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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 16:33

                                                                              NABIL-RAJAB-BRH.png

 

Nabil Rajab de derrière les barreaux de sa prison à Bahreïn:
"Le silence de l'occident est monnayé
avec des contrats d'armement et de pétrole"

 

 

 

 

 

Assawra

 

Site du Mouvement démocratique arabe

"Résister à l'occupation, c'est vivre libre"

 

 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 16:42

 

                                                                         fete_noel_sapin31.gif

 pipeau-4.gif

                                 ivrogneanin2.gif         Prudence, les fêtes approchent
 
URGENT A SAVOIR 
 
 Vodka + glaçons = attaque les reins.
>
 Rhum + glaçons = attaque le foie.
>
 Gin+ glaçons = attaque le cerveau.
>
 Whisky + glaçons = attaque le coeur.
>
Ricard + glaçons = attaque la vue.
 Il semblerait que ces putains de glacons soient vraiment dangereux pour la santé !!!!    
                                                                         
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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 16:33

 

Selon le journal "La Corse" de ce matin: 20¨% de la population insulaire en état de précarité!

 

             ci-dessous l'article du quotidien :

 

Travailleurs pauvres, bénéficiaires du RSA, ils seraient près de 50 000 sur l’île à connaître des difficultés pour se loger, se nourrir, se chauffer. Revue de détails à l’heure des annonces du gouvernement

Avec un revenu brut annuel des ménages de 17.844 euros par habitant, la Corse est considérée comme une région défavorisée*. Une île vieillissante qui compte peu de diplômés (32 % des Corses contre 29 % au niveau national) et rythmée par la saisonnalité. En dehors des beaux jours, le taux de chômage grimpe et les aides sociales augmentent pour aider les personnes à patienter jusqu'à la saison prochaine.

Ainsi, en juillet 2011, ils étaient 8 862 foyers insulaires à déposer ou renouveler un dossier d'allocation pour le logement et près de 10 752, en janvier 2012, à bénéficier de la couverture maladie universelle.

Dans sa feuille de route, dévoilée hier lors de la clôture de la conférence nationale contre la pauvreté et l'inclusion sociale, le chef du gouvernement a notamment annoncé une hausse de 10 % en cinq ans du RSA.

Le temps partiel augmente, le pouvoir d'achat décline

Une mesure phare de Jean-Marc Ayrault destinée à « lutter contre la pauvreté » au même titre que l'étendue de la CMU qui vise à couvrir 500 000 personnes supplémentaires ou la présentation d'un nouveau contrat en alternance pour les jeunes.

En Corse, 7.381 personnes bénéficient du RSA. Seront-elles concernées par cette mesure qui semble présenter quelques limites ? Les 50.000 insulaires confrontés à la précarité ont-ils retrouvé confiance à l'annonce des dernières mesures gouvernementales ? Pour l'heure, leurs préoccupations majeures semblent se résumer au coût de la vie sur l'île.

En moyenne, le prix de vente dans les grandes surfaces est de 8 % plus cher en Corse que sur le Continent (source CGT). Le prix peut grimper de 20 % lorsqu'il s'agit d'un produit frais. Autre dépense qui grève le panier de la ménagère corse : le carburant.

« Le prix est plus élevé alors qu'il y a beaucoup moins de transports en commun pour se déplacer », assure Jean-Pierre Battestini, secrétaire départemental de la CGT. Une problématique qui peut freiner les recherches d'emplois dans les zones périurbaines. Qui dit emploi dit salaire, et, de plus en plus, le nombre de travailleurs pauvres, contraints au temps partiel augmente. Pendant ce temps, leur pouvoir d'achat dégringole.

Autre fâcheuse tendance qui se confirme, « la Corse est la région où est signée le moins de CDI à temps plein ».Conséquence : la précarité ne cesse de gagner du terrain.

*Selon les études menées et publiées par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 15:55

                                                                                                                                    

  MAURICETHOREZjpg.jpg"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."   Soviet---Hammer-02.gif

                   (Maurice Thorez)

  •  

  

 

 

 

                                          carte--PCF.jpg                                             

                                                                       

   

La nouvelle carte du Parti, sans débat, discussion, sans même l'avis du conseil national ...plus de logo "marteau et faucille" et une référence de taille à la gauche Européenne, et ils osent dire qu'il n'y a pas d'effacement....

Faite depuis le 1er décembre, mise en circulation que dans quelques endroits

                     Corine Becourt, Fedération de l'Aisne

 

                                                                        

 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 10:41

                     Les vidéos de Terre Corse 

 

                                                                                 

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 09:34

                Merci, M.Barbier (de "L'Express": pour ceux qui ne liraient pas n'importe quoi!!!)

 

 

 

 source: U Levante                            

 

Merci Monsieur Barbier !

 

Ex-bucheron, ex-muletier, accompagnateur en montagne et Corse voyou, Robert Cervoni répond à Christophe Barbier. Anti-Corse devant l’éternel… le chroniqueur de l’Express a tranché : le problème corse, ce sont les Corses !

 

 

Cher Monsieur Barbier,

Je viens de regarder votre chronique sur I-Télé  et je me décide à prendre la plume pour vous remercier.

Car je vais vous dire : moi je sais et je vais parler, comme disait M. Santelli à M.Vals il y a peu de temps. Je suis Corse (je m’en excuse) et donc génétiquement malhonnête : je plaide non coupable, je n’avais pas demandé à naître sur cette île de truands. La vie est mal faite, c’est le destin commun à la culture métèque méditerranéenne… Mais je travaille honnêtement, ce qui d’ailleurs me rend louche aux 299 999 autres voyous qui vivent sur cette terre Corse.

Je m’en remets à vous et à vos cercles parisiens pour parler et dénoncer ce que je sais, certain que vous relayerez ces informations en haut lieu et encore plus certain que votre intervention permettra à la France, enfin, d’éradiquer la violence congénitale en Corse.

Merci, Monsieur Barbier, d’être mon porte-parole et oserais-je le dire ! : notre porte-parole.

Car depuis plus de dix ans (et certainement ni l’Express ni les autres médias nationaux n’en ont eu connaissance, c’est bien regrettable vous l’avouerez !) la société civile corse regroupée au sein d’associations inconnues de vous (U Levante, Le Poulpe…) dénonce régulièrement le blanchiment d’argent sale à travers les investissements immobiliers rendus possibles grâce aux PLU (Plan local d’urbanisme) qui fleurissent en Corse comme les pâquerettes au printemps (je conviens que cette image bucolique n’a que peu de rapport avec le sujet, mais elle me plaît). Je parle ici de sommes imprononçables par le commun des mortels tant il y a de zéros derrière les premiers chiffres.

Beaucoup de ces PLU ont été pensés et édités au mépris des lois françaises (oui,  » françaises  » vous avez bien lu !) relatives aux différents zonages constructibles et inconstructibles ainsi qu’aux ratios de construction en rapport au nombre d’habitants dans une région donnée et aux prévisions de développement de cette même région (n’hésitez pas à relire la phrase, c’est d’une telle complexité ces lois !).

Certains élus corses sont véreux (vous m’excuserez de vous faire remarquer que vous en avez aussi chez vous ; je dis « chez vous » puisqu’à vous lire il y a « nous » d’un côté et « vous » de l’autre), d’autres sont plus honnêtes, de simples êtres humains qui reçoivent des pressions contre lesquelles il est difficile de lutter tout en restant en bonne santé et en espérant vieillir.

Les atteintes les plus courantes à ces lois concernent des projets immobiliers dans des zones remarquables pourtant classées inconstructibles de par la loi, comme la bande littorale (loi Littoral), les espaces remarquables, les terres agricoles, la notion de continuité de hameau…

Ces PLU ont été dument avalisés et accordés par les différents préfets qui se sont succédé sur l’île. Car ce sont bien les services de l’État à travers les préfets qui vérifient la légalité de ces PLU, sinon qu’en serait-il, je vous le demande !! Ces lois s’appliquent à l’ensemble du territoire français. Donc à la Corse (?).

Sauf que, dans les faits, ce n’est pas ainsi que ça se passe : ce sont les associations citoyennes (corses, je suis confus de vous le dire) qui dénoncent, attaquent et défèrent devant les tribunaux administratifs. Et, inlassablement, les tribunaux donnent raison à ces associations et rejettent les PLU attaqués en se référant simplement à la loi. Française. Bafouée par les services de l’État. Français.

Le dernier PLU attaqué au tribunal administratif par ce ramassis d’associations a été annulé il y a tout juste deux semaines, malgré la «  vigilance préfectorale  » qui lui avait donné son accord. Les pressions et les menaces sur ces associations (corses) sont considérables.

Alors je vous éclaire Monsieur Barbier, grand défenseur des principes régaliens de la République Française : l’explosion de la construction immobilière en Corse est le terreau du développement du grand banditisme. Cette montée en flèche n’a été rendue possible que par l’incurie  de l’État qui frise la complicité… C’est une violence en col blanc qui ne dit pas son nom, une violence dont vous ne parlez jamais dans les journaux et qui engendre celle qui fait la une de vos médias, plus spectaculaire et vendeuse. Car on parle de milliards d’euros Monsieur Barbier et ça aiguise quelques appétits…

Mais j’ai une question qu’il me brûle de vous poser : lorsque vous parlez des Corses, à qui vous référez-vous ?
Je m’explique, il est vrai que ma question est confuse, pardonnez-moi : on parle si mal le français de ce côté de la Méditerranée !

La Corse : environ 300 000 habitants dont moins de la moitié est aujourd’hui d’origine « génétiquement » corse, pour reprendre votre expression qui rappelle quelques idéologies nauséeuses. Ce qui revient à dire que plus de la moitié des habitants de l’île est d’origine « génétiquement » non corse (j’ouvre une petite parenthèse pour vous dire que dans ma grande naïveté des questions ethnologiques, ethniques et anthropologiques, pour moi est Corse celui qui a fait le choix d’aimer cette terre, d’y vivre, d’y travailler et de participer à son développement dans le respect de sa culture. Mais je n’ai pas votre science de ces choses -à, loin s’en faut).
Dans ce lot de « génétiquement » non corses , il n’aura pas échappé à votre grande connaissance des affaires corses que, de par les avantages qu’elle offre à certaines branches de la fonction publique, notre île a le plaisir d’accueillir plus de policiers et de gendarmes (en proportion du nombre d’habitants) qu’il n’y en a dans les autres régions françaises (pour les gendarmes, 1 an passé en Corse = 2 ans ! )

Les englobez-vous dans « les Corses » ou en sont-ils exclus ? Je pense que vous les englobez car sinon comment expliquer le taux de non élucidation de tous ces meurtres et qui frise le taux zéro, si ce n’est par leurs silences génétiquement complices.
Car enfin, comment des professionnels du renseignement, payés pour cela, arrivant à savoir le moindre détail de la vie de M. X ou de Mme Y, comment donc se fait-il que ces professionnels n’arrivent pas à faire de liens entre tout ce qui se passe et est visible par tous ? Incompétence ? Pressions ? Atteintes violentes du virus corse appelé » « lascià corre » (littéralement laisser courir, laisser tomber) ?
Comment expliquez-vous la provenance des sources qui vous permettent à vous journalistes de pondre tous ces articles très détaillés (« La carte criminelle corse » du journal Le Monde entre autres) relatant et décortiquant tout cet imbroglio de meurtres, de commanditaires et de causes, donnant des noms avec forces explications ?

Certains articles sont de véritables copies des PV des forces de police ou de gendarmerie qui connaissent bien mieux que moi les détails de tout cela mais qui selon vous ne savent rien « parce que les Corses se taisent ».
Une réponse puisée au fond incommensurable de votre éminente connaissance de ces choses me réjouirait fortement, ainsi que d’autres.

J’ai été long, je m’en excuse. Mais ça faisait tellement longtemps que je ne parlais plus à quelqu’un qui m’écoute si attentivement. Parce que tout ce que je vous ai dit, avec d’autres nous l’avons déjà dit et répété à en perdre la voix à tous les préfets qui se succèdent tous les deux ans.

Quelle chance j’ai que vous m’accordiez votre attention !

Mille mercis Monsieur Barbier

Robert Cervoni
ex-bucheron, ex-muletier, accompagnateur en montagne et Corse voyou (pléonasme)

 

Robert Cervoni a également fait paraitre ce billet dans les commentaires du site de l’express dans lequel M. Barbier a fait paraître sa chronique

 

 

            

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:50

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

  Après l'excellent documentaire KHAOS sur la situation en Grèce, vu Samedi au cours de la première journée de la fête de TERRE CORSE, l'alerte ci-dessous sur le danger nazi au pays de Démosthène.

                                 (U Cursinu Rossu)

grece-nazis.jpg Grèce : Sur fond de crise, l’inquiétante ascension des néonazis

Article de Cécile Chams pour Solidaire, journal du Parti du travail de Belgique (PTB) repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



A Athènes ou au Pirée, la vie des réfugiés est devenue un enfer. En journée, la police recherche les sans-papiers pour les déporter. Le soir, des néonazis organisent des ratonnades, sous l’œil complice de la police. Face au chômage qui touche 2 millions de Grecs, le parti néonazi Aube dorée propose sa solution finale.



« Chaque matin, je me pose la question : comment échapper à la police ? Et chaque soir : comment échapper aux racistes ? Voilà à quoi ressemble ma vie ici. »1 Saleh Ibrahim, jeune Somalien de 26 ans et sans-papier, a été agressé par un groupe de néonazis qui lui ont cassé le bras alors qu’il traversait la place Aghios Pantéléïmonas, dans un quartier populaire au Nord d’Athènes.



La situation des immigrés et réfugiés en Grèce s’est considérablement dégradée depuis les élections du 6 mai, quand les néonazis d’Aube dorée sont entrés pour la première fois au parlement. Aube dorée a obtenu 6,9 % des voix et 18 sièges au parlement aux élections du 17 juin. 

« Ils frappent pour tuer »



Contrairement à d’autres partis d’extrême droite en Europe à la façade légaliste, Aube dorée affiche ouvertement ses symboles nazis. Ses membres portent la croix gammée, des T-shirt de la Waffen SS et font le salut nazi. La principale activité d’Aube dorée aujourd’hui, c’est l’organisation de pogroms dans les rues d’Athènes et d’autres villes.



« Il y a des attaques tous les jours, explique Reza Gholami, qui dirige une association de réfugiés afghans. Ces types ne veulent pas seulement effrayer les gens, ils frappent pour tuer. » Dans la nuit du 12 août, un jeune irakien de 19 ans a été assassiné. Selon la police, il a été poignardé à mort par cinq personnes qui se déplaçaient à moto. Les agresseurs avaient auparavant tenté de s'en prendre à des immigrants roumains et marocains2.



Un réseau de 23 associations, regroupées autour de l’Agence pour les réfugiés des Nations Unies (UNHCR), a répertorié 87 agressions xénophobes de janvier à septembre, à Athènes, au Pirée et à Patras. Les agresseurs ont utilisé généralement des armes, comme des bâtons, des barres de fer, des chaînes, des couteaux ou des bouteilles cassées. Le réseau dénonce également le comportement de la police dans 15 de ces cas. Plutôt que d’enquêter sur les incidents, la police a mené l’enquête sur la validité du séjour des victimes. Certaines victimes sans papier ont été menacées d’arrestation et de déportation et parfois brutalisées dans les commissariats.



Pour le réseau, ces 87 agressions ne sont que le sommet de l’iceberg. L’Association des travailleurs immigrés estime ainsi qu’il y a eu quelque 500 agressions à caractère raciste les six premiers mois de l’année. « La plupart des incidents ne sont pas connus, parce que les immigrés ne déposent pas plainte. Ils ont peur parce qu’ils n’ont pas de titre de séjour ou parce qu’ils n’ont pas l’argent pour payer le dépôt de plainte 4», déclare Reza Ghomali, de l’association des réfugiés afghans.



Le réseau antiraciste s’est donné pour objectif de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces attaques. Car pour l’heure, aucune condamnation n’a été prononcée contre des auteurs d’agression raciste. Pourtant, dans la majorité des cas répertoriés, la présence de membres d’Aube dorée a été constatée.



Le 31 octobre, un groupe de 150 personnes, dont trois députés d’Aube dorée (Ilias Panagiotaros, Kostas Barbaroussis and Nikolaos Michos) ont attaqué des immigrés et endommagé leurs commerces dans le quartier d’Aghios Panteleimonas. Barbaroussis est également impliqué dans un assaut similaire en septembre à Mesolongi, à l’ouest du pays. Le parlement grec vient de voter la levée de son immunité et de celle de trois autres députés néonazis pour ces agressions.



« Aube dorée a infiltré la police »



Les liens étroits entre Aube dorée et certains commissariats sont connus depuis longtemps. Lors des dernières élections, près de la moitié des policiers ont voté pour les néonazis. L’ancien ministre de la Protection du Citoyen (ministre de l’Intérieur), Michalis Chrysochoidis a déclaré lors d’un interview pour le magazine Unfollow : « Je ne sais pas si c’est 50 % ou 60 %, mais ils sont nombreux. Même si c’est 40 %, c’est trop. » Et quand on lui a demandé comment c’était possible, il a répondu que les policiers sont « induits en erreur », qu’il recherchent une « protection politique ».



Récemment, le quotidien britannique The Guardian a recueilli le témoignage d’un officier supérieur. Il déclare que les gouvernements successifs en Grèce ont permis à Aube Dorée d’infiltrer la police à plusieurs niveaux. Par ses services de sécurité, l’État est bien informé des activités d’Aube dorée, explique-t-il. Les chefs de la police avaient la possibilité d’isoler et de liquider ces « poches de fascisme », mais ont décidé de ne pas le faire. « L’État fait cela délibérément utiliser les fascistes à ses propres fins ».



« Les néonazis peuvent ainsi être utilisés contre la gauche » qui mène des actions de protestation contre l’austérité. Ils peuvent aussi agir comme agents provocateurs pendant les manifestations, témoigne l’officier.



Les autorités continuent de nier ces liens. Pourtant, un policier vient récemment d’être suspendu pour avoir participé à une attaque d’Aube dorée contre des immigrés sur un marché le 8 septembre5.

 

Le 30 septembre 2012, un groupe de motards antifascistes ont manifesté contre Aube dorée, qui faisait la chasse aux immigrés. La police, arrivée en force, a arrêté 23 antifascistes et deux membres d’Aube dorée. Ces derniers ont été libérés après quelques heures, mais les antifascistes ont été transférés à l’état-major de la police. Ils déclarent avoir été torturés durant la nuit par la police, ce qui a été confirmé par des constats médicaux ultérieurs.



Pour la journaliste et élue du Parti communiste de Grèce (KKE) Liana Kanelli, Aube dorée remplit « la mission que le système lui assigne ». Aube dorée agit aussi en soutien des employeurs qui exploitent la main-d’œuvre immigrée. « Quand un employeur veut vous faire chanter, il menace d’appeler Aube dorée. Des bandes fascistes viennent tabasser des travailleurs qui réclament leurs droits6 », explique Javed Aslam, dirigeant de la communauté pakistanaise en Grèce.

Un climat raciste entretenu au sommet



Le 4 novembre, Walid, 29 ans, travailleur immigré égyptien était retrouvé enchaîné et couvert de blessures dans l’île de Salamine, près du Pirée. L’ouvrier boulanger a été enlevé et torturé pendant 18 heures par son employeur grec et trois autres hommes liés à Aube dorée, dans le but de lui voler ses économies. Le patron, membre de la Nouvelle Démocratie, est adjoint au maire d’Ambelakio. La victime était parvenue à s’échapper avant de s’effondrer au pied d’un arbre. Une ambulance a été dépêchée sur les lieux, ainsi que la police et les pompiers, qui ont dû intervenir pour couper la grosse chaîne attachée autour du cou de la victime, avant que celle-ci ne soit transférée à l’hôpital. Après avoir reçu les premiers soins, Oualid a été arrêté et menacé d’expulsion faute de titre de séjour valable. Ses tortionnaires ont eux été libérés le 8 novembre7. La communauté égyptienne a manifesté à deux reprises devant l’ambassade d’Egypte pour demander une protection adéquate contre les attaques racistes.



A Xanthi, au nord-est de la Grèce, où vit une importante minorité musulmane depuis des siècles, des fascistes harcèlent les musulmans. Et même des touristes d’Egypte, de Corée du Sud ou des États-Unis ont été victimes des fascistes ou des rafles de la police. La situation est telle que l’ambassade des États-Unis recommande la prudence à ses ressortissants « d’origine africaine, asiatique, hispanique ou moyen-orientale »8. Ces actes sont le résultat d’un climat de haine raciste entretenu au sommet de l’État.



Les dirigeants d’Aube dorée peuvent ouvertement débiter leurs propos racistes et fascistes sur les chaînes de télévision. L’un d’eux a même agressé physiquement deux députées, de Syriza et du KKE, lors d’une émission en direct. Et les déclarations xénophobes de certains ministres et députés de la Nouvelle Démocratie ne font que renforcer sa popularité. Selon divers sondages récents, Aube dorée est crédité de 9 à 12 %.



En avril, avant les élections, le ministre de l’Intérieur, du Pasok (Parti socialiste), Michalis Chrysochoidis, a organisé une vaste opération de contrôle dans le centre d’Athènes, dans le but d’arrêter les sans-papiers. Et il a annoncé à grand fracas la construction de 30 « centres de rétention » pour candidats réfugiés en attente d’expulsion.« Les immigrés clandestins devraient être expulsés du pays, ils sont devenus les tyrans de la société », a déclaré alors son challenger, l’actuel premier ministre, Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, conservateurs). Il s’était engagé à « reconquérir » les villes et arrêter « l’invasion » de l’immigration illégale. Tout en ajoutant : « Il n’y a plus de place pour les Grecs dans les jardins d’enfants. Nous allons y mettre fin.9 »



La chasse aux sans-papiers a repris début août, quand le nouveau ministre de l’Intérieur, Nikos Dendias, de la Nouvelle Démocratie, a lancé l’opération « Xenios Zeus » (Dieu de l’hospitalité !). « La question de l’immigration illégale est l’un des grands problèmes du pays avec celui de l’économie10 », a dit Nikos Dendias. 7 300 demandeurs d’asile ont déjà été interpellés et 1 596 arrêtés et transférés en vue de leur déportation.



« Non, l’extrême droite néonazie ne grandit pas comme une force externe au système démocratique. Le système démocratique l’a incorporée en son sein et se nazifie en reproduisant son programme comme un dogme d’organisation sociale et comme une méthode de gouvernement. En ce sens, Aube dorée est déjà au pouvoir », écrit le journaliste grec Augustine Zenakos11.



Le dernier rassemblement des néonazis sur l’île de Crète le 25 novembre, montre bien leur vision de la société. Devant leurs partisans, les députés néonazis ont déployé le drapeau de la junte fasciste (1967-1974). Ils avaient même projeté de faire un tour de Crète. Mais ils en ont été empêchés par des centaines de manifestants antifascistes qui ont encerclé la salle où ils étaient réunis. La télévision grecque a montré le porte-parole d’Aube dorée, Kasidiaris, invectiver la police et exiger qu’elle chasse les manifestants antifascistes. Et celui-ci d’ajouter : « On va les baiser ! Il y aura des morts ici ce soir ! Je vous en donne ma parole ! »



Dans un autre reportage, on peut voir Kasidiaris expliquer comment les 18 députés d’Aube dorée tirent avantage de leur immunité parlementaire : « Nous pouvons désormais porter légalement des armes et nous ne serons pas arrêtés sur place en cas d’incident. Cela nous permet d’être un peu plus à l’aise dans nos mouvements.12 »

Comment expliquer leur ascension ?



Aux dernières élections, 425 000 Grecs ont voté pour ce parti néonazi. Bien peu connaissent pourtant son idéologie et le pedigree de ses 18 élus. Aube dorée s’affiche « contre le système » et dénonce les « voleurs », les « banques », les « politiciens corrompus ». Il déclare qu’il veut protéger les Grecs et sa « solution » est « de chasser les immigrés ».



Certains commentateurs qualifient ce parti de nationaliste. Ils ont tort. Les tirades d’Aube dorée contre Merkel et les Allemands, c’est pour la galerie. Aube dorée entretient des liens avec d’autres partis néonazis. En 2005, il a rejoint le parti allemand NPD dans une cérémonie d’hommage à Hitler. Et en 2010, son dirigeant faisait un discours devant les militants néofascistes italiens du parti Forza Nuova13. Ilias Kasidiaris, le porte-parole d’Aube dorée, a écrit récemment un article à l’occasion de l’anniversaire d’Hitler, qu’il qualifie de « grand réformateur social et organisateur d’un État modèle ».



« Ils ne comprennent pas », déclare le leader d’Aube dorée, dans un discours en 201114. « Quand nous deviendrons forts, nous serons sans pitié ! S’il le faut, nous salirons nos mains ! Nous ne sommes pas des démocrates ! »



Mais tout cela, beaucoup d’électeurs ne le savent pas. Ils ne savent pas non plus qu’Aube dorée soutient les armateurs, les plus riches capitalistes du pays.



Alors que la population se débat dans la misère, les armateurs grecs à la tête de la 1e flotte au monde, ne paient toujours pas d’impôts. Ce privilège est inscrit dans la Constitution depuis 1967. Le parlement grec compte revoir cela. Ilias Panagiotaros, député d’Aube dorée, a exprimé au parlement, son soutien aux armateurs15 : « Le pays va recevoir 80 millions d’euros en taxant les bateaux avec pavillon grec. Quoi de plus facile pour les armateurs grecs de changer leur pavillon pour sauver leur argent ? Au lieu de cela, un accord devrait être trouvé pour qu’au lieu des 2-3 Grecs maximum sur chaque navire – dont le capitaine et le premier mécano – le reste de l’équipage soit aussi grec. »



Selon le politologue Christophoros Vernardakis, les électeurs d’Aube dorée sont principalement issus de la petite classe moyenne qui s’est rapidement appauvrie avec la crise. On y trouve des petits indépendants, commerçants, agriculteurs, petits employés sans emploi et des policiers. Aube dorée exploite le désespoir, l’ignorance et la peur. Il désigne les immigrés comme responsables de la crise, alors qu’ils en sont, comme les travailleurs grecs, les premières victimes. Et en plus, il se propose de faire le sale boulot avec la complicité de la police. Il détourne ainsi une partie de la population de la lutte contre les véritables responsables du pillage du pays.



« Le parti est fort dans les zones les plus touchées par la crise, mais aussi dans d’anciens fiefs des bataillons de sécurité16 », les milices armées par l’Allemagne pour lutter contre la résistance communiste, explique le politologue Elias Nikolakopoulos. C’est ainsi que l’on peut expliquer les scores du parti néonazis dans certaines régions rurales où il y a peu d’immigration.

Saccage des revenus et des droits démocratiques



« Aube dorée a toujours offert ses services au patronat et aux organisations patronales, selon le KKE. A plusieurs occasions, ses militants ont été  utilisés pour briser des grèves. Leur violence avait aussi pour but d’effrayer les travailleurs pour leur faire abandonner la lutte. » « Il faut dénoncer son rôle de soutien au système, explique Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE. Aube dorée doit être combattue par un mouvement organisé, sur les lieux de travail, dans les secteurs, les organisations populaires. »



L’ascension d’Aube dorée s’inscrit dans le saccage généralisé des revenus, des services et de l’ensemble des droits démocratiques des travailleurs et de la population en Grèce.



Les conventions collectives, les obstacles au licenciement et le salaire minimum ont été abolis par les gouvernements de la Nouvelle Démocratie et du Pasok. Le 9 octobre dernier, le gouvernement a utilisé une loi datant de la junte fasciste (1967-1974) pour interdire une partie d’Athènes aux manifestants. Cette loi n’avait pas été utilisée depuis 197417. La liberté d’expression est également menacée. Le journaliste Kostas Vaxevanis peut en témoigner. Il a été arrêté pour avoir publié, dans son magazine Hot Doc, la liste des 2 000 grands fraudeurs qui avaient ouvert un compte en Suisse. Cette liste avait été remise au gouvernement grec en 2010, qui n’en n’avait rien fait, puisqu’il l’avait « perdue ».



  « Tout le monde n’est pas responsable de la crise en Grèce, écrit Vaxevanis18. Et tout le monde ne paye pas cette crise. Le petit club corrompu au pouvoir tente de s’en sortir en prétendant qu’il fait des efforts pour sauver la Grèce. En réalité, il exacerbe les contradictions, tandis que la Grèce est amenée au bord du gouffre. »



Les 2,3 millions de Grecs vivant sous le seuil de pauvreté, les 2 millions de sans-emploi, les deux tiers de la population qui ne parvient plus à payer ses factures, sont littéralement amenés au bord du gouffre. Au lieu de les aider, Aube dorée va les pousser dans l’abîme, tout en protégeant une poignée de riches qui ont planqué leur fortune en Suisse et ailleurs.



D’abord les immigrés, puis les communistes, les homosexuels, les handicapés…


« Quand Aube dorée sera au Parlement, nous allons mener des raids dans les hôpitaux et les crèche pour jeter les immigrés et leurs enfants dans la rue, afin que les Grecs puissent prendre leur place
19 », a déclaré un candidat du parti néonazi avant les élections. Le parti néonazi vise aussi les soupes populaires et les bureaux de chômage, qu’il veut interdire aux étrangers.


Les immigrés sont des « sous-hommes qui transportent toutes sortes de maladies20 », a déclaré au parlement Eleni Zaroulia, députée d’Aube dorée et épouse du leader du parti. Cette députée est aussi membre du comité pour l’égalité et la non-discrimination du Conseil de l’Europe…


Le parti néonazi a récemment demandé au ministre de l’Intérieur de fournir le nombre d’enfants étrangers accueillis dans les écoles maternelles du pays. Et le député néonazi Panayiotis Iliopoulos a écrit à l’Université de l’Egée (île de Lesbos) pour demander combien d’étudiants étrangers étaient hébergés. Le vice-recteur s’est senti « insulté » par cette question21.


Face au désespoir de la population, Aube dorée prône un nettoyage ethnique : l’emploi, les services publics, l’enseignement, les soins de santé… réservés aux Grecs. Aube dorée annonce ses nouvelles cibles : après les immigrés, il veut s’attaquer aux homosexuels et aux handicapés, comme on peut le lire dans leur dernier tract.


Aube dorée ne vise pas seulement les immigrés, explique Liana Kanelli, députée du Parti communiste de Grèce (KKE). « Il menace aussi les communistes et dit ouvertement : “Nous allons faire de vous du savon”. » Le 7 novembre à Thessalonique, deux membres d’Aube dorée ont attaqué avec des bâtons et des couteaux trois jeunes communistes qui distribuaient des tracts en faveur de la grève générale. Ces jeunes ont pu s’en tirer grâce à l’aide de travailleurs en grève d’une usine proche. La police n’a toujours pas arrêté ces individus.


Le mois dernier, quatre députés et des membres d’Aube dorée, avec des intégristes et prêtres orthodoxes, ont attaqué le théâtre où se jouait la pièce de Terrence McNally Corpus Christi, où Jésus et les apôtres sont une communauté gay vivant au Texas. La police anti-émeute a encerclé le théâtre. Mais le directeur n’a pas osé sortir car les néonazis étaient toujours présents. « La dernière fois qu’une pièce de théâtre était jouée sous la garde de la police, c’était pendant la junte. Je ne veux pas croire que c’est de nouveau la junte », a-t-il déclaré.


Un journaliste témoin de la scène a été tabassé par les fascistes, devant les policiers qui n’ont rien fait. Le journaliste n’a pas porté plainte, de crainte que son adresse ne soit transmise à Aube dorée22.


« L’homophobie a toujours existé en Grèce », déclare Andrea Gilbert23, porte-parole d’Athens pride, une organisation de défense des droits des homosexuels. « Mais depuis un an, il y a une nette augmentation des attaques anti-gay. Les auteurs agissent avec impunité… avec le même scénario que les attaques d’Aube dorée contre les immigrés. Ces gens haïssent les immigrés, les gays, les étrangers, les femmes. Ils haïssent tout le monde. »



 1. RFI, 30 juillet 2012 • 2. Ekathimerini, 14 août 2012 • 3. http://1againstracism.gr/racist-violence-recording-network-findings/, 23 octobre 2012 • 4. Ekathimerini, 12 juin 2012 • 5. Ekathimerini, 11 septembre 2012 • 6. The Guardian, 26 octobre 2012 • 7. I efimerida ton syntakton, 9 novembre 2012 • 8. Ambassade des USA, 16 novembre 2012 • 9. The Guardian, 26 octobre 2012 • 10. La Libre Belgique, 9 août 2012 • 11. Augustine Zenakos, “The literality of nazism”, 13 octobre 2012 • 12. Kathimerini, 26 novembre 2012 • 13. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit. • 14. Augustine Zenakos, 25 octobre 2012. Op. cit. • 15. Rizospastis, 8 novembre 2012 • 16. Le Monde, 6 octobre 2012 • 17. Okeanos, 12 octobre 2012 • 18. The Guardian, 30 octobre 2012 • 19. The Guardian, 12 juin 2012 • 20. Ekathimerini, 18 octobre 2012 • 21. Ekathimerini, 23 octobre 2012 • 22. Okeanos, 12 octobre 2012 • 23. Greek Reporter, 26 novembre 2012

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:36

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:19

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     Égypte : dans les "chambres de torture" des Frères musulmans
[L'Egypte,  par des islamistes, est toujours un bon élève de l'impérialisme.
 Rien à voir avec la Syrie. C'est pourquoi, on en parle de façon differente dans les média]

lundi 10 décembre 2012

Pendant que des milliers de partisans du président égyptien Mohamed Morsi chassaient mercredi soir ses opposants qui assiégeaient le palais présidentiel, faisant cinq morts, d’autres scènes tout aussi sanglantes se déroulaient près de cette même enceinte. D’après le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm (proche de l’opposition), les manifestants arrêtés ont été envoyés dans des "salles de torture", en face du palais. Façonnée à la main grâce à des barrières de fer, la "chambre centrale de torture" se trouvait face à la mosquée Omar Ibn Abdel Aziz, sur la rue al-Merghany.

"Ces salles étaient interdites aux journalistes, raconte le journaliste Mohamed el-Garhi. J’ai pu m’y infiltrer, car je connaissais bien un confrère de Misr 25 TV, une chaîne appartenant aux Frères musulmans." À l’intérieur, des policiers en uniforme, mais aussi des agents en civil, du poste de police de Nozha. Outre les forces de sécurité figurent 15 membres de la confrérie des Frères musulmans, qui répondent aux ordres de 3 individus barbus. "Ce sont eux qui décident qui doit être là ou pas", raconte Mohamed el-Garhi dans son article. Comprenez : leurs ordres surpassent ceux des forces de la sécurité centrale.

D’après le journaliste, il existait plusieurs "chambres" de ce type. "Les chambres étaient improvisées, et il n’était pas évident de déterminer leur nombre", explique Mohamed el-Garhi dans son reportage. "Lorsqu’un individu était arrêté, une chambre était édifiée près du bâtiment." Une dizaine de manifestants est jetée dans la pièce où se trouve le reporter. Ils viennent d’être arrêtés lors du rassemblement de mercredi réclamant l’abrogation du décret présidentiel du 22 novembre, ainsi que l’annulation du référendum sur la nouvelle Constitution.

Les opposants sont vite pris à partie par les Frères, qui les frappent violemment au visage et sur le corps à l’aide de bâtons. Avant de déchirer leurs vêtements, les militants islamistes prennent soin de leur confisquer leur carte d’identité, téléphone portable ou argent. "Tout cela s’est déroulé devant les yeux des forces de police du ministère de l’Intérieur, qui ont laissé faire", assure le journaliste. Déjà blessés, les opposants sont alors soumis au véritable interrogatoire.

Son but : amener le manifestant à avouer qu’il est un "voyou". Les questions fusent. Les coups aussi : "Pourquoi vous êtes-vous rendu dans la rue ? Avez-vous reçu de l’argent pour manifester ? À quel mouvement appartenez-vous ? Celui de Mohamed El Baradei, celui de Hamdeen Sabbahi ou l’ancien parti de Hosni Moubarak (aujourd’hui dissous, NDLR) ?" Des cris résonnent dans la cellule improvisée. "Je suis ami avec tous les cheikhs (sages), jure l’un d’entre eux. Je suis un musulman comme vous." À ses côtés, un homme en sang hurle : "Je suis une personne éduquée. J’ai une voiture. Est-ce que je ressemble à un voyou ?"

Dans la même pièce, un autre prisonnier est molesté, car accusé d’être un proche de l’ancien porte-parole du Parlement sous Moubarak, Fathi Sorour. Si les détenus persistent à nier, les coups et les insultes pleuvent d’autant plus. D’après Mohamed el-Garhi, certains des détenus sont frappés si violemment qu’ils ne peuvent bientôt plus répondre aux questions de leurs geôliers. Pourtant, aucune aide médicale ne leur est apportée. "Il y avait du sang visible sur le sol, à l’extérieur des chambres, raconte le journaliste d’Al-Masry Al-Youm. Certains Frères ont essayé de le cacher en le couvrant de poussière, mais il restait parfois visible."

La torture achevée, un membre de la confrérie transmet les cartes d’identité et les effets personnels des prisonniers à un haut responsable de police. Certains des Frères ont affirmé avoir retrouvé sur les détenus des armes. Mais les geôliers savent se montrer cléments. Ils ont offert aux prisonniers des bouteilles d’eau. Sans compter que le haut responsable de la police a demandé aux trois chefs islamistes de les aider à transférer les 10 détenus au poste de police Nozha. Il craint en effet qu’ils ne soient de nouveau pris à partie par les partisans de Mohamed Morsi à l’extérieur du palais. Toutefois, dès que ce groupe est évacué, un autre fait son entrée dans la chambre centrale.

"Outre notre journaliste, ces chambres de torture ont été citées par plusieurs manifestants, hommes et femmes, qui affirment en avoir été victimes", assure au Point.fr Lina Attalah, rédactrice en chef de la version anglaise du site Al-Masry Al-Youm. "Ce qui est inquiétant dans cette histoire est que les policiers n’ont rien fait pour empêcher les Frères musulmans d’agir, ce qui dénote une certaine complicité." De leur côté, les Frères musulmans ont strictement démenti l’existence de toute "chambre de torture". "Les photos que j’ai prises prouvent que cela est bel et bien arrivé", répond Mohamed el-Garhi.

(10 Décembre 2012 - Armin Arefi)

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 10:47

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L’agonie des résistants dans les prisons sionistes

jeudi 6 décembre 2012, par Fadwa Nassar

En grève de la faim depuis plus de 157 jours (5 mois) et 125 jours (4 mois), les résistants palestiniens Ayman Sharawneh et Samer Issawi agonisent. Le directeur du centre Ahrar, Fouad Khafech, lui-même détenu administratif à plusieurs reprises, a confirmé la détérioration alarmante de l’état de santé des deux résistants, où les séquelles de leur longue grève de la faim sont devenues irrémédiables.

Ils réclament, comme beaucoup d’autres prisonniers, détenus administratifs, leur libération immédiate. Ayman Sharawneh et Samer Issawi, des villes occupées d’al-Khalil et d’al-Qods, avaient été libérés lors de l’échange de prisonniers « Fidélité des hommes libres » en octobre 2011. Mais ils furent de nouveau arrêtés et plaçés en détention administrative (c’est-à-dire sans aucune charge autre que « secrète » décrétée par les services de renseignements sionistes), dans une campagne hystérique de l’occupation consistant à emprisonner de nombreux prisonniers libérés, par vengeance d’abord, et ensuite pour mesurer l’état de disponibilité de l’Etat égyptien à suivre le dossier en tant que garant de l’accord d’échange. Or, en dépit de nombreux appels de la part des prisonniers et des ministères chargés des prisonniers (de Ramallah et de Gaza), il s’avère que le pouvoir égyptien est incapable de garantir cet accord et que les prisonniers et leurs familles devraient compter sur leurs propres forces, comme d’habitude, et sur leur peuple avant tout pour assurer la liberté des détenus administratifs, notamment ceux qui sont en grève de la faim.

Aujourd’hui, 7 prisonniers mènent la grève de la faim réclamant leur libération immédiate, la dignité pour les prisonniers et le peuple palestinien, par la suppression de la détention administrative, détention arbitraire et criminelle pratiquée par l’occupant sioniste et avant lui, par l’occupant britannique. Les sept prisonniers sont : Ayman Sharawneh, Samer Issawi, Uday Zayd Kilani (Toubas), en grève de la faim depuis le 23 octobre dernier. Les deux cadres du Jihad islamique, Tareq Qaadan et Jaafar Izziddine (Arrabe, près de Jénine) arrêtés puis libérés au cours de cette année, ont de nouveau été arrêtés au cours de la guerre contre Gaza. Ils ont décidé de mener la grève de la faim dès le 25 novembre, jour de leur arrestation. Jaafar Izzidine avait mené une lutte de 56 jours avant d’être libéré, au cours de l’été dernier. Deux autres prisonniers, Saleh Kumayl (Qabbatya, 44 ans) et Youssef Sha’bane (‘Anine, 32 ans) protestent également contre leur détention arbitraire en menant la grève de la faim.

Quant à Samer al-Barq, qui avait mené une grève de la faim de quatre mois et qui est toujours en hospitalisation, sa détention administrative a été renouvelée de trois mois, malgré la promesse faite par l’administration pénitentiaire sioniste qu’il serait libéré. Il semble que l’Egypte n’ait pas donné suite à la proposition de le recevoir. Mais une fois encore, l’entité de l’occupation prouve qu’elle est incapable de respecter un quelconque accord : seule la pression de la résistance est en mesure de l’obliger à cesser l’arrestation des prisonniers libérés et de la détention administrative, comme elle est seule en mesure de lui faire respecter les droits humains des résistants prisonniers. Compter sur les organismes internationaux, sur les Etats du « printemps arabe » ou sur les conférences de soutien, qui se tiennent ici et là, relève de l’illusion.

L’élan de solidarité avec les prisonniers et leur combat a fortement reculé, en Palestine et ailleurs, estiment les nombreux centres de soutien aux prisonniers. Cependant, rares sont ceux qui réfléchissent ou qui osent s’exprimer sur les causes, par refus de remettre en cause l’Autorité palestinienne et ses divers appareils. Ceux-ci n’ont cessé, depuis des mois, de reporter ou de temporiser toute action, dans l’attente de la reconnaissance internationale de « l’Etat de Palestine », comme si une telle « victoire diplomatique » allait remplacer la résistance. L’illusion ancrée dans les esprits de tous les fonctionnaires de l’AP sur les possibilités de remporter des victoires, quant à la question des prisonniers, ou de l’arrêt de la colonisation et de la judaïsation d’al-Qods et de la Cisjordanie, sont une lourde entrave à un mouvement de résistance, qui a prouvé, par les armes à Gaza, qu’il est en mesure de prendre l’initiative, de frapper et de faire reculer l’ennemi.

Dans une lettre adressée par les deux cadres du Jihad islamique, Jaafar Izzidine et Tareq Qaadane, à sheikh Khodr Adnane, qui avait insufflé au mois de janvier dernier, par sa victoire contre les geôliers et l’Etat sioniste, la révolte des prisonniers pour la dignité, les deux résistants affirment vouloir poursuivre leur grève de la faim, pour la dignité du peuple palestinien et de ses résistants emprisonnés. « Il s’agit d’un immense acquis obtenu grâce à des kilogrammes de notre chair et de notre sang. C’est sur cet acquis que nous devons construire notre avenir, et la bataille doit continuer. Par notre combat, nous constituons un nouvel espoir, une lueur, une espérance et une détermination, et remporterons une nouvelle victoire, mais surtout, nous transmettons cet espoir à nos frères Sharawneh et Issawi. Nous constituons une réponse naturelle et insistante, et une énergie renouvelée face à tous les désespérés, les impuissants et les effondrés, leur disant que celui qui parvient à 157 jours de grève de la faim ne nous plonge pas dans le désespoir ni l’effondrement, mais nous confirme que Sharawneh et Issawi ne sont que détermination et foi. Ni la peur, ni la crainte, ni la lâcheté ne nous empêcheront de poursuivre notre combat jusqu’à l’obtention de notre liberté. Notre espoir en Dieu est immense et notre certitude qu’Il nous accordera Son soutien est ferme.

Nous avons été arrêtés pour nous empêcher de goûter à notre victoire à Gaza, et pour nous faire croire à des victoires fictives en réponse aux frappes de la résistance à Gaza, de son unité et de l’unité de son peuple, et pour donner l’illusion au public sioniste qu’il a remporté des acquis. Toutes leurs tentatives sont vaines, car nous savons que c’est le temps des victoires, et que nous irons de victoire en victoire. Nous sommes certains que le peuple palestinien se lèvera à nouveau pour la défense de ses fils prisonniers, dans leur bataille incessante. »

Que ce soit au cours de la guerre contre Gaza, ou dans les prisons sionistes, le peuple palestinien et ses résistants ne craignent pas l’ennemi, ni les bombardements sauvages, ni les arrestations arbitraires, ni les mesures punitives et le désir de vengeance de l’occupant. Que ce soit à Gaza, à al-Qods, à al-Araqib dans al-Naqab ou dans les prisons de l’occupation, les enfants de la Palestine forgée dans la résistance défient l’occupant. Dans leurs yeux, se lisent les signes de la victoire.

Fadwa Nassar
6 décembre 2012

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