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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:01

                                                                                Soviet---Hammer-02.gif 

 

Logo KSCM na vysku 410x307Les communistes tchèques (KSCM) s'installent comme deuxième force du pays avec 20% des voix aux régionales

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Le scrutin régional et sénatorial de dimanche a sanctionné la politique d'austérité du gouvernement de coalition de droite. Mais en dépit de la première place du Parti social-démocrate, ce sont les communistes du KSCM qui sont les grands gagnants du scrutin, obtenant leur meilleur score depuis la contre-révolution de 1989.

 

Le résultat obtenu par les communistes est tout sauf une surprise. Depuis un an, la colère sociale monte en République tchèque, dans des proportions inédites: 150 000 manifestants dans les rues de Prague en avril dernier, 20 000 étudiants participant à la « Semaine de l'agitation » en mars.

 

Le temps des illusions sur le « capitalisme à visage humain » a vécu. Le plan d'austérité adopté en avril dernier prévoit la privatisation rampante de la sécurité sociale ou de l'université, la hausse de la TVA, le gel des retraites ou encore de nouveaux déremboursements.

 

Dans un tel contexte, jamais les communistes n'ont été aussi populaires. Les sondages donnaient autour de 20% aux communistes en cas de scrutin national anticipé. Le résultat de ces élections régionales et sénatoriales vient le confirmer.

 

Si les sociaux-démocrates (CSSD) arrivent en tête avec 23% des voix, ils perdent 68 mandats et 400 000 voix.

 

Ils sont surtout talonnés par les communistes (KSCM) qui obtiennent 20,5% des voix et gagnent 75 sièges, avec 182 élus au total.

 

La droite ressort laminée. Le principal parti de droite, l'ODS – le parti de Vaclav Havel et de l'actuel président Vaclav Klaus – ne recueille que 12,2% des voix, loin derrière les communistes.

 

L'analyse des résultats au niveau régional confirme l'ancrage du vote communiste

 

Dans les treize régions mises en jeu ce week-end, les communistes arrivent à la seconde place dans neuf régions et en première place dans deux régions.

 

La carte électorale du Parti communiste reflète l'ancrage du vote communiste traditionnel dans les régions industrielles frontalières des Sudètes au Nord-ouest, et de la Moravie ainsi que de la Silésie à l'Est.

 

Ce sont dans les deux régions des Sudètes que le KSCM est arrivé en tête, devant les sociaux-démocrates : à Karoly Vary (23% et 14 élus) et surtout à Usti und Labem (25,2% et 20 élus).

 

A l'Est, les communistes réalisent d'excellents scores en Moravie-Silésie (22,8% et 20 élus) ainsi que dans la région d'Olomouc (22,8% et 16 élus).

 

Vers un gouvernement de coalition avec les socialistes : la question reste ouverte

 

Après le scrutin, le président du KSCM Vojtech Filip s'est tout d'abord félicité du succès historique du parti : « Je suis content que le KSCM ait confirmé sa progression dans les urnes ».

 

Un succès qu'il explique par le message cohérent et intègre porté par le KSCM lors de ces élections : « En remportant un tel succès, le KSCM a su porter l'image d'un parti de gauche moderne, avec les bonnes personnes aux bonnes places, un parti capable d'affronter le mal de la corruption en République tchèque et de résoudre les problèmes qui se posent dans le pays ».

 

Sur la question d'éventuelles alliances post-électorales avec le Parti social-démocrate, le président du KSCM a répondu : « Notre stratégie est claire : coalitions sur une base programmatique, et fidélité aux principes de la représentation proportionnelle ».

 

Pour la première fois, le président du Parti social-démocrate a avancé sur les plateaux de télévision l'idée de coalitions gouvernementales avec les communistes: « Je peux imaginer l'idée de coopérations avec le KSCM ».

 

Dans quasiment toutes les régions, y compris à Plzen où la droite est arrivée en tête, des négociations sont en cours pour former des majorités régionales de « gauche ».

 

La perspective de coalitions gouvernementales à l'échelle nationale entre socialistes et communistes ne s'est pourtant jamais véritablement posée depuis le renversement du communisme

 

Le Parti social-démocrate a systématiquement recherché les alliances avec les partis de centre-droit, dont il partage tant le programme économique libéral que l'anti-communisme viscéral.

 

Les récentes évolutions du KSCM, autant que la montée en puissance du parti, ont conduit à une ré-évalution de la politique d'alliances du CSSD dont les effets ne sont pas encore totalement perceptibles.

 

Le VIII ème congrès du KSCM en mai 2012 a laissé ouverte la question d'alliances de gouvernement avec les sociaux-démocrates, sans la trancher.

 

En effet, si officiellement le Parti ne reconnaît pas de courants organisés, le congrès a vu l'affrontement d'une aile « modérée », représentée par Jiri Dolejs, favorable à l'alliance avec la social-démocratie et une aile « radicale », avec à sa tête Stanislav Grospic, excluant cette perspective.

 

La ré-élection difficile de Vojtech Filip lors du Congrès, au deuxième tour avec seulement 60% des voix, révèle également l'ampleur des contradictions internes au sein du KSCM et permet de comprendre les hésitations et la prudence de sa direction quant à la politique d'alliances.

 

Si le choix de rester un Parti communiste en 1989 se révèle aujourd'hui politiquement payant, la rançon des succès électoraux présents et futurs pour le parti, ce sera de rester communiste, ne pas céder aux tentations social-démocrates et liquidatrices, au moment même où le peuple tchèque a plus que jamais besoin d'un vrai Parti communiste.

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:30

                                                                    CERVEAU.gif 

 

 

Vingt-cinq ans après la mort de Thomas Sankara : « on peut tuer un homme mais pas ses idées »

Thomas Sankara - 25 ans déjà« On peut tuer un homme mais pas ses idées », avait l’habitude de dire Thomas Sankara, le « président du Faso », comme l’appellent encore les Burkinabés.

 

Sankara a été tué il y a vingt-cinq ans, le 15 octobre 1987, mais ses idées, ses valeurs, ses enseignements sont plus vivants que jamais. Le jour de ce sinistre anniversaire, nous devons nous rappeler qui était Thomas Sankara, le Che Guevara de l'Afrique. Son histoire révolutionnaire commence en Haute-Volta le 4 août 1983 lorsque, capitaine de l’armée voltaïque, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d'État sans effusion de sang. Le pays, ancienne colonie française, abandonne bientôt son nom colonial et devient officiellement le Burkina Faso, qui signifie « terre des hommes intègres ».

 

Et c’est cette intégrité qui poussa Sankara à changer les choses. «  Nous ne pouvons pas faire partie d’une riche classe dirigeante alors que nous sommes dans un pays pauvre », disait-il. Les actes valant souvent mieux que les paroles, il fit très rapidement remplacer les très confortables voitures bleues des hauts fonctionnaires du gouvernement par des voitures plus « utilitaires ». « Il est inacceptable qu'il y ait des hommes propriétaires d'une quinzaine de villas à cinq kilomètres de Ouagadougou quand les gens n'ont même pas assez d'argent pour acheter de la nivaquine », disait le Président du Faso qui continuait de vivre dans un foyer modeste. Á lire sa déclaration de revenus de 1987, on estime qu’il possédait à l’époque une vieille Renault 5, des livres, une moto, quatre vélos, deux guitares, des meubles et un appartement d'une chambre avec un prêt hypothécaire. Afin de relancer l'économie du pays dont la terre n’a jamais été fertile, il décida de compter sur ses propres forces, de « vivre à l’africaine ».

 

«  Il n'y aura pas de salut pour notre peuple si nous ne tournons pas résolument le dos aux modèles que des charlatans ont essayé de nous vendre à tous crins pendant des années ».

« Nous consommons Burkina Faso », pouvait-on lire sur les murs de Ouagadougou, tandis que, pour encourager l’industrie textile locale, les ministres étaient obligés de revêtir le faso dan fani, le vêtement traditionnel de coton, tout comme Gandhi l'a fait en Inde avec le khādī. Sankara a utilisé les ressources de l'État pour lutter contre l'analphabétisme, les maladies telles que la fièvre jaune, le choléra ou la rougeole, et fournir au moins dix litres d'eau et deux repas par jour à chaque Burkinabé, tout en faisant en sorte que l'eau ne tombe dans l’escarcelle des multinationales étasuniennes et françaises.

 

En très peu de temps, le président du Burkina a acquis le rang de célébrité en Afrique, ce qui soulève l'inquiétude des grandes puissances et des multinationales. Et ses grands combats - le problème de la dette en Afrique, la lutte contre la corruption, l’émancipation de la femme, les problèmes des zones rurales, l'éducation - ont été très vite considérés comme des exemples à suivre. Mais sa renommée et sa détermination ont fini par lui coûter cher. C'est à l'occasion de l'assemblée de l’Organisation de l'unité africaine réunie le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba, en Éthiopie, que Sankara signa son arrêt de mort en annonçant son intention de ne pas payer la dette : « Nous sommes étrangers à la création de cette dette et nous n’avons donc pas à payer pour cela. (...) La dette sous sa forme actuelle est une reconquête coloniale organisée avec soin. (...) Si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas, soyons-en sûrs ; par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir, soyons-en sûrs également ».

 

En outre, dans son discours à Addis-Abeba, Sankara a déclaré, en présence de dirigeants africains : « Nous devons dans la lancée de la résolution de la question de la dette trouver une solution au problème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais monsieur le Président, je voudrais que nous désarmions. Parce que je ne possède qu’une unique arme, alors que d'autres ont camouflé les leurs. Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire la paix chez nous. Nous pouvons également utiliser ces immenses potentialités pour développer l'Afrique parce que notre sol et notre sous-sol sont riches ».

 

Quelques mois après ce discours, le président Sankara a été assassiné avec ses camarades lors du coup d’État orchestré par son meilleur ami Blaise Compaoré, avec le soutien de la France, des États-Unis et de la Côte d 'Ivoire. Sur le certificat de décès du président assassiné, la mention « mort naturelle » apparaissait encore en 2008, date à partir de laquelle l'ONU a contraint les autorités du Burkina Faso à supprimer le mot « naturel ». Son corps a été jeté dans une fosse commune à Ouagadougou, situé à un jet de pierre d’une décharge à ciel ouvert. Vingt-cinq années plus tard, la justice n'a toujours pas été rendue et la plupart des protagonistes de sa mort, parmi lesquels figure en bonne place l’actuel président Blaise Compaoré, sont encore au pouvoir. Mais le mythe de Sankara est plus vivant que jamais ...

 

Capitaine Martin  (site:Résistance-politique.fr)

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:26

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

sindicato.jpg 

Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce jeudi 18 octobre marquait la troisième et dernière journée de la « semaine de lutte ». Un mouvement de grève national en Espagne lancé par le Syndicat des étudiants (SE) et suivi par une large majorité des lycéens et étudiants du pays.

 

Selon les syndicats étudiants, plus de 80% des lycéens espagnols ont suivi la grève, des chiffres qui s'élèvent à plus de 90% en Andalousie, dans les Asturies et en pays Valencian.

 

2 100 lycées n'ont pas ouvert leurs portes, tandis qu'une dizaine d'universités se sont joint au mouvement. Les deux universités madrilènes de Complutense et Autonoma ont ainsi été occupées par les étudiants.

 

La grève s'est accompagnée, mercredi 17 octobre, de manifestations étudiantes mobilisant près de 200 000 lycéens et étudiants dans les rues d'Espagne : plus de 40 000 à Madrid et à Barcelone, entre 10 et 15 000 à Séville, Valence, en Galice et dans les Asturies.


 

Le mot d'ordre central des manifestants, à Madrid comme ailleurs : la démission du ministre de l'éducation José Ignacio Wert et le retrait de la réforme de l'éducation.

 

Parmi les slogans les plus populaires, « Ces coupes, nous allons les mettre en échec » ou encore« L'argent des banquiers pour le lycée des ouvriers » ! Sur la banderole principale de la manifestation madrilène, on retrouvait : « Non à l'éducation franquiste : Wert, démission! ».

 

Ce que dénoncent les lycéens et les étudiants, c'est le plus grand plan de casse de l'éducation en Espagne depuis l'époque franquiste, un véritable démantèlement de l'éducation publique :

 

Un plan de démantèlement de l'éducation publique

 

10 milliards d'euros de coupes à répartir entre l’État central et surtout les communautés autonomes (régions) en charge de l'essentiel des prérogatives en terme d'éducation, dans un système presque intégralement décentralisé.

 

La première mesure touchera les professeurs. Ils travailleront plus pour gagner moins. Les professeurs, comme les autres fonctionnaires, ont vu leurs salaires baisser de 5%. Ils feront par contre plus d'heures de classe, de 18 à 20 dans le secondaire (35 à 37,5 heures en tout) et de 21 à 25 heures dans le primaire.

 

Dans le même temps, le gel de l'embauche des professeurs est confirmé tout comme le licenciement des contractuels dans nombre de régions. Selon les syndicats, ce sont 40 000 postes de professeurs qui seront supprimés d'ici cinq ans.

 

Conséquence immédiate, le nombre d'élèves par classe est déjà en hausse. Le gouvernement a rehaussé le plafond qui est déjà devenu la norme : 30 élèves par classe en primaire et 40 dans le secondaire.

 

La seconde vague de mesures touchera les parents. La TVA sur le matériel scolaire passe du taux réduit au taux normal ré-évalué, soit de 4 à 21%. 500 000 bénéficiaires actuels (sur 800 000) des aides pour la cantine et les manuels scolaires doivent désormais les payer de leurs poches.

 

Dans un contexte de crise, avec un nombre croissant de ménages tombant dans la pauvreté, les récits abondent depuis la rentrée pour décrire des élèves sans livres faute de moyens, ou alors déjeunant le midi au mieux d'un panier-repas frugal.

 

Si les conditions d'accès à une éducation publique, gratuite et de qualité se dégradent, l'accès à l'université devient de plus en plus un luxe pour les enfants des classes populaires.

 

Et la facture va s'alourdir à la rentrée pour les étudiants espagnols et leurs parents.

 

D'une part, le gouvernement central a autorisé les universités à doubler les frais de scolarité, passant de 700 à 1 300 €. D'autre part, les conditions d'accès aux bourses se durcissent, entre 20 et 35% des étudiants actuellement boursiers devraient perdre leurs financements dans les deux années à venir.

 

Par ailleurs, les programmes d'aide pour les élèves en échec scolaire sont également coupés par le gouvernement : les classes du soir pour les élèves en difficulté au lycée (PROA), le programme de lutte contre l'abandon scolaire ou encore les cours de langue pour les étudiants immigrés.

 

Les associations de parents avec les étudiants : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants »

 

 

Devant ce plan de guerre contre les lycéens, les étudiants et les professeurs, même la Confédération espagnole des associations des parents d'élèves (CEAPA) a appuyé le mouvement et s'est joint à l'appel à la grève le jeudi 18 octobre. Une première depuis trente ans.

 

José Luis Pazos, porte-parole de la CEAPA explique cette décision : « C'est de plus en plus difficile chaque jour de se lever, de regarder nos enfants et de leur expliquer pourquoi ils doivent arrêter leurs études, pourquoi ils ne peuvent pas manger au collège et pourquoi ils n'ont plus de livres gratuits ».

 

Face à ce qu'il dénonce comme un plan de démantèlement de l'éducation publique, Pazos apporte une réponse claire : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants ».

 

Le ministre de l’Éducation conservateur, José Ignacio Wert, s'est empressé de dénoncer des parents « irresponsables »,cédant à une « grève exclusivement politique »convoquée par « l'organisation la plus radicale parmi les associations étudiantes, inspirée par l'extrême-gauche radicale et anti-système ».

 

Du côté étudiant, le secrétaire général du Syndicat des étudiants, Tohil Delgado, a résumé les revendications des manifestants à la fin du rassemblement de mercredi : redonner à l’Éducation les 4 milliards de coupes déjà actées, ré-embaucher les 50 000 enseignants contractuels licenciés par le gouvernement et les régions, retirer le projet de Loi sur l'amélioration de la qualité de l'éducation (LOMCE) et enfin la démission du ministre de l’Éducation.

 

Pour Tohil Delgado, la lutte continue : « c'est notre dernier jour de grève, mais la lutte pour nos droits ne s'arrête pas ici ».

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:10

                                                    Soviet---Hammer-02.gif                   

Le communisme n'est pas une idée : illustration en chanson

Non, le communisme n'est pas uniquement "une idée", c'est aussi le cri de révolte ainsi que la longue marche en avant de ceux qui ne comptent pas, ceux qu'on licencie, ceux que l'on matraque, ceux qui fabriquent dans les caves les stylos avec lequels les intelectuels dirons que tout va pour le mieux dans le meilleur des monde, comme le rappelle Prévert !

Santa Barbara Bendita est la chanson de révolte des mineurs asturiens, qui a résonné de la guerre révolutionnaire des années 30 jusqu'aux plus récentes révoltes contemporaines

une illustration avec le groupe de rap ARMA X qui nous en donne la version contemporaine

 

 

                                                    

 

La version plus "traditionnelle chantée par Gilles Servat

 Traduction:

Dans les puits Maria Luisa
Trailalal lala trailala
Dans les puits Maria Luisa
Trailala lala trailala
Sont morts quatre mineurs
Voix Maruxina, vois
Vois comme je viens

Ma chemise est rouge
Du sang d'un camarade
J'ai le crâne brisé
Rompu par la roche
J'emmerde les contremaîtres
Les actionnaires et les jaunes

Dans le puits Maria Luisa
Sont morts quatre mineurs
Sainte Barbe Bénie
Patronne des mineurs
Vois, vois, Maruxina, vois
Vois comme je viens...

 

Edition : Mille communismes

 

                                                Mille communismes

 

                          "La révolte seule [...] est créatrice de lumière" nous dit André Breton à la fin d'Arcane 17. C'est dire combien aujourd'hui manque singulièrement de clarté. Notre époque manque gravement de politique, quelles qu'en soient les voies. Pis, en pensant à Marx qui écrivait à Ruge : « Nous serons les premiers à entrer vivants dans la vie nouvelle », nous pouvons mesurer la régression intellectuelle et politique dans laquelle nous ont plongés trente années où la Réaction a relevé la tête.

Il n'y a pourtant pas de fatalité politique comme de fatalité tout court. Comme en 1968, avec une politique de la peur articulée sur des lois liberticides, la Réaction espère reconstituer "la majorité silencieuse", apeurée, sérialisée et soumise. Sa forme actuelle - le sarkozysme - se réclame de l'opinion, mais celle-ci ne signifie plus rien pour peu qu'il y ait de la politique (émancipatrice) et/ou de la pensée créatrice (absolument moderne).  Pour le dire autrement, nous pensons que l'état de minorité numérique importe peu, et que des minorités résolues, parlantes et agissantes peuvent changer le cours des choses. 

On parle à nouveau de révolution. 

Les peuples arabes s'insurgent ; nous avons des raisons de nous réjouir après tant de défaites. 

Pour tenir et passer à l'offensive créatrice, il faut, il faudra compter avec toutes celles et tous ceux qui portent, d'une manière ou d'une autre, l'idée communiste, avec toutes celles et tous ceux qui, dans leurs luttes et leurs inventions, font surgir et exister des gisements de communisme. Il y a une pensée du communisme, depuis fort longtemps, et, aujourd'hui, cette pensée prend mille formes. 

Imaginer les voies (politiques, mais pas seulement) de l'idée communiste pour notre temps, qui semble s'ouvrir sur les valeureuses révoltes et révolutions arabes, tel est l'objet de cette édition. Mille communismes, qui aurait tout aussi bien pu s'appeler Editions des archaïques rêveurs inadaptés inadaptables... Mais combatifs !

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:03

Krasucki_Henri_01_mini.jpg

 

La Mairie de Paris souhaitant rendre hommage au camarade Henri Krasucki, un conseiller UMP par ailleurs affilié au MEDEF, a trouvé à redire contre cette célébration, arguant des supposées responsabilités nocives du dirigeant de la CGT dans le prétendu mauvais état de l'économie française.


Le traitement médiatico-politique qui fut réservé à Henri Krasucki sa vie durant et que l'on retrouve désormais à propos de sa mémoire est tout simplement abject. Henri Krasucki, quels que puissent être nos différends politiques avec lui, reste un héros communiste prolétarien du XXème siècle. Des hommes et des femmes comme lui ont été dans leur chair et leur esprit l'incarnation de la grandeur émancipatrice des opprimés. Ils ont été les sujets agissants et courageux du messianisme matérialiste qui aujourd'hui manque tant et qui avait pour nom : communisme.


L'éternel mépris des bedonnants riches et satisfaits à l'égard du peuple est insupportable. La clique médiatico-parlementaire adule Bernard Arnault mais s'essuie les pieds sur les ouvriers et les ouvrières. Il faut se rappeler la disproportion des hommages en 2003 selon qu'ils étaient rendus au patron de Fiat, Agnelli ou au Gavroche ashkénaze de Belleville devenu résistant communiste puis syndicaliste en vue, Henri Krasucki.


Enfin, comment ne pas voir dans les propos de M. Dubus sur l'économie française un relent de vichysme contre quelqu'un qui avait été accusé en 1987 par Christine Clerc du Figaro Magazine d'être un Français récent ?...


Mais telle est la bourgeoisie pleine de morgue. Elle peut rendre hommage à un jeune résistant précocément disparu mais un militant qui revient de l'enfer et qui vit aux côtés des opprimés, voilà qui lui insupporte. C'est pour cela qu'elle exècre jusqu'à la mémoire de Krasucki et qu'elle fait la propagande des anti-Chavez du Vénézuela.


C'est ce mépris qu'il ne faut pas oublier. Comme l'écrit Paul Nizan dans Aden Arabie : il ne faut pas craindre de rougir, ni d'être fanatique. Ils ont failli me perdre.


Aujourd'hui et demain comme hier : Bas la casquette devant l'ouvrier ! Hommage à Henri Krasucki !

 

                                site: camarade
  "j'ai été arrêté en mars 43 par les policiers de René Bousquet, puis livré à la Gestapo et envoyé à Auschwitz...J'étais résistant, communiste, juif d'origine polonaise, cela faisait beaucoup...On a du mal à trouver les mots pour décrire ce qu'étaient les camps mais c'est tellement difficile à concevoir...Imaginez ces civils déportés sans qu'ils s'attendent à quoi que ce soit, plongés dans cette géhenne. Qui croyez vous était en situation de se défendre...? Quand je suis sorti, j'avais 20 ans, envie de vivre, j'étais jeune mais avec l'expérience de ce que peut être l'être humain, le pire et le meilleur. J'ai été fortifié dans les convictions que j'avais déjà auparavant : la lutte pour la liberté, contre toutes les injustices...".
                                   HENRI KRASUCKI
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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 06:25

 

17 octobre 1961 : François Hollande reconnaît une "répression sanglante"

mercredi 17 octobre 2012,

(Des Parisiens regardent des chaussures abandonnées après la répression des manifestations, le 17 octobre 1961. © - / AFP)

**

Le président François Hollande a déclaré mercredi que "la République reconnaît avec lucidité" la répression "sanglante" de la manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961. "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression", a déclaré François Hollande, selon un communiqué de l’Élysée. "La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes", a-t-il ajouté.
Lundi, le Parti socialiste avait réclamé "une reconnaissance officielle" de la répression de cette manifestation, qui avait fait de nombreux morts. Un an plus tôt jour pour jour, le 17 octobre 2011, François Hollande, qui venait de remporter la primaire PS pour être candidat à l’Élysée, s’était rendu à Clichy-la-Garenne, commune de proche banlieue parisienne, pour témoigner "de sa solidarité" avec les familles endeuillées par ces événements. Il avait relevé que "trop longtemps cet événement (avait) été occulté des récits historiques" et qu’il était "important de rappeler ces faits". François Hollande doit se rendre début décembre en voyage officiel en Algérie.

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Bertrand Delanoë confiant

Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, s’est dit confiant quant à la reconnaissance par l’État de sa responsabilité dans ce "moment d’histoire tragique" en rendant hommage aux victimes. "Le respect du peuple algérien, c’est de dire la vérité, la vérité, c’est que le 17 octobre 1961 de très nombreux Algériens ont été jetés à la Seine, massacrés alors qu’ils manifestaient pacifiquement pour un droit à l’indépendance", a dit à la presse M. Delanoë. "J’attends du gouvernement français, du président de la République - et j’attends avec confiance - des prises de position sur le 17 octobre 1961 qui soient très claires", a-t-il insisté.

(17 Octobre 2012 - Avec les agences de presse)

***

Sénat : proposition discutée mardi pour "la reconnaissance de la répression" du 17 octobre 1961

Le Sénat va étudier mardi, en séance publique, une proposition de résolution du groupe communiste "tendant à la reconnaissance de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961" à Paris qui avait fait de nombreuses victimes algériennes. Cette proposition avait été déposée par Nicole Borvo Cohen-Seat, ancienne sénatrice de Paris, et plusieurs de ses collègues communistes. Ses auteurs souhaitent la reconnaissance par la France de "la réalité des violences et meurtres commis à l’encontre de ressortissants algériens à Paris et dans ses environs lors de la manifestation du 17 octobre 1961" et la réalisation d’un lieu du souvenir à la mémoire des victimes.
À l’Assemblée nationale, François Asensi (Front de gauche) a annoncé mercredi, lors d’un débat sur les questions européennes, que son groupe déposait une proposition analogue à celles des sénateurs communistes. "Son adoption serait un geste de concorde à l’adresse du peuple algérien, ce peuple ami", a-t-il souligné dans un communiqué.

***

17 octobre 1961 : « La France doit reconnaître les faits  » (Pierre Laurent du Pcf)

Le 17 octobre 1961 ainsi que d’autres dates de massacres, rappellent à quel point la violence et le crime d’Etat sont indissociables du colonialisme.
Pour le simple fait d’avoir manifesté pacifiquement ce jour-là par dizaines de milliers contre un couvre-feu illégal et scandaleux visant exclusivement les Algériens en région parisienne, 11 000 personnes furent arrêtées et selon les recherches actuelles au moins 200 personnes tuées dans des conditions atroces. Face à la politique de l’oubli que tentèrent d’imposer les différents pouvoirs de droite, les communistes et leurs élus nationaux et parisiens, avec d’autres, tentèrent dès le départ de faire en sorte que la vérité soit faite au sujet de cette abomination.
Il est temps que la France reconnaisse les faits contribuant ainsi à satisfaire l’exigence de vérité et de souvenir pour toutes les victimes, deux revendications exprimées de plus en plus fortement au cours de ces dernières décennies.
C’est en ce sens que je m’exprimerai le 23 octobre prochain au Sénat avec mon ami Guy Fischer lors de la discussion d’une proposition de résolution que le groupe Communiste Républicain et Citoyen a déposé le 30 janvier dernier et dont je souhaite l’adoption la plus large possible. En adoptant une telle résolution qui souhaite que la France reconnaisse les faits et réalise un lieu du souvenir à la mémoire des victimes du 17 octobre 1961, le Sénat agirait également en faveur du rapprochement entre le peuple algérien et le peuple français et poserait un acte de concorde entre les deux peuples.

(Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, sénateur de Paris,
Paris, le 16 octobre 2012. )

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 11:24

 

 

 La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg    FVER-PCF

 

 

Les structures de base de notre parti, organisation, caractère populaire, démocratie.
"lundi 15 octobre 2012                                                                                     
par  Paul Barbazange
Une longue partie du CN a été consacrée aux débats sur les organismes de direction du PCf et leur fonctionement. Et les sections, les cellules, n’est il pas lieu d’en parler sur la base de l’expérience une décennie après Martigues ? Proposition pour orienter les débats de la commission des statuts et l’ensemble de notre réflexion commune d’ici le congrès.

Les structures de base de notre parti, organisation, caractère populaire, démocratie :

J’interviens dernier en séance. C’est un choix de la tribune. Tant mieux ! Après de longs échanges sur le fonctionnement des organismes de direction, je reviens sur la vie et le militantisme de base. J’ai le mandat de ma section, de ses deux cellules dont une d’entreprise et de plusieurs autres sections du biterrois et de mon département de demander à ce que nous nous saisissions de la refonte des statuts pour remettre la "cellule", sa vie son fonctionnement au coeur de la vie du parti. Pour nous, il s’agit de répondre à la question fondamentale de la "proximité"et de la place des exploités dans la vie, des choix politiques du PCF... détermination de l’orientation, de l’action, organisation et souveraineté. Démocratie et souveraineté ont absolument besoin de cette proximité, au plus près de la classe ouvrière et du salariat (quartier et entreprise). Dans ce domaine essentiel, les décisions de Martigues ont été catastrophiques, une véritable "parenthèse " à fermer, expérience faite. Il ne s’agit ni de réver ni d’embellir le passé. Il y a 11 ans il était déjà très difficile de faire "vivre une cellule". Ce sera toujours le cas et demandera à tous un énorme effort fait de rigueur, continuité. Constat peut être fait par ailleurs que la vie au niveau des AG de section apporte certains avantages. Mais c’est au plus près de la vie quotidienne que peut s’ellaborer la politique des communistes, ailleurs la cause des plus exploités est moins prégnante. Je termine en rappelant que l’expression première de la souveraineté est à mon sens dans la collecte des cotisations et la délivrance de la carte aux nouveaux camarades, fut-elle en carton et non en plastique !. Ces questions me semblent devoir relever du travail de la "commission des statuts" c’est en partie pour cela que ma candidature a été proposée à cette commission lors du dernier CN.

Paul Barbazange.


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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 11:18

 

 

 La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg   

 

                                                                            FVER-PCF

36éme congrès : Un texte pour un PCF de combat, marxiste, populaire et rassembleur.

La base commune proposée par le Conseil National est maintenant connue.

Si elle acte la poursuite du PCF, elle s’inscrit dans les renoncements de Martigues, entraîne le PCF dans une position de repli réformiste et maintient les ambiguités sur la nature du Front de gauche.

Nous décidons donc d’aller à un texte alternatif pour porter l’hypothèse d’un PCF révolutionnaire, marxiste.

Nous publions ici le projet de préambule pour que chacun puisse faire part de ses remarques et propositions de modifications et nous procèderons ainsi pour l’ensemble de l’écriture du texte.

« Faire vivre et renforcer le Pcf, une exigence de notre temps »

« L’histoire de toute société n’a été jusqu’à ce jour que l’histoire de la lutte des classes » Karl Marx Le manifeste

« Pour un PCF de combat, marxiste, populaire et rassembleur »

Préambule

Nous proposons avec ce texte une alternative aux choix portés par la direction du PCF depuis le congrès de Martigues.

Nous nous inscrivons dans la continuité de l’Assemblée nationale extraordinaire de 2007 où les communistes ont décidé de continuer le PCF, des textes alternatifs aux 32 ème, 33 ème et 34ème congrès pour un parti communiste marxiste et révolutionnaire, et du vote en 2011pour un candidat communiste à l’élection présidentielle.

Tous ces moments forts ont permis aux communistes de garder le PCF, contrairement à ce qui s’est passé en Italie.

C’est un acquis considérable.

Aujourd’hui, il faut décider de l’avenir du PCF et du contenu donné à notre combat pour les années qui viennent.

Dans une démarche idéaliste( au sens marxiste du terme) et incantatoire, la base commune circonscrit le PCF à la défense des différents combats sociétaux additionnés et l’enferme dans une prétendue nouvelle « form-c-e » politique. Il s’agit avec ce projet et cette construction politique d’occuper l’espace représenté par une minorité de l’aile gauche du Parti socialiste et par l’extrême gauche, d’installer donc durablement le PCF dans le réformisme, au mieux cheville ouvrière d’un regroupement à la gauche du Parti socialiste.

Nous plaidons au contraire pour une PCF qui affirme sa vocation révolutionnaire dans la période présente, son ambition d’être le parti de la transformation sociale en France, son idéal d’une société communiste libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme. Nous refusons de nous enfermer dans la gauche de la gauche et visons un rassemblement populaire dans lequel le PCF joue un rôle majeur.

C’est pourquoi, nous assumons dans les conditions présentes le choix de 1920, issu de la boucherie de 14/18 et de la révolution de 1917, affirmant la différence entre réformisme et révolution et la nécessité pour les révolutionnaires de s’organiser dans leur propre parti, le PCF.

C’est pour cela aussi que nous affirmons l’efficacité de la pensée marxiste et de ses développements féconds jusqu’à aujourd’hui pour analyser la situation de crise exacerbée du capitalisme et comprendre la réalité même quand elle est masquée par les apparences.

Face au capitalisme prédateur et barbare qui garde ses deux fers au feu, fascisme et guerre, nous opposons le projet du socialisme du 21éme siècle.

La tête dans les étoiles mais les pieds dans la glaise, avec le coeur et la raison, nous relevons le défi des chantiers du changement de société : la reconstruction de services publics garantie de l’égalité des citoyens, la reconquête de la sécurité sociale et de la retraite, la défense du salaire contre la baisse du coût du travail, le refus de payer la dette aux usuriers de la finance, la nationalisation de secteurs clefs de l’économie conditions de nouveaux droits des salariés, la souveraineté nationale et populaire contre l’Union européenne prison des peuples,le rassemblement populaire contre la division des exploités, le défi de nouvelles coopérations internationales et de la paix dans le monde.

De tels combats exigent des efforts idéologique et d’organisation importants au sein du PCF, en priorité en direction des quartiers populaires et des entreprises.

Nous voulons créer au 36éme congrès les conditions d’un débat fraternel et constructif entre les communistes qui devront se prononcer sur l’avenir du PCF. L’enjeu pour ce congrès est de tourner la page de Martigues et du réformisme, d’affirmer au sein du PCF le choix de la révolution, de la lutte des classes et du marxisme.


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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 11:04

 

 

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17 octobre 1961 : chèque en blanc à maurice papon Epilogue du livre d’Emmanuel Blanchard

                                                                   source: camarade

 

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http://lmsi.net/17-octobre-1961-cheque-en-blanc-a

Dans son livre paru l’année dernière, Emmanuel Blanchard restitue les résultats d’une enquête sur la police parisienne. Il montre comment, de 1947 à 1958, la préfecture de police, en réponse à ce qu’elle perçoit comme le « problème nord africain », constitue, de façon non encore publique, des unités ciblant spécifiquement les Algériens. Alors que la guerre d’indépendance algérienne s’étend à la métropole en 1957 et 1958, les forces de police s’engagent dans une politique « d’élimination des indésirables ». A l’automne 1961, le préfet Maurice Papon obtient du gouvernement un véritable « chèque en blanc » pour démanteler le FLN et mener une bataille qui débouchera sur la perpétuation d’un massacre colonial au cœur de Paris, le massacre du 17 octobre 1961. Cette enquête historique inédite est précieuse en ce qu’elle permet de réinscrire ce déchaînement de violence exceptionnel dans des généalogies plus longues. En faisant la socio-histoire de l’institution policière et de ses liens avec le gouvernement, en restituant le rôle de Maurice Papon et la responsabilité très claire de Michel Debré et du Général de Gaulle, on voit réfutées les thèses d’un gouvernement politique dépassé ou alors celle d’une simple « crise » au sein de la police. Tout en recommandant la lecture du livre dans son entier, nous reproduisons ici son épilogue.

Les policiers sont devenus les combattants sans merci d’une lutte sournoise et sans merci, car c’est d’une guerre raciale qu’il s’agit. Et voici la conséquence : l’État, lui, est devenu dépendant de sa police – de son armée aussi, de cette armée dont certains organes ont été démesurément développés par leurs fonctions répressives : l’esprit de corps est la source de tout notre malheur comme il l’était déjà du temps de Dreyfus. F. Mauriac, Le Figaro littéraire, 11 novembre 1961 [1]

 

En octobre 1961, toutes les conditions de possibilité d’une violence extrême étaient réunies. L’histoire longue des pratiques de police vis-à-vis d’une population racialisée et soumise à une emprise spécifique des forces de l’ordre ; l’état de quasi-belligérance entre une organisation armée et des policiers voulant venger leurs morts ; la désobéissance organisée à un « couvre-feu » qui, sans fondement légal, était le symbole d’une forme de souveraineté policière ; l’atteinte symbolique à la souveraineté nationale défiée par la parade d’une « organisation terroriste » avec laquelle il n’était possible de négocier qu’à condition qu’elle soit défaite ; le format du dispositif de maintien de l’ordre ; la tolérance hiérarchique et politique vis-à-vis de violences quotidiennes et de pratiques extra-légales considérées comme nécessaires ou pour le moins inévitables, sont au nombre des logiques qui permettent d’appréhender ce massacre inscrit dans la situation coloniale.

Ce serait cependant céder à « l’illusion étiologique [2] » que d’expliquer le massacre du 17 octobre 1961 seulement par ces généalogies et ce contexte. Pour que les rafles au faciès dégénèrent en quasi-« pogrom [3] », il a fallu que se mêlent, de façon en apparence paradoxale, les encouragements de la hiérarchie et l’insubordination d’agents subalternes que leurs encadrants laissèrent souvent seuls pour ne pas avoir à les sanctionner. Ces brisures dans la chaîne hiérarchique et cette forme de démission temporaire des autorités policières, qui savaient pouvoir compter sur leurs agents pour que le seul objectif qui valait à leurs yeux – arrêter le maximum d’Algériens afin que force reste à la « loi » – soit atteint, donnèrent la possibilité à chacun des policiers d’utiliser toute la gamme des moyens en sa possession pour gagner la bataille engagée contre le FLN.

Cette enquête ne permet pas de savoir comment les agents s’accommodèrent individuellement de ce chèque en blanc. C’est pourtant au niveau des groupes de référence professionnels (la brigade, l’unité, les quelques collègues habitués à « marcher » ensemble…) que se jouèrent les ajustements, les processus d’alignement [4] (dans la violence effrénée ou, plus rarement semble-t-il, dans une certaine retenue) et l’ensemble des micro décisions qui donnèrent à ce massacre – proche par ses caractéristiques de certains de ceux perpétrés en Afrique du Nord [5] – les contours qu’on lui connaît.

Si des policiers plus nombreux avaient répondu au relâchement des contraintes qui pesaient sur eux autrement que par une forme d’hyperconformisme aux attentes de l’institution, le 17 octobre aurait pu n’être qu’une gigantesque rafle aux mailles trop lâches pour permettre l’arrestation des 12 000 Algériens interpellés ce soir-là. De nouvelles études, des changements d’échelles seraient donc nécessaires pour rendre compte de la diversité des attitudes et des ressorts de l’engagement différentiel dans une répression dont la radicalisation conduisit à des comportements sortant du répertoire policier habituel.

Le « manifeste des policiers républicains [6] » qui dénonçait une « situation de pogrom permanent », l’état de choc de certains délégués du SGP face aux exactions commises par des collègues appartenant parfois au même syndicat démontrent d’ailleurs l’absence d’homogénéité des comportements et des sentiments face au rôle joué par les différentes unités de la police parisienne. Au-delà du seul moment « octobre 1961 », des témoignages indiquent que, même dans les moments et les quartiers les plus durement touchés par l’état de guerre, il y eut des policiers qui se démarquèrent anonymement de leurs collègues et firent connaître leur solidarité avec les Algériens. Une militante du FLN interviewée par Danièle Amrane-Minne évoque des « policiers gentils » et plus particulièrement le cas d’un brigadier du poste de la rue Fleury (18e arr.) qui renseignait les cadres locaux du FLN en affirmant : « C’est normal vous êtes des résistants, moi aussi j’ai fait de la résistance [7] ».

Il s’agissait cependant de cas singuliers et il semble que le mot d’ordre du FLN de braver collectivement le couvre-feu fut avant tout ressenti comme une occasion de régler des comptes, de pouvoir enfin sanctionner collectivement une population dont la présence et la résistance n’avaient cessé de poser « problème », bien avant que les nationalistes algériens ne prennent les policiers pour cibles [8]. Cela explique que le commandement n’eut pas à motiver les troupes, à tel point que pour nombre de policiers il apparaissait a posteriori qu’ils étaient en état de quasi-désobéissance.

Un délégué du SGP témoigna ainsi devant ses collègues syndicalistes : « Il y a eu des moments où le commandement ne pouvait pas s’opposer au personnel, qui ne voulait rien écouter et qui se serait retourné aussi bien contre ses chefs. Je l’ai vu au 3e [district], où un gardien a menacé de son arme son brigadier [9].  » Le déroulement de la manifestation du 13 mars 1958 (au cours de laquelle deux directeurs de la préfecture de police avaient été frappés par des gardiens [10]) ou la manière dont l’affrontement physique était utilisé pour dénouer les conflits entre subordonnés et gradés [11] donne du crédit à une anecdote de prime abord surprenante.

Il ne faudrait pas pour autant en conclure que ce massacre fut le fait d’une base soudée par la violence contre une hiérarchie accusée de ne pas assez la protéger ou de la brider dans ses pratiques de « maintien de l’ordre [12] ». Ce n’était d’ailleurs pas l’interprétation des dirigeants du SGP et pas simplement en raison d’une logique corporatiste qui aurait consisté à tenter de dédouaner les responsabilités des personnels subalternes qu’ils représentaient.

Depuis des mois, le principal syndicat des gardiens n’avait eu de cesse de dénoncer la vacance d’une hiérarchie qui ne faisait pas son travail d’encadrement, d’explication et de recommandation. Il avait aussi alerté la direction de la police municipale sur l’état d’esprit des gardiens et même obtenu que le préfet Papon fasse une tournée des services. Rouve et ses adjoints avaient en effet parfaitement compris que ces silences étaient une manière de conforter les éléments les plus engagés dans le combat activiste et prêts à outrepasser leur mandat habituel. Les sympathies pro-OAS de certains directeurs de la police parisienne étaient d’ailleurs bien connues et ne pouvaient que conforter ces analyses [13].

Le SGP fut ébranlé par le 17 octobre 1961, déchiré entre la justification des pires atrocités par certains de ses délégués et les contributions à un « manifeste des policiers républicains » qui émanait de ses rangs. Piégé par Maurice Papon qui, au nom de la revendication syndicale d’instauration d’un couvre-feu, l’avait enjoint de porter plainte à ses côtés contre les rédacteurs de ce long tract, ces remises en cause ne touchèrent pas l’ensemble de la police parisienne.

Ainsi, les articles sur le « malaise policier » qui se multiplièrent à la fin de l’année 1961 et au début de l’année 1962, doivent être avant tout vus comme un indice de la proximité entre le SGP et certains journalistes [14], et non comme le symptôme d’une crise de l’institution policière. Le 17 octobre 1961 permit au contraire de resserrer les rangs et alors même qu’au début du mois certains pouvaient « sentir venir un nouveau 13 mars [1958] [15] » toute menace sérieuse d’insubordination fut ensuite écartée.

Plus fondamentalement, les autorités politiques eurent certes à gérer le mensonge d’État devant permettre de mettre fin aux protestations nées de l’application à Paris de techniques de maintien de l’ordre jusqu’alors cantonnées à l’empire colonial mais elles ne remirent nullement en cause l’action de la préfecture de police. De Gaulle n’était pas homme à considérer que quelques dizaines de morts étaient un prix à payer trop élevé pour préserver l’autorité symbolique de l’État et affermir sa position dans des négociations qui reprirent quelques jours après le 17 octobre [16].

Il n’y eut nul atermoiement au sommet de l’État : Michel Debré était parfaitement informé par Michel Massenet de la multiplication des violences policières intervenues depuis septembre et fit part au général de Gaulle que « la police parisienne, au cours du mois d’octobre, avant et après les manifestations musulmanes s’est comportée avec brutalité [17]. » Il n’était pourtant pas question de « jeter le trouble » parmi les forces de l’ordre et les velléités du Premier ministre de « s’occuper personnellement de cette affaire » ne furent suivies d’aucun effet.

Dans les années suivantes, ni Michel Debré ni le général de Gaulle ne tarirent d’éloges sur Maurice Papon et ils ne lui reprochèrent d’aucune façon les dispositions mises en oeuvre le 17 octobre 1961. L’affaiblissement de la Fédération de France induit par les internements et les expulsions massives en Algérie furent même portés au crédit du préfet de police qui contribua ainsi à montrer que même si l’État français négociait avec le FLN, il le faisait en position de force et sans y être contraint par les « attentats » perpétrés par les indépendantistes.

Cette reconnaissance de l’action de la police incarnée dans la manière dont l’ensemble des acteurs du massacre d’octobre 1961 furent couverts au plus haut niveau est un des éléments qui explique qu’on ne puisse pas parler de « crise policière » : à cette époque, l’institution policière resta globalement dans ses frontières sectorielles. Ni ses dirigeants, ni les personnels ne cherchèrent à s’approprier des prérogatives propres au champ politique [18], ni même à redéfinir leurs missions au-delà des larges marges de manoeuvre concédées par les gouvernants. Il fut par la suite certes difficile de faire rentrer la police parisienne dans le lit des pratiques des « temps ordinaires » et Maurice Papon eut à faire preuve d’autorité pour faire valoir « qu’il faut faire cette conversion de l’armée en campagne qui passe au régime de garnison ».

Il ajoutait que « c’est toujours assez difficile, c’est toujours très délicat mais ceci est à notre mesure et nous devons, par conséquent maîtriser facilement ce passage [19] ». Explicitant très clairement que les usages inconsidérés de la violence ne seraient plus « couverts » mais donneraient lieu à des « sanctions extrêmement sévères », Maurice Papon reconnaissait pleinement la nécessité et l’utilité passées d’une violence d’État au service de la stratégie gouvernementale de résolution de la « crise algérienne ».

Malgré ce qu’écrivait François Mauriac dans son « bloc-notes » cité en exergue de cet épilogue, les polices métropolitaines [20] ne s’affranchirent donc jamais du cadre politique fixé par le chef de l’État. L’écrivain, qui, lorsqu’il collaborait à L’Express, s’était élevé à plusieurs reprises contre les tortures pratiquées par les polices d’outremer, affirmait pourtant : « La police demeure étrangère [à de Gaulle]. Il la subit comme nous tous [21] ».

Si le chef de l’État et le gouvernement étaient bien dépendants de la police, c’est en pleine connaissance de cause qu’ils lui avaient accordé un chèque en blanc que Maurice Papon honora sans qu’ils eurent à s’en plaindre.

p.-s.

Cet article est l’épilogue du livre d’Emmanuel Blanchard, La police parisienne et les Algériens (1944-1962), Éd. Nouveau Monde Editions, 2011. Lire la présentation.

Voir aussi le numéro de la revue Vacarme sur le 17 octobre 1961.

notes

[1] Ce texte est une réponse de F. Mauriac à un courrier privé de J.-M. Domenach qui lui reprochait son silence sur la répression du 17 octobre 1961. Il est publié dans le cadre du « bloc-notes » de François Mauriac.

[2] « L’illusion étiologique » est, selon M. Dobry, la posture qui consiste à arrêter l’explication des crises à la mise en évidence de leurs « déterminants » et autres « sources historiques », Dobry (1986, p. 48-60).

[3] Selon l’expression utilisée à l’époque par les défenseurs des Algériens (voir supra), mais aussi trente ans plus tard dans les interventions médiatiques de C. Melnik, chargé des questions de sécurité dans le cabinet de M. Debré. Einaudi (2001, p. 12, 27).

[4] Ermakoff (2008).

[5] Outre les manifestations marocaines de décembre 1952, ou algériennes de décembre 1960, il aurait notamment fallu citer les répressions sanglantes de nombreuses grèves en Tunisie de la fi n de l’année 1950 à l’indépendance, où le « service d’ordre, en perpétuelle tension nerveuse, s’accoutuma à tirer et à abattre les manifestants ». Julien (2002, p. 194).

[6] Rédigé par un policier communiste syndiqué au SGP, le tract « Un groupe de policiers républicains déclare » fit l’objet d’une plainte du préfet de police, soutenu par les tous les syndicats de la préfecture de police – y compris le SGP, très divisé sur la question, mais soumis à d’intenses pressions de Papon – pour « diffamation publique envers la police ». House, MacMaster (2008a, p. 185-189).

[7] Amrane-Minne (1994, p. 174).

[8] Le récit de vie de Raoul Letard témoigne de l’excitation qui saisit des services entiers, avides d’en découdre, le 17 octobre 1961.

[9] SGP, conseil syndical mixte (gardiens et gradés), 5 décembre 1961, p. 8.

[10] Voir supra chap. 8 et Blanchard (2011a).

[11] Ces anecdotes sont présentes dans un certain nombre de récits de vie, voir en particulier entretiens avec M. Marcel, op. cit.

[12] Ces logiques furent à l’oeuvre le 14 juillet 1953.

[13] F. Rouve alimentait les articles de L’Express sur le sujet. Voir « La police avec qui ? » article saisi de L’Express, 27 décembre 1961, reproduit in Témoignages et documents, n° 34, janvier 1962.

[14] En particulier, dans le cas des deux articles très informés de Michel Legris, « Le malaise de la police », Le Monde, 11 et 12 janvier 1962.

[15] Conseil syndical des gardiens, 3 octobre 1961, p. 12.

[16] Sur la psychologie du général de Gaulle et ses réactions à la violence d’État, voir Melnik (2010). Pour une analyse de la place du 17 octobre dans les affrontements entre négociateurs français et algériens, House, MacMaster (2008a, p. 178-182).

[17] Note de M. Debré au général de Gaulle, 3 novembre 1961, archives de Sciences Po, 2 DE 30.

[18] Pour reprendre le cadre d’analyse de M. Dobry, il n’y eut donc pas de « désectorisation conjoncturelle de l’espace social », caractéristique des situations de « conjoncture politique fluide », autrement dit des « crises politiques », Dobry (1986, p. 140-150).

[19] Allocution du 3 mai 1963 devant les cadres de la PP, APP HA 88.

[20] Il n’en fut pas de même en Algérie où pour reprendre la main sur des services de police acquis à une OAS qui n’hésitait pas à abattre les policiers qui s’opposait à elle, le ministère de l’Intérieur fut notamment obligé d’envoyer des renforts de métropole, Delarue (1990, 1994).

[21Le Figaro littéraire, 11 novembre 1961, p. 20.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 09:04

                                                                         LAICITE                                                                     

   

             « la laïcité, ce n’est pas la simple tolérance, ce n’est pas le « tout se vaut », c’est un ensemble de valeurs que nous devons partager ; il faut qu’elles nous soient enseignées et qu’elles soient apprises»  a dit  justement Vincent Peillon.

Il semble que Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, tout occupé qu'il soit à  pourchasser les Roms, soit d'un autre avis: 

 L'Huma s'interroge: serait-il  au bord de la crise de foi? 

En effet, écrit l'Huma,  « dimanche prochain, Manuel Valls sera au Vatican pour assister à la canonisation du père Berthieu, missionnaire colonial dans les villages de Madagascar, lorsque ceux-ci se soulevaient contre le joug colonial.

Le ministre de l’intérieur se serait-il converti à la «laïcité positive» de Nicolas Sarkozy ? Le 22 septembre, le diocèse de Troyes a accueilli Manuel Valls à l’occasion de la béatification du père Louis Brisson. C’était la première fois dans l’histoire de la République qu’un ministre de l’Intérieur se rendait lui-même à ce type d’événement ecclésial en France. Pourquoi cet excès de zèle ? «C’est une cérémonie importante pour l’Église catholique, expliquait Manuel Valls à Famille chrétienne, pour justifier sa présence à Troyes. Et puis, la laïcité, ce n’est pas le refus des religions, du sacré. C’est l’acceptation de croire et de ne pas croire. La religion catholique est ancrée dans notre histoire, dans nos paysages, dans cette cathédrale magnifique…» Soit une version remastérisée des «racines chrétiennes de la France et son long manteau de cathédrales», psalmodiées par l’ancien chef de l’État durant son quinquennat. Ce dévoiement de la laïcité, dans lequel semble s’inscrire le nouveau locataire de la place Beauvau, sera difficilement compatible avec l’engagement de campagne de François Hollande d’inscrire la loi de 1905 dans la Constitution. Une proposition aussi symbolique du président de la République, qui visait à rompre avec les coups durs portés à la laïcité et les divers contournements de la loi de 1905 à des fins électoralistes par le pouvoir sarkozyste.

Gardien catholique de l’oppression coloniale

Pourtant, Manuel Valls continue de nourrir le malaise. Le 21octobre, il se rendra au Vatican, pour la canonisation de Jacques Berthieu, un missionnaire jésuite chargé au milieu du XIXe siècle de «christianiser» des villages de Madagascar, lorsque ceux-ci se soulevaient contre le joug colonial. Alors que le ministre de la Défense accueillera, à Fréjus, le 20 novembre, les cendres du général Marcel Bigeard, tortionnaire d’Algérie, son collègue de la place Beauvau représentera la France lors de la béatification d’un missionnaire zélé, gardien catholique de l’oppression coloniale.

Toilettage de la loi de 1905

Pourtant, le 1er mai 2011, le Parti socialiste avait jugé que la décision de la France d’envoyer le premier ministre François Fillon pour la représenter à la béatification du pape Jean-Paul II était «particulièrement choquante», car «la France n’est pas la fille aînée de l’Église, c’est une République laïque», avait-il fait valoir. Depuis 2004, date de la publication de son ouvrage consacré à la laïcité, le député de l’Essonne développe une approche toute personnelle du sujet, plaidant pour un «toilettage» de la loi de 1905. «L’édification de lieux de culte pour les dernières vagues d’immigration doit être financée par les pouvoirs publics, pour mettre un terme aux influences de groupements intégristes et de gouvernements étrangers», écrivait-il. Ce qui reviendrait  à bafouer les principes mêmes de la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État.» 

 

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