A propos de quelques idées, concepts, qualificatifs, formulations, notions, etc…
(Liste non exhaustive et sans ordre hiérarchique)
Crise du capitalisme (K) : dépassement ? rupture ?
Le K, la société capitaliste sont-ils en crise ?
Si l’on compare les marges et la rentabilité des grandes entreprises et multinationales aux chiffres publiés par le Secours catholique sur la pauvreté, ce n’est pas la même crise pour tout le monde.
Car y aurait-il un bon et mauvais capitalisme ?
Au risque de paraître cynique, je dirais peu importe, car en bonne ou en mauvaise santé, c’est toujours le K, et il est toujours mauvais pour les Peuples, pour la majorité des travailleurs.
Le K n’a d’autre objet que l’exploitation de l’homme par l’homme, de la domination, de l’asservissement de la majorité des Peuples par une minorité.
Il n’y a pas de contradiction entre le K et le progrès social et humain, la démocratie, l’écologie ; le K n’est pas fait pour çà, n’a pas cette vocation, même s’il a donné l’illusion de concéder au progrès économique et social, dans les décennies d’après 2ème guerre mondiale, quelques miettes de son pouvoir et de ses profits.
Dès lors, vouloir résoudre la crise du K, c’est-à-dire lui trouver des solutions, n’est-ce pas participer à sa pérennité, n’est-ce pas rester dans le même type de société, n’est-ce pas une « issue » réformiste ?
Dépasser le K ? C’est lui passer devant – par la droite ou la gauche ? – et lui tourner le dos, ce qui n’est jamais très bien.
Il serait plus opportun de lui faire face.
« Rompre avec le K en le dépassant, sans s’attaquer aux causes réelles », c’est l’autre face de la même médaille du « moraliser ou réguler le Capitalisme ».
Car comme ce n’est pas le thermomètre qui baisse ou qui monte, c’est la température…
Ce n’est pas seulement le froid qui tue le SDF, c’est le K.
Ce n’est pas seulement Mr Mittal qui liquide les hauts fourneaux de Lorraine, c’est le K.
Ce n’est pas seulement le Gouvernement socialiste qui décide de l’austérité, c’est le K.
Car le K, les marchés, ce n’est pas une « main invisible », « un être asexué », incontrôlable et imprévisible, doté de pouvoirs magiques ou maléfiques, ce sont les décisions et les actions quotidiennes, conjointes et concertées, que prennent des Hommes et des Femmes pour assurer la domination de leur système ou de celui qu’ils ont choisi de défendre, qu’ils soient :
- Dirigeants des multinationales du CAC40, Fonds de pensions, gros actionnaires et grandes familles bourgeoises,
- Gouvernants, Institutions (BCE, FMI, OMC…), Banques ;
- Technocrates français et européens, Traders des salles de marchés ;
- Elus et représentants aux différentes assemblées françaises, européennes, mondiales ;
- Exécutants zélés (en bon nombre) à tous les niveaux de la société, etc…
Tout autre projet, qui ne propose pas une RÉVOLUTION du système, par RUPTURE IMMÉDIATE de ce qui se fait depuis des siècles, s’inscrit dans la continuité du K, au pire par une politique « droitière », au moins mal par un projet réformiste type « social-démocrate ».
Cette révolution du système existant, ce n’est pas le communisme ; en tant que « mouvement réel qui abolit l’état de chose existant », c’est le moyen et le but pour satisfaire les besoins sociaux élémentaires des citoyens, c’est le socle, dans un processus, qui n’est pas un long fleuve tranquille, permettant de changer de politique (s), de pouvoir (s), de construire la société où l’ HUMAIN est au centre de toute action, décision, production.
Droite – Gauche ? Social-démocratie ? Lutte des classes ?
Le changement n’étant pas vraisemblablement pour maintenant, le Président, le Gouvernement et sa majorité exercent une simple alternance du pouvoir entre deux « blocs » qui ne diffèrent que sur la forme (et encore pourrait-on en redire !), qui se ressemblent et parfois se rassemblent, sur le fond de leur politique.
Il nous faut admettre que la social-démocratie est en place, en raison de sa fonction historique de nécessaire alternance pour le sale boulot, afin de permettre au K d’utiliser ses « deux fers au feu ».
L’adaptation du K à sa propre crise fonde cette exigence : faire remplacer ceux repérés comme « à jeter pour cause d’impopularité dévastatrice », en faisant rentrer sur le terrain les remplaçants plus frais et plus roses de teint.
Petit à petit le K, la bourgeoisie parviennent à ce qu’ils recherchent depuis ½ siècle au moins avec la Constitution de la Vème République, ses diverses utilisations par les Présidents successifs (cohabitation par exemple), nombreuses modifications avec accord Droite/PS (renforcement du présidentialisme, limitation du rôle du Parlement…) : un bipartisme à l’anglo-saxonne, l’alternance sans risque, effacement des partis minoritaires, abstention massive, rejet de la politique et du politique… etc…
Le PCF a laissé faire cette dérive, particulièrement avec l’abstention constructive lors de l’adoption du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral.
Et aujourd’hui, à cette façon de désigner uniquement la droite revancharde assiégeant un Gouvernement (il est vrai acculé le dos au mur de l’argent), il semble que nos dirigeants, nos parlementaires feignent de découvrir la vraie nature du PS : capter le mécontentement pour enfermer le mouvement social dans l’impasse réformiste.
Et ainsi, ils ne ciblent pas du tout le PS : mieux, en claironnant « nous sommes dans la majorité de gauche et nous voulons la réussite du gouvernement », ils confortent les saines colères et exaspérations, en désillusions et en désespérance, en errances politiques de toutes sortes.
Car quoi de plus normal que « La Droite » se radicalise, se décomplexe, « s’extrême-droitise ». Si ce n’est pour que le PS et sa politique du « balancier » -un coup à gauche (pas assez), un coup à droite (souvent trop)- apparaissent plus acceptables, plus normales, plus réalistes.
En fait, face au K, aux marchés, on ne peut pas grand-chose, on ne peut aller contre, alors on fait avec… à défaut de vouloir faire sans.
Alors, le Gouvernement, RÉUSSIR ? Oui, non ? Mais quoi ? Comment ? Pour qui et avec qui ? L’austérité, la compétitivité, les licenciements, les déficits publics, la dette, l’Europe libérale ?
Peser à gauche, tirer le PS à gauche et autres slogans de même sens, sont des formules de plus en plus creuses, qui ne veulent plus dire grand-chose à une grande partie des gens.
Qui est de Droite, qui est de Gauche ? Qu’est-ce qui positionne l’un à Droite, l’autre à Gauche ?
Qu’est-ce qu’une politique de droite, qu’est-ce qu’une politique de gauche ?
Car la ligne de partage, n’est pas (n’est plus) dans cet espace politique figée « Droite-Gauche », inscrit dans les gènes de la politique depuis la IVème République.
Elle est dans un espace concret, idéologique, dans l’opposition fondamentale, dans l’antagonisme historique « Capital-Travail », c’est la LUTTE DES CLASSES.
Ininterrompue, tantôt déclarée, tantôt décriée, tantôt niée, la lutte des classes reste le moteur de l’évolution sociale, de l’HISTOIRE.
Le K, l’aggravation de ses contradictions renforce la lutte des classes qui contredit les nouveaux concepts de « classes moyennes », de « communauté d’intérêts », « de partenaires sociaux » (quelle fumisterie !!), et celui plus pernicieux encore, « d’affrontement identitaire ».
Ce qui positionne pour le K ou pour le T, c’est une réponse concrète à une situation concrète : ce que je fais, ce que je décide, ce que je produis…, c’est pour le CAPITAL ou c’est pour le TRAVAIL.
L’Europe sociale ?
Loin de répondre aux nécessités urgentes du développement économique et social, l’Union Européenne démontre chaque jour son caractère impérialiste au service du K et des multinationales.
L’Union Européenne et ses Traités n’a pas pour but l’amélioration de la situation sociale de chaque pays qu’elle dirige.
Elle domine de plus en plus l’État dans chaque pays et les Gouvernements s’exécutent fidèlement.
La lutte des classes est aussi européenne.
C’est la même conception de vouloir « dépasser le Capitalisme » qui prône « une Europe sociale ».
Il n’y a aucune possibilité de transformer ces instruments politiques et financiers, de leur imposer une politique différente et opposée, à celle pour laquelle le K et ses exécutants les ont mis en place.
Dès l’origine de la Communauté Économique Européenne, les buts du K sont une Confédération Européenne, un partage de l’Europe et le rôle et la place dévolu à chaque pays, une domination économique et financière partagée entre la France et l’Allemagne (ce qui n’exclut pas la concurrence pour savoir qui sera le leader), la monnaie unique, des institutions règlementant et organisant la concurrence libre et non faussée… etc…
Les Français (ainsi que d’autres peuples européens) ne s’y sont pas trompés : les luttes des agriculteurs contre la PAC par exemple, avec le Traité de Maastricht en 1992 (+ de 48% de non), le rejet du TCE en 2005, la bataille du référendum contre le traité « Merkozy ».
La position du Parti et des élus européens en une défense acharnée de l’Euro, monnaie unique et non monnaie commune, n’est-elle pas le reflet d’un renoncement à changer les désordres existants en Europe ?
N’est-ce pas la ligne de partage entre ceux qui maintiennent et soutiennent le K et ceux qui veulent y mettre fin ?
L’Europe est-elle une réalité économique, politique, sociale, culturelle homogène ? Et est-ce qu’elle doit le devenir ? Ou bien est-ce que chaque pays, chaque peuple peut et doit avancer à son rythme, en restant souverain de ses choix, tout en pouvant compter sur la solidarité des autres pays, par une coopération réciproque, mutuellement avantageuse ?
N’y-a-t-il pas quelque aveu, d’une part, de faire des questions européennes une question de politique intérieure, et d’autre part, à renvoyer l’issue à un rapport de force à l’échelle de l’Europe ?
N’y a-t-il pas là quelques raisons à changer tout çà ? Et à proposer et se battre pour une Europe des peuples, solidaires et pacifistes.
Plus que jamais nous devons sérieusement ouvrir le débat sur l’Europe, sans tabous, dans la clarté, sans laisser quelques économistes et technocrates initiés nous dicter ce qui serait le bon choix et nous imposer une seule voie possible.
Dans le même cadre, se pose la question plus générale de notre solidarité internationale, de l’internationalisme, et de notre positionnement vis-à-vis des Partis communistes, particulièrement en Europe.
Le parti communiste français
Le PCF na pas d’existence que pour lui-même.
Il n’a d’existence que s’il est utile à notre peuple. Que si le peuple, les travailleurs, les producteurs de richesses ont conscience qu’il leur est utile dans leur(s) combat(s) contre leur adversaire de classe, le Capitalisme.
Tout autre positionnement est suicidaire.
Nous ne sommes pas un parti politique comme les autres. Les adhérents, les militants(es), les élus(es) ne sont pas comme les autres. Nous serons toujours différents(es).
Notre but, notre politique, notre stratégie, notre programme ne doivent être que des outils à mettre au service des exploités, pour se défaire de cette société et construire la société socialiste.
Pour redevenir le parti des travailleurs et des masses populaires, nul besoin de rallumer des étoiles, de faire du rock and roll, de fonder une coopérative, il s’agit de reprendre la place qui est la nôtre et que nous n’aurions jamais du quitter : en permanence au plus près d’eux, ni devant ni derrière, à leurs côtés, en éclairant le chemin, en ouvrant une perspective politique sociale et humaniste.
C’est la visée communiste qui est à construire. Il y a urgence.
Pour finir, puisque on en est au stade des citations :
"Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie ; il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux." Montesquieu.
"Je demande à tous ceux qui prennent au sérieux la vie, si brève, qui nous est donnée à tous, je leur demande : qu’allez-vous faire de vos cœurs ? Qu’allez-vous faire de vos cerveaux ?" Jean Jaurès.
"Les courants que l’on dit irrésistibles, sont faits, bien facilement, de la paresse que l’on met à leur résister." Jean Jaurès.
Décembre 2012.