait un exercice objectif, dépassionné, et de spécialiste.
Il est évident qu’un témoin qui entreprend un exercice mémoriel n’utilise pas les méthodes de celui qui rédige un ouvrage d’histoire. Tous deux n’en sont pas moins capables de donner à lire une époque, même si leur ton, leurs objectifs et leurs moyens sont différents. Surtout, tous deux sont également trempés de subjectivité. Mais sur des sujets aussi brûlants que la guerre d’indépendance algérienne, les juifs d’Algérie ou la question palestinienne, là où des historiens ou des témoins tentent parfois difficilement de feindre l’objectivité, la subjectivité de William Sportisse est assumée. Contrairement à ce que certains assignent comme tâche à l’histoire ou à la mémoire, il ne s’agit pas ici d’un travail d’apaisement ou de conciliation, mais bien de l’écriture personnelle d’une histoire de chair et de sang, où se sont croisés des individus et des groupes sociaux aux positions opposées, voire ennemies. Il est dès lors logique que le témoignage restitue ces positions comme telles, quitte à être « passionné [3] ».
De plus, l’histoire vécue a la valeur irremplaçable d’un document sans lequel il serait impossible de connaître un certain nombre de faits que d’autres sources, notamment les archives de l’administration, ne disent pas, ou ne disent que partiellement. Toutes les histoires racontées ici depuis les luttes et refuges clandestins, les campagnes algériennes ou les prisons, ont largement échappé à la surveillance policière, et seuls les témoins peuvent nous les livrer en partie, même si leur parole gagne à être recoupée par d’autres sources – tant écrites qu’orales, et c’est en ce sens que d’anciens camarades de William Sportisse ont également été interrogés.
Ce livre a donc une forme particulière. Il est marqué par une subjectivité forte et se présente comme les mémoires d’un communiste algérien, fidèle défenseur de l’action de son parti politique et de ses camarades. Ce témoignage a cependant été provoqué par des questions, et il est complété par un travail historiographique et d’archives qui vient tantôt étayer, tantôt nuancer le propos, tout en respectant le plus possible la parole livrée et sans chercher à la neutraliser. Le témoin reste maître de sa parole, et il n’a pas été cherché à lui faire tout dire sur tous les sujets, même si certains thèmes que j’ai souhaité aborder ne l’auraient pas été spontanément – ou pas de cette façon – par William Sportisse.
La large ouverture des archives dont j’ai bénéficié, tant au Centre des archives d’outre-mer d’Aix-en-Provence, aux Archives départementales du Rhône qu’au Centre d’archives de la Justice militaire du Blanc, m’a permis de retrouver et de traiter de nombreux documents des services de renseignements et de répression français concernant William Sportisse et sa famille, ou permettant de contextualiser ses propos et son parcours. Le dépouillement des journaux communistes et nationalistes algériens a complété ce travail.
La personnalité de William Sportisse a fait le reste. Disposant d’une mémoire surprenante, d’archives personnelles très riches et d’un souci constant d’exhaustivité concernant notamment les parcours de ses camarades communistes, chaleureusement ouvert aux questions et critiques bien que défendant « la ligne », il a joué le jeu de ces nombreuses heures de travail lors desquelles, comme il me l’a souvent dit, j’ai impitoyablement « pressé le citron ».
Ce livre a été écrit à partir d’une vingtaine d’entretiens oraux, de plusieurs heures chacun, effectués entre février 2007 et mai 2011, et d’un travail de réécriture commune hebdomadaire dès lors que le projet de ce livre a vu le jour, c’est-à-dire entre novembre 2010 et juin 2012. Le ton et le style cherchent cependant à être les plus proches possible de la simplicité du témoignage oral. Mes questions visent à établir le contexte et, surtout, à citer parfois longuement les documents de l’époque, qu’il s’agisse de journaux, de tracts, d’archives privées ou de rapports de police. Confronter un témoin à des rapports de police le concernant, parfois vieux de 70 ans, à des articles de journaux qu’il a rédigés, à des émissions de radio qu’il a dirigées, ou à des tracts clandestins qu’il a confectionnés sans les avoir revus depuis 50 ans, est une expérience particulièrement passionnante.
La relation qui s’est établie entre nous a permis de vaincre les préventions et la modestie de William Sportisse, et je suis particulièrement heureux d’avoir contribué à consigner dans cet ouvrage une partie du parcours et de la personnalité d’un homme dont celles et ceux qui l’ont croisé et le rencontrent apprécient toujours tant la rigueur intellectuelle que les extraordinaires qualités humaines.
SOMMAIRE
"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."
(Maurice Thorez)
"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."
(Maurice Thorez)
source: l'Huma
Chaque jour, le congrès du PCF vu par Patrick Apel-Muller, directeur de la rédaction de l'Humanité. Ce samedi, le texte "Il est grand temps de rallumer les étoiles" a été adopté par 554 voix pour, 74 contre, 21 abstentions et 6 refus de vote. Un vote qui donne tout son sens au slogan du congrès: "La force du partage"
Qui est le Panurge de cet élan moutonnier ? L’un d’eux ayant décrété contre tous les débats du congrès communiste que les délégués étaient déchirés par l’absence de la faucille et du marteau sur la carte d’adhérent, bien des médias ont emboité le pas. Dans la conférence de rédaction d’un quotidien du matin, on a même enjoint à l’envoyé spécial d’en faire SON sujet. Ca, c’est du journalisme, coco! Pierre Laurent a eu beau présenter la carte du PCF de 1944 qui ne porte pas ces outils et sourire de cet accès de fétichisme médiatique, c’était toujours samedi matin, la rengaine de BFM TV. Ca ne pouvait pas être celle de France 2 et de TF1. Les deux chaînes qui ont interdit d’antenne les journalistes de l’Humanité depuis l’élection de Nicolas Sarkozy n’ont même pas dépêché d’équipes aux assises d’un des principaux partis politiques. Au nom du pluralisme sans doute et de l’indépendance de pensée…
Sentiment de convergence...
J’évoquais un suivisme de troupeau, rien de surprenant à ce que je cite Buffon qui en inaugura l’étude : « L’homme n’est homme que pour ce qu’il a su se réunir à l’homme ». Réuni : c’est l’image qu’affiche le Parti communiste à Saint-Denis. Toutes les nuances du rouge y sont. Mais elles ne sont pas « dispersées façon puzzle ». Dès jeudi, les délégués avaient perçu un sentiment de convergence dans l’intervention d’André Gérin. Même envie d’unité dans les propos d’Hervé Poly du Pas-de-Calais. Pas de noms d’oiseaux dans les échanges, mais jusque-là une écoute attentive des propos de l’autre.
... et liste unique
Vendredi soir la commission des candidatures a abouti pour la première fois depuis près de vingt ans à la constitution d’une liste unique, quand les congrès précédents voyaient des équipes concurrentes s’affronter. Un résultat d’autant plus appréciable que la constitution d’une « direction resserrée » a été choisie. Très massivement, les représentants des congrès départementaux se retrouvent dans la stratégie politique proposée, la poursuite du Front de gauche, la volonté de rassembler toute la gauche pour qu’une politique de gauche réussisse.
« C’est n’être bon à rien de n’être bon qu’à soi », jugeait Voltaire. L’ouverture du congrès aux vents du large, des luttes sociales aux conflits mondiaux, des enjeux du féminisme aux impératifs écologiques, est sans doute un indice de bonne santé. Rassérénés sur leur avenir, les communistes se penchent à nouveau sur les problèmes les plus concrets pour assoir leur volonté de transformer la société. Leurs débats s’en imprègnent même quand ils s’étirent un peu dans des controverses d’amendements sur leur Humanifeste.
« Je ne veux pas changer la règle du jeu, je veux changer le jeu », proclamait André Breton. La question du communisme n’est pas envisagée à l’égal de l’horizon, cette ligne imaginaire qu’on n'atteint jamais, mais comme réponse(s) aux impasses de civilisation qui menacent les futurs de l’humanité: Péril écologique si la planète est stérilisée par le court termisme du profit ; péril des conflits de la faim, de la haine et des dominations ; gâchis monstrueux qui détruisent les capacités humaines, assassinent les Mozart qui nous entourent ; destructions induites par le dogmatisme de l’austérité ; régressions pour lesquelles militent les multinationales… En affichant son congrès sous le slogan, « la force du partage », le PCF prend le contre-pied de la concurrence entre tous, et de chacun contre chacun.
Marche en avant
« Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître », prédisait Jean-Jacques Rousseau. Et la Révolution française secouait ensuite le vieux monde monarchique. Les communistes semblent dépasser la seule volonté de résister à des mauvais coups pour reprendre une marche en avant. L’attention portée par une centaine de formations progressistes du monde aux analyses du PCF, la forte présence de syndicalistes, de représentants d’associations, d’intellectuels lors de la rencontre vendredi soir à l’invitation de Pierre Laurent, l’ambition affichée sous le vers d’Apollinaire (« Il est grand temps de rallumer les étoiles ») témoigne de cette perspective retrouvée. « Nous partageons nos rêves et nos soleils », écrivait Eluard…
"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."
(Maurice Thorez)
La réponse de Pierre Laurent à la polémique sur la nouvelle carte d'adhérent du PCF:
Interrogé par les journalistes, le secrétaire national du PCF a répondu à la polémique du jour, concernant la disparition de la faucille et du marteau sur la nouvelle carte d'adhérent : "Personne ne se pose cette question. Je sais que vous en avez rencontré un, un communiste qui est totalement hostile aux orientations du parti depuis des années mais en dehors de cela c'est un non débat au sein du congrès du parti communiste. La principale nouveauté c'est que figure en plus du sigle du parti communiste, celui de la gauche européenne, c'est cela la nouveauté de cette carte", a ajouté Pierre Laurent, montrant une carte du parti datant de 1944, "très intéressante pour ceux qui donnent ici ou là des leçons de révolution". "Il n'y a pas non plus la faucille et le marteau", a-t-il ironisé.
"Cette carte rouge est plus que jamais le symbole de notre engagement politique", a-t-il conclu.