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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 10:18

  Clio


                                                                                               

 

Chant de colère des poilus envoyé au massacre. 

Contre la première grande saignée européenne piloté par l'impérialisme. L'hymne des mutinés de 17.

 

Voici ici  cette version de 1917 par Paul Vaillant-Couturier, popularisée en liaison avec les mutineries ou Pétain le fusilleur fera ses premières armes répressives en France après s'être "fait la main" dans les colonies. 

L' estimation basse de "600 fusillés pour l'exemple" ne prend pas en compte les exécutions sommaires. Les carnets de guerre des soldats en parlent avec effrois et rage.

 

Cette chanson est un manifeste même si les motivations des soldats étaient pas spontanément révolutionnaires, déjà pacifistes elles lui donnèrent très rapidement  toutes ces dimensions. 

 

Craonne se prononce "krɑn", Le plateau de la chanson surplombe le village. Il est le lieu de terribles combats à partir du d'avril 1917 : la 1re division d'infanterie est envoyée à l'assaut. Elle se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis le 4 mai, une seconde offensive est lancée par l 'envoie de la 36e division dinfanterrie  d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie 3.

 

Légendes ou réalité qui entourent la chanson, "on" affirme qu'un million de francs or en plus de la démobilisation furent promis à qui dénoncerait son ou ses auteurs. Ce fait dit en lui même combien elle mis en rage état major et bourgeoisie de l'arrière.

 

La chanson de Craonne a été interdite en France jusqu'en 1974, Censurée sue les antennes, comme dans les cafés les anciens de 14 la chantaient comme un défit pacifistes.

Une interdiction d'antenne, première d'une série, qui fut suivi par le déserteur de B Vian et la palanquée de Titre de Ferrat interdit d'antenne à l'ORTF :  

                                                                   

 

Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête

- Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés

Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve
Soudain dans la nuit et le silence
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

- Refrain -

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous autres les pauv' purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr' les biens de ces messieurs là

- Refrain :
Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c'est pour eux qu'on crève
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s'ra votre tour messieurs les gros
De monter sur l'plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

 

Paroles de Paul Vaillant-Couturier


 
PUBLIEE
par
canaille le rouge

 

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 16:43

      

                                                          MARE NOSTRUM-copie-1                                                      
Le gouvernement israélien a discrètement décidé de reprendre, après un arrêt de cinq ans, l’immigration des Bnei Menashe, une groupe tribal venu du nord de l’Inde et de Birmanie, qui se prétend être les descendants de la tribu juive de Menashe.

Mardi, la radio militaire a indiqué qu’un vol de 274 nouveaux immigrants venus d’Inde devrait arriver d’ici quelques semaines.
Environ 1.700 membres de la tribu vivent déjà dans le pays, principalement dans les implantations juives de Judée et de Samarie, en particulier à Kiryat Arba. Il y a entre 7.000 et 9.000 Bnei Menashe qui vivent actuellement en Inde et en Birmanie. En 2005, le grand rabbin Shlomo Amar a jugé que la tribu avait des racines juives, mais les membres doivent encore subir un processus de conversion pour être admissible à l’immigration dans le cadre de la Loi du Retour.
En 2007, l’immigration a effectivement été interrompue par un changement dans la politique du gouvernement.
Le député Meir Sheetrit (Kadima), qui était ministre de l’Intérieur en 2007, et qui s’oppose à l’immigration des juifs d’Inde, a déclaré ce matin que la reprise de cette immigration met en danger l’identité juive de l’Etat.

 

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 16:31

                                                                        CERVEAU.gif

 

 

Sartre et le « racisme antiraciste »

                   Alain Gresh

Le débat sur le racisme anti-Blancs continue de plus belle. Jean-François Copé tente d’utiliser ce thème pour se faire élire président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Cette offensive, largement reprise à droite et à l’extrême droite, peu combattue à gauche, tente de mettre un signe d’égalité entre toutes les formes de rejet de l’autre. Elle ignore totalement la spécificité des situations et surtout que le racisme est une forme de domination institutionnalisée.

Jean-Paul Sartre l’avait bien compris, qui s’expliquait dans une préface à l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, de Léopold Sédar Senghor (Presses universitaires de France (PUF), Paris, 1948, rééd. « Quadrige », 2001).

Ce texte, intitulé « Orphée noir » (PDF), se terminait par cette citation d’Aimé Césaire, qui appelait les Noirs à saisir la chance historique censée leur permettre de « pousser d’une telle raideur le grand cri nègre que les assises du monde en seront ébranlées ».

Sartre revient surtout sur la spécificité du combat des Noirs et ce qui le différencie de celui des prolétaires blancs. A méditer quand on évoque les luttes de l’immigration dite post-coloniale, le racisme anti-Blancs et l’islamophobie :

« Le nègre, comme le travailleur blanc, est victime de la structure capitaliste de notre société ; cette situation lui dévoile son étroite solidarité, par-delà les nuances de peau, avec certaines classes d’Européens opprimés comme lui ; elle l’incite à projeter une société sans privilège où la pigmentation de la peau sera tenue pour un simple accident. Mais, si l’oppression est une, elle se circonstancie selon l’histoire et les conditions géographiques : le noir en est la victime, en tant que noir, à titre d’indigène colonisé ou d’Africain déporté. Et puisqu’on l’opprime dans sa race et à cause d’elle, c’est d’abord de sa race qu’il faut prendre conscience. »

« Ceux qui, durant des siècles, ont vainement tenté, parce qu’il était nègre, de le réduire à l’état de bête, il faut qu’il les oblige à le reconnaître pour un homme. Or il n’est pas ici d’échappatoire, ni de tricherie, ni de “passage de ligne” qu’il puisse envisager : un Juif, blanc parmi les blancs, peut nier qu’il soit juif, se déclarer un homme parmi les hommes. Le nègre ne peut nier qu’il soit nègre ni réclamer pour lui cette abstraite humanité incolore : il est noir. Ainsi est-il acculé à l’authenticité : insulté, asservi, il se redresse, il ramasse le mot de “nègre” qu’on lui a jeté comme une pierre, il se revendique comme noir, en face du blanc, dans la fierté. L’unité finale qui rapproche tous les opprimés dans le même combat doit être précédée aux colonies par ce que je nommerai le moment de la séparation ou de la négativité : ce racisme antiraciste est le seul chemin qui puisse mener à l’abolition des différences de race. »

« Comment pourrait-il en être autrement ? Les noirs peuvent-ils compter sur l’aide du prolétariat blanc, lointain, distrait par ses propres luttes, avant qu’ils se soient unis et organisés sur leur sol ? Et ne faut-il pas, d’ailleurs, tout un travail d’analyse pour apercevoir l’identité des intérêts profonds sous la différence manifeste des conditions : en dépit de lui-même l’ouvrier blanc profite un peu de la colonisation ; si bas que soit son niveau de vie, sans elle il serait plus bas encore. En tout cas il est moins cyniquement exploité que le journalier de Dakar et de Saint-Louis. Et puis l’équipement technique et l’industrialisation des pays européens permettent de concevoir que des mesures de socialisation y soient immédiatement applicables ; vu du Sénégal ou du Congo, le socialisme apparaît surtout comme un beau rêve : pour que les paysans noirs découvrent qu’il est l’aboutissement nécessaire de leurs revendications immédiates et locales, il faut d’abord qu’ils apprennent à formuler en commun ces revendications, donc qu’ils se pensent comme noirs. »

« Mais cette prise de conscience diffère en nature de celle que le marxisme tente d’éveiller chez l’ouvrier blanc. La conscience de classe du travailleur européen est axée sur la nature du profit et de la plus-value, sur les conditions actuelles de la propriété des instruments de travail, bref sur les caractères objectifs de la situation du prolétaire. Mais puisque le mépris intéressé que les blancs affichent pour les noirs — et qui n’a pas d’équivalent dans l’attitude des bourgeois vis-à-vis de la classe ouvrière — vise à toucher ceux-ci au profond du cœur, il faut que les nègres lui opposent une vue plus juste de la subjectivité noire ; aussi la conscience de race est-elle d’abord axée sur l’âme noire ou plutôt, puisque le terme revient souvent dans cette anthologie, sur une certaine qualité commune aux pensées et aux conduites des nègres et que l’on nomme la négritude. »

« Or il n’est, pour cons­tituer des concepts raciaux, que deux manières d’opérer : on fait passer à l’objectivité certains caractères subjectifs, ou bien l’on tente d’intérioriser des conduites objectivement décelables ; ainsi le noir qui revendique sa négritude dans un mouvement révolu­tionnaire se place d’emblée sur le terrain de la Réflexion, soit qu’il veuille retrouver en lui certains traits objectivement cons­tatés dans les civilisations africaines, soit qu’il espère découvrir l’Essence noire dans le puits de son cœur. Ainsi reparaît la subjectivité, rapport de soi-même avec soi, source de toute poésie dont le travailleur a dû se mutiler. Le noir qui appelle ses frères de couleur à prendre conscience d’eux-mêmes va tenter de leur pré­senter l’image exemplaire de leur négritude et se retournera sur son âme pour l’y saisir. Il se veut phare et miroir à la fois ; le premier révolutionnaire sera l’annonciateur de l’âme noire, le héraut qui arrachera de soi la négritude pour la tendre au monde, à demi prophète, à demi partisan, bref un poète (...). Et la poésie noire n’a rien de commun avec les effusions du cœur : elle est fonctionnelle, elle répond à un besoin qui la définit exactement. Feuilletez une anthologie de la poésie blanche d’aujourd’hui : vous trouverez cent sujets divers, selon l’humeur et le souci du poète, selon sa condition et son pays. Dans celle que je vous présente, il n’y a qu’un sujet que tous s’essayent à traiter, avec plus ou moins de bonheur. De Haïti à Cayenne, une seule idée : manifester l’âme noire. La poésie nègre est évangélique, elle annonce la bonne nouvelle : la négritude est retrouvée. »

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 16:26

 

 

ASSEMBLEE NATIONALE
MERCREDI 7 NOVEMBRE 2012
Projet de loi de finances pour 2013 Seconde partie (suite)
Défense
Les députés communistes-Front de Gauche votent contre le budget militaire 2013
M. le président. Nous abordons l’examen des crédits relatifs à la défense (n° 251, annexes 10 et 11, no 254, tome IV, n° 256, tomes II à VII).

M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Candelier.

M. Jean-Jacques Candelier. Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission de la défense, mes chers collègues, nous examinons un budget « Défense » de continuation avec la législature précédente.
Le ministère connaîtra 7 234 suppressions nettes de postes en 2013.

L’année prochaine sera également marquée par la poursuite de la modernisation de nos armes nucléaires, qui engloutiront 3,4 milliards, soit 21 % des crédits d’équipement. Nous contestons que la dissuasion nucléaire soit l’assurance vie de la nation. Elle ne correspond pas aux nouvelles menaces. De même, il faut écarter le danger de la disparition de la vie sur terre suite à un conflit nucléaire. La France doit s’engager rapidement dans le soutien à la convention d’élimination des armes nucléaires, actuellement soutenue par 146 États. Elle doit respecter les engagements du traité de non-prolifération, bafoués depuis vingt ans, en gelant le programme de nouveaux missiles à tête nucléaire M51.

S’agissant des opérations extérieures, nous nous réjouissons du départ de nos troupes combattantes d’Afghanistan, ce qui nous permettra d’économiser 90 millions d’euros.

S’agissant des équipements conventionnels, ce budget est loin d’être un budget de désarmement. Il y a effectivement des économies sur l’équipement, mais elles n’ont aucune logique stratégique et répondent à des considérations de réduction du déficit public. Le plan de charge des industriels est maintenu. Le niveau des commandes reste conditionné par les impératifs industriels, comme pour la livraison des Rafale.

Dans la mesure où l’État est contraint par certains achats, notre proposition de création d’un pôle public de l’industrie prend tout son sens. Les industries de défense nationale doivent être nationalisées.

Nous nous opposons aussi au projet de défense antimissile balistique. Ce projet de l’OTAN conduirait à l’accélération de la course à l’armement ainsi qu’à la prolifération d’armes de destruction massive et de missiles balistiques dans le monde, notamment dans les pays déclarés hostiles.

Sur l’OTAN elle-même, alors que le groupe socialiste avait déposé une motion de censure à l’occasion du retour dans le commandement intégré en 2008, cette fois, une simple mission d’évaluation est confiée à M. Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères. C’est un recul très grave. Nous prônons pour notre part la sortie de la France de l’OTAN, organisation qui ne connaît que la logique de la force, qui n’est pas réformable, qui s’oppose à toute défense européenne et se croit investie de la sécurité du monde contre la responsabilité et les compétences mêmes de l’ONU.

De même, nous sommes favorables aux grands projets contribuant à l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des États-Unis : l’avion A400M, par exemple, mais aussi le système satellitaire de localisation Galileo.

En matière sociale, là encore, nous déplorons que le ministre applique la même politique que ses prédécesseurs. Dès le mois de juillet, il a signé la décision de restructuration pour 2013. Une décision qui ne fait qu’appliquer à la lettre la RGPP. Pourtant, il est clair que la mise en place des bases de défense à la hache occasionne de trop nombreux dysfonctionnements militaires et de gestion. Cette réorganisation se fait avec un seul objectif : liquider les emplois, dont près de 1 900 emplois civils. N’oublions pas que les civils ont contribué proportionnellement plus que les militaires à la réduction des effectifs. Nous sommes passés de 145 000 personnels civils il y a seize ans à 65 000 aujourd’hui, ce qui est le synonyme d’une externalisation massive.
Le maintien en condition opérationnelle représente environ 70 % du coût global de possession d’un matériel. Forcément, les appétits capitalistes s’aiguisent, et nous déplorons que rien ne soit fait pour calmer les ardeurs du privé. Quel sera l’avenir, pour nos régiments de soutien, nos ateliers industriels aéronautiques, notre service de soutien à la flotte ?

Symbole spectaculaire de la montée en puissance du recours au privé : le projet titanesque Balard-Bouygues, réalisé sous forme d’un partenariat public-privé. Nous sommes toujours opposés à une telle réalisation.

Globalement, la masse salariale diminuera de 0,7 % en 2013. Il s’agira de la pire année pour les personnels civils : il n’y aura aucune augmentation salariale, et les mesures catégorielles, statutaires et indemnitaires seront réduites de moitié. Cela n’est pas satisfaisant.

Enfin, la montée en puissance de la fonction stratégique « connaissance et anticipation » se poursuit en 2013. C’est une bonne chose. Il est primordial d’éclairer correctement l’environnement présent et futur pour la conduite de la politique de défense nationale et d’intelligence économique. En 2003, il me semble que la possession par la France de ses propres moyens de reconnaissance et de renseignement lui a permis de déjouer les mensonges sur les prétendues armes de destruction massive en Irak.

Vous l’aurez compris, les députés du Front de gauche voteront contre ce budget « Défense » pour 2013. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)
Nicolas Maury
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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 14:09

 

           Aidons ceux qui nous colonisent

Le film Un plan parfait, avec Diane Kruger et Dany Boon, va être diffusé dans une salle parisienne avec des sous-titres en anglais. Le producteur justifie cette initiative par le fait que la communauté anglophone est forte de 400 000 personnes en Île-de-France, sans compter les touristes. Cette initiative pourrait être reprise pour d’autres films en cas de succès.

Pourquoi, en effet, la communauté anglophone d’Île-de-France devrait-elle perdre son temps à apprendre le français, alors que, par mille moyens, on impose sa langue aux natifs ?

Et puis, pourquoi pas une salle avec des sous-titres en arabe ? Et puis, combien y a-t-il de Sénégalais wolofophones dans la région parisienne ? Combien de Tamouls ? Combien de Portugais ? Combien de Kurdes ? Combien de Serbes ? Exacerbons le communautarisme par tous les moyens !

Théophraste R.,
dont la devise (en anglais) est “ We Shall Never Fawn ! ”

URL de cette brève 2998
http://www.legrandsoir.info/+aidons-ceux-qui-nous-colonisent-2998+.html

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 13:41

                                                                    CERVEAU.gif

 

 

Comment mettre fin à l’exil fiscal
Par Salim Lamrani
Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est enseignant chargé de cours à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

 

Le souhait de magnat français Bernard Arnaud d’acquérir la nationalité belge a relancé le débat sur l’exil fiscal et le refus des gros patrimoines de s’acquitter de leur devoir tributaire. Pourtant, il existe une solution simple et efficace pour mettre fin à l’évasion fiscale légale.

 

Bernard Arnaud, première fortune européenne et quatrième fortune mondiale avec 40 milliards d’euros, dont le salaire annuel s’élève à 10 millions d’euros et dont les placements lui rapportent chaque année 200 millions d’euros, a effectué une demande de naturalisation afin d’obtenir la nationalité belge1 . D’aucuns soupçonnent l’homme le plus riche de France de vouloir échapper ainsi à son devoir de citoyen, comme plusieurs dizaines de milliers d’exilés fiscaux qui ont choisi de s’installer dans des pays étrangers tels que la Suisse, la Belgique, le Royaume-Uni ou autre, qui offrent des avantages non négligeables pour les plus aisés2 .

Entre 1988 et 2006, 0,01% des Français les plus riches, environ 3 500 foyers fiscaux, ont vu leur revenu réel augmenter de 42%. En guise de comparaison, sur la même période, les 90% les moins aisés ont bénéficié seulement d’une hausse de 4,6%3 . Ainsi, l’évasion fiscale légale et illégale coûte chaque année 50 milliards d’euros à l’Etat français. Avec une telle somme, 500 000 logements sociaux à 100 000 euros pourraient être construits chaque année, ou bien on pourrait créer plus de 1,5 millions de postes dans l’éducation, la santé, le social ou la culture.

En Suisse, dans certains cantons, les résidents étrangers ne sont pas imposés sur leurs revenus et leur patrimoine, mais uniquement sur leur train de vie, ce qui rend ses territoires très attractifs pour les plus fortunés. Dans ce pays, où résident près de 2000 exilés fiscaux français, les 43 familles les plus aisées cumulent à elles seules une fortune de 36,5 milliards d’euros4 .

Pour répondre à la problématique de l’exil fiscal, l’argument dominant en France, défendu par les milieux économiques, la droite et une certaine partie du centre-gauche, consiste à préconiser une baisse du taux d’imposition pour les catégories les plus aisées. D’ailleurs, dès son élection en 2007, l’ancien président Nicolas Sarkozy avait fait adopter le bouclier fiscal – dispositif tributaire selon lequel les revenus d’un contribuable ne peuvent pas être taxés à plus de 50%5 .

Pourtant, il existe un mécanisme applicable et efficace pour mettre un terme à l’évasion fiscale légale. Actuellement, l’imposition est liée au lieu de résidence. Ainsi, un exilé fiscal français qui choisit de vivre plus de six mois par an en Suisse devient automatiquement un contribuable suisse et bénéficie ainsi de sa législation avantageuse. Il en est de même pour le ressortissant français qui s’installerait au Luxembourg, au Royaume-Uni ou en Belgique.

Pour mettre un terme à cette dérive qui prive l’Etat français, et donc les citoyens, de ressources conséquentes, il suffirait simplement de lier l’imposition à la nationalité et non pas au lieu de résidence, et d’appliquer une taxation différentielle. Ce dispositif mettrait automatiquement un terme à ce fléau. Ainsi, un contribuable français réfugié en Suisse qui ne serait imposé qu’à hauteur de 35% dans son nouveau lieu de résidence, au lieu de 41% en France par exemple, serait légalement contraint de payer la différence à l’Etat français, c’est-à-dire 6%, rendant ainsi inutile toute expatriation pour des raisons d’ordre fiscal.

Cette pratique existe déjà dans des pays tels que les Etats-Unis. Les citoyens étasuniens installés à l’étranger payent exactement le même montant d’impôts que leurs compatriotes restés sur le territoire national, et sont taxés à raison de leurs revenus mondiaux. D’un point de vue technique, tous les pays du monde remettent chaque année au Département du Trésor une liste des ressortissants étasuniens établis chez eux. Ainsi, l’exil fiscal n’est plus possible, la seule alternative pour échapper à l’impôt étant l’évasion fiscale illégale.

Pour contrer ce type de délit, le Congrès étasunien a adopté une loi qui permet à toute personne – en particulier les employés des grandes banques – qui fournirait des informations sur des cas de fraude fiscale d’obtenir jusqu’à 30% des sommes récupérées par l’Etat. Ainsi, Bradley Birkenfeld, ancien employé de la banque suisse UBS, s’est vu remettre la somme de 104 millions de dollars pour avoir livré des informations « exceptionnelles à la fois par leur ampleur et leur étendue », sur les délits d’évasion fiscale commis par les clients étasuniens de la Banque. Cette information a permis au fisc étasunien de récupérer une somme de cinq milliards de dollars et d’obtenir la liste de tous les fraudeurs ayant un compte bancaire chez UBS6 .

La France et l’ensemble des nations européennes et du monde seraient bien avisées d’adopter un modèle tributaire qui permettrait d’appliquer une taxation différentielle, en liant l’imposition à la nationalité et non au simple lieu de résidence. De la même manière, pour lutter contre l’évasion fiscale illégale, qui constitue une  spoliation caractérisée de la richesse nationale et citoyenne, les délinquants en col blanc doivent être plus sévèrement sanctionnés, à la hauteur du préjudice causé. Les plus fortunés devront alors faire un choix : leur nationalité et leur argent.

Article original publié en portugais

 
  1. Ivan Letessier, « Bernard Arnault, première fortune de France », Le Figaro, 9 septembre 2012. []
  2. France Info », Exilés fiscaux : de quoi parle-t-on ? », 13 mars 2012. []
  3. L’Humanité, « C’est la loi qui autorise l’évasion fiscale, elle peut donc aussi l’empêcher », 9 mars 2012. []
  4. Bilan, « Les Français, réfugiés politiques en Suisse ? », 14 décembre 2011. []
  5. Le Figaro, « Bouclier fiscal : 750 millions d’euros en 2012 », 4 juillet 2012. []
  6. 20 minutes, « Récompense record de 104 millions de dollars pour le dénonciateur d’UBS », 11 septembre 2012. []
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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 13:37

De nombreux lecteurs nous demandent des nouvelles d’Henri Alleg. Nous reproduisons le message de ses fils aux nombreuses manifestations de sympathie qu’Henri a reçues dont la nôtre.

 

Communiqué de la famille d’Henri Alleg

121107_alleg.jpg Le 9 juillet 2012, un accident vasculaire cérébral a frappé notre père, Henri Alleg. Depuis une semaine [13 septembre 2012], il se remet progressivement et les médecins formulent désormais un pronostic moins défavorable.

Pour les mois qui viennent, notre père sera dans l’impossibilité de faire face aux engagements pris avant l’été 2012 : rendez-vous, participations à des réunions, conférences, rédaction de textes, etc.

Nous remercions chaleureusement tous ses amis, tous ses camarades pour les pensées amicales qu’ils ont eues à son égard durant cette période. Nous tenons notre père informé des nombreux témoignages de sympathie et d’affection qui nous parviennent, dans l’espoir que cette période de convalescence sera la plus brève possible et qu’il lui sera à nouveau donné de reprendre une place dans les luttes qui ont marqué sa vie entière.

André et Jean Salem

andre.et.jean.salem@gmail.com

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 13:33

 

  • MAURICETHOREZjpg.jpg"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."   Soviet---Hammer-02.gif

                   (Maurice Thorez)

  •  

 

36ème congrès du PCF – Contribution des communistes du Collectif PCF RATP Bus

La proposition de base « commune » de la direction est un texte à la fois inepte et inapte à remettre l’analyse communiste au cœur de l’entreprise. Communistes de la RATP (bus et MRB), nous soutenons le texte alternatif « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe ».

Nous n’irons pas par quatre chemins. Pour nous, le texte qui nous est présenté comme « base commune » de discussion du PCF n’est absolument pas à la hauteur des enjeux politiques, de l’offensive renouvelée du capital contre les salariés, le pays en général, contre le service public des transports et notre entreprise, la RATP, en particulier.

Sur la forme, nous nous étonnons de la niaiserie du ton choisi, si éloignée de la violence de l’exploitation que subit le salariat aujourd’hui.

Sur le fond, le texte “ Il est grand temps de rallumer les étoiles…” confirme le refus de porter une analyse de classe sur la situation politique, comme nous le dénonçons depuis des années. Remplacer les travailleurs, les salariés, les employés, les ouvriers par le terme générique d’ “Humain”, c’est nier la place centrale des rapports de production, au profit d’un ‘humanisme” qui se veut progressiste mais qui est inopérant dans le combat de classe.

Non, le capitalisme n’est pas un complot, dans lequel d’ innombrables lobbies” auraient accaparé le pouvoir par “une série de coups d’Etat déguisés”, guidés par des “pulsions de domination et de haine”.  C’est un mode de production historique, cohérent, basé sur la domination économique et politique du capital. Mode de production que le marxisme et le léninisme nous ont permis historiquement d’analyser et de combattre avec les expériences et les résultats conséquents que l’on sait. Et qu’en tant que communistes, notre but est de le détruire pour jeter les bases d’une autre société : le socialisme, étape indispensable à l’avènement de la société sans classe.

Plus largement, le texte de la direction s’inscrit dans la lignée de toute une série de positions et de pratiques qui tournent le dos à la raison d’être du PCF, depuis la Mutation initiée par Robert Hue (et aggravée jusqu’à aujourd’hui). Il faut rompre avec cette stratégie qui a déjà fait tant de mal au PCF en général, a son action à l’entreprise en particulier. Le sabotage des cellules et sections d’entreprise, de l’organisation qui a permis à tant de salariés de devenir des militants communistes conséquents, a ouvert grand la voie au réformisme sur le lieu principal de l’exploitation, dans l’organisation syndicale, dans les luttes.

A l’entreprise, encore moins qu’ailleurs, le PCF ne peut pas être un parti d’élus avec écharpe, pratiquant et prônant la cogestion.

La participation des élus PCF, même – rarement – critiques, à l’exécutif du Conseil régional d’Ile-de-France depuis 1998, à celui du STIF depuis 2006, sous la présidence du social-libéral Huchon, apôtre de la libéralisation des transports, nous discréditent. Avec les collègues, nous nous battons pour défendre ce qui reste du statut RATP, notamment pour les jeunes agents, pour le rétablissement de la prise en compte de la pénibilité que les lois de 2007 leur ont enlevée. Comment pouvons-nous le faire efficacement quand  les députés du « front de gauche » votent en faveur des très précaires “emplois d’avenir” ?

Nous sommes communistes. Notre préoccupation ne peut pas être de tenir une posture « radicale » avant telle ou telle élection, dans les institutions, encore moins au sein de l’entreprise. Dans les faits, cette pratique n’est autre que de l’accompagnement du système. Au contraire, nous sommes là pour appuyer sur ses contradictions, là où cela fait mal, pour faire grandir des positions de résistance et de rupture.

Dans une entreprise comme la RATP, le PCF ne peut pas se borner à être une courroie de transmission de la CGT, en l’occurrence de sa frange la plus réformiste.

De soi-disant « revendications » telles que “Sortir les clauses sociales des coûts lors des passations de marché et appel d’offres” (sic !) reviennent à accepter, comme préalable, le principe de mise en concurrence, alors que les conditions d’un large rapport de force (salariés, usagers, contribuables…) existent pour le mettre en échec.

Il en va de même avec la perspective floue, sans cesse avancée par la direction du Front de gauche, de création d’un “pôle public des transports”. Elle ne trouve aucun écho dans la réalité des luttes à l’entreprise mais elle nourrit dangereusement la confusion. Elle légitime le modèle « libéral » où l’intervention « publique » se limite à un vague contrôle d’une « autorité publique » placée sous la prédominance des intérêts privés. Elle détourne des batailles immédiates et déterminantes, par exemple nous concernant : la défense du monopole public RATP/SNCF sur leurs réseaux historiques et son extension à l’ensemble de la région, à commencer par l’intégration des filiales de droits privé, la défense de ce qui reste de nos statuts.

Idem encore sur la question des retraites. En 2007 (lutte contre la casse des « régimes spéciaux »), l’Humanité choisit de vanter l’ouverture des “négociations tripartites” entre gouvernement, directions des entreprises publiques et syndicats, dont la CGT. Partant de l’abandon de toutes nos références essentielles (annuités, décote, indexation…), ces négociations ont coupé court à une lutte qui était pourtant en pleine montée en puissance.

Les conséquences ont été très lourdes sur nos statuts d’une part, sur la bataille général pour les retraites d’autre part. On l’a vu en 2010.

La ligne d’abandon de la direction du Parti, du Front de gauche, sans parler de Mélenchon, a continué, parallèlement aux positions du syndicat. Le refus de mettre en avant le retour aux 37,5 ans de cotisation, même l’abandon de toute référence à un nombre d’annuités a largement vidé de son sens la revendication de la retraite à 60 ans et sapé les capacités de rassemblement sur cette référence primordiale.

Idem aussi sur la question de l’Europe. L’obsession de la direction du Parti, avec le Front de gauche et le Parti de la gauche européenne, à légitimer l’Union européenne du capital fait écho aux positions de la Confédération européenne des syndicats qui suit maintenant la CGT. La CES est historiquement une organisation réformiste, anticommuniste, dévouée à l’intérêt de l’UE du capital. Au moment où le discrédit de l’UE est au plus haut, au moment où les positions que notre Parti a défendues jusqu’aux années 90 sont le plus largement partagées, c’est un contresens complet de défendre la légitimité de l’UE, au nom de l’illusoire Europe sociale, ou d’un « modèle social européen » qui n’a jamais existé tout au contraire.

L’UE, ses traités et directives, l’euro sont les prétextes et instruments de la casse de nos acquis sociaux et démocratiques, notamment des politiques de mise en concurrence et de privatisation. Nous n’avons cessé le dénoncer et de les combattre pour défendre le service public. Il est inconcevable que la direction de notre Parti nous prenne à contrepied.

En 2007 dans les transports, en 2009 à la Poste, la direction du PCF a été incapable de donner la perspective politique à même de mettre en échec le processus de privatisation. Elle a éludé la question européenne, renvoyé (comme en 2010) à une seule perspective : les élections de 2012 et la victoire de la « gauche » alignée sur le PS. Hollande est élu, on voit les résultats… Pour notre part, nous ne sommes pas surpris.

En conclusion, ce dont les agents RATP, la classe ouvrière en général, ont besoin, ce n’est pas d’un Front de Gauche électoraliste, reportant le changement d’élection en élection, prétendant peser sur le PS dans les institutions, ou faisant de l’agitation gauchiste, c’est d’un Parti communiste fort, organisé au plus près des travailleurs, pour s’armer idéologiquement et organiser dès maintenant la contre-offensive.

La proposition de « base commune » de la direction tourne le dos à cet objectif, fuit les questions essentielles, le bilan de ses choix depuis 2007.

Pour toutes ces raisons, nous appellerons les communistes à voter pour le texte  « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe ! » dont nous sommes partie prenante.

Cela va en cohérence avec notre expression dans l’entreprise contre le processus de marchandisation et de privatisation mais aussi pour une autre société, le socialisme.

Pantin, le 26 octobre 2012

 

 

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 12:58

France : le FMI prône de nouvelles mesures ultralibérales

Où est passé l'argent ?Le rapport Gallois qui vient à peine d’être dévoilé a reçu un sérieux renfort avec la publication du rapport annuel du FMI (Fonds monétaire international), lequel prône à son tour des mesures ultralibérales.

 

Selon une antienne désormais bien connue, l’institution financière, partant du constat que la compétitivité de notre pays était en perte de vitesse, a en effet tiré la manche de l’Élysée et du gouvernement pour que ces derniers suivent ses recommandations… Sous peine de voir l'Italie et l'Espagne, qui ont par ailleurs entrepris des réformes si profondes que la pauvreté et le chômage y explosent à vue d’œil, nous damer le pion.

 

« Les perspectives de croissance de la France demeurent fragiles en raison de la faiblesse des conditions économiques en Europe, mais la capacité de la France à rebondir est aussi contrainte par un problème de compétitivité », a ainsi annoncé le FMI dans son rapport du 29 octobre 2012 et publié le 5 novembre 2012.

 

Pour l'essentiel, l'organisation mondialiste basée à Washington estime que le redressement de notre compétitivité passe par trois chantiers :

  • la réduction de la dette publique (autrement dit, le démembrement de tous les services publics),

  • la correction des dysfonctionnements du marché du travail qui entravent l'investissement, l'emploi et, en fin de compte, la croissance pour accroître la concurrence dans le secteur des services (on ne peut pas être plus clair). Le FMI suggère ainsi de transférer le coût des allégements de cotisations patronales vers les taxes indirectes (par exemple la TVA)… au risque de voir l’addition devenir encore plus salée pour les classes populaires,

  • une rationalisation de la fiscalité de l’épargne pour assurer un financement adéquat à long terme des entreprises, y compris le financement en actions. Un non-sens quand on sait que la masse salariale a été multipliée par 3,5 en trente ans alors que les dividendes versés aux actionnaires l’ont été par 20 sur la même période (données Insee).

Les technocrates de la finance ne manquent pas au passage de distribuer des bons points en « saluant particulièrement le gouvernement sur le dialogue social qu’il a mené jusqu’ici (sic) avec la participation des partenaires sociaux. Ce dialogue doit constituer une chance unique, qui ne doit pas être ratée, de parvenir à une masse critique de réformes qui permettra d’améliorer la compétitivité de l’économie française et d’accroître sa capacité à créer des emplois ».


Autrement dit, le mot d’ordre que les argentiers lancent à Paris est de continuer la politique menée jusqu’ici par le gouvernement socialiste et de créer un système dans lequel l’embauche et le licenciement seront terriblement facilités au détriment des salariés et des jeunes arrivant sur le marché de l’emploi. Le FMI exigera à terme, on peut lui faire confiance, un marché du travail très flexible et moins coûteux pour le patronat avant d’imposer toute une série de réformes impopulaires destinées à porter un coup fatal au code du travail.

Autre mesure suggérée par l’organisation mondialiste basée à Washington aux instances dirigeantes françaises : « la modération salariale, notamment en matière de réévaluation du SMIC ». « Comme le montrent de nombreuses études
(faites par qui et pour qui ? – NDLR), le niveau du SMIC, son uniformité sectorielle, et son mécanisme d’indexation contribuent aux difficultés que connaissent les personnes peu qualifiées et les jeunes à entrer dans le monde du travail ». Il faut se pincer pour le croire ! Le chancelier allemand Gerhard Schröder (social-démocrate de son état…) n’avait-il pas libéralisé le marché du travail en son temps, permettant aux employeurs de payer des salaires de 400 euros mensuels aux salariés ou d’un euro par jour aux chômeurs de longue durée ? Ce n’est ni plus ni moins la même rengaine que le FMI nous ressert dix ans après.

 

Rien de neuf donc sous le soleil plombé de la finance internationale qui veut imposer des sacrifices aveugles aux travailleurs français après s’être fait la main en Grèce et en Espagne. Gageons que le retour du bâton sera pour nos banquiers, nos bourgeois et leurs collaborateurs  à hauteur des préjudices subis.

 

Capitaine Martin  (source:Résistance-politique.fr)

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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 12:51

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« Selon que vous serez puissant ou misérable ». On connaît la fable de Jean de Lafontaine. Il avait vu juste en son temps et cette phrase, d’apparence anodine, trouve dans les événements récents de sinistres échos. Tenez, par exemple, le traitement de Sandy.

Pendant plus de deux semaines, l’ouragan a dévasté des régions entières  d’Haïti et de Cuba avant de s’abattre sur New York et plusieurs Etats US. Les grands médias européens, particulièrement français, ont réservé  l’essentiel de leur temps d’antenne et de lignes imprimées aux retombées du déluge d’eau et de vents sur les Etats-Unis laissant volontairement de côté les deux premiers pays cités.

La discrétion sur Haïti, légèrement modifiée ces derniers jours, s’explique aisément : l’ouragan a ajouté un peu plus de misère à l’effroyable dénuement. Un million d’habitants totalement abandonnés et menacés de famine dans un pays ravagé qui attend toujours l’argent de la solidarité internationale recueillie après le tremblement de terre de 2010, cela n’intéresse pas le cynique rouleau compresseur médiatique.

Le silence entretenu sur les effets de Sandy à Cuba mérite une autre explication : la peur de dire la vérité. Face à la désespérante situation en Haïti, un des pays les plus pauvres du monde où travaillent des centaines de médecins cubains et à l’incapacité de la plus grande puissance économique mondiale de limiter les dégâts, Cuba apparaît comme un pays  capable d’organiser la prévention (55.000 personnes évacuées) puis le retour à la vie  en comptant sur ses propres forces dans le calme et la solidarité. Santiago de Cuba dévasté, des champs entiers de canne à sucre et d’autres cultures anéantis, des milliers d’habitations détruites mais pas d’alerte à la famine, pas de foules désespérées. Les « dissidents » officiels ayant disparu des radars, Cuba ne fait pas recette et Sandy semble nous dire que lors du passage d’un ouragan mieux vaut être Cubain que new-yorkais ou haïtien.

José Fort   

L’Humanité Cactus 8/11 

 

 

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