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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 09:44

  ON-EST-TOUJOURS-LA2-copie-1.jpg     

        drapeau rouge agité drapeau rouge agitédrapeau rouge agitédrapeau rouge agité

     53 ème FETE DE TERRE CORSE

 

                                                          Forti saremu si saremu uniti       

 

 

                                                       SAMEDI 8 DECEMBRE

                                

                               16H.Cinema le Studio:

            projection en avant première du film grec KHAOS

 

 

                                         DEBAT:

La crise du capitalisme financier et la politique austéritaire de l'Europe

  BAISER GREVE

 

                                                                    DIMANCHE  9 DECEMBRE

     Salle des Congrès du Théâtre municipal de Bastia

 

                                    10 H DEBAT

 LINGUA-VIVA.jpgUne coofficialité non discriminatoire pour un bilinguisme assumé

                                                                             

 

                                       14 H DEBAT

                                                

                   Un communisme de nouvelle génération

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 16:44

                                                          source:Poing

Notre-Dame des Landes - VinciNous vivons dans un monde formidable : les caisses sont vides, il y plus un rond, nous dit-on, mais pour Vinci, c’est différent ! Pour eux, il y a tout l’argent qu’il faut, parce que eux, ils sont au CAC 40. Alors, ils vont construire un nouvel aéroport du côté de Nantes, (enfin, ils essayent !)

 

L’État a signé un contrat avec Vinci fin 2010. À l’époque, c’était donc Nicolas Sarkozy qui était président. Le changement, c’est pour maintenant, donc on continue pareil ! C’est simple : l’État lève l’impôt, et Vinci encaisse. L’aéroport ne sert à rien, pensez-vous ? Grave erreur, il est très utile, au contraire, pour enrichir Vinci !

 

Un syndicat mixte aéroportuaire a été créé pour l’occasion. Il est composé de 21 collectivités territoriales. Son président s’appelle Jacques Auxiette (PS), qui est aussi président du conseil régional des Pays de la Loire. Ce fut un honnête professeur de mathématique pour devenir, au fil de ses mandats successifs d’élu, pourvoyeur d’affaire du capital ! Belle carrière, camarade !

 

Donc, il faut payer. Le syndicat mixte a voté pour 2012 un budget de 14,5 millions d’euros. Mais comme ce n’est pas grand-chose, il y a tout de suite, toujours pour 2012, une rallonge de 10,7 millions d’euros, soit, pour le début, plus de 25 millions ! Mais en 2012, les travaux n’ont pas encore commencé ! Quand les travaux vont commencer ce sera plus cher, c’est sûr. Et Vinci, dans une jolie vidéo d’images de synthèse, explique que le plan va jusqu’en 2065 ! Ça, c’est du projet, du vrai, du lourd, du cher, du juteux !

 

Mais certainement que d’ici là, si Vinci a un petit creux dans son agenda, ils vont vouloir construire une ligne de TGV, ou une nouvelle autoroute, ou un port. C’est bien un port, non ?

Alors une question se pose : est-ce l’État qui contrôle Vinci, ou Vinci qui contrôle l’État ?

 

D.R.

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 16:39

 

 

Michel STEFANI michel stefani

Communication à Madame le Garde des Sceaux et à Monsieur le Ministre de l’Intérieur

Le 26 novembre 2012

 

Groupe des élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche

 

 

Monsieur le Ministre,

   

La Corse connait une situation des plus préoccupantes caractérisée par une double urgence à propos de laquelle l’intervention de l’Etat est indispensable à la fois pour stopper le dérive affairiste et mafieuse et pour soutenir la CTC dans une politique sociale de relance économique par la création d’emplois stables, la lutte contre la cherté de la vie, la construction de logements sociaux.

La presse samedi rappelait que plus de 100 assassinats ont été commis en Corse depuis 2005. Les causes sont identifiées. La plupart des assassins ne le sont pas. Nous savons qu’il faut de la détermination, du discernement pour agir en conséquence contre cette infime minorité d’individus qui tentent de s’accaparer le territoire, son économie et de corrompre son administration.

Il est insupportable qu’ils puissent, comme ils le font, tuer qui ils veulent, ou ils veulent et quand ils veulent et s’enrichir ainsi. Une société qui vit à ce rythme est condamnée. Le président de l’Assemblée de Corse en a appelé à l’intervention de l’Etat dans l’exercice de ses compétences régaliennes parce que la Corse seule ne peut faire face à un tel phénomène destructeur et rejeté par l’immense majorité des Corses qui aspirent à vivre sereinement et dignement.

Monsieur le ministre, il faut démanteler ces bandes armées, interpeller les individus qui mettent ainsi la Corse en coupes réglées. Ces dix dernières années le modèle libéral low cost, fondé sur l’économie résidentielle et la dé-sanctuarisation, a stimulé leurs ambitions dans l’immobilier notamment. Les trafics vous l’avez souligné ont été florissants pour la drogue, les jeux et la main d’œuvre à bas coût…

Il faut s’extraire des faux débats et des clichés. Vous avez cité une profession celle des notaires. Soit vous en dites trop, soit vous n’en dites pas assez si vous disposez d’information et si certains notaires sont effectivement indélicats il faut être précis sans bafouer la présomption d’innocence. Il appartient à la justice et à la police de mener les enquêtes. Ainsi l’impérative nécessité d’élucider les affaires criminelles va de pair avec la confiscation des biens illégalement acquis.

Le gouvernement a renforcé les moyens pour cela, nous nous en félicitons, il doit également veiller à la coordination et à la cohésion des services pour gagner en efficacité. La circulaire pénale doit le permettre. Pour ce qui nous concerne, nous faisons la différence entre le témoignage et la délation parce que nous ne tirons pas un trait d’égalité entre le braqueur et le braqué, entre l’assassin et l’assassiné. Nous nous mettons du côté de la victime. Le témoin n’est pas le repenti. Il agit par civisme sans être payé mais la subornation existe et il faut l’empêcher.

La pression exercée par les criminels est très forte. Les actes commis relèvent de la barbarie. Dans ces conditions plus encore il faut rétablir les repères, c’est ce à quoi s’emploi le président de l’Assemblée de Corse à travers la commission violence. Il privilégie la culture intellectuelle non le culte des armes, la justice, non la vengeance, le vivre ensemble, non le relationnel formel, le respect de la vie humaine et les règles élémentaires d’un fonctionnement normal de la société. La Corse à besoin de transparence et de démocratie.

En Corse comme dans tout le pays les collectivités publiques font l’essentiel de l’investissement sauf qu’ici l’abus de position dominante est facilitée à la fois par le petit nombre d’entreprises susceptibles de répondre aux appels d’offres et par la difficulté de candidater pour les entreprises extérieures. Là-dessus s’ajoute une proximité problématique entre le monde économique et politique qui nécessite des mesures spécifiques empêchant ce type de cumul a fortiori sur un territoire de si petite taille.

Pour ce qui est du sport la loi, permettant l’introduction en bourse des clubs de foot en 2005, a structuré le championnat en distinguant ceux qui peuvent prétendre aux premiers rôles en Europe et les autres qui deviennent des faires valoir en imposant les mêmes critères de gestion à tous. L’élite peut se vendre aux fonds d’investissements aux origines indéterminées.

 

Les clubs qui font le milieu et le bas de classement doivent se débattre pour boucler leur budget en comptant sur les subventions publiques. On peut s’interroger sur certains transferts mais au-delà de tel ou tel cas qui interpelle et justifie une clarification, il faut réguler ce milieu où le joueur est plus une marchandise qu’un être humain.

Monsieur le ministre depuis que le gouvernement a présenté ses dix mesures pour rétablir l’Etat de droit et combattre les dérives affairiste et mafieuse, des rapports, des écrits des déclarations, consécutifs au lâche assassinat du préfet Erignac ont refait surface.

Les rapports parlementaires Glavany, pour l’Assemblée nationale, Courtois pour le Sénat, le rapport Legras pour la justice, tous fournissent des éléments sur lesquels l’Etat peut orienter son action et fonder les positions du gouvernement en effaçant les stigmates de l’affligeant épisode des paillotes incendiées par les hommes du préfet Bonnet.

Montrer une perspective tel est l’enjeu pour ancrer la Corse avec ses spécificités dans la République et l’assurer à travers l’application des principes républicains de la solidarité nationale qui le permettent. L’action des élus, l’intervention citoyenne et démocratique indispensables au sursaut civique se développeront d’autant mieux.

La Corse a besoin d’une politique de rupture avec celle de la droite qui a contribué à aiguiser les appétits sur les portions de territoire les plus lucratives. Dans le cadre de l’élaboration du PADDUC nous défendons l’application de la loi littoral, nous nous sommes mobilisés pour mettre en place une Agence de l’urbanisme et un EPF. Le gouvernement doit accompagner ces efforts de reconquête de la maîtrise du foncier comme les efforts de construction de logements sociaux.

Dans le même temps la convoitise de l’argent public dans de nombreux domaines a été encouragée par l’accélération libérale de la libre concurrence. La continuité territoriale, mise en cause dans ses fondements, en fournit l’exemple le plus significatif. La Mission sénatoriale Revet, la Chambre régionale des comptes et maintenant l’Inspection générale des finances l’ont démontré. Le gouvernement ne peut l’ignorer.

Le gel de l’enveloppe de continuité territoriale impacte lourdement le budget de l’OTC confronté avec les compagnies délégataires de service public à la hausse du coût du pétrole. Ces compagnies, dont l’Etat est encore actionnaire, pour deux d’entre elles sont en difficultés et celles-ci sont répercutées sur les usagers et les salariés. Les tarifs sont trop élevés et les plans sociaux se multiplient. Air France a licencié 45 jeunes en février dernier sur les escales de la Corse.

A la SNCM 900 postes ont été supprimés ces dix dernières années. Ça suffit ! Nous demandons au gouvernement la réindexation de l’enveloppe de continuité territoriale, la réintégration des 45 indignés d’Air France et l’adoption de loi imposant le pavillon français premier registre pour le cabotage maritime.

La Corse importe dix fois plus qu’elle n’exporte et au bénéfice d’une loi scellier particulièrement stimulante enregistre un boom immobilier qui fait craindre à présent un effondrement d’autant plus désastreux que des centaines de foyers attendent désespérément un logement social.

A cela s’ajoute la cherté de la vie, une augmentation sans précédent du chômage en particulier des jeunes, une grande précarité relative à l’économie saisonnière et liée exclusivement à l’activité touristique, un pouvoir d’achat des ménages populaires d’autant plus écrasé que les salaires sont bas.

Nous préconisons l’adoption d’une loi pour mettre fin au scandale de la vie chère, des mesures fiscales antispéculatives pesant sur les gros patrimoines, un soutien à la création d’emplois stables et rémunérateurs.

Monsieur le ministre, répondre aux aspirations de celles et ceux qui aujourd’hui sont le plus en difficulté est une priorité. 22 % des ménages insulaires vivent sous le seuil de pauvreté, plus de 60 000 personnes, alors que part ailleurs une infime minorité a pu dans cette situation s’enrichir considérablement. Il suffit de regarder l’écart de revenu de plus de sept points entre les plus riches et les plus pauvres. La grande pauvreté côtoie ainsi la richesse insolente.

Réduire la fracture sociale et territoriale, créer de l’emploi productif, promouvoir le service public, c’est aussi prendre le chemin inverse de la désertification des territoires, de la RGPP qui a supprimé en Corse plus de mille postes, de la réduction des dotations aux collectivités locales.

En plus des 10 mesures de lutte contre le crime organisé, le gouvernement doit sans tarder en prendre de nouvelles pour l’emploi, l’Education, la culture, le logement, la santé, l’agriculture… et contribuer ainsi à faire grandir la nécessaire alternative politique et démocratique à la violence sous toutes ses formes et au libéralisme.

 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 16:53

 

                                  Bon natale  per tutti 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 14:59

                                                            

  MAURICETHOREZjpg.jpg"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."   Soviet---Hammer-02.gif

                   (Maurice Thorez)

  •  

 

    

Pourquoi le prolétariat a intérêt au maintien de la nation
La Nation vue par un philosophe, Bernard Peloille
 

Est-ce que c’est le cadre de son existence ? Est-ce parce qu’il fait communauté humaine ? Est-ce parce qu’il y a "ses habitudes" ? ses commodités ? Sans doute et bien d’autres choses encore.

Je proposerai ici, non d’évoquer la totalité de ces questions, mais de poser simplement quelques repères de ce qui en fait raison.

La nation, en tant que telle (dans ses formes développées) est réalité historique. Elle se forme avec la formation et le développement du régime économique et social capitaliste. Considérée dans les procès de son développement historique concret, elle commence à se former avec ce qui forme ledit régime, c’est-à-dire avec le développement de la production marchande, dont le régime capitaliste est le stade le plus développé.

Le régime économique et social marchand, puis capitaliste suppose notamment, - un développement de la division sociale du travail productif
- le développement des échanges entre producteurs
- la diversification des productions
- l’élargissement de l’échelle de la production, etc.

Ce régime marchand et capitaliste suppose donc, pour produire et "réaliser" le produit social, l’établissement de rapports et de conditions cohérents, stables, unifiés, uniformisés, réglés, ceci dans un espace donné. L’espace en question étant lui-même déterminé (en théorie) par la cohérence de l’ensemble, dans un état de développement donné (à un degré de développement, par exemple, la cohérence de l’ensemble supposera qu’une production manufacturière trouve sur place la production de ses matières premières, à un autre degré de développement leur importation ne sera pas nécessairement un facteur d’incohérence).

Ainsi, par un double mouvement,
- mouvement de différenciation, de multiplication, de division,
- mouvement d’unification, d’uniformisation, le premier déterminant le second, les régimes marchand et capitaliste, font du groupement humain une totalité sociale, complexe, cohérente et viable, c’est-à-dire pouvant se reproduire par elle-même en tant que totalité.

Il s’agit d’une totalité de production et d’hommes.
- Les choses et les hommes sont respectivement en unité, interdépendants, parce qu’ils sont respectivement divisés, singularisés.
- Chaque être singularisé est dans les conditions d’avoir une conscience de soi, non égoïste, mais comme figure singulière de la totalité, avec et en vis-à-vis des autres comme tels.

Il ressort de cela que le développement des régimes de production marchande et capitaliste crée les conditions pour que le groupement humain s’affranchisse de l’état de nature, il crée les conditions d’un corps civil et d’un corps politique. Un corps suppose la cohérence et l’unité de ses éléments différenciés.

La totalité cohérente envisagée ici est la nation en tant que telle. C’est la nation vue en raison d’un seul ensemble de caractères du régime marchand capitaliste.

Voyons un autre ensemble de caractères de ces régimes qui contribuent à l’existence empirique de la nation en ces dits régimes.

Ce sont les modes de production, anarchiques, de concurrence, et pour le capitalisme, en outre, d’appropriation privée du produit du travail social sous forme de capital, voué à la réalisation du produit et du surproduit comme capital, etc.

Il s’ensuit que la différenciation, la division qui sous-tendent l’unification, se réalisent comme contradiction, comme opposition. La totalité cohérente est en butte à la privation de cohérence, c’est-à-dire l’incohérence.

On peut évoquer trois manifestations :

Si la réalisation du produit social peut être accomplie dans le cadre de la totalité nationale, dès qu’elle est réalisation du produit en tant que capital, ce cadre ne lui suffit plus, le marché extérieur apparaît comme nécessaire.

Étant confiés à la réalisation de la valeur, à la réalisation du capital, l’équilibre et l’harmonie entre les secteurs, les branches de productions, sont impossibles, ou ne se trouvent que comme résultat hasardeux.

La différenciation du travail manuel et du travail intellectuel, par exemple, est un facteur historique de puissanciation du travail social, mais le capital le réalise comme leur opposition, pour opposer le second au premier, il les réunit contre eux, comme ses qualités, ses puissances propres, comme sa propriété (sa chose et sa qualité).

Il y a donc affrontement continu entre ce qui permet la cohérence de la nation et la dissolution de cette cohérence.

Toutes les parties de la totalité sont touchées, dans leurs unifications respectives mêmes : les capitaux, les producteurs marchands, les capitalistes sont en concurrence. Les ouvriers, et plus généralement les prolétaires, sont mis en concurrence par le capital. Le capitalisme déforme aussi inévitablement le prolétariat, en tant que classe, qu’il ne le forme.

Il y a par conséquent tendance à corruption, à dissolution du corps civil et du corps politique national, tendance à détruire les conditions des consciences de soi des parties de la totalité, des classes sociales notamment. Cette tendance n’étant elle-même qu’une expression en actes de l’impossibilité du régime marchand et capitaliste de se maintenir lui-même en corps cohérent.

Ainsi, si les régimes économiques et sociaux marchand et capitaliste font de la nation la forme du dépassement de l’état de nature, tant pour ce qui est du rapport entre les hommes, que pour ce qui a trait aux rapports entre groupements humains, leurs contradictions y entretiennent des manifestations de l’état de nature et ils recèlent une tendance à refouler l’ensemble de la formation nationale en état de nature, pour ne rien dire de l’état de guerre.

Dans les périodes historiques de formation du régime marchand capitaliste, bien que, par exemple, la réalisation du produit comme capital suscite "un débordement" du cadre national, c’est la tendance à la formation d’une totalité cohérente, à l’affermissement du cadre national, qui prévaut sur la tendance à l’incohérence.

il peut sembler juste d’imputer une valeur positive au fait que pour se mettre en Valeur, pour se réaliser, le capital ait besoin du marché extérieur, et tende donc à universaliser son action.

Il briserait alors toutes les formes préhistoriques et antiques. Il universaliserait son action historiquement positive dans la formation des nations. L’unité et l’uniformisation serait alors universelle.

On peut comprendre cela dans certaines observations de Marx. Et ce n’est pas erroné, si l’on omet d’y ajouter ce qu’implique le mouvement contraire : l’action dissolvante du régime marchand et capitaliste à l’encontre de ses propres créatures positives.

De ces qualités conférées unilatéralement au capital, il peut sembler juste d’inférer, ce que Marx ne fait pas, que de l’universalisation de l’action du capital, le monde entier ressortira comme formation cohérente, analogue à la nation, une nation monde en quelque sorte. Dans une version plus "réaliste", on représentera la constitution d’unions "continentales" comme des étapes de cette universalisation.

On pourrait donc estimer fondé de poser que le "dépassement" de la nation par le capitalisme, dans des formations continentales préfigurant la formation mondiale, est un progrès historique poursuivant, à une échelle élargie, celui qu’a été la formation des groupes humains en nations. par conséquent, l’émancipation humaine de jadis dans les conditions des nations procèderait désormais à l’effacement de celles-ci au profit d’une formation monde, ou du moins de formations continentales.

Le parti des classes aspirant à l’émancipation, le parti des progressistes, des révolutionnaires, serait alors bien marqué : anti-national et continentaliste, voire mondialiste. (On peut aussi bien soutenir de façon sophistiquée cette conception avec des truismes tel que celui posant qu’il est préférable que le progrès historique, voire la révolution, saisisse plusieurs pays qu’un seul). Les vues de ce type sont des produits de l’esprit en proie à lui-même, ce n’est plus "un clavecin" mais une caisse vide en folie. Elles n’ont de radical que le mépris de la réalité.

J’ai rappelé en quoi consistait le rôle historique progressif du régime marchand et capitaliste, développement quantitatif et qualitatif des forces productives sociales, création des conditions de l’affranchissement de l’état de nature,de constitution de corps sociaux et politiques dans les formes nation (et Etat). J’ai également rappelé l’existence d’une autre tendance de ce régime, refoulement des formations nationales dans l’état de nature, qui pour être liée à sa tendance progressive ne s’y oppose pas moins.

L’universalisation de l’action du capital ne supprime pas sa seconde tendance. Étendrait-on l’anarchie, par exemple, de régime capitaliste à des galaxies encore inconnues qu’on n’aurait pas résolu l’anarchie, on aurait à l’inverse diminué les moyens de la résoudre. On ne peut pas par conséquent présupposer que l’universalisation de l’action du capital n’aurait pas pour effet que de généraliser son action historique progressive, telle qu’il la développa dans des conditions nationales.

De même les "débordements" constants des cadres nationaux par le capital, ainsi ses dépassements des nations par la constitution de formations plus larges, plus étendues, continentales par exemple, répondent à des nécessités de sa mise en Valeur et de sa réalisation.

Mais débordements et dépassements sont dans un rapport comparable à celui de la simple scène de ménage et du meurtre passionnel, contrairement aux dépassements en question se posent comme actes de négation radicale, de décès des nations.

Ils expriment le fait que le capital est parvenu en un état où les nécessités de sa mise en valeur et de sa réalisation font prévaloir ses dispositions à s’opposer à ce qui fait la cohérence des formations humaines historiquement constituées, à dissoudre les corps sociaux et politiques existant, à corrompre les formes Nation/Etat y correspondant, et par conséquent expriment la prévalence de sa disposition à l’involution de sa nature.

Et comme l’apologie de l’universalisme capitaliste elle-même le suppose, cette disposition ne prévaut pas seulement à l’encontre des nations, mais en général, de façon universelle pour ainsi dire, son opposition aux nations est une expression concrète, immédiate, presque contingente, de son jeu universel.

Loin donc d’exprimer une tendance à former des cadres de cohérence élargie, étendue, généralisée, etc., le dépassement des formations nationales par le capital a tendance à dé-former ce qui est cadre cohérent, fût-il virtuel, en lieux informes par eux-mêmes où déployer l’incohérence, et tenir les êtres en état de nature.

Le prétendu dépassement de la nation en raison des exigences de la mise en Valeur et de la réalisation du capital, qui est la négation de la nation, suppose l’involution de toute formation sociale, et partant prive les classes laborieuses des conditions progressives de leur émancipation, repousse en des états en deçà de ces conditions les formations qui y avaient accédé tout en interdisant aux autres groupements humains d’y accéder.

Voilà, selon moi, la raison principale du fait que les classes prolétariennes, les classes laborieuses, et plus généralement les formations sociales, n’ont pas intérêt à ces dépassements de la nation ; sous la nation il s’agit des conditions générales, ou universelles, d’émancipation.

Avec l’aimable autorisation de l’auteur

Bernard Peloille, Professeur agrégé ENS de Lyon

 

Notes :

Prolétariat dénote les classes (ou catégories sociales) qui ne possédant pas de moyens de production ne peuvent assurer leur existence (ou n’en possèdent que d’impropres à assurer cette existence) qu’en vendant leur force de travail au possesseur des moyens de production qui ne leur assure (au mieux) que la reproduction de ladite force de travail.

C’est dire , entre autre, que la nation n’est pas un sujet d’identité, ne peut avoir d’identité au sens propre de la notion, cf B.Peloille "Enquête sur une disparition..." La Pensée n° 308, oct-nov-déc 1996

 

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 14:52

                                                             

  MAURICETHOREZjpg.jpg"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."   Soviet---Hammer-02.gif

                   (Maurice Thorez)

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  Projet de règlement sur le contrôle ouvrier, par Vladimir Lénine

Voici un texte de 1917 sur le contrôle ouvrier des entreprises. Sans aller dans l’immédiat jusqu’à rendre obligatoires pour les patrons les décisions des travailleurs (sous l’influence de Milioutine et de Larine les bolchéviks ont dès avant la NEP tempéré le projet initial de Lénine), on pourrait contre les plans sociaux et les délocalisations envisager un renforcement du pouvoir des salariés.

1. Dans toutes les entreprises industrielles, commerciales, bancaires, agricoles et. autres, qui emploient au moins 5 ouvriers et employés (en tout) ou dont le chiffe d’affaires est d’au moins 10000 roubles par an, est établi le contrôle ouvrier de la production, de la conservation, de la vente et de l’achat de tous produits et de toutes les matières brutes.

2. Le contrôle ouvrier est exercé par tous les ouvriers et tous les employés de l’entreprise, soit directement si l’entreprise est assez petite pour que ce soit possible, soit par les représentants élus qui doivent être élus immédiatement dans des assemblées générales, avec un procès-verbal des élections et la communication au gouvernement et aux Soviets locaux des députés ouvriers, soldats et paysans du nom des élus.

3. Sans autorisation des représentants élus par les ouvriers et les employés, l’arrêt d’une entreprise ou d’une production d’importance nationale (cf. § 7) est absolument interdit, ainsi que toute modification dans sa marche.

4. Tous les livres et documents sans exception doivent être ouverts à ces représentants élus, ainsi que tous les dépôts et réserves de matériaux, d’outillage et de produits, sans aucune exception.

5. Les décisions prises par les représentants élus des ouvriers et des employés sont obligatoires pour les propriétaires des entreprises et ne peuvent être abrogées que par les syndicats et par les congrès.

6. Dans toutes les entreprises d’importance nationale, tous les propriétaires et tous les représentants élus des ouvriers et des employés nommés pour exercer le contrôle ouvrier sont déclarés responsables devant l’Etat de l’ordre le plus strict, de la discipline et de la protection des biens. Ceux qui se seront rendus coupables de négligence, de dissimulation de réserves, de comptes, etc., seront punis de la confiscation de tous leurs biens et d’un emprisonnement pouvant atteindre 5 ans.

7. Sont reconnues entreprises d’importance nationale toutes les entreprises qui travaillent pour la défense, ainsi que celles qui sont liées de façon ou d’autre avec la production des denrées nécessaires à l’existence de la population.

8. Des règles plus détaillées sur le contrôle ouvrier seront établies par les Soviets locaux des députés ouvriers et par les conférences des comités d’usine et de fabrique et des comités d’employés dans les réunions générales de leurs représentants.



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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 14:43

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

maastricht.jpg« Le traité de Maastricht est à l'origine de nos problèmes actuels : sortons-en au plus vite ! »

 

Article de Juan Torres Lopez, professeur de théorie économique à l'Université de Séville

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Curieux que peu se souviennent aujourd'hui du Traité de Maastricht, quand là se trouve l'origine des problèmes que connaît aujourd'hui l'Union européenne. Sur la base de tellement de mensonges, on a fait croire aux gens que ce qui arrive aux pays qui subissent des perturbations majeures, est dû à des dépenses publiques sociales trop élevées et que cela a conduit la dette publique à des niveaux insoutenables, déduisant de tout cela la nécessité de mettre en œuvre des politiques d'austérité reposant sur la réduction des droits et des prestations sociales. La réalité est tout autre : ce qui a véritablement fait croître la dette publique (au-delà de l'impact plus récent de la crise financière internationale et la baisse consécutive des recettes de l’État), ce n'est pas l'augmentation des dépenses publiques primaires (c'est-à-dire, celles associées aux dépenses courantes ou d'investissement), mais celle consacrée à payer les intérêts et l'endettement nécessaire pour faire face à la dette accumulée.

 

On estime que les États européens paient aux banques privées près de 350 millions d'euros par an en intérêts, depuis qu'ils ont cessé d'être financés par les anciennes banques centrales et plus tard par la Banque centrale européenne. Voilà le vrai boulet qui grève les économies européennes, plutôt que le poids insupportable, comme on veut nous le faire croire, de l’État social. Nous ne pouvons nous lasser de répéter que, si le solde primaire de l’État espagnol avait été financé depuis 1989 par un taux d'intérêt d'1% par une banque centrale (comme cela serait logique), le poids de la dette publique espagnole serait désormais de 14% du PIB et non de 87% comme c'est le cas actuellement. C'est une démonstration claire que ce sont les intérêts financiers et non les dépenses sociales qui sont véritablement à l'origine de la dette combattue en remettant en cause les droits et la démocratie.

 

On oublie que ce fut l'article 104 du Traité de Maastricht qui a institué l'interdiction aux Banques centrales de financer les gouvernements. Une condition tout à fait absurde du point de vue économique et financier, qui ne bénéficie qu'aux banques privées, lesquelles ont pu mettre sur pied un business aux dimensions astronomiques : il est facile de calculer que, par conséquent,les banques européennes ont reçu gracieusement 7 milliards d'euros depuis qu'a été ratifié le Traité de Maastricht, en intérêts. Un argent qui par ailleurs, au lieu d'être destiné au financement du développement productif européen est allé alimenter la spéculation financière, la formation des bulles, qui en éclatant ont détruit des économies entières et les comptes en milliards que les banques européennes conservent dans les paradis fiscaux, utilisés pour financer tous les types de crimes et de délits, le trafic d'armes, d'êtres humains, de drogue et la corruption politique.

 

Pour rendre tout cela possible, le Traité a mis en place une autre mesure manquant tout autant de fondement scientifique : l'indépendance de la Banque centrale qui, en réalité, a été tout simplement la procédure optimale pour agir librement au service des banques privées. La preuve de cela, la gestion des banques centrales qui, depuis qu'elles sont indépendantes, a été la plus catastrophique de toute leur histoire, ayant produit le plus grand nombre de crises financières et les épisodes les plus graves d'instabilité monétaire. Alors oui, il s'agit de la plus grande redistribution de revenus en faveur des puissants, grâce à une politique de taux d'intérêt et la gestion de la quantité de monnaie en circulation.

 

Avec autant de faveurs pour les banques privées, le Traité de Maastricht est la cause originelle, qui entrave les États européens dans la mise en œuvre de leurs propres politiques économiques. C'est à partir de Maastricht que l'on se retrouve impuissant à contrôler la situation que l'on subit.

 

En outre, c'est toujours ce Traité qui a institué pour la première fois des règles tout aussi absurdes de convergence nominale, dont le temps a démontré qu'elles étaient complètement inutiles pour atteindre l'équilibre et l'harmonie que nécessaire à une union monétaire pour fonctionner correctement, sans créer plus de problèmes qu'elles n'en résout. Ou cette stabilité des comptes, si peu fondée et justifiée d'un point de vue scientifique, qui n'a pas été respectée près de 140 fois par plusieurs États. Et dont toute la perversion se révèle tout simplement en nous demandant dans quelle situation nous serions aujourd'hui, si les pays les plus avancés du monde avaient été sujets à de telles normes de stabilité des comptes pendant 100 ou 150 ans.

 

Mais le Traité de Maastricht n'a pas joué seulement un rôle décisif en introduisant ce carcan économique et ces privilèges qui condamnent les peuples d'Europe à la situation dans laquelle nous nous trouvons, mais aussi dans la manière si anti-démocratique par laquelle il a été ratifié, esquivant tout débat social sur ces aspects essentiels ou pour le dire autrement, en occultant aux citoyens ses conséquences, quitte à le faire adopter par la bande.

 

Maastricht a donc été le premier avertissement le plus clair que les constructeurs et les bénéficiaires de l'Europe néo-libérale n'avaient pas besoin de la démocratie, mais que c'est tout le contraire, et que donc son démantèlement effectif a commencé avec le Traité.

 

Le côté positif de Maastricht, c'est qu'il démontre l'origine illégitime de la dette, qu'elle l'on fait injustement porter sur les épaules des peuples européens. Et c'est, ainsi, la première raison pour le répudier dans toute l'Europe, au plus vite.

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 14:36

                                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1           

 

                                                        AUTORITE PALESTINE

 

La Palestine, Etat observateur non membre de l’Onu, avec une majorité de 138 voix.

 

"Une défaite pour Israël et une victoire pour la Palestine"

                                                                              drapeau-palestine-.gif

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 14:29

                                                                   MARE NOSTRUM-copie-1

 

Egypte : l’opposition se prépare à manifester

vendredi 30 novembre 2012

Des militants anti-Morsi s’apprêtaient à manifester vendredi en Egypte, après l’adoption à marche forcée de la Constitution par une commission dominée par les islamistes, accentuant la tension entre le président issu des Frères musulmans et son opposition.
L’opposant et ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa mènera selon son porte-parole un défilé jusqu’à la place Tahrir dans le centre du Caire, où des manifestants se mobilisent contre les pouvoirs élargis que le président Mohamed Morsi s’est attribués le 22 novembre.
Plusieurs autres groupes ont prévu leur propre cortège, avant un rassemblement massif prévu samedi, pour répondre aux partisans du président Morsi qui ont également prévu de manifester ce jour-là au Caire.
Jeudi, une coalition de dirigeants de l’opposition ont prévenu M. Morsi que l’actuelle grève des juges pourrait s’étendre et entraîner un mouvement de désobéissance civile à grande échelle, ainsi que de nouvelles manifestations.
Mardi, des dizaines de milliers de manifestants s’étaient déjà rassemblés sur la place Tahrir, qui avait été l’épicentre de la révolution pro-démocratie ayant provoqué la chute du président Hosni Moubarak en février 2011. Il s’agissait de la plus importante mobilisation contre M. Morsi élu en juin.
Depuis une semaine, des dizaines de personnes campent toujours la place, déterminées à y rester jusqu’à ce que le président retire le décret par lequel il s’est octroyé des pouvoirs élargis, plaçant en particulier ses décisions à l’abri d’un recours en justice.
Le président et ses partisans répètent que ces mesures sont nécessaires pour débarrasser le pays des restes de l’ère Moubarak et assurent qu’elles expireront dès que la nouvelle Constitution aura été adoptée par un référendum, attendu dans les prochaines semaines.
La commission constituante qui a validé le projet de Loi fondamentale vendredi à l’aube a été boycottée par ses membres libéraux et chrétiens, opposés à certaines clauses et à la façon dont le texte a été élaboré, sous la domination des islamistes et à marche forcée.

 

 

Tunisie : des milliers de manifestants défilent à Siliana

vendredi 30 novembre 2012

Les habitants de Siliana en Tunisie, théâtre de violences depuis trois jours entre manifestants et policiers, se mobilisent de nouveau vendredi contre le gouverneur et pour obtenir des aides des autorités qui peinent à stabiliser le pays deux ans après sa révolution.
La principale centrale syndicale de Tunisie, l’UGTT, a appelé à une marche symbolique sur Tunis et plusieurs milliers de personnes à pied, à moto et en voiture parcouraient quelques kilomètres en direction de la capitale en milieu de matinée.
"Avec nos âmes et notre sang, on se sacrifie pour Siliana", scandaient-ils près de cette ville située à 120 km au sud-ouest de Tunis.
Les manifestants interrogés par l’AFP ont assuré vouloir poursuivre leur mobilisation jusqu’au départ du gouverneur régional, réclamant également la fin de la répression policière et un programme de développement.
"Nous allons (...) montrer la détermination des habitants à ne plus être marginalisés" économiquement, a déclaré à l’AFP le secrétaire général régional de l’UGTT, Nejib Sebti, appelant la foule à défiler "calmement et pacifiquement".
Selon lui, une délégation de Sidi Bouzid (centre-ouest), le berceau de la révolution tunisienne, est attendue vendredi.
"Nous sommes prêts au dialogue mais sans la présence du gouverneur" Ahmed Ezzine Mahjoubi, a ajouté M. Sebti, alors que le Premier ministre Hamadi Jebali a exclu de le limoger sous la pression de la rue.
Dans la foule, de nombreux manifestants se sont plaints de violences policières : "Voici ce que la police d’Ennahda (le parti islamiste au pouvoir, ndlr) m’a fait", s’est emporté un homme montrant de larges hématomes sur ses hanches et ses jambes.
Les rues étaient jonchées de pierres et des vestiges calcinés des barricades de pneus installées par les manifestants. Sur la route de Tunis, des habitants ont par ailleurs bâti des barrages, selon les journalistes de l’AFP.
M. Jebali, qui est issu d’Ennahda, a promis jeudi une enquête sur les violences, manifestants et policiers s’accusant mutuellement d’en être à l’origine.
Il a cependant souligné qu’il ne cèderait pas à la pression de la rue : "Nous n’accepterons pas un processus de destruction de la démocratie", a-t-il martelé.
A l’approche du deuxième anniversaire le 17 décembre du début de la révolution tunisienne, déclenchée par l’immolation d’un vendeur ambulant de Sidi Bouzid excédé par la misère et le harcèlement des policiers, la Tunisie est une nouvelle fois confrontée à une vague de violences.
Les manifestations sociales dégénérant en affrontements, les grèves et les attaques de groupuscules salafistes se sont multipliées, alors que le pays est plongé dans une impasse politique, aucun compromis sur la nouvelle Constitution n’émergeant.
La Tunisie est aussi minée par une économie anémique en raison de la crise de la zone euro et de l’instabilité qui a mis à mal la confiance des investisseurs.
Le Premier ministre a dès lors lancé un appel au calme, soulignant que le développement économique ne peut être réalisé "dans le chaos".
Un haut responsable d’Ennahda, Ameur Larayedh a pour sa part vu dans les violences la main de "contre-révolutionnaires".
Les revendications à Siliana ne sont pas sans rappeler celles de la révolution qui a renversé Zine El Abidine Ben Ali : la misère, le chômage et la dénonciation de l’arbitraire de la police.
Les violences dans la région ont fait plus de 300 blessés depuis mardi. Les affrontements de jeudi étaient néanmoins beaucoup moins graves que la veille, notamment car la police a renoncé, face aux critiques, à l’usage de cartouches de chevrotine.
Siliana est frappée par de grandes difficultés économiques. Selon des statistiques officielles, les investissements et les créations d’emplois y sont en chute libre depuis le début de l’année.

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30 novembre 2012 5 30 /11 /novembre /2012 13:56

                                                                         

Pourquoi nous refusons l’austérité

                   Lettre ouverte des membres du groupe CRC

Depuis plusieurs semaines, les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen ont travaillé sur des textes fondamentaux et structurants pour l’avenir de notre pays.

Parmi ces textes, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), la règle d’or, le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et le projet loi de Finances (PLF) pour 2013, sont sans doute les plus emblématiques.

Nos votes sur ces textes ne relèvent pas d’une posture circonstancielle. Ce sont des votes responsables qui prennent appui sur la volonté de changement qui s’est majoritairement exprimée dans notre pays en mai et juin derniers.

Ils portent les combats du Front de gauche contre la droite et l’extrême droite, mais sont aussi exigeants pour que cette volonté de changement se concrétise par des décisions et des actes forts du gouvernement, attendus par nos concitoyens pour répondre à leurs besoins.

En n’approuvant pas ces textes, notre groupe a provoqué leur rejet par le Sénat.

Faut-il le rappeler ? Il n’y a pas de majorité de gauche au Sénat sans les 20 membres du groupe CRC.

Dès les premiers jours de la session extraordinaire de juillet, notre groupe qui souhaite la réussite de la gauche, c’est-à-dire du changement, a manifesté sa disponibilité pour travailler à la préparation de textes législatifs.

Le gouvernement n’a pas vu ou plutôt, n’a pas voulu voir le rôle charnière de notre groupe. Nos propositions n’ont été examinées, et encore moins prises en compte, ni en amont de la présentation des projets de loi, ni durant leur examen en commission, comme en séance publique.

Les textes étaient à prendre ou à laisser. Nous n’avons pu à aucun moment, véritablement discuter, ni de l’orientation ni de leur contenu.

Nous l’affirmons avec force : nous sommes acteurs du changement. Notre seule ambition est de répondre aux attentes et exigences de notre peuple.

Le Front de gauche, nous avons soutenu au second tour de l’élection présidentielle le candidat François Hollande. Nous avons ainsi permis la défaite de la droite à laquelle nous nous sommes opposés hier comme aujourd’hui, et comme nous le ferons demain.

Fort de ses 4 millions de voix, soit 11% des votes, le Front de gauche est une composante essentielle de la majorité politique actuelle.

Avec le Front de gauche, comme le Parti communiste en son sein, ont fait le choix de ne pas participer au gouvernement qui a, d’entrée, annoncer des orientations trop éloignées d’une politique de progrès et de justice sociale.

L’absence de rupture avec les politiques libérales qui ont prévalu depuis tant d’années, a justifié l’abstention de nos camarades du groupe GDR à l’Assemblée nationale lors de la déclaration de politique générale du Premier Ministre le 3 juillet dernier, position que nous avons soutenue et fait nôtre au Sénat où ce débat se déroulait sans vote.

Notre désaccord avec un certain nombre d’orientations de la majorité gouvernementale, celle qui a voté la confiance au Premier Ministre, est connu et nos votes d’aujourd’hui ne peuvent constituer une surprise.

Avec le Front de gauche, nous avons rejeté le traité Sarkozy-Merkel qui devait être réorienté, comme le nouveau Président de la République s’y était engagé quand il était candidat, et qui fut finalement soumis à la ratification des parlementaires tel quel, sans qu’aucune virgule ne soit modifiée.

Ce recul face aux libéraux européens et les marchés est malheureusement un acte fondateur du quinquennat.

De cet acte découle les insuffisances, les contre-sens, la fausse route actuelle.

Alors que le peuple a voté pour « un changement maintenant », ce sont les dogmes libéraux qui, au-delà de quelques mesures positives, perdurent. Ils ont pour nom : compétitivité, réduction des dépenses publiques et coût du travail.

L’annonce du pacte de compétitivité, avec la hausse d’une TVA, pourtant dénoncée hier, a confirmé et renforcé nos craintes d’un refus d’affronter le monde de la finance, qualifié d’ennemi sans visage par le candidat François Hollande.

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 n’a pas rompu avec la terrible logique de la maîtrise des dépenses de santé qui signifie toujours moins de soins pour une part croissante de la population et toujours plus d’inégalités face à la vieillesse.

Nous avons décidé, comme les député(e)s du groupe GDR à l’Assemblée nationale, de voter contre un texte sans ambition, ne se donnant pas les moyens de revenir sur les mesures les plus régressives des « années » Sarkozy. Nous avons maintenu ce vote quitte à provoquer le rejet par le Sénat. C’est une question de cohérence, c’est une question de respect.

Nous ne pouvons accepter - car c’est une mesure importante et symbolique - le renforcement de la taxation des retraites pour le financement de la protection sociale.

Le gouvernement connaissait notre hostilité de principe à cette mesure comme à l’absence de remise en cause des exonérations de cotisations sociales patronales.

Il n’a pas bougé d’un iota sur ces points. Plus généralement, un seul de nos 50 amendements a été accepté par la majorité gouvernementale et un seul autre a été repris par le Rapporteur général. Nous avons donc maintenu le vote contre.

Concernant le projet de loi de Finances dont le débat a commencé le 23 novembre, nous préconisons pour l’instant, tant sur les recettes que sur les dépenses, une abstention, car même si sur le plan des recettes un effort de rééquilibrage a été effectué, l’amendement « pigeons » a réduit la portée de cette avancée en retirant 750 millions de recettes sur la taxation des plus-values en matière de cession d’entreprise. Par ailleurs, nous constatons que les dépenses sont toujours marquées par le dogme libéral de réduction coûte que coûte des dépenses publiques.

Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti communiste français, André Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale, Eliane Assassi, présidente de notre groupe au Sénat, ont été reçus par le Premier Ministre.

Une liste d’amendements adoptés l’an dernier par la majorité de gauche du Sénat lui a été remise. Ces amendements ne relèvent pas de la surenchère.

Ils marquent une inflexion significative vers plus de justice sociale et fiscale.

Jusqu’à ce jour, le gouvernement maintient l’affirmation du Premier Ministre sur l’absence de marge de manœuvre et le refus de nos propositions.

De toute évidence, le carcan européen, les premières conséquences du pacte budgétaire et de sa règle d’or se font sentir.

Le changement est-il encore à l’ordre du jour ? La question mérite d’être posée.

Notre abstention sur le budget entraînera sans doute le rejet du projet de budget par le Sénat.

Nous avons toujours dit que nous voterions les mesures qui vont dans le bon sens : ainsi, nous avons voté et voteront le projet de loi relatif au logement.

Nous avons voté en juillet le collectif budgétaire qui, alors, marquait un infléchissement net par rapport à la politique de Nicolas Sarkozy.

Nous avons pleinement participé à l’élaboration de la loi contre le harcèlement sexuel et l’avons bien entendu votée.

Nous nous engageons pleinement pour le vote dans les meilleurs délais du projet de loi instaurant le mariage pour tous.

Nous ne votons pas pour ce qui nous paraît contraire à nos engagements et aux chances de réussite de la gauche.

Outre les projets clefs de ratification du traité budgétaire européen, de l’instauration de la règle d’or, ou de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale, nous n’avons pas voté le texte relatif au statut des étrangers qui prolonge la stigmatisation d’hier.

Nous avons vivement rejeté un texte relatif à l’énergie qui engageait le démantèlement du service public, mettait en danger le principe d’égalité et aurait abouti à faire payer, à terme, plus cher l’énergie aux plus démunis.

Nous exigeons par contre dans l’urgence, l’adoption de mesures sociales dans ce domaine. Nous avons déposé une proposition de loi en ce sens qui peut être adoptée par toute la gauche dès demain.

En décembre, si rien ne bouge, nous nous opposerons au projet de loi de finances rectificative. En effet, il doit, pour l’essentiel, intégrer les dispositions du pacte de compétitivité, qui prennent à contre-pied la gauche, en allant à l’encontre des intérêts populaires.

On nous dit : « attention ! Vous vous alliez avec la droite. C’est une alliance contre nature, vous trahissez la gauche ».

C’est oublier bien vite que tant sur la ratification du traité, la loi organique portant règle d’or, le texte relatif aux étrangers (instaurant une garde à vue spécifique) que sur la reconduction des mesures sarkozistes relatives au terrorisme, seuls les renforts des voix de l’UMP et de l’UDI, ont permis au gouvernement de faire adopter ces textes par le Sénat.

Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen ne sont pas figés dans une attitude de refus systématique et stérile. Nous avons des propositions, en particulier pour la justice sociale, pour une lutte déterminée contre le chômage avec la mesure emblématique d’interdiction des licenciements boursiers pour une nouvelle répartition des richesses dans notre pays. Nous agissons avec détermination pour que ces propositions soient entendues et prises en compte.

Nous ne sommes pas dans l’opposition, fûsse-t-elle de gauche, car nous revendiquons haut et fort notre appartenance à cette majorité politique qui le 6 mai a permis de chasser la droite du pouvoir.

Mais ne pas nous entendre est sans nul doute prendre le risque de renoncer à cette majorité du changement, et décevoir cruellement les aspirations populaires

 

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